isomorphe `a (Tzpriv´e d’un point) si et seulement si 4p3
4p3+ 27q2=j(z)
1728 (le facteur 1728 est introduit pour
avoir j(z)∼e−2πiz quand Im z→+∞). Exercice : montrer que Xx3+1 est isomorphe `a Tωpriv´e d’un point,
o`u ω=−1+i√3
2, racine primitive cubique de l’unit´e.*
6) Courbes alg´ebriques projectives. Disons quelques mots sur la version projective de l’exemple 5) en degr´e
trois. Le plan projectif P2(C) est le quotient (C3\{(0,0,0)})/C∗, il admet un plongement de C2:(x, y)→
[(1,x,y)]. Il est compact et le compl´ementaire de C2, qui est l’ensemble des points [(0,x,y)], s’identifie `a
P1(C) (droite `a l’infini). La courbe X=Xx3+px+qa pour adh´erence X=X∪[(0,0,1)]}(on ajoute le point
`a l’infini dans la direction verticale). Nous verrons que Xest une surface de Riemann, isomorphe `a Tz.
Un des grands th´eor`emes du cours sera le suivant : toute surface de Riemann compacte se r´ealise comme
courbe alg´ebrique projective. (Pas toujours dans P2(C), `a moins d’autoriser des points doubles, mais toujours
dans P3(C)). Une variante de ce r´esultat est qu’une surface de Riemann compacte est essentiellement la mˆeme
chose qu’une extension alg´ebrique de C(x), le corps des fractions `a une ind´etermin´ee. Ou plus pr´ecis´ement
qu’une extension de Cde type fini et de degr´e de transcendance un.
1.3 Fonctions holomorphes, degr´e en un point
Une fonction holomorphe sur la surface de Riemann Xest une fonction f:X→Cqui est continue et
telle que f◦ϕ−1est holomorphe sur ϕ(U) pour toute carte holomorphe ϕde X, ou pour toute carte dans
un atlas holomorphe. L’ensemble des fonctions holomorphes sur Xest un anneau (et une C-alg`ebre) pour les
lois usuelles, on le notera O(X). Il est int`egre puisqu’une fonction holomorphe non nulle a des z´eros isol´es.
Proposition. Soit f:X→Cune fonction holomorphe non constante.
(i) Si p∈X, il existe un entier d∈N∗et une carte holomorphe centr´ee ϕen ptelle que f◦ϕ−1(z)=zd,
soit f=ϕd. L’entier d=deg
p(f)ne d´epend que de fet de p, et s’appelle le degr´e de fen p.On
l’appelle aussi multiplicit´e de fen p.Onadegp(f)=1si et seulement si Df(p)=0.
(ii) Pour tout q∈X\{f(p)}assez proche de p,onacard(f−1({q})∩U)=deg
p(f). En particulier, fest
ouverte.
(iii) Un point p∈Xtel que Df(p)=0ou de fa¸con ´equivalente degp(f)≥2est un point critique,oupoint
de ramification, leur ensemble est not´e Crit(f)ou R(f). Cet ensemble est discret et ferm´e, ou de fa¸con
´equivalente localement fini c’est-`a-dire qu’il rencontre tout compact en un ensemble fini.
D´emonstration. (i) Soit ϕune carte holomorphe centr´ee en p. Alors g=f◦ϕ−1est une fonction holomorphe
d´efinie au voisinage de 0 et telle que g(0) = 0. Donc soit 1) gest identiquement nulle, soit 2) il existe d∈N∗
tel que g(z)=zdh(z)avechholomorphe et h(0) = 0.
Dans le cas 1), fest localement constante en p, et dans le cas 2), fn’est constante dans aucun ouvert
contenu dans U. Soit El’ensemble des points v´erifiant le cas 1). C’est un ouvert, et si q∈E,qtout voisinage
de qcontient un ouvert o`u fest ´egale `a f(p), donc qne v´erifie pas le cas 2), donc q∈E, donc Eest ferm´e.
Par connexit´e, E=∅ou X, et dans le second cas fest constante. Comme fn’est pas constante, E=∅.
On est donc toujours dans le cas 2). La fonction holomorphe h, qui est non nulle en 0, a une racine
d-i`eme holomorphe kau voisinage de 0, donc on a g(z)=G(z)d,o`uG(z)=zk(z) est holomorphe. De plus
G(0) = k(0) = 0, donc Gest localement un biholomorphisme, donc ψ=G−1◦ψ0est une carte holomorphe
centr´ee en f(p). Finalement, on a f◦ϕ−1(z)=zd, donc da la propri´et´e annonc´ee.
Pour montrer que dest unique, on observe que c’est le plus petit entier tel que (f◦ϕ−1)(d)(0) = 0, et
que cette propri´et´e est ind´ependante du choix des cartes holomorphes centr´ees ϕet ψ. En particulier, d=1
si et seulement si (ψ◦f◦ϕ−1)(0) = 0, soit Df(p)= 0. L’unicit´e r´esultera aussi de (ii).
(ii) Ces propri´et´es sont ´evidentes pour l’application z→ zdau voisinage de 0, donc elles sont aussi vraies
pour f.
(iii) Si p∈R(f)etUest un voisinage sur lequel on a ψ◦f=ϕd, on a R(f)∩U={p}puisque la d´eriv´ee
de zdest non nulle hors de 0, donc R(f) est discret. De plus, la caract´erisation Df(p) = 0 montre qu’il est
ferm´e.
Points de ramification, points de branchement. Les points ptels que degp(f)>1 sont d’habitude
appel´es points de ramification. Leurs image sont les points de branchement (branch points), on notera leur
ensemble B(f).
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