26 Éthique de la discussion
matière génétique au nom de la liberté et du droit de
connaître
5
.
Un certain scientisme opère toujours aujourd’hui sous le
registre que d’aucuns appellent le psychologisme ou le
sociologisme, qui réduisent l’homme à ses déterminations –
inconscientes ou sociales – et l’appréhendent, non comme un
sujet, mais comme un objet de science, quantifiable et
explicable. Avec eux, disparaît la spécificité de l’éthique qui,
face à la science, perd toute prétention à la validité et, par
conséquent, à la normativité
6
.
L’écueil du scientisme en éducation morale
Transformer le cours de morale en cours de sciences
humaines, d’histoire, de sociologie, de psychologie, participe
de cet esprit scientiste et manque la spécificité d’une éducation
morale
7
.
1.2. Les philosophies de la déconstruction
ou l’anti-humanisme
Trois grands courants philosophiques mettent en cause
l’humanisme qui naît à la Renaissance et se poursuit avec les
Lumières
8
. On peut schématiquement les désigner comme
suit :
5
Voir Marie-Geneviève P
INSART
(1992), « Réflexions éthiques sur
les technosciences », Bruxelles, Entre-vues, n° 15, p. 63.
6
Jean-Louis G
ENARD
(1992), Sociologie de l’éthique, Paris,
L’Harmattan.
7
Voir sur cette problématique l’étude de Jean-Louis G
ENARD
(1987), « Réflexions sur la spécificité du cours de morale »,
Recherches pour l’enseignement de la morale, Bruxelles, Éducation
Nationale Belgique, Organisation des Études, n° 1, p. 37-49.
8
Voir pour la France l’ouvrage polémique de Luc F
ERRY
et Alain
R
ENAUT
(1988), La Pensée 68. Essai sur l’anti-humanisme
contemporain, Paris, Folio essais, n° 101 : le nietzschéisme français