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Correction
du contrôle de connaissances n°1
I) Chronologie
1) Date de l'Hégire : 622, « Émigration » (Hidjra) de Mahomet et de ses 70 Muhadjirûn (« Compagnons ») à
Yathrib. Confronté à l'hostilité croissante des élites mecquoises, Mahomet et ses fidèles s'installent à Yathrib
(Madinat al-Nabî par la suite – « la ville du Prophète »). Le Prophète y acquiert un statut de chef politique et
religieux, il convertit la population et évince ses adversaires (notamment les trois grandes tribus juives locales)
afin de fonder un État structuré par la Umma. Depuis Médine, il conquiert La Mecque et convertit les tribus
bédouine du Hidjaz. L'Hégire marque l'an 1 du calendrier musulman.
2) Période des califes râshidûns (« bien guidés »): 632-661. De la mort de Mahomet et l'avènement d'Abû
Bakr, jusqu'à la mort de Alî qui marque la fin de la première fitna (656-661) et le début de la dynastie
omeyyade. La période des califes « bien inspirés » est marquée par la première vague de conquêtes qui met fin
à l'unité du monde méditerranéen et donne naissance à un nouvel empire qui s'étend de l'Atlantique à l'Indus.
C'est aussi sous les rashidûns que sont mis en place les fondements du gouvernement et de l'organisation
sociale et religieuse du califat. Elle est marquée par la première rédaction du Coran et par l'apparition de
fortes divergences sur la direction de la communauté des croyants par l'imâm, qui se traduisent par la
naissance des trois grands courants de l'Islam : le sunnisme, le shiisme et le kharidjisme.
Abû Bakr (632-634)/Omar (634-644)/Othmân (644-656)/Alî (656-661).
3) Califat omeyyade de Damas : 660-750. Mu'awiya (membre du clan des omeyyades de la tribu des
Qurayshites, ancien secrétaire de Mahomet et gouverneur de Syrie depuis 638) est proclamé calife en 659,
après que la commission de Adhrûh a conclu à la responsabilité de Alî dans l'assassinat de Uthmân en 656.
Alî, auquel ne reste plus que l'Iraq, bat les khâridjites à Nahrawân en 658, mais est assassiné par un l'un
d'entre eux dans la grande mosquée de Kûfa en 661, ce qui laisse les sunnites de Mu'âwiya seuls à la tête du
califat. En 750, Abû al-Abbâs se révèle à la grande mosquée de Kûfa en tant qu'imâm caché et prend la tête de
la révolte engagée par Abû Muslim en Iran. Celle-ci résulte de la répression des kharidjites et des shiites par le
califat de Damas, ainsi que d'une politique favorable aux Arabes qui attise le ressentiment des convertis
(mawâli). Abû al-Abbâs se revendique des Hâshimites (la famille de Mahomet) et se réclame arrière arrière
petit-fils de al-Abbâs. Proclamé calife par une coalition aux contours doctrinaux imprécis (qui mêle traditions
shiites et sunnites), il bat les omeyyades de Marwân II à la bataille du grand Zab (750), puis fait exécuter tous
les omeyyades, à l'exception d'Abd al-Rahmân, qui s'enfuie et fonde un émirat dissident en Espagne
(Cordoue, 756). À partir de 750, la dynastie abbasside n'a plus de rivaux à la tête du califat.
4) Califat abbasside : 750-1258. De la « révolution abbasside » à la prise de Bagdad par le Khan mongol
Hulagu. Les abbassides règnent sur la plus ancienne partie du califat, qui comprend les lieux saints d'Arabie.
Leur capitale Bagdad (Madinat al-Salam, « la cité de la paix » ; fondée en 762 par al-Mansûr qui s'y installe en
765) est le cœur politique, économique et culturel de leur Empire, qui s'étend de l'Atlantique à l'Indus et dont
l'administration se développe fortement (grand qâdî, shuhûd, sâhib al-shurta, muhtasib, réforme fiscale,
multiplication des dawâwîn (sg. diwân), essor du barîd,...). Les Abbassides sont confrontés à l'autonomisation
croissante des provinces qui mène au Xème siècle à la partition du Dar al-Islam en trois califats concurrents.
Les califes abbassides voient leur fonction évoluer dans un sens plus religieux tandis que le rôle des vizirs
gagne en importance dans le gouvernement de l'Empire. Alors qu'ils sont confrontés à plusieurs révoltes
(Zaydites, Zandjs, Qarmates,...), les califes subissent l'influence croissante de l'armée : Anarchie de Samarra
(861-870) ; domination de la garde turque de Bagdad ; prise de pouvoir des chefs militaires en 936 avec la
nomination de Muhammad ibn Râ'iq à la fonction d'amîr al-umarâ (« émir des émirs ») après la révolte de 929 ;
domination des émirs bouyides à partir de 945. En 1055, les Turcs Seldjoukides s'imposent quand Tughril Beg
(sultân al-mu'azzam, « le très exalté du pouvoir ») entre à Bagdad et place les califes abbassides sous tutelle
(1055-1194). La domination turque s'interrompt en 1194, mais en 1258 Bagdad est prise par les Mongols
menés par Hulagu qui fait tuer le dernier calife abbasside. Vainqueurs des Mongols en 1260, les sultans
mamelouks d’Égypte entretiennent à leur cour des califes de la famille abbasside jusqu'en 1517. Dépourvus de
pouvoir, ils maintiennent formellement vivante la tradition califale. Ce pseudo-califat est abolit par le sultan
ottoman Sélim Ier qui se pare de ce statut de « commandeur des croyants » lorsqu'il conquiert l’Égypte en
1517.
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5) Califat fatimide : 909-1171. Après la propagande missionnaire (da'wa) menée par le dâ'i Abû Abd Allâh alChi'i en Ifriqiya et sa victoire sur la dynastie Aghlabide, le califat fatimide est proclamé par l' imâm caché Ubayd
Allâh al Mahdi, à Raqqada (près de Kairouan). Cette dynastie se revendique de la famille du Prophète ( ahl alBayt) et fonde un État shiite centré sur l’Égypte, conquise en 969. S'appuyant notamment sur des généraux
étrangers (Djawhar as-Siqilli, Badr al-Djamali), le pouvoir shiite des Fatimides s'accompagne d'une forte
mobilisation idéologique. Ce nouveau califat constitue une tentative de passage de la da'wa (la propagande
shiite) à la dawla (le pouvoir dynastique d’État). Minoritaires en Égypte, les shiites se maintiennent au pouvoir
en Égypte à partir du Caire qui forme un grand pôle intellectuel avec la mosquée al-Azhar (970) et la Maison
de la Sagesse (Dar al-Hikma, 1004). Confrontés à de multiples sécessions provinciales au XIème siècle
(Hammadides, Zirides) et à la poussée franque en Palestine, les Fatimides voient leur puissance réduite au
XIIème siècle. À la mort du calife al-Adid, Saladin s'empare de l’Égypte (1171) et prête allégeance au calife
abbasside de Bagdad, mettant ainsi fin à l'existence du califat shiite.
6) Règne de Constantin Ier : 306-337. Né à Naïssus dans les Balkans vers 273, fils de Constance Chlore
(César de Maximien (293-305) puis Auguste en 305-306), il succède à son père au sein du système tétrarchique
en 306. Après 18 ans de lutte, il écarte ses rivaux (Maxence en 312, Licinius en 324) et parvient à devenir seul
empereur en 324. Il autorise la pratique du christianisme à partir de 313 (Édit de Milan). En 324, il décide de
la construction d'une nouvelle capitale au bord du Bosphore. Nouvelle Rome bâtie sur le modèle antique avec
temples, hippodrome, théâtres et sculptures des dieux romains, Constantinople est inaugurée en 330. En 325,
Constantin réunit un le premier concile œcuménique chrétien à Nicée, au cours duquel il impose la
condamnation de l'arianisme et inaugure la position dominante de l'empereur dans la nouvelle religion
(césaropapisme).
7) Mort de Théodose Ier : 395. Théodose Ier (346-379-395). Division définitive de l'Empire romain entre
Orient et Occident (Arcadius en Orient et Honorius en Occident). Chargé initialement par Théodose Ier
d'assurer la régence de l'empire en tant que tuteur de ses deux fils, le généralissime vandale Stilicon gouverne
en fait seulement l'Empire romain d'Occident (395-476) à la place d'Honorius tandis qu'Arcadius règne sur
l'Empire romain d'Orient (395-1453). Cette division entre pars occidentalis et pars orientalis n'était pas envisagée
par Théodose Ier comme un moyen de désengager l'Orient de la défense de l'Occident, mais comme la
répétition du modèle qui avait prévalu entre 364 et 375 avec les co-empereurs Valentinien et Valens. Une
fiction d'unité impériale se maintient formellement par la promulgation de lois réputées applicables dans les
deux parties de l'empire. Cette partition de l'Empire n'est pas nouvelle et s'inscrit dans le cadre du système
tétrarchique élaboré par Dioclétien (284-305), mais en 408, la mort de Stilicon et l'absence d'assistance portée
par l'Orient à l'Occident face à l'avancée des Ostrogoths et au sac de Rome par Alaric (410) marque une
véritable rupture.
8) Règne d'Héraclius : 610-641. Né vers 575, il est le fils de l'exarque de Carthage et renverse en 610 le
tyran Phocas. Confronté à une situation dramatique (incursions des Avars qui ruinent les Balkans et assiègent
Constantinople en 626, prise de la Syrie, de l’Égypte et ravage de l'Asie Mineure par les Perses), il se défait des
Avars et parvient à écraser les Perses sassanides. À la Pâques 630, il réinstalle solennellement à Jérusalem la
Vraie Croix emmenée par les Perses à Ctésiphon en 614. À partir de 632, les conquêtes musulmanes touchent
l'Empire et Héraclius assiste à la perte des territoires reconquis. Sur le plan religieux, il tente d'apaiser les
divisions entre chalcédoniens (qui suivent le concile de Chalcédoine dirigé par l'empereur Marcien en 451, qui
affirme la double nature divine et humaine du Christ afin de ne pas se couper de Rome et des territoires
menacés en Occident) et monophysites (courant de pensée très influent dans les provinces orientales qui
affirme – selon différentes modalités – l'unicité de la nature humaine de Jésus) et décrétant une voie moyenne
rejetée par les deux camps. La proscription du monophysisme très prégnant en Syrie et en Égypte attise le
ressentiment de la population à l'encontre de Constantinople et favorise les conquêtes musulmanes : les
conquérants autorisent une pratique limitée mais inédite du christianisme monophysite, tandis que la fiscalité
qu'ils imposent n'est pas plus lourde que celle imposée par l'Empire byzantin. À la mort d'Héraclius, l'Empire
est affaibli et fragilisé par des difficultés dynastiques.
9) Dynastie mérovingienne : 481-751. De l'avènement de Clovis au pouvoir en tant que roi des Francs de
Tournai au premier sacre royal de Pépin le Bref à Soissons, qui fonde la royauté carolingienne, christianise
considérablement la fonction royale et assure la légitimité des descendants de Charles Martel contre le dernier
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roi mérovingien Childéric III. Le centre du pouvoir de la dynastie mérovingienne se déplace en passant de la
Belgique Seconde (notamment de l'Escaut, noyau de l'implantation des Francs « saliens » ou « scaldiens ») à la
Gaule. Le déplacement de la capitale de Tournai à Paris témoigne de cette assise territoriale élargie.
10) Règne de Clovis : 481-511. Héritier de son père Childéric en 481 à la tête du royaume des Francs de
Tournai, il entreprend une politique active de conquête en se rendant maître du « royaume des Romains » de
Syagrius en 486 après la bataille de Soissons. Il mène plusieurs campagnes à l'Est du Rhin contre les
Thuringiens et les Alamans qu'il bat à Tolbiac (Zülpich) en 496. Il défait Alaric II à Vouillé en 507 et met ainsi
fin à la domination des Wisigoths en Gaule. Après son baptême par l'évêque Rémi de Reims qui lui permet
d'améliorer ses relations avec les élites gallo-romaines et notamment l'épiscopat, il triomphe à Tours en 508
et convoque en 511 le concile d'Orléans, qui vise notamment à organiser la gestion du territoire gaulois
récemment conquis et apparaît comme un élément majeur de la politique d'unification qu'il entreprend. À sa
mort, il lègue à ses fils un royaume puissant et stable, centré sur la Gaule et qui domine une grande partie des
régions post-romaines occidentales.
II) Glossaire
1) Faide : Chez les Germains, vengeance « privée » dans le cadre familial, rendue obligatoire lorsqu'il y a eu
meurtre d'un membre d'une famille par une autre famille.
2) Comte : Du latin comes (celui qui accompagne). Au IVème siècle, le titre désigne des hommes de confiance
de l'empereur romain, souvent nommés aux avant-postes de l'Empire. Chez les Francs, c'est le principal agent
de l'administration territoriale, qui exerce les droits du roi (notamment le droit de ban) par délégation du
pouvoir royal, dans une circonscription appelée pagus (ou Gau dans les zones germaniques). La fonction
comtale est révocable et ses titulaires sont responsables de l'ordre public, de la convocation de l'ost et
président le tribunal. Avec le délitement de l'Empire carolingien, les comtes deviennent progressivement des
princes territoriaux indépendant qui se transmettent le titre de manière héréditaire.
3) Fédérés : Du latin foedus (traité). Peuples « barbares » liés à Rome par un traité et généralement implantés
près des zones menacées de l'Empire suivant le système de l'hospitalité. Exemple : en 376, l'empereur Valens
installe les Wisigoths de Fritigern sur la rive Sud du Danube. Fuyant les Huns, les Wisigoths concluent un
traité avec Valens et s'engagent à fournir des mercenaires. Après leur révolte en 377 et la bataille d'Andrinople
en 378 (mort de Valens face à Fritigern), Théodose Ier conclut un second traité avec le roi Athanaric en 382
qui les établit en Mésie (Bulgarie actuelle).
4) Plaid : Sous les Mérovingiens, assemblée des hommes libres en armes, puis des Grands (laïcs et
ecclésiastiques) autour du roi en vue d'obtenir leur avis ou leur approbation en matière politique ou judiciaire.
Le nom de placitum désigne de façon générique toute assemblée d'hommes libres convoquée par le comte ou
le roi, avec une fonction judiciaire ou législative.
Chez les Carolingiens, le plaid peut être convoqué par le roi dans l'une de ses résidences avant une campagne
et peut rassembler plusieurs centaines de grands et plusieurs milliers de guerriers prêts à partir en expédition.
C'est le placitum generale, la plus large instance représentant les hommes libres. Il se tient d'abord en mars, puis
en mai (à partir de 755) et enfin en été sous Charlemagne.
À partir du Xème siècle, on appelle plaid la cour seigneuriale formée des vassaux qui le conseillent. Au cours
du Moyen Âge, le terme devient progressivement synonyme de procès.
5) Exarchat : Territoire où s'exerce les pouvoirs d'un exarque, délégué doté des pleins pouvoirs de l'empereur
byzantin. Les deux exarchats de Ravenne en Italie (584) et de Carthage en Afrique (590) sont fondés par
l'empereur Maurice Ier (582-602) qui fusionne les pouvoirs civils et militaires des autorités locales pour
consolider l'autorité de ces fragments de l'Empire. Les Lombards conquièrent l'exarchat de Ravenne en 751
tandis que les Arabes prennent définitivement Carthage aux Byzantins en 698, mettant ainsi fin aux derniers
vestiges de présence romaine en Afrique.
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6) Francs : Population d'origine germanique dont la première mention apparaît en 241. Répartie en deux
groupes majeurs : les Francs ripuaires ou rhénans et les Francs saliens (ou scaldiens). Progressivement
intégrés au monde romain par le biais de traités (Francs saliens vers 450 avec Aetius) et par leur incorporation
à l'armée romaine (troupes auxiliaires), ils sont installés en royautés à Tournai, Cologne, Cambrai,... et servent
en Gaule sous le commandement du maître de la milice Aegidius et de son successeur Paul contre les
Wisigoths et les Saxons. Clovis établit par ses conquêtes une unité politique et religieuse du Rhin aux
Pyrénées dans un royaume Franc élargit à la Gaule reconnut par l'empereur Anastase. Le terme prend par la
suite le sens d'homme libre et connote progressivement une certaine domination aristocratique.
7) Fisc : Terme emprunté à l'administration romaine pour désigner le domaine impérial. À partir de la
période mérovingienne, le fisc est l'ensemble des biens, meubles ou immeubles appartenant au roi. Ce terme
désigne cependant souvent les biens fonciers, en particulier les domaines du palais. C'est ce que
l'administration carolingienne considère comme relevant du trésor public.
8) Immunité : Privilège accordé par le roi franc, interdisant aux agents publics de pénétrer sur les terres
concernées. Il s'agit le plus souvent du territoire d'une église.
9) Wergeld: Littéralement « prix de l'homme ». En droit germanique et franc : composition (indemnité) à
payer par le coupable à la famille de la victime afin d'arrêter son droit à la vengeance.
10) Patriarche: Titre ecclésiastique donné aux évêques des premiers et principaux sièges épiscopaux
(notamment Rome, Alexandrie, Antioche, Jérusalem et Constantinople). Dans l'empire byzantin, le patriarche
de Constantinople est le plus proche de l'empereur et le chef de la Chrétienté byzantine. Rival du pape de
Rome, il dirige l’Église grecque.
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