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Rétine (vue en coupe)
Schéma d'une coupe transversale de rétine de primate
(épaisseur 0,5 mm environ). Les différents types de
neurones (cônes, bâtonnets, cellules bipolaires,
horizontales, amacrines, ganglionnaires) sont répartis dans
des couches cellulaires et synaptiques. Le haut de la figure
correspond à la partie externe de la rétine (proche de la
sclérotique qui enveloppe le globe oculaire). Les
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Les cellules ganglionnaires étant situées au niveau de la partie interne de la rétine, proche du corps vitré qui remplit la
chambre postérieure du globe oculaire, les rayons lumineux doivent donc traverser toute l'épaisseur de la rétine pour
atteindre les photorécepteurs.
Rétine centrale et périphérique
Bien que tapissant de façon homogène la face interne du globe oculaire, la rétine est loin d'être une structure
homogène. Chez toutes les espèces animales, on trouve une région de plus forte densité de cellules photosensibles et de
neurones qui correspond à la zone de plus forte acuité visuelle. Chez l'homme et le singe, cette spécialisation est
particulièrement marquée : il existe une zone pour laquelle l'ensemble des neurones autres que les photorécepteurs sont
repoussés vers la périphérie, créant ainsi dans la rétine une sorte de petite indentation appelée fovéa (fig. 2). Dans la partie
centrale de la fovéa (sur un diamètre de 0,4 mm correspondant à 1,4 degré d'angle visuel), les vaisseaux sanguins sont
absents de la surface de la rétine, permettant ainsi un accès direct de la lumière aux photorécepteurs qui sont
exclusivement des cônes de type L et M (voir définition ci-après) atteignant des densités très importantes (fig. 3). Au-delà de
cette partie centrale de la fovéa, on trouve un mélange de cônes de type M, L et S (les cônes S sont 20 fois moins
nombreux que l'ensemble des M et L dans la rétine, alors que le rapport L/M varie de 1 à 4 suivant les individus). Enfin,
au-delà de la fovéa, la densité de bâtonnets augmente avec l'excentricité pour atteindre son maximum vers 15 degrés
d'excentricité (fig. 3), si bien que, dans la rétine périphérique, la densité des bâtonnets est beaucoup plus élevée que celle
des cônes. Cette très forte hétérogénéité de la rétine a des conséquences fonctionnelles importantes : la vision de forte
acuité est limitée à quelques degrés au centre du champ visuel, la perception des couleurs est très mauvaise dans la partie
du champ visuel correspondant à la rétine périphérique et la zone de meilleure sensibilité à des faibles niveaux de
luminance est située à environ 15 degrés d'excentricité. Cette hétérogénéité va se retrouver dans toutes les structures de
traitement de l'information visuelle avec, en particulier, une très forte quantité de neurones traitant les 5 degrés centraux du
champ visuel.