Demander aux élèves de décrire l'affiche :
1. Affiche à dominante claire, deux couleurs principales pour l’illustration : bleu et blanc.
2. Sur le côté gauche de l’affiche, en amorce, un visage d’homme et le haut de son corps, vêtu d’une
cravate d’une chemise, l’homme a les yeux fermés, le visage semble serein.
3. Le fond de l’affiche est divisé en deux parties : une inférieure qui représente, semble-t-il, la neige,
et une supérieure qui figure le ciel. La partie du bas est blanche, celle du haut est bleu nuit.
Quelques notes de bleu azur aux contours très indécis apparaissent à la jonction entre haut et bas et
sont reprises au centre du ciel bleu nuit. Au centre de la neige, et au centre de l’affiche, court une
crevasse qui se prolonge sur le visage de l’homme en surimpression, de son œil à son front.
4. Le titre est placé au bas de l’affiche, en surimpression lui aussi, les lettres sont rouge sombre, ce
qui contraste fortement avec les couleurs pâles du fond, de même les lettres sont très nettement
découpées sur le fond alors que le visage semble se fondre (se confondre) avec la neige.
5. Le titre utilise un lettrage qui évoque l’écriture cyrillique (forme du D)
6. La lettre finale du titre (T) évoque une croix, peut-être les élèves y verront également la forme plus
pointue (haut de la lettre) d’un couteau.
Commentaire
Le visage endormi (qui est celui de Romain Cottard, le comédien qui interprète le rôle de l’Idiot)
donne des signes à la fois d’une époque, un choix esthétique qui rappelle des photographies
anciennes, moustaches, vêtements.
Le décor enneigé évoque à la fois les déserts glacials de la Russie du Nord (première lecture), mais
aussi l’idée de la solitude, voire de la mort, idée qui est renforcée par les yeux fermés du visage et la
croix du titre qui fait penser à la croix d’une pierre tombale.
La Russie est également rappelée par le choix du lettrage qui renvoie à l’alphabet russe.
Les yeux fermés évoquent également le sommeil et les rêves, cette atmosphère onirique est appuyée
par le fond bleu nuit et les volutes d’un bleu plus clair aux contours flous, d’autant que ces volutes
sont en surimpression sur les yeux du « rêveur », cette allusion au rêve nous donne aussi des
indications sur le personnage du Prince, qui rencontre des problèmes avec la crudité du Réel et
aime à « rêver », car le Réel ne le satisfait pas ou le fait souffrir.
Le blanc bleuté dominant qui couvre également le visage renvoie aussi à l’idée de pureté et
d’innocence du personnage endormi (un des aspects fondamentaux du Prince Mychkine, héros
éponyme de L’Idiot), idée renforcée par l’impression de sérénité du visage, adouci par une ombre
de sourire. Mais il y a dans la crevasse qui « fend » littéralement en deux l’affiche l’intervention d’une
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