ENSEIGNER LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE: LES QUATRE LEÇONS FONDAMENTALES QUE TOUT LE
MONDE PEUT MAITRISER
JOHN C. NORCROSS
1
AND CHRISTIE P. KARPIAK
AUTEUR A JOINDRE POUR LA CORRESPONDANCE:
JOHN C. NORCROSS, DEPARTMENT OF PSYCHOLOGY, UNIVERSITY OF SCRANTON, SCRANTON, PA 18510, USA
EMAIL: NORCROSS@SCRANTON.EDU
ABSTRACT
AS BOTH A SUBJECT AREA AND A POTENTIAL CAREER, CLINICAL PSYCHOLOGY FASCINATES UNDERGRADUATES. IN THIS
ARTICLE, THE AUTHORS PRESENT FOUR LESSONS THAT ALL PSYCHOLOGY STUDENTS CAN MASTER: CONNECTING TO
PSYCHOLOGICAL SCIENCE, COMMITTING TO EVIDENCE-BASED PRACTICE, ADAPTING TREATMENT TO THE PERSON, AND
BECOMING ALL THAT A CLINICAL PSYCHOLOGIST CAN BE (IN CONTRAST TO PROVIDING ONLY PSYCHOTHERAPY). THESE
LESSONS MAP DIRECTLY ON RESEARCH DIRECTIONS IN THE FIELD AND REFUTE COMMON MISCONCEPTIONS ABOUT
CLINICAL PSYCHOLOGY. THE AUTHORS RECOMMEND MULTIPLE IN-CLASS ACTIVITIES AND BETWEEN-CLASS ASSIGNMENTS
TO ILLUMINATE THESE LESSONS AND TO ENGAGE STUDENTS IN THE MATERIAL.
RESUME
QUE CE SOIT EN TANT QUE SUJET OU EN TANT QUE CARRIERE POTENTIELLE, LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE FASCINE LES
ETUDIANTS EN LICENCE. DANS CET ARTICLE, LAUTEUR PRESENTE LES QUATRE LEÇONS QUE CHAQUE ELEVE EN
PSYCHOLOGIE DEVRAIT MAITRISER : SE RELIER A LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE, SENGAGER DANS UNE PRATIQUE
SCIENTIFIQUEMENT FONDEE, ADAPTER LE TRAITEMENT A CHAQUE PERSONNE, ET EXPLORER TOUTES LES POSSIBILITES DU
PSYCHOLOGUE CLINICIEN EN DEVENIR (EN DEHORS DE LA SIMPLE PSYCHOTHERAPIE). CES LEÇONS SONT BASEES SUR LES
ORIENTATIONS ACTUELLES DE RECHERCHE ET REFUTENT LES IDEES REÇUES COMMUNES AU SUJET DE LA PSYCHOLOGIE
CLINIQUE. LES AUTEURS RECOMMANDENT DE NOMBREUSES ACTIVITES EN CLASSE ET DES DEVOIRS ENTRE LES COURS
POUR ILLUSTRER CES LEÇONS ET POUR IMPLIQUER LES ETUDIANTS DANS LE CONTENU TRANSMIS.
KEYWORDS
CLINICAL PSYCHOLOGY, TEACHING, EVIDENCE-BASED PRACTICE, UNDERGRADUATE PSYCHOLOGY
MOTS CLES
PSYCHOLOGIE CLINIQUE, ENSEIGNEMENT, EBP OU PRATIQUE FONDEE SUR LES PREUVES, LICENCE DE PSYCHOLOGIE
PENSER AVEC LESPRIT DUN SCIENTIFIQUE ET SENTIR AVEC LE CŒUR DUN HUMANISTE.
DURANT LES QUATRE DERNIERES DECENNIES, CE LEITMOTIV NOUS A GUIDES DANS NOTRE ENSEIGNEMENT DE
PSYCHOLOGIE CLINIQUE EN LICENCE, AINSI QUE DANS LES COURS DINTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE DEDIES A LA
CLINIQUE. LES PSYCHOLOGUES CLINICIENS OCCUPENT UNE NICHE SPECIALE DANS LAQUELLE ILS EXERCENT DEUX ROLES
SIMULTANEMENT : LES SCIENTIFIQUES PARMI LES PRATICIENS, ET LES PRATICIENS PARMI LES SCIENTIFIQUES. DEVENIR
UN SCIENTIFIQUE ET UN PRATICIEN COMPETENT AUGMENTE LA CHARGE ET LA DUREE DE FORMATION EN PSYCHOLOGIE
1
NORCROSS, J.C. & KARPIAK, C.P. (2012). TEACHING CLINICAL PSYCHOLOGY: FOUR SEMINAL LESSONS THAT ALL CAN MASTER.
TEACHING OF PSYCHOLOGY, 39, 301-307.
CLINIQUE. CELA SERT EGALEMENT DE SOURCE DE VITALITE PROFESSIONNELLE ET OFFRE UNE FASCINATION INEPUISABLE.
IL NEST PAS ETONNANT DE VOIR QUE PLUS DE 50% DES LICENCIES EN PSYCHOLOGIE, DECIDERAIENT DE CONTINUER LEUR
CARRIERE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE OU EN PSYCHOTHERAPIE, SI CELA NE TENAIT QUA EUX (ET A LEURS NOTES AU GRE,
GRADUATE RECORD EXAMINATIONS ) (KOHOUT & WICHERSKI, 2010; NORCROSS & SAYETTE, 2012).
EN MEME TEMPS, CEUX QUI DONNENT DES COURS DE PSYCHOLOGIE CLINIQUE EN LICENCE RENCONTRENT DES
PROBLEMES DENSEIGNEMENT TOUT PARTICULIERS. LES IDEES REÇUES DANS CE DOMAINE SONT NOMBREUSES, ET SONT
COMPLEXIFIEES PAR LE FAIT QUE LES ETUDIANTS ONT TENDANCE A SEPARER LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE ET LA
PSYCHOLOGIE DITE « SCIENTIFIQUE ». DE NOMBREUX ETUDIANTS QUI CHOISISSENT DE FAIRE UN MASTER EN
PSYCHOLOGIE SONT INTERESSES PAR LA PSYCHOTHERAPIE, ET UNE MAJORITE NEST PAS PARTICULIEREMENT FERUE DE
RECHERCHES SCIENTIFIQUES DINVESTIGATION. BIEN QUE CES ETUDIANTS EN MASTER, SURTOUT INTERESSES PAR LA
PRATIQUE, DEVIENNENT COMPETENTS EN SCIENCE PSYCHOLOGIQUE, ILS CONSIDERENT RAREMENT LA PSYCHOLOGIE
COMME UN CHAMP DETUDE SCIENTIFIQUE, ET ESTIMENT QUE LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE NA PAS DE VALEUR DANS
LES REFLEXIONS CLINIQUES (VOIR HOLMES & BEINS, 2009). LES TEXTES INTRODUCTIFS DE PSYCHOLOGIE ALIMENTENT
CE PROBLEME EN PERDANT LEUR RIGUEUR SCIENTIFIQUE DANS LES CHAPITRES TRAITANT DE LA PSYCHOTHERAPIE. ILS Y
SOULIGNENT SOUVENT SON HISTOIRE COMPLIQUEE, SES THEORIES CONTRADICTOIRES, ET DES CONCLUSIONS
SCIENTIFIQUES TROP SIMPLIFIEES. D’AILLEURS, LA GRANDE MAJORITE DES MANUELS DINTRODUCTION A LA
PSYCHOLOGIE DECRIVENT LA PSYCHOTHERAPIE COMME UNE ACTIVITE MULTIDISCIPLINAIRE ET NEGLIGENT DE DETAILLER
LES RESPONSABILITES SPECIFIQUES A LA DISCIPLINE DE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE. EN FAISANT CELA, ILS DEVALUENT ET
DEFORMENT NOTRE CHAMP DETUDE. DANS CET ARTICLE, NOUS PRESENTONS QUATRE LEÇONS QUE TOUS LES ELEVES EN
PSYCHOLOGIE, QUILS SOIENT INSCRITS DANS UN COURS INTRODUCTIF OU DANS UN COURS DE MASTER POUSSE,
PEUVENT MAITRISER. CES LEÇONS SE BASENT DIRECTEMENT SUR LES RECHERCHES ACTUELLES ET REFUTENT LES IDEES
REÇUES DE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE. DANS LE PASSE, NOUS COMMENCIONS NOS COURS EN CORRIGEANT
DIRECTEMENT CES MYTHES, MAIS LAMBIANCE SOUS-JACENTE DEGENERAIT FREQUEMMENT EN UNE SORTE DE CAMP DE
REEDUCATION COMMUNISTE DANS LEQUEL LES ETUDIANTS DECOUVRAIENT SOUDAINEMENT A QUEL POINT ILS AVAIENT
ETE MAL INFORMES ET MANIPULES. AUJOURDHUI, NOUS COMMENÇONS PAR ENSEIGNER ET ILLUSTRER DES LEÇONS
FONDAMENTALES TOUT EN REFUTANT INDIRECTEMENT CES IDEES REÇUES. TOUT AU LONG DU COURS, LOBJECTIF
PREMIER EST DE DEVELOPPER LA COMPREHENSION DE LETUDIANT CONCERNANT LINTEGRATION DE LA SCIENCE ET DE
LA PRATIQUE QUI DEVRAIENT (IDEALEMENT) CARACTERISER LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE MODERNE. NOUS
COMMENÇONS DONC NOTRE ARTICLE EN ABORDANT CELA.
SE RELIER A LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE
À LA FOIS DANS UN COURS DINTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE ET DANS UN CURSUS GLOBAL DE LICENCE, LA
PSYCHOLOGIE CLINIQUE A TENDANCE A ETRE ABORDEE EN DERNIER. NOUS AIMERIONS EXPLIQUER CELA PAR LE FAIT QUE
LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE EST LABOUTISSEMENT DE TOUS LES FONDEMENTS TRAITES PRECEDEMMENT, MAIS LA
PLUPART DES ETUDIANTS ONT TENDANCE A PENSER QUILS VONT DEVOIR SE PLONGER DANS LES STATISTIQUES, LES
METHODES DE RECHERCHE ET AUTRES OUTILS INDISPENSABLES AVANT DE POUVOIR SATTAQUER AU « BON MORCEAU »,
LA CLINIQUE. AINSI, LES ETUDIANTS ESTIMENT SOUVENT QUE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE EST SEPAREE DU RESTE DU
CURSUS ET DE LA SCIENCE. NOUS NOUS ATTELONS DONC A SOULIGNER LE LIEN FORT QUI RELIE LE TRAVAIL CLINIQUE ET
LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE. LE PSYCHOLOGUE CLINICIEN (ET LETUDIANT) IDEAL, SELON NOUS, A DES SCORES ELEVES
DANS LES RUBRIQUES « ENQUETEUR » ET « SERVICES SOCIAUX » DU STRONG INTEREST INVENTORY
2
(HARMON,
DEWITT, CAMPBELL, & HANSEN, 1994). QUE LON PREFERE LE MODELE BOULDER, QUI EVOQUE LE CHEMIN DU
2
CET INVENTAIRE EST LUN DES PLUS UTILISES AUX ÉTATS-UNIS POUR EVALUER LES FORCES DUN INDIVIDU ET ELABORER DES
POSSIBILITES DE CARRIERE. IL EST BASE SUR LA THEORIE DE HOLLAND, QUI ESTIME QUE NOUS POUVONS DIVISER LES INDIVIDUS SELON
SIX GRANDS THEMES : INVESTIGATIVE (ENQUETEUR), SOCIAL OCCUPATION (SERVICES SOCIAUX), CONVENTIONAL (CONFORMISTE),
REALISTIC (REALISTE), ENTERPRISING (ENTREPRENEUR), SOCIAL (SOCIAL), ARTISTIC (ARTISTIQUE). CET INVENTAIRE SAPPARENTE A
L’IRMR EN FRANCE, EGALEMENT BASE SUR LA TYPOLOGIE DE HOLLAND, DE BERNAUD ET PRIOU (1993).
PRATICIEN SCIENTIFIQUE (PHD) OU LE MODELE VAIL, PREFERANT LE CHEMIN DE PRATICIEN ACADEMIQUE (PSYD), LES
DEUX TITRES ENGLOBENT LIMPLICATION DUELLE DANS LA SCIENCE ET LA PRATIQUE.
NEANMOINS, CERTAINS DE NOS COLLEGUES SOUHAITENT TELLEMENT SOULIGNER LE FONDEMENT
SCIENTIFIQUE QUI SOUS-TEND LE TRAVAIL CLINIQUE QUILS OUBLIENT DE SE FOCALISER SUR LA CAPACITE A AIDER ET A
GUERIR. D’AUTRES COLLEGUES INSISTENT TROP SUR LES ASPECTS RELATIONNELS DU TRAVAIL CLINIQUE ET FINISSENT PAR
LE DECRIRE COMME UN MYTHE EPIQUE, ET IMMAITRISABLE. TROUVER LEQUILIBRE ENTRE LA SCIENCE ET LA PRATIQUE
OCCUPE UNE GRANDE PARTIE DE NOTRE ENSEIGNEMENT ET MOTIVE LA PLUPART DE NOS DEVOIRS DONNES EN COURS.
LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE PEUT AIDER LES PRATICIENS A DECELER LE TRAVAIL CLINIQUE EFFICACE. NOUS DEMANDONS
FREQUEMMENT AUX ETUDIANTS DIDENTIFIER UN TROUBLE DU COMPORTEMENT SPECIFIQUE, UNE METHODE DE
TRAITEMENT, ET UNE POPULATION PSYCHOPATHOLOGIQUE QUI LES INTERESSENT. NOUS LEUR DEMANDONS ENSUITE DE
LIRE UNE REVUE COCHRANE. CONSIDERE COMME UN INCONTOURNABLE DANS LES REVUES DE RECHERCHE EN SANTE
MENTALE, LE COCHRANE DATABASE OF SYSTEMATIC REVIEWS (WWW.THECOCHRANELIBRARY.COM) COMPREND DES
COMPTES RENDUS QUI IDENTIFIENT ET SYNTHETISENT PARFAITEMENT DES RCTS (RANDOMIZED CLINICAL TRIALS) OU
ERC EN FRANÇAIS (ESSAIS RANDOMISES CONTROLES) SUR DES SUJETS DE SANTE DIVERS. CE DEVOIR PERMET AUX
ETUDIANTS DEVALUER QUELLE QUANTITE DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE SYNTHETISEE EST DISPONIBLE DANS LES REVUES
COCHRANE ET COMMENT LA SCIENCE ET LA PRATIQUE CLINIQUE SONT RELIEES. CES DEVOIRS ONT EGALEMENT UN EFFET
SALUTAIRE CAR ILS IDENTIFIENT LES DOMAINES DE LA PRATIQUE QUI NONT PAS ASSEZ DESSAIS CONTROLES ET LES
DOMAINES DE PREDILECTION DES ETUDIANTS QUI ONT ETE DISCREDITES.
‘‘TOUT DABORD, NE PAS NUIRE’’
C’EST UN PRECEPTE ETHIQUE QUE LES ETUDIANTS DESTINES A LA PRATIQUE PRENNENT RAPIDEMENT EN
CONSIDERATION. IL PERMET DE VIFS DEBATS EN CLASSE, MEME QUAND IL NY A PAS ASSEZ DE TEMPS POUR DONNER DES
LECTURES COMPLEMENTAIRES AU SUJET DE LETHIQUE PROFESSIONNELLE. UNE FOIS QUE LES ELEVES MESURENT
LIMPORTANCE DE LETHIQUE, LENSEIGNANT PEUT EVOQUER LA QUESTION DE LA MINIMISATION DU DOMMAGE CAUSE
AU CLIENT. DES EXEMPLES EVIDENTS EMERGENT (PAR EXEMPLE, NE PAS COUCHER AVEC SES CLIENTS), ET LENSEIGNANT
PEUT INTRODUIRE DES EXEMPLES PLUS SUBTILS QUI SOULIGNENT LIMPORTANCE DE LA SCIENCE DANS LA MINIMISATION
DES RISQUES. LES ETUDIANTS PENSENT QUUN DOMMAGE SE PRODUIT UNIQUEMENT AVEC DES PRATICIENS
MALINTENTIONNES ET NEGLIGENTS ET SONT ETONNES DAPPRENDRE QUE DES PRATICIENS BIENVEILLANTS, QUI
UTILISENT DES APPROCHES PARAISSANT ADAPTEES, PEUVENT FAIRE PLUS DE MAL QUE SILS NE FAISAIENT RIEN DU TOUT.
EN CLASSE, NOUS DISCUTONS DES PRATIQUES DISCREDITEES DANS LE DOMAINE DE LA SANTE MENTALE (VOIR
NORCROSS, KOOCHER, FALA, & WEXLER, 2010; NORCROSS, KOOCHER, & GAROFALO, 2006), AINSI QUE LES
TRAITEMENTS PSYCHOLOGIQUES QUI PEUVENT CAUSER DES DOMMAGES (LILIENFELD, 2007). UN EXEMPLE SIMPLE DE
MISE EN GARDE QUE NOUS POUVONS METTRE EN LIEN AVEC LA SCIENCE PSYCHOLOGIQUE EST LUTILISATION DE LA
COMMUNICATION FACILITEE DANS LES TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE (TSA). AVEC LA COMMUNICATION
FACILITEE, LES INTERVENANTS TIENNENT LA MAIN OU LE BRAS DE LINDIVIDU ATTEINT DUN TSA AU-DESSUS DUN
CLAVIER, ET CETTE PERSONNE UTILISERAIT LORDINATEUR POUR COMMUNIQUER AVEC LES AUTRES. AVEC CETTE
QUANTITE DINFORMATIONS, LES ETUDIANTS PEUVENT ALORS GENERER UN PROTOCOLE DE RECHERCHE SIMPLE, QUI
SAPPARENTE A CELUI QUI A REFUTE LA COMMUNICATION FACILITEE PAR LA SUITE. EN EFFET, ILS PEUVENT PROPOSER DE
MONTRER DES IMAGES DIFFERENTES AU FACILITATEUR ET A LINDIVIDU ATTEINT DUN TSA POUR VOIR CE QUIL TAPE
(SIEGEL, 1995). NOUS METTONS EN LIEN CETTE ETUDE AVEC DAUTRES ETUDES DE SCIENCE PSYCHOLOGIQUE DANS
LESQUELLES LES PERSONNES INFLUENCENT, SANS LE SAVOIR, LES REPONSES DES AUTRES (VOIR WEGNER, FULLER, &
SPARROW, 2003). UNE DISCUSSION AUTOUR DES DOMMAGES CAUSES A LA PERSONNE SEN SUIT, ET LES ETUDIANTS
MESURENT IMMEDIATEMENT LA VALEUR DE LELABORATION DE PROTOCOLES DE RECHERCHE. ILS EXPLORENT
EGALEMENT LA NOCIVITE POTENTIELLE DES TRAITEMENTS SANS FONDEMENT OU REFUTES. LES ENSEIGNANTS PEUVENT
ALORS ABORDER BEAUCOUP DE TRAITEMENTS PSYCHOLOGIQUES DISCREDITES, ET POTENTIELLEMENT NEFASTES : LES
THERAPIES AVERSIVES, DES TECHNIQUES DE RECUPERATION DE MEMOIRE, LES PROGRAMMES DARE (AU SUJET DE
LABUS ET DE LA DEPENDANCE A LA DROGUE), LA THERAPIE PAR LORGONE DE REICH, LA THERAPIE PAR REGRESSION
DANS LES VIES ANTERIEURES ET LE REBIRTH SONT TOUS DES EXEMPLES DE PRATIQUES QUI NE SONT PAS RETENUES PAR
LA RECHERCHE ET QUI PEUVENT MAL TOURNER. EN MEME TEMPS, CES TRAITEMENTS MONTRENT QUE LA PSYCHOLOGIE
CLINIQUE PEUT SAUTOCORRIGER ET QUIL EST IMPORTANT DE MAITRISER LES FONDEMENTS SCIENTIFIQUES DE NOTRE
DOMAINE. LORS DUNE CONCLUSION DE CES DISCUSSIONS EN CLASSE, NOUS AVONS DEMANDE « ALORS, QUEL EST LE
POINT ESSENTIEL A RETENIR ? ». UN ETUDIANT ATTENTIF EST RAPIDEMENT INTERVENU, « IGNORER LA SCIENCE FAIT DU
MAL AUX GENS ». EXACTEMENT. ET UN AUTRE ETUDIANT A AJOUTE, « ET NOUS NE PERDONS PAS NOTRE TEMPS EN
COURS DE STATISTIQUES ET DE METHODES DE RECHERCHE! ». ENCORE MIEUX. DES EXEMPLES CLINIQUES TELS
PERMETTENT DE RETOURNER AU CŒUR DES CHOSES. IL EST ESSENTIEL QUE LES ETUDIANTS COMPRENNENT COMMENT
SEPARER LA RESPONSABILITE DU PRATICIEN, POUR EVITER DES TRAITEMENTS INUTILES OU POTENTIELLEMENT NEFASTES,
ET LEXPERIENCE DU PARENT OU DU PATIENT. PAR EXEMPLE, IL SERAIT IRRESPONSABLE DE LAISSER LES ETUDIANTS AVEC
LIMPRESSION QUE LES PARENTS QUI ONT ESSAYE LA COMMUNICATION FACILITEE AVEC LEURS ENFANTS AURAIENT DU
SAVOIR QUE CETTE METHODE ETAIT MAUVAISE OU QUE DES CLINICIENS AURAIENT DU DONNER UNE « LEÇON
SCIENTIFIQUE » AUX PARENTS POUR LE LEUR EXPLIQUER. DES ENREGISTREMENTS DE PARENTS QUI DISCUTENT DU JOUR
OU ILS ONT REÇU LE DIAGNOSTIC DE TSA POUR LEUR ENFANT SONT UTILES CAR ILS PERMETTENT DE DEVELOPPER
LEMPATHIE DES ELEVES, ET LA DISCUSSION QUI SUIT PEUT LES AIDER A COMPRENDRE QUE LE SAVOIR SCIENTIFIQUE DUN
PRATICIEN NEST PAS SON SEUL OUTIL LORS DUNE RENCONTRE THERAPEUTIQUE. RATER LE CŒUR DE CETTE
RENCONTRE PEUT AUSSI CAUSER DES DOMMAGES EN FAISANT FUIR UN CLIENT QUI NUTILISERA DONC PAS LA TECHNIQUE
PSYCHOLOGIQUE QUI AURAIT PU LAIDER, VOIRE AUCUNE AUTRE DANS LE FUTUR.
S’ENGAGER DANS UNE PRATIQUE FONDEE SCIENTIFIQUEMENT
L’EVIDENCE-BASED PRACTICE
3
(EBP) CONJUGUE TROIS PISTES : LA RECHERCHE, LEXPERTISE CLINIQUE, ET LES
CARACTERISTIQUES DES PATIENTS. L’EBP EST NEE AU ROYAUME-UNI ET « EXIGE LINTEGRATION DES MEILLEURS
RESULTATS SCIENTIFIQUES, DE NOTRE EXPERTISE CLINIQUE, ET DES VALEURS ET SITUATIONS UNIQUES DE NOS
PATIENTS
4
» (STRAUS, RICHARDSON, GLASZIOU, & HAYNES, 2005, P. 1). L’AMERICAN PSYCHOLOGICAL ASSOCIATION
(APA, 2006) PROPOSE UNE DEFINITION SIMILAIRE DE L’EBP: LINTEGRATION DE LA MEILLEURE RECHERCHE
DISPONIBLE ET DE LEXPERTISE CLINIQUE, LE TOUT ADAPTE AU CONTEXTE DES CARACTERISTIQUES, DE LA CULTURE ET DES
PREFERENCES DU PATIENT
5
» (P. 273). CES DEFINITIONS NE SOUS-ENTENDENT PAS LEXISTENCE DE TROIS PILIERS
SEPARES MAIS PLUTOT DE TROIS CERCLES IMBRIQUES (VOIR LA FIGURE 1).
ERROR! REFERENCE SOURCE NOT FOUND.
FIGURE 1. LES TROIS COMPOSANTES IMBRIQUEES DE L’EBP
L’EBP A LIEU, LITTERALEMENT ET AU SENS FIGURE, A LINTERSECTION DE CES TROIS CERCLES. PARMI SES TROIS
COMPOSANTES, « LA MEILLEURE RECHERCHE DISPONIBLE » A LA PRIMAUTE, MAIS NE CONSTITUE PAS L’EBP A ELLE
SEULE. C’EST LE FAIT DINCLURE LEXPERTISE CLINIQUE ET LES CARACTERISTIQUES DES PATIENTS QUI PERMET DE
DISTINGUER L’EBP DES « TRAITEMENTS A FONDEMENTS EMPIRIQUES » NE DESIGNANT QUE LES METHODES DE
TRAITEMENT, AVEC DES BASES SCIENTIFIQUES SOLIDES, ELABOREES POUR DES TROUBLES SPECIFIQUES (NORCROSS,
HOGAN, & KOOCHER, 2008). MALHEUREUSEMENT LES TEXTES INTRODUCTIFS NE DECRIVENT QUE TRES
SOMMAIREMENT L’EBP, LIMITANT LES PROTOCOLES DE RECHERCHE AUX ERC (ESSAIS RANDOMISES CONTROLES) ET
REDUISANT UN PROCESSUS COMPLEXE A UNE LISTE NON-EXHAUSTIVE DINTERVENTIONS SOUTENUES PAR LA
RECHERCHE. CETTE SIMPLIFICATION ABUSIVE LA REND RIGIDE ET MONOTONE COMPAREE AUX THERAPIES HISTORIQUES
3
EN FRANÇAIS, « LA PRATIQUE FONDEE SUR LES PREUVES OU LES FAITS »
4
‘‘REQUIRES THE INTEGRATION OF THE BEST RESEARCH EVIDENCE WITH OUR CLINICAL EXPERTISE AND OUR PATIENTS UNIQUE
VALUES AND CIRCUMSTANCES’’
5
‘‘THE INTEGRATION OF THE BEST AVAILABLE RESEARCH WITH CLINICAL EXPERTISE IN THE CONTEXT OF PATIENT CHARACTERISTICS,
CULTURE, AND PREFERENCES’’
QUI SONT SOUVENT ABORDEES DANS LE MEME CHAPITRE. CECI FAVORISE EGALEMENT LEMERGENCE DUNE NOTION
FAUSSE ET IRREALISTE SELON LAQUELLE, POUR UN PRATICIEN, L’EBP EST AUSSI SIMPLE QUE LE FAIT DE SELECTIONNER ET
DAPPLIQUER UN TRAITEMENT ISSU DE LA LISTE, SANS PRENDRE EN CONSIDERATION LE ROLE DU CLINICIEN, LA
CONTRIBUTION DU PATIENT, OU LALLIANCE THERAPEUTIQUE. APRES AVOIR CORRECTEMENT DEFINI L’EBP ET MIS A MAL
CETTE DESCRIPTION ERRONEE GRACE A LA RECHERCHE, NOUS AVONS ŒUVRE AFIN DE METTRE EN LUMIERE LA REELLE
COMPLEXITE ET EFFICACITE DE L’EBP. VOICI TROIS MANIERES INTERESSANTES DE LENSEIGNER AUX ETUDIANTS DANS
TOUTE SA COMPLEXITE. TOUT D'ABORD, IL FAUT INTRODUIRE CE CONCEPT EN MONTRANT DES DEMONSTRATIONS VIDEO
DE TRAITEMENTS PSYCHOLOGIQUES, DONT LA BASE EST TOUJOURS SCIENTIFIQUE. NOUS FAISONS CELA EN MONTRANT
DES PORTIONS DE PREMIERES SEANCES DUNE PSYCHOTHERAPIE INTERPERSONNELLE POUR LA DEPRESSION, SUIVIES DE
PREMIERES SEANCES DUNE THERAPIE COGNITIVE ADAPTEE AU MEME TROUBLE. LES ETUDIANTS DOIVENT ALORS
OBSERVER CHAQUE THERAPEUTE POUR IDENTIFIER SA POSTURE GENERALE, SES COMPORTEMENTS SPECIFIQUES ET SES
INTENTIONS PROBABLES. LES LICENCIES REMARQUENT NOTAMMENT LES DIFFERENCES EN TERMES DEMPATHIE DU
THERAPEUTE, DE COMPORTEMENT NON VERBAL, ET DES QUESTIONS POSEES. ILS ONT BESOIN DAIDE, EN REVANCHE,
POUR RELIER LES INTERVENTIONS DU THERAPEUTE AVEC UNE APPROCHE THEORIQUE SPECIFIQUE. NOUS SOULIGNONS
TOUT DABORD LA DIFFERENCE ENTRE CES DEUX TRAITEMENTS, POUR ENSUITE LEUR EXPLIQUER QUE LA THERAPIE
COGNITIVE ET LA PSYCHOTHERAPIE INTERPERSONNELLE SE SONT TOUTES DEUX AVEREES EFFICACES POUR UN EPISODE
DEPRESSIF MAJEUR. ILS DOIVENT ALORS SE DEMANDER COMMENT L’EBP VA AU-DELA DE LA SIMPLE SELECTION DUNE
« MARQUE » DE THERAPIE (VOIR ABLON & JONES, 1999). ILS RECONNAISSENT PRESQUE INEVITABLEMENT LA
PUISSANCE DES RELATIONS THERAPEUTIQUES ET LA CONTRIBUTION DU PATIENT, DEUX COMPOSANTES QUI PREDISENT
EFFICACEMENT LE SUCCES DUN TRAITEMENT, COMME DES DECENNIES DE RECHERCHE LE PROUVENT (NORCROSS,
2011). DEUXIEMEMENT, NOUS DEMANDONS AUX ETUDIANTS DE LIRE UNE AUTOBIOGRAPHIE ECRITE PAR UN PATIENT,
QUI SOULIGNE COMMENT LA PERSPECTIVE UNIQUE DU PATIENT CONTRIBUE A LA SANTE MENTALE. LES
AUTOBIOGRAPHIES PERMETTENT DE FAIRE LEXPERIENCE APPROFONDIE DES PATHOLOGIES ET DES TRAITEMENTS
PSYCHOLOGIQUESCEST-A-DIRE DE FAIRE LEXPERIENCE DETRE DE LAUTRE COTE DU DIVAN. CEUX QUI ONT LU LES
RECITS AUTOBIOGRAPHIQUES DE LA PSYCHANALYSE DE FREUD, PAR EXEMPLE, SAURONT APPRECIER LA PRESENCE DE LA
PERSPECTIVE NOUVELLE DU PATIENT QUIL Y INCORPORE (LYNN & VAILLANT, 1998). INTEGRER DES RECITS
AUTOBIOGRAPHIQUES DANS LES COURS A EU BEAUCOUP DE SUCCES EN GENERAL (NORCROSS, SOMMER, & CLIFFORD,
2001), NOTAMMENT POUR FAIRE COMPRENDRE LIMPORTANCE DE LA CONTRIBUTION DU PATIENT. NOUS AVONS
CHOISI ET LISTE DES AUTOBIOGRAPHIES DE TRES GRANDE QUALITE (VOIR LE TABLEAU 1; NORCROSS ET AL., IN PRESS)
POUR OPTIMISER LAPPRENTISSAGE DES ETUDIANTS ET, POUR ETRE TOUT A FAIT HONNETE, POUR EVITER DE LIRE DES
CENTAINES DE RECITS QUE JOYCE CAROL OATES APPELLERAIT PATHOGRAPHIES”. TROISIEMEMENT, POUR DEMONTRER
LASSOCIATION DES TROIS SOURCES DE L’EBP, NOUS ABORDONS LE PROCESSUS EN LUI-MEME. LE PROCESSUS
DINTEGRATION COMMENCE AVEC CETTE QUESTION, « QUE DIT LA RECHERCHE ? ». ON SE DEMANDE ALORS, « QUELLES
SONT LES CARACTERISTIQUES DES PATIENTS QUI SONT PERTINENTES DANS CE CAS ? ». CETTE QUESTION COMPREND LES
PREFERENCES DU PATIENT, QUI PEUVENT NECESSITER UNE EVALUATION TOUTE PARTICULIERE. L’EXPERTISE CLINIQUE EST
PRESENTE TOUT AU LONG DE CE PROCESSUS, ET PERMET DE LE DIRIGER. PLUTOT QUE DE PROCEDER DE FAÇON LINEAIRE,
LE PROCESSUS EST INTERACTIF ET RECURSIF. AAA TIE (OU TRIPLE A TIE, LACRONYME DES 6 ETAPES EN ANGLAIS)
PROPOSE UN RESUME UTILE DES COMPETENCES NECESSAIRES POUR METTRE EN ŒUVRE L’EBP (NORCROSS ET AL.,
2008):
- POSER UNE QUESTION CLINIQUE SPECIFIQUE;
- SE FOURNIR LA MEILLEURE RECHERCHE DISPONIBLE ET PROFITER PLEINEMENT DES RESSOURCES EN LIGNE;
- ÉVALUER CETTE RECHERCHE, SA QUALITE ET SON APPLICABILITE;
- TRADUIRE LA RECHERCHE POUR QUELLE SAPPLIQUE DE MANIERE PRATIQUE AU CAS EN QUESTION;
- INTEGRER LEXPERTISE DU CLINICIEN ET LES CARACTERISTIQUES, LA CULTURE ET LES PREFERENCES DU PATIENT
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