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DECLARATION D’ORIGINALITE :
Les recherches expérimentales sur l’autisme illustrent l’influence grandissante des sciences
cognitives en psychiatrie. La psychologie évolutionniste postule que certains processus
cognitifs, au même titre que des traits physiques, sont expliqués par la théorie de l’évolution.
Le fil qui relie les recherches appliquées à l’autisme et les modèles théoriques de la
psychologie évolutionniste peut paraitre ténu. C’est pourtant le parti pris de la théorie du
déficit de motivation sociale dans l’autisme.
La motivation sociale a deux niveaux de description. Au niveau ultime, on la décrit comme la
tendance innée qui permet aux organismes vivants de certaines espèces d’augmenter leur
fitness en renforçant la coopération inter individuelle, l’altruisme, le mutualisme. Au niveau
proximal, elle est caractérisée par la recherche et l’entretien de lien social et d’affiliation.
D’après certains travaux théoriques, un déficit de motivation social pourrait être un facteur
causal crucial intervenant dans le développement de l’autisme.
Dans cette étude, nous formulerons l’hypothèse que le déficit de motivation sociale et
l’autisme entrainent des atypicités dans le traitement cognitif des indices physionomiques et
dans le jugement social.
Dans un premier temps, nous tenterons de justifier la cohérence de ce postulat au regard des
théories de la psychologie évolutionniste. Dans un second, nous proposerons un schéma
expérimental permettant d’évaluer cette hypothèse.
D’après nos recherches bibliographiques, l’originalité de ce travail tient en cette articulation
d’une démarche théorique dans le champ de la psychologie évolutionniste permettant de
fonder des hypothèses concernant les processus cognitifs propres à l’autisme.
Les précédents travaux étudiant les déterminants du jugement et de la catégorisation sociale
dans l’autisme ne s’étant pas munies d’un tel arrière-plan théorique ; leurs hypothèses, leur
design expérimental, et les modèles cognitifs élaborés étaient alors nécessairement différents.