POURQUOI L’ETHIQUE EST-ELLE UNE NECESSITE EN FM ? Michel Caillol Prométhéus – Mardi 31 janvier 2017 _____ L’éthique semble prendre de nos jours une place d’autant plus grande qu’elle n’a jamais été autant instrumentalisée. On s’en sert ou en s’en revendique bien souvent, sans vraiment savoir ce qu’elle est, ce qui ne va pas sans en dénaturer le sens profond. La spécificité essentielle de l’homme est d’avoir conscience de lui-même. Or lorsqu’un être peut se concevoir comme s’il était extérieur à lui-même, cela s’appelle « réfléchir ». Cette capacité de réflexion, capacité, ne l’oublions pas, commune à toute personne humaine (Descartes disait de la raison humaine qu’elle était « la chose la mieux partagée du monde »), nous amène à nous questionner : que puis-je connaître du monde qui m’entoure (c’est ce que nous nommons aujourd’hui la science), que dois-je faire de ma vie (c’est ici le questionnement éthique) et enfin que puis-je espérer (c’est la porte ouverte à la foi). La seconde – que dois-je faire de ma vie ? reste bien la question essentielle que chacun se pose dans une quête jamais finie, tant il n’existe aucune certitude qui puisse y répondre parfaitement. D’autant que refuser de se la poser pourrait nous emporter vers l’abîme et l’absurdité. Comme l’affirme Hannah Arendt : « Le mal, c’est l’absence de pensée ». Chercher à répondre à cette question, correspond à l’éthique. Elle consiste en effet en cette spécificité humaine extraordinaire de pouvoir évaluer nos actions pour les diriger dans le sens que nous avons choisi au départ ; c’est dire que l’éthique c’est la liberté. Or la FM ne revendique-t-elle pas « l’étude de la morale… » et « l’amélioration morale de l’humanité » ?