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Chambagri.

MEMO

Pôle Viticulture-Oenologie

DESHERBAGE D’ÉTÉ

au vignoble

Le désherbage réalisé

en tâches et en période

estivale est un moyen

de rattrapage des

adventices. Il concerne

généralement des po-

pulations de plantes

vivaces (50 % des

adventices présentes en

vigne appartiennent à

ce type biologique) non

gérées par l ‘application

printanière des préle-

vées. Mais il permet aus-

si de compléter ou cor-

riger certains manques

d’efﬁ cacité liés :

 au spectre d’activité

de l’herbicide employé

en début de saison sur

certaines annuelles ou

bisannuelles

 aux levées tardives

(plantes annuelles) liées

à une pluviométrie par-

ticulière (orage de juin

2015)

Ce désherbage se

pratique avec des

herbicides de post

levée :

 systémiques : le pro-

duit est véhiculé par la

sève, destruction des

tiges, feuilles et racines

 de contact : des-

truction uniquement

des parties vertes de

l’adventice.

Cette intervention est efﬁ cace à condition de respecter certaines règles, et dans tous les cas :

Intervenir sur des plantes vertes en conditions poussantes et jeunes

Les interventions chimiques doivent être réalisées sans vent avec du matériel de protection (caches

herbicides). La dérive des produits est moins importante lors d’un travail à machine à dos qu’avec un

pulvérisateur équipé de lances.

Ne pas intervenir par fortes chaleurs aﬁ n de limiter le risque de phytotoxicité (même avec les

graminicides stricts). Préférer les périodes avec hygrométrie sufﬁ sante, le matin ou en soirée (meilleure

absorption des produits herbicides).

L’utilisation d’adjuvants comme des alourdisseurs permet de limiter les risques de dérive, et donc de

phytotoxicité, notamment avec les herbicides non sélectifs de la vigne.

Adventices les plus fréquentes :

 Liseron et chiendent sont généralement les deux adventices visées par cette intervention

estivale. Les produits à base de glyphosate sont efﬁ caces.

 Inule visqueuse : cette chaméphyte méditerranéenne se développe de plus en plus autour

et dans les parcelles de vigne. Sa concurrence (eau, éléments fertilisants) et l’occupation de

l’espace (taille jusqu’à 1 m) la rendent redoutable. L’arrachage manuel reste une solution

alternative efﬁ cace en cas de faible population. Le désherbage chimique avec des post levées à

base de glyphosate ou aminotriazole (dose à 5%, base de 300 l/ha) en tâche offre des résultats

en automne sur plantes encore vertes.

 Mauves : de plus en plus fréquente, très concurrentielle. Un volume foliaire souvent réduit pour

une masse racinaire très importante. L’application régulière de glyphosate en période estivale

favorise sa naniﬁ cation, la diminution de la surface foliaire et donc les surfaces de pénétra-

tion des herbicides. La systémie des herbicides est alors moins importante et l’efﬁ cacité ﬁ nale

diminuée.

La période idéale pour la destruction est en automne ou sortie d’hiver avec une spécialité à base

d’amitrole sur des plantes bien vertes.

 Sorgho d’Alep : adventice annuelle en fort développement notamment en secteurs irrigués.

Très consommatrice en eau et éléments fertilisants, très concurrentielle. La gestion de cette

plante doit se faire beaucoup plus tôt en saison, sur des pousses de 10 à 20 cm maximum

(glyphosate ou anti graminées spéciﬁ ques). Au delà risque de phytotoxicité sur la vigne (dérive),

et efﬁ cacité réduite de l’intervention.

Chiendent

Sorgho d’Alep

Mauves

Inule

visqueuse

Liseron

Erigeron

Soude de Ruthénie

 Soude de Ruthénie : adventice annuelle en développement sur l’Est du

département. Peu sensible aux anti germinatifs. Forme un buisson sec et épineux

durant l’hiver, roulant au gré des vents et assurant la dissémination des graines. Très

faible enracinement, arrachage manuel ou travail mécanique efﬁ cace. Faible efﬁ cacité

des désherbages de post levée systémiques en raison de la taille réduite des feuilles

(pénétration très limitée dans la plante de l’herbicide).

 Cas de l’érigéron : la présence de cette adventice est très importante ces

dernières années. Elle se développe généralement le long du rang, entre la partie

désherbée et la partie travaillée. Peu ou pas maîtrisée lors des désherbages

printaniers trop tardifs. Seule une intervention précoce sur rosettes en sortie d’hiver

est efﬁ cace. Le rattrapage estival est totalement inefﬁ cace des lors que la plante

mesure plus de 10 cm de haut.

Directeur de publication : P. Vergnes

Chambre d’agriculture de l’Aude

Z. A. de Sautès à Trèbes 11878 CARCASSONNE Cedex 9

[email protected]

Tél : 04.68.11.79.79 - Fax : 04.68.71.48.31

Responsable de la rédaction : E. ROUCHAUD

Rédacteur : F. PRIGENT

Mise en page : Sandrine GALY

Edité par la Chambre d’agriculture de l’Aude - Août 2015

La Chambre d’Agriculture de l’Aude est agréée par le Ministère en charge de l’agriculture, pour son activité de conseil indépendant à l’utilisation de produits Phytopharmaceutiques sous le numéro IF01762,

dans le cadre de l’agrément multi-sites porté par l’APCA. S’il existe, le BSV est disponible sur le site internet de la Chambre d’Agriculture ou sur demande.

Le respect des bonnes pratiques réglementaires et un rappel sur les techniques alternatives sont consultables dans le « Guide des vignobles » qui vous a été remis en début d’année ou disponible sur

demande à la Chambre d’agriculture.

Spécificité des herbicides :

 Amitrole : préférer une utilisation de l’automne au printemps.

 Glyphosate : respecter les doses maximales autorisées en cultures pérennes

(par an en g. de ma/ha)

Détecté très fréquemment dans les eaux de surface, tout comme son métabolite (AMPA,

molécule de dégradation) le glyphosate reste un élément fort dans les stratégies

de désherbage. Cette substance active est présente depuis de nombreuses

années sur le marché. La formulation et les adjuvants contenus dans les spécialités

commerciales ont une incidence directe sur son prix, son spectre d’efﬁ cacité et son

proﬁ l environnemental. Les ZNT correspondantes peuvent varier de 5 à 50 mètres

selon la spécialité, voir plus pour certaines.