1
Centre de Recherche et
d’Experstise pour le
Developpement Local
CREDEL
Siège : Zogbadjè, Abomey-calavi
BP 1612 Abomey-Calavi
Tél: (00229)21038908 /95 84 90 77
Email: credelong@yahoo.fr
Site web: www.credel.org
Contribuer au développement soci-économique de la nation par la recherche
Réalisé par : Centre de Recherche et d’Experstise pour
le Developpement Local CREDEL sous la
supervision de Cyrille thierry YEDEDJI
Janvier 2008
Rapport d’étude :
LES DETERMINANTS DES CONFLITS ETHNIQUES
ENTRE MAXI ET IDATCHA DE LA COMMUNE DE
GLAZOUE
ACTION
DEVELOPPEMENT
2
INTRODUCTION
L’observation du monde, des sociétés et leur fonctionnement
révèle que l’humanité dont la gestion était déjà compliquée, a davantage
plongé dans la complexité (Mbock 2000 :1).Tout tend vers
l’enchevêtrement, la circularité et l’interaction. Les peuples du monde et
leurs problèmes se tiennent et revendiquent une approche globale en
vue de solutions intégrées. L’approche systématique a donc
progressivement cédé le pas à celle systémique. La complexité s’est
confirmée avec la dynamique de la globalité. De fait, il s’agit désormais
de comprendre les problèmes au-delà de leur simple explication. La
recherche-action en sciences sociales y trouve matière. En effet, le tout
est autre chose et quelque chose de plus que la somme des parties. Il
constitue une réalité au même titre que ses éléments.
La question ethnique, nous semble s’inscrire dans ce champ de
globalité et de la dynamique des interactions des groupes ou des
peuples en présence dans un espace donné.
L’existence humaine est conflictuelle. Les conflits s’observent à tous les
niveaux de la vie sociale. Ils opposent des classes sociales (Marx
1847 :90-91)1 , les confessions religieuses (chrétiens et musulmans), les
formations politiques (intraétatiques et interétatiques), les ethnies, etc.
Mais les conflits n’ont pas les mêmes causes ni les mêmes
manifestations.
Le conflit est un fait de société. Il n’existe pas de société qui nen
connaisse. Les conflits sont présents dans toutes les arènes sociales. Ils
surviennent pour dynamiser les relations interpersonnelles afin de
générer de nouvelles valeurs sociales.
1 - Karl Marx, 1847 « misère de la philosophie » 90-91, cité par Bartholy, Marie-Claude et Jean-Pierre
Despin,1976 dans « la culture, anthropologie, ethnologie et sociologie ».
3
De nos jours, les conflits que traversent le monde en général et l’Afrique
en particulier sont trop destructifs. Au nombre de ces conflits se trouvent
les conflits ethniques objet de notre étude.
En effet, Ibrahim (2000 :2) estime que tous les conflits armés ayant lieu à
travers le monde depuis 1988, ont eu pour origine des questions
ethniques internes et ont provoqué depuis 1945 la mort de seize (16)
millions de personnes. Généralisant les conflits au monde entier, il dit
que la planète toute entière a été le théâtre de tensions entre groupes
religieux et ethniques et que des haines profondes, dont certaines
avaient été déjà apaisées grâce à des réconciliations afin de faciliter la
coexistence dans la paix et la coopération, ont ressurgi dans les
comportements et des communautés se sont lancées dans de violents
affrontements. Pourtant, la diversité culturelle a été pendant longtemps
et devraient rester la richesse des communautés, mais constitue
aujourd’hui la source d’instabilité et de destruction.
L’ethnisation2 à outrance des Etats africains est un facteur d’intolérance
culturelle qui, à coup sûr, mettra en mal l’unité nationale. Tandis que les
uns consolident les ethnies et s’y enferment contre l’Etat, d’autres
s’appuient sur les ethnies qu’ils installent au cœur de l’Etat : dans les
deux cas, on construit l’ethnie mais on déconstruit l’Etat (Mbock
2000 :1).
Les violences religieuses, les massacres politiques au Nigeria, les
conflits en Côte d’Ivoire, au Congo Kinshasa, au Rwanda, au Burundi, au
1 - Karl Marx, 1847 « misère de la philosophie » 90-91, cité par Bartholy, Marie-Claude et Jean-Pierre
Despin,1976 dans « la culture, anthropologie, ethnologie et sociologie ».
2- l’ethnisation est un concept utilisé par Mbock pour exprimer la tendance à privilégier les intérêts de groupes
sociaux d’appartenance aux intérêts nationaux ou d’autres groupes.
4
Libéria, en Somalie et au Soudan, peuvent être d’origine ethnique et
méritent une réflexion particulière des sciences sociales.
Aucun pays n’est à l’abri de ce qui se passe ailleurs. En effet, depuis
l’avènement du pluralisme politique au Bénin, l’ethnisation des régions et
des communautés met en mal les relations interethniques. Au Bénin, les
manifestations de la discrimination gardent un aspect anodin qui masque
cependant mal le caractère très marqué des attitudes d’exclusion.
Celles-ci se traduisent le plus souvent dans des positions de réserve, de
méfiance, de défiance ou de mépris qui entretiennent les différences et
les conflits ethniques et qui se cristallisent de temps en temps dans des
explosions de violence (Anignikin 1997 :51).
Dans le département des Collines et notamment dans la commune de
Glazoué, les problèmes domaniaux, identitaires et politiques opposent
les Mahi et les Idatcha. Dans le but de rechercher d’attirer l’attention de
l’opinion publique nationale sur ces conflits embryonnaires et les
sources de ces différends interethniques le Centre d’Expertise pour le
Développement Local (CREDEL) a choisi de réfléchir sur le thème: « les
déterminants des conflits ethniques entre Maxi et Idatcha de la
commune de Glazo».
Cette étude est bipartite. La première partie présente le cadre théorique,
méthodologique et physique de l’étude. Dans la deuxième partie
inventorie et apprécie les problèmes en milieu Mahi et Idatcha.
5
PREMIERE PARTIE :
CADRE DE L’ETUDE
1 / 76 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !