Les réseaux électriques et téléphoniques, non enterrés, sont exposés aux vents cycloniques.
Les réseaux d’approvisionnement en eau ont des tronçons en zones inondables et de
glissements de terrains. Les câbles et adductions sous-marins, notamment ceux qui
approvisionnent les petites îles, sont particulièrement vulnérables aux houles cycloniques.
Enfin, l’environnement naturel, source de revenus directs et indirects du tourisme vert (Parc
National de la Guadeloupe et Régional de la Martinique…) est très exposé aussi bien aux
dangers des vents cycloniques qu’à ceux générés par leurs pluies intenses (dégradations
opérées par les vents d’ouragans sur les écosystèmes naturels, destructions durables des voies
d’accès aux sites à intérêt éco touristique…). Cet environnement naturel est une richesse
patrimoniale par la valorisation potentielle de sa biodiversité. Une trop forte fréquence de
vents cycloniques pourrait en éroder une partie de la complexité, la modifier durablement,
voire de façon irréversible. Les fonds marins et les écosystèmes littoraux procèdent eux aussi
de cette même fragilité, tant aux vents qu’aux manifestations marines des cyclones (houles,
ondes et marées de tempêtes).
Les incertitudes climatiques :
Le réchauffement global, considéré comme effectif par une bonne partie de la communauté
scientifique internationale et confirmé par le GIEC, a des incidences observées. Il en résulte
un grand nombre d’incidences probables, extrêmement diverses et complexes aux échelles
régionales, a fortiori locales. Néanmoins, à l’heure actuelle, on est encore très loin d’en
connaître les effets réels, et de pouvoir en prédire les conséquences à courts, moyens et longs
termes. Et à ce niveau, les avis des experts sont très contrastés, voire, dans certains cas
radicalement opposés, ce qui corrobore bien les incertitudes dans lesquelles on se trouve
aujourd’hui.
Dans le bassin caribéen, et plus spécifiquement à l’échelle des îles, c’est-à-dire celle à
laquelle se font les prises de décision et la gestion des crises cycloniques, est-on aujourd’hui
en mesure d’affirmer que le réchauffement global a une incidence sur les occurrences
cycloniques et sur leur intensité ? Peut-on prédire les échéances d’une probable péjoration de
la situation climatique? Peut-on estimer les espaces potentiellement affectés par
l’exhaussement du niveau de la mer ?
Problématique :
Face aux constats faits précédemment, et aux incertitudes qui caractérisent l’avenir
climatique, on est amené à poser les questions suivantes :
- Quelles tendances climatiques peut-on prédire pour l’avenir de ces îles ? Quelles hypothèses
peut-on formuler en terme de fréquence et d’intensités cyclonique à venir, allant des plus
pessimistes aux plus optimistes ?
- Quels scenarii adopter pour envisager les capacités de réponse ?
- Dans l’hypothèse d’une péjoration des conditions climatiques à venir, alors que les aléas
climatiques risquent d’être plus contraignants et redoutables qu’à l’heure actuelle, et ne serait-
ce que par principe de précaution, comment protéger les populations des îles vulnérables ?
Comment sauvegarder leurs activités ou au moins maintenir les niveaux de vie actuels, voire
les améliorer? Ce défi qui procède du développement durable peut-il être relevé et par quels
moyens ?