Indonésie: prévenir les éruptions futures
Ces dernières années, l’Indonésie est particulièrement exposée aux aléas
géophysiques. Un projet de recherche interuniversitaire coordonné par l’ULB
a pour but de développer des systèmes d’alerte rapide pour les éruptions
futures du volcan Ijen.
Depuis plusieurs décennies, le nombre de victimes et le coût économique des
catastrophes naturelles est en constante augmentation dans les pays du Sud, qui,
parallèlement, connaissent une importante croissance démographique. Ces pays
n’ont généralement pas l’expertise scientifique suffisante pour évaluer correctement
les risques de catastrophes naturelles, ils n’ont en tout cas pas les ressources
financières pour mettre en œuvre une stratégie de prévention efficace.
L’Indonésie est particulièrement exposée aux aléas géophysiques. Des millions
d’indonésiens vivent actuellement à proximité de plus d’une centaine de volcans
potentiellement actifs. En raison des contraintes économiques et de la très forte
pression démographique, il est impossible d’interdire l’installation des populations
autour de ces volcans.
Alain Bernard, du Département des Sciences de la Terre et de l’Environnement
(Faculté des Sciences, ULB) travaille sur des systèmes d’alerte rapide et fait partie
d’un projet de recherche qui doit débuter en été 2011. Ce projet intercommunautaire
(PIC) vient d’être sélectionné par la Commission Universitaire pour le Développement
(CUD). Le but est de développer des systèmes d’alerte rapide pour les éruptions
futures du volcan Ijen. Le complexe volcanique de l'Ijen (Java, Indonésie) est situé
sur la bordure d'une large caldera de 20km de diamètre. Son cratère contient un lac
qui constitue le plus grand réservoir naturel au monde d'eau hyperacide (pH: 0.2), et
dont le volume est estimé à 30 millions de m3. Ce réservoir acide constitue une
menace en cas d'éruption pour les populations vivant dans la caldera. Le risque
principal est lié à l'éjection brutale du lac engendrant la formation de lahars (coulées
de boue) dévastatrices.
L’ULB, coordinatrice du projet travaillera en collaboration avec les Facultés
universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur et 3 partenaires indonésiens : le
Volcanological Survey of Indonesia, l’University of Indonesia (UI) et le Technological
Institute de Bandung (ITB).