Surface approx. (cm²) : 5728
Les grains d'iode, au nombre d'environ 70,
cessent d'irradier dans un délai de quatre a six mois
qui ne survient néanmoins que
dans 3 % à 4 % des cas. Quant à
l'impuissance, autre effet indé-
sirable courant de la radiothéra-
pie, elle est rarement complète
et répond bien aux médicaments
traitant la dysfonction érectile.
Le principal effet secondaire de
la curiethérapie reste la toxicité
urinaire, avec des signes d'irrita-
tion qui s'atténuent pour dispa-
raître en général en 6 à 12 mois.
L'Institut Curie a été le premier
centre français, en 1998, à adop-
ter la technique pour les cancers
de la prostate. Très vite, elle s'est
imposée comme une alternative
à la prostatectomie totale et à la
radiothérapie externe. D'abord
pour les cancers localisés à faible
risque, puis, de plus en plus, pour
ceux à risque intermédiaire. C'est
ainsi que, chaque année, l'unité
de curiethérapie réalise plus de
200 implantations. Une méthode
qui a fait ses preuves, le taux de
survie à 10 ans étant supérieur
à
90%.
Parfois contre-indiquée en
raison des effets secondaires
L'opération s'effectue sous anes-
thésie générale. Une échogra-
phie endorectale permet de
visualiser le volume de la pros-
tate, de planifier la disposition
des implants et d'en contrôler la
mise en place. Les grains d'iode
125, d'une longueur de 4 mil-
limètres pour un diamètre de
0,8 millimètre, sont introduits
dans des aiguilles creuses qui
traversent le périnée jusqu'à la
prostate, où ils sont déposés un
à un selon un positionnement
très précis. Il faut d'abord « tra-
cer le contour de la prostate en ins-
tallant les implants à intervalles
régulier, puis les répartir de façon à
quadriller tout l'organe », détaille
le Pr Gosset. Au total, environ
70 grains d'iode sont injectés
dans la prostate. Ils sont défini-
tivement laissés sur place. On
estime que l'irradiation cesse
totalement dans un délai de 4 à 6
mois. Limplantation des grains,
qui dure environ 90 minutes,
nécessite, en général, deux jours
d'hospitalisation.
Si la tumeur n'est pas trop éten-
due, la curiethérapie peut être
utilisée comme traitement foca-
lisé. Dans ce cas, « un nombre
réduit d'implants est concentré sur
environ un tiers du volume total
de la prostate », précise le Pr
Gosset. Mais elle ne s'adresse
pas aux patients dont le cancer
s'est étendu au-delà des limites
de la prostate. De plus, il faut
que la taille de cet organe ne
soit pas trop importante (infé-
rieure à SO centimètres cubes).
En présence d'une obstruction
urinaire ou d'une irritation
sévère, la technique peut être
contre-indiquée en raison de
ses effets secondaires. •
Hugo Jalinière
D
+ NUMÉRIQUE
Retrouvez une interview
du Pr Jean-Marc Gosset
sur le site de Sciences et
Avenir
http://bit.ly/ldrSrKz
'arole d'expert
PR GUY VALLANCIEN, INSTITUT MUTUALISTE MONTSOURIS (PARIS)
"* * '• « Le dépistage individuel dès SO ans est logique »
« La controverse sur la
pertinence du dépistage
précoce est toujours en
cours. Maîs c'est un faux debat. Car on sait
qu'en prenant un cancer de la prostate a
temps, la mortalite diminue de 33 %. Ce
dépistage comprend un toucher rectal et
la mesure du taux d'antigène prostatique
spécifique (PSA) dans le sang. Certes,
un seul examen n'est pas toujours fiable.
Maîs en réalisant plusieurs dosages
successifs, on peut détecter un éventuel
accroissement des valeurs du PSA.
Conséquence majeure de ce diagnostic
précoce : l'utilisation de thérapies focales,
qui ne ciblent que la zone malade. Et
représentent donc une alternative aux
traitements plus agressifs (prostatectomie,
radiothérapie), avec moins d'effets
indésirables. Le dépistage individuel des
SO ans est donc logique. » • H. J.