difficultés de concentration,
d’asthénie, d’anxiété qui aug-
mente le potentiel suicidaire. Il
s’agit d’un changement net du
comportement par rapport à
l’état antérieur, avec un impact
socioprofessionnel et familial.
Pour répondre aux critiques des
sociologues à propos de pres-
criptions abusives des antidé-
presseurs pour des difficultés
existentielles, le Pr M. Ferreri a
rappelé qu’il existe une différence
entre les personnes tristes à cause
d’une crise ou d’un deuil (qui res-
tent toutefois réactives à l’envi-
ronnement et peuvent par mo-
ment s’éloigner du deuil) et les
déprimés qui présentent une in-
filtration totale de la personnalité
par un défaut de mobilisation des
affects positifs.
Tristesse
ou dépression ?
Pour le médecin généraliste
ayant accès à l’histoire du patient
et de la famille, la difficulté dia-
gnostique apparaît lorsque les
troubles somatiques, les troubles
anxieux ou les troubles du com-
portement sont au premier plan.
Des troubles du caractère sont
marqués par une irritabilité, une
conduite d’alcoolisation récente,
des troubles d’allure névrotique
avec phénomènes phobiques ou
obsessionnels. Il est important
que le médecin reste en contact
avec l’entourage du malade.
L’hospitalisation doit être envi-
sagée en cas d’idées envahis-
santes de mort et de suicide,
d’une symptomatologie délirante
ou d’un alcoolisme intense. Le
recours au psychiatre se pose
devant certaines formes de dé-
pression qui ont résisté à un
traitement médicamenteux bien
conduit : on retrouve souvent,
dans ce cas, les troubles de la
personnalité ou la persistance
d’événements qui sont facteurs
de risque de la dépression. La
psychothérapie de soutien, ana-
lytique ou cognitivo-comporte-
mentale doit toujours être pro-
posée. Néanmoins, sa mise en
route dépend aussi du patient,
de son désir d’engagement et de
sa capacité de verbalisation et
d’élaboration.
Les personnes âgées
Le vécu dépressif des patients
âgés est souvent banalisé (“il est
normal d’être déprimé quand on
est vieux”) et mis sur le compte
de la vieillesse, ce qui ne fait
qu’aggraver leur repli sur soi et
leur perte du goût d’entre-
prendre. C’est pourquoi une ap-
proche pharmacologique doit
être accompagnée d’un suivi
psychosocial. En première in-
tention sont recommandés les
antidépresseurs de la nouvelle
génération, tels que les inhibi-
teurs de recapture de la séroto-
nine, qui offrent une sécurité
d’emploi et une rémission de
l’épisode dépressif dans près de
70 % des cas. Les antidépres-
seurs tricycliques ayant un
risque d’effets indésirables di-
gestifs, ophtalmologiques ou
cardiaques sont réservés aux dé-
pressions sévères. Quant aux sis-
mothérapies proposées pour des
dépressions mélancoliques ou
délirantes avec une menace du
pronostic vital, elles sont sujettes
à des controverses.
Rappelons que la dépression est
une pathologie fréquemment
rencontrée en institution géria-
trique, avec une prévalence al-
lant de 20 à 40 %, souvent sous
des formes anxieuses plus ou
moins bruyantes ou, à l’inverse,
anhédoniques, insidieuses et
évoluant à bas bruit. C’est dire
qu’il ne faut pas perdre de vue
que l’isolement social, la perte
des proches, l’isolement senso-
riel constituent autant de fac-
teurs pouvant favoriser l’instal-
lation d’un état dépressif chez les
sujets âgés.
Ludmila Couturier
MEDEC 2001
10
Anxiété et dépression
Professions Santé Infirmier Infirmière - No26 - mai 2001
Téléthon 2000
522 404 935 francs, c’est le
montant global des dons re-
cueillis par le Téléthon 2000.
Ce qui représente une concréti-
sation de 104 % de la promesse
affichée au terme des 30 heures
d’émission sur France 2.
L’AFM donne rendez-vous les
7et 8 décembre 2001 pour le
prochain Téléthon.
Formation continue
L’université Paris-XIII de la fa-
culté de médecine, à Bobigny,
propose une formation validée
par un diplôme d’université :
“Personnes malades et handi-
capées : éthique et déontologie
dans les pratiques de soins,
d’éducation spécialisée, de ré-
éducation et de formation
professionnelle”.
Les cours débutent avec l’année
calendaire. Ils ont lieu un mer-
credi sur deux, chaque mois,
les deux semestres étant séparés
par les congés universitaires.
Dossier d’inscription au bu-
reau de l’IUP, rue de la
Convention, 93017 Bobigny.
Tél : 01 43 11 27 13
ou 02 38 94 53 07.
Formation qualité
Afnor Formation Conseil for-
me chaque année plus de
10 000 stagiaires inter- et in-
tra-entreprises au manage-
ment, à la qualité et certifica-
tion 9000. Aujourd’hui, sont
élaborés des stages de forma-
tion destinés à tous les acteurs
du domaine de la santé, dont
les infirmiers. Parmi les stages :
“Assurance de la qualité en sté-
rilisation des dispositifs médi-
caux dans les établisssements
de santé” ; “Conduire son pro-
jet d’accréditation dans un éta-
blissement de soins”.
Renseignements :
01 42 91 55 22.
E-mail : info.formation@afnor.fr