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1) Introduction
Le sujet que nous traiterons en est un d’actualités et de débats contemporains. En
effet, plusieurs économistes se sont prononcés en faveur de certaines restrictions sur les
mouvements de capitaux sous certaines conditions. Le premier fut John Maynard Keynes
suite à la Grande Dépression. À l’époque, aucun pays poursuivant une économie de
marché ouvert au commerce international n’a pu se protéger contre le déversement
d’effets négatifs de politiques économiques d’autres pays pendant la Grande Dépression.
C’est pour des raisons similaires mais dans un contexte international bien différent que
James Tobin repris l’idée de limiter les effets néfastes de la libéralisation des marchés
financiers et monétaires dans son Proposal for International Monetary Reform (1978).
Son argument est que les marchés boursiers, d’obligations et de devises s’ajustent à une
vitesse bien plus rapide que le secteur réel de l’économie. Pour un petit pays ouvert, la
libéralisation de ses marchés résulte en une perte d’autonomie de son économie et
l’abandon d’objectifs nationaux en matière de taux d’intérêt, d’investissement à long
terme et d’emploi. Une taxe unilatérale sur les mouvements de capitaux devrait, selon-lui,
permettre à tous les pays de retrouver une certaine marge de manœuvre ainsi que d’avoir
les moyens d’agir au niveau national pour réaliser des objectifs économiques concrets à
moyen et à long terme. Ensuite, personne ne peut nier le fait que plusieurs pays
émergents sur le marché mondial subirent d’importantes répercussions suite à la
libéralisation massive de leurs marchés. Ils semblèrent plus affectés, à la fois
positivement et négativement, par de larges mouvements de capitaux. Ceci inspira entre
autres Paul Krugmann (1997) et Joseph Stiglitz (2002) à proposer certaines explications
et quelques mesures pour contrer les effets pervers d’une libéralisation prématurée des
marchés de capitaux. En parallèle, une multitude d’études autant théoriques qu’empirique
s’empressèrent de trouver quels effets positifs il pourrait y avoir à intervenir au niveau
national ou de façon multilatérale sur les marchés de change, par l’intermédiaire du
secteur financier de l’économie, pour limiter ces effets pervers de la libéralisation des
marchés.