Département Relations Extérieures Service Communication Recherche Nancy Dath, T : +32 (0)2 650 92 03, +32 (0) 473 97 22 56 M : [email protected] Nathalie Gobbe, T : +32 (0)2 650 92 06, +32 (0)474 84 23 02 M : [email protected] Communiqué de presse Bruxelles, le 29 juin 2017 Observer la respiration des volcans pour prédire les éruptions Les chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’Université libre de Bruxelles ont développé une nouvelle méthode pour surveiller l’activité volcanique : ils ont observé les « respirations » du volcan Kilauea, situé à Hawaï. La vitesse sismique est une mesure significative des changements à l’intérieur du volcan et permettrait d’améliorer la prédiction des éruptions volcaniques. Ces travaux sont publiés dans la revue scientifique Science Advances. Face à des volcans qui peuvent s’éveiller à tout moment, les scientifiques ont toujours cherché des moyens pour suivre et comprendre l’activité volcanique et prédire les éruptions. Cependant, les secousses sismiques, par exemple, ne peuvent être détectées que quelques jours avant l’éruption du volcan. De plus, l’origine de ces signaux demeure énigmatique. Une collaboration entre les chercheurs de l’Université de Cambridge et l’équipe du G-TIME de l’Université libre de Bruxelles, Faculté des Sciences permet, via une nouvelle méthode de calcul, d’introduire un nouveau paramètre pour surveiller les volcans : la « vitesse sismique ». Elle permet d’observer la « respiration » des volcans, soit le rythme de gonflement et de dégonflement de la chambre magmatique. Une variation de la vitesse sismique est le signe d’un évènement se déroulant au cœur du volcan, comme une remontée de magma ou une variation de la concentration en eau. Ce paramètre est connu depuis 20 ans, mais n’a permis de prédire de manière efficace qu’une seule éruption : celle du Piton de la Fournaise, à la Réunion, en 2008. Des signaux précurseurs pouvaient alors être observés jusqu’à un mois avant l’éruption, mais leur origine demeurait mystérieuse. En collaboration avec l’Observatoire Royal de Belgique, Corentin Caudron, chercheur au laboratoire G-TIME de la Faculté des Sciences de l’ULB, a participé au développement d’un logiciel permettant de calculer automatiquement les vitesses sismiques. En collaboration étroite avec l’Université de Cambridge (Clare Donaldson et ses collègues), il a ensuite étudié les données du volcan Kīlauea, situé à Hawaï, surveillé – et donc bien documenté – depuis 20 ans. Ce sont ces travaux qui sont publiés aujourd’hui dans la revue scientifique Science Advances. Durant quatre ans, les chercheurs ont observé les changements de la vitesse sismiques dans le volcan. Ils ont ensuite comparé ces observations avec des mesures de déformation de l’édifice volcanique sur la même période. « Dans le cas du Kīlauea, nous avons obtenu pour la première fois une excellente corrélation entre la vitesse sismique et la déformation du volcan », explique Corentin Caudron, « Nous avons pu définir des paramètres plus sensibles prenant en compte les spécificités du volcan étudié, notamment la profondeur du réservoir magmatique ». Le chercheur va maintenant tenter de confirmer ces observations sur d’autres volcans, notamment ceux présentant des éruptions sans magma en surface, plus complexes. La « respiration des volcans » déduites des vitesses sismiques devrait donc bientôt faire partie des outils de surveillance officiels des sismologues du monde entier. « L’avantage est que la vitesse sismique peut être observée en permanence, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ». Un paramètre qui pourrait s’avérer particulièrement utile pour l’observation des nombreux volcans uniquement équipés d’un sismographe actuellement. Donaldson, C., Caudron, C., Green, R. G., Thelen, W. A., White, R. S., Relative seismic velocity variations correlate with deformation at Kīlauea volcano, Science Advances, 28 June 2017 Photos et video disponibles sur : https://www.dropbox.com/sh/u9e5qti4f78nw6m/AABYVEUA8_6XP5lCad0jkfUIa Contact scientifique Corentin Caudron Université libre de Bruxelles, Faculté des Sciences Laboratoire G-TIME, DGES [email protected] 0032 (0)485 34 12 93