Traitement coeliochirurgical
de l’achalasie oesophagienne
L’achalasie signifie en grec un défaut d’ouverture. C’est un trouble moteur
primitif rare de l’œsophage, caractérisé par un apéristaltisme oesophagien et une
absence de relaxation du SIO de l’oesophage en réponse à la déglutition (1).
Malgré les nombreuses études réalisées depuis le premier cas décrit par Sir
Thomas Willis en 1674(2), l’achalasie demeure d’étiologie inconnue. Plusieurs
hypothèses étiopathogéniques ont été avancées mais sans certitude à savoir
l’obstruction de la jonction oesogastrique, l’infection virale, la dégénérescence
neuronale et les maladies auto immunes (3) .
Le diagnostic de l’achalasie est orienté par les signes cliniques et confirmé par
les données endoscopiques, radiologiques et surtout manométriques. Le tableau
clinique est dominé par la dysphagie ainsi que par d’autres symptômes moins
fréquents.
Le but du traitement de l’achalasie est de supprimer l’obstacle fonctionnel du
bas œsophage en réduisant la pression du SIO sans pour autant induire des
complications (4).
Du fait de l'efficacité limitée et éphémère des substances pharmacologiques
notamment les dérivés nitrés et les inhibiteurs calciques, les principales options
thérapeutiques actuelles reposent sur la dilatation mécanique réalisée depuis 1674
par Sir Thomas Willis, l’injection de toxine botulinique pratiquée par Pasricha en 1993
et la cardiomyotomie de Heller. Cette méthode fût décrite pour la première fois en
1913 par Sir Ernest Heller qui a réalisé une double myotomie antérieure et
postérieure. Des modifications ont été apportées à cette technique par Groeveldt en
1918 et Zaajer en 1923 pour aboutir à l'intervention de Heller actuelle limitée à une
myotomie antérieure (4).