logo-CEA Introduction f(v) Théorie Equations fluide Introduction à la physique des plasmas cours 5: théorie cinétique Landau e− Landau i S. Mazevet Laboratoire de Structure Electronique Département de Physiqu e Théorique et Appliquée Commissariat à l’Energie Atomique Bruyères-Le-Châtel, France Orsay, Octobre 2009 Orsay, Octobre 2009 p-1/45 Table of contents logo-CEA Introduction f(v) 1 Introduction 2 Fonctions de distribution 3 Equations de la théorie cinétique Théorie Equations fluide Equation fondamentale Interprétation Collisions Landau e− 4 Dérivation des équations fluides Premier moment Deuxième moment Landau i 5 Oscillations plasma et amortissement de Landau Dérivation Amortissement Landau: interprétation physique 6 Amortissement Landau ionique Fonction de dispersion plasma Relation de dispersion Ondes plasma Onde acoustique ionique Orsay, Octobre 2009 p-2/45 logo-CEA Introduction Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i La théorie fluide que nous avons utilisée jusqu’à présent est la description la plus simple d’un plasma Elle permet de décrire la majorité des phénomènes observés L’approximation fluide repose sur l’hypothése suivant laquelle les particules présentes dans le plasma sont à l’équilibre Les vitesses moyennes sont alors représentées par une distribution de Maxwell-Boltzman On peut donc parler de température T définie à partir de cette distribution Les élements du fluide possédent une vitesse moyenne u Dans la théorie fluide, les quantités dépendent de quatre variables, x, y, x, t Il faut que les conditions dans le plasma permettent un nombre suffisant de collisions pour que la distribution de Maxwell-Boltzman soit représentative: équilibre thermodynamique local Orsay, Octobre 2009 p-3/45 logo-CEA Introduction II Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Lorsque les conditions de densité et de température dans le plasma sont telles qu’il n’y a pas assez de collisions, on ne peut plus utiliser une distribution de Maxwell-Boltzman Ceci se produit lorsque la température est élevée ou la densité trés faible Il faut alors considérer directement la fonction de distribution des vitesses f (v) La description fluide ne distingue pas deux distributions non-Maxwellienne dont les intégrales sont égales La théorie cinétique consiste à appliquer directement les concepts de la physique statistique sur l’ensemble des particules representées par une fonction de distribution La théorie cinétique est plus élaborée que la théorie fluide On doit retrouver cette dernière dans la limite où la distribution des vitesses peut être représentée par une distribution de Maxwell-Boltzmann Orsay, Octobre 2009 p-4/45 logo-CEA Fonctions de distribution Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− La densité est une fonction de quatre variables n(r, t) Lorsque l’on considère la distribution des vitesses, nous avons 7 variables indépendentes: f = f (r, v, t) f = f (r, v, t) représente le nombre de particules par m3 à la position r au temps t avec des composantes de la vitesse comprisent entre vx et vx + dvx , vy et vy + dvy , vz et vz + dvz f (x, y, z, vx , vy , vz , t)dvx dvy dvz Landau i (1) L’intégrale de la fonction de distribution peut s’écrire de plusieurs facons Z ∞ Z ∞ Z ∞ n(r, t) = dvx dvy dvz f (r, v, t) (2) −∞ −∞ −∞ Z ∞ = f (r, v,t)d3 v (3) −∞ Z ∞ = f (r, v,t)dv (4) −∞ Orsay, Octobre 2009 p-5/45 logo-CEA Fonctions de distribution II Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i où dv n’est pas un vecteur mais un élément de volume dans l’espace des vitesses Si f est normalisée de facons à définir Z ∞ fˆ(r, v,t)dv = 1 (5) −∞ fˆ est une probabilité et f (r, v,t) = n(r, t)fˆ(r, v,t) (6) fˆ(r, v,t) est toujours une fonction à sept variables car la forme ainsi que la densité peuvent changer dans l’espace et le temps fˆ(r, v,t) s’exprime en (m/s)−3 f (r, v,t) s’exprime en s3 /m6 Orsay, Octobre 2009 p-6/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Une fonction de distribution importante est la distribution de Maxwell-Boltzmann 3/2 m 2 exp(−v 2 /vth ) fˆm = 2πkB T (7) avec v = (vx2 + vy2 + vz2 )1/2 et vth = (2kB T /m)1/2 En utilisant Z ∞ exp(−x2 )dx = √ π (8) −∞ on peut vérifier que Z ∞ fˆm dv = 1 (9) −∞ La distribution est normalisée Orsay, Octobre 2009 p-7/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Deux moyennes importantes, souvent calculées pour la distribution de M.B., la vitesse moyenne et l’ecart quadratique moyen permettant d’obtenir l’énergie cinétique (voir cours 1) La deuxième quantité (v¯2 )1/2 , l’écart quadratique moyen des vitesses s’obtient pour une dimension 1/2 Z ∞ v2 m v 2 exp − 2 dv (10) (v¯2 ) = 2πkB T vth −∞ 1/2 Z ∞ m 3 2 = vth y exp(−y 2 )dy (11) 2πk T B −∞ 1/2 Z ∞ m 3 = vth y 2 exp(−y 2 )dy (12) 2πkB T −∞ En intégrant par partie Z ∞ y 2 exp(−y 2 )dy = −∞ Z ∞ 1 1 [− yexp(−y 2 )]∞ − − exp(−y 2 )dy −∞ 2 2 −∞ 1√ = π (13) 2 Orsay, Octobre 2009 p-8/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes II Introduction f(v) Théorie L’écart quadratique moyen est alors Equations fluide (v¯2 ) Landau e− Landau i (v¯2 )1/2 m 2πkB T r kB T = m = 1/2 3 vth 1√ π 2 (14) (15) Ce résultat se généralise à trois dimensions en notant que la fonction de distribution des vitesses est symmétrique suivant vx , vy , vz . r 3kB T 1/2 ¯ 2 (v ) = (16) m Orsay, Octobre 2009 p-9/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes III Introduction f(v) Théorie La vitesse moyenne v̄ est définie comme Z ∞ v̄ = v fˆ(v)d3 v Equations fluide Landau e− Landau i (17) −∞ Comme fˆm est symmétrique suivant vx , vy , vz l’intégrale s’obtient en passant en coordonnées sphériques Z ∞ 3/2 2 v̄ = (m/2πkB T ) vexp(−v 2 /vth )4πv 2 dv (18) 0 Z ∞ 2 −3/2 4 = (πvth ) 4πvth [exp(−y 2 )]y 3 dy (19) 0 avec R∞ 0 [exp(−y 2 )]y 3 dy = 12 , la vitesse moyenne est r √ 2kB T v̄ = 2vth / π = 2 πm Orsay, Octobre 2009 (20) p-10/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes IV Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i La norme de la vitesse moyenne dans une direction a une moyenne différente que la composante dans une direction v¯x = 0 Z |v¯x | = |vx |fˆm (v)d3 v (21) Z ∞ Z ∞ −vy2 −v 2 m = ( )3/2 dvy exp( 2 ) dvz exp( 2 z ) 2πkB T vth vth −∞ −∞ Z ∞ 2 −v × 2vx exp( 2 x )dvx (22) vth 0 √ Les deux premières intégrales sont chacunes égales à πvth . 2 La dernière intégrale est égale à vth La norme de la vitesse moyenne dans une direction est donc |v¯x | = = 2 −3/2 4 (πvth ) πvth 1/2 2kB T −1/2 (π) vth = πm Orsay, Octobre 2009 (23) (24) p-11/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes V Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i En résumé, une fonction de type Maxwell-Boltzmann (Gaussienne) posséde les propriétés suivantes 1/2 3kB T (v¯2 )1/2 = (25) m 1/2 2kB T ¯ |v| = 2 (26) πm 1/2 2kB T |v¯x | = (27) πm v¯x = 0 (28) Pour une distribution symmétrique suivant les différentes composantes de v, on introduit souvent la fonction g(v) qui est fonction de la norme de v Z ∞ Z ∞ g(v)dv = f (v)d3 v (29) 0 −∞ Orsay, Octobre 2009 p-12/45 logo-CEA Maxwell-Boltzmann: moyennes VI Introduction f(v) Théorie Equations fluide Il est impossible de représenter la fonction f (r, v) à un temps donné t sauf si l’on réduit le nombre de dimensions Landau e− A une dimension, l’intersection de la surface avec les plans x = cste représente les fonctions de distribution des vitesses f (vx ) Landau i Les intersections avec les plans vx = cste représente le profile de densité des particules possédant une vitesse vx Si toutes les courbes f (vx ) ont la même forme, la variation du maximum représente la variation de densité La projection des courbes f = cste dans le plan x − vx donne la topographie de la fonction de distribution Orsay, Octobre 2009 p-13/45 logo-CEA Equation fondamentale Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i L’équation fondamentale devant être satisfaite par la fonction de distribution est l’équation de Boltzmann F ∂f ∂f ∂f + v.∇f + . = (30) ∂t m ∂v ∂t c F est la force agissant sur les particules (∂f /∂t)c est la variation temporelle de f due aux collisions ∇ représente le gradient dans l’espace (x, y, z) ∂/∂v représente le gradient dans l’espace des vitesses ∂ ∂ ∂ ∂ = x̂ + ŷ + ẑ ∂v ∂vx ∂vy ∂vz Orsay, Octobre 2009 (31) p-14/45 logo-CEA Equation Boltzman: interprétation Introduction f(v) Théorie Pour interpréter l’équation de Boltzmann, on pose la dépendence explicite de la fonction de distribution sur les sept variables de temps, d’espace et de vitesse Equations fluide Landau e− Landau i ∂f ∂f ∂x ∂f ∂y ∂f ∂z ∂f ∂vx ∂f ∂vy ∂f ∂vz df = + + + + + + dt ∂t ∂x ∂t ∂y ∂t ∂z ∂t ∂vx ∂t ∂vy ∂t ∂vz ∂t (32) Le premier terme représente la dépendence temporelle explicite de f Les trois termes suivants représentent v.∇f En utilisant la troisième loi de Newton m dv =F dt (33) on remarque que les trois termes suivants sont simplement (F/m).(∂f /∂v) Orsay, Octobre 2009 p-15/45 logo-CEA Equation Boltzman: interprétation II Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i La dérivée totale df /dt peut être interprétée comme la vitesse de changement de la fonction de distribution dans un repére se déplacant avec les particules (voir cours 3) La différence avec la théorie fluide se situe sur le fait que l’on doit maintenant considérer des déplacement dans l’espace à 6 dimensions (r, v) L’équation de Boltzmann montre que df /dt est nulle en l’absence de collisions Comme les forces s’exercant sur les particules ne dépendent que de r et v, la densité de particules dans un élément de l’espace des phases est conservée (elles sont soumises aux mêmes forces) Lorsqu’il y a des collisions, les particules diffusent et la densité dans l’espace des phases change au cours du temps Orsay, Octobre 2009 p-16/45 logo-CEA Equation de Vlasov Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Lorsque les collisions sont négligeables et que les forces sont E.M., l’équation de Boltzmann prend la forme suivante ∂f q ∂f + v.∇f + (E + v × B). =0 ∂t m ∂v (34) C’est ce que l’on appelle l’équation de Vlasov. A cause de sa simplicité c’est l’équation la plus utilisée dans la théorie cinétique Lorsque les collisions sont importantes il faut ajouter à l’équation de Vlasov la contribution de (∂f /∂t)coll représentant le changement local de la fonction de distribution Orsay, Octobre 2009 p-17/45 logo-CEA Equation de Vlasov: effet des collisions Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Lorsqu’il y a des collisions avec des atomes neutres on peut écrire ∂f fn − f = (35) ∂t c τ avec fn la fonction de distribution des atomes neutres et τ la fréquence de collisions Lorsque l’on considère des collisions Coulombiennes, une forme approximative du terme collisionnel est donnée par ∂f ∂ d < ∆v > 1 ∂2 d < ∆v∆v > =− . f + f ∂t c ∂v dt 2 ∂v∂v dt (36) Equation (36) est l’équation de Fokker-Planck ∂<∆v> représente le changement moyen de la vitesse moyenne ∂v d’une particule du plasma due aux collisions Coulombiennes d<δvδv> est le coefficient de diffusion des vitesses dt Orsay, Octobre 2009 p-18/45 logo-CEA Equation de Vlasov: effet des collisionsII Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i En considérant les collisions Coulombiennes entre les électrons et les ions, on peut exprimer l’équation de Fokker-Planck en fonction du logarithme Coulombien (considérant seulement les collisions à angles faibles) ni Z 2 e4 lnΛ d < ∆v =− v (37) dt 4π20 m2 v 3 ni Z 2 e4 lnΛ 2 < ∆v∆v > (Iv − v.v) =− dt 4π20 m2 v 3 avec I le tenseur unité L’équation de Fokker-Planck devient alors 2 ∂fe ni Z 2 e4 lnΛ ∂ Iv − vv ∂fe = . . ∂t c 4π20 m2 ∂v v3 ∂v (38) (39) Cette forme ne prend en compte que les collisions entre electrons et ions Une forme plus générale, prenant en compte les collisions e − e et e − i peut être dérivée Orsay, Octobre 2009 p-19/45 logo-CEA Equations fluides: premier moment Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Les équations fluides dérivées dans le cours 3 sont des moments de l’équation de Boltzman ∂f F ∂f ∂f + v.∇f + . = (40) ∂t m ∂v ∂t c R En intégrant dv et en considérant la force de Lorentz, l’équation de Boltzmann devient Z Z Z Z ∂f q ∂f ∂f dv + v.∇f dv + (E + v × B). dv = dv ∂t m ∂v ∂t c (41) Le premier terme devient Z Z ∂f ∂ ∂n dv = f dv = ∂t ∂t ∂t Orsay, Octobre 2009 (42) p-20/45 logo-CEA Equations fluides: premier moment Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Comme v est une variable indépendante, elle n’est pas affectée par l’opérateur ∇ Z Z v.∇f dv = ∇. vf dv = ∇.(nv̄) ≡ ∇.(nu) (43) où nous définissons la vitesse moyenne u comme la vitesse du fluide Le troisième et quatrième termes sont nuls Pour le troisième terme Z Z Z ∂ ∂f .(f E)dv = f E.dS = 0 E. dv = ∂v ∂v S∞ (44) L’intégrale est nulle si f → 0 plus vite que v −2 lorsque v → ∞ Il est nécessaire que la fonction de distribution f soit de carré intégrable pour que l’énergie soit finie donc ce terme est nul Orsay, Octobre 2009 p-21/45 logo-CEA Equations fluides: premier moment Introduction f(v) Théorie Equations fluide Pour le terme dépendant du champ magnétique on a Z Z Z ∂ ∂ ∂f .(f v × B)dv− f ×(v × B)dv = 0 (v × B). dv = ∂v ∂v ∂v (45) Landau e− La première intégrale peut être convertie en une intégrale de surface donc l’intégrale est nulle Landau i Le deuxième terme disparait car (v × B) est perpendiculaire à ∂/∂v En l’absence de collision permettant la recombinaison où l’ionisation le nombre de particules reste constant Le premier moment de l’équation de Boltzmann permet donc de retrouver l’équation de continuité ∂n + ∇.(nu) = 0 ∂t Orsay, Octobre 2009 (46) p-22/45 logo-CEA Equations fluides: deuxième moment Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Le deuxième moment de l’équation de Boltzmann ∂f F ∂f ∂f + v.∇f + . = ∂t m ∂v ∂t c (47) R s’obtient en multipliant par mv et en intégrant suivant dv Z Z Z ∂f ∂f m v dv + m v(v.∇)f dv + q v(E + v × B). dv ∂t ∂v Z ∂f dv (48) = m v ∂t c Le terme du membre de droite représente le changement de moment du aux collisions: Pij Pour les collisions électron-ion, ce terme s’exprime en fonction de la fréquence de collision νei Pei = mn(vi − ve )νei (49) Effet des collisions introduit dans l’équation fluide (cours 3) Orsay, Octobre 2009 p-23/45 logo-CEA Equations fluides : deuxième moment II Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Le premier terme s’écrit Z Z ∂f ∂ ∂ m v dv = m vf dv = m (nu) ∂t ∂t ∂t (50) avec u la vitesse moyenne du fluide La troisième intégrale devient Z Z ∂f ∂ v(E + v × B). dv = .[f v(E + v × B).dv] (51) ∂v ∂v Z Z ∂ ∂ − f v .(E + v × B)dv − f (E + v × B). v.dv ∂v ∂v Les deux premiers termes s’annullent pour les mêmes raisons que précédemment En remarquant que ∂v/∂v est le tenseur identité Z Z ∂f q v(E + v × B). dv = −q (E + v × B)f dv = −qn(E + u × B) ∂v (52) Orsay, Octobre 2009 p-24/45 logo-CEA Equations fluides : deuxième moment III Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Pour évaluer le terme restant, il faut considérer que v est une variable indépendante Z Z v(v.∇)dv = ∇.(f vv)dv (53) Z = ∇. f vvdv (54) = ∇.nvv (55) En séparant v en une partie moyenne u et une partie thermique w v = u + w, on obtient ∇.nvv = ∇.(nuu) + ∇.(nww) + 2∇.(n(uw̄) (56) Le deuxième terme correspond au tenseur de stress P le premier terme donne ∇.(nuu) = u∇.(nu) + n(u.∇)u Orsay, Octobre 2009 (57) p-25/45 logo-CEA Equations fluides : deuxième moment III Introduction f(v) Théorie L’équation de Boltzmann peut donc s’écrire Equations fluide m Landau e− Landau i ∂ (nu)+mu∇.(nu)+mn(u.∇)u+∇.P−qn(E + u × B) = Pij ∂t (58) En utilisant l’équation de continuité pour les deux premier termes on obtient l’équation fluide ∂u mn + (u.∇)u = qn(E + u × b) − ∇.P + Pij (59) ∂t L’équation fluide décrit le mouvement du flux de moment Le mouvement du flux d’énergie s’obtient en prenant le moment suivant de l’équation de Boltzmann en multipliant par 21 mvv et en intégrant sur v Orsay, Octobre 2009 p-26/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau Introduction f(v) Théorie Equations fluide L’équation de Vlasov peut être utilisée pour déterminer l’éffet de la distribution des vitesses sur les ondes plasmas décrite dans le cours 4 Landau e− On considère un plasma uniforme avec une distribution f0 (v) et sans champs extérieurs E0 = 0 et B0 = 0 On suppose une perturbation de la fonction de distribution Landau i f (r, v, t) = f0 (v) + f1 (r, v, t) (60) Comme v est une variable indépendante on ne peut plus linéariser et l’équation de Vlasov s’écrit e ∂f0 ∂f1 + v.∇f1 − E1 . =0 ∂t m ∂v Orsay, Octobre 2009 (61) p-27/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau II Introduction f(v) Théorie On considère les ions fixes et les ondes comme planes suivant x f1 ≡ ei(kx−ωt) Equations fluide (62) L’équation de Vlasov donne alors Landau e− −iωf1 + ikvx f1 = f1 = Landau i e ∂f0 Ex m ∂vx ieEx ∂f0 /∂vx m ω − kvx (63) (64) L’équation de Poisson donne 0 ∇.E1 = ik0 Ex = −en1 Z Z Z = −e f1 d 3 v Orsay, Octobre 2009 (65) (66) p-28/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau III Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i En utilisant l’expression de f1 on obtient Z Z Z e2 ∂f0 /∂vx 3 1=− d v km0 ω − kvx (67) Le facteur n0 peut être retiré de l’intégrale si l’on remplace f0 par une fonction normalisée fˆ0 Z Z ∞ Z ∞ ˆ ω2 ∞ ∂ f0 (vx , vy , vz )/∂vx 1=− dvz dvz dvx (68) k −∞ ω − kvx −∞ −∞ Si f0 est une fonction du type Mazwell-Boltzmann, il ne reste qu’une fonction à une dimension fˆ0 (vx ) et la relation de dispersion est alors Z ω 2 ∞ ∂ fˆ0 (vx )/∂vx 1= 2 dvx (69) k −∞ vx − (ω/kv) A cause de la singularité, l’intégrale doit être traitée comme une intégrale de contour dans le plan complex de la variable v Orsay, Octobre 2009 p-29/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau IV Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Landau a été le premier à traiter cette intégrale Il a trouvé que la singularité entraine un effet important sur les relations de dispersion qui n’étaient pas traité par la théorie fluide Une relation de dispersion approximative peut être obtenue en considérant une vitesse de phase élevée et un amortissement faible La relation de dispersion est alors Z ∞ ˆ0 /∂v ˆ0 ωp2 ∂ f ∂ f 1 = 2 P dv + iπ k ∂v ∞ v − (ω/k) (70) v=w/k où nous avons posé v ≡ vx P est la valeur principale de Cauchy. Elle correspond à une intégration suivant l’axe réel x en excluant la région autour du pole. Orsay, Octobre 2009 p-30/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau V Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i L’intégrale s’évalue en utilisant une intégration par partie " #∞ Z ∞ ˆ Z ∞ ∂ f0 dv fˆ0 −fˆ0 dv = − (71) 2 v − vφ −∞ ∂v v − (ω/k) −∞ (v − vφ ) −∞ Z ∞ fˆ0 dv = (72) 2 −∞ (v − vφ ) Nous avons donc une moyenne de (v − vφ )−2 sur la fonction de distribution La partie réelle de la dispersion de relation est donc ωp2 (v − vφ )−2 (73) k2 Comme nous avons obtenu la relation de dispersion en posant vφ >> v, on peut effectuer un développement limité ! −2 2 3 4v v 3v 2v (v−vφ )−2 = vφ−2 1 − = vφ−2 1 + + 2 + 3 + ... vφ vφ vφ vφ 1= Orsay, Octobre 2009 p-31/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau VI Introduction f(v) Théorie Les termes impaires disparaissent lorsque l’on prend la moyenne sur fˆ0 Nous obtenons donc Equations fluide Landau e− Landau i (v − vφ )−2 ≡ vφ−2 3v 2 1+ 2 vφ ! (74) En prenant une distribution de Maxwell-Boltzmann pour fˆ0 et v ≡ vx on a à une dimension 1 1 mv 2 = kB Te 2 x 2 La relation de dispersion devient alors ωp2 k 2 k 2 kB Te 1 = 1 + 3 k2 ω2 ω2 m ωp2 3kB Te 2 ω 2 = ωp2 + 2 k ω m Orsay, Octobre 2009 (75) (76) (77) p-32/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau VII Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Lorsque la correction est petite on peut remplacer ω 2 par ωp2 et nous retrouvons 3kB Te 2 ω 2 = ωp2 + k (78) m C’est la relation de dispersion obtenue dans l’approximation fluide avec γ = 3 Pour évaluer l’effet de la partie imaginaire dans la relation de dispersion on néglige dans un premier temps la correction thermique sur la partie réelle En utilisant un développement limité, la relation de dispersion devient alors 1 ωp2 ωp2 ωp2 ∂ fˆ0 + iπ | ω2 k 2 ∂v v=vφ " # ωp2 ∂ fˆ0 2 = ω 1 − iπ 2 k ∂v = (79) (80) v=vφ Orsay, Octobre 2009 p-33/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau VIII Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i En considérant la partie imaginaire comme étant petite, on peut écrire # " 2 ˆ0 ω ∂ f p (81) ω 2 = ωp2 1 + iπ 2 k ∂v v=vφ Si fˆ0 est une distribution de Maxwell-Boltzmann à une dimension on a 2 −2v −v ∂ fˆ0 2 −1/2 = (πvth ) exp (82) 2 2 ∂v vth vth 2 −v 2v (83) = − √ 3 exp 2 vth πvth En prenant vφ = ωp /k dans le coefficient mais en gardant la correction thermique dans l’exposant on obtient π ωp3 2ωp 1 −ω 2 √ 3 exp Im(ω) = − (84) 2 2 k 2 k π vth k 2 vth Orsay, Octobre 2009 p-34/45 logo-CEA Oscillations plasmas et amortissement de Landau IX Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i ! 3 −ωp2 −3 ωp exp exp (85) Im(ω) = − πωp 2 kvth k 2 vth 2 3 √ ω ωp −1 Im = −0.22 π exp (86) ωp kvth 2k 2 λ2D √ Il y a donc un amortissement des ondes plasma qui n’est pas dû aux collisions, c’est l’amortissement de Landau Cet effet est connecté à f1 qui représente la distortion de la fonction de distribution par l’onde plasma Cet effet a été démontré de manière mathématique avant d’avoir été observé en laboratoire (1950) Cet effet s’observe aussi pour la formation des galaxies où les étoiles sont considérées comme des atomes interagissant par le biais de la force gravitationnelle plutot que E.M. Les instabilités du gaz d’étoiles permet la formation de bras en forme de spirales. L’effet Landau limite ce processus Orsay, Octobre 2009 p-35/45 logo-CEA Amortissement Landau: interprétation physique Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Pour interpréter l’amortissement de Landau, on remarque tout d’abord que la partie imaginaire Im(ω) est reliée au pole v ≡ vφ L’effet est donc relié aux particules dont la vitesse est proche de la vitesse de phase (particules resonnantes) Ces particules se déplacent avec l’onde et ne voit pas le champ électrique variant rapidement Elles peuvent donc échanger de l’énergie de manière trés efficace avec cette onde Analogie: un surfeur et une vague, autant d’énergie gagnée que perdue Dans un plasma il y a des électrons plus rapides et des électrons moins rapides que la vitesse de l’onde Pour une distribution Maxwellienne il y a plus d’électrons lents que d’électrons rapides, donc l’onde perd de l’énergie Lorsque les particules se déplacent à v ≡ vφ , f (v) se trouve applatie C’est la distortion f1 (v) que nous venons de calculer Orsay, Octobre 2009 p-36/45 logo-CEA Fonction de dispersion plasma Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Les électrons ne sont pas les seuls particules à pouvoir être résonnantes Si la vitesse de phase de l’onde vφ est suffisement petite pour être proche de la vitesse thermique, un amortissement de Landau à également lieu pour les ions Les ondes acoustiques ioniques sont fortement modifiées par l’amortissement Landau Pour obtenir l’amortissement Landau ionique on repart de l’équation de Vlasov et on considère cette fois les ions et les électrons ∂f q ∂f + v.∇f + (E + v × B). =0 (87) ∂t m ∂v En l’absence de champs magnétique, en considérant un plasma uniforme avec une distribution f0 (v) et une perturbation du premier ordre f1 (r, v,t) on a fj (r, v, t) = f0j (v) + f1j (r, v,t) Orsay, Octobre 2009 (88) p-37/45 logo-CEA Fonction de dispersion plasma II Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i L’équation de Vlasov pour chaque espèce j (électron, ions) est ∂f1j qj ∂f0j + vj .∇f1j − E1 . =0 ∂t mj ∂vj (89) Comme pour les électrons, il n’y a pas de linéarisation en v On considère comme précédement une perturbation de forme sinusoidale suivant x, f1j ≡ ei(kx−ωt) Ceci entraine qj ∂f0j −iωf1j + ikωvxj f1j = Ex (90) mj ∂vxj iqj Ex ∂f0j /∂vxj f1j = (91) mj ω − kvxj où nous avons introduit j pour représenter l’espèce j de charge qj et masse mj . La perturbation en densité de l’espèce j est donnée par Z ∞ Z iqj E ∞ ∂f0j /∂vxj dvxj (92) n1j = f1j (vxj )dvxj = − mj −∞ ω − kvxj −∞ Orsay, Octobre 2009 p-38/45 logo-CEA Fonction de dispersion plasma III Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− En prenant pour fonction de distribution à l’équilibre une distribution de Maxwell à une dimension 1/2 2 noj 2kB Tj −vj2 /vthj f0j = e v = thj mj vthj π 1/2 (93) En introduisant vxj ≡ vj et la variable s = vj /vthj on peut écrire Landau i n1j = iqj En0j 1 √ 2 kmj vthj π avec ζj = Z ∞ −∞ 2 (d/ds)e−s ds s − ζj ω kvthj ceci nous permet de définir la fonction de dispersion plasma Z ∞ −s2 1 e Z(ζ) = √ ds π −∞ s − ζ Orsay, Octobre 2009 (94) (95) (96) p-39/45 logo-CEA Relation de dispersion Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Comme nous l’avons vu précédement, Z(ζ) est une intégrale de contour Elle peut être évaluée à partir de tables ou routines numériques Pour exprimer n1j en fonction de Z(ζ) et obtenir la relation de dispersion, il faut prendre la dérivée par rapport à ζ Z ∞ 2 e−s 1 0 Z (ζ) = √ ds (97) π −∞ (s − ζ)2 Une intégration par partie done " #∞ Z ∞ 2 2 (d/ds)(e−s ) 1 −e−s 1 0 Z (ζ) = √ +√ ds s−ζ π s−ζ π −∞ (98) −∞ Le premier terme est nul et on peut donc écrire n1j = iqj En0j 0 2 Z (ζj ) kmj vthj Orsay, Octobre 2009 (99) p-40/45 logo-CEA Relation de dispersion II Introduction f(v) Théorie En considérant maintenant l’équation de Poisson X 0 ∇.E = ik0 E = qj nj Equations fluide Landau e− Landau i (100) j On obtient l’équation de dispersion k2 = X Ω2pj ωp2 0 0 Z (ζ ) + e 2 2 Z (ζj ) vthe v thj j (101) Où nous avons introduit la fréquence plasma ionique (cours 4) Ωpj ≡ n0j Zj2 e2 0 M j !1/2 (102) On retrouve la relation de dispersion établie pour les électrons et un terme ionique supplémentaire Orsay, Octobre 2009 p-41/45 logo-CEA Relation de dispersion: ondes plasma Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i En considérant des ions infiniment lourds Mj → ∞ c’est à dire Ωpj = 0, on a ωp2 k 2 = 2 Z 0 (ζe ) (103) vthe On retrouve l’expression pour les ondes plasmas électroniques Nous avions précédement obtenu pour les électrons, eq.(69), ω2 1= 2 k Z ∞ −∞ ∂ fˆ0 (vx )/∂vx dvx vx − (ω/kv) (104) Ces deux expresions sont équivalentes lorsque f0e est une distribution de Maxwell-Boltzmann La relation de dispersion contient l’effet Landau pour les électrons Orsay, Octobre 2009 p-42/45 logo-CEA Relation de dispersion: onde ionique et amortissement Introduction f(v) Théorie Equations fluide Landau e− Landau i Pour obtenir les ondes ioniques, on repart de la relation de dispersion X Ω2pj ωp2 0 k 2 = 2 Z 0 (ζe ) + 2 Z (ζj ) vthe v thj j (105) On considère que la vitesse de phase ionique ω/k est trés inférieure à la vitesse thermique électronique vthe Donc ζe = ω/kvthe est trés petit et l’on peut poser Z(ζe ) = −2 en négligeant l’amortissement de Landau pour les électrons Ceci reste justifié car la dérivée de f0e est faible prés du maximum des ondes ioniques La relation de dispersion devient alors λ2D X Ω2pj j 2 vth Z 0 (ζj ) = 1 + k 2 λ2D (106) Orsay, Octobre 2009 p-43/45 2 avec λ2D = vthe /(2ωp ) logo-CEA Relation de dispersion: onde ionique et amortissement II Introduction f(v) Théorie Le terme k 2 λ2D représente la déviation de la quasineutralité. L’équation de dispersion pour les ions est donc Equations fluide λ2D Landau e− Landau i X Ω2pj j 2 vth Z 0 (ζj ) = 1 (107) Lorsque l’on ne considère qu’une seule espéce ionique on a alors λ2D Ω2p 0 kB Te n0i Z 2 e2 M 1 ZTe = = 2 2 vthi n0e e 0 M 2kTi 2 Ti (108) Dans la limite où k 2 λ2D << 1 la relation de dispersion devient alors ω 2Ti Z0 = (109) kvthi ZTe Orsay, Octobre 2009 p-44/45 logo-CEA Relation de dispersion: onde ionique et amortissement III Introduction f(v) Théorie Equations fluide Résoudre cette équation est non-trivial. Un résultat analytique peut être obtenu dans la limite ζ >> 1 correspondant à un rapport des températures élevé. Dans ce cas on obtient pour la partie réelle Landau e− ω2 ZkB Te + 3kB Ti = 2 k m Landau i (110) Dans la région où 1 < θ < 10 avec θ = ZTe /Ti , et ζ >> 1 l’amortissement ionique est donné par la relation − Im(ω) = 1.1θ7/4 exp(−θ2 ) Re(ω) (111) Un résultat exacte est obtenu en résolvant directement la relation de dispersion en utilisant la fonction Z 0 (ζj ) Orsay, Octobre 2009 p-45/45