Année 2014 – 2015
BATY Camille (Besançon)
Influence du sexe et du temps de présence de l'adulte sur le langage adressé à l'enfant dans
des familles hétéro et homo-parentales.
Dirigé par : KERN Sophie, Chercheuse
Résumé : Inscrit dans une perspective « interactionniste » de l'acquisition du langage, ce mémoire de recherche a tenté de
mesurer l'impact du sexe, mais aussi du temps de présence des parents, sur le langage adressé à l'enfant. Dans cette
optique, nous avons filmé 8 familles hétéro- parentales et 8 familles homo-parentales, de langue maternelle française, à leur
domicile, pendant une situation de jeu libre avec leurs enfants tout-venants âgés de 2 à 3 ans 2 mois. Les corpus d'une durée
de 10 minutes ainsi recueillis, ont été transcrits puis étudiés en analysant différents aspects formels : le lexique, la syntaxe et
la pragmatique mais également plusieurs stratégies d'étayage linguistique telles que les hétéro et auto-répétitions, les
questions, les hétéro et auto-reformulations, les demandes de confirmation et les requêtes en dénomination. Les résultats
obtenus à l'issue de l'expérimentation ont révélé que, dans la situation non-généralisable de notre étude, le sexe des
parents et leur temps de présence avec l'enfant, n'avaient pas d'influence significative sur les caractéristiques formelles du
langage qu'ils lui adressent. Parallèlement à cela, les parents qui passent plus de temps avec l'enfant, ont eu
significativement plus recours aux hétéro- reformulations, par rapport aux parents qui en passent moins. En outre, le groupe
des pères a produit significativement davantage de demandes de confirmation comparé au groupe des mères. Pour autant,
les résultats concernant ces deux seules stratégies d'étayage linguistique, ne permettent pas de conclure à un langage
significativement mieux adapté au niveau de développement linguistique de l'enfant dans ces familles, selon le sexe du
parent ou son temps de présence avec lui.
BAUDIS Marion, ROUX Joséphine (Montpellier)
Corrélation entre le niveau en morphosyntaxe et les capacités de planification chez les
enfants avec un trouble spécifique du langage oral.
Dirigé par : CADILHAC Claire, Orthophoniste, Chargée d’enseignement à l'Université
Résumé : Pour une prise en charge adaptée, l’orthophoniste doit comprendre le fonctionnement cognitif global. Ce travail a
pour objectif d’établir des liens entre le langage et les fonctions exécutives et, plus particulièrement, entre la morphosyntaxe
et les capacités de planification chez les enfants avec un trouble spécifique du langage oral (TSDLO). En effet, selon la
littérature, les enfants avec un TSDLO, en plus de leurs déficits morphosyntaxiques montrent des compétences exécutives
affaiblies. Pour notre étude, nous avons donc sélectionné un échantillon de 31 enfants entre 7 et 10 ans présentant un
TSDLO. Nous avons évalué leur niveau morphosyntaxique, en production et en expression à l’aide de tests étalonnées
(ECOSSE et ELO). Nous avons aménagé des épreuves existantes pour mesurer leurs capacités de planification (Tour de
Londres et Test de recherche des clés) et leur attention visuelle (test des cloches). Nous avons, de plus, fait passer un
questionnaire (BRIEF) pour mesurer leur fonctionnement exécutif global au quotidien. Nos résultats ne nous permettent pas
d’affirmer qu’il existe un lien entre morphosyntaxe et fonctionnement exécutif global (coefficients de corrélation faibles).
Cependant, nous avons mis en évidence une corrélation non-négligeable entre morphosyntaxe et planification. Les supports
théoriques étant cohérents avec ce résultat, nous validons l’hypothèse que chez les enfants avec un TSDLO, plus le déficit
morphosyntaxique est sévère, plus il y a de troubles de la planification. D’autres études permettraient de repréciser ce lien et
d’envisager une rééducation orthophonique de la morphosyntaxe portant sur l’utilisation de la planification.