LP25. Traitement analogique d`un signal électrique. ´Etude

LP25. Traitement analogique d’un signal ´
electrique.
´
Etude spectrale. Exemples et applications.
Antoine B´erut, David Lopes Cardozo
Bibliographie
Physique tout en 1 premi`ere ann´ee, M.-N. Sanz, DUNOD
´
Electronique PSI, P. Brenders, BR´
EAL
Exp´eriences d’´electronique, Duffait.
Rapport Jury
Rapport Jury
Pr´erequis
R´esolution d’´equations diff´erentielles lin´eaires du second ordre.
´
Electrocin´etique, notation complexe pour les signaux.
Table des mati`eres
1 Analyse fr´equentielle d’un signal ´electrique 1
1.1 Syst`eme ´electrique lin´eaire invariant dans le temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Fonction de transfert harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 D´ecomposition d’un signal p´eriodique en erie de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Exemple de ecomposition : le signal cr´eneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 Les filtres lin´eaires 3
2.1 D´enitions........................................... 3
2.2 Comment repr´esenter la fonction de transfert d’un filtre : diagramme de Bode . . . . . 3
2.3 Le filtre passe-bas du 1er ordre : exemple du circuit RC . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.4 Le filtre passe-bande du 2nd ordre ............................. 4
3 Application : d´etection synchrone 4
3.1 Principe de la etection synchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.2 Application `a la mesure d’une fonction de transfert d’un syst`eme lin´eaire . . . . . . . 4
3.3 Action d’une non lin´earit´e sur le filtrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4 Conclusion 5
1
Nous savons d´ej`a qu’un circuit ´electrique peut ˆetre d´ecrit par des ´equations diff´erentielles mettant
en jeu le courant et les tensions per¸cues par ses composants. Ces ´equations r´egissent l’´evolution tempo-
relle de ces grandeurs et on peut donc s’int´eresser `a la charge ou la d´echarge d’un condensateur soumis
`a un ´echelon de tension ou `a l’´etablissement d’un courant dans une bobine. On met ainsi en ´evidence le
comportement en r´egime transitoire de ces ´el´ements lors de variations brusques d’une tension ou d’un
courant continu impos´e `a leurs bornes. Toutefois, l’un des int´erˆets de l’´electronique est le traitement
et le transport de signaux physiques (c’est `a dire de grandeurs mesurables : temp´erature, ´eclairement,
position...) qui peuvent ˆetre a priori quelconques et nous allons donc nous int´eresser `a la r´eponse d’un
circuit soumis `a une tension ou un courant ´evoluant dans le temps.
1 Analyse fr´equentielle d’un signal ´electrique
1.1 Syst`eme ´electrique lin´eaire invariant dans le temps
Commen¸cons par l’exemple simple d’un circuit RC s´erie. Un g´en´erateur impose un tension e aux
bornes d’une r´esistance et d’un condensateur en s´erie. On s’int´eresse au cas o`u l’excitation est une
tension purement sinuso¨
ıdale : e(t) = Ecos(ωt). On sait par la loi des mailles que : e=uR+uC. La
loi d’Ohm uR=Ri et la relation courant tension pour un condensateur i=CduC
dt nous permettent
d’´ecrire duC
dt + ( 1
RC )uC= ( 1
RC )e. Notre syst`eme est d´ecrit par une ´equation diff´erentielle lin´eaire
d’ordre 1. Nous savons r´esoudre ce genre d’´equation : la solution g´en´erale est la somme de la solution
de l’´equation homog`ene associ´ee et d’une solution particuli`ere de l’´equation avec le terme de for¸cage.
Nous pouvons voir ici la tension e(t)comme un signal d’entr´ee et uC(t)comme une sortie : le circuit
re¸coit en entr´ee e(t)et la modifie en une sortie s(t) = uC(t)(mais on aurait aussi bien pu prendre une
autre tension ou le courant comme sortie ou comme entr´ee). De mani`ere g´en´erale pour un Syst`eme
Lin´eaire (form´e de composants dont la caract´eristique peut ˆetre moelis´ee par une ´equation diff´eren-
tielle lin´eaire 1) et Invariant dans le Temps (les caract´eristiques des composants sont ind´ependantes
du temps) (SLIT) tous signaux d’entr´ee et de sortie (tension ou courant) peuvent ˆetre reli´es par une
´equation diff´erentielle lin´eaire `a coefficients constants :
a0s(t) +
n
X
k=1
ak
dks(t)
dtk=b0e(t) +
m
X
k=1
bk
dke(t)
dtk(1)
Nous savons qu’au bout d’un temps suffisamment long par rapport au temps caract´eristique de r´eponse
du syst`eme, nous pouvons n´egliger la solution du r´egime transitoire pour ne s’int´eresser qu’au r´egime
sinuso¨
ıdal forc´e. C’est ce que nous ferons dans la suite.
Dans le cas du circuit RC :
La r´esolution de l’´equation homog`ene duH
dt + ( 1
RC )uH= 0 nous donnera le comportement transi-
toire en uH=Aet/τ o`u τ=RC. Cette solution tend bien vers 0pour les temps suffisamment
longs.
– La r´esolution de l’´equation inhomog`ene (c’est-`a-dire avec le terme de for¸cage) peut se faire
facilement `a l’aide de la notation complexe (x(t) = Xcos(ωt +φ) = Re(˜x)o`u ˜x=Xejωtejφ).
Ici on cherche uIsous la forme ˜uI=Uejωtejφ o`u ωest la pulsation du for¸cage. On trouve donc
jω ˜uI+ (1) ˜uI= (1 )Eejωt soit Uejφ =E
1+τjω .
1.2 Fonction de transfert harmonique
Nous cherchons maintenant une repr´esentation simple de l’´equation diff´erentielle caract´eristique
du syst`eme. La notation complexe va nous permettre de l’obtenir. Nous avons vu que pour un e(t)
purement sinuso¨
ıdale on pouvait r´esoudre le probl`eme en prenant ˜e(t) = Eejωtejφepour entr´ee et en
cherchant une sortie de la forme ˜s(t) = Sejωtejφs. L’´equation 1 devient alors :
a0˜s(t) +
n
X
k=1
ak(jω)k˜s(t) = b0˜e(t) +
m
X
k=1
bk(jω)k˜e(t)(2)
1. cela peut n’ˆetre vrai que dans une plage de fr´equences d’utilisation, comme pour l’AO
2
Soit :
(a0+
n
X
k=1
ak(jω)k)˜s(t)=(b0+
m
X
k=1
bk(jω)k)˜e(t)(3)
Et donc :
H(jω) = ˜s(t)
˜e(t)=b0+Pm
k=1 bk(jω)k
a0+Pn
k=1 ak(jω)k(4)
On appelle H(jω)la fonction de transfert harmonique et sa connaissance caract´erise enti`erement
la r´eponse du syst`eme pour un for¸cage `a pulsation donn´ee.
1.3 ecomposition d’un signal p´eriodique en s´erie de Fourier
Bien ´evidemment, dans la r´ealit´e, les signaux d’entr´ee ne se limitent pas `a des cosinus ou des
sinus de pulsation donn´ee, et on aimerait pouvoir ´etudier la r´eponse du syst`eme pour n’importe quelle
entr´ee. Ceci va ˆetre rendu possible par la lin´earit´e du syst`eme et la d´ecomposition en s´erie de Fourier
d’un signal p´eriodique.
En effet, tout signal s p´eriodique (pour lequel il existe une p´eriode T telle que s(t+T) = s(t) pour
tout t) peut s’´ecrire comme une somme de composantes sinuso¨
ıdales. Un fondamental de pulsation
ω= 2π/T et une infinit´e d’harmoniques dont la pulsation est un multiple entier de ω:
s(t) = a0+
+
X
n=1
[ancos(t) + bnsin(t)] (5)
a0=1
TZT
0
s(t)dt (6)
an=2
TZT
0
s(t)cos(t)dt (7)
bn=2
TZT
0
s(t)sin(t)dt (8)
Ou de mani`ere analogue :
s(t) = c0+
+
X
n=1
cncos(t +φn)(9)
c0=a0(10)
cn=qan2+bn2(11)
cos(φn) = an
pan2+bn2(12)
sin(φn) = bn
pan2+bn2(13)
Les coefficients constituent le spectre de Fourier du signal, c’est-`a-dire qu’ils donnent une repr´e-
sentation fr´equentielle du signal (par opposition `a la repr´esentation temporelle classique). De mani`ere
imag´ee, ils donnent une indication sur le poids relatif des composantes `a diff´erentes fr´equences existant
dans le signal. Par exemple, un signal purement sinuso¨
ıdal n’aura que ses composante a1et b1non
nulles. Le mˆeme signal auquel on ajoute une composante continue aura en plus un a0non nul.
La lin´earit´e intervient ensuite. Comme le syst`eme est lin´eaire, on sait que si on a une solution s1
pour une excitation sinuso¨
ıdale e1(ω1, t)et une solution s2pour une excitation sinuso¨
ıdale e2(ω2, t),
alors on a s1+s2qui est solution pour l’excitation e1(ω1, t) + e2(ω2, t). Et comme on sait maintenant
r´esoudre l’´equation diff´erentielle pour une entr´ee purement sinuso¨
ıdale on sait aussi la r´esoudre pour
tout signal eriodique !
3
1.4 Exemple de d´ecomposition : le signal cr´eneau
Cf. transparent sur le cr´eneau : p.11 du Br´eal.
2 Les filtres lin´eaires
2.1 D´efinitions
Un filtre lin´eaire est un SLIT dont la fonction de transfert n’est pas constante par rapport `a ω. Il
peut d´ephaser, amplifier ou att´enuer ind´ependamment chaque composante spectrale de l’entr´ee, sans
que le spectre de la sortie ne comporte de nouvelle pulsation. Pour une entr´ee e(t) = P+
n=0 cncos(t+
φn)on obtient une sortie s(t) = P+
n=0 c0
ncos(t +φ0
n).
On appelle ordre du filtre, l’ordre de l’´equation diff´erentielle en le signal de sortie (c’est-`a-dire l’ordre
n” dans les ´equations 1 `a 4).
Un filtre peut ˆetre actif ou passif selon que ses composants sont aliment´es ou non.
2.2 Comment repr´esenter la fonction de transfert d’un filtre : diagramme de
Bode
On a vu qu’un filtre agit de deux fa¸cons sur le fondamental et les harmoniques d’un signal : il
modifie leurs amplitudes et leurs phases, les deux aspects ´etant contenus dans la fonction de trans-
fert. On appelle repr´esentation dans le plan de Bode d’une fonction de transfert l’ensemble de deux
diagrammes :
la courbe de Gain, donnant l’action sur les amplitudes : G(dB) = 20log(|H(jω)|)(dB pour
d´ecibels) trac´e en logarithmique.
la courbe de phase, donnant l’action sur les phases : Φ(ω) = arg(H(jω)) (en rad ou degr´e) trac´e
en ´echelle log.
On appelle pulsation de coupure : ωctel que |H(jωC|=Hmax/2. Et s’il en existe au moins
une, on appelle bande passante `a 3dB l’ensemble des ωtels que |H(jωC|> Hmax/2.3dB car
20 log(1/2) = 3.
2.3 Le filtre passe-bas du 1er ordre : exemple du circuit RC
Reprenons notre circuit RC du d´ebut :
ds
dt + ( 1
RC )s= ( 1
RC )e(14)
O`u s est la tension aux bornes du condensateur et e la tension impos´ee aux bornes de RC. C’est
un syst`eme du premier ordre puisque r´egit par une ´equation diff´erentielle d’ordre 1. On a :
jωs + ( 1
RC )s= ( 1
RC )e(15)
et donc
s
e=H(jω) = 1
1 + jRCω (16)
|H(jω)|=1
1+(RCω)2:H0quand ω+et H1quand ω0: on a un filtre passe-bas.
ωC= 1/RC car H= 1/2pour ω=ωC.
Φ(ω) = arg(H(jω) = arctan(ωC):Φ0quand ω0et Φ→ −π/2quand ω >> ωC.
Exemple pratique : On prend R= 1k,C= 100nF (fC1620Hz). On constate le comportement
g´en´eral avec des sinuso¨
ıdes de fr´equences diff´erentes. On envoie un carr´e de fondamental sup´erieur `a
ωCet on r´ecup`ere un triangle. On a un comportement int´egrateur `a haute fr´equence. En effet, pour
ω >> ωC,s=1
jωCesoit Re(s) = ωCRRe(e)dt.
Int´erˆet : si on sait que le signal d’int´erˆet physique est `a basse fr´equence, on peut d´ecider que toute
haute fr´equence est un bruit parasite qu’il faut filtrer.
4
2.4 Le filtre passe-bande du 2nd ordre
Exemple : RLC s´erie, la sortie ´etant la tension de la r´esistance. e=Ri +Ldi
dt +uC. On a cette fois
une ´equation lin´eaire du second ordre. L’´ecriture complexe donne avec s=uR:
H(jω) = s/e =R
R+j(1
Cω )=1
1 + jQ(ω
ω0ω0
ω)(17)
|H(jω)|=1
q1 + Q2(ω
ω0ω0
ω)2(18)
Avec ω0= 1/LC la pulsation propre et Q=1
RqL
Cle facteur de qualit´e.
On peut d´efinir deux fr´equences de coupure : ω1=1
2(ω0
Q+∆) et ω2=1
2(ω0
Q+∆), avec ∆ =
ω2
0
Q2+ 4ω2
0. On voit alors que Q=ω0
ω2ω1, li´e `a la largeur de la bande passante.
Exemple pratique avec : L= 10mH,C= 100nF ,R= 100Ω (pour avoir une assez faible bande
passante) ou R= 1k. On a fC5kHz et Q3ou Q30.
Diagramme de Bode : passe-bande et pentes `a 40dB pour ω >> ω0et 40dB pour ω << ω0. Pas de
d´ephasage `a ω0, et d´ephasage de π/2pour ω << ω0et π/2pour ω >> ω0.
En physique, il est fr´equent que le signal que l’on cherche `a mesurer soit perturb´e par du bruit, c’est-
`a-dire une composante parasite qui s’additionne au signal d’inerˆet et peut ´eventuellement le masquer
compl`etement si son amplitude est grande devant celle du signal. Un filtre passe-bande permet d’isoler
des fr´equences d’int´erˆet, toutefois le filtre ne peut ˆetre infiniment s´electif et s’il l’´etait, il serait alors
difficile de le centrer parfaitement sur la fr´equence d’int´erˆet. Une autre m´ethode existe, plus efficace :
la d´etection synchrone.
3 Application : d´etection synchrone
3.1 Principe de la d´etection synchrone
Le principe de la d´etection synchrone est d’utiliser la connaissance exacte de la fr´equence du signal
de sortie d’un syst`eme afin de pouvoir l’extraire du bruit.
Pour se faire, on multiplie le signal de sortie, qui est la somme du signal d’inerˆet (de fr´equence ωs) et
d’un bruit quelconque, par un signal sinuso¨
ıdal de fr´equence ωs, et on utilise un filtre passe-bas pour ne
r´ecup´erer que la composante continue du signal ainsi cr´e´e. Comme le bruit fait a priori apparaˆıtre des
composantes spectrales `a des pulsations ωquelconques, le produit de ces composantes par la sinuso¨
ıde
`a ωsva donner des sinuso¨
ıdes `a ωsωet ωs+ωqui seront non-nulles, et seront donc filtr´ees. Le filtre
passe-bas peut ˆetre tr`es s´electif et n’a pas `a ˆetre r´egl´e sur une fr´equence de coupure particuli`ere.
NB : Si on ne connait pas la fr´equence du signal d’int´erˆet, on peut balayer en fr´equence le signal par
lequel on multiplie la sortie, et observer la r´eponse obtenue.
3.2 Application `a la mesure d’une fonction de transfert d’un syst`eme lin´eaire
Supposons que l’on veuille caract´eriser la fonction de transfert d’un filtre lin´eaire quelconque dont
la sortie est tr`es faible et donc noy´ee dans le bruit. En utilisant la d´etection synchrone pour des entr´ees
purement sinuso¨
ıdales de fr´equences connues, on peut reconstruire la fonction de transfert du filtre,
malgr´e la pr´esence du bruit.
En choisissant une entr´ee e(t) = cos(ωt)on a une sortie s(t) = |H(ω)|cos(ωt+φ)+bruit. En multipliant
la sortie par l’entr´ee, on obtient :
sds =1
2|H(ω)|(cos(φ) + cos(2ωt +φ)) + bruit(t)cos(ωt)(19)
En utilisant un filtre passe-bas s´electif pour ne garder que la composante continue, on r´ecup`ere uds =
1
2|H(ω)|cos(φ). Ce qui n’est pas alors suffisant pour d´eterminer ind´ependamment |H(ω)|et φ.
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