qu'en statuant comme elle l'a fait alors qu'il résultait de ses constatations que M. Y... avait été
nommé directeur opérationnel alors même que ce poste était occupé par Mme X..., la cour
d'appel a violé les articles L. 1234-1, L. 1234-5, L. 1234-9 et L. 1235-3 du code du travail ;
3°/ que la salariée avait souligné que son poste de responsable d'usine était vidé de sa
substance compte tenu du retrait des fonctions et de la diminution des responsabilités qui lui
étaient imposés ; que la cour d'appel a relevé d'une part que, selon la fiche de fonction signée
par Mme X..., « le directeur d'usine « dirige les activités de l'usine et assure l'interface entre
celle-ci et la direction générale. Participe à l'élaboration du budget d'investissement, fixe les
objectifs de la politique industrielle avec la direction générale et gère l'unité. Organise les
planning de fabrication compte tenu des commandes et des stocks de matières et d'articles de
conditionnement. Gère à travers le service R & D les méthodes et les moyens d'améliorer la
productivité. Gère une partie des activités commerciales » ; il a pour supérieur hiérarchique le
président », et d'autre part que l'employeur avait imposé à la salariée de se soumettre à la
hiérarchie de M. Y... (qui n'était pas président) et « de déléguer certaines tâches à ses
collaborateurs pour consacrer plus de temps au développement de nouveaux produits » ; qu'il
en résultait que les décisions de l'employeur, qui lui avait demandé de se soumettre désormais
à la hiérarchie de M. Y... (qui n'était pas président), et de se consacrer à des activités qui ne
correspondaient pas à sa qualification, en diminuant les responsabilités qui étaient les siennes
en sa qualité de responsable d'usine, constituaient une modification du contrat de travail que
la salariée était en droit de refuser ; qu'en en décidant autrement, la cour d'appel a violé les
articles 1134 du code civil, L. 1234-1, L. 1234-5, L. 1234-9 et L. 1235-3 du code du travail ;
4°/ que l'existence d'une faute grave doit être appréciée in concreto ; que Mme X... a
simplement opposé une résistance contre des mesures qui lui étaient imposées et qu'elle
estimait vexatoires alors qu'en dix ans d'ancienneté, elle avait toujours donné entière
satisfaction dans l'exercice de ses fonctions et n'avait jamais fait l'objet de la moindre sanction
disciplinaire ; que la cour d'appel, qui a néanmoins considéré que le licenciement, fondé sur
ces faits isolés, était valablement intervenu pour faute grave, a violé les articles L. 1234-1, L.
1234-5, L. 1234-9 et L. 1235-3 du code du Travail ;
Mais attendu, d'abord, que la cour d'appel a constaté que le refus réitéré de la salariée
d'accepter la nouvelle organisation de l'entreprise, de se soumettre à la hiérarchie du nouveau
directeur opérationnel et de consacrer plus de temps à la création de nouveaux produits, était
prouvé par les courriers de l'intéressée des 19 et 26 janvier 2010 ;
Attendu, ensuite, qu'appréciant souverainement les éléments de fait et de preuve qui lui
étaient soumis, la cour d'appel a retenu que la salariée ne pouvait légitimer son refus au motif
qu'elle avait subi une modification de son contrat de travail, alors que le nouveau président
l'avait confirmée en sa qualité de directrice d'usine en lui demandant simplement de déléguer
certaines tâches à ses collaborateurs pour consacrer plus de temps au développement de
nouveaux produits, ce qui correspondait à sa qualification et à ses attributions ;
Attendu, enfin, que la cour d'appel, qui a relevé le caractère réitéré de l'insubordination de la
salariée, a pu décider qu'eu égard aux responsabilités de l'intéressée, ce comportement
persistant rendait impossible son maintien dans l'entreprise et constituait une faute grave ;
D'où il suit que le moyen, qui manque en fait en sa deuxième branche, n'est pas fondé pour le
surplus ;