L`achalasie signifie en grec un défaut d`ouverture, c`est un trouble

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Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
INTRODUCTION
1
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
L’achalasie signifie en grec un défaut d’ouverture. C’est un trouble moteur
primitif rare de l’œsophage, caractérisé par un apéristaltisme oesophagien et une
absence de relaxation du SIO de l’oesophage en réponse à la déglutition
(1).
Malgré les nombreuses études réalisées depuis le premier cas décrit par Sir
Thomas Willis en 1674(2), l’achalasie demeure d’étiologie inconnue. Plusieurs
hypothèses étiopathogéniques ont été avancées mais sans certitude à savoir
l’obstruction de la jonction oesogastrique, l’infection virale, la dégénérescence
neuronale et les maladies auto immunes
(3) .
Le diagnostic de l’achalasie est orienté par les signes cliniques et confirmé par
les données endoscopiques, radiologiques et surtout manométriques. Le tableau
clinique est dominé par la dysphagie ainsi que par d’autres symptômes moins
fréquents.
Le but du traitement de l’achalasie est de supprimer l’obstacle fonctionnel du
bas œsophage en réduisant la pression du SIO sans pour autant induire des
complications
(4).
Du fait de l'efficacité limitée et éphémère des substances pharmacologiques
notamment les dérivés nitrés et les inhibiteurs calciques, les principales options
thérapeutiques actuelles reposent sur la dilatation mécanique réalisée depuis 1674
par Sir Thomas Willis, l’injection de toxine botulinique pratiquée par Pasricha en 1993
et la cardiomyotomie de Heller. Cette méthode fût décrite pour la première fois en
1913 par Sir Ernest Heller qui a réalisé une double myotomie antérieure et
postérieure. Des modifications ont été apportées à cette technique par Groeveldt en
1918 et Zaajer en 1923 pour aboutir à l'intervention de Heller actuelle limitée à une
myotomie antérieure
(4).
2
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Ce n’est qu’en 1991 que la myotomie de Heller, initialement réalisée par
laparotomie ou thoracotomie, est remise à l’honneur grâce à la coeliochirurgie
permettant d’éviter les complications de la chirurgie ouverte et d’améliorer le confort
post-opératoire.
Le but de notre étude est de rapporter à travers une série de cas les résultats
à court et à moyen terme de la cardiomyotomie de Heller par voie coelioscopique,
tout en précisant les avantages et les inconvénients de cette technique.
3
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
MATERIEL ET METHODE
4
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Notre étude rétrospective a porté sur 22 cas d’achalasie ayant bénéficié d’une
cardiomyotomie de Heller par voie coelioscopique colligés au sein de la clinique
chirurgicale C de l’Hôpital IBN SINA de Rabat sur une période allant de Décembre
2000 à juin 2008.
Il faut noter que durant cette même période 27 cas d’achalasie ont été
recensés ; Nous avons exclu de notre étude deux patients ayant bénéficié d’une
chirurgie conventionnelle et trois malades dont le suivi ne dépasse pas 6 mois.
Les renseignements cliniques, radiologiques, endoscopiques et manométriques
sont recueillis à partir des dossiers médicaux des patients.
Pour cela nous avons établi une fiche d’exploitation pour nos malades. (Voir
annexe 1).
Les paramètres étudiés sont :
L’identité :
-
Age ;
-
Sexe ;
-
Antécédents.
le délai d’apparition des signes cliniques.
la symptomatologie clinique.
les données endoscopiques.
les données radiologiques et la stadification.
les données manométriques en précisant la pression de repos du SIO, sa
relaxation en réponse à la déglutition et
contractions oesophagiennes.
5
les caractéristiques des
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Le compte rendu opératoire, les gestes réalisés ± les gestes associés.
Les incidents peropératoires et les complications postopératoires.
L’évolution clinique
obtenue soit par les consultations régulières des
patients ou à travers un entretien téléphonique basé sur un questionnaire
pré établi. (voir annexe 2).
Le contrôle radiologique, manométrique et pHmétrique postopératoire.
L’interrogatoire téléphonique a recueilli les éléments suivants :
La dysphagie.
Le RGO.
La dyspepsie.
Le gain pondéral.
L’apparition d’autres symptômes.
Nos observations : (voir tableau)
6
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
N°
AGE
(an)
Sexe
ATCD
Délai
(an)
Clinique
Normal
MO stade II
Endoscopie
TOGD
Manométrie
Pr. de repos
(Kpa)
% de relaxation
Contraction
Conclusion
8.3
45
Présente simultanée; de
faible amplitude; de
longue durée
Achalasie hyperkinétique
1
16
F
RAS
2
Dysphagie; AMG;
Vomissement
2
55
F
KO opéré
8
Dysphagie; AMG;
Régurgitation; Dlr
thoracique
Normal
MO stade II
4.6
Incomplète
Présente; Biphasique;
Spontanée
Achalasie hyperkinétique
Sténose régulière; de 1 cm
du bas; œsophage; passage
avec ressaut
MO stade I
4
Incomplète
Présente simultanée de
faible amplitude de
longue durée
Achalasie hypokinétique
5
Incomplète
Présente simultanée; de
faible amplitude; de
longue durée
Achalasie hypokinétique
3
39
F
Appendicectomie
1
Dysphagie; AMG;
Régurgitation; Dlr
thoracique;
Vomissements
4
33
M
Tabagique
7
Dysphagie; AMG;
Régurgitation;
Pyrosis
Sténose incomplète; du bas
œsophage; œsophage
modérément; dilaté; gastrite
antro-fundique
MO stade III
5
40
F
RAS
1
Dysphagie; AMG; Dlr
thoracique
Sténose incomplète; bien
franchie du bas; œsophage;
oesophagite chronique; non
spécifique
MO stade I
6
8O
F
RAS
1
Dysphagie
Gastrite congestive
MO stade II
7
20
M
RAS
5
dysphagie ; AMG;
vomissement; toux
productive
-----
MO stadeIII
non faite
2.5
63
non exploré car infranchissable
Présente simultanée de
faible amplitude de
longue durée non
propagée
présente, simultanée de
faible amplitude et
longue durée
présente, simultanée de
faible amplitude et
longue durée
Achalasie
hypokinétique
Achalasie
8
63
F
HTA
5
dysphagie, AMG
œsophage légèrement dilaté
gastrite érythémateuse
MO stade II
9
33
F
RAS
1
dysphagie, AMG 10
Kg, vomissement,
anorexie
œsophage normal, gastrite
érythémateuse
MO stadeI
10
26
M
RAS
2
dysphagie, AMG;
vomissent
stase importante, cardia
infranchissable
MO stade III
36
43
présente simultané de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinetique
11
34
F
Prise de caustique, gastrite à
HP
3
dysphagie, AMG de
35 Kg
normale
MO stade II
5.7
61
Présente simultanée et
répétitive
achalasie
hyperkinétique
MO stade I
2.5
90
présente et propagée
SIO difficile à étudier
car court, relaxation
positive mais courte,
apéristaltisme
7
27
achalasie
hypokinétique
12
30
F
RAS
1
dysphagie, AMG,
régurgitation, pyrosis;
manif resp. 2
dilatation
stase oesophagien, cardia
franchi avec ressaut, gastrite
atrophique. Post dilatation:
cardia béant, RGO, spasme
oesophagien, oesophagite
grade3
13
16
M
RAS
2
vomissement AMG
œsophage dilaté avec stase,
passage avec ressaut
MO stade II
5.3
47
14
17
F
RAS
5
dysphagie, AMG 15
Kg, manif. Resp.,
vomissement
œsophage dilaté avec stase
MO stadeII
2.7
13
15
60
M
RAS
1
dysphagie, AMG 9
Kg
œsophage dilaté, spasme du
SIO, candidose
oesophagienne
MO stade I
4.5
76
16
53
F
RAS
2
dysphagie, AMG,
régurgitations,
odynophagie,
epigastralgie
œsophage légèrement dilaté
gastrite érythémateuse
MO stade I
----------
17
57
F
Hystérectomie
20
dysphagie AMG
passage du cardia avec
ressaut
MO stade I
3
18
42
M
RAS
7
AMG 24Kg, dyspnée
stade II,
vomissement
œsophage dilaté, sans
péristaltisme avec stase,
cardia à 60 cm de l'AD
MO stadeII
non étudié car
œsophage dilaté
19
28
F
Tuberculose pulm
1 et
demi
dysphagie AMG,
régurgitations,
pyrosis, vomissement
œsophage dilaté avec stase.
Antrite érythémateuse,
fundite et bulbite congestive
Fundite et Antrite chronique
à HP
MO stade II
2.6
20
21
RAS
5
dysphagie, AMG
oesophagite stade II; gastrite
MO stade I
spasme cardial important,
gastrite antrofundique interst
modérée à HP+++. Après
dilatation (8 mois):
œsophage dilaté, cardia
facilement franchi, antrite
chronique HP+++ activité +
passage difficile du cardia.
Sténose probablement
peptique
21
60
F
RGO .Cholécystectomie
1
dysphagie, AMG,
régurgitations, Dlr
thoracique, dilatation
22
33
F
ulcère gastrique traité
11
dysphagie,
vomissement,
dilatations (9)
7
achalasie
hypokinétique
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinétique
achalasie
hypokinétique
achalasie
hypokinétique
achalasie
hypokinétique
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinétique
absente
apéristaltisme total
59
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinétique
3
66
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinétique
MO stade II.
Après dilatation :
MO stade III
3.9
91
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie vigoureuse
débutante
MO stade I
1.2.
67
Présente simultanée de
faible amplitude et
longue durée
achalasie
hypokinétique
76
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Suivi
Clinique
TOGD
1
Disparition de dysphagie; Gain pondéral de 11
Kg
-----
2
3
4
Perdue de vue
Perdue de vue
disparition de la symptomatologie
-------------
5
disparition de la symptomatologie
normal sans HH ni RGO. Défilé antropylorique souple
6
Disparition de dysphagie
absence de dilatation manifeste, bon passage
à J3 postopératoire.
7
Disparition de dysphagie,des vomissement et des
regurgitations
dilatation en amont d'une sténose persistante
du bas œsophage et d'un recessus pseudo
diverticulaire de la jonction oesogastrique,
faible passage oesogastrique
8
Disparition de dysphagie et du RGO
-----
9
disparition de la symptomatologie
absence de dilatation du bas œsophage,
sténose de la jonction œsogastrique
10
perdu de vue
11
disparition de dysphagie et du pyrosis, gain
pondéral de 20 Kg
-----
hypotonie du SIO, apéristaltisme
résiduel
12
pyrosis post prandial, dlr épigastrique, AMG 10
Kg/ 4 mois
dilatation modérée en amont d'un
rétrécissement irrégulier excentré
hypotonie du SIO, apéristaltisme
résiduel
13
disparition de dysphagie, du RGO et du
pyrosis.gain pondéral de 7 Kg
-----
14
15
16
perdue de vue
Quelque épisode de pyrosis
disparition de dysphagie, gain pondéral de 5 Kg
-------------
17
quelque pyrosis nocturne, disparition de
dysphagie, gain pondéral 2 Kg
-----
18
Disparition de dysphagie.gain pondéral de 14 Kg
non faite défaut de moyen
19
disparition de dysphagie, régression du pyrosis,
gain pondéral de 10 Kg
-----
20
amélioration puis réapparition de la
dysphagie.gain pondéral puis AMG
stase oesophagienne avec contraction
inefficace. Aspect effilé de la jonction cardiotuberositaire. Passage retardé et intermittent.
Pas de RGO Zone de myotomie dilaté
21
disparition de la dysphagie, pas de RGO. Gain
pondéral de 4 Kg
-----
22
amélioration de la dysphagie,pas de RGO, gain
pondéral, notion de pesanteur post-prandial.
-----
8
manométrie
discrète hypotonie du SIO,
apéristaltisme
hypotonie modérée du SIO,
apéristaltisme résiduel
hypotonie modérée du SIO,
apéristaltisme résiduel
hypotonie du SIO, apéristaltisme
résiduel
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
RESULTATS
9
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
A – Données épidémiologiques :
1 – fréquence :
Durant la période s’étendant sur 8 ans allant de Décembre 2000 à juin 2008,
22 cas d’achalasie oesophagienne, traités par cardiomyotomie de Heller par voie
coelioscopique, ont été colligés au sein de la clinique chirurgicale C de l’Hôpital IBN
SINA da Rabat.
On note une fréquence croissante de la maladie durant cette période. En effet
le nombre de malades a augmenté de deux malades en 2000 à sept en 2007, ce qui
correspond à environ trois cas/ an en moyenne.
Année
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Nombre de cas
2
2
0
3
3
0
3
7
2
Nombre de cas
opéré par
laparotomie
--
--
1
--
--
--
--
--
1
Tableau 1 : nombre de cas d’achalasie traitée par coeliochirurgie
10
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
fréquence des cas
Nbre de cas
8
6
4
2
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Année
nombre de cas/an
Figure 1 : nombre de cas par année
2 – Age :
L’âge de nos patients varie de 16 à 80 ans avec un âge moyen de 39 ans. Toutes
les tranches d’âge sont touchées.
3 – Sexe :
Dans notre série on note une prédominance féminine avec 15 femmes (65.2%)
contre 8 hommes (34.8%), sexe ratio de 0.5.
11
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
NOMBRE DE CAS SELON LE SEXE
M
F
Figure 2 : fréquence selon le sexe
B – Données cliniques :
Le délai d’apparition des signes cliniques varie de 5 mois à 20 ans avec une
moyenne de 4 ans et demi.
La dysphagie représente le maître symptôme. Elle est retrouvée chez 20
patients (91% des cas). C’est une dysphagie basse, intermittente et paradoxale,
responsable d’un amaigrissement important constaté chez 91% des patients (n=20).
La perte pondérale est chiffrée chez six patients avec une moyenne de 16.8Kg (de 8
à 35Kg).
Les régurgitations, le pyrosis et les vomissements faisaient partie du tableau
clinique dans respectivement 32%(n=7), 13.6 % (n=3) et 45.4% (n= 10) des cas.
Les signes respiratoires18% (n= 4) et thoraciques 18% (n=4) tels que la toux et
les douleurs retrosternales constituaient parfois des manifestations inaugurales.
12
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Trois patients avaient déjà bénéficié de dilatations endoscopiques (13.6% des
cas) mais sans amélioration notable (obs. n° 12, 21 et 22).
Le tableau ci-dessous résume la fréquence des principaux signes cliniques:
Symptômes cliniques
Dysphagie
Amaigrissement
Régurgitations
Pyrosis
Vomissements
Manifestations respiratoires.
Douleurs thoraciques
Dilatation antérieure
Autres
Nombre de cas et taux
20
20
07
03
10
04
04
03
02
(91%)
(91%)
(32%)
(13.6%)
(45.4%)
(18 %)
(18%)
(13.6%)
(9%)
Tableau 2 : pourcentage des différents signes cliniques.
C – Données paracliniques:
1 – Endoscopie :
La fibroscopie oesogastroduodénale a été réalisée chez tous les patients dont
un ne disposant pas de compte rendu. Elle a objectivé une stase alimentaire avec
spasme oesophagien et sensation de ressaut lors du passage du cardia chez 19
patients (86.3%) alors qu’elle était normale chez trois autres (13.6%).
D’autres aspects endoscopiques ont été observés comme Les gastrites
congestives chez 6 patients (27.2%), l’antro-fundo-bulbite (1cas) et les oesophagites
(3 cas) ont été également observés.
Il faut noter que la FOGD a permis d’éliminer l’existence d’un obstacle
organique du bas œsophage chez tous nos malades.
13
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
2 – le transit œsogastroduodénal :
Pratiqué chez tous les patients, il a montré une sténose régulière et filiforme
du bas œsophage avec dilatation oesophagienne en amont.
Nous avons classé nos malades selon la classification d’OMURA en 3 stades en
fonction du diamètre de la dilatation de l’œsophage (5):
 Stade I :
diamètre < 3.5cm ;
 Stade II : diamètre entre 3.5 – 6 cm ;
 Stade III : diamètre > 6 cm.
Le stade I était retrouvé chez 9 patients (40 % des cas).
Le stade II chez 10 patients (45.5% des cas).
Le stade III chez 3 patients (13.6% des cas).
nombre de cas selon le stade
10
8
6
nbre de cas
4
2
0
STADE I
STADE II
Figure 3 : répartition des cas selon le stade radiologique
14
STADE III
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
3 – La manométrie oesophagienne:
Demandée chez tous les malades, mais réalisée uniquement dans 21 cas par
défaut de moyens d’un des patients. Elle a permis la confirmation du diagnostic
d’achalasie oesophagienne dans la totalité des cas
Elle permet d’étudier les paramètres suivants indispensables pour poser le
diagnostic et pour le suivi postopératoire :
La pression de repos du SIO (Kpa).
La relaxation du SIO.
Les caractéristiques des contractions oesophagiennes.
Les pressions de repos du SIO étaient comprises entre 1.2 et 8. 3 KPa avec
une moyenne de 4.3 KPa (pression normale est de 2.5 ±1.0 KPa).
La relaxation du SIO en réponse à la déglutition est perturbée, elle est
constante mais incomplète dans 19 cas (90.4%), inconstante et incomplète dans 2
cas (relaxation normale est de 10.0 ±0.5 S).
Les contractions oesophagiennes sont non propagées, de faible amplitude et
de longue durée dans 20 cas (95.2%). Un apéristaltisme total est noté dans 1 cas.
Il s’agissait d’une achalasie hypokinétique dans 16 cas, hyperkinétique dans 3
cas et vigoureuse débutante dans 1cas.
L’exploration du sphincter inférieur était impossible chez 2 patients, en raison
d’une dilatation importante de l’œsophage chez l’un et chez l’autre patient le capteur
n’a pas franchi la zone du cardia.
15
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
4 - Autres investigations :
La pHmétrie préopératoire a été réalisée chez une patiente et a révélé un RGO
pathologique sévère diurne et nocturne avec trouble de la clairance acide
oesophagienne.
D’autres examens tels que l’echoendoscopie, la TDM thoracoabdominale
étaient effectués chez certains patients (n=4).
Le bilan préopératoire comportait systématiquement :
 Une radiographie des poumons et un ECG ;
 Bilan de crase : TP, TCA ;
 Une numération formule sanguine ;
 Fonction rénale ;
 Glycémie à jeun ;
 Une visite préanesthésique.
D- Données thérapeutiques :
Le traitement instauré chez tous nos patients est La cardiomyotomie de Heller
par voie coelioscopique.
Les différentes étapes de l’intervention :
1. Installation :
-
Le patient est mis en décubitus dorsal, sans billot, membres inférieurs
écartés ;
-
Le chirurgien est placé entre les membres inférieurs écartés, premier aide à
droite du patient, deuxième à gauche et la colonne au dessus de l’épaule
gauche;
-
La table est inclinée en Proclive d’environ 30°.
16
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Image 1 : position d’installation du malade
Sous anesthésie générale et après insufflation on procède à la mise en place
de 5 trocarts :
2 trocarts de 10mm (1 et 3) ;
3 trocarts de 5mm (2,4 et 5).
17
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
5
2
1
3
4
Image 2: les orifices d’
d’introduction des cinq des trocarts
Image 3 : insufflation et création d’un pneumopéritoine
18
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Image 4 : mise en place de l’optique.
Image 5 : introduction des cinq trocarts
19
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
2. Les différents temps opératoires :
a) - Exposition et dissection du hiatus oesophagien par :
– L’incision du péritoine pré-oesophagien ;
– Dissection du hiatus oesophagien et des deux piliers diaphragmatiques.
– Les deux nerfs vagues sont repérés puis disséqués et préservés.
Image 6 : dissection du péritoine préoesophagien
20
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Hiatus oesophagien
Pilier gauche
Image7: individualisation et dissection des deux piliers diaphragmatiques et du hiatus oesophagien
21
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
b) -
Myotomie
antérieure
extra
muqueuse
de
l’œsophage
abdominal :
Par la section de toutes les fibres musculaires à l’aide d’un crochet
monopolaire. Cette myotomie est étendue sur 8cm au niveau de l’œsophage et
jusqu’à 2cm au dessous du cardia.
Oesophage
Image 8: exposition de l’oesophage pour entamer la myotomie
22
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Image 8: amorcement de la myotomie sur la face antérieure de l’oesophage par un crochet
monopolaire
Foie
Diaphragme
Image 9 : section des fibres musculaires
circulaires
23
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Image10 : myotomie au niveau du cardia
.
24
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
c)
On termine par :
-
Le contrôle de la myotomie en vérifiant la saillie de la muqueuse
oesophagienne ;
-
La fixation des berges de myotomie aux piliers diaphragmatiques ; la berge
droite de la myotomie est fixée au pilier diaphragmatique droit et la berge
gauche au bord droit
l’avantage
de
garder
de la grosse tubérosité gastrique, ce montage à
la
myotomie
postopératoire.
Image 11: contrôle de la myotomie
25
béante
d’éviter
une
sclérose
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Image 12: fixation des berges aux piliers diaphragmatiques
26
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
– La confection d’une valve antireflux est secondaire ou motivé par une
composante de RGO associé. Les Procédés de TOUPET, DOR ou lortat- jacob
sont les plus utilisés ; Dans notre série, quatre patients (47.8%) ont bénéficié d’un
système anti-reflux. Parmi eux, deux patients ont une hernie hiatale associées.
– La vérification de l’hémostase ;
– Suture des orifices d’introduction des trocarts.
Image 13: aspect final après sutures des orifices d’introduction des trocarts
27
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
E – Incidents peropératoires :
Dans notre série, la cardiomyotomie de Heller s’est déroulée dans de bonnes
conditions et sans aucun incident peropératoire chez 18 patients (82% des cas). Par
ailleurs, 4 patients (18.1% des cas) ont eu des complications au cours de
l’intervention il s’agissait de :
Perforation punctiforme iatrogène de l’œsophage chez 2 patients, l’un d’eux
ayant déjà bénéficié de 2 dilatations endoscopiques (obs. n°6 et 22).
Ouverture accidentelle de la plèvre gauche (obs.n°15).
Perforation de la muqueuse gastrique (obs.n°12).
Ces lésions étaient réparées sous laparoscopie par fermeture des brèches par
des points de
sutures chez deux patients, la conversion en laparotomie a été
réalisée chez deux autres (9%) (Obs. n°6 et 22)
La morbidité était essentiellement représentée par la survenue d’infection
pulmonaire dans deux cas. Cependant le taux de mortalité était nul.
F- Evolution :
Le suivi post opératoire de nos patients est basé sur les données de la
clinique, de la radiologie, de la manométrie et de la pHmétrie.
Quatre patients ont été perdus de vue et nous ne disposons d’aucun suivi ni
clinique ni paraclinique. Notre analyse portera donc sur les 18 malades dont le suivi
est documenté.
28
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Sur le plan clinique, l’évolution
était favorable chez 16 patients,
caractérisée par la disparition de la dysphagie et des autres signes cliniques avec un
gain pondéral variant de 2 à 20Kg (moyenne de 9.1Kg).
Le tableau suivant précise l’évolution de la symptomatologie clinique selon le
nombre de cas ainsi que leur taux d’amélioration :
dysphagi
e
régurgitatio
ns
pyrosi
s
Retentisseme
nt pondéral
vomisseme
nt
Signes
respiratoire
s
Douleurs
thoracique
s
préopératoir
e
16
05
03
17
07
03
02
postopératoir
e
01
01
01
02
00
00
00
Taux %
93.7
80
66.6
88.2
100
100
100
Tableau 3 : évolution des signes cliniques avant et après intervention
Cependant, la persistance et /ou la récidive de la symptomatologie a été notée
chez deux malades (11%) :
L’un a rapporté la persistance du pyrosis et de l’AMG avec apparition de
douleurs épigastriques ; la perte pondérale était chiffrée à 10Kg/4 mois. A
noter que cette patiente a déjà bénéficié de deux séances de dilatations mais
sans amélioration notable (obs. n° 12).
L’autre patient accusait la réapparition de la dysphagie, des régurgitations et
du pyrosis avec amaigrissement chiffré à 3 Kg/1 mois après une amélioration
clinique de 10 mois (obs. n° 20).
La survenue d’un pyrosis occasionnel postopératoire était notée chez deux
patients alors qu’il a persisté chez un patient (obs. n° 15, 17 et 19).
29
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Le tableau ci-dessous résume les différentes complications notées en
postopératoire chez les trois patients sus-cités ainsi que les investigations
paracliniques réalisées et le traitement instauré :
Symptômes
TOGD
Persistance
d’un
pyrosis,de dlrs
épigastriques
et AMG
dilatation
modérée en
amont d’une
rétrécissement
excentré
Stase
oesophagienne
avec aspect effilé
de la jonction
cardiotubérositaire zone
de myotomie
dilatéé
Récidive de la
dysphagie et
du pyrosis,
AMG
3Kg/1mois
Manométrie
pHmétrie
Traitement
Evolution
Hypotonie te
apéristaltisme
résiduel
RGO
pathologique
nocturne
IPP
Amélioration
et gain
pondéral
----
----
Neutral
Amélioration
de dysphagie
Tableau 4 : résumé des complications notées en postopératoire et leur traitement
Sur le plan paraclinique, les explorations postopératoires réalisées sont
le TOGD, la manométrie et la pHmétrie. Elles sont demandées de façon systématique
au bout de 6 mois et après 2 ans.
A noter que ces investigations ont été effectuées de façon hétérogène chez
nos patients en raison de leur manque de moyens financiers.
TOGD seul 3 malades ;
Manométrie seule 1 malade ;
TOGD+ manométrie 1 malade ;
Manométrie+ pHmétrie 4 malades ;
TOGD + manométrie + pHmétrie 1 malade.
30
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Quatre
malades
ont
bénéficié
transit
d’un
oesogastroduodénal
postopératoire réalisé un à six mois après la chirurgie. Il a montré une hernie de la
muqueuse oesophagienne sur la zone de myotomie, un aspect effilé de la zone
oesocardiale avec un bon passage du produit de contraste. La diminution des
diamètres de la dilatation était observée chez les 4 patients, passant d’une moyenne
de 3.8cm en préopératoire (1.5 à 7cm) à 1.7cm en postopératoire ce qui correspond
à un taux moyen de diminution de – 54.5%.
Malades n°
Ø préopératoire
Ø postopératoire
Taux d’amélioration
(cm)
(cm)
1
3.5
1.5
57%
2
7
2.5
64%
3
3.5
1.5
25%
4
1.5
1.5
0%
Tableau 5 : comparaison des diamètres de dilatation de l’œsophage au TOGD en pré et postopératoire.
comparaison des diamètres de dilatation au TOGD
diamètre(cm)
8
6
4
2
0
1
2
3
4
Malades
préopératoire
postopératoire
Figure 3 : comparaison des diamètres de dilatation oesophagienne en pré et postopératoire.
31
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Œsophage dilaté
Sténose
a)-TOGD préopératoire (obs.n°20): sténose régulière,filiforme du bas œsophage avec dilatation en
amont (Ø=3.5cm)
Zone de myotomie
Zone de myotomie
b)- aspect postopératoire : hernie de la muqueuse au niveau de la zone de myotomie avec
diminution du diamètre oesophagien (1.5cm)
32
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
oesophage
estomac
c)- aspect radiologique préopératoire (obs.n° 12) : dilatation oesophagienne importante en amont
d’un rétrécissement régulier du bas œsophage.
zone de
myotomie
Zone de myotomie
d)- aspect postopératoire : hernie de la zone de myotomie avec un aspect effilé de la zone
oesocardiale et bon passage du produit de contraste.
33
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Nous
avons
classé
les
patients
selon
leur
diamètre
de
dilatation
oesophagienne en trois stades selon la classification d’OMURA et nous avons
comparé les résultats postopératoires comme le montre le tableau ci-dessous :
Dysphagie
Prise pondérale
RGO
11% (n=1)
44% (n=4)
33% (n=3)
80% (n=8)
0%
70% (n=7)
20% (n=2)
66% (n=2)
0%
66% (n=2)
0%
Résolution
Récidive
Stade I (n=9)
77% (n=7)
Stade II (n=10)
Stade III (n= 3)
Tableau 6 : comparaison des résultats postopératoires selon les stades radiologiques
La manométrie oesophagienne, réalisée chez 6 patients, a objectivé une
hypotonie du SIO avec un apéristaltisme résiduel.
La diminution moyenne des pressions de repos varie de 3,7 KPa en
préopératoire (2.5 à 5.7 KPa) à 1.2 KPa (0.6 à 1.9 KPa). La moyenne absolue de
diminution était de – 2.4 KPa ce qui correspond à un taux de diminution moyen de –
68.75%. (Voir tableau 7).
Pression de repos du SIO (KPa)
Avant HELLER
05
5.7
2.5
3.5
3
2.6
Après HELLER
1.7
0.6
1.1
1.1
1.1
1.9
Taux d’amélioration
66%
89%
56%
68.5%
63%
70%
Tableau 7 : comparaison de pression de repos du SIO avant et après l’intervention
34
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
comparaison des Pr de repos du SIO en pré et postopératoire
Pr de repos
6
5
4
3
2
1
0
1
2
3
4
5
6
malades
préopératoire
postopératoire
Figure 4 : graphique comparant les pressions de repos du SIO pré et postopératoire
La pHmétrie de contrôle, faite chez 5 patients (27.7%), a révélé un discret
RGO pathologique nocturne dans 3 cas et un RGO pathologique diurne et nocturne
avec trouble de la clairance acide oesophagienne dans 2 cas essentiellement
enregistré en décubitus dorsal.
L’indice de DeMeester moyen est de 51.4 avec des extrêmes allant de 25 à 90,
le temps passé sous pH 4 était augmenté chez tous les patients (valeur normale<14).
La pHmétrie a révélé la présence du RGO chez des patients asymptomatiques
dans 2 cas (40%) et l’a confirmé dans 60% des cas (n= 3).
Il faut souligner que parmi ces 5 malades, un seul a bénéficié d’un système
anti-reflux.
35
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
DISCUSSION
36
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
A. Données générales :
1) Définition et épidémiologie :
L’achalasie est un trouble moteur primitif de l’œsophage défini par un défaut
ou absence de relaxation du SIO en réponse à la déglutition et par un apéristaltisme
oesophagien
(1).
Elle touche approximativement 1 pour 100000 habitants par an avec
une prévalence de 10 pour 100000 habitants
(6).
Elle atteint de façon égale l’homme et la femme avec un sexe ratio de 1 et
peut survenir à tout age mais le plus souvent entre 20 et 50 ans
(6).
Moyenne d’age
(ans)
Sexe
Sexe ratio
Iqbal
52
56% H
44% F
1.2
khajanchee
46
39.7% H
60.3% F
0.65
Sweet
48
40% H
60% F
0.6
Subrato
47
52% H
47% F
1.1
Tounsi
36
45.5 % H
54.5% F
0.8
Notre série
39
34.8% H
65.2% F
0.5
Tableau 8 : l’age moyen et le sexe ratio selon les séries
Dans notre série, l’age et le sexe ratio de nos patients concordent avec les données de
la littérature.
37
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
2) Etiopathogénie (3) :
Depuis le premier cas d’achalasie décrit par sir thomas Willis en 1674,
nombreuses études ont été réalisées pour mieux comprendre l’étiopathogénie de
cette pathologie.
En effet des études menées sur des pièces de résections ont décrit des
anomalies nerveuses extramyentériques ou centrales sous formes de lésions
dégénératives des ganglions de la portion caudale du noyau ambigu et du noyau
moteur dorsal du vague. Des lésions de dégénérescence wallerienne, de degré et de
distribution variable, des branches oesophagiennes du vague.
Les anomalies nerveuses myentériques ou intrinsèques concernent surtout le
plexus nerveux intramural d’Auerbach, avec réduction du nombre, voire une absence
des cellules ganglionnaires myentériques.
Ces anomalies touchent initialement les fibres inhibitrices postganglionnaires,
ayant le vasoactive intestinal peptid (VIP) ou le monoxyde d’azote comme
neurotransmetteurs et sont responsable de l’augmentation du tonus du SIO et de sa
relaxation incomplète.
Malgré ces études, l’étiologie de l’achalasie demeure inconnue. Une
neuropathie inflammatoire est probablement à l'origine de cette maladie.
L'hypothèse d'un processus infectieux, favorisé par une prédisposition
génétique, conduisant à des phénomènes inflammatoires et/ou auto-immunitaires,
puis à la dégénérescence neuronale par apoptose, est très séduisante mais nécessite
plus de confirmation.
38
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Facteur génétique :
Une association du human leukocyte antigene (HLA) de classe II DQw1 à
l'achalasie a été objectivée. Il existe une association entre HLA DQ A1 et DQ B1 et la
présence d'autoanticorps antiplexus myentérique.
Facteurs auto-immuns :
Plusieurs études ont objectivé la présence d'anticorps circulants antiplexus
d'Auerbach chez les malades atteints d'achalasie.
Facteur infectieux :
Certains virus à tropisme neurologique ont un tropisme pour l'épithélium
malpighien oesophagien. Le virus varicelle-zona, le virus herpes simplex type I et
le virus de la rougeole ont été incriminés, mais les études sont contradictoires.
B. Données cliniques :
Le délai moyen entre l’apparition des symptômes et le diagnostic est de 4 ans
et demi, il est superposable à celui retrouvé dans la littérature.
Le tableau clinique de l’achalasie est dominé par la dysphagie qui fait
l’unanimité de toutes les séries
(2) (7) (8) (9) (10),
elle est notée dans 91% des cas
dans notre travail.
Par ailleurs, d’autres signes tels que les régurgitations, le pyrosis, les
manifestations respiratoires, les douleurs thoraciques et l’amaigrissement sont
présents avec une fréquence variable et peuvent parfois être révélateurs de la
maladie.
39
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Le tableau ci-dessous montre la fréquence des principaux signes cliniques
retrouvés dans notre série en comparaison avec les données de la littérature.
Auteurs
Dysphagie
Régurgitations
Pyrosis
Signes
respiratoires
Douleurs
thoraciques
amaigrissement
Littérature
99%
87%
----
34%
46%
50%
Iqbal
58%
23%
9%
3%
6%
-----
Farrokhi
82-100%
30-50%
27-42%
17-95%
-----
Subrato
99%
71%
44%
26%
32%
-----
Sweet
100%
69%
48%
-----
56%
-----
Khajanchee
73.6%
49.6%
----
----
----
-----
Notre série
91%
32%
13.6%
18.1%
18.1%
91%
Tableau 9 : fréquence comparative des principaux signes cliniques
C. Données paracliniques :
Le diagnostic de l’achalasie est confirmé par l’endoscopie, le transit
œsogastroduodénal et la manométrie oesophagienne.
1.
La FOGD :
Elle n’a pas d’intérêt dans le diagnostic positif de l’achalasie.
Cependant, elle s’impose en première intention devant une dysphagie afin
d’éliminer une sténose organique du bas œsophage.
L’examen endoscopique peut être normal au début ou peut montrer un
spasme oesophagien avec une distension et stase alimentaire ainsi q’une sensation
de ressaut au moment du passage du cardia
(4).
Des signes de complications à type d’oesophagite ou d’antrofundobulbite sont
également observés.
40
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
2.
Le TOGD :
L’achalasie se définit radiologiquement par une dilatation de l’œsophage en
amont d’un rétrécissement régulier en queue de radis ou en bec d’oiseau du bas
oesophage.
Dans des stades tardifs, l’ensemble de l’œsophage est dilaté réalisant l’aspect
en chaussette.
En fonction du diamètre de la dilatation,
plusieurs classifications ont été
établies notamment par OMURA qui distingue 3 stades radiologiques
(5):
Stade I : diamètre inférieur à 3.5 cm ;
Stade II : diamètre entre 3.5 et 6 cm ;
Stade III : diamètre supérieur à 6 cm.
L’intérêt de la réalisation d’un TOGD est de pouvoir évoquer le diagnostic et
apprécier la sévérité de la maladie.
Nombre d’études ont proposé de tenir compte du stade radiologique dans le
choix de la méthode thérapeutique
(11).
Toutefois, dans notre série la place du TOGD
était d’orienter le diagnostic de l’achalasie et surtout d’apprécier l’efficacité de la
cardiomyotomie laparoscopique en comparant les données radiologiques en pré et
post opératoire (voir chapitre évolution page).
3. La manométrie oesophagienne :
Elle s'impose devant toute dysphagie, dès que l'endoscopie haute a éliminé un
obstacle organique.
Il s'agit de l'examen de référence pour poser un diagnostic précoce de
l'achalasie avant le stade de dilatation oesophagienne. Elle
diagnostic par
(4)
:
41
permet d'affirmer le
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Des critères majeurs qui sont l'apéristaltisme oesophagien et l’absence ou
défaut de relaxation du SIO en réponse à la déglutition
ou
Des critères mineurs représentés par l’augmentation de la pression intra
oesophagienne et l’hypertonie du SIO. La spécificité de la manométrie dans le
diagnostic de l’achalasie est de 100%.
Dans notre travail, L’intérêt de la manométrie réside non seulement dans le
diagnostic positif mais également dans le suivi post opératoire.
D.
Le traitement chirurgical et évolution :
Le traitement chirurgical de l’achalasie vise à supprimer l’obstacle fonctionnel
du bas œsophage permettant ainsi, d’améliorer le statut nutritionnel et la qualité de
vie des patients en palliant contre la dysphagie et le pyrosis tout en tenant compte
du risque d’induction de complications redoutables notamment le RGO et
l’oesophagite
(12).
La cardiomyotomie de Heller par voie coelioscopique représente, actuellement
le traitement de choix de l’achalasie du fait de ses nombreux avantages
(6):
 Meilleure visualisation de la jonction gastrooesophagienne;
 Facilité de mise au point d’un système antireflux ;
 Courte durée d’hospitalisation ;
 Morbidité réduite.
Dans l’expérience de la clinique chirurgicale C, l’intervention de Heller par voie
conventionnelle consiste en une dissection uniquement de la face antérieure de
l’œsophage thoracique sur 8 à 10cm, en évitant de passer la main ou autre artifice
derrière l’œsophage afin de préserver le mésooesophage, principal moyen de fixité
de la jonction oesocardiale. L’introduction de la sonde de blackmore représente un
artifice pour l’exposition de la face antérieure.
42
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
La myotomie est étendue sur 6 à 8 cm de l’œsophage thoracique et moins de
1cm sur l’estomac. La berge droite est ensuite fixée au pilier droit du diaphragme et
la berge gauche au bord droit de la grosse tubérosité, ce montage à l’avantage de
garder la myotomie béante et d’éviter une sclérose postopératoire. L’adjonction d’un
système antireflux est motivée par une composante de RGO ou d’hernie hiatale
associées à l’achalasie ou par une nécessité de protection de la muqueuse
oesophagienne dénudée ou fragilisée par la cardiomyotomie
(4).
Par coelioscopie, nous respectons le même principe d’absence de dissection de
la face postérieure de l’œsophage. Seule la face antérieure de l’œsophage et du
cardia
est
disséquée.
La
myotomie
est
amorcée
au
crochet
coagulateur
(monopolaire) sur l’œsophage puis étendue vers le haut sur 6 à 8cm de l’œsophage
puis vers le bas jusqu’au cardia en le débordant de 1 à 2cm. L’introduction de la
sonde de blackmore n’est pas habituelle, les berges de la myotomie sont tenues de
part et d’autre par deux pinces atraumatiques. La myotomie sur la zone du cardia est
menée prudemment à cause de l’adhérence intime muqueuse/musculeuse avec un
risque accru de perforation à ce niveau surtout si dilatation antérieure (observations
n°).Les berges de la myotomie sont fixées comme par chirurgie conventionnelle aux
deux piliers. Le système antireflux n’est pas réalisé de principe sauf lorsqu’une hernie
hiatale ou un RGO documenté sont associés.
GHOLOUM réalise une myotomie étendue sur une distance de 5cm minimum
dans l’œsophage et 1 à 2cm dans l’estomac avec une dissection circonférentielle
pour exposer l’œsophage médiastinal avec adjonction d’un système DOR (12).
SWEET
effectue une myotomie étendue sur 8cm avec extension 2cm sur
l’estomac. Une extension vers le médiastin est nécessaire en cas d’aspect en
chaussette pour verticaliser l’œsophage.
43
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
YASHODHAN étend sa myotomie
5 à 6cm sur l’œsophage et 2cm sur
l’estomac avec réalisation d’une fundoplicature partielle type TOUPET (10).
Les
études
comparant
la
conventionnelle sont peu nombreuses
myotomie
(13).
de
Heller
laparoscopique
et
Une étude prospective récente faite par R.
DOUAR. MD et col, a montré que les résultats à long terme de ces deux techniques
sont sensiblement identiques.
Plusieurs auteurs (TSIAOUSSIS, LITLE, RICHARDS et col et autres
14, 15, 16, 17.)
suggèrent l’adjonction d’un système antireflux afin de pallier au risque de RGO,
principale complication postopératoire de la cardiomyotomie de Heller.
En effet Richards et col ont récemment démontré dans une étude prospective
randomisée que la réalisation d’une fundoplicature partielle antérieure diminue
significativement l’incidence du RGO postopératoire
(14).
VIRGINIA a montré dans une étude rétrospective randomisée portant sur 43
patients comparant la myotomie de Heller laparoscopique avec et sans SAR (Dor),
que l’adjonction du système Dor pourrait diminuer l’incidence du RGO de 80% ainsi
que le risque d’oesophagite et de sténose péptique. En effet le taux de RGO post
opératoire était diminué dans le groupe Dor avec des taux de 9% vs 48%
(18).
Néanmoins, d’autres auteurs considèrent que la myotomie de Heller
laparoscopique sans SAR est l’opération à réaliser préférentiellement
(19) (20) (21).
La myotomie de Heller peut également être réalisé par thoracoscopie
(22)(23)(24).
Dans ce cas l’adjonction d’un SAR est inutile comme l’a démontré Ellis, Lindenmann
et autres
(25)(26)(27)(28).
44
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
PATTI
ABIR
Thoracoscopie
Résolution de dysphagie 70%
RGO 60%
Résolution de dysphagie 76%
RGO 35%
Laparoscopie
Résolution de dysphagie 77%
RGO 10%
Résolution de dysphagie 94%
RGO13%
Tableau 10 : comparaison des résultats de la myotomie de Heller laparoscopique et thoracoscopique.
Certains auteurs recommandent l’oesophagectomie comme traitement de
première intention de l’achalasie en se basant sur le fait que la myotomie de Heller
n’est pas efficace en matière de résolution complète de la dysphagie et de diminution
de la dilatation oesophagienne
(29).
Cependant l’oesophagectomie doit être évité en
raison des taux élevés de mortalité (3%) et de morbidité qui y sont associées, et doit
être réalisé en dernier recours en cas de dysphagie persistante après myotomie de
Heller
(30) (31).
Notre série rapporte 22 cas d’achalasie tous bénéficiant d’une cardiomyotomie
de Heller laparoscopique sans adjonction systématique de système antireflux. Pour
notre part, l’adjonction de SAR (trois TOUPET et un NISSEN), était réalisée chez
quatre patients (18.2%) dont deux ayant une hernie hiatale associée et un ayant un
RGO documenté.
Des incidents peuvent survenir en peropératoire à type d’effractions
muqueuses, de blessure accidentelle du nerf vague ou de la plèvre.
En effet dans notre travail, quatre patients ont eu des complications au cours
de l’intervention, à savoir deux perforations oesophagiennes, une perforation de la
muqueuse gastrique et une ouverture accidentelle de la plèvre gauche. Ces
complications étaient recherchées systématiquement et suturées pour éviter la
survenue de fistules, de mediastinites et surtout de péritonites dans les suites
opératoires immédiates.
Le taux de mortalité est nul. La morbidité est surtout secondaire aux
infections respiratoires, retrouvées chez deux de nos patients. Ces derniers ont bien
évolué sous traitement médical.
45
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
La conversion en laparotomie est rapportée chez deux de nos patients ; l’un
pour perforation oesophagienne et l’autre pour perforation de la muqueuse
gastrique.
Le tableau ci-dessous compare les différents incidents peropératoires selon
les séries
(10) (2) (32) (9):
Série
Khajanchee
(n=121)
Iqbal
(n=96)
Yen dang
(n=22)
Sweet
(n=201)
NS
Mortalité
0.8% (1)
0%
0%
0%
0%
Perforations
6.6% (8)
6% (4)
13.6%
0%
17.3%
Conversion
0%
0%
14%
2.5% (5)
9%
Tableau11 : incidents peropératoires selon les séries
D’autres méthodes concurrencent cette technique en matière de traitement
initial de l’achalasie à savoir l’injection de la toxine botulique et la dilatation
pneumatique
(32).
En effet l’injection de la toxine botulique, une des alternatives du traitement
médical, a comme mécanisme d’action, l’inhibition de l’acétyl choline pré synaptique
et par conséquent un relâchement musculaire au niveau du SIO avec diminution de
sa pression
(33).
Cette méthode donne de bons résultats à court terme mais avec un
potentiel de récurrence
ZANINOTTO et col dans
élevé
une à deux années après, comme l’a rapporté
une étude randomisée de 37 patients avec un taux
d’amélioration de 34% contre 90% pour la chirurgie
(39)
(34, 35).D’autres
auteurs
(36) (37) (38)
ont remarqué que les taux de bons résultats passent de 80-90% après un mois à
60-70% en 6 mois et à seulement 53-54% après un an.
La dilatation pneumatique, volet thérapeutique moins lourd et d’efficacité
comparable à court terme que la chirurgie, demeure le traitement de choix dans
certains cas
(40).
Néanmoins, la seule étude prospective randomisée menée par
CSENDES et col. souligne les limites de cette procédure en matière de résolution à
46
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
long terme de la dysphagie avec un taux de 65% vs 95% pour la myotomie
(41).
En
outre FARROKHY et col conforte ces données en rapportant un taux de 44% vs
56%(6).
Ces deux alternatives thérapeutiques influencent, par la genèse de la fibrose
et des adhérences, sur les résultats de la myotomie de Heller et sur la probabilité de
survenue de complications peropératoires notamment les perforations
effet, le risque de perforation a été noté dans plusieurs études
(9)(42)(43)(44).
(2)(45)(46)(47) (48)
En
avec
des taux assez importants chez les patients ayant bénéficié d’une dilatation
pneumatique préopératoire (voir tableau10).
Série
Vogt
Morino
beckingham
NS
Taux des perforations post
dilatation
33%
28%
30%
66 %
Tableau 12 : taux de perforation post dilatation pneumatique selon les séries
Malheureusement, aucune des approches thérapeutiques sus-citées n’est
curative puisqu’elles ne permettent pas de rétablir les anomalies nerveuses du plexus
myentérique de l’œsophage.
Basée sur la théorie étiopathogénique auto-immune, Une nouvelle alternative
thérapeutique utilisant les immunomodulateurs a été proposée. De même une
expérience récente suggère que l’injection de cellules souches nerveuses au niveau
du pylore pourrait être une autre option thérapeutique. L’avantage de ces deux
méthodes serait non seulement de restaurer la fonction sphinctérienne mais
également le péristaltisme oesophagien
(49)
47
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Evolution :
Généralement, les résultats de la myotomie de Heller sont satisfaisants, mais
cette technique peut entraîner certaines complications à type de RGO, conduisant à
l’oesophagite peptique et à la sténose peptique.
Les résultats fonctionnels de l’intervention de Heller sont appréciés sur des
caractères cliniques, radiologiques et surtout manométriques. Le délai moyen du
suivi de nos patients est de 18 mois (6mois et 36 mois).
Les critères cliniques sont subjectifs, basés sur un interrogatoire minutieux
d’autant plus que certains patients ayant une composante anxieuse peuvent majorer
l’intensité de la symptomatologie d’où l’intérêt des explorations postopératoires. Ainsi
nous avons classé nos résultats selon les critères d’ELLIS
(25)
en excellent
(asymptomatique, gain pondéral et activité normal), bons (dysphagie légère
occasionnelle, gain pondéral), moyens (pas d’amélioration, apparition d’autres signes
cliniques, RGO contrôlé) et mauvais (aggravation des signes, RGO invalidant).
Excellent
bon
Moyen
Mauvais
TOUNSI
89%
3%
6%
2%
OMURA
83%
15%
0%
2%
KHAJANCHEE
84.3%
6.6%
9%
0%
NS
83.3%
5.5%
11.%
0%
Tableau 13 : résultats cliniques postopératoires selon les séries
Sur le plan clinique, nos résultats, comme ceux rapportés par d’autres
auteurs
(35) (12) (2)
montrent que la myotomie de Heller coelioscopique est très
performante en matière de résolution de la dysphagie, du pyrosis et des autres
signes.
48
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Des séries récentes comme celles de BLOOMSTON, TSIAOUSSIS et autres
recensent des taux de résolution des symptômes de 89% et de 90% après une
année sans récurrence.
Dans notre série, l’amélioration de la symptomatologie clinique était notée
dans 89% (n= 16) avec un recul moyen de 18 mois.
Le tableau suivant montre le taux d’amélioration de chaque signe clinique en
fonction des différentes séries :
Dysphagie
Régurgitation
Pyrosis
AMG
Douleur
thoracique
Iqbal
82%
91%
91%
----
82%
Lindenmann
86%
79%
----
----
72%
Khajanchee
84.3%
----
68.3%
----
----
Yan dang
61.9%
74.1%
72.7%
----
----
NS
93.7%
80%
66.6%
88.2%
100%
Tableau 14 :taux d’amélioration des signes cliniques selon les séries
Des cas de persistance ou de récurrence de la dysphagie ont été notifié par
certains auteurs
(36) (2)
; SWEET rapporte un taux de persistance de la dysphagie de
4% et un taux de récurrence de 11%.
Dans notre série, la persistance et la récidive de la dysphagie était noté chez deux
patients (11.1%).
Afin d’évaluer objectivement ces résultats, des explorations radiologiques,
manométriques et pHmétriques étaient nécessaires.
49
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
 TOGD :
En effet le TOGD a été réalisé chez cinq patients (26.3%) dans le but de
comparer les diamètres de dilatation oesophagienne pré et
postopératoire.
L’amélioration des données radiologiques avec une diminution significative du
diamètre de dilatation est l’un des objectifs visé par le traitement.
Selon ce diamètre de dilatation plusieurs classifications
Celle que nous avons adoptée distinguait 3 stades
(5)
(9) (11)
ont été établies.
:
 Stade I Ø <3.5cm;
 Stade II Ø 3.5 et 6 cm ;
 Stade III Ø > 6cm.
Certains auteurs comme PECKLIVANIDES ET COL suggèrent que le stade
radiologique préopératoire intervient dans les résultats postopératoires.
En effet OMURA a démontré que lorsque la chirurgie est réalisée chez des
patients ayant un stade avancé d’achalasie, les résultats ne sont pas satisfaisants.
Par ailleurs, d’autres auteurs
(50) (51),
ne trouve pas de corrélation entre le
stade radiologique et les résultats postopératoires.
Dans notre travail, nous avons constaté qu’il n’y a pas de corrélation entre le
stade radiologique et les résultats postopératoires obtenus. En effet les résultats
étaient satisfaisants en matière de résolution de la dysphagie dans les trois groupes
de patients. Cependant la survenue de complications à type de RGO ou de récidive
de la dysphagie était surtout notée dans le stade I et II.
50
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
 La manométrie oesophagienne :
La manométrie oesophagienne est un examen fondamental dans le suivi des
patients pour évaluer l’efficacité du traitement de l’achalasie et comparer divers
traitements. Ainsi, l’examen manométrique permet de suivre l’évolution de la
pression du SIO, certains cas de réapparition du péristaltisme après la chirurgie ont
été rapportés dans la littérature
(4).
La manométrie nous a permis d’évaluer la pression de repos postopératoire
chez six patients, la pression de repos moyenne du SIO a diminué de – 2.4 KPa avec
un taux moyen de diminution de – 68.75%. Nous notons une
hypotonie
sphinctérienne chez tous nos malades avec amélioration de la relaxation du SIO en
réponse à la déglutition chez 6 malades mais qui demeure insuffisante et incomplète.
Par ailleurs nous n’avons enregistré aucun retour du péristaltisme. (Voir tableau 14).
%moyen de
diminution
Gholoum
Khajanchee
NS
Moyenne de
diminution
- 22.9%
-0.6
- 61%
-1.96
- 68.75%
-2.4
Tableau 15 : taux d’amélioration des pressions de repos du SIO
La mise en évidence d’une hypotonie sphinctérienne postopératoire est
souvent corrélée à la présence d’un RGO et impose la réalisation d’une pHmétrie
(52).
En effet, parmi les six malades ayant une hypotonie sphinctérienne postopératoire,
cinq (83%) ont un RGO clinique et /ou pHmétrique.
De nombreuses études comme celles de
(53) (54)
ont conclu qu’il n’y avait pas
de corrélation entre le pourcentage de diminution de la pression de repos du SIO et
la persistance de la dysphagie. En effet dans notre série une patiente a rapporté une
dysphagie persistante malgré la diminution de la pression de repos du SIO.
51
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Le diagnostic précoce au stade d’achalasie vigoureuse ou hypertonique est un
facteur de bon pronostic, il pourrait contribuer à une amélioration significative du
péristaltisme oesophagien post-thérapeutique
(55)
d’où la nécessité de réaliser une
manométrie devant toute dysphagie à endoscopie normale.
 La pHmétrie :
Les résultats satisfaisants de la myotomie laparoscopique ont été entachés
d’une morbidité liée essentiellement au reflux gastro-oesophagien postopératoire
avec une incidence qui varie de 4 à 50% selon les séries
(56) (57) (58).
L’appréciation du RGO postopératoire se base essentiellement sur l’étude PH
métrique.
En effet cet examen permet soit de déceler un RGO infraclinique ou de
l’éliminer chez des patients présentant un pyrosis clinique
(59)
afin d’éviter la
survenue d’une oesophagite et d’une sténose peptique. Dans notre série, la pHmétrie
nous a permis de détecter un RGO infraclinique chez 40% des cas (n=2).
Gholoum
Khajanchee
NS
Fréquence du
RGO
12.5%
33%
27.7%
Indice de
Meester
2.2
14.7
51.4
Tableau 16 : Fréquence du RGO postopératoire selon les série
52
Temps total sous pH 4
6%/24h
Augmenté
Augmenté
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Le tableau ci-dessous compare l’incidence du RGO dans différentes séries (60):
Année
N
Suivi (mois)
Résolution de
dysphagie
Reflux
(pHmétrie)
PORTALE
2005
248
43
88%
7%
Khajanchee
2005
121
9
91%
13%
Sharp
2002
100
11
93%
4%
Patti
1999
113
23
89%
17%
Zaninotti
2002
113
24
91%
6%
NS
2008
19
18
91%
27.7%
Tableau17 : comparaison de l’incidence du RGO dans différentes publications
Le RGO résulte de facteurs essentiellement techniques, aggravés par la
maladie elle-même. En effet, l’altération des moyens de fixité de l’œsophage
essentiellement le méso-œsophage postérieur par manipulation de la région rétro
oesophagienne et l’effondrement de la pression du SIO du à l’extension de la
myotomie à l’estomac supprime toute possibilité de gradient de pression gastrooesophagien. Ces deux facteurs sont aggravés par l’apéristaltisme oesophagien
responsable d’une mauvaise clairance et d’une oesophagite de stase
(61) (62) (63).
De ce fait, en l’absence de SAR, la prévention du RGO post opératoire
nécessite une dissection limitée à la face antérieure de l’œsophage sans mobilisation
des attaches latérales et postérieures et une myotomie suffisamment longue ne
dépassant pas 2cm au dessous du cardia
(64).
Toutefois, un RGO postopératoire peut survenir malgré la confection d’un SAR,
sans pour autant affecter les résultats satisfaisants en matière de résolution de la
dysphagie. Dans notre série, nous avons noté la survenue d’un RGO documenté chez
un patient (25%) ayant bénéficié d’un SAR, alors que dans les autres cas, le taux de
RGO est de 28.5% (n=4). Ce taux est comparable à ceux des autres études (voir
tableau). La différence entre les taux de RGO postopératoire avec et sans SAR n’est
pas significative en comparaison avec les autres publications
53
(65) (66) (67) (68).
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Avec SAR
Sans SAR
VALERY
9.1%
47.5%
RICHARDS
9%
48%
LYASS
6%
13%
BURPEE
8%
30%
NS
25%
28.3%
Tableau 18 : comparaison de la fréquence de RGO postopératoire avec ou sans SAR selon les séries.
Ce RGO était découvert à la pHmétrie de contrôle chez cinq patients :
 Trois (60%)
accusaient un RGO clinique, confirmé par la suite à la
pHmétrie ;
 Deux cas (40%) de RGO révélé uniquement à la pHmétrie sans
traduction clinique.
Un traitement médical était instauré chez deux patients ne tolérant pas le RGO
et n’ayant pas bénéficié d’un SAR avec une bonne amélioration.
Il existe une discordance entre les résultats cliniques et pHmétriques.
Notre effectif est relativement petit et nécessite un recul plus important pour
pouvoir tirer des conclusions définitives.
54
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
CONCLUSION
55
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
La cardiomyotomie de Heller laparoscopique est actuellement le traitement de
choix indiqué en première intention dans l’achalasie oesophagienne. Elle permet de
procurer des résultats satisfaisants comparables à ceux de la laparotomie avec de
faible taux de mortalité et de morbidité peropératoire et concurrence les autres
alternatives thérapeutiques par son efficacité.
Cette technique est souvent associée à un système antireflux dont l’adjonction
reste controverse.
En effet les résultats de notre étude sont excellents en matière de résolution
de la dysphagie (91.3%) et des autres symptômes cliniques.
L’intérêt des investigations para cliniques notamment la manométrie et le
transit oesogastroduodénal est de poser le diagnostic de l’achalasie le plus tôt
possible
et de juger l’efficacité de notre technique chirurgicale. En effet, une
amélioration importante de la dilatation oesophagienne et des pressions de repos du
SIO ont été enregistrées mais sans restauration du péristaltisme oesophagien.
Le RGO postopératoire constitue la complication postopératoire la plus
redoutée conduisant à l’installation d’oesophagite et de sténose peptique, d’où
l’intérêt de la réalisation d’une pHmétrie postopératoire, qui permet de déceler les
RGO asymptomatiques et de confirmer les RGO symptomatiques.
56
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
RESUME
57
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
L’achalasie est un trouble moteur primitif de l’œsophage caractérisé par un
défaut ou une absence de relaxation du SIO en réponse à la déglutition et par un
apéristaltisme oesophagienne.
L’étiologie de cette pathologie demeure inconnue. Elle touche aussi bien
l’homme que la femme et survient à n’importe quel age.
La dysphagie constitue le maître symptôme, d’autres signes cliniques tels que
les régurgitations, le pyrosis et autres peuvent évoquer le diagnostic. Ce dernier est
confirmé par les explorations paracliniques
notamment l’endoscopie, le transit
oesogastroduodénal et la manométrie oesophagienne.
Le traitement repose sur la dilatation pneumatique, l’injection de toxine
botulinique et la cardiomyotomie de Heller réalisé de plus en plus par coelioscopie.
Notre travail, a porté sur 22 cas d’achalasie oesophagienne traités par
coeliochirurgie colligés au sein de la clinique chirurgicale C de l’hôpital IBN SINA de
rabat pendant une période de 8 ans (2000- 2008).
Il existe une prédominance féminine (14F/8H), le sexe ratio est de 0.5 avec un
age moyen de 39ans.
La
dysphagie
l’amaigrissement
est présente
(91%),
le
dans
pyrosis,
les
91. %
des
cas,
régurgitations,
les
de
même
que
manifestations
respiratoires et thoraciques. Trois patients ont bénéficié de dilatations antérieures.
La FOGD a permis d’éliminer un obstacle organique chez 22 patients. Elle a
montré un spasme oesophagien avec stase alimentaire chez 19 patients (86.3%)
tandis qu’elle était normale chez trois autres.
Le transit oesogastroduodénal a montré l’aspect d’un megaoesophage avec
sténose régulière filiforme en queue de radis avec dilatation en amont chez tous les
malades. On a déterminé trois stades radiologiques : I <3.5cm (n=6), II 3.5 et 6cm
(n=13) et III >6cm (n=4).
58
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
La manométrie oesophagienne a posé le diagnostic en confirmant le défaut de
relaxation du SIO et l’apéristaltisme dans 21 cas.
Le traitement instauré est la cardiomyotomie de Heller laparoscopique avec ou
sans SAR. Des incidents peropératoires à type de perforations oesophagiennes et/ou
gastriques ont été noté dans 18.1 % des cas. Cependant le taux de mortalité était
nul. La morbidité était représenté par la survenue d’infection respiratoire en
postopératoire immédiat chez deux malades. La conversion en laparotomie était
réalisée chez 2 malades (9%).
Les résultats du traitement était excellents (83.3%), bons (5.5%), moyens
dans (11.1%). La persistance et la récurrence ont été notées chez deux malades.
Le RGO complique cette chirurgie dans 27.7% des cas,
ceci est du à
l’hypotonie postopératoire du SIO qui expose au reflux, à l’oesophagite et la sténose
peptique. D’où la nécessité d’un suivi clinique et paraclinique régulier et à long
terme. Le suivi moyen de nos patients est de 1an et demi (6 mois – 36mois)
La
manométrie
oesophagienne
post
opératoire
a
permis
d’apprécier
l’amélioration des pressions de repos chez six patients. Un taux moyen de diminution
de – 68.75% par rapport aux pressions préopératoires a été noté mais sans aucun
cas de retour du péristaltisme.
Le TOGD réalisé en postopératoire chez les quatre patients a montré une
diminution des diamètres de dilatation oesophagienne dans les 4cas avec un taux
moyen de diminution de -54.5%.
La pHmétrie postopératoire a un grand intérêt dans le suivi de nos patients
puisqu’elle a permis de déceler des RGO infracliniques dans 40% des cas
L’adjonction d’un SAR reste controversée. Parmi les quatre patients ayant
bénéficié d’un SAR 25% ont un RGO postopératoire contre 28.5% sans SAR.
59
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Achalasia is an idiopathic primary motility disorder of unknown etiology,
characterized by an incomplete relaxation of the lower esophageal sphincter after
deglutition and aperstalsis.
It occurs at any age and affects males and females.
Patients complain of dysphagia, regurgitation, chestpain and weight loss.
Respiratory such as coughing is common.
The current therapy include injection of botulinium toxine, pneumatic ballon
dilatation and surgical myotomy. the laparoscopic technique is probably the most
widely used.
The aim of surgical myotomy is to decrease the lower esophageal sphincter
tone and relieve dysphagia without inducing gastroesophageal reflux.
The purpose of this study is to report and evaluate in retrospective study the
outcomes of laparascopic Heller myotomy at short and median terms.
Twenty tow patients underwent laparoscopic Heller myotomy at the lasted
eight years between 2000 et 2008, the mean age was 39 years (range 16- 80
years),14 females and 8 males.
Preoperatively 91% of patients had dysphagia and weightloss.
The primary role of endoscopy is to eliminate an organic obstacle.
Achalasia was diagnosed on the basis of manometric evidence of aperistaltic
esophageal body or none relaxing LES.
All patients had a laparoscopic Heller myotomy with (n=4) or without
adjunction of antireflux system.
The median follow up was 18 months (6 – 18 months).
Intraoperative perforations was seen in 18.1%, however conversion in open
surgery was seen in two patients (9%).
60
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
After a median follow up period of 18 months, degree of dysphagia relief was
excellent in 83.3%, good in 5.5% and fair in 11.1%
The incidence of pathologic gastroesophageal reflus was 27.7% measured by
24h pHmetric studies. The role of this study is to detect an asymptomatic reflux in
(40% of cases) wich exposed to esophagitis and peptic stenosis.
Postoperative manometry was performed in seven patients and demonstred
decrease in LES pression, the median percentage decrease in resting LES pressure
was – 68.75% and the median absolute decrease was – 2.4%. Also the
esophagogram showed a decrease of esophageal diameter with a median percentage
decrease was – 54.5%.
Heller myotomy with antireflux still an object of controversies. One (25%) of
four patients who underwent an antireflux system had an gastroesophageal reflux
versus 28.5% without.
In conclusion laparoscopic Heller myotomy has been showen to be effective
and safe with low morbidity.
61
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
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de l’achalasie oesophagienne
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70
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Annexe 1: fiche d’exploitation
Nom:
; Prénom:
; NE:
Age:
Sexe:
ATCDS:
Délai d’apparition des symptômes :
Signes cliniques :
o Dysphagie ;
o Régurgitations ;
o Pyrosis ;
Dilatations antérieures ;
o Amaigrissement ;
o Signes respiratoires ;
o Douleurs thoraciques ;
o Autres.
Bilan
o
o
o
; NO:
préopératoire :
FOGD
TOGD
Manométrie :
Pr. Repos
Durée
Relaxation %
Amplitude
commentaires
SIO
Corps œsophage
SSO
conclusion
Geste thérapeutique :
Compte rendu opératoire, gestes réalisés et gestes associés.
Incidents peropératoires :
Recul :
Complications postopératoires :
Investigations postopératoires :
o Manométrie de contrôle
o pHmétrie
o TOGD
Traitement des complications postopératoires :
71
Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
Annexe 2 : questionnaire d’entretien téléphonique du suivi
Dysphagie :
o Absente
o Présente :
-
Fréquente et préciser sa fréquence ;
-
Occasionnelle ;
-
Gênante ;
-
Comparer par rapport à avant l’intervention ;
-
Disparaît par l’ingestion d’eau ou par autres manœuvres ;
RGO :
o Absent ;
o Présent :
-
Durée
-
Moments de survenue
-
Efficacité des médicaments
Dyspepsie:
o Absente/ présente ;
o Durée ;
o Moments de survenue.
Retentissement pondéral :
o Poids avant et après l’intervention ; gain pondéral.
o Apparition d’autres symptômes après l’intervention.
72
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