De nos jours, les conflits que traversent le monde en général et l’Afrique
en particulier sont trop destructifs. Au nombre de ces conflits se trouvent
les conflits ethniques objet de notre étude.
En effet, Ibrahim (2000 :2) estime que tous les conflits armés ayant lieu à
travers le monde depuis 1988, ont eu pour origine des questions
ethniques internes et ont provoqué depuis 1945 la mort de seize (16)
millions de personnes. Généralisant les conflits au monde entier, il dit
que la planète toute entière a été le théâtre de tensions entre groupes
religieux et ethniques et que des haines profondes, dont certaines
avaient été déjà apaisées grâce à des réconciliations afin de faciliter la
coexistence dans la paix et la coopération, ont ressurgi dans les
comportements et des communautés se sont lancées dans de violents
affrontements. Pourtant, la diversité culturelle a été pendant longtemps
et devraient rester la richesse des communautés, mais constitue
aujourd’hui la source d’instabilité et de destruction.
L’ethnisation2 à outrance des Etats africains est un facteur d’intolérance
culturelle qui, à coup sûr, mettra en mal l’unité nationale. Tandis que les
uns consolident les ethnies et s’y enferment contre l’Etat, d’autres
s’appuient sur les ethnies qu’ils installent au cœur de l’Etat : dans les
deux cas, on construit l’ethnie mais on déconstruit l’Etat (Mbock
2000 :1).
Les violences religieuses, les massacres politiques au Nigeria, les
conflits en Côte d’Ivoire, au Congo Kinshasa, au Rwanda, au Burundi, au
1 - Karl Marx, 1847 « misère de la philosophie » 90-91, cité par Bartholy, Marie-Claude et Jean-Pierre
Despin,1976 dans « la culture, anthropologie, ethnologie et sociologie ».
2- l’ethnisation est un concept utilisé par Mbock pour exprimer la tendance à privilégier les intérêts de groupes
sociaux d’appartenance aux intérêts nationaux ou d’autres groupes.