Adaptations pédagogiques pour un élève dysphasique
par Corinne SCHNEIDER , enseignante référente, département du Haut-Rhin
La dysphasie est un trouble spécifique du langage oral, entraînant des difficultés sévères
d’apprentissage : selon sa forme, ce handicap se manifeste par des difficultés à analyser le
langage entendu et à s’exprimer ; la mémoire verbale et les capacités attentionnelles sont
fragiles, les capacités intellectuelles sont par contre intactes le plus souvent.
Au préalable, le diagnostic de dysphasie ne peut être posé qu’à la suite de bilans,
éventuellement auprès d’un centre d’évaluations des troubles des apprentissages : pour
notre région au CHU Hautepierre de Strasbourg (service du Dr Ane De Saint Martin) ou à son
antenne à l’hôpital du Hasenrain à Mulhouse. La connaissance précise des difficultés
personnelles de chaque enfant est essentielle pour mettre en place les adaptations
pédagogiques nécessaires.
Chaque élève ayant des troubles et des possibilités spécifiques, les adaptations proposées
ici ne doivent pas être systématiquement mises en place. Il s’agit de répondre aux besoins
spécifiques de chaque élève.
1. Les adaptations pédagogiques globales
Réduire la vitesse de parole, articuler correctement et séparer les mots, accentuer les
intonations. Faire des pauses.
Répéter, reformuler, éviter les consignes multiples. Limiter la quantité d’informations
Utiliser le langage gestuel, l’image (des pictogrammes), des expressions concrètes.
Matérialiser l’organisation temporelles et spatiale, ajouter des aides visuelles, indices,
codes couleurs.
Utiliser la mémoire visuelle, tactile, kinesthésique.
Permettre l’apprentissage par imitation.
Rappeler à l’élève qu’il a la possibilité de demander de l’aide sans être jugé.
Mettre un élève tuteur volontaire à côté de lui. Le placer à portée de regard du
professeur.
Encourager les réussites et minimiser les échecs. Le sécuriser.
Verbaliser en entretien ses difficultés et ses réussites, pour qu’il adapte ses stratégies
d’apprentissage et son mode cognitif en fonction de ses possibilités.
Attention, c’est souvent un élève fatigable, parce que, certaines tâches automatisées
chez un autre, lui demanderont à lui encore beaucoup d’énergie (par exemple des efforts
démesurés pour construire une phrase simple à dire).
Éventuellement photocopie des cours, pour qu’il puisse se concentrer sur un autre
élément du cours (compréhension, mémorisation).
Redire le mot juste, avec la bonne prononciation sans lui faire remarquer son erreur
mais pour qu’il ait entendu le mot juste.
La question de l’usage de l’outil informatique est à poser selon les cas.