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Post Scriptum
devient difficile de voir en cela une aide au diagnostic.
Enfin, la neuro-imagerie, que ce soit dans le domaine
du diagnostic ou dans celui de l’efficacité du
traitement, présente des pistes séduisantes,
notamment le développement d’outils statistiques qui
permettent de comparer, au travers de l’imagerie
anatomique en IRM, des individus malades ou non, bon
ou mauvais répondeurs aux traitements.
Les internes s’interrogent : "Obsession ou automatisme
mental ?" C'est le sujet traité au titre de l’association
des internes en psychiatrie de Paris (PEPS) par Pierre-
Louis Couturier (Paris), Pauline Houssinot (Paris),
Caroline Ponvert (Paris),
Pierre-Louis Couturier a introduit cette session par la
présentation d’un cas clinique : un patient âgé de 25 ans
vivant chez ses parents, d’un bon niveau intellectuel - en
5e année d’études de gestion. Ce patient présente des
troubles de la pensée, avec des pensées incontrôlables,
sans contenue, et des "évaporation de la pensée", selon
les propres termes du patient. Celui-ci lutte de manière
anxieuse et anticipatoire contre ces pensées mais arrive
à se calmer en se concentrant. Ses troubles
s’accompagnent de maux de tête, au ventre, dans les
membres, et le patient subit des hallucinations
autoscopiques, cénesthésiques et auditives. Suite à deux
tentatives de suicide malgré l’administration de
psychotropes, ce patient est adressé à l’équipe pour une
mise sous leponex.
Les internes se posent alors la question de savoir de
quel ordre sont les parasitages de la pensée de ce
patient – s’agit-il d’obsession, d’automatisme de la
pensée, de TOC, de schizophrénie ?
ces psychotropes de manière à obtenir une vision des
plus rationnelles possibles des cibles et de leurs effets
centraux.
Julien Daniel Guelfi, psychiatre clinicien, a commencé
sa présentation en remarquant que, depuis le début de
sa carrière, les voix s’élèvent contre une classification
des psychotropes dite dépassée, qui doit devenir trans-
nosographique. Cependant, rien ne change. Dans sa
pratique, remarque-t-il, qu’il admet être très
conservatrice, il se sert toujours et encore des
classifications conventionelles établies. Le professeur
s’est ensuite appuyé sur un ouvrage publié récemment
par Bruno Millet, Jean-Marie Vannelle et Joseph
Benyaya "Prescrire les psychotropes", pour illustrer son
argument : le plan de l’ouvrage, pourtant récent, reste
classique : les médicaments sont classés selon leurs
mécanismes d’action présumés, les troubles selon les
nosographies habituellement proposées.
Selon Julien Daniel Guelfi, nous n’avançons en aucun
cas vers une nouvelle classification des psychotropes,
malgré le martellement entretenu depuis des
décennies.
La présentation du Dr Alexandre Meary (Créteil) a
porté sur les "Nouvelles approches phénotypiques en
santé mentale : implications cliniques"
Au cours de cette intervention, Alexandre Meary a
discuté de la problématique du diagnostic basé sur les
signes cliniques.
Les diagnostics portés aujourd’hui ne possèdent pas de
stabilité dans le temps. Des études réalisées au sein de
populations de patients psychotiques le suggèrent : si
la plupart des patients diagnostiqués comme
schizophrènes le sont toujours au bout de 10 ans, il y
existe des évolutions. Certains ne le sont plus à un
moment donné, et le redeviennent ensuite. Ainsi, la
question se pose : soit les critères diagnostiques sont
non-valides, soit c’est l’évaluation qui n’est pas valide.
Pour l’instant, il n’existe pas de critères prédictifs
cliniques de la réponse au traitement qui permettraient
d’orienter les décisions. Ce qu’il manque aujourd’hui
en psychiatrie, a ajouté le Dr Meary, ce sont des
marqueurs de validité externe. Trois approches ont été
mises en place pour tenter d’identifier des
biomarqueurs qui permettraient de classer les patients
de manière plus objective, et éventuellement de
prédire leur évolution. Une de ces approches concerne
les phénotypes intermédiaires, qui permettraient de
regrouper les patients en fonction de leur trouble
cognitif et non de la caractérisation syndromique. Les
marqueurs génétiques sont les marqueurs biologiques
pour lesquels la recherche a le plus avancé. Cependant,
le modèle qui apparaît étant celui de l’interaction de
plusieurs centaines de gènes dans une pathologie, il
Dr Alexandre Meary