La Tunisie est un petit pays d’une superficie d'environ 162 155 km² mais ses paysages sont extrêmement diversifiés. La Tunisie (arabe : تونس ou Tūnis), en forme longue la République tunisienne ( الجمهورية التونسيةou al-Jumhūriyya atTūnisiyya), est un pays d’Afrique du Nord. Elle est bordée au nord et à l’est par la mer Méditerranée, à l’ouest par l’Algérie avec 965 kilomètres de frontière commune et au sud-est par la Libye avec 459 kilomètres de frontière. Pays de contraste, la Tunisie appartient au continent africain dont c’est le pays le plus au nord, elle est séparée de seulement 140 km par le canal de Sicile, des côtes européennes. La Tunisie s’étire du Nord au Sud sur quelques 1 300 km de côtes le long de la Méditerranée Avec la proclamation de la république, le 25 juillet 1957, c’est le leader nationaliste Habib Bourguiba qui devient le premier président de la République tunisienne et modernise le pays. Toutefois, en 1987, au terme de trente ans à la tête du pays dont la fin est marquée par le clientélisme et la montée de l’islamisme, le Premier ministre Zine elAbidine Ben Ali finit par le déposer, mais poursuit dès lors les principaux objectifs du « bourguibisme » tout en libéralisant l’économie. Après 23 ans d’une présidence autoritaire et policière, caractérisée par l’importance de la corruption, Ben Ali est chassé le 14 janvier 2011 par une révolution populaire. Trouvant refuge en Arabie saoudite, il fait l’objet, avec son épouse, d’un mandat d'arrêt international. Intégrée aux principales instances de la communauté internationale, la Tunisie fait partie de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de la Communauté des États sahélo-sahariens. . S’inscrivant actuellement dans une dynamique de démocratisation des structures sociales, la Tunisie envisage, à l’instar des pays ayant vécu des expériences similaires, de procéder à des réformes politiques et économiques. Puisque les réformes économiques sont les plus douloureuses, car incorporant une dimension sociale à caractère empressant, des réformes d’ordre institutionnel sont en sus envisagées portant essentiellement établissement de nouvelles règles de jeux I - Le contexte économique et social tunisien le lendemain du 14 janvier Le contexte économique et social tunisien est marqué par des faits ayant trait à la structure, comme par des faits d’ordre conjoncturel et transitoire. A propos des faits structurels, il s’agit d’une population, à revenu par tête moyen, qui évolue au faible taux de 1,2 et qui est majoritairement jeune. Presque également répartie en gentes, la population tunisienne est au tiers, active et dont 18,9% sont en chômage en novembre 2011. Ce qui est à retenir est que l’évolution des chômeurs, surtout diplômés de l’université, dépasse la capacité du marché de l’emploi à les absorber. En effet cette accumulation des chômeurs est, au fond, due à ce que le modèle de croissance est essoufflé et a d’ailleurs atteint ses limites puisqu’il se situe à 96% de sa croissance potentielle. Notons par ailleurs que les régions côtières abritent les concentrations démographiques les plus élevées et que les régions de tout l’ouest et du sud représentent, par référence au paradoxe de Todaro, les taux de chômage les plus élevés. LA Santé et LA sécurité au travail Lecture dans le système de la caisse nationale d'assurance maladie CNAM en matière de maladies professionnelles et d'accidents de travail Selon le bilan fourni par la Cnam et portant sur les statistiques relatives à 2010, le nombre des accidents du travail s’élève à 44 846 dont 42 669 ont lieu sur les lieux du travail et 2 177 sur le chemin du travail. Cet indicateur dénote nettement le manque flagrant des règles de sécurité professionnelle sur les lieux du travail. Le premier facteur à risque, par conséquent, s’avère le site du travail, chose qui influe forcément sur la tranquillité d’esprit de la main-d’œuvre et sur son rendement. En revanche, les accidents du travail mortels enregistrés en 2010 sont de l’ordre de 196 dont 138 sur le lieu du travail et 58 sur le chemin du travail. Il y a lieu de souligner que les statistiques signifient une baisse nette par rapport aux années précédentes. Le nombre d’accidents du travail mortels était de 244 en 2008 et de 257 en 2009. Cette évolution, bien que positive, nécessite d’être maintenue et améliorée par une meilleure diffusion de la culture de la sécurité professionnelle. Les accidents du travail, faut-il le reconnaître, ont des répercussions économiques et sociales parfois irréversibles. Mortels, ils sont encore pires puisqu’ils traumatisent des familles entières. Pour compenser le déficit économique et élargir la plateforme de la couverture médicale, la Cnam gagne en nombre de salariés déclarés. En 2010, ces derniers ont atteint les 1454 566. En 2008, ils n’étaient que 1 364 451. Côté prévention des risques d’accidents du travail, la Cnam s’applique au financement des projets de mise à niveau sécuritaire. En 2010, une vingtaine de projets ont été financés par la commission nationale. L’objectif étant de combler les défaillances en matière d’équipements sécurisés et de matériels de sécurité. La part du lion a été accordée au domaine de la pêche avec 17 projets. Le coût global de financement est de l’ordre de 80 940dt dont 26 980dt sous forme de subventions et 53 960 en guise de prêts. Les 17 projets de pêcheurs financés ont nécessité une enveloppe de 61 664dt, ce qui a permis l’acquisition de 13 radios antennes, de 8 GPS, 6 sondeurs de profondeur ainsi que des gilets et des canots de sauvetage. Maladies professionnelles en ce qui concerne les maladies professionnelles, le nombre des maladies déclarées en 2010 s’élève à 961. En effet, 45,3% des personnes souffrant de MP sont atteintes de troubles musculeuxsquelettiques. Cette maladie professionnelle gagne du terrain au fil des ans. En 2008, l’on comptait 315 cas. En 2009, le nombre des personnes atteintes de ces troubles s’élevait à 345 pour atteindre en 2010 les 435 cas. La surdité professionnelle, par ailleurs, touche 24,2% de la main-d’œuvre avec 233 cas en 2010; une autre maladie qui progresse puisqu’elle ne touchait, en 2008, que 177 personnes. La prolifération de ces deux maladies ne peut que prouver la prédominance des facteurs qui en sont propices. Ces deux maladies représentent déjà 70% du total des maladies professionnelles. Les infections pulmonaires se chiffrent à 18,9%. Des indicateurs alarmants qui doivent faire l’objet d’actions d’interventions pertinentes et mieux ciblées afin de faire face aux Atmp et garantir la santé et la sécurité au travail. La Cnam ainsi que toutes les parties concernées sont habilitées à atténuer ces indicateurs, prévenir les accidents du travail et dépister, précocement, les maladies professionnelles, deux objectifs réalisables en fonction d’une éventuelle et bonne coordination entre les parties concernées et une conjugaison plus confirmée des efforts de tous. LE SIDA EN TUNISIE Le premier cas de VIH/sida en Tunisie date de 1985. Selon la DSSB, entre 1985 et 2005, près de 1 299 personnes ont été déclarées officiellement atteintes, dont 863 au stade de sida, soit une proportion de prévalence de 1 cas/10 000 habitants. (mais le chiffre exact est bcp plus élevé!!!) Toutefois, il faudrait revoir le système de surveillance puisque près de 50% des patients sont découverts à un stade avancé de la maladie, signe d?une insuffisance des capacités du système de surveillance à dépister les cas de séropositivité. Une remarque : le VIH/sida est la maladie des pauvres en Tunisie. 62% des PVVIH sont chômeurs, 18% disposent d?un emploi précaire (femme de ménage, aide-maçon, commerçant ambulant, ouvrier non qualifié?), 14% bénéficient d?un emploi stable (ouvrier qualifié, cadre moyen), 6% femmes au foyer, environ 90% proviennent d?un milieu socio-économique défavorisé et 4/5 arrivent à survivre grâce au soutien de la famille. Si on risque de devenir un pays à haut risque, ce sera pour plusieurs raisons, dont la jeunesse de la population (près d?un tiers de la population tunisienne a aujourd?hui entre 15 et 30 ans). Durant les années à venir, cette catégorie de la population, la plus concernée par la vulnérabilité face au VIH/sida, augmentera en nombre et en poids dans la population. Avec la révolution des murs, les jeunes se marient de plus en plus tard, alors même que leur perception de la sexualité est moins traditionnelle que celle des générations précédentes. Ainsi parmi les 3500 réfugiés examinés, 70% étaient atteints du sida ! Au cours du 10ème Forum de l’Office national de la famille et de la population, organisé le 1 juillet 2011, sur le thème « Le Sida en Tunisie : au delà des statistiques », l’ONFP a déclaré que plus de 1 600 Tunisiens sont atteints du Sida. Depuis les années 80 jusqu’en 2010, le Tunisie a enregistré 1 650 cas avec un total de 60 à 70 cas chaque année. 60 millions de nouveaux cas sont enregistrés du part le monde avec 5 000 cas journaliers et 4 cas chaque minute. 3000 personnes meurent chaque jour du Sida. L’Office national de la famille et de la population a annoncé que les centres de consultation médicale non déclarée et volontaire qui sont au nombre de 25 répartis sur 19 gouvernorats seront multipliés et gratuits. Situation des syndicats en tunisie La mondialisation a déclenché toute une série de changements de grande ampleur auxquels personne n’échappe. Elle génère des .déséquilibres entre pays et à l’intérieur des pays Partout dans le monde, on constate des déficits du travail décent sous différentes formes, chômage et sous emploi, emplois de faible qualité et improductifs, absence de sécurité au travail et précarité des revenus, violations des droits du travail, inégalités entre les sexes, exploitation des travailleurs migrants, absence de représentation et de possibilités d’expression, insuffisance de la protection et de la solidarité face à la .maladie, aux handicaps et à la vieillesse Dans le contexte de la mondialisation, la flexibilité associée à l’absence de sécurité devient un trait caractéristique des mutations économiques. C’est ainsi que le lien entre travail, emploi et protection sociale est devenu aujourd’hui une préoccupation majeure de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), qui affronte au quotidien les .effets sociaux de l’intégration progressive à l’économie mondiale L’approche de l’UGTT pour une meilleure prise en charge des travailleurs et travailleuses licenciés répond à plusieurs enjeux .indissociables D’abord l’enjeu principal est d’éviter le gaspillage d’un capital humain. Il s’agit de mobiliser et de valoriser les compétences acquises dans l’expérience professionnelle par plusieurs milliers de travailleurs .dont une part importante est encore jeune La lutte contre l’exclusion du marché de travail est également une composante fondamentale de la lutte contre la pauvreté et contre la discrimination dans la mesure où les femmes d’origine sociale modeste sont les principales victimes du licenciement collectif. Cet enjeu social est aussi un enjeu culturel, car il s’agit de sauvegarder l’identité de la Tunisie moderne qui est associée à l’émancipation de la femme. Cet acquis est évidemment menacé puisque une partie importante de la main d’œuvre féminine est exposée au risque de l’exclusion du marché du travail. Le mouvement syndical tunisien lutte au quotidien contre les aspects atypiques de l’emploi comme le révèle bien les causes des conflits .collectifs du travail Les mauvaises conditions de rémunération des salariés représentent la plus importante cause des grèves. Celles-ci couvrent plusieurs à l’origine de plus de 50 % du total annuel problèmes qui sont souvent des grèves. On peut distinguer trois séries de problèmes rencontrés par : les travailleurs -problèmes liés au salaire de base -problèmes liés à la gestion des primes -problèmes liés à la politique sociale de l’entreprise qui met en cause certains avantages en espèce ou en nature . Etre ensemble socialement responsables dans le contexte de l’ouverture de l’économie à la concurrence internationale, c’est adopter de nouveaux comportements et de nouvelles méthodes de dialogue social pour affronter les problèmes économiques qui deviennent de plus en plus complexe et qui exigent une forte réactivité de l’entreprise. L’UGTT est consciente que l’entreprise et ses salariés sont confrontés ensemble à la même menace de la mondialisation. Distribution des responsables syndicaux par tranches d’âges selon la structure syndical Syndicat délégation Union fédération Syndicat de base 18,8 51 ans et plus 41-50 ans 48 ,6 31-40 ans 29 ,2 15 ,6 régional 36 ,6 41,5 général 50 39 ,7 39 ,7 51,6 10,8 51,2 7,3 42,9 7,1 DISTRIBUTION DES RESPONSABLES SYNDICAUX PAR GENRE SELON LA STRUCTURE SYNDICALE Structure syndicale hommes femmes total Syndical de base délégation Union fédération Syndicat regionale général total 91,1 8,9 100 ,0 86 ,8 13 ,2 100 ,0 90 ,7 90,4 9 ,6 100 ,0 96,3 3,7 100 ,0 89,3 10,7 100 ,0 9,3 100 ,0 $ Le rôle de l’UGTT dans les événements de 14 janier L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a joué un important rôle dans l’intifada tunisienne. Son engagement sur le terrain politique, symbolisé par sa disposition à participer au gouvernement, plong e ses racines dans un lointain passé L’implication de l’UGTT sur le terrain politique s’explique, certes, par la nécessité pour son exécutif de se faire une nouvelle virginité, dans un contexte de radicalisation politique, marqué par la mobilisation de sa base et de nombre de ses structures intermédiaires aux côtés des Tunisiens révoltés Le caractère social des débuts du processus révolutionnaire tunisien, avec des slogans repris de la révolte du bassin minier (« un travail est un droit, bande de voleurs ! »), a privilégié l’intervention des syndicalistes dans le mouvement. Et le rôle de l’UGTT a été décisif dans cette période : c’est avec sa participation officielle – sous la pression de sa base et des structures opposées aux compromissions avec Ben Ali – à l’organisation de grèves et de manifestations à partir de début janvier que la révolte s’est transformée en révolution