La pesanteur des graines augmentant à mesure que la force d

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A LA SURFACE DU GLOBE.
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La pesanteur des graines augmentant à mesure que la force d'adhérence qui
les fixe au pédicule diminue, les fait détacher avec plus de facilité et aide par
cela même à leur dispersion. De même les graines armées de spinules, de crochets ou munies de calices épineux, comme YHedysarum spinosissimum,
XAlyssum cyclodonleurn, YAslragalus cruciatus et plusieurs espèces de Galium, entre
autres YAparine, ont singulièrement favorisé leur dissémination. Aussi ce caillelait est-il maintenant répandu dans joutes les régions tempérées; il est même
arrivé en Afrique, particulièrement aux îles Canaries et à Ténériffe. Il a pénétré
depuis peu dans les deux Amériques, où il s'est grandement étendu.
Une espèce du même genre, le Galium parisiense, s'est également disséminé,
par suite de son organisation, dans toutes les régions tempérées, ainsi que dans
les îles de l'Europe jusqu'au 54-° degré de latitude boréale. On retrouve encore
ce Galium avec le précédent, aux îles Canaries et à Ténériffe.
Les graines sont loin d'être les seuls moyens de propagation des végétaux;
les cayeux, les racines et jusqu'à un certain point les feuilles elles-mêmes, ont
également ce pouvoir. Ces parties essentiellement légères, ainsi que la plupart de
semences, sont souvent entraînées au loin : elles transportent de cette manière
des espèces végétales hors des régions où elles avaient été primitivement fixées.
Le courant immense (gulph slream des Anglais) qui inonde les côtes de l'océan
Atlantique, emporte souvent des graines, des cayeux et des racines des plantes
des Antilles jusqu'en Suède, en Ecosse, de là aux îles Canaries et en Afrique.
Ce courant les distribue ainsi dans des contrées étrangères aux régions où elles
avaient pris naissance.
Les trombes et les vents concourent au même but; les côtes de la Bretagne
en offrent des exemples remarquables. Exposés aux vents du sud-ouest, les arbres
qui croissent sur leurs rivages sont couverts de nombreux lichens qui n'appartiennent pas à la flore de la France. De ce nombre sont le Siricta crocala de
SCHREBER et le Physcia flave.sccns, qui jusqu'à présent n'ont été rencontrés qu'à
la Jamaïque, leur patrie primitive.
Les vents paraissent également avoir entraîné sur les côtes de l'Egypte et de
la Barbarie, des plantes propres aux rivages maritimes du midi de la France. De
ce nombre est la Passerina hirsula, plante lignense de la famille des thymelées.
Il en est de même de la Frankenia puherulenla^ q u i , d'Europe, s'est étendue
jusqu'en Sibérie, dans la Tauride et toute l'Asie mineure; enfin, à ce qu'il paraît,
dans la Nouvelle-Hollande. On peut en dire de même d'une autre espèce, la
Frankenia intermedia,
originaire de l'Europe méridionale : elle n'en est pas
moins commune dans l'Afrique boréale.
L'élasticité de certaines graines a été pour plusieurs espèces une cause de dissémination, surtout lorsque ces graines présentent en même temps une forme
ovalaire. Les Impatiens noli langere et Momordica elaterium, ainsi qu'un grand
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