Lorsque les adventices sont développées, il faut
privilégier les produits systémiques.
Les produits systémiques sont sensi-
bles aux conditions climatiques.
La cuticule des feuilles est une barrière cireuse
faisant obstacle aux herbicides systémiques qui
doivent la traverser pour être efficaces. Pour-
tant, en conditions « favorables », la cuticule
se dilate, laissant passer les molécules. Ces
dernières sont ensuite véhiculées dans la
plante par l’intermédiaire des vaisseaux de
sève et agissent directement au niveau de
leur site d’action.
Une température entre 5 et 20°C et une hy-
grométrie supérieure à 80% constituent les
conditions favorables ou « poussantes ». Dans
ces conditions, la cuticule est perméable et la
systémie bien active.
Les conditions climatiques ne sont pas le seul
facteur indispensable pour une bonne efficacité
des systémiques, en particulier des sulfonylu-
rées. Ainsi, le stade des adventices est
également un paramètre important. Exem-
ple : les sulfonylurées (Atlantis WG, Archi-
pel) doivent être appliquées le plus tôt pos-
sible en sortie hiver. Attendre le plus tard pos-
sible pour toucher un maximum de graminées
n’est pas la bonne option. La nuisibilité de
ces adventices sur le rendement s’observe
dès le redémarrage de la végétation en sortie
d’hiver.
Par ailleurs, la mobilité des produits systémi-
ques dans la plante confère à la molécule
une plus grande indépendance vis-à-vis de
la qualité de pulvérisation. Tous les essais
d’Arvalis montrent qu’il est possible de bais-
ser le volume jusqu’à 50l/ha quel que soit le
type de buse utilisée, sans observer de
baisse d’efficacité (Figure 1) source Arvalis ins-
titut du végétal.
A
pplication précoce d’automne dès
le stade 3 feuilles de la céréale
A ce stade la plupart des produits de post levée
sont utilisables ; il est alors possible de réaliser un
traitement à vue, en choisissant les herbicides en
fonction de la flore présente.
A cette période la plupart des adventices sont le-
vées et à un stade jeune, ce qui est très favorable
à l’efficacité des produits ; il est alors possible d’a-
dapter les doses.
Les produits de contact sont en général très effi-
caces sur adventices jeunes (ioxynil, bromoxy-
nil) ; ils sont souvent associés à un produit raci-
naire, dans les spécialités comme ARBALETE,
BRENNUS PLUS… (Ioxynil octanoate + Bromoxynil
octanoate + Diflufénicanil). Il est aussi possible
d’appliquer des produits systémiques.
Le facteur limitant à cette période est souvent le
climat, car il est préférable de ne pas avoir de ge-
lées dans les jours qui suivent le traitement, ce
qui est parfois difficile surtout en zone d’altitude à
partir de début novembre.
Les herbicides de contacts sont sensibles
à la qualité de pulvérisation.
Ces produits agissent selon le principe « une
goutte = une brûlure ».
Ils n’ont aucune capacité de mobilité sur et dans
la plante. Ils nécessitent donc une répartition la
plus homogène possible et une surface de
contact élevée. Ainsi, un volume/ha trop faible
peut réduire significativement l’efficacité du trai-
tement. De même, le choix des buses peut entraî-
ner selon les cas des pertes d’efficacité. Ce
phénomène s’observe assez facilement en dés-
herbage de maïs avec un produit tel qu’Emblem
(bromoxynil).
A la dose/ha préconisée, l’efficacité est correcte
au dessus de 50 l/ha avec des buses à fente
classique. L’utilisation de buses à injection
d’air rend l’application délicate en dessous de 80
l/ha. En effet, un volume plus faible associé à
de grosses gouttes aboutit à un nombre d’im-
pacts trop faible. Source Arvalis institut du végétal.
A
pplication de sortie d’hiver
L’intervention de sortie d’hiver permet d’adapter
le produit à la flore. En fonction des conditions cli-
matiques, comme en 2013 il peut être difficile
d’intervenir sur adventices peu développées, d’où
des doses appliquées peu modulables.
Pour assurer une bonne sélectivité vis-à-vis de la
culture, les gelées doivent être évitées au moment
du traitement, et dans les 5 jours qui suivent.
Certaines années une fenêtre d’intervention s’ou-
vre début mars, mais en 2013 il a fallu attendre
début avril pour pouvoir intervenir.
Pour toute question : Service Agronomie - Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme
Marine Gauthier - Frédéric Moigny
Figure 1 : Désherbage blé tendre, Archipel sur
Ray-grass à dose normale avec buses à fente
classique basse pression et antidérive – Syn-
thèse de 5 essais Arvalis entre 2004 et 2008