Synthèse des discussions – Apprentissage collaboratif
L’approche pédagogique utilisée a favorisé la signifiance de la situation.
Cette situation illustre les tensions que fait peser un enjeu de compréhension versus un
enjeu de performance sur le système didactique. Dans les faits, l’enseignante semble aux
prises avec un dilemme. D’un côté, le contrat implicite avec les étudiants à l’effet que ce
qui est important (et ce qui est évalué) c’est de pouvoir réaliser correctement les tâches
mathématiques : dans ce cas, appliquer des formules. D’un autre côté, l’enseignante juge
que l’application de formules ne permet pas de construire adéquatement le concept
mathématique qui sous-tend la formule ni d’évaluer la compréhension des étudiants.
Or, même dans un nouveau contexte d’apprentissage par groupe expert, les
étudiants se collent au contrat établi et mettent l’accent sur la réalisation de la partie de la
tâche qui concerne l’application de la formule. Ainsi, lorsque confrontés à un nouveau
contexte d’application du même concept, ils éprouvent de la difficulté, possiblement que
la question appelle un nouvel usage du concept; comprendre un concept implique en effet
en maîtriser différents usages dans différents contextes.
En ce sens, une piste pour amener les élèves à donner du sens aux tâches de
compréhension est d’installer en classe un contrat didactique où la compréhension est
aussi objet d’évaluation. (Voir texte citation de Caron et De Cotret) Le niveau de
compréhension attendu doit être explicité par l’enseignant car, pour un même concept, il
y a différents niveaux de compréhension.
Pour améliorer la compréhension des étudiants experts du sens de l’intégral, on
peut utiliser Geogebra 3D. Pour illustrer cette idée importante : le volume d’un solide de
révolution peut être modélisé par un empilement de disques de rayon variable et
d’épaisseur à infinitésimale. Cette même idée peut être aussi construite par l’utilisation
d’un matériel physique comme un styromousse.
La situation appelle un nouvel usage du calcul intégral qui déstabilise certains étudiants.
Dans cette situation, l’enseignant rompt le contrat didactique installé dans sa classe de
longue date. L’approche coopérative qu’elle a utilisée l’a amené à proposer aux élèves de
nouvelles tâches pour lesquelles ils ne sont pas habitués. L’enjeu de ces tâches constitue,
non pas l’application de règles, mais une compréhension de la modélisation du volume de
solide, d’aire ou de longueur de courbes à l’aide du calcul intégral (DeCotret, 2011). Ceci
peut expliquer que l’enseignante a été surprise que sa meilleure de classe ait été mise en
difficulté.
Pertinence des manipulations algébriques dans cette situation