Thermodynamique avancée Cours 6 – Diagrammes aérologiques 1 Objectifs Se familiariser avec le téphigramme (TΦ) et le Skew T-log p. 2 Table de matières • Introduction au diagrammes aérologiques (Tϕ et Skew T-log p) – Le téphigramme • Les coordonnées du téphigramme • Représentation des procédés isobares • Représentation des procédés adiabatiques sans changement de phase; • Représentation des procédés adiabatiques avec changement de phase. – Rappels : le Skew T – log p – L’hodographe 3 Diagrammes aérologiques Ces diagrammes ont été construits pour visualiser la distribution de température et d’humidité de l’atmosphère au dessus d’une station : ils permettent la représentation, entre autres, de l’état thermodynamique de l’atmosphère à la verticale. Chaque ligne des diagrammes aérologiques représente un processus thermodynamiques et permet ainsi l’étude des processus thermodynamiques dans l’atmosphère. Les diagrammes aérologiques sont notamment essentiels pour: • Évaluer le potentiel de convection (orages et précipitation) • Déterminer le type de précipitation en hiver 4 Propriétés recherchées sur les diagrammes thermodynamiques 1) Conservation d’une correspondance entre le travail net (ou chaleur net) et la surface incluse à l’intérieur de la courbe représentant un procédé cyclique; 2) la plupart des lignes fondamentales sont des droites; 3) l’angle entre les isothermes et les adiabatiques de l’air sec est le plus grand possible; 4) dans la basse atmosphère, les adiabatiques de l’air sec devraient faire un angle appréciable avec les adiabatiques de l’air saturé. 5 Le téphigramme Nous avons vu que dans le cas d’un gaz parfait nous pouvons exprimer le premier et deuxième principes par (cas réversible) : = δ q Tc = Td (= c p ln θ ) Tds p d ln θ où q est la chaleur échangée par la parcelle d’air avec l’environnement 6 Changement de la température potentielle (rappel) κ Température potentielle : 1000 mb θ =T p pα = RT Gaz parfait : δq dθ = d= ln θ θ Tc p Tc p d ln θ = δ q Dans un processus adiabatique, la température potentielle est constante 7 Le téphigramme La construction et l’emploi du téphigramme repose sur une thermodynamique simplifiée de l’air: • Néglige l’eau sous forme liquide ou solide pour laquelle on a pas de mesures. • L’air est considéré comme un mélange de gaz parfaits: l’air sec et la vapeur. • Utilise l’approximation hydrostatique, dp/dz=-ρg, dans les calculs. 8 Le téphigramme On peut utiliser T, la température, et s, la variation d’entropie à partir d’un état de référence, comme coordonnées pour la construction d’un diagramme aérologique. ds = c p d ln θ ln θ δ q = Tds 300 K 5.7 s2 5.67 ds 290 K 5.63 s1 280 K s2 ∆qq =∫ Tds s1 T -10 0 10 T (C) 9 Le téphigramme Dans un téphigramme, les processus adiabatiques sont caractérisés par une entropie constante (ou température potentielle constante) isothermes ln θ 300 K 5.7 ds = c p d ln θ adiabatiques de l’air sec 5.67 290 K 5.63 280 K -10 0 10 T (C) 10 Le téphigramme 1) la pression est introduite à l’aide de l’équation de la température potentielle: 1000mb θ =T p Rd c pd θ p = p0 T 2) En pratique on tourne le téphigramme de 45 °, pour que les isobares représentent plus la réalité atmosphérique, étant donné qu’elles sont quasi parallèles à la surface terrestre c pd Rd p Distribution de TΦs 11 Le Téphigramme: (TΦ) θs Température potentielle saturée Température p Pression Température potentielle Rapport de mélange saturante rs (g/kg) 12 TΦ : les isobares Téphigrammes (offre limitée…) SkewT-ln(p) (à volonté sur le site du cours) Les isobares sont les lignes vertes légèrement courbées et quasi horizontales, tracées à intervalles de 10 mb, de 1050 à 100 mb. Les graduations sont inscrites en vert aux extrémités droite et gauche et au centre à 50 mb d’intervalle. 13 TΦ : les isothermes Les isothermes sont les droites vertes parallèles qui sont tracées du coin gauche inférieur vers le coin droit supérieur, formant un angle de 45 ° avec l ’horizontal • L ’isotherme 0 °C est indiquée par une ligne verte plus épaisse. • Elles sont graduées en verte à tous les 5 °C. • Les températures en ° F sont indiquées en haut et en bas à l’intérieur du cadre du TΦ 14 TΦ : les adiabatiques sèches Ce sont les droites parallèles imprimées en brun et perpendiculaires au isothermes. • Elles sont tracées de haut en bas et de gauche à droite • Elles sont numérotées en K le long des isothermes 0°C et -50°C. ds = 0 = θ = cste δq dT = c pd p dT dp − Rd = 0 ⇒ T =θ T dT p0 Rd c pd 15 TΦ : courbe de températures sèches La température de l’air, pour n’importe quel niveau de pression est inscrite à l’intersection de l’isobare et de l’isotherme correspondant. Profil vertical: Une série de points de température est en générale pointée à chaque sondage atmosphérique. Réunis par une ligne ces points forment ce qu’on appelle la « courbe de températures sèches » qui représente le gradient verticale de température. 16 TΦ : exemple Tracez le profil de température pour le sondage suivant: Pression (p mb) 1018 986 899 850 798 Température (T °C) 11,4 18,4 14,6 11,8 8,6 17 TΦ : exemple 750 (p mb) (T °C) 1018 11,4 986 18,4 899 14,6 850 11,8 798 8,6 800 850 900 950 1000 1050 EM Cours 5 - 18 18 TΦ : exemple Chaque point que vous avez tracé représente l’état de l’atmosphère au niveau respectif sans tenir compte de l’humidité p T 986 18,4 Faites subir une détente adiabatique à cette particule telle que sa pression finale est de 900 mb. Tracé le procédé dans le TΦ Quelle est la température à 900 hPa? Quelle est la température potentielle de cette particule? EM 19 TΦ : exemple Chaque point que vous avez tracé représente l’état de l’atmosphère au niveau respectif sans tenir compte de l’humidité 750 p T 986 18,4 Faites subir une détente 800 adiabatique à cette particule telle 850 que sa pression finale est de 900 mb. Tracé le procédé dans le 900 TΦ T = 10,8°C Quelle est la température à 900 hPa? 950 T = 10,8°C Quelle est la température potentielle de cette particule? θ = 19,7°C EM 1000 1050 θ = 19,7°C 20 TΦ : rapport de mélange Le rapport de mélange est défini comme le rapport entre la masse de vapeur d’eau mv dans une particule d’air de masse m, et la masse d’air sec md existante dans cette même particule. = r = m md + mv mv Rd e εe εe = = ≅ md Rv pd p − e p Puisque le système est fermé m = cste et, tant qu’il n’y a pas des changements de phase mv est aussi constant. Donc, s’il n’y a pas de changements de phase, le rapport de mélange d’une parcelle d’air se conserve. 21 TΦ : rapport de mélange saturante La pression de vapeur saturante ou d’équilibre entre la vapeur et l’eau liquide, esw dépend seulement de la température (deux phase => variance = 1, à chaque température correspond, une et une seule pression de vapeur qui correspond à l’équilibre entre deux phases). On définit alors le rapport de mélange saturant : = rs ε es (T ) p − es (T ) ≅ ε es (T ) p Puisque le rapport de mélange saturant dépend seulement de la température et de la pression, il est alors possible de tracer sur le TΦ les lignes de rapport de mélange à la saturation. 22 TΦ : rapport de mélange saturante Ce sont les lignes brunes, presque droites et presque parallèles, tracées de bas en haut et inclinées vers la droite sur le TΦ. Elles sont plus rapprochées de la verticale que les isothermes. • Elles sont numérotées en brun au dessous de l’isobare 1050 mb (eau) et au dessus de l’isobare 100 mb (glace). • L’écart entre ces lignes est irrégulier en termes de rapport de mélange. • Les unités sont le g/kg. 23 TΦ : Adiabatique saturée dT dp r l − Rd +d w v ds = cp 0= T p T lv rw 1+ Rd T d ln T ≈ lv2 rw d ln p 1 + 2 Rv c pT Rd cp Ce sont des courbes brunes presque perpendiculaires aux isobares dans le coin droit au bas de la feuille. • Elles sont numérotées en °C, le long de l’isotherme -50 °C. La cote de température représente ce qu’on appelle la température potentielle du thermomètre mouillé, θw. • Elles s’arrêtent à -50 ° C et sont alors presque parallèles aux adiabatiques sèches. 0°C 2 4 6 8 10 12 14 -2 -4 -6 Cours 4 - 24 16 TΦ : rapport de mélange saturante Considérez deux particules d’air au niveau de 850 mb Particule A: T = 10 °C, r = 1 g/kg sous saturé Particule B: T = 10 °C, r = 9 g/kg saturé Pointez l’état A sur le TΦ 1) Quelle est la température du point de rosée de A à 850 hPa? TD = -19°C 2) Faites subir une détente adiabatique à la parcelle A jusqu’à la pression de 750 mb. a. Quelle est sa température finale? 0°C b. Quelle est son rapport de mélange final? r = 1 g/kg c. Quelle est sa température du point de rosée finale? TD = -20,5°C 25 TΦ : rapport de mélange saturante Considérez deux particules d’air au niveau de 850 mb Particule A: T = 10 °C, r = 1 g/kg sous saturé Pointez l’état de B le TΦ Particule B: T = 10 °C, r = 9 g/kg saturé 1) Quelle est la température du point de rosée de B à 850 hPa? TD = 10 °C 2) Faites subir une détente adiabatique à la parcelle B jusqu’à la pression de 750 mb. a. Quelle est sa température finale? 5 °C b. Quelle est son rapport de mélange final? 7 g/kg c. Quelle est sa température du point de rosée? 5 °C EM 26 Les transformations d’une parcelle d’air Refroidissement adiabatique Vent moyen 3 2 1 4 m ,mv m ,mv Refroidissement isobarique diabatique système fermé m ,mv m, m’v, m’w mv=m’v+m’w m, m’v, mw mv=m’v+mw Échange d’énergie thermique Échange de masse (eau) Refroidissement isobarique diabatique système et/ou échange de masse (eau) m, m’’v , m’’w m’’v + m’’w ≠ mv 27 Processus qui font changer l’humidité relative dans l’atmosphère Le changement de la température de la particule, est contrôlé par trois influences externes: dq dT Rd T dp dr =c p − + lv dt dt p dt dt 1) sources ou puits de chaleur dT 1 dq RT dp lv dr = + − dt c p dt c p p dt c p dt 3) changements de pression 2) sources ou puits d’humidité dp ∂p ∂p ∂p = + Vh ⋅∇ h p + w = + Vh ⋅∇ h p − wρ g ≅ − wρ g ∂z ∂t dt ∂t dT 1 dq g lv dr = −w − c p c p dt dt c p dt 28 Processus qui font changer l’humidité relative Dans un diagramme aérologique, le mouvement du point image, qui correspond au changement d’état de la particule, est contrôlé par trois influences externes: 1) sources ou puits de chaleur (échanges de chaleur) dT 1 dq = dt c p dt 2) sources ou puits d’humidité (échanges de masse ou changements de phase) lv dr dT = − dt c p dt 3) changements de pression (échanges de travail) dT g = −w dt cp Cours 4 - 29 Processus qui font changer l’humidité relative U = ee rr w s HR = 100 ⋅ U p = 850 mb T = 10 °C Particule d’air non saturée Humidité relative: r/rs ? r = 5 g/kg rs = ε es (T ) p − es (T ) = 5 / 9,1 = 55,5 % es(10 °C) ~12,3 mb 0, 622 ×12,3 [ mb ] = ≈ 9,1×10−3 rs 850 − 12,3 [ mb ] 30 Processus qui font changer l’humidité relative À pression constante: p = 850 mb T = 10 °C U = 55,5 % Exemple : pertes par radiation Le point image T se déplace vers la gauche. r = 5 g/kg r’s = 5 g/kg p = 850 mb T’ = TD = 1,5 °C U’ =100 % processus isobarique et non adiabatique : TD est la température du point de rosée. dT 1 dq = <0 dt c p dt Pertes de chaleur 31 Processus qui font changer l’humidité relative À pression constante: p = 850 mb T = 10 °C U = 55,5 % r se déplace vers la droite: la quantité de vapeur augmente à pression constante r’ = 9 g/kg rs = 9 g/kg p = ~850 mb T’ = 10 °C U’ =100 % dT 1 dq g lv dr 1 dq lv dr = −w − = 0⇒ = dt c p dt c p c p dt c p dt c p dt 32 Processus qui font changer l’humidité relative À pression constante: p = 850 mb T = 10 °C U = 55,5 % Le point image T se déplace vers la gauche et r vers la droite, jusqu’à la coïncidence p = ~850 mb T’ = ? °C U’ =100 % dT dt 1 dq lv dr − , rf = rs (T f , p ) c p dt c p dt Il y a une infinité d’état finaux qui peuvent amener à une saturation de ce type. On étudiera le processus isobarique et adiabatique. 33 Processus qui font changer l’humidité relative À pression constante: p = 850 mb T = 10 °C U = 55,5 % p = ~850 mb T’ = Tw ~ 6 °C U’ =100 % Le point image T se déplace vers la gauche et r vers la droite, jusqu’à la coïncidence processus isobarique et adiabatique : Tw est la température du thermomètre mouillé. l dr dT =− v , rf = rs (Tw , p ) 34 c p dt dt Processus qui font changer l’humidité relative Changement de pression diabatique: 750 mb p’=750 mb T’ = -0.5 °C dT g = −w dt cp 850 mb r = 5 g/kg r’s = 5 g/kg Le point image T se déplace selon l’adiabatique sèche, qui passe par le point image T, jusqu’au niveau de pression où r le rapport de mélange saturante à cette pression et température est égale au à r : r = rs(p’,T’) = 5 g/kg p = 850 mb T = 10 °C U = 55,5 % 35 Les sondages Afin de créer les courbes de température et de point de rosée sur un téphigramme, 1) pointer les valeurs de la température et du point de rosée pour chaque niveau de pression du sondage. 2) relier les points de température par des lignes droites entre les niveaux de pression successifs, souvent en rouge. 3) relier les points de rosée par des lignes droites, souvent en vert ou en bleu. Rappel : Le point de rosée correspond à la température à laquelle une particule d'air à une pression constante devient saturée sans ajout de vapeur d'eau. 36 Le profil vertical du vent Dans les digrammes aérologiques, la vitesse du vent est représentée à l'aide du modèle classique. 1. La vitesse du vent est indiquée en nœuds à l'aide de barbules et banderoles. 2. L'orientation de la hampe indique la direction d'où provient le vent. Chaque banderole équivaut à 50 nœuds, chaque barbule complète à 10 nœuds et chaque demi-barbule à 5 nœuds. 3. L'extrémité de la hampe sur laquelle les fanions et les barbules sont dessinés indique la direction de laquelle provient le vent. 4. Les vents sont indiqués en noir sur le côté droit du téphigramme. 5. Le bout de la hampe de vent précise la hauteur ou le niveau de pression particulier auquel le vent est signalé. 37 L’hodographe L'hodographe communique les mêmes renseignements que le modèle classique ou «de la station». Cependant, étant donné que son objectif principal est de représenter le cisaillement vertical du vent, l'hodographe s'appuie sur les vecteurs vent. Contrairement à une barbule, un vecteur indique la vitesse du vent en fonction de sa longueur et non par le biais d'une combinaison de barbules et de fanions. 38 L’hodographe Sur un hodographe, les vecteurs vent sont indiqués sur un graphique à coordonnées polaires. Les axes du graphique représentent les quatre points cardinaux. Tous les vecteurs vent s'étendent à partir du point d'origine et pointent dans la direction du mouvement du vent. Étant donné que la longueur des vecteurs indique la vitesse, les cercles concentriques tracés autour du point d'origine représentent les vitesses constantes du vent. Par exemple, cet hodographe indique que les vents à 4 et à 5 km sont tous les deux de 25 m/s, alors que leurs directions respectives sont de l'ouest et de l'ouest-nord-ouest. 39 L’hodographe En règle générale, les vecteurs vent réels ne sont pas tracés sur l'hodographe, mais seules leurs extrémités sont indiquées sur le graphique à coordonnées polaires. L'hodographe est tracé en connectant les extrémités de chaque vecteur vent. 40 L’hodographe Cette figure indique un sondage obtenu à partir de données de radiosonde et l'hodographe connexe dans le coin supérieur gauche. Le sondage a été créé à partir du site Web NOAA/ESRL. • • • L'hodographe est un outil graphique qui aide les prévisionnistes à évaluer le cisaillement vertical du vent. Dans un environnement convectif, il est extrêmement important de comprendre le cisaillement vertical du vent afin d'anticiper différents types d'orages, les risques d'orages supercellulaires, l'emplacement où de nouveaux orages risquent de se former, ainsi que le déplacement des orages et des systèmes orageux. Les hodographes sont fréquemment inclus dans les sondages affichés sur les téphigrammes, généralement dans l'un des coins supérieurs du diagramme, ou comme un élément à part entière détaché du téphigramme. 41 À venir … Transformations isobariques Processus isobariques : brouillard radiatif 42