
modérées d'IFN, par rapport à l'administration d'acéta-
te de medroxyprogestérone [5]. Quelques mois plus
tard, un groupe finlandais a montré qu'une combinai-
son d'IFN et de vinblastine permettait un gain de sur-
vie significatif par rapport à la vinblastine utilisée
seule [9].
La sélection des patients est alors apparue comme l'as-
pect le plus problématique. Nous avons donc décidé
d'utiliser les facteurs pronostiques identifiés par l'étude
CRECY et de fonder notre stratégie thérapeutique sur
cette sélection. Il a été admis que les malades de mau-
vais pronostic seraient exclus des futurs essais avec
IL2 et IFN. Il s'agit des malades dont l'indice de per-
formance est faible (indice de Karnofsky <80%) et du
sous-groupe défini par l'étude CRECY comme ayant une
probabilité de progression de plus de 70% malgré trai-
tement (cf. page 5).
Nous avons ensuite déterminé quels étaient les patients
qui présentaient la plus forte probabilité de réponse au
traitement selon les facteurs définis par l'étude CRECY;
il s'agissait des malades présentant un seul site ou
"organe" métastatique. Pour ceux-ci, soit 25% des
patients inclus, la probabilité de régression tumorale
objective (supérieure à 50% de la masse tumorale)
sous traitement combiné par IL2 i.v. est de 37,5%.
Dans ce groupe particulier nous comparons l'intérêt
d'un traitement combiné avec IL2 i.v. et IFN à celui
d'un traitement associant ces 2 cytokines par voie sous-
cutanée (essai randomisé à 2 groupes). Le reste des
patients, ceux qui ont plus d'un site envahi tout en
conservant un bon état général, mais sans présenter
tous les critères du groupe de mauvais pronostic,
constituent le groupe de pronostic intermédiaire. Pour
ces patients, l'intérêt des cytokines est vraiment discu-
table. Ils sont donc inclus dans un essai randomisé
comparant l'administration de cytokines par voie sous-
cutanée par rapport à un bras contrôle de traitement par
acétate de medroxyprogestérone. Ces deux essais com-
plémentaires sont menés en parallèle dans le cadre du
programme PERCY qui regroupe 78 centres français. Ce
programme d'évaluation qui a débuté en Janvier 2000
prévoit d'inclure 700 patients au total.
CONCLUSIONS
Le devenir des patients atteints de cancer du rein méta-
statique n'a pas évolué de façon spectaculaire en ce
début de 21ème siècle. Toutefois, un pourcentage très
faible d'entre eux peut aujourd'hui espérer obtenir une
rémission importante et durable grâce aux traitements
par IL2 et/ou IFN. Malheureusement, il est également
vrai qu'aucun autre agent thérapeutique n'a apporté de
résultats intéressants reproductibles dans ce type de
tumeur jusqu'à présent.
Il nous paraît donc important, à la lumière de notre
expérience, de définir pour l'avenir les critères qui per-
mettront de décider s'il est utile ou non de mettre en
œuvre des traitements dont les effets secondaires sont
sévères et altèrent la qualité de vie des patients.
L'étude des facteurs pronostiques permet une meilleu-
re sélection des patients et représente donc l'un des
principaux outils dont nous disposons. L'élaboration
de nouvelles stratégies thérapeutiques et la découverte
de nouvelles molécules doivent représenter l'un des
objectifs majeurs de la recherche dans ce domaine cli-
nique.
Remerciements
Ce travail a bénéficié du soutien de l'Association pour la
Recherche contre le Cancer (ARC).
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