Pays de Bourdeaux
Au premier plan, ce sont les champs et les arbres isolés (tilleuls, notamment, mais aussi peupliers et noyers) qui dominent, suivis des
pentes boisées des collines puis des monts élevés et de leurs marnes et falaises calcaires qui font les limites de l’unité paysagère
comme du regard.
Les lignes des rivières (le Roubion et ses nombreux affluents) sont bien visibles, avec leur ripisylve, et toujours longées de routes,
nombreuses, plus ou moins importantes et se transformant très fréquemment en sentiers forestiers ou de randonnée. Le Roubion
prend sa source au-dessus de Bouvières, non loin du col de la Sausse, et traverse le pays de Bourdeaux jusqu’au nord-ouest, où il
s’élargit considérablement après Sovaris.
4 - Qualification
Le pays de Bourdeaux est principalement agricole et touristique.
L’agriculture est vivante, orientée vers la production de volailles élevées en plein air et du fameux Picodon (fromage de chèvre AOC).
C’est elle qui entretient le paysage des fonds de vallées, présente dès que le relief le permet, jusqu’aux pentes lorsqu’elles sont
douces. Les parcelles s’agrandissent vers le Nord-ouest, plus urbanisé. Une agriculture présente sans être prégnante, mais qui
favorise la pérennité des paysages.
Encouragée par l’Office de tourisme, qui promeut l’accueil à la ferme, l’agriculture favorise également un tourisme rural de qualité. Il
fait se côtoyer des gîtes luxueux installés dans d’anciens châteaux protestants, des campings proposant des bungalows et des
terrains pour l’accueil des camping-cars. Un tourisme vert, campagnard, et sportif : la région est constellée d’itinéraires de randonnée
pédestre, mais aussi équestres, ainsi que, vers Saou, de voies d’escalade renommées.
Parmi les paysages remarquables, dont le tourisme profite, notons la vision du Synclinal de Saou (hors unité paysagère) et sa forêt,
ainsi qu’un point de vue exceptionnel au col de la Chaudière vers le Vercors.
5 - Transformation
Le pays de Bourdeaux semble plutôt stable et bénéficie des transformations liées au tourisme, avec une rénovation du bâti qui
respecte la tradition : tuiles canal, murs de pierre… Même l’habitat nouveau semble se plier à ses exigences. Mais le tourisme
favorise également des aménagements moins respectueux du paysage qui procède à des terrassements brutaux pour les mobil
homes notamment qui viennent contredire les lignes arrondies du relief.
La partie Est du pays de Bourdeaux semble souffrir d’une déprise agricole, qui se traduit par l’avance de la forêt sur les pentes quand
elles ne sont plus cultivées ou la présence de maisons abandonnées, en rase campagne ou dans les villages, comme à Bouvières.
6 - Objectif de qualité paysagère
Dans les plaines, il conviendrait de préférer les champs aux terrains à bâtir et de favoriser la rénovation du bâti traditionnel plutôt que
la construction de bâtiments modernes en plaine et fonds de vallée (agricoles, notamment). L’habitat nouveau gagnerait à suivre
l’implantation traditionnelle, respectueuse des paysages, notamment à l’Ouest.
Une aide au maintien de l’agriculture paysanne ou au tourisme rural permettrait de contre balancer une déprise agricole qui, si elle
n’est pas encore prégnante, risque de s’intensifier. Cela pérenniserait l’activité plutôt que de la laisser aux mains d’un habitat
secondaire, certes de qualité, mais dont la présence n’est pas assurée en permanence.
DREAL Rhône-Alpes - page 2/2