AU QUOTIDIEN | MM28, 11.7.2016 | 87 Banque Migros Notre économie a maîtrisé avec brio le choc du franc fort. Le revers de la médaille? Notre monnaie est devenue encore plus attrayante. On a tout juste digéré le choc du franc fort de ces dernières années que les capitaux étrangers se déversent sur la Suisse, Brexit oblige! Le vote des Anglais ne constitue toutefois pas le seul motif pour lequel le franc continue de s’apprécier. Une autre raison est d’ordre interne: l’énorme force exportatrice de l’économie helvétique. En 2015, en dépit du franc fort, notre commerce extérieur a réalisé un excédent jamais atteint auparavant. Les marchandises exportées ont dépassé les importations de près de 37 milliards de francs (voir le graphique ci-contre). Il y a dix ans, cet excédent se montait seulement à 8 milliards de francs, alors que les exportateurs profitaient de conditions nettement plus favorables avec un cours de l’euro proche de 1,55 franc. Albert Steck est responsable d’analyse de marché et des produits à la Banque Migros. Ces chiffres montrent la capacité concurrentielle de notre économie sur les marchés globalisés. Les exportations s’appuient aujourd’hui sur des zones géographiquement toujours plus larges. Ainsi, la part des exportations des pays de l’Union européenne a passé de 63 à 43% ces dix dernières années, alors que celles de l’Asie augmentaient de 17 à 38%. Revers de la médaille consécutif à ce succès: ces excédents entraînent un volume accru de devises en direc- L’incroyable force exportatrice de la Suisse En 2015, en dépit du franc fort, le montant des exportations suisses a dépassé de 37 milliards celui des importations. en mio. CHF 40 000 35 000 30000 Balance du commerce extérieur 25 000 20 000 15 000 10 000 5000 0 00 Sources : AFD 01 02 03 04 05 06 tion de la Suisse. La pression sur le franc s’accentue en conséquence. Plus notre économie parvient à maîtriser les effets du franc fort, plus elle est pénalisée par une valorisation supplémentaire. Celle-ci touche surtout les branches qui ne peuvent éviter la pression sur les taux de change: l’industrie des machines et celles de matières plastiques. Idem pour le tourisme. En revanche, la branche pharmaceutique se montre robuste et exporte chaque année près de 70 milliards de francs de marchandises. 07 08 09 10 11 12 13 14 L’industrie a déjà suffisamment prouvé qu’elle pouvait s’accommoder d’une constante réévaluation du franc. La situation pourrait néanmoins se précariser en cas de turbulences, comme celles dues au Brexit qui ont généré de brusques changements de cours. Il appartient à la Banque nationale de les amortir en procédant à des achats de soutien. Pour bon nombre d’entreprises, il y va de leur existence. MM Actuellement sur le blog.banquemigros.ch: le Brexit va-t-il conduire à un nouveau choc du franc fort? Publicité «Pour surmonter une déception, le mouvement lent du Concerto pour clarinette en la majeur de Mozart m’aide énormément. Peut-être que vous aussi?» Un conseil de Daniel P., aveugle 15 Les personnes aveugles vous aident volontiers. Merci de les aider vous aussi. www.ucba.ch dons: compte 10-3122-5