Le trouble du déficit de l`attention chez l`enfant : polémique

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Le trouble du déficit de l’attention chez l’enfant :
polémique autour de la ritaline
1. Contexte
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un
trouble neurologique qui peut être très problématique chez l’enfant puis chez
l’adulte.
Il s’agit d’un désordre neurologique et non d’une maladie. D’origine
génétique donc souvent héréditaire, il entraîne une inconsistance au niveau
de l’attention avec éventuellement des problèmes d’hyperactivité et
d’impulsivité. Quel que soit sa forme, il génère des difficultés relationnelles et
des tensions avec l’entourage.
Ce trouble peut se révéler handicapant notamment à l’école. La plupart du
temps, les personnes concernées ne peuvent pas mettre un nom sur leur
trouble et n’arrive pas à en parler autour d’elles tant les symptômes sont
déroutants et peu adaptés à la vie moderne pour laquelle il faut être régulier
et organisé.
Fort heureusement, la prise de conscience de ce trouble suivie de
thérapeutiques adaptées peuvent réellement être bénéfiques. Ce trouble
concerne trois à cinq pourcents de la population en général.
Depuis un certain temps une polémique s’est développée sur l’usage abusif
de la ritaline, médicament qui sert à traiter ce trouble. Il ne faut cependant
pas oublier que certaines personnes en ont véritablement besoin et que
cette polémique risque de les convaincre de ne pas se faire traiter.
En tant qu’association défendant et représentant les personnes handicapées,
il nous semble important de se pencher sur cette « maladie » dans sa
dimension collective, avec pour objectifs d’informer au mieux les personnes
atteintes de ce trouble et leur famille sur les moyens de vivre le plus
sereinement possible, sur l’accès aux soins, tout en les soutenant contre les
discriminations dont elles pourraient être victimes.
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2. Développement
L’importance de poser le bon diagnostic
Il y a à peine 20 ans, les médecins ne prescrivaient aucun médicament pour
les enfants « turbulents ». Depuis 1990 et l’explosion des ventes de la ritaline
aux Etats-Unis, il semble que l’effet inverse soit observé : des prescriptions
médicamenteuses à tout-va dès que l’enfant a un comportement
dérangeant. Des questions se posent sur le bien-fondé des diagnostics et sur
l’innocuité de la ritaline, fortement remise en question ces dernières années
mais toujours prescrite dans le monde entier.
En 1991, les Etats-Unis reconnaissent les patients atteints de troubles
déficitaires de l’attention avec hyper activité (TDAH) comme personnes
handicapées. Cela déclencha une véritable « épidémie » de TDAH dans tout
le pays avec pour conséquences des prescriptions massives de ritaline. Les
parents finissent par se persuader qu’un enfant agité est malade et qu’il faut
un traitement pour y remédier. Ce traitement miracle ce serait la ritaline. Un
analogue d’amphétamine qui stimule le système nerveux central. Au final,
l’agitation diminue, l’enfant se sent apaisé pour le bien de tous : lui-même…
mais surtout parents, médecins, et laboratoires pharmaceutiques.
Peut-on alors justifier l’augmentation du nombre d’enfants qui prennent
régulièrement de la ritaline par le fait que les médecins, mieux informés,
reconnaissent plus facilement le trouble déficitaire de l’attention ou est-ce
que la vie en société est tellement infernale que les adultes n’ont plus la
patience nécessaire pour supporter leurs enfants ?
Autrement dit, les enfants qui ne répondent plus aux attentes des sociétés
modernes deviennent des malades qu’il faut soigner avec des médicaments.
Il s’agit là d’un véritable problème de société.
La ritaline et la polémique
Pour certaines personnes, il y a une explosion inquiétante de la demande de
ritaline qui serait prescrite non plus seulement dans un véritable but
thérapeutique mais sur la demande des enseignants ou sur l’insistance des
parents. Cette explosion de la consommation de ce médicament devrait
être justifiée par une augmentation des cas de TDAH, mais est-ce vraiment le
cas ?
Pour d’autres personnes, l’explosion de la demande de ce médicament
s’explique par une meilleure connaissance de la maladie et donc un meilleur
diagnostic.
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La question controversée de la ritaline englobe toutes les personnes
impliquées dans son utilisation : médecins, éducateurs, parents et enfants. Si
beaucoup de médecins reconnaissent l’utilité de la ritaline dans certains cas,
d’autres sont convaincus qu’il s’en prescrit trop. Si la ritaline peut représenter
pour certains enfants la différence cruciale entre un échec aux examens ou
sa réussite, parce que l’enfant peut rester assis suffisamment longtemps, il faut
reconnaître que pour ceux qui n’en non pas vraiment besoin, les stimulants
ne sont pas seulement inutiles mais ils peuvent être très dommageables.
Une bonne utilisation de la ritaline repose donc essentiellement sur la qualité
du diagnostic et sur une bonne compréhension du trouble.
Dans les faits, on constate que les professeurs et les psychologues scolaires
recommandent trop souvent le recours aux médicaments et poussent les
parents à faire prescrire de la ritaline à leurs enfants jugés trop turbulents.
Ainsi, aux Etats-Unis, on estime que près de la moitié des enfants qui sont
envoyés en consultation pour troubles de l’attention souffrent de toutes sortes
d’autres problèmes tels que les troubles d’apprentissage, dépressions, anxiété
dont les manifestations ressemblent aux troubles de l’attention mais qui ne
nécessitent pas le recours à la ritaline.
Quels traitements pour les enfants atteints par le TDA ?
Une fois le diagnostic établi, il est impératif de traiter l’enfant de la façon la
plus appropriée. En effet, on a constaté que les enfants ayant un trouble de
l’attention présentent un risque augmenté de toxicomanie, d’alcoolisme, de
personnalité anti sociale et de délinquance. Heureusement, il semble qu’un
traitement précoce diminue le risque de problème à l’adolescence et à
l’âge adulte.
Outre la prise de ritaline, les traitements non médicamenteux doivent
également faire partie du plan de traitement. Ils incluent une thérapie
comportementale, l’apprentissage au comportement social adapté et pour
les parents une formation traitant des techniques de prises en charge de
l’enfant ayant un trouble de l’attention.
3. Conclusions
Pour certains parents, la ritaline est un peu considérée comme la solution
miraculeuse. Ce médicament se vend d’avantage chaque année.
Les statistiques de l’INAMI prouvent que les demandes de remboursement
explosent. Elles sont passées de 1.300.000 euros en 2005 à 5.000.000 d’euros
en 2010.
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Malgré des conditions strictes liées à la prescription de la ritaline, elle est trop
souvent considérée comme la solution de « tranquillité ». Alors qu’un enfant
qui bouge beaucoup ou qui ne suit pas à l’école n’est pas d’emblée un
enfant qui présente des troubles de l’attention.
Rien n’est plus dommageable pour l’enfant que de l’étiqueter TDAH alors
qu’il a en réalité et par exemple, une dyslexie qui ne sera pas, du coup, prise
en charge correctement.
Il est indispensable de faire la différence entre un enfant turbulent et un
enfant présentant un déficit d’attention et il est tout aussi important de ne
pas nier l’existence de ce trouble en le résumant à de la turbulence, afin
d’éviter des conséquences désastreuses pour cet enfant :l’échec scolaire, les
exclusions sociales, les exclusions de l’école elle-même, l’estime de soi réduite
à néant.
Se croyant nul et ne pouvant se contrôler comme on lui demande
constamment, l’enfant connaît des difficultés psychologiques. Un enfant
correctement diagnostiqué et correctement pris en charge à plus de chance
de mener une vie scolaire et sociale normale.
Il existe des groupes de parole (exemple : la régionale du TAM (FPS) organise
des rencontres (groupe de parole) et a créé un petit guide à l’attention des
parents et enseignants pour mieux appréhender le quotidien de ces enfants -
http://www.visualis.be/images/394/fps/TDAH-Internet.pdf) et de soutien aux
parents dont l’enfant présente des troubles de type TDA. De plus en plus, les
enseignants y sont sensibilisés lors des formations continuées, notamment.
Gageons que la détermination précoce de ce dysfonctionnement et un
enseignement approprié permettrons une inclusion harmonieuse de ces
enfants dans la vie sociale et familiale.
Chargée de l’analyse : Valérie Glaude
Educatrice Spécialisée.
Responsable : Catherine Lemière
Secrétaire Générale de l’ASPH
Date : 28 septembre 2012
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Bibliographie
Françoise Berthoud, Hyperactivité et déficit d’attention de l’enfant :
comprendre plutôt que droguer, 2007, Broché.
Frédéric Gilbert, Guy Hugnet, Enfants sages sur ordonnance, 2006,
Hugo doc.
Site de l’INAMI : http://www.inami.
Site de l’Avenir :
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20100909
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