Stage exp´erimental de L3 de la FIP Pu Jian
Fig. 3 – Photo du pi`ege
La g´en´eration d’ions se fait de la fa¸con suivante : une p´epite de strontium 88Sr est chauff´ee, afin de produire
un gaz d’atomes neutres de strontium, qu’on envoie au centre du pi`ege. Deux techniques sont utilis´ees pour
ioniser ce gaz de strontium et obtenir un nuage d’ions 88Sr+.
La premi`ere est l’utilisation d’un canon `a ´electrons, qui envoie un faisceau d’´electrons vers le gaz de strontium,
arrachant au passage un ´electron `a l’atome de strontium neutre. Le d´efaut de cette technique est que le strontium
n’est pas la seule esp`ece ionis´ee.
La deuxi`eme technique consiste en l’emploi d’un faisceau laser puls´e de longueur d’onde λ= 430nm, ce qui
correspond au double de la longueur d’onde de transition du strontium neutre au strontium ionis´e : l’absorption
simultan´ee de deux photons permet d’ioniser l’atome de strontium. Cette fois-ci, on s’attend `a ce que l’ionisation
soit plus s´elective.
On peut ´etudier l’effet du gaz r´esiduel en cherchant la dur´ee de vie du nuage d’ions dans l’enceinte. Cela
permet de comparer les deux techniques d’ionisation (voir annexe A).
1.2 Refroidissement Doppler du nuage d’ions
Les collisions et les d´eplacements des ions dans le pi`ege sont source de d´ecoh´erence, et par cons´equent
n´efastes `a la r´ealisation d’une m´emoire quantique. C’est pourquoi on cherche `a refroidir les ions et ainsi limiter
leur vitesse. La m´ethode de refroidissement choisie par l’´equipe est le refroidissement Doppler.
1.2.1 Principe du refroidissement Doppler
Le refroidissement laser est bas´e sur les effets de la pression de radiation. Consid´erons une transition entre
deux niveaux d’un atome, de fr´equence ν0. En envoyant un rayonnement de fr´equence ν0sur l’atome, ce dernier
s’excite puis se d´esexcite en r´e´emettant un photon dans une direction al´eatoire. En moyenne, l’impulsion gagn´ee
par l’atome lors de la d´esexcitation est nulle. Par pression de radiation, l’atome est donc pouss´e dans le sens du
faisceau.
Le refroidissement Doppler apporte un raffinement suppl´ementaire : on choisit une fr´equence du laser de
refroidissement νl´eg`erement inf´erieure `a la fr´equence de transition. Par effet Doppler, seuls des atomes se
propageant `a la rencontre du faisceau, c’est-`a-dire les atomes pour lesquels le faisceau est contra-propageant,
per¸coivent la fr´equence du laser comme valant ν0. Ce sont alors ces atomes qui vont pr´ef´erentiellement s’exciter
puis se d´esexciter, en ´etant frein´es par la pression de radiation : ils sont ainsi ralentis.
Dans le cas d’atomes pi´eg´es, il faut cr´eer une (( m´elasse optique ))en mettant deux faisceaux lasers dans
chaque direction, ralentissant ainsi les ions dans toutes les directions [3]. Cependant, pour des ions pi´eg´es, un
seul laser suffit : grˆace aux interactions entre particules charg´ees, le ralentissement dans une seule direction suffit
`a ralentir tous les ions.
1.2.2 Application `a l’ion strontium
Sur la figure 4 sont repr´esent´ees les transitions utilis´ees pour le refroidissement de l’ion strontium.
Un seul laser de refroidissement bleu, pour la transition S1/2↔P1/2, ne suffit pas pour refroidir les ions. En
effet, dans un cas sur 13, l’ion excit´e dans l’´etat P1/2se d´esexcite en tombant dans l’´etat m´etastable D3/2, qui
a une dur´ee de vie d’environ 1s, ce qui est infiniment long compar´e aux 107cycles S1/2↔P1/2en une seconde.
On ajoute donc un deuxi`eme laser infrarouge, dit laser repompeur, pour ´eviter le peuplement du niveau D3/2
et une perte d’efficacit´e de refroidissement.
On utilise donc deux lasers pour refroidir les ions Sr+:
– un laser bleu (diode `a cavit´e ´etendue) : on fait passer le laser dans un r´eseau de diffraction, puis on ne
r´einjecte dans la diode qu’un seul mode, afin de r´eduire la largeur du laser. On asservit ensuite la longueur
d’onde de ce laser `a l’aide d’une cellule de rubidium, grˆace `a un montage de spectroscopie par absorption
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