Intérêt clinique de la TEP/TDM au [18F]-FDG Intérêt clinique de la TEP/TDM au [18F]-FDG dans la prise en charge des cancers des voies aéro-digestives supérieures. N. Fakhry*, A. Giovanni*, M. Barberet**, S. Duflo*, O. Mundler***, M. Zanaret* *Service d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale du Pr Zanaret **Service de Radiologie du Pr Moulin ***Service de Médecine Nucléaire du Pr Mundler CHU La Timone - Marseille Résumé Objectifs : évaluer l’intérêt de la TEP/TDM au [18F]-FDG dans la prise en charge des carcinomes des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Méthodes : cette étude rétrospective a inclus 125 patients, porteurs d’un carcinome épidermoïde des VADS, ayant eu une TEP/TDM pour : stadification initiale : 44 patients, recherche de tumeur primitive devant une adénopathie cervicale prévalente : 20 patients et surveillance post-thérapeutique : 61 patients. Les résultats de la TEP/TDM ont été comparés à ceux de l’imagerie standard réalisée dans le même temps (TDM tête, cou et thorax et échographie abdominale). La pan-endoscopie, l’analyse histologique des pièces d’exérèse chirurgicale ou des biopsies guidées par l’imagerie, ainsi que le suivi des patients ont servi de référence. Résultats : La TEP/TDM a été plus performante que l’imagerie standard chez 6,8% des patients pour la stadification initiale, 20% pour la recherche de tumeur primitive et 21% pour la surveillance post-thérapeutique. Sur l’ensemble des patients, 17% des foyers fixant le FDG et interprétés comme tumoraux étaient des faux positifs. Conclusion : La TEP/TDM est un outil fiable dans la prise en charge des cancers des VADS. Le taux important de faux positifs en représente actuellement sa principale limite. TEP/TDM / FDG / Carcinome épidermoïde / Tête et cou / VADS Correspondance : Nicolas Fakhri Service ORL et Chirurgie cervico-faciale du Pr Zanaret - Hôpital Timone - 264, rue Saint Pierre - 13385 MARSEILLE cedex 05 Tél. : 04.91.38.60.71 - Fax : 04 91 38 77 57 - E-mail : [email protected] 726 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 N. Fakhri et al. INTRODUCTION MATÉRIEL ET MÉTHODE Ö L’anatomie complexe de la région cervico-faciale rend difficile son exploration [1]. Si l’imagerie standard permet d’obtenir des informations topographiques intéressantes, l’apport de la médecine nucléaire par l’intermédiaire de la tomographie par émission de positons (TEP) au [18F]-fluoro2-déoxy-D-glucose (FDG) semble être bénéfique sur le plan diagnostique en permettant, en un examen unique, de réaliser un bilan d’ensemble du patient [2]. La TEP au FDG reflète l’activité métabolique d’une lésion : le FDG injecté va être capté par les cellules consommant du glucose, notamment les cellules cancéreuses dont le métabolisme glucidique anaérobie est prédominant [3,4]. Celles-ci vont donc apparaître sous la forme de foyers d’hyperfixation. Ö Cette étude rétrospective a inclus 125 patients, tous porteurs d’un carcinome épider moïde des VADS et ayant eu une TEP/TDM entre novembre 2003 et août 2005. Toutes les TEP/ TDM ont été réalisées au sein de l’hôpital de la Timone (CHU Marseille). Dans toutes les indications, un bilan standard (BS) a été réalisé au même moment que la TEP/TDM. Il a compris : - Sur le plan loco-régional : un examen clinique de la tête et du cou, une nasofibroscopie et une tomodensitométrie (TDM) réalisée après injection de produit de contraste iodé explorant la cavité buccale, les trois étages pharyngés, le larynx et la région cervicale. - Sur le plan de la recherche de lésions à distance (métastase, second cancer) : une échographie abdominale et une TDM explorant le thorax et le médiastin, réalisée dans le même temps que la TDM de la tête et du cou. La TEP a depuis longtemps prouvé son intérêt en carcinologie, notamment en ORL [5] : recherche de tumeur primitive devant une adénopathie cervicale prévalente [6], stadification initiale [2, 7], surveillance post-thérapeutique [8,9] et recherche de récidive [10]. La place de la TEP a été évaluée en France dans le cadre des SOR (Standards Options Recommandations) [11]. La principale limite de la TEP est son manque de précision sur le plan anatomique [12]. Cependant, l’arrivée récente de la TEP/ TDM, qui a déjà montré sa supériorité par rapport à la TEP seule [13, 14], permet, en réalisant une fusion d’images TEP et TDM, d’obtenir des informations précises de l’activité métabolique d’une tumeur et de sa localisation anatomique. Le but de cette étude a été de rapporter l’expérience de notre équipe, concernant l’utilisation de la TEP/TDM, dans ses principales indications en cancérologie ORL et d’en évaluer l’apport par rapport au bilan standard. Médecine Nucléaire - Les TEP/TDM ont toutes été effectuées sur une caméra Discovery ST (GE Médical System, Waukesha, USA) 60 min après injection de 260 à 333 MBq de FDG selon le poids des patients, chez des patients à jeûn depuis au moins 6 heures, au repos en décubitus dorsal et équilibrés sur le plan glycémique (glycémie capillaire inférieure à 7 mmol/L). L’acquisition des données a compris une tomodensitométrie (120 kV, 80 mAs) réalisée en mode hélicoïdal de la base du crâne à la racine des cuisses puis l’acquisition des données scintigraphiques (57 positions de lit de 3 min) sur le même volume d’intérêt en mode 3D. La reconstruction des données TEP a utilisé un algorithme OSEM (Orderd Subset Expectation Maximisation) comprenant 5 itérations et 32 sousensembles. L’épaisseur de coupe des images reconstruites a été de 3,27 mm. La majorité des patients a bénéficié d’une acquisition additionnelle prolongée sur la région cervicale (un pas de 10 min). L’interprétation des examens a été réalisée sur une console de traitement Xéléris avec lec- ture des coupes coronales, sagittales et transaxiales reconstruites. L’apport de la TEP/TDM vis-à-vis du bilan standard a été évalué : - Sur le plan local : la pan-endoscopie des VADS a servi de référence pour l’analyse comparative. La pan-endoscopie, réalisée sous anesthésie générale, a permis un examen de toute la muqueuse ORL ainsi que la réalisation de biopsies. Lorsque le patient a présenté une TEP positive, des biopsies multiples dirigées sur la zone d’hyperfixation ont été réalisées, ces zones ayant été aisément repérées grâce à la fusion des images (coupes en 2 dimensions). Le reste de l’examen a ensuite été réalisé de façon classique (biopsies systématiques sur les zones suspectes repérées soit sur la TDM, soit lors de l’endoscopie). - Pour la recherche d’un second cancer des VADS, lors de la stadification initiale, la pan-endoscopie et la fibroscopie oeso-gastro-duodénale (FOGD) ont servi de référence. - Sur le plan ganglionnaire, le résultat de l’analyse histologique des pièces d’évidement ganglionnaire ou des cytoponctions, lorsqu’elle a été réalisée, a servi de référence. - Sur le plan des lésions à distance (métastases, cancers synchrones), le résultat de l’analyse histologique des biopsies effectuées lors d’un bilan orienté (fibroscopie bronchique, ponction-biopsie hépatique…), réalisée en cas de positivité du BS ou de la TEP/TDM, a servi de référence pour l’analyse comparative. La TEP/TDM a toujours été réalisée avant les biopsies ou les gestes chirurgicaux afin de permettre la réalisation de biopsies sur les éventuelles zones suspectes. De plus, une biopsie de la muqueuse effectuée avant la TEP/TDM aurait pu fausser les résultats en créant des faux positifs consécutifs à l’inflammation produite par la cicatrisation de la zone biopsiée. Lorsque aucun résultat histologique n’a été disponible pour l’analyse com- Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 727 Intérêt clinique de la TEP/TDM au [18F]-FDG parative, le suivi des patients (supérieur à 6 mois pour tous les patients) a servi de référence. La répartition entre les différentes indications a été : stadification initiale : 44 patients, recherche de tumeur primitive devant une adénopathie cervicale prévalente : 20 patients, surveillance post thérapeutique : 61 patients. RÉSULTATS Stadification initiale ÖLa stadification des 44 patients réalisée au terme du bilan ainsi que les traitements entrepris ont été résumés dans le Tableau I. Tableau I : Caractéristiques des patients inclus dans l'étude (stadification initiale) Patients characteristics (initial staging) Au niveau de la tumeur primitive et de la recherche d’un second cancer des VADS, les résultats de la TEP/TDM et du BS on été concordants dans 37/ 44 cas. En ce qui concerne les discordances, la TEP/TDM a permis de détecter une tumeur T1 de la zone des 3 replis qui n’était pas visible sur la TDM. Deux tumeurs classées T1, situées au niveau du sinus piriforme ont été visibles à la TDM mais pas par la TEP/TDM. Un seul second cancer des VADS a été diagnostiqué lors de la pan-endoscopie (il s’agissait d’un carcinome in-situ situé au niveau d’une amygdale). Il n’a été visible ni à la TDM, ni à la TEP/TDM. Quatre cas de résultats faussement positifs de la TEP/TDM ont été retrouvés (biopsies ciblées négatives). Dans ces 4 derniers cas, les résultas de la TDM ont été négatifs. Toutes les tumeurs étaient visibles à la pan-endoscopie sous anesthésie générale. Sur le plan ganglionnaire, les résultats de la TEP/TDM et de la TDM ont été concordants chez 35/44 patients. Un patient classé N0 par la TDM a été reclassé N1 par la TEP/TDM. Trois patients classés N0 par la TEP/TDM ont été reclassés N1 par la TDM. Cinq résultats de la TEP/TDM ont été faussement positifs (dans tous les cas la TDM a été négative). Deux sur cinq (2/5) ont eu un évidement ganglionnaire (à titre systématique au cours d’une chirurgie de la tumeur primitive) : il s’agissait dans les 2 cas d’adénopathies inflammatoires. Les trois autres n’ont pas eu de chirurgie ganglionnaire et ont été surveillés. * il s'agissait d'une métastase pulmonaire et d'une métastase hépatique ** 5-FU + carboplatine 728 Médecine Nucléaire - Au niveau de la recherche de foyers tumoraux à distance (métastase ou cancer synchrone), les résultats de la TEP/TDM et du BS on été concordants dans 36/44 cas. La TEP/TDM a permis de détecter 2 métastases pulmonaires non formellement identifiées à la TDM. Les résultats de la TEP/TDM ont été faussement positifs dans 9 cas : 6 au niveau pulmonaire (atélectasie, foyer infectieux, fibrose), 1 au niveau osseux (tumeur bénigne) et 2 au niveau hépatique (cirrhose). Le bilan standard a été faussement positif dans 3 cas (2 foyers infectieux pulmonaires et 1 cirrhose hépatique) pour lesquels la TEP/TDM a été elle aussi faussement positive. Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 N. Fakhri et al. Au total, la TEP/TDM a permis de modifier l’attitude thérapeutique chez 3/44 patients en mettant en évidence des lésions non diagnostiquées par le BS (1 adénopathie métastatique et 2 métastases pulmonaires), ce qui représente 6,8% des patients de notre étude. Dix-huit foyers hypermétaboli- A ques détectés par la TEP/TDM ont été faussement positifs. Adénopathie cervicale prévalente tumeurs qui n’étaient pas visibles au BS : il s’agissait de 2 bases de langue, 1 sillon amygdalo-glosse et 1 amygdale (Figure1). Elle est revenue faussement positive dans 3 cas. ÖLa TEP/TDM a permis de détecter 4 B C - Figure 1 A : TDM centrée sur l’oropharynx, après injection de produit de contraste iodé. Aspect normal de la muqueuse de la base de langue. Présence d’une adénopathie métastatique cervicale droite (flèche blanche). B : Aspect en TEP : Foyer d’hyperfixation au niveau de la base de langue droite (flèche noire). Le foyer d’hyperfixation désigné par la flèche blanche correspond à l’adénopathie du secteur II droit. C : La fusion d’images TEP/TDM permet une meilleure localisation anatomique des foyers d’hyperfixation. Des biopsies profondes, ciblées au niveau de la base de langue droite sont revenues positives. A : CT scan of the oropharynx (with contrast). Normal aspect of the base of tongue. Pathologic cervical lymphadenopathy (white arrow). B : PET aspect : enhanced uptake in the area of the base of tongue (black arrow). The focus showed by the white arrow corresponds to the lymphadenopathy. C : PET/CT fused images reveal a hypermetabolic tumor of the right base of tongue with a good anatomic detail. PET directed biopsies were positives. Surveillance post-thérapeutique Ö Soixante et un patients présentant un carcinome épidermoïde évolué de la sphère ORL et ayant été traités de façon curative ont été réévalués 3 mois après la fin du traitement (Tableau II). Au niveau de la tumeur primitive, la TEP/TDM a été plus performante que le BS dans 10 cas. Dans 7 cas, elle a été positive (vrais positifs) alors que le BS était douteux dans 6 cas (3 oropharynx, 2 hypopharynx, 1 cavité buccale) et négatif dans 1 cas (vallécule) (Figure 2) et dans 3 cas (2 oropharynx, 1 hypopharynx) elle a été né- Médecine Nucléaire - gative (vrais négatifs) alors que le BS était douteux. Dans les 3 cas, il s’agissait d’une radionécrose. Au niveau du statut ganglionnaire, la TEP/TDM a été plus performante que le BS dans 4 cas. Parmi ces 4 patients: La TEP/TDM a retrouvé 2 vrais négatifs tandis que le BS a conclu à une poursuite évolutive. Les 2 patients ont présenté une poursuite évolutive sur le plan de la tumeur primitive pour laquelle ils ont été opérés. Ils ont dans le même temps subi un évidement ganglionnaire homolatéral à la lésion qui est revenu négatif dans les 2 cas. La TEP/TDM a retrouvé 2 vrais positifs tandis que le BS était négatif ou douteux. Les 2 patients ont ainsi pu bénéficier d’un évidement ganglion- naire cervical qui était revenu positif dans les 2 cas. Au niveau du statut métastatique, la TEP/TDM a été plus performante que le BS dans 3 cas. Parmi ces 3 patients, la TEP/TDM a retrouvé : 1 vrai positif alors que le BS était négatif (il s’agissait d’une métastase pulmonaire unique confirmée histologiquement après fibroscopie bronchique) et 2 vrais négatifs alors que le BS était douteux (lésions pulmonaires suspectes à la TDM). Au total, la TEP/TDM, réalisée en complément du BS, a permis de modifier l’attitude thérapeutique chez 13 patients soit 21%. Pour 7 patients le bénéfice a porté sur le T uniquement, Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 729 Intérêt clinique de la TEP/TDM au [18F]-FDG pour 3 patients sur le statut N, pour 1 patient sur le statut M, pour 1 patient sur les statuts T et N, et pour 1 patient sur les statuts T et M. Dans 1 cas, la TEP/TDM a présenté un bénéfice sur le plan de la tumeur primitive mais a été délétère sur le plan métastatique (faussement positive). Dans 1 cas, la TEP/TDM a présenté un bénéfice sur le statut M mais a été délétère sur le plan de la tumeur primitive (résultat faussement positif). Douze foyers hypermétaboliques détectés par la TEP/TDM ont été faussement positifs : 7 au niveau de la tu- meur primitive, 1 au niveau ganglionnaire (granulome inflammatoire) et 4 au niveau métastatique (cirrhose dans 1 cas, foyer de condensation pulmonaire dans 2 cas et hyperplasie bilatérale des surrénales dans 1 cas). Tableau II Caractéristiques des patients inclus dans l'étude (surveillance) Patients characteristics (post treatment surveillance) *5-FU + carboplatine Figure 2 Patient de 61 ans présentant une tumeur T3 valléculaire traitée par radio-chimiothérapie. Le bilan standard était en faveur d’un contrôle local. La TEP/TDM a montré un foyer d’hyperfixation au niveau valléculaire (flèche). Les biopsies orientées sont revenues positives. 61 years old patient with T3 tumor of vallecula treated with chemo-radiotherapy. Standard work-up was in favour of a local control. PET/CT revealed an enhanced uptake in the vallecula (white arrow). PET directed biopsies were positives. 730 Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 N. Fakhri et al. DISCUSSION ÖUn avantage majeur de la tomographie par émission de positons est qu’elle permet en un seul examen d’explorer le patient dans son intégralité, de façon anatomique et métabolique. Le but de notre étude a été d’évaluer l’impact de la TEP/TDM sur la prise en charge du patient Un point important à souligner est le fait que, dans la plupart des indications, du fait de son manque de résolution sur le plan anatomique, la TEP/ TDM ne peut pas être utilisée seule. En effet, la TDM couplée à la TEP est moins performante qu’une TDM millimétrique standard et ne comprend pas d’injection de produit de contraste iodé. La TDM et éventuellement l’IRM restent donc indispensables notamment afin d’évaluer l’infiltration en profondeur de la tumeur et la vascularisation tumorale. Il est également important de souligner qu’actuellement, les tumeurs d’une taille inférieure à 6 mm sont difficilement visualisables par la TEP/TDM du fait de son degré de résolution modéré. Malgré tout, la TEP/TDM peut parfois être utile en permettant de dépister des localisations infra-cliniques en particulier au niveau de la cavité buccale où l’imagerie conventionnelle peut être gênée par les artéfacts d’origine dentaire [15]. L’indication de la TEP/TDM peut aussi être posée devant une tumeur nécrotique dont la biopsie est négative (car réalisée dans la nécrose) alors qu’il existe un fort doute clinique de malignité. L’image de fixation du FDG guide alors le geste de biopsie vers les zones métaboliquement actives [11]. Un autre point important à souligner est le taux important de faux positifs retrouvés par la TEP/TDM, quelle que soit l’indication. En effet, dans notre série, parmi les 195 foyers fixant le FDG de façon pathologique et interprétés comme étant d’origine tumorale, 33 (17%) étaient faussement positifs (i. e n’étaient pas d’origine tumorale). Les causes peuvent être multiples et sont souvent le fait du manque de spécificité du FDG vis-à- Médecine Nucléaire - vis du tissu cancéreux. Il peut s’agir d’une contracture musculaire unilatérale, d’une activation des muscles phonatoires et de la déglutition en phase de fixation du FDG, d’une accumulation de salive, d’un papillome de l’amygdale, d’une trachéotomie ou d’un cathéter [16]. D’une manière générale, toute réaction inflammatoire (lésion radique, cicatrisation, foyer infectieux) est susceptible de fixer le FDG [17]. Il a de plus été fréquemment rapporté un taux important de fixations physiologiques du FDG, dues au manque de spécificité tumorale du traceur, pouvant gêner l’interprétation de l’examen. Une étude réalisée par Nakamoto [18] sur 78 patients en bonne santé a retrouvé une fixation physiologique intense au niveau des amygdales, du palais mou, des amygdales linguales et une fixation intermédiaire au niveau des glandes salivaires (parotides, sous maxillaires) et des cordes vocales. Le nombre de résultats faussement positifs a cependant été réduit grâce à la fusion d’image TEP/TDM qui a permis une meilleur localisation anatomique de ces zones hyperfixantes [19] (Figures 1 et 2). Dans notre expérience, il est clair que la fusion d’images a permis de diminuer nettement le nombre d’interprétations faussement positives et d’éliminer certaines étiologies facilement identifiables sur les images reconstruites (trachéotomie, cathéter, fixations musculaires). Cependant, le manque de spécificité du FDG vis-à-vis du tissu cancéreux fait que tout tissu inflammatoire peut fixer le FDG et que, dans un contexte de pathologie cancéreuse, un foyer hyperfixant fera évoquer en priorité une étiologie tumorale. Ceci s’applique notamment aux adénopathies inflammatoires, aux lésions pulmonaires et hépatiques (fréquemment présentes chez les patients éthylotabagiques sujets aux cancers ORL), à certaines tumeurs bénignes fixant le FDG, aux réactions inflammatoires post-radiques. Les fixations physiologiques, quant à elles, ne sont pas comptées comme faux positifs mais leur rôle délétère est plutôt de gêner l’interprétation de l’examen en créant de nombreux artéfacts. De plus, il faut souligner que la TEP est une technique d’utilisation récente dans notre centre (depuis novembre 2003). On peut donc raisonnablement penser que l’interprétation des examens sera rendue de plus en plus juste avec l’acquisition de l’expérience de cette technique. Ce taux élevé de faux positifs alourdit considérablement la prise en charge des patients du fait des investigations complémentaires à réaliser (ponction biopsie hépatique, fibroscopie bronchique) avec, pour conséquences, outre la gêne occasionnée pour le patient, une augmentation importante du coût de prise en charge [2]. Enfin, un élément essentiel est le faible nombre de résultats faussement négatifs, quelle que soit l’indication de l’examen, ce qui est très intéressant. Les risques de faux négatifs sont : la quantité importante de tissu nécrotique entourant le tissu viable, la petite taille tumorale et l’hypermétabolisme physiologique de la sphère ORL [20]. Ce dernier, associé au degré de discrimination de la camera TEP fait que la détection des tumeurs de moins de 6 mm par la TEP/TDM reste aléatoire [20-22]. Stadification initiale Ö En ce qui concerne la tumeur primitive, l’intérêt de la TEP/TDM est limité dans la mesure où son manque de résolution ne permet pas d’évaluer l’extension locale de la tumeur primitive. De plus, dans notre série toutes les tumeurs ont été visualisables lors de la pan-endoscopie sous anesthésie générale. Un apport important de la TEP/TDM, lors de la stadification initiale, est la recherche de métastases à distance [2]. Dans notre série, elle a permis de détecter 2 métastases pulmonaires non formellement identifiées par le BS. Il est clair que la découverte de métastases à distance a des conséquences importantes sur la prise en charge du patient. En ce qui concerne le statut ganglionnaire, la plupart des auteurs admet- Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 731 Intérêt clinique de la TEP/TDM au [18F]-FDG tent que le taux de faux négatifs est élevé (notamment en cas d’adénopathies malignes de moins de 6 mm) et que la TEP/TDM, lorsqu’elle est négative, ne peut pas permettre d’éviter la réalisation d’un traitement systématique des aires ganglionnaires [11, 15, 23]. De plus, pour les patients classés N0, plusieurs auteurs ont rapporté que la TEP/TDM était beaucoup moins performante que le ganglion sentinelle [11,24]. Au total, la TEP/TDM a permis de modifier l’attitude thérapeutique chez 3/44 patients (6,8%) en mettant en évidence des lésions non diagnostiquées par le BS (1 adénopathie métastatique et 2 métastases pulmonaires). Adénopathie cervicale prévalente ÖPlusieurs études ont déjà été réalisées à ce sujet : elles concluent en général à un bénéfice de la TEP (25% de découverte de primitif en moyenne) [6, 25, 26, 27]. Dans notre étude, la TEP/TDM nous a permis de retrouver 4 primitifs chez les 20 patients présentant une adénopathie cervicale métastatique prévalente, et donc de réaliser un traitement ciblé sur la tumeur (réduction des champs d’irradiation avec pour conséquences une diminution de la morbidité et une amélioration de la qualité de vie) [28, 29]. La détection des petites tumeurs (infra centimétriques) par la TEP/TDM reste cependant aléatoire : en effet, compte tenu de l’hypermétabolisme environnant, les tumeurs fixant peu le FDG (c’est à dire les tumeurs ayant une faible activité métabolique) auront moins de chance d’être visualisées que celles ayant une forte activité métabolique. De plus, le faible degré de résolution de la TEP/TDM, rend difficile la détection des tumeurs de moins de 1 cm [18, 29, 30,31]. 732 S u r v e i l l a n c e p o s t -t h é r a p e u t i q u e précoce Ö Nos résultats démontrent que la TEP/TDM est un outil fiable pour la surveillance post-thérapeutique précoce des carcinomes épidermoïdes évolués des VADS. Dans notre série, les TEP/TDM ont été réalisées en moyenne trois mois après la fin du traitement chez tous les patients. En effet, il semble actuellement admis que cet intervalle de 3 mois après la fin du traitement soit le délai optimal afin d’éviter un trop grand nombre de faux positifs (consécutifs à la cicatrisation des lésions radiques) et de faux négatifs liés au caractère microscopique de certaines lésions subsistantes (le délai de 3 mois peut permettre la repousse d’un éventuel tissu cancéreux viable) [33]. Au niveau de la tumeur primitive, du fait du très faible nombre de résultats faussement négatifs, on peut considérer que lorsque la TEP/TDM est négative, la tumeur a d’importantes chances d’être contrôlée localement. Dans ce cas il n’est probablement pas nécessaire de poursuivre les investigations, notamment la réalisation de biopsies systématiques. Ceci est en accord avec les données de la littérature [9,11, 20, 32, 33]. Un algorithme a d’ailleurs été proposé par plusieurs auteurs [16, 3335] : il consiste à réaliser la TEP/TDM après l’examen clinique et la TDM. En cas de négativité de la TEP/TDM, on pourrait surseoir à la pan-endoscopie et surveiller le patient. Ceci permettrait d’éviter de réaliser une biopsie inutile qui est, d’une part, souvent peu contributive, et d’autre part, potentiellement dangereuse car elle peut précipiter l’apparition d’une radionécrose [21]. L’endoscopie et les biopsies ne seraient réalisées qu’en cas de TEP/TDM positive [33, 35]. auteurs [36, 37], non favorables pour d’autres [38, 39].Cependant, les résultats sont difficilement comparables à ceux de notre étude (aucun faux négatifs retrouvé). Dans ces 4 études, tous les patients présentaient une suspicion clinique de poursuite évolutive sur le plan ganglionnaire, ce qui n’était pas le cas de tous les patients inclus dans notre étude. Au niveau métastatique, dans notre série, aucun faux négatif n’a été retrouvé. On peut donc considérer que si la TEP/TDM est négative, statistiquement, le patient a peu de risque d’avoir une métastase. C’est en prenant le patient dans sa globalité que la TEP/TDM présente un intérêt majeur [33, 40, 41]. Dans notre série, la TEP/TDM a été plus performante que le bilan standard CONCLUSION ÖAu vu des résultats de notre étude et des données de la littérature, la TEP/ TDM semble être un outil fiable dans la prise en charge des cancers des VADS. Elle présente un intérêt indéniable dans la surveillance post-thérapeutique précoce et dans le bilan des adénopathies cervicales prévalentes, en complément du bilan standard. Son intérêt semble plus limité dans la stadification initiale où le nombre important de fixations faussement pathologiques du traceur en rendent l’interprétation et l’utilisation plus délicate. Bien que son accès reste pour l’instant difficile en France, du fait du faible nombre d’appareils, la TEP/TDM est un examen d’avenir en pleine évolution. Au niveau ganglionnaire, les données de la littérature sont variables: favorables à la TEP/TDM pour certains Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11 N. Fakhri et al. Clinical value of [18F]-FDG PET/CT in the management of the upper aero-digestive tract cancers Objective : To evaluate the impact of [18F]-FDG PET/CT image fusion in the management of carcinomas of the upper aero-digestive tract. Méthods : This retrospective study included 125 patients with squamous cell cacinoma of the upper aerodigestive tract who underwent a PET/CT for: initial staging: 44 patients, cervical lymphadenopathy from an unknown primary: 20 patients and post treatment surveillance: 61 patients. Results of PET/CT were compared with those of standard workup (CT scan of head, neck and chest and abdominal ultrasound). Histology and clinical follow-up were used as goldstandard. Results : PET/CT was more accurate than standard workup for 6,8% of patients for the initial staging, 20% of patients for cervical lymphadenopathy from an unknown primary and 21% of patients for post-treatment surveillance. In all patients, 17% of FDG uptake foci found by PET/CT were false-positives. Conclusion : PET/CT is a reliable tool for the management of carcinomas of the upper aero-digestive tract. The high rate of false-positive findings represents the main limitation of this exam. 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