632 - 1000
De la fondation à l’Empire
L’Islam, à la fois religion et civilisation, naît de la révélation au prophète Muhammad d’un
nouveau monothéisme et, conjointement, de la fondation d’un premier État en Arabie.
En 622, l’exil (l’« Hégire », en arabe) du Prophète, de la Mecque à Médine, marque le début
du calendrier musulman.
En 632, à la mort du prophète, l’Arabie est unifiée et la nouvelle religion s’est imposée. De
632 à 660, quatre successeurs (califes, en arabe) élus engagent la conquête de vastes
territoires pris aux vieux empires perse et byzantin.
Dans la seconde moitié du 7 e siècle, l’unité des Arabes est mise à mal par deux guerres
civiles ; elles ouvrent la fracture entre shiites et sunnites qui sera définitive au 9e siècle.
La grande famille mecquoise des Umayyades l’emporte et établit une dynastie héréditaire
(661-750). Les Umayyades installent leur capitale hors d’Arabie, à Damas, et mettent en place
les outils d’un pouvoir impérial : normalisation de l’écriture arabe, arabisation de
l’administration, réforme monétaire, unification des poids et mesures, etc.
Le califat umayyade achève la première vague des conquêtes islamiques. En 750, l’empire
atteint pour trois siècles son expansion maximale : de Narbonne en France jusqu’à Samarkand
en Asie centrale et à Multan au Pakistan.
C’est alors que les Umayyades sont renversés et massacrés par des rivaux, les Abbassides, qui
font valoir leurs droits de parents du prophète.
En 762, les Abbassides déplacent le centre de gravité du califat vers l’est et fondent, sur les
terres de l’ancien empire perse, une nouvelle capitale : Bagdad. La ville atteint dès le
9e siècle les dimensions de Rome ou de Constantinople à leur apogée. Les Iraniens prennent
une place décisive dans l’administration et dans la culture de l’empire.
Dans les trois siècles qui suivent, les conversions à l’islam se multiplient, surtout en Iran ;
mais l’autorité centrale se désagrège aux marges de l’empire : en Espagne où un califat
rival apparaît en 929, au Maghreb, en Asie centrale, etc.
La menace principale pour les Abbassides vient de la montée du shiisme. Un califat shiite (les
Fatimides), parti d’une base tunisienne, s’empare de l’Égypte, de la Syrie et de l’Arabie (La
Mecque et Médine) et fonde Le Caire en 969.
Vers l’an mil, le triomphe du shiisme semble imminent.