Pharmacovigilance des antiinfectieux : place du pharmacien Dr Hélène Peyrière Pharmacie Clinique 2016 1 Rappel : pharmacovigilance Ensemble des techniques d’identification, d’évaluation et de prévention du risque d’effet indésirable des médicaments disponibles sur le marché Composante essentielle de la vie du médicament Assure la sécurité d’emploi du médicament après sa mise sur le marché Evalue périodiquement le RAPPORT BÉNÉFICE/RISQUE de tous les médicaments mis sur le marché en France 2 Notification spontanée : place du pharmacien Article L.5121-25 du CSP Les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pharmaciens déclarent tout effet indésirable suspecté d'être dû à un médicament ou produit mentionnés à l'article L. 5121-1 dont ils ont connaissance. Les autres professionnels de santé, les patients (juin 2011) et les associations agréées de patients peuvent signaler tout effet indésirable suspecté d'être dû à un médicament ou produit mentionnés au même article L. 5121-1 dont ils ont connaissance. Déclaration par les patients, via un formulaire : http://www.afssaps.fr/content/download/34105/446566/version/4/file/Formulair e-declaration+-Patient-Effet-indesirables.pdf 3 Déclaration d’un effet indésirable 4 Cas clinique Patiente 51 ans Hospitalisée pour suspicion de thrombose veineuse profonde 8 jours après pontage aorto-coronarien À l’examen clinique, œdème membres inférieurs Doppler a éliminé une TVP Tendons plantaires douloureux à la palpation, crépitants, rugueux, œdème Tendinopathie bilatérale des deux pieds diagnostiquée 5 Cas clinique (suite) 2 jours avant les symptômes Prescription de lévofloxacine (Tavanic®) Autre traitements Métoprolol, ramipril, atorvastatine, hydrochlorothiazide, esomepromazole CAT Arrêt levofloxacine Repos Cryothérapie Amélioration en 2 jours clopidogrel, Beyer J, Schellong S. Bilateral plantar tendinitis during levofloxacin therapy Br J Clin Pharmacol. 2006;61(5):609. aspirine, 6 Tendinopathies / fluoroquinolones Incidence : 0.14 – 0.4% Tendons d’achille +++ Autres localisations : mains, épaules, hanche Douleurs localisées à la rupture nécessitant chirurgie Signes cliniques Douleur d’apparition brutale Gonflement, sensation de chaleur, érythème, démangeaisons Œdème Quelques jours à 1 mois après début du traitement Ofloxacine +++ > ciprofloxacine et norfloxacine Facteurs de risque Age > 60 ans Co-prescriptions corticoïdes Fortes doses Activité sportive Autres facteurs peu rapportés : Obésité, diabète, insuffisance rénale Conseils Surveillance signes de tendinopathies Arrêter le traitement devant tout signe clinique de tendinopathie Limiter activité sportive 7 Autres effets indésirables à connaitre Anomalies taux glucose Hyper- ou hypoglycémies Patient diabétique +++ Effets sur le système nerveux central Vertiges, somnolence, céphalées, confusion, tremblements Convulsions / abaissement du seuil épileptogène CI si ATCD de maladie épileptiques Attention avec autres médicaments abaissant le seuil épileptogène : théophylline, antipsychotiques Diarrhée / clostridium difficile Allongement espace QT Risque de torsade de pointe et tachycardie ventriculaire 8 Point d’information ANSM / 2015 : rappel sur les EI Tendinopathies Tr du rythme cardiaque / QT Neuropathie périphérique Photosensibilisation Autres convulsions, manifestations neuropsychiques pouvant dans de rares cas conduire à des suicides parfois même après une prise, réactions cutanées bulleuses graves, aggravation d’une myasthénie, effets hépatiques, troubles de la glycémie, réactions d’hémolyse en cas de déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD), troubles de la vision 9 Cas clinique Homme 55 ans Traitement chronique / corticoïdes depuis 1974 pour une sarcoïdose Phototype 2, travail bureau, pas d’exposition solaire intensive En 2004, traitement par voriconazole pour traiter une aspergillose / immunosuppression induite Mai 2004, 4 mois plus tard : érythème photoexposé : face, mains, avant-bras, tête, avec plusieurs récidives Aout 2006 : apparition lésions érosives et kératosives sur les zones photoexposées Tests en faveur d’une phototoxicité plutôt que photoallergie (photo-patch tests négatifs) Aggravation des lésions : infiltrées et croutes May 2007 :biopsie : carcinome cellulaire squameux peu invasif 17 lésions diagnostiquées jusqu’en décembre 2008 : date arrêt voriconazole Depuis plus de nouvelles lésions Traitement : chirurgie, … 10 Photodermatoses Phototoxicité Photoallergie Apparition précoce (dès le premier jour d’exposition) Apparition après 5 jours d’exposition au soleil ou au médicament Limitation des lésions aux zones exposées Extension au-delà des zones exposées Cliniques : brûlures (coup de soleil) : érythème en nappe parfois phlyctène suivi d’une hyperpigmentation et desquamation Aspect polymorphe : éruptions eczématiformes, urticaire, pigmentations, onycholyses Régression à l’arrêt du traitement (ou Régression lente après arrêt du diminution des doses) ou arrêt de médicament l’exposition solaire 11 Photosensibilité voriconazole Voriconazole (Vfend®) Antifongique azolé 2è génération Contexte d’apparition cancers cutanés Immunodépression Recherche positive EBV et HPV Traitement long (x mois) : médiane apparition 28 mois Après une réaction de photosensibilisation Causalité voriconazole Régression lésions après arrêt et pas de nouvelles lésions Mécanismes Phototoxicité directe par voriconazole et ses métabolites Amplification immunodépression locale et génotoxicité UV / voriconazole Effet rétinoide/like 12 Autres anti-infectieux induisant réactions de photosensibilité Antipaludéens Quinine et ses dérivés Éruptions oedémateuses, eczématiformes et lichénoides avec photo-onycholyses Persistantes Réactions croisées quinine / quinidine Hydroxychloroquine : réactions moins fréquentes Antirétroviraux Efavirenz 13 Autres anti-infectieux induisant réactions de photosensibilité Tétracyclines Tétracycline et doxycycline : effets plus fréquents Photo-onycholyse, pseudoporphyrie, urticaire solaire Doxycycline : effet dose-dépendant Photopatch test positif avec rechallenge positif Minocycline : effet moins fréquemment rapporté Photo-onycholyse Hyperpigmentation cutanée, bleu-violacé Peau, ongles, thyroïde, muqueuse buccale, lèvres, valves aortiques 3 types Type I: pigmentation bleue-grise de la peau normale Type II : pigmentation bleue-grise de peau inflammation, cicatricielle Type III : pigmentation brun-sale de zones exposées au soleil 14 Quelques photos Patient traité pour rosacée depuis 12 ans, opération cataracte bilatérale CMAJ. 2011;183(2):224. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2013;6:159-62. Valve aortique Ann Thorac Surg. 2009;88(5):1704 15 Autres anti-infectieux induisant réactions de photosensibilité Fluoroquinolones et acide nalidixique Réactions phototoxicité et photoallergie Pefloxacine, ciprofloxacine ++ Moins fréquents : levofloxacine, ofloxacine, moxifloxacine Autres antibiotiques Sulfamides : cotrimoxazole, dapsone Céphalosporines 3è génération : céfotaxime, ceftazidine Isoniazide, pyrazinamide 16 Voriconazole en ville Depuis mi-2016 Formes orales de voriconazole disponibles en officine de ville Prescription hospitalière Antifongique de choix dans les aspergilloses invasives Profil de tolérance à surveiller Tératogène Tr digestifs Allongement QT Atteintes hépatiques Photosensibilisation et cancers cutanés Interactions médicamenteuses : Métabolisé / CYP2C9/2C19 et 3A4 Inhibiteur 2C9 et 2C19 17 Noxafil (posaconazole): comprimés et suspension buvable ne sont pas interchangeables Les comprimés et la suspension buvable de NOXAFIL (posaconazole) NE sont PAS interchangeables. La substitution des comprimés par la suspension buvable, et inversement, peut entraîner un surdosage ou un sous-dosage, et un risque d’effets indésirables graves ou de manque d’efficacité. Les prescripteurs doivent préciser la forme et la posologie de posaconazole sur chaque prescription et 18 les pharmaciens doivent s’assurer que la forme Noxafil (posaconazole): comprimés et suspension buvable ne sont pas interchangeables Le posaconazole est disponible sous forme de suspension buvable (40 mg/mL) et comprimés (100 mg). Les posologies, les modalités de prise vis-à-vis de la nourriture et les concentrations plasmatiques obtenues diffèrent selon la formulation utilisée. Par conséquent, il est important de suivre les recommandations posologiques spécifiques pour chaque formulation. Des erreurs médicamenteuses liées à des substitutions de Noxafil comprimés et suspension buvable ont été rapportées: - des cas de surdosage, lorsque les comprimés ont été délivrés par inadvertance à la place de la suspension buvable ; - des cas de sous-dosage et de manque d’efficacité, lorsque la suspension buvable a été délivrée par erreur à la place des comprimés. 19 20 Pensez aux interactions médicamenteuses 21 Iatrogénie évitable H 85 ans Hospitalisé pour syndrome confusionnel. ATCD : une maladie maniacodépressive traitée depuis plusieurs années /carbamazépine (Tégrétol®), Un antidépresseur sérotoninergique : fluoxétine (Prozac®) un anxiolytique : oxazépam (Séresta®) et une cardiopathie hypertensive et ischémique, traitée / Un IEC : énalapril (Rénitec®), Un diurétique : furosémide (Lasilix®), Une statine : rosuvastatine (Crestor®) Un antivitamine K (AVK). A l’admission, syndrome confusionnel associé + astérixis, sans signe de localisation neurologique, sans globe vésical, sans fécalome 22 Biologie Cytolyse hépatique : ALAT 186 U/l, ASAT 273 UI/l, cholestase INR : 9.73 Dosage plasmatique carbamazépine : 15 mg/l Explorations Scanner cérébral : pas de signe ischémique ou hémorragique Interrogatoire patient : Prescription d’un antibiotique, la clarithromycine débutée 7 jours auparavant pour une bronchite 23 Commentaires Nombreuses interactions possibles Traitement habituel Médicament inducteur enzymatique : carbamazépine Médicament inhibiteur enzymatique : fluoxétine Médicament à marge thérapeutique étroite : AVK Traitement intercurrent Médicament inhibiteur enzymatique : clarithromycine Risque de pathologie iatrogène médicamenteuse Association fluoxétine + diurétiques + d’hyponatrémie +++ CBZ : risque 24 Pathologie iatrogène médicamenteuse évitable Traitement habituel bien contrôlé CBZ Fluoxétine [fluoxétine] CBZ Risque hémorragique Rosuvastatine Rosuvastatine AVK Furosémide Fluoxétine AVK Risque hypoNa Furosémide + clarithromycine : inhibiteur enzymatique Décompensation : encéphalopathie hépatique Surdosage CBZ : taux plasmatique cytolyse hépatique + confusion, astérixis Surdosage AVK : INR risque hémorragique 25 Rosuvastatine : RAS Autre exemple Une femme de 38 ans atteinte de mucoviscidose a été hospitalisée pour toux, dyspnée et expectoration Cette patiente est traitée depuis 1 an par citalopram 40 mg/j Elle reçoit d’autres traitements symptomatiques pour sa mucoviscidose L’analyse des expectorations a retrouvé un staph aureus méthicilline résistant Un traitement par linézolide 600 mg IV/12 h a été administré. 4 jours après le début de linézolide, la patiente a présenté Sensation de chaleur, palpitations, tremblements des bras Le lendemain, elle présente, anxiété, nervosité, diaphorèse, hyperthermie à 39°C, hypertension, rigidité musculaire, tremblements fins des doigts et mouvements anormaux des bras Le citalopram a été stoppé et les symptômes ont régressé progressivement en 5 jours. 26 Commentaires Linezolide (Zyvoxid®) Antibiotique de synthèse Nouvelle classe d'antibactériens : les oxazolidinones. Actif in vitro sur les bactéries aérobies à Gram positif et quelques germes anaérobies Inhibiteur réversible non sélectif de la monoamine oxydase : augmentation transmission sérotonine et noradrénaline Plusieurs case report symptômes évocateurs syndrome sérotoninergique avec association linézolide et substances sérotoninergiques 27 Commentaires Contre-indications Patients traités par les inhibiteurs de la monoamine oxydase A ou B (sélégiline, moclobémide) ou ayant reçu l'un de ces produits dans les deux semaines précédentes. A moins que les conditions ne permettent d'assurer une surveillance étroite et un suivi de la pression artérielle, le linézolide ne devra pas être administré aux patients souffrant des pathologies citées cidessous ou chez lesquels les médicaments mentionnés ci-dessous ont été prescrits de manière concomitante : Hypertension non contrôlée, un phéochromocytome, un syndrome carcinoïde, une hyperthyroïdie, une dépression bipolaire, une schizophrénie dysthymique, un état confusionnel aigu, 28 Commentaires Autres CI Patients traités par l'un des médicaments suivants : Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine Antidépresseurs tricycliques, Agonistes des récepteurs 5HT1 sérotoninergiques (triptans), Sympathomimétiques directs ou indirects (y compris les bronchodilatateurs adrénergiques, la pseudoéphédrine et la phénylpropanolamine), Les vasopresseurs (par exemple : l'adrénaline, la noradrénaline), Les médicaments dopaminergiques (par exemple : la dopamine, la dobutamine), La péthidine ou la buspirone. 29 Syndrome sérotoninergique 3 des signes cliniques suivants présents de manière concomitante à l’ajout ou l’augmentation des doses d’un agent sérotoninergique à un médicament déjà prescrit : Changement état psychique (confusion, manie) Agitation Myoclonie Hyperréflexie Diaphorèse Tremblements Frissons Diarrhée Incoordination fièvre Exclusion d’une cause infectieuse Pas de début ou d’augmentation des posologies d’un antipsychotique 30 Substances sérotoninergiques (liste non exhaustive) Annals of Pharmacotherapy, 2005; 39: 957 31 Autres effets indésirables avec le linézolide Neuropathie périphérique et optique, névrites optiques Évolution vers perte de vision Durée de traitement longue > 28 jours maximum recommandés / AMM Informations des patients traités de la nécessité de signaler tout trouble visuel : modification de l'acuité visuelle, modification de la vision des couleurs, vision trouble ou une anomalie du champ visuel. Si apparition de tels symptômes : examen rapidement et consultation ophtalmologique. Neuropathie périphérique : faiblesse et douleurs mains, bras, jambes… Acidose lactique Cas rapportés avec linézolide Symptômes : nausées, ou vomissements récurrents, douleurs abdominales, un faible taux de bicarbonate ou une hyperventilation. CAT : surveiller le taux bicarbonates Mécanisme : toxicité mitochondriale 32 Autre exemple / cas clinique multifactoriel Jeune fille 14 ans Traitée pour une leucémie myéloïde aigue ATCD : origine tahitienne, adoptée Épisode de « mort subite » dans l’enfance : ECG normal Échocardiographie avant chimiothérapie : normal Fièvre et neutropénie : traitement par amphotéricine B Antigénémie positive à candida : voriconazole ajouté (300 mg 2f/j / IV) Présomption de mucormycose : remplacement amphotéricine B / caspofungine Mauvaise réponse : remplacement voriconazole / posaconazole 4 h après début posaconazole et 12 h après arrêt voriconazole : paleur, dyspnée, tachycardie, arrêt cardiaque Massage cardiaque : récupération ECG : torsades de pointes, tachycardie ventriculaire, QT intervalle 500 ms Traitements associés : ciprofloxacine, oméprazole, ondansetron 33 cas clinique (suite) Biologie Magnésium 0.44 mmol/l (N 0.75-1)calcium, potassium : N Foie et rein : N Prescription de magnésium Antifongiques azolés stoppés Concentration plasmatique voriconazole 15 h après arrêt : 7 mg/l (12 h post-arrêt 0.6-1.5 mg/l) 1 mois après : ECG QT long congénital : prescription bétabloquant Génotypage 2C9 et 2C19 : pas de mutation Traitements associés : interaction Posaconazole Ciprofloxacine, ondansetron Oméprazole 34 Commentaires Segment de l’électrocardiogramme compris entre le début de l’onde Q et la fin de l’onde T, soit donc l’intervalle QT correspondant à la dépolarisation et la repolarisation ventriculaire. T supérieur à 440ms : anormal La limite supérieure de l’intervalle QTc est de 390 ms chez l’homme et 440 ms chez la femme. 35 Qt long et Torsade de pointe Allongement QT, 2 étiologies possibles QT long acquis QT long congénital Dans la littérature les termes de « syndrome du QT long » et de « torsades de pointes » sont très souvent associés. Lesyndrome du QT long se définit cliniquement comme une pathologie cardiaque caractérisée par : Intervalle QT prolongé à l’ECG, Épisodes de syncopes et/ou de convulsions Mort subite par arythmie ventriculaire à type de torsades de pointes. 36 37 Torsades de Pointes (TdP) Perturbations profondes innées ou acquises de l’électrogénèse cellulaire cardiaque. Formes congénitales = mutations des gènes des canaux ioniques des cellules cardiaques ; Formes acquises (les plus fréquentes) Prise de médicaments, Perturbations métaboliques, Bradycardie par bloc auriculo-ventriculaire 38 Symptômes Dans la variété congénitale (enfants ou adolescents) Pertes de connaissance d’origine indéterminée, parfois à l’effort ou lors d’émotions Antécédents de syncope ou de décès par mort subite dans l’entourage familial. Dans les formes acquises Pertes de connaissances fréquentes lors des premiers jours de la prise du médicament impliqué 39 Facteurs de Risque de survenue de torsades de pointe QT long congénital Prise de substances médicamenteuses Prise de certaines substances toxiques : organophosphorés ; Désordre électrolytique : hypokaliémie , hypocalcémie chronique, hypomagnésémie chronique Arythmies (BAV, bradycardie sévère) Désordres cardiaques (myocardite, péricardite, tumeur). Désordres endocriniens : hypothyroïdie, hyperparathyroïdie, hyperaldostéronisme, phéochromocytome, Désordres neurologiques : AVC, hémorragie subarachnoïdale, traumatisme crânien, encéphalite, Désordres nutritionnels : anorexie 40 Anti-infectieux et QT Antibiotiques Macrolides, Fluoroquinolones, clindamycine, cotrimoxazole Antiparasitaires Antipaludéens Quinine, chloroquine, halofantrine, artémisine et dérivés Pentamidine (IV ou IM) Antifongiques Amphotéricine B (IV), kétoconazole, fluconazole, voriconazole Antiviraux : amantadine 41 Détecter les interactions médicamenteuses Savoir lire les messages délivrés : Associations à risque : niveaux de contrainte de l’ANSM / 4 NIVEAUX Associations contre-indiquées (20.2%) : à proscrire Mettent en jeu la vie du malade : contre-indication absolue Exemple : linézolide (Zyvoxid®) et fluoxétine (Prozac®) Associations déconseillées (24.7%)°: à éviter Contre-indication relative (avant) Association à éviter, si possible Si association : surveillance particulière Exemple : carbamazépine (Tégrétol®) et tramadol (Topalgic®) 42 Associations à risque : (suite) Associations nécessitant des précautions d’emploi Cas le plus général (40.5%) Association possible si respect des recommandations Exemple de recommandations : contrôle biologique plus fréquent, adaptation posologique, progressivité des doses ou de l’interruption thérapeutique, respect d’horaires Exemple : clarythromycine et carbamazépine : augmentation des concentrations plasmatiques de carbamazépine avec signes de surdosage par inhibition de son métabolisme hépatique. Surveillance clinique et réduction éventuelle de la posologie de la carbamazépine. 43 Associations à risque : (suite) Associations à prendre en compte (14.6%) : à surveiller Attention sur le risque potentiel d’interaction Pas de recommandation Risque lié à l’association à mettre en parallèle avec le bénéfice escompté Exemple : Benzodiazépines et tramadol (Topalgic®) 44 Autre antibiotique : télithromycine Ketek® (télithromycine) Famille des kétolides, classe d'agents antibactériens apparentée aux macrolides Indications : Traitement des pneumonies communautaires de gravité légère à modérée. Traitement des exacerbations aiguës des bronchites chroniques, des sinusites aiguës et des angines/pharyngites lorsque ces infections sont documentées ou suspectées à bactéries résistantes aux bêta-lactamines et/ou aux macrolides (modification RCP 2007) 45 Autre antibiotique : télithromycine Métabolisme : Substrat CYP3A4 Inhibiteur CYP 3A4 Contre-indication : Administration concomitante des médicaments allongeant l'intervalle QT et qui sont des substrats du CYP3A4, tels que dronédarone, saquinavir… Administration concomitante de dérivés alcaloïdes de l'ergot de seigle (tels que l'ergotamine et la dihydroergotamine) Administration concomitante de simvastatine, d'atorvastatine et de lovastatine. Le traitement par ces médicaments doit être interrompu 46 Autre antibiotique : télithromycine 2007 : modifications conditions d’utilisation / effets indésirables Aggravations de myasthénie (pouvant mettre en jeu le pronostic vital) : CI chez patients atteints de myasthénie Information des patients sur la survenue possible de troubles visuels (vision floue, des difficultés d’accommodation et une vision double) ou de perte de connaissance Réduire si possible la pratique de certaines tâches telles que la conduite de véhicules ou l’utilisation de machines. Atteintes hépatiques parfois sévères Prise préférentielle à l’heure du coucher afin de réduire les conséquences éventuelles des troubles visuels ou d’une perte de connaissance Risque d’allongement espace QT Précautions si ATCD maladies coronariennes,… Association médicaments inhibiteurs CYP3A4 47 Médicaments sous surveillance renforcée (1) Signaux pharmacovigilance Analyse approfondie profil sécurité Prise de mesures adaptées Renforcement des précautions d’emploi et mise en garde Restriction des conditions de prescription et dispensation Suspension ou retrait Réévaluation « bénéfice/risques Liste mise à jour régulièrement Avril 2013 : triangle noir inversé (« black symbol ») appliqués sur les emballages de ces médicaments 48 Médicaments sous surveillance renforcée (2) Nitrofurantoine Furadantine, Furadoïne, Microdoïne Motif de surveillance Toxicité hépatique et pulmonaire, notamment Traitement long cours Minocycline Mynocine et génériques Motif de surveillance Réactions d’hypersensibilité parfois sévères 49 Médicaments sous surveillance renforcée (3) Voriconazole Vfend® Motif de surveillance Phototoxicité et rares cas de carcinome épidermoïde lors de traitement de longue durée Linézolide Zyvoxid® Motif de surveillance Risque d’atteintes hématologiques et risque d’acidose lactique associés à une utilisation prolongée hors AMM 50 Conclusions Diminuer le nombre de médicaments (si possible) Interroger les patients avec antécédents : pas toujours connus à l’officine !! Connaître les médicaments « à problèmes » Attention passage médicament « connu » vers nouveau médicament Attention aux facteurs de risque : enfant, femme enceinte, patient âgé Y penser (tendinite,…) Dissuader l’auto-médication Si doute, contacter centre de Pharmacovigilance Inciter à la notification 51