10 juin 2016
Louis-David Beaulieu, pht, MSc.
Interventions non invasives en phase chronique post-AVC:
rôle des afférences proprioceptives sur la plasticité
cérébrale et le contrôle sensorimoteur
Biographie
M. Beaulieu a obtenu son diplôme de physiothérapie en 2010 à l'Université Laval. Depuis, il a
complété une maîtrise de recherche en 2012 et termine actuellement son doctorat en médecine
expérimentale à l'Université Laval, sous la supervision du Dr Cyril Schneider et de la Dre Édith
Ribot-Ciscar. Ses projets de recherche s'intéressent à la réadaptation post-accident vasculaire
cérébral (AVC), notamment en ce qui concerne la capacité du cerveau lésé à se réorganiser
(plasticité cérébrale) avec l’utilisation d’interventions novatrices. Pendant ses études post-
graduées, il a également pratiqué en tant que physiothérapeute à temps partiel à l'Hôtel-Dieu de
Québec et à l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, avec des clientèles principalement neurologiques et
gériatriques.
Résumé
Problématique. Les désordres proprioceptifs (perception des mouvements) après un accident
vasculaire cérébral (AVC) sont mal connus et leur impact sur la récupération motrice est sous-
estimé. Aucune étude n’a testé l’hypothèse selon laquelle les interventions recrutant les
afférences proprioceptives permettaient une meilleure adaptation du cerveau (plasticité) et donc
de meilleurs gains fonctionnels que des interventions recrutant d’autres afférences (ex :
cutanées).
Objectif/hypothèse. Tester l’hypothèse selon laquelle le recrutement spécifique des afférences
proprioceptives induit de plus grands changements cérébraux et cliniques chez des personnes au
stade chronique post-AVC.
Méthodes. Le doctorat consiste en 5 projets, dont 2 revues de littérature et 3 études
expérimentales réalisées en AVC chronique (15 participants). Le travail a permis de tester la
fidélité des mesures obtenues par stimulation magnétique transcrânienne (TMS) pour leur
utilisation comme biomarqueurs de la plasticité cérébrale (revue 1 & étude 1), de mieux
comprendre les différences d’afférences recrutées par stimulation électrique (NMES) vs
magnétique (RPMS) des muscles (revue 2), et de tester les effets de trois interventions recrutant
des afférences différentes (NMES, RPMS, vibration tendineuse-VMT) sur la plasticité cérébrale
et la récupération fonctionnelle, et ce, en comparaison avec une séance contrôle d’exercices de
physiothérapie (études 2 et 3 de la thèse).
Résultats. Le seuil moteur et la latence des potentiels évoqués moteurs se sont avérés être les
mesures TMS de plasticité cérébrale les plus fidèles. Des résultats variables ont été obtenus pour
les autres mesures. Les interventions recrutant le plus les afférences proprioceptives (RPMS et
VMT) ont induit de meilleurs effets cérébraux et cliniques en AVC chronique et ce, malgré la
présence d’effets cumulatifs entre les interventions.
Conclusion. Nos résultats confirment l’hypothèse initiale. Les connaissances acquises par les
projets du doctorat permettront de mieux comprendre et utiliser les mesures TMS, et mettent en
lumière le rôle des informations proprioceptives dans la récupération post-AVC.