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L’œil du sondeur : Gaël Sliman (2/3)
2 –Les Français ne veulent toujours pas que l’on touche aux 35 heures, mais la mesure est plus
clivante que jamais politiquement et générationnellement
On le savait, les Français sont attachés aux 35 heures. Ainsi, même en précisant que « certains
pensent qu’elles grèveraient la compétitivité de la France » une nette majorité de Français se
prononce contre leur suppression (56% contre 43%). Cette suppression des 35 heures est encore plus
rejetée auprès des tranches d’âges (les actifs) qu’elle concernerait effectivement : les 25-49 ans
sont 60% à 64% à la rejeter et les 50-64 ans sont 56% à y être opposés.
A l’inverse, les plus de 65 ans – non concernés par le sujet puisque ne travaillant plus pour la plupart
d’entre eux – sont, eux, une nette majorité (59% contre 40%) à approuver la suppression des 35
heures.
Outre un clivage générationnel, le sujet provoque un évident clivage politique : les sympathisants de
droite sont 81% à approuver la suppression des 35 heures alors que les sympathisants de gauche sont,
eux, 82% à y être opposés.
Pour cette raison, envisager une telle mesure – bien qu’elle soit impopulaire – n’est pas forcément
une mauvaise idée pour l’UMP et Jean-François Copé.
Un autre facteur pouvant plaider pour que le sujet soit, au moins, abordé par la droite est, qu’avec
la crise, il existe une tendance forte à une plus grande acceptation de la suppression des 35 heures.
En janvier dernier, les Français dans leur ensemble étaient 61% à être opposés à leur suppression.
Cette progression de 5 points en moins d’un an est largement portée par les sympathisants de droite
qui n’étaient « que » 63% à la souhaiter en début d’année (+18 points en dix mois).