5) Califat fatimide : 909-1171. Après la propagande missionnaire (da'wa) menée par le dâ'i Abû Abd Allâh al-
Chi'i en Ifriqiya et sa victoire sur la dynastie Aghlabide, le califat fatimide est proclamé par l'imâm caché Ubayd
Allâh al Mahdi, à Raqqada (près de Kairouan). Cette dynastie se revendique de la famille du Prophète (ahl al-
Bayt) et fonde un État shiite centré sur l’Égypte, conquise en 969. S'appuyant notamment sur des généraux
étrangers (Djawhar as-Siqilli, Badr al-Djamali), le pouvoir shiite des Fatimides s'accompagne d'une forte
mobilisation idéologique. Ce nouveau califat constitue une tentative de passage de la da'wa (la propagande
shiite) à la dawla (le pouvoir dynastique d’État). Minoritaires en Égypte, les shiites se maintiennent au pouvoir
en Égypte à partir du Caire qui forme un grand pôle intellectuel avec la mosquée al-Azhar (970) et la Maison
de la Sagesse (Dar al-Hikma, 1004). Confrontés à de multiples sécessions provinciales au XIème siècle
(Hammadides, Zirides) et à la poussée franque en Palestine, les Fatimides voient leur puissance réduite au
XIIème siècle. À la mort du calife al-Adid, Saladin s'empare de l’Égypte (1171) et prête allégeance au calife
abbasside de Bagdad, mettant ainsi fin à l'existence du califat shiite.
6) Règne de Constantin Ier : 306-337. Né à Naïssus dans les Balkans vers 273, fils de Constance Chlore
(César de Maximien (293-305) puis Auguste en 305-306), il succède à son père au sein du système tétrarchique
en 306. Après 18 ans de lutte, il écarte ses rivaux (Maxence en 312, Licinius en 324) et parvient à devenir seul
empereur en 324. Il autorise la pratique du christianisme à partir de 313 (Édit de Milan). En 324, il décide de
la construction d'une nouvelle capitale au bord du Bosphore. Nouvelle Rome bâtie sur le modèle antique avec
temples, hippodrome, théâtres et sculptures des dieux romains, Constantinople est inaugurée en 330. En 325,
Constantin réunit un le premier concile œcuménique chrétien à Nicée, au cours duquel il impose la
condamnation de l'arianisme et inaugure la position dominante de l'empereur dans la nouvelle religion
(césaropapisme).
7) Mort de Théodose Ier : 395. Théodose Ier (346-379-395). Division définitive de l'Empire romain entre
Orient et Occident (Arcadius en Orient et Honorius en Occident). Chargé initialement par Théodose Ier
d'assurer la régence de l'empire en tant que tuteur de ses deux fils, le généralissime vandale Stilicon gouverne
en fait seulement l'Empire romain d'Occident (395-476) à la place d'Honorius tandis qu'Arcadius règne sur
l'Empire romain d'Orient (395-1453). Cette division entre pars occidentalis et pars orientalis n'était pas envisagée
par Théodose Ier comme un moyen de désengager l'Orient de la défense de l'Occident, mais comme la
répétition du modèle qui avait prévalu entre 364 et 375 avec les co-empereurs Valentinien et Valens. Une
fiction d'unité impériale se maintient formellement par la promulgation de lois réputées applicables dans les
deux parties de l'empire. Cette partition de l'Empire n'est pas nouvelle et s'inscrit dans le cadre du système
tétrarchique élaboré par Dioclétien (284-305), mais en 408, la mort de Stilicon et l'absence d'assistance portée
par l'Orient à l'Occident face à l'avancée des Ostrogoths et au sac de Rome par Alaric (410) marque une
véritable rupture.
8) Règne d'Héraclius : 610-641. Né vers 575, il est le fils de l'exarque de Carthage et renverse en 610 le
tyran Phocas. Confronté à une situation dramatique (incursions des Avars qui ruinent les Balkans et assiègent
Constantinople en 626, prise de la Syrie, de l’Égypte et ravage de l'Asie Mineure par les Perses), il se défait des
Avars et parvient à écraser les Perses sassanides. À la Pâques 630, il réinstalle solennellement à Jérusalem la
Vraie Croix emmenée par les Perses à Ctésiphon en 614. À partir de 632, les conquêtes musulmanes touchent
l'Empire et Héraclius assiste à la perte des territoires reconquis. Sur le plan religieux, il tente d'apaiser les
divisions entre chalcédoniens (qui suivent le concile de Chalcédoine dirigé par l'empereur Marcien en 451, qui
affirme la double nature divine et humaine du Christ afin de ne pas se couper de Rome et des territoires
menacés en Occident) et monophysites (courant de pensée très influent dans les provinces orientales qui
affirme – selon différentes modalités – l'unicité de la nature humaine de Jésus) et décrétant une voie moyenne
rejetée par les deux camps. La proscription du monophysisme très prégnant en Syrie et en Égypte attise le
ressentiment de la population à l'encontre de Constantinople et favorise les conquêtes musulmanes : les
conquérants autorisent une pratique limitée mais inédite du christianisme monophysite, tandis que la fiscalité
qu'ils imposent n'est pas plus lourde que celle imposée par l'Empire byzantin. À la mort d'Héraclius, l'Empire
est affaibli et fragilisé par des difficultés dynastiques.
9) Dynastie mérovingienne : 481-751. De l'avènement de Clovis au pouvoir en tant que roi des Francs de
Tournai au premier sacre royal de Pépin le Bref à Soissons, qui fonde la royauté carolingienne, christianise
considérablement la fonction royale et assure la légitimité des descendants de Charles Martel contre le dernier
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