PREFECTURE DE LA REUNION ARRETE n° 747 du 11 mars 2009 modifiant le plan de secours spécialisé volcan « Piton de la Fournaise » approuvé par arrêté préfectoral n° 2740 du 7 octobre 2005 LE PREFET DE LA REUNION VU la loi n°82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions ; VU la loi n°2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile ; VU le décret n°90-269 du 21 mars 1990 relatif à l’Institut de Physique du Globe de Paris ; VU le décret n°2004-374 du 29 avril 2004 modifié relatif aux pouvoirs des préfets, à l’organisation et à l’action des services de l’État dans les régions et départements ; VU l’arrêté préfectoral n° 2740 du 7 octobre 2005 portant approbation du plan de secours spécialisé volcan « Piton de la Fournaise » VU l’arrêté préfectoral n°2899 du 11 septembre 1992 portant interdiction d’accès dans le cratère Dolomieu ; VU les avis des directeurs et chefs des différents services concernés par la mise en œuvre du plan de secours spécialisé volcan « Piton de la Fournaise » ; Considérant l’effondrement du cratère Dolomieu lors de l’éruption exceptionnelle d’avril 2007 qui a modifié profondément la morphologie du site ; SUR PROPOSITION du sous-préfet, directeur du cabinet, ARRÊTE ARTICLE 1er – Les dispositions du chapitre III intitulé « L’alerte et les mesures d’urgence » du plan de secours spécialisé volcan « Piton de la Fournaise », objet de l’arrêté n° 2740 du 7 octobre 2005 sus visé, sont remplacées par celles annexées au présent arrêté. ARTICLE 2 - Le secrétaire général de la préfecture, le sous-préfet, directeur du cabinet, les souspréfets des arrondissements de Saint-Benoît et Saint-Pierre, le directeur de l’observatoire volcanologique, le colonel commandant la gendarmerie de la Réunion, le directeur régional de l’office national des forêts, le général commandant supérieur 1/7 des FAZSOI, le directeur régional de l’environnement, le directeur départemental des services d’incendie et de secours, le directeur du SAMU, le directeur départemental de l’équipement, le directeur du service de l’aviation civile de l’océan Indien, le directeur départemental et régional des affaires maritimes, les maires des communes concernées sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au recueil des actes administratifs de la préfecture du département de La Réunion. Le Préfet, PIERRE-HENRY MACCIONI 2/7 CHAPITRE III- L’alerte et les mesures d’urgence 1. Le schéma de diffusion de l’alerte L’observatoire volcanologique informe la préfecture (cadre d’astreinte de l’étatmajor de zone et de protection civile de l’océan Indien) en cas d’apparition de signes d’activité du Piton de la Fournaise et propose le déclenchement des niveaux d’alerte indiqués ci-dessous. La décision de déclencher les différents niveaux d’alertes prévus par le plan est de la seule compétence du préfet. OBSERVATOIRE VOLCANOLOGIQUE Alerte PRÉFET État-major de zone et de protection civile de l’océan Indien Informe - MAIRE DE SAINTE-ROSE - MAIRE DE SAINT-PHILIPPE - MAIRE DU TAMPON - MAIRE DE SAINT-JOSEPH - MAIRE DE LA PLAINE DES PALMISTES - CIREST et CC SUD - OBSERVATOIRE VOLCANOLOGIQUE - GITE DU VOLCAN - MAISON DU VOLCAN Alerte - SOUS-PREFET ST-PIERRE - SOUS-PREFET ST-BENOIT - SOUS-PREFET PERMANENCE - ONF - GENDARMERIE (COG) - SDIS (CODIS) - DDE - AVIATION CIVILE - SAMU - FAZSOI - MEDIAS - COGIC 2. Les différents niveaux d’alerte - DRDAM - CROSS 3/7 Le dispositif d’alerte distingue une phase de vigilance, une alerte 1 et trois types d’alertes principales dites ALERTES 2. - la phase de vigilance volcanique : Avant-propos : Il convient de souligner qu’une éruption peut survenir sans signes précurseurs de moyen terme, quasiment sans prévenir. A l’inverse, malgré des signes précurseurs tangibles d’activité volcanique, une éruption peut ne pas se produire (ex : la forte crise sismique du 6 novembre 2003, accompagnée de déformations, n’a pas été suivie d’une éruption). Cela étant rappelé, la phase de vigilance n’en demeure pas moins indispensable. Cette phase traduit en effet une situation d’activité sous le massif de la Fournaise ou éventuellement une activité hors enclos : activité sismique (séismes) et déformations (gonflements) du volcan sont ainsi détectées par le réseau de surveillance de l’observatoire, pouvant conduire à une éruption possible à court ou moyen terme (quelques jours à plusieurs semaines). Comme rappelé ci-dessus, cette activité peut très bien ne pas être suivie d’une phase éruptive. La phase de vigilance a pour objectif de mettre en garde les services mentionnés supra qui seraient amenés à intervenir en cas d’éruption. - L’alerte 1 : éruption probable ou imminente : Le réseau de surveillance de l’observatoire volcanologique détecte les signes d’une crise sismique (intensification de la sismicité, les séismes sont nombreux et en intensité croissante) qui selon toute probabilité se traduira par la formation d’une fissure éruptive (sortie de lave) dans les heures qui suivent. Le déclenchement de ce niveau d’alerte a pour effet principal d’interdire l'accès du public à la partie haute de l'enclos du Piton de la Fournaise, que ce soit depuis le sentier du Pas de Bellecombe ou depuis tout autre sentier et de faire procéder à l’évacuation des randonneurs qui se trouveraient sur le site. La mesure d’interdiction et d’évacuation peut porter sur une étendue géographique plus large si les signes précurseurs laissent craindre un danger plus étendu. L’interdiction concerne également le poser d’hélicoptère dans la zone du volcan. Dans de rares cas, l’éruption peut ne pas se produire. La levée de l’alerte 1 : éruption imminente peut alors être décidée pour revenir au niveau de vigilance volcanique. 4/7 - l’alerte 2 : éruption en cours : Trois situations sont à prendre ici en considération : - Alerte 2-1 : l’éruption a lieu dans le cratère Dolomieu, la lave s’écoule en son sein, sans menace externe. - Alerte 2-2 : l’éruption se situe et est confinée dans l’enclos. Elle ne présente pas de menace directe pour la sécurité des personnes et des biens. - Alerte 2-3 : L’éruption se situe dans l’enclos ou hors enclos. Elle présente une réelle menace pour la sécurité des personnes et des biens (coupure de la route nationale, invasion des zones habitées). En cas d’éruption présentant une réelle menace, l’action des services devra être adaptée en fonction de chaque situation rencontrée. Par ailleurs, en cours d’éruption, des alertes spécifiques peuvent être déclenchées en fonction de l’apparition de dangers particuliers liés à l’activité volcanique (émission importante de cendres, de gaz ou de cheveux de Pelé) pouvant concerner une zone géographique plus ou moins étendue. Ces alertes spécifiques font l’objet d’une information la plus rapide et la plus complète possible aux médias par communiqués de presse précisant la nature de la menace et les recommandations émises. 3. Les mesures d’urgence Les mesures qui s’attachent aux différents niveaux d’alerte dépendent à la fois de la problématique à traiter (sécurité des personnes, circulation et gestion d’un grand rassemblement de personnes) et de l’évolution de la situation constatée sur le terrain. - lors du déclenchement de la vigilance : à ce stade il n’y a pas de mesures spécifiques mises en œuvre. L’observatoire informe régulièrement la préfecture de l’évolution de l’activité volcanique. Les services concernés sont informés du passage en vigilance volcanique par un message d’alerte et un communiqué est diffusé aux médias (voir modèles en annexe). - lors du passage en alerte 1 : éruption probable ou imminente : Comme on ne peut présager du lieu de l’éruption, le passage en alerte 1 (éruption probable ou imminente) entraîne la fermeture de l'accès du public à la partie haute de l'enclos du Piton de la Fournaise, que ce soit depuis le sentier du Pas de Bellecombe ou depuis tout autre sentier (voir figure 4), l’évacuation des personnes éventuellement présentes dans l’enclos ainsi que l’interdiction de tout poser d’hélicoptères dans la zone du volcan (voir figure 5). Les services concernés sont informés du passage en alerte 1 : éruption imminente par un message d’alerte et un communiqué est diffusé aux médias (voir modèles en annexe). Des panneaux d’information sont mis en place par l’ONF. 5/7 L’interdiction d’accès à l’enclos ne s’applique pas au personnel de l’observatoire volcanologique et aux agents de l’office national des forêts, titulaires d’une carte permanente d’accès à l’enclos lors des éruptions, et aux personnels des services de secours et de la gendarmerie. Dès le déclenchement de l’alerte 1 : éruption probable ou imminente, une réunion inter-services peut être organisée à la préfecture pour établir un point de situation destiné à l’information des services concernés et préparer l’organisation de la gestion de l’événement. - lors du passage en alerte 2 : éruption en cours : a. Si l’éruption se produit dans le cratère Dolomieu (alerte 2-1), sans menace à l’extérieur, l’enclos peut être ouvert au public et l’interdiction du poser d’hélicoptère peut être limitée aux seuls abords du cratère Dolomieu. b. Si l’éruption est du niveau d’alerte 2-2 (l’éruption se produit dans l’enclos et elle ne constitue pas une menace), aucune mesure particulière n’est immédiatement mise en œuvre (l’accès à l’enclos et le poser d’hélicoptère sont en effet déjà interdits lors de la phase d’alerte 1 : éruption imminente). c. Si l’éruption est du niveau d’alerte 2-3 (elle présente une réelle menace pour la sécurité des personnes et des biens), le maire ou le préfet ordonne, le cas échéant, l’évacuation des personnes menacées (les communes de Sainte-Rose et de Saint-Philippe sont particulièrement concernées). Le cas échéant, des mesures d’interdiction ou de restriction de survol de la zone d’éruption peuvent être prises en raison du risque d’une éruption phréatique (phénomène explosif avec projection de roches et de cendres), lorsque les projections de magma liées à une éruption sont particulièrement hautes ou bien en cas de nuage dense de cendres volcaniques et ce quel que soit le type d’alerte. Les services concernés sont informés du passage en alerte 2 (éruption en cours) par un message d’alerte et un communiqué est diffusé aux médias (voir modèles en annexe). Le message et le communiqué précisent s’il s’agit d’une alerte 2-1, d’une alerte 2-2 ou d’une alerte 2-3. Dès lors que l’éruption présente une menace directe pour la sécurité des personnes et des biens, le centre opérationnel de la préfecture est activé et un ou plusieurs PC opérationnels sont activés au plus près des lieux de l’événement. - lorsque l’éruption est terminée, les mesures prises pour assurer la sécurité des personnes (interdiction d’accès aux secteurs présentant des dangers par exemple) peuvent être maintenues. C’est notamment le cas 6/7 lorsque les coulées de lave atteignent la RN2 et l’océan (coulées de laves chaudes, effondrement de tunnels de lave). La diffusion de recommandations ou de consignes particulières pourra être décidée en raison des dangers qui subsistent. » 4. La gestion de la circulation et des grands rassemblements Des mesures de gestion de la circulation et des grands rassemblements sont nécessaires, notamment lorsque l’éruption est visible depuis le Pas de Bellecombe et lorsque une ou plusieurs coulées coupent la RN2. Ces mesures font l’objet d’un chapitre particulier. 5. Les mesures d’information du public et des médias Lors du déclenchement d’un niveau d’alerte, un communiqué est systématiquement transmis aux médias aux fins d’information de la population. Selon l’évolution de l’activité volcanique, des communiqués complémentaires faisant le point de la situation sont régulièrement transmis aux médias. Un point accueil des médias à la préfecture, sous l’autorité du directeur du cabinet, peut être décidé afin de permettre à la presse d’être rapidement informée des mesures prises par les autorités en fonction des circonstances. 6. L’évacuation des populations menacées En fonction des circonstances et lorsque les populations vivant dans la zone du volcan sont potentiellement exposées aux coulées de lave, une mesure d’évacuation de ces populations peut être décidée par le préfet sur proposition du sous-préfet, responsable du PC opérationnel au plus près de l’évènement. Ce point fait l’objet d’une annexe particulière de ce plan de secours. 7/7