DOCUMENTS CENTRE ET TRAVAUX ET GEOPHYSIQUE GEOLOGIQUE NUMERO 29 STRUCTURE CRUSTALE, MESOZOIQUE ET FLUX DE CHALEUR DANS LES BASSINS NORD-SAHARIENS (ALGERIE): SUBSIDENCE APPORT DE LA GRAVIMETRIE ET DES DONNEES DE PUITS. par Djilali TAKHERIST Centre Géologique et Géophysique Université des Sciences et Techniques du Languedoc 34095 - MONTPELLIER Cedex 2 - France - mars 1991 - ISSN - 0755 267 X ISBN - 2-907826-08-5 Ce mémoire a fait l'objet d'une Thèse de Doctorat (Spécialité Géophysique) soutenue le 16 mars 1990 à l'Université des Sciences et Techniques du Languedoc, devant un Jury composé C. JAUPART, A. PERRODON, J. FABRE, A. LESQUER et G. de Mrs M. DAIGNIERES, VASSEUR. pour obtenir cet ouvrage, veuillez adresser vos commandes DE GEOPHYSIQUE LABORATOIRE Service Documentation Université Montpellier II - Sciences 34095 - MONTPELLIER CEDEX 5 France au : CRUSTALE. SUBSIDENCE MESOZOIQUE ET FLUX DE CHALEUR DANS LES BASSINS NORD-SAHARIENS (ALGERIE): APPORT DE LA GRAVIMETRIE ET DES DONNEES DE PUITS. STRUCTURE Par TAKHERIST Djilali RESUME L'étude des bassins nord-sahariens (Algérie) est abordée selon trois aspects qui ont pour objectifs: - l'analyse de la structure crustale sous la couverture sédimentaire à partir de l'étude des anomalies du champ de gravité, à partir de - l'analyse des mécanismes à l'origine du bassin mésozoique et de son schéma d'évolution de la l'étude de la subsidence tectonique dans 80 forages répartis à travers toute la partie nord-orientale plateforme saharienne, éventuelles - l'analyse de l'état thermique actuel de cette plateforme et des implications géodynamiques sur la structure lithosphérique, à partir de la détermination du flux de chaleur dans 220 forages pétroliers. etc...), les résulAprès la collecte et le traitement des différentes données (gravimétriques, diagraphiques, caractétats sont cartographiés de façon systématique. Leur analyse permet de mettre en évidence d'importantes ristiques majeures, jusque-là inconnues, marquant à une grande échelle la structure de la plateforme saharienne. L'étude des anomalies gravimétriques de grande longueur d'onde (100 à 300 km) montre, après compensation de l'effet des sédiments, que la structure du socle anté-paléozoique sous les bassins est dominée par une structuration panafricaine (600 Ma), nettement perceptible jusqu'à la limite de l'Atlas Saharien au nord. La mise en évidence d'une zone d'anomalies positives, localement associées à des massifs de roches basiques et ultrabasoutient l'hysiques (faciès HP-BT), qui pourrait être interprétée comme une zone de suture intrapanafricaine, pothèse de la formation de la chaîne panafricaine par accolements successifs de blocs crustaux. Ce linéament majeur qui peut être suivi de l'Atlas Saharien au nord jusqu'au Mali au sud a joué un rôle important dans d'une l'évolution structurale du bassin sédimentaire. D'autre part, cette étude met en évidence l'empreinte remobilisation au cours de l'orogédu bassin nord-saharien partielle de la croûte dans la partie septentrionale nèse varisque et de sa partie orientale au cours de la distension au Crétacé Inférieur. De même, un certain nombre de discontinuités transverses ENE-WSW a été reconnu. Ces linéaments qui affectent aussi bien le Craton ouest-africain discontinuités (Archéen?), à que la zone panafricaine pourraient être associées à d'anciennes caractère continental, dont la remobilisation lors des différentes phases tectoniques conditionne dans une certaine mesure la mise en place et l'évolution structurale du bassin. ont créé, dans La tectonique et l'érosion, associées au contexte géodynamique de la fin du Paléozoique, le Nord-est Saharien, les conditions nécessaires à la mise en place d'un bassin sédimentaire dès le début du Mésozoique. L'étude la subsidence tectonique permet de mettre en évidence les mécanismes possibles qui sont à son schéma d'évolution. Cette évolution est conditionnée par trois phal'origine de son initiation et d'expliciter ses majeures: - une phase d'initiation au Trias à la faveur d'un mécanisme principal (bombement thermique-érosioncontraction), responsable des 3/4 de la subsidence observée, auquel viennent s'ajouter des mécanismes secondaires (intrusion magmatique, métamorphisme de base de croûte, distension); - une phase jurassique, avec la mise en place des importantes gouttières atlasiques au nord à la faveur de la distension associée au début de l'ouverture atlantique. Cette mise en place entraine le bassin nord- saharienà la subsidencepar le biaisde la rigiditéflexurale(D=2. 10 N.rn-' 21 et a= 250km); - une phasede distensionau Crétacéinférieurqui est responsabledu fonctionnementde fossés tectoniquessubméridiensdans la continuitédes fossésdu sud du Hoggaret parallèlesà ceux de Tunisie Orientale. On noteau Crétacésupérieurun basculementdu bassinvers le sud-estet une remarquableinversionde la subsidencequi affecteles zonesjusque-làpeu subsidentes(môled'El Biod). La déterminationdu fluxde chaleurdans220 foragesà partirdes donnéespétrolièresmontreque l'enLes semblede la plateformesaharienneest caractérisépar un fluxrelativementélevé(82 + 19MW.M-2) . valeurs maximales(90 à 130mW.m'2)sontobservéesau sud dans les régionsd'Illizi, de In Salahet de Tindoufoù elles définissentun axe d'anomalieglobalementE-Wqui semblemarquerl'ensembledu Nord-ouestde l'Afrique. L'étude gravimétriquemontreque toutela régionest caractériséepar un écartà l'isostasie,maximaldans la partiesud du domaine(50 à 60 mgals).Cet écartà l'isostasiepeut témoigner,en l'absencede soulèvement topographiqueactuel,de l'existenced'une anomalienégativede grandelongueurd'onde d'origineprofonde. Par ailleurs,l'étude des ondesde surface(Hadioucheet Jobert, 1989)indiquel'existenced'une anomaliede vitessesdans le manteausupérieurcaractérisantl'ensemblede la plateformesaharienne.Localement,l'analyse des xénolitesde péridotitesdu volcanismerécentd'Illizi montrela présenced'un manteausupérieurfortement métasomatiséet allégé,associéeà l'anomaliethermique.On est tentéau vu de la corrélationentreles résultats de ces trois étudesde conclureque toutela zoned'anomaliethermiqueest caractériséepar la présenced'un manteausupérieuranormal. ABSTRACT This study of the North-saharian - the basins of Algeria has three main objectives : of the origin and evolution of the crustal structure underlying the sedimentary understanding cover from the analysis of gravity anomalies, - the understanding of the origin and evolution of the Me sozoic basin from a study of the tectonic subsidence in 80 drill holes distributed over the northeastern section of the Saharian platform, - the study of the present thermal state of this area and its potential dynamic state of the lithosphere for the geo- implications based on heat flow estimates in 220 holes. Various data (gravity, Well logs,...) were collected and systematically maped. Their analysis shows the first evidence of large scale major features, related to the whole Saharian platform. The study of large wavelenght of the Pre-Paleozoic structurization as far as the Saharian Atlas. The existence of an area of positive anomalies, to basic and ultra-basic an intra-Pan-African by successive (100 to 300 km) shows that the structure basement underlying the basins is regulated by a Pan-African extending northwards locally associated gravity anomalies rocks (HP-LT facies) which could be interpreted suture zone, supports the hypothesis collisional that the Pan-African as belt was formed additions of crustal blocks. This important feature observed from the Atlas (to the North) to Mali (to the South) plays a major role in the structural evolution of the sedimentary basin. The study also indicates that the crust was partially remobilized during the variscan orogen in the east. Several ENE-WSW These lineaments, trending discontinuities have been observed. which affect the West African craton as well as the Pan-African be the relicts of old (Archean?) continental discontinuities ; their remobilization zone, could during later tectonic phases partially regulates the evolution of the basin. Tectonics sedimentary subsidence and erosion related to the late Paleozoic basin in the northeastern suggests mechanisms Sahara in the early Mesozoic. possibly responsible evolution is characterized by 3 major phases : - an early Triassic initiation by a major mechanism ponsible for 3/4 of the subsidence associated led to the formation of a The study of its tectonic for its creation and evolution. (thermal buldge, erosion, contraction) to which minor effects are added (magmatic metamorphism of the lower crust, extension). - a Jurassic phase with the initiation and development to the extension geodynamics This res- intrusion, of several northern Atlas trenches related with the Atlantic opening. This phase leads to further subsidence because of the change in flexural rigidity (D=2.1023 N/m ; =250km). - an extension phase during the Lower Cretaceous responsible for the opening of submeridian grabens (extending northwards those observed in the eastern Hoggar and parallel to those of eastern Tunisia). During the Upper Cretaceous, the basin shifts towards the southeast and subsidence begins to affected zones relatively unaffected until than (El Biod Mole). Heat flow estimates from 220 oil wells show that the whole Saharian platform is characterized by a relatively high heat flow (82±19 MW/m2).The highest values (90 to 130 MW/m2 ) are observed in the southern part, near Illizi, In Salah and Tindouf, where they define a globaly E-W axis, apparently characteristic of the whole northwestern Africa. Gravity shows that the same area is characterized by an isostatic anomaly, which is maximum in the south (50 to 60 mgals). This anomaly could be the signature of a large wavelenght negative anomaly at great depth. Surface wave analysis (Hadiouche �Jobert, 1989) also define a zone of anomalously low velocities in the upper mantle under the whole Saharian platform. Locally, the chemical analysis of xenoliths in the peridotites of the recent Illizi volcanism indicates a highly metasomatized anomalously light upper mantle in good agreement with the thermal anomaly. The good correlation between these various analysis tends to suggest that the entire zone characterized by a thermal anomaly could correspond to an anomalous upper mantle. AVANT-PROPOS Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes remerciements de loin m'ont aidé à le réaliser: - les responsables de la SONATRACH (Division Exploration) à tous ceux qui de près ou qui ont permis mon déta- chement et m'ont apporté tout leur soutien tant matériel que moral, - le Professeur - Pierre LOUIS qui m'a accueilli dans son laboratoire, qui a bien voulu diriger cette thèse et avec qui j'ai beaucoup appris, tant Guy VASSEUR sur le plan scientifique que humain, - Alain LESQUER avec qui j'ai beaucoup travaillé. Je tiens à dire que son amitié, sa et son aide ont été déterminantes dans la finalisation de ce travail. Je tiens à le compréhension remercier particulièrement, - les professeurs Claude JAUPART et Marc DAIGNIERES qui ont accepté de juger ce travail, - Messieurs Alain PERRODON et Jean FABRE qui m'ont fait le plaisir de participer à mon jury, - Jean-Marie de l'analyse pétrologie DAUTRIA des échantillons sur le terrain, qui s'est chargé qui a accepté de m'accompagner du volcanisme d'Illizi et qui m'a appris les quelques notions de que je connais, - Renaud CABY pour son aide amicale, - Alexis MOUSSINE-POUCHKINE - Francis manuscrit LUCAZEAU pour l'intérêt pour son aide amicale, et José MONTESINOS qu'il a porté à ce travail, Madame FAYNOT pour la frappe de ce pour les dessins, - tous les copains du laboratoire que je ne peux citer, mais qui représentent beaucoup pour moi, A tous ceux que je n'ai pas cités: Taous, Dominique, - Je n'oublierai m'accompagner, Françoise, Huguette, Nadette,... merci. pas de remercier ma femme et mon fils qui se sont privés de beaucoup pour me soutenir et accepter tout pour moi. A la mémoire de mon père. Table des matières CHAPITRE I: INTRODUCTION GENERALE ...............'........................................ 7 CHAPITRE II: CADRE GEOLOGIQUE GENERAL ............................................. I. Introduction ..................................................................................................... II. Chaîne Panafricaine ....................................................................................... 1. Les principaux domaines structuraux ........................................................... 1.1. La Chaîne Pharusienne ......................................................................... 1.2. Le Hoggar Central Polycyclique .......................................................... .................................................................. 1.3. Le Hoggar Oriental-Ténéré 2. Les molasses de la chaîne ............................................................................. III. Bassins Nord-Sahariens .................................................................................... 1. Cadre structural général des bassins ............................................................ 2. Paléozoïque .................................................................................................. 2.1. Stratigraphie et Paléogéographie ......................................................... 2.1.1. Cambrien ..................................................................................... 2.1.2. Ordovicien .................................................................................. 2.1.3. Silurien ........................................................................................ 2.1.4. Dévonien ..................................................................................... 2.1.5. Permocarbonifère ........................................................................ 2.2. Tectonique paléozoïque ....................................................................... 3. Le mésozoïque nord-saharien ...................................................................... 3.1. Surface anté-mésozoïque ..................................................................... 3.2. Stratigraphie et Paléogéographie .......................................................... 3.2.1. Trias ............................................................................................ - Trias Supérieur : .................................................................................. 3.2.2. Jurassique .................................................................................... - Lias ...................................................................................................... -Dogger................................................................................................. -Malm ................................................................................................... 11 11 13 14 14 15 15 15 16 16 19 19 19 19 20 20 20 21 22 22 24 24 25 25 26 26 27 - Néocomien-Barrémien ........................................................................ ......................................................................................... - Albo-Aptien - Cénomanien-Turonien ......................................................................... - Sénonien .............................................................................................. 4. Cénozoïque .................................................................................................. IV. Le Domaine Alpin .......................................................................................... 1. Les principaux domaines structuraux .......................................................... 2. Principales étapes structurales ..................................................................... 27 28 29 30 30 30 30 31 CHAPITRE III : GRAVIMEORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES TRIQUES ..................................................................................................................... I. Introduction ..................................................................................................... II. Bref rappel historique ....................................................................................... III. Description et origine des données .................................................................. 1. Fichiers de valeurs aux stations ................................................................... 2. Cartes d'anomalie de Bouguer .................................................................... 3. Comparaison et homogénéisation des fichiers ............................................ 3.1. Passage dans le système international IGSN-71................................. 3.2. Transformation des valeurs du champ de pesanteur théorique ........... 3.3. Comparaisons des différents fichiers ................................................. 3.4. Les problèmes liés aux densités de correction de plateau ................... IV. Carte gravimétrique d'Algérie ......................................................................... 1. Etablissement de la carte ............................................................................. 2. Les grands domaines gravimétriques .......................................................... 35 35 36 37 37 37 39 39 40 40 41 42 42 43 CHAPITRE IV: ETUDE DES ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE PRECAMBRIEN ..................................................................................... I. Anomalie de Bouguer .......................................................................................... 1. Etablissement d'une carte d'anomalie pour les densités 2.5 et 2.67 3 46 46 g.cm -3 ...............................................................:..................................................... 46 2. Les principaux domaines gravimétriques des bassins sahariens ................... 48 48 2.1. Domaine de Reggane-Azzel Matti ....................................................... 48 2.2. Domaine de Timimoun-Ahnet ............................................................. 48 2.3. Domaine de Rharbi-Berriane ............................................................... 50 2.4. Domaine médian du Mouydir-Oued Mya ............................................ 50 2.5. Domaine du Nord-Est Saharien ............................................................ 50 2.6. Domaine oriental d'Illizi ...................................................................... II. Anomalie de Bouguer corrigée de l'effet du remplissage sédimentaire ............ 51 1. Morphologie du bassin sédimentaire ............................................................ 51 2. Distribution des densités ............................................................................... 52 55 3. Calcul de l'effet sédimentaire ....................................................................... 4. Anomalies associées à la structure du socle précambrien ............................ 57 60 4.1. Domaine de Reggane-Azzel Matti ....................................................... 62 4.2. Domaine de Timimoun-Ahnet ............................................................. 64 4.3. Domaine médian du Mouydir-Oued Mya ............................................ 4.4. Domaine de Rharbi-Berriane ............................................................... 68 71 4.5. Domaine du Nord-Est Saharien ............................................................ 73 4.6. Domaine oriental d'Illizi ...................................................................... ni. Considérations sur les relations entre l'anomalie la structure et isostatique 78 profonde .................................................................................................................. IV. Conclusion de l'étude gravimétrique ............................................................... 82 87 CHAPITRE V: METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE .............................. 87 I. Introduction ........................................................................................................ 88 II. Méthode d'étude de la subsidence ..................................................................... 88 1. Définition de la subsidence ............................................................................ 91 le calcul .................................... dans facteurs intervenant 2.2. Evaluation des 2.2.1. Echelle chrono-stratigraphique ..........................................................- 911 92 2.2.2. Compaction des sédiments ................................................................ 92 a. Mécanismes de compaction ............................................................... 93 b. Les lois de la porosité ........................................................................ 96 c. Calcul de décompaction des sédiments .............................................. 97 2.2.3. Paléoprofondeur de dépôt .................................................................. 98 2.2.4. Variations eustatiques ....................................................................... 100 2.2.5. Lacune et érosion .............................................................................. 100 2.2.6.Erreurs et incertitudes ......................................................................... 102 III. Données utilisées .............................................................................................. CHAPITRE VI : EVOLUTION SPATIO-TEMPORELLE DE LA SUBSIDENCE ....................................................................................................................................... I. Courbes de subsidence ....................................................................................... II. Répartition des taux de subsidence tectonique .................................................. 1. Au cours du Trias (245-208 Ma) .................................................................. 2. Au cours du Jurassique (208-144 Ma).......................................................... " . 3. Au cours du Crétacé (144-66 Ma)................................................................ III. Subsidence tectonique cumulée .................................................................... 104 104 105 106 107 110 114 CHAPITRE VII : CONTEXTE GEODYNAMIQUE DU NORD-OUEST AFRICAIN ET MECANISMES DE LA SUBSII7ENCE..................................................... I. Contexte géodynamique du Nord-ouest de l'Afrique........................................ 1. Evolution au cours du Permo-trias ................................................................ 2. Evolution au cours du Jurassique .................................................................. 3. Evolution au cours du Crétacé-Eocène ......................................................... II. Généralités sur les mécanismes de la subsidence .............................................. 1. Modèles thermiques ..................................................................................... 1.1. Erosion de la croûte supérieure ............................................................ 1.2. Métamorphisme .................................................................................... = 1.3. Intrusion crustale .................................................................................. 2. Modèles tectono-thermiques ......................................................................... 2.1. Distension homogène ........................................................................... 2.2. Distension non homogène .................................................................... III. Mécanismes possibles dans le cas du bassin du Nord-est Saharien ........... 1. Phase triasique : initiation du bassin ............................................................. 1.1. Bombement thermique ......................................................................... 1.2. Erosion superficielle ............................................................................. 1.3. Autres mécanismes de subsidence ....................................................... 1.4. Apport de la gravimétrie et conclusion partielle .................................. 2. Influence de la structuration des gouttières atlasiques .................................. 2.1. Initiation de la subsidence .................................................................... 2.2. Influence sur l'évolution du bassin saharien ........................................ 3. Les phases du Crétacé ................................................................................... IV. Conclusion de l'étude de la subsidence ............................................................ CHAPITRE VIII: DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE .. I. Introduction ......................................................................................................... II. Généralités sur le flux de chaleur ....................................................................... 1. Définition ................................................................................................. 2. Flux de chaleur en domaine continental ....................................................... et l'épaisseur crustale ...... 2.1. Relation avec l'âge de la lithosphère 2.2. Production de chaleur de surface ......................................................... en domaine continental ........ 2.3. Décomposition du flux de chaleur 3. Phénomènes perturbateurs ............................................................................ 3.1. Circulation d'eau superficielle ............................................................. 3.2. Erosion et sédimentation ...................................................................... 3.3. Topographie accidentée ........................................................................ 3.4. Variations paléoclimatiques et climatiques .......................................... III. Données du flux de chaleur .............................................................................. 1. Données de température ................................................................................ 2. Estimation des conductivités thermiques ...................................................... IV. Article "Mise en évidence d'importantes variations du flux de chaleur en Algérie ................................................................................................................... CHAPITRE IX : FLUX DE CHALEUR ET IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES .......................................................................................................................... I. Introduction ....................................................................................................... II. Article: Geophysical and petrological evidence for the presence of an "anomalous" upper mantle beneath the Sahara basins (Algerïa)................................... IH. Conclusion sur l'étude du flux de chaleur ........................................................ CHAPITRE X: CONCLUSION GENERALE .......................................................... REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES A NNEXE ..................................................................... 118 118 118 120 121 122 123 123 123 124 124 124 125 125 126 126 128 131 132 132 133 134 138 140 145 145 146 146 146 146 146 147 148 148 148 148 148 149 149 154 157 169 169 170 183 189 197 _ ................................................................:..................................... 211 INTRODUCTION GENERALE INTRODUCTION GENERALE 7 CHAPITRE I: INTRODUCTION La Plateforme saharien appartenant sédimentaires GENERALE limitée au sud par le bouclier du Hoggar et au nord par l'Atlas au domaine alpin, est caractérisée par l'existence d'importants bassins saharienne, connus pour les gisements d'hydrocarbures intracratoniques, qu'ils renferment. Ces bassins se sont formés dès le début du Paléozoïque tant sur le Craton Ouest-africain, stable depuis 2.000 Ma, que sur la zone panafricaine après le démantèlement de la chaîne résultant de la collision intracontinentale à 600 Ma (Caby et al., 1981). La structure superficielle des bassins sédimentaires nord-sahariens est bien connue grâce aux nombreux travaux de recherche pétrolière, effectués notamment par la compagnie nationale SONATRACH (Société Nationale de Transport et de Commercialisation des Hydrocarbures). Parmi les nombreuses études dans les différentes disciplines de la géologie consacrées à ces _ bassins, nous pouvons citer les deux ouvrages de synthèse de Busson (1972) et Fabre (1976). Cependant la structure profonde, en particulier celle du socle précambrien, qui a déterminé et conditionné dans une large mesure la mise en place et l'évolution de ces bassins reste à notre connaissance encore mal élucidée. Par ailleurs, si certains auteurs ont bien décrit l'évolution et sédimentologique, stratigraphique . notamment Busson (1972) pour le Mésozoïque, beaucoup reste à faire pour comprendre dans quelle mesure les conditions géodynamiques de la plaque africaine ont déterminé le fonctionnement général de ces bassins. Enfin, dès le début du Tertiaire, événements d'importants tectono-thermiques (chaîne atlasique au nord et bombement du ont affecté le nord-ouest de la plaque africaine Hoggar au sud). Aucun élément significatif à l'échelle régionale ne permet de préjuger d'une quelconque influence de ces phénomènes à l'intérieur de la Plateforme saharienne, réputée stable et rigide (Fabre, 1976). Néanmoins, des observations à l'échelle locale, comme par exemple, le volcanisme d'Illizi, comparable à celui du rift estafricain, témoignent signification et l'extension L'existence diagraphiques) l'opportunité - de l'existence de phénomènes profonds et récents dont la ne sont pas connues. d'un volume important de données géophysiques (sismiques, gravimétriques, et géologiques (forages,etc...), provenant des nombreux travaux pétroliers, offre d'une étude de synthèse à l'échelle d'explorer tectoniques régionale permettant: la structure du socle précambrien sa nature et de dégager l'empreinte qui ont affecté le nord-ouest de la plaque; préhender - de préciser les mécanismes et conditionner prépondérants leur évolution ; sous la couverture des différentes sédimentaire phases tectoniques afin d'apmajeures qui ont pu guider la mise en place des bassins INTRODUCTION GENERALE 8 " thermique actuel afin de disposer d'un en liaison directe avec la structure profonde actuelle. - d' analyser l'étàt paramètre géophysique Ce mémoire comprend, après un chapitre d'introduction . cadre géologique, trois parties : important, générale et un autre consacré au - la première partie (chapitres III et IV) traite de l'analyse des anomalies gravimétriques associées au socle précambrien sous les bassins de la plateforme saharienne. L'étude est basée sur la continuité et l'analogie des signatures gravimétriques entre le domaine sédimentaire au nord et le socle du Hoggar au sud où les anomalies gravimétriques montrent une corrélation :.,ri ., directe avec les affleurements (Bourmatte, - la seconde partie (chapitres V, VI et VII) traite de la subsidence du nord-est saharien au cours du Mésozoïque, avec pour objectif l'étude des mécanismes de la subsidence et de l'évolution spatio-temporelle de ce bassin intracratonique; - lia troisième partie (chapitres VIII et IX) traite des premières déterminations du flux de chaleur et de l'état thermique actuel de la région. Des corrélations avec d'autres données géophysiques et pétrologiques permettent d'appréhender au moins localement la structure lithosphérique. t 1977 ; Caby et a .1, 1981 ) ; Le chapitre X correspond " à la conclusion de ce mémoire. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 11 CHAPITRE CADRE II: GENERAL GEOLOGIQUE I. Introduction L'Algérie s'étend sur deux grands domaines opposés tant par leur histoire que par leur structure (Fig.II.1 ): - au nord, le domaine alpin, tronçon de la Chaîne Alpine d' Afrique du Nord dont la structure majeure s'est édifiée au Tertiaire, - au sud, le domaine saharien où les déformations (bouclier Reguibat), soit au Protérozoïque au Mésozoïque (chaîne de l'Ougarta). majeures ont pris fin soit à l'Archéen (chaîne panafricaine) ou exceptionnellement Figl/.l : Les grandes unités structurales du Nord-Ouest de l'Afrique (d'après Fabre, 1976). 1 = Tertiaire et Quaternaire tabulaires,* 2 = molasse de la chaîne alpine du Maghreb ; 3 = nappes de charriage tertiaires ; 4 = Secondaire plissé 5 = Secondaire tabulaire 6 = Primaire plissé ; 7 = Primaire tabulaire 8 = Précambrien et Cambrien Inférieur = présumé du Sahara ; 9 = magmatisme Cénozoïque 1 D suture panafricaine. � ' CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 12 La topographie actuelle est illustrée sur la figure 11.2. Elle est caractérisée par: - deux zones déprimées (les régions de Touggourt au nord-est et de In Salah au sud-ouest) où l'altitude est inférieure à 200-300 m, - les hauts reliefs de l'Atlas Saharien-Aurès Figll.2 : Carte topographique schématique Ad= Adrar, Am= Amguid. As= Ghardaia, rassei, au nord et du Hoggar au sud. de l'Algérie. Les principales Ain Sefra. Be= Béchar, IL= Illizi, IS= In Salah, Lg= Laghouat, Tf-- Tindouf, Tg= Touggourt, Tm=Timimoun. Bi= Biskra, villes sont indiquées par des initiales: Eg= El Goléa. Gd= Ghadamès. Or= Oran. Ou= Ouargla, Rg= Reggane, Gh= Ta= Taman- 133 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL II. Chaîne Panafricaine En Algérie, le domaine saharien s'étend sur deux unités géologiques majeures : à l'ouest le Craton Ouest-africain (C.A.O), stable depuis 2000 Ma, et à l'est la zone affectée par à 600 Ma (Fig.n.3). Le socle ancien affleure au niveau du bouclier Reguibat (socle éburnéen) et du bouclier Targui (socle panafricain). l'orogénèse Panafricaine Figl/.3 : Carte géologique simplifiée du bouclier Targui (d'après Caby 1987, modifié). 1: Craton ouest-africain; 2a et 2b: sédiments d'âge Protérozoique supérieur du Cralon ouest-africain; 3: nappes du Gourma et du Tüemsi; 4: môles granulitiques d'âge Eburnéen (In Ouzzal et Iforas) impliqués dans la chaîne Panafricaine; 5: chaîne Pharusienne; 6: métamorphisme HP-BT de la chaîne Panafricaine; 7: gneiss anciens indifférenciés réactivés au Panafricain (Hoggar Cepural); 8: Hoggar Oriental; 9: suture Panafricaine; I D:chevauchements majeurs; Il: accidents majeurs. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 14 La chaîne Panafricaine qui affleure actuellement une dans le bouclier Targui représentait ceinture orogénique large de 1000 km qui s'étendait du Sahara au nord au Golfe du Bénin au sud (Fig.IL3). Elle est interprétée comme le résultat d'une collision intracontinentale, vers 600 Ma, entre une marge passive constituée par le C.O.A à l'ouest et une marge active à l'est (Caby et al., 1981, Fabre, 1982 ; Fabre et al.. 1982). La zone de suture résultant de cette collision est représentée par un contact net entre les métasédiments et les gneiss panafricains, du C.O.A d'âge Protérozoïque formés à partir de roches plutono-volcaniques remanié. La présence de matériel d'origine profonde (basaltes, témoigne de l'existence d'un domaine océanique anté-collision Supérieur et du socle ancien gabbros, harzburgites, etc...) (Caby et al., 1989). La zone de suture est également définie par un chapelet d'anomalies gravimétriques aux massifs basiques qui la jalonnent (Bayer et Lesquer, 1978). positives, associées 1. Les principaux domaines structuraux Au niveau du bouclier accidents d'importants Targui, subméridiens la chaîne Panafricaine qui délimitent est dominée les principaux par l'existence domaines structuraux suivants (Fig.IL3). .�1.,1. La Chaîne Pharusienne A l'ouest, la chaîne Pharusienne volcano-détritiques calco-alcalin. d'âge est caractérisée Protérozoïque par d'importantes moyen et supérieur, associées accumulations à du plutonisme On y distingue notamment: a - la zone du Tilemsi : séries volcaniques située à l'ouest de l'Adrar des Iforas; cette zone comporte des (basaltes, dacites, andésites), une épaisse série volcano-détritique et de larges volumes de roches plutoniques (gabbros, microdiorites, diabases et granodiorites). Elles est interprétée comme une zone d'accrétion océanique qui se serait mise en place avant 730 Ma (Caby et al., 1989); b - la branche rzharusienne occidentale : d'âge Ebuméen ancienne. au Tassendjanet, est (2000 Ma); il est formé de divers granites injectant une série plus Au dessous, on distingue dont le socle, affleurant une série de plateforme (quartzites, calcaires, dolomies et argilites) aux marges de laquelle se sont mis en place des complexes basiques et ultrabasiques très épais. On trouve ensuite deux séries très épaisses : la Série Verte, et épaisse de 6000 m environ qui est conservée dans le vaste synvolcano-détritique clinorium d'In-Zize, , et la Série Pourprée qui représente la molasse de la chaîne (Caby état.. 1981 ). Ce segment a été affecté par deux phases majeures qui ont produit d'abord une structuration WSW-ENE et ensuite des plissements N-S. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 15 c - la branche pharusienneorientale : séparée de la branche occidentale par le môle d'In Ouzzal, noyau archéen (2800 Ma). Cette branche est bordée à l'est par l'accident majeure du 4°50'; elle constitue un vaste fossé de grauwackes et de pélites, injectés de dykes andésitiques. On y observe un important développement des granites. La phase orogénique principale y a produit un plissement N-S (Caby et al., 1981). 1.2. Le Hoggar Central Polycyclique Le Hoggar Central est composé essentiellement de granulites et de gneiss, roches de socle pré-panafricain, réactivées et injectées par d'importants volumes de granites au cours de la phase orogénique (Bertrand et al., 1986). 1.3. Le Hoggar.Oriental-Ténéré Ce domaine oriental s'est stabilisé à un stade précoce (725 Ma) de l'orogénèse panafricaine. On observe sur sa marge occidentale, le long de l'accident du 8°30', une chaîne linéaire intracontinentale (chaîne de Tiririne, d'après Bertrand et al., 1978). 2. Les molasses de la chaîne Il semble que le Cambrien (Fabre, 1976). Les produits formations orogéniques zones subsidentes, correspond de démolition, à la période où la chaîne surgit et a été érodée constituant des séries intermédiaires entre les et celles de plateforme généralement en distension. d'âge Paléozoique, vont se déposer dans des Ces molasses ont été attribuées au Cambrien ou à l'Infracambrien (quand elles ne sont pas fossilifères). molasses dans le bouclier Targui sont: En affleurements, les principales - la Série Prouprée de l'Ahnet, à l'ouest du Hoggar ; elle peut être très épaisse (5000 m dans le fossé de Ouallène). Son dépôt s'est accompagné de magmatisme, signe de formation de fossés distensifs (Fabre, 1982), - la série du Nigritien de Karpoff dans l'Adrar des Iforas, - la série de Tiririne dans le Hoggar Oriental, du même âge que la Série Verte du Pharusien (600 Ma), donc antérieure de 50 Ma à la Série Pourprée, - les séries détritiques peu métamorphiques, rencontrées par les sondages pétroliers sous l'Ordovicien ou le Cambrien. Ces séries ont été souvent comparées à la Série Pourprée de la chaîne Pharusienne. Au niveau de la zone Panafricaine, la phase principale de la cratonisation au Cambrien en horst et graben, lié au jeu des grands accidents, et la mise en place de granites. Les déplacements horizontaux semblent avoir été très importants à cette est associée à un fonctionnement époque (Fabre, 1976 ; Caby �, 1981). CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 16 III. Bassins Nord-Sahariens Après la pénéplanation cambrienne, détritiques à faciès marin ou continental, les différentes forme, donnant naissance à d'importants au Mésozoique. bassins sédimentaires 1. Cadre structural se déposent séries sédimentaires, sur l'ensemble essentiellement de cette nouvelle plate- au Paléozoique et également général des bassins La structure actuelle de la plateforme saharienne est caractérisée par des dépressions qui définissent d'ouest en est de vastes synéclises. Celles-ci sont séparées par des dorsales, parfois complexes, constituées par une série de môles ou de hauts structuraux. Cette structure est _ illustrée sur les figures IL4 et IL5 où on distingue notamment: - la synéclise de constituée par les deux dépressions du même nom, Tindouf-Reggane, formées au cours du Paléozoïque sur la bordure nord-orientale du Craton Ouest-africain. Les séries paléozoïques y sont très développées, notamment à partir du Dévonien (plus de 6000 m); . - la chaîne à matériel Ouest-africain paléozoïque plissé de l'Ougarta, à la limite entre le Craton et la zone panafricaine, - la synéclise ouest-algérienne, constituée par les dépressions de l'Ahnet et de Timimoun où le Mésozoïque est nettement moins développé que le Paléozoïque; - la dorsale d'Idjerane qui se continue au nord par celle du M'Zab (voûte d'Allal) et qui est délimitée par des fractures subméridiennes dont certaines constituent le prolongement de failles majeures affectant le rameau pharusien oriental de la chaîne Panafricaine; - la synéclise centre-algérienne, * l'Oued , les dépressions comprenant Mya au nord, cette dernière résultant du Mouydir au sud et de de l'histoire essentiellement méso- cénozoïque; - la dorsale complexe d'Amguid-El Biod au sud qui est relayée au nord par le môle de Messaoud et où le Paléozoïque est fortement réduit. Cette zone est délimitée par des failles subméridiennes majeures, notamment au sud deux compartiments à l'ouest par l'accident différents de la chaîne panafricaine : du 4.50' qui sépare le Pharusien à l'ouest et le Hoggar central à l'est (Caby et al., 1981); - la synéclise ,{" dépression est-algérienne de Ghadamès qui comprend au nord, constituant la terrasse structurale le bassin carbonifère d'Illizi au sud et la algéro-libyen; 1 � "I 17� CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 17 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 18 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL - au nord, le bourrelet de direction W-E, constitué d'un certain Rharbi-Berriane-Djerba nombre de voûtes structurales - celles de Meharez, de Oued Namous et de Berriane, notées carbonifere, Atlas; A, B et C sur la figure IL4 - fortement érodées au Permoparfois jusqu'au socle rhyolitique précambrien, et formant le paléo-Anti .. respectivement - le système de sillons pré-atlasiques (sillon de Benoud à l'ouest et du Melrhir à l'est), compris entre le bourrelet précédent et l'Atlas Saharien, où la série sédimentaire est très épaisse (�7000 m). Figl/.5 : Schéma structuralede la Platefrome saharienne. 1: domaine alpin; 2: socle précambrien; 3: flexure ou faille; 4: môle, horst ou haut structural. 19 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 2. Paléozoïque 2.1. Stratigraphie et Paléogéographie Il est difficile de décrire en quelques pages tous les éléments qui permettent de comet la stratigraphie d'un aussi vaste domaine, tant ces éléments prendre la paléogéographie sont nombreux l'ouvrage et variés. Les grands traits, parfois extrêmement de Fabre (1976). sont tirés de simplifiés, 2.1.1. Cambrien Le Cambrien sédimentaire s'est déposé, au niveau du Craton Ouest-africain, d'âge Précambrien sur un socle métamorphique Il est représenté (1000-700 sur une couverture Ma) et, au niveau de la zone panafricaine, soit soit sur des séries molassiques. granitique, par une série d'alternance de grès quartzitiques et d'argiles parfois Son âge n'est bien précisé nulle part; cependant, sa limite supémicroconglomératiques. rieure a livré une microfaune du Trémadoc. Sa partie sommitale, au Sahara Central, suggère un milieu de dépôt lagunaire à marin peu profond, associé probablement à la transgression acadienne. De façon générale, au niveau du Cambrien, on passe latéralement des formations marines à des formations notamment continentales dans les sillons subsidents et molassiques. peut être très épais, L'ensemble associés au rejeu des fractures du socle. 2.1.2. Ordovicien Sa surface de base est constituée début de la véritable transgression ensembles assez distincts : presque parfaite. Il représente le du Protérozoïque. On le subdivise en trois par une pédiplaine généralisée - Ordovicien Inférieur (Trémadoc-Arénig Inférieur) : il est composé d'une succession d'alternances de grès souvent bien classés, d'argiles et de silts, représentant un important épisode d'épandage détritique fluviatile dans le Sahara central. On observe que les influences marines sont plus précoces dans le Sahara septentrional. - Ordovicien termes antérieurs, panafricaine. sa limite inférieure Il est représenté conglomératiques il est transgressif Moyen (Arénig Supérieur-Caradocien) : les derniers scellant par des quartzites, et des argiles. Cette formation uniformité à travers la plateforme gauchissements sur les de la dalle des grès à passées argileuse ou microest caractérisée par une extraordinaire saharienne et correspond à une transgression marine avec un apport terrigène important. - Ordovicien représentée supérieur par une importante (Caradocien formation supérieur-Llandovérien) : cette unité est glaciaire. La calotte glaciaire s'étendait dans le 20 Sahara méridional (Beufetal.. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 1971). Au nord, les dépôts sont périglaciaires à marins. La limite inférieure discordances scelle une tectonique taconique qui se traduit par des plissements, et des rejeux de fractures du socle panafricain. 2.1.3. Silurien des . Le Silurien saharien est constitué essentiellement par une sédimentation terrigène fine, argileuse surtout, déposée en milieu marin (argiles à graptolites). Le terme supérieur est en général gréseux. L'ensemble se réduit progressivement vers l'est et est complétement absent dans le Taoudeni, à l'extrême sud-ouest. Pendant le Silurien, les zones de subsidence se sont déplacées du Sud vers le nord. 2.1.4. Dévonien - Dévonien Inférieur : faciès fins, devenant la lithologie est essentiellement argileuse et argilo-gréseuse à de plus en plus grossiers vers le sud. Dans la partie sommitale, on observe la présence de calcaires. Les lacunes décrites dans le Taoudeni et les importantes variations d'épaisseur notées notamment à l'est suggèrent l'existence de mouvements verticaux synsédimentaires. La zone la plus subsidente (2500 m environ) se situe à l'ouest dans le sillon de la Saoura. Le milieu de sédimentation, continental au début, devient marin peu profond et agité vers le sommet. - Dévonien et d'argiles Moyen : il est constitué principalement de calcaires parfois dolomitiques et est relativement peu épais (100 à 300 m). Il correspond à la période du maximum de la transgression marine vers l'est, permettant récifales dans l'Ahnet et le Gourara. ainsi l'édification de formations - Dévonien supérieur : cet ensemble est en général très épais, notamment dans le sillon subsident à l'ouest (3000 m à Tindouf). Il débute par une série argilo-carbonatée, passant à des grès fins et enfin à de puissantes séries argileuses contenant des calcaires griottes. La plus gréseuse et silteuse, marque le début de la régression. Cette période au maximum de la subsidence dans la Saoura. L'ensemble est riche en faune partie sommitale, correspond marine présentant des affinités lointaines (américaines, européennes, ...) différentes d'une province à une autre. De façon générale, le Dévonien failles du socle qui se traduisent subsidents (Anti-Atlas, est marqué par de nombreux, par la formation de mais faibles rejeux de horsts et le creusement de sillons Saoura). 2.1.5. Permocarbonifère On groupe souvent ensemble les deux étages Carbonifère et Permien. Si le Carbonifère est bien représenté dans le Sahara algérien, le Permien quant à lui est fort réduit et surtout mal daté. 211 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL - Carbonifère Inférieur : il est constitué d' une succession de séquences argilo-gréseuses qui se terminent par des calcaires bioclastiques ou parfois construits. L'apport terrigène est périodiquement importantes. interrompu au profit du dépôt de carbonates. Les variations latérales sont Le sillon le plus subsident (plus de 3000 m) se situe dans la zone de Béchar. Vers l'est, les variations d'épaisseur et les lacunes sont plus fréquentes. le régime est plus ou moins lagunaire apports viendraient - Carbonifère au début, devenant marin à partir du Viséen. Les du nord où commence Supérieur : Dans l'ensemble, à s'édifier il se compose la chaîne Hercynienne. principalement de calcaires, d'argiles et de grès fins. Il est plus puissant à l'ouest (800 à 1500m) et se caractérise par un milieu de dépôt marin à tendance au confinement. Il représente la dernière transgression marine du Paléozoïque. On note en général, au cours de cette période, un déplacement vers le nord des zones de subsidence. Le Carbonifère gypseuses est surmonté ou carbonatées, provenir de ladestruction parfois par des formations dans un milieu fluviatile déposées argilo-gréseuses parfois dont le matériel semble de massifs cristallins lointains. Ces formations qui sont conservées dans les dépressions de Béchar et d'Illizi sont attribuées au Permien. A Béchar, la partie inférieure a été datée d'âge Autunien et à Illizi, le Tiguentourine Supérieur, surmonté en discordance par du Trias Moyen, pourrait représenter du Permien Supérieur. Ces formations doléritiques, sont recouvertes au sud de Béchar (Abadla) par des coulées basaltiques intercalées entre celles-ci et les hamadas tertiaires. Ces dolérites sont proches des ophites remontées par les diapirs triasiques ou même liasique. d'âge permo-triasique 2.2. Tectonique en Algérie du Nord et sont probablement paléozoïque Mises à part les quelques déformations à l'Ordovicien associées au rejeu des fractures du socle, la tectonique est surtout dominée par les déformations liées aux phases tardives de l'orogénèse hercynienne. A la fin du Paléozoïque, la chaîne hercynienne a commencé à d'édifier en bordure occidentale du Craton Ouest-africain et au Maghreb. Au Maroc central, il semble que la première phase majeure date du Viséen et est suivie par deux autres phases après le Namurien et au Permien Moyen. Ces phases se traduisent par une schistosité et la mise en place de nappes. Une situation en gros comparable est observée dans le nord de Béchar. Plus au sud, à la limite entre le Craton Ouest-africain subsident de l'Ougarta subit d'importants bombements qui sont à associer soit aux grands décrochements, et la zone panafricaine, et flexurations soit à l'interférence accompagnés le sillon de plis entre les directions CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 22 de déformations NNW-SSE faibles (quelques et NNE-SSW. %) et l'évolution Les raccourcissements observés sont cependant de cette structure suggère à plusieurs auteurs la déno- mination d'aulacogène. Au niveau de la plateforme orientale, la déformation est plus souple, elle est associée surtout au rejeu vertical et parfois horizontal des grandes fractures du socle. Les structures en dômes et bassins dans l'Ahnet, le Touat et le Mouydir sont dues à l'interférence des deux directions de déformations N-S et ENE-WSW (Donzeau et al., 1981). La déformation exagérée par la plasticité des épaisses séries argileuses. fractures majeures qui ont été remobilisées triques (flanc oriental du môle d'Amguid-El Supérieur. D'autre part, deux bombements est Vers l'est, on observe à la limite des en décrochement la formation de plis dissymé- Biod). L'âge de ces déformations serait Permien épirogéniques importants se sont esquissés après le Namurien, probablement en deux temps (anté-Moscovien et post-Moscovien) : le bourrelet E-W de Djerba-Berriane-Rharbi Biod (Fig.H.5). La au nord et le môle N-S d'Amguid-El couverture paléozoïque y a été fortement érodée (2000 à 3000 m), parfois même totalement jusqu'au Précambrien. Enfin, il faut souligner la grande homogénéité de la dalle saharienne, notamment entre le Dévonien Supérieur et le Namurien. Ce n'est qu'à partir du Namurien que les bassins se sont individualisés, 3. Le mésozoique chacun ayant son propre faciès : Tindouf, Reggane, Béchar et Ghadamès. nord-saharien 3.1. Surface anté-mésozoïque Dès le début du Mésozoïque, d'importantes ment dans le nord-est de la plateforme séries sédimentaires saharienne, s'étendant se déposent, progressivement Jurassique et surtout du Crétacé vers le sud et le sud-ouest. Cette sédimentation notam- à partir du mésozoïque s'est étalée transgressivement sur des termes quelconques du Paléozoïque (Fig.n.6) dont la surface a été fortement remodelée par la tectonique et l'érosion qui ont caractérisé la fin du Paléozoïque. La topographie principalement de cette surface anté-Mésozoïque, illustrée sur la figure IL7, est marquée . par les unités majeures suivantes: - deux surrections fortement érodées: le môle NS d'Amguid-El de Djerba-Berriane-Rharbi, - deux bassins carbonifères ici� à l'est. constituant Biod et le bourrelet EW le Hoggar du nord, épais: celui de Béchar-Timimoun à l'ouest et celui de Ghadamès 23 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL Figll.6 : Schéma géologique du Sahara au débui du Mésozoique (d'après Fabre 1976). CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 24 FigJI.7: Carte en isobathes des formations anté-mésozoiques de la Plateforme saharienne. Equidistance 500 m. 3.2. Stratigraphie et Paléogéographie Malgré sa vaste extension, périphérie le Mésozoïque saharien n'affleure que partiellement en du bassin (Tinhert et Sud Tunisien) (Fig.II.1 ). Il est surtout connu à partir des Il se caractérise par une remarquable variabilité nombreux forages d'exploration pétrolière. des faciès qui rend difficile les corrélations à l'intérieur du bassin. Cependant, les diagraphies et les études palyno-paléontologiques récentes permettent un certain nombre corrélations à l'intérieur de grands ensembles sur de vastes domaines. La description stratigraphique est tirée essentiellement de SONATRACH de Busson (1972) et Fabre (1976) et s'appuie (Rapports 3.2.1. Trias - Trias Inférieur-Moyen : internes, 1980). sur les récentes études CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 25 Il est essentiellement et représente la première phase de transgression limitée au NNE de la plateforme saharienne, se fait progres- argilo-gréseux mésozoïque ; son extension, sivement vers le sud et le sud-ouest. Il correspond plat, ouvert sur la mer au NE (Fabre, volcaniques à la formation d'un immense delta, très 1976). Pendant sous forme de coulées andésitiques coulées s'apparentent aux ophites d'Algérie du Trias (Bossière, 1971). la même période, des émissions aériennes et phréatiques se produisent. Ces du Nord, remontées par les diapirs salifères - Trias Supérieur : Il est constitué d'argiles salifères, de sel massif, d'anhydrite et de dolomie. Les pro- portions de sel diminuent vers les bordures du bassin au profit des argiles et anhydrites. Sa partie sommitale évolue vers le NE en argiles, carbonates et anhydrites et vers le sud en argiles et grès (Fig.n.8). Les faciès indiquent dominant tout le nord-ouest un milieu de dépôt évaporitique et confiné de l'Afrique. FigJ/,8 : Répartition des principaux faciès du Trias (d'après Busson 1971 )et extension vers le sud des zones palynologiques. D'après Achab (1970), Pi.2 : limite sud des zones PI et P2 (Trias inJ:�moyen + Keuper pro parte); P3: limite sud dela zone P3 (Keupersup.); P,.2.3:limite sud destrois zones pal ynologiques(repèresbiostratigraphiques) qui sont obliquez sur les zones de faciès. 3.2.2. Jurassique " 26 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL - Lias Sa limite inférieure, par le repère dolomitique "Horizon B", n'est pas synchrone partout et pourrait se situer dans le Lias Inférieur (Achab, 1970). Son extension constituée vers le sud-ouest est plus importante que celle du Trias. Son faciès, illustré sur la figure IL9, est argileux au SW et SE, salifère à anhydritique au centre et carbonaté au NW (Atlas Marocain, Atlas Saharien) et dans la Djeffara Tuniso-libyenne. Fig.ll.9 : Répartition des faciès au Lias-Dogger inférieur dans le Nord-est saharien d'après Busson (1971) [tiré de Fabre 1976]. - Dogger Fig.ll.l0 : Répartition des faciès au Bathonien (Dogger supérieur à moyen) dans le Nord-est saharien d'après Busson (1971 (tiré de Fabre 1976J. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 27 Il est représenté par des carbonates au NW et au NE, des anhydrites dans la partie centrale et des argiles et sables dans la partie méridionale. On observe une diminution des anhydrites et une nette réapparition des éléments clastiques vers le sud. Le Dogger a connu une plus grande extension que les séries précédentes vers le sud et le sud-ouest (Fig.n. 10). Les faciès nérétiques à confiné dans la plateforme deviennent franchement marins dans le domaine atlasique (Busson, 1972). - Malm La transgression bassin. Néanmoins, marine qui a marqué cette période devient plus perceptible au sud du les faciès restent variés, passant des carbonates au nord à des argiles vers le SE et des argiles sableuses au SW. La zone la plus subsidente province septentrionale gréseuse et anhydritique, du domaine. Vers le sommet, se retrouve dans la cette série devient ce qui traduit une certaine instabilité quelque peu de la paléogéographie au cours de cette période (Fig.n. 11). Figl].1] : Répartiliondesfaciès [tiré de Fabre 19761. auCallovien-O;ifordien-KimméridjiendansleNord-estsahariend' après Busson ( 1971). 3.2.3. Crétacé - Néocomien-Barrémien Le Néocomien Jurassique Terminal qui comprend se caractérise teforme (- 300m), augmentant 700 m). Là, la sédimentation par endroit (domaine par une épaisseur brusquement septentrional) homogène une partie du sur l'ensemble de la pla- vers le nord au niveau des zones atlasiques (� associée à des argiles et à des anhydrites; vers l'est en argiles, carbonates et anhydrites est marno-calcaire, elle évolue vers l'ouest en argiles gréseuses, et vers le sud-est en argiles gypseuses, grès et sables. Les éléments détritiques deviennent de plus en plus grossiers vers le Tademaït et le Tinhert (Fig.II.12). Au cours de cette période, le régime est marin au nord devenant de plus en plus confiné dans la province centrale et franchement continental au SSW. � ' ,; - CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 28 r Le Barrémien quant à lui correspond dans son ensemble à un important épisode d'épandage détritique, parfois grossier. La présence d'argiles rouges ou vertes témoigne de périodes d'émersion. Vers le NE, quelques bancs carbonatésrenferment une faune marine à lacustre. Au niveau de cet ensemble, de fréquentes et importantes variations d'épaisseurs sont observées (1 000 m dans l'Oued Mya, 700 m au NW et lacune à El Biod-El Gassi). Le milieu de dépôt évolue du nord au sud : marin à mixte au nord et deltaïque au sud. Répartition desfaciès au Jurassique terminal-Néocomien (tiré de Fabre 1976J. Figll.l2 : dans le Nord-est saharien d'après Busson (1971 ), - Albo-Aptien Pour les pétroliers, l'Aptien grès attribués au Barrémien. Inférieur est réduit à la dalle argilo-dolomitique Ainsi, d'après certains auteurs, les sédiments sont soit compris dans les grès barrémiens, représenterait que le terme supérieur. qui surmonte les d'âge Aptien soit absents et la dalle aptienne ne Cette barre dolomitique ou argilo-dolomitique est caractérisée uniforme sur l'ensemble de la plateforme par une épaisseur remarquablement (20 à 30 m). Elle devient gréseuse vers la périphérie du bassin. Au NE, dans la fosse l'Aptien devient beaucoup plus important. Quant au régime de il est marin dans le domaine nord-oriental et lagunaire sur la plateforme. La constantino-tunisienne, sédimentation, lacune observée intra-aptienne au niveau de la zone d'El Biod-El Gassi témoigne d'une tectonique (Guiraud et al., 1987). L' Albien constitue un autre épisode d'épandage détritique, après la courte rémission aptienne. Il est essentiellement gréso-argileux, devenant plus argileux et enfin carbonaté vers le NE (Fig.IL 13). Le régime est continental et devient marin peu profond vers le nord. au SW, deltaïque vers le centre oriental CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 29 à l'Alb�n. dansleNord-estsahariend'aprèsBasson(1971 [tiré FigJl.13 Rfpartition : ), de Fabre/976J. des faciès - Cénomanien-Turonien Le Cénomanien avec quelques intercalation carbonatées ou anhydritiques, surmonté par une série carbonatée, associée à des anhydrites, parfois du sel et des argiles. Les carbonates prédominent de plus en plus vers le NE. L'épaisseur, rapidement comprend assez homogène vers le Constantinois Le Turonien, un premier terme argilo-gypsifere au niveau de la plateforme et l'Atlas Tellien (1000-1500 parfois difficilement dissociable (100-150 m), augmente m) (Fig.n.14). du Cénomanien Supérieur, est repré- senté par des calcaires et des dolomies et devient plus argileux vers le sud et vers le nord. Il comprend une faune marine à lacustre. FigJI.14 : Répartition des faciès au Cénomanien dans le Nord du Sahara d'après Busson (1971 ),[tiré de Fabre 1976]. CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 30 Cette période du Crétacé Supérieur correspond à une importante transgression marine, probablement due à une remontée eustatique globale (Vail et al., 1974). Le milieu de sédimentation est marin, souvent peu profond, mais agité et parfois confiné. - Sénonien , Il comprend un intercalations au sud-ouest et lagunaire avec quelques au nord et à l'est. Cette série se biseaute vers le NW au premier terme argilo-gréseux marno-carbonatées niveau de l'Atlas Saharien et au sud-est (Dahar Tunisien). L'ensemble par des calcaires, dolomies et craies, correspond marine. Son extension est limitée à la partie orientale du bassin. supérieur, représenté un régime d'influence 1 4. Cénozoïque Au niveau de la plateforme saharienne, Moyen, représenté essentiellement attribuée au Mio-Pliocène le Cénozoïque par des carbonates, comprend l'Eocène Inférieur à et une série régressive argilo-gréseuse sans aucun argument paléontologique Il semble que l'existence d'un ensemble paléocène Tinhert Oriental (Fabre, 1976). IV. à véritable (Busson, 1972). ait été prouvée dans les Aurès et le Le Domaine Alpin Ce segment d'Algérie Maroc à la Sicile-Calabre. Tertiaire du Nord appartient occidentale orogéniques qui borde le pourtour de la (Fig.II.15). Le domaine méditerranéen et son avant-pays, de segments qui s'étend du s'est effectuée au Crétacé et au Cette chaîne dont la structuration fait partie d'un ensemble Méditerranée à la chaîne des Maghrébides d'Algérie comprend ce segment appartenant au Maghrébides la chaîne atlasique. Il est séparé du domaine saharien au sud par la zone de flexure sud-atlasique. : 1. Les principaux domaines structuraux Au sein de ce domaine méditerranéen, suivants : - Domaine on distingue les principaux ensembles structuraux . tellien : le Tell comporte essentiellement, au-dessus d'une base gypsifère triasique, des nappes de charriage à matériel de nature flyshoïde ou carbonatée du CrétacéPaléogène. Il comporte aussi des unités rigides compétentes qui montrent d'importants déplacements. 311 CADRE GEOLOGIQUE GENERAL F�J/.73 ; Chaînes alpines du pourtow méditerranéen occidental (tiré de Durand-Delga et Fonboté 1980). Les flèches indiquent la vergence dominante dans les zones externes (phases tertiaires) des diverses chaînes. Les lignes pointillées, en mer, limitent les zones abyssales, à fond océanique supposé, par rapport aux plateaux continentaux. - Domaine le Hodna et le il comprend les Hauts-Plateaux, constitués essentiellement de séries carbonatées très rigides, affectées par Sud-Constantinois, la tectonique en Algérie, préatlasique : cassante et des plissements. chaîne, notamment - Domaine Ces dalles rigides chevauchent l'avant pays de la à l'est (Vila, 1980). atlasique : il comporte l'Atlas Saharien et les Aurès-Némentcha, formés principalement par des plis découpés par des décrochements contemporains du plissement. Leur couverture est percée par des diapirs d'origine triasique dont la mise en place, au niveau des accidents, est associé à la tectonique compressive (Guiraud et al.. 1987). 2. Principales étapes structurales Les principales étapes de l'histoire structurale et tectonique polyphasée peuvent être résumées très succinctement comme suit : - A partir du Moscovien : décrochements et coulissages de cet ensemble dextres le long des accidents nord-maghrébin et nord-saharien, associée à l'orogénèse tardi-hercynienne (Blès �,1989). La formation de certains bassins losangiques (ex. Béchar) leur est associé (Kazi-Tani, 1984). CADRE GEOLOGIQUE GENERAL 32 - Limite Trias-Lias : distension et début des coulissages de la Téthys et de l'Atlantique Central (Dercourt sénestres, associés à l'ouverture et al., 1986). C'est à cette période que se mettent en place les principaux domaines structuraux telliens et atlasiques, selon une géométrie de blocs basculés (Kazi-Tani 1984), et qu'un important volcanisme tholéïtique accompagne la distension. - Limite Jurassique-Crétacé : important événement tectonique qui se traduit par des plis NNE-SSW et des discordances. Il est associé à la phase néo-cimérienne (Obert, 1981). - Albien : phase compressive qui se traduit par une schistosité dans le massif des Babors. Sa direction est voisine de nord-sud: c'est la phase autrichienne. - Santonien : métamorphisme autre phase de compression qui se traduit également par une schistosité, un daté 85 ± 2 Ma et un début d'écaillage - Phase pyrénéo-atlasique : (Laville et al., 1977). c'est à cette période que l'Atlas et les Aurès acquièrent de leur structure et que se produisent un important coulissage dextre au niveau des accidents E-W et les chevauchements dans la chaîne tellienne. Cette phase daterait de la fin l'essentiel de l'Eocène Moyen (Guiraud et a .1,, 1987). D'autres phases moins générales vont se succéder au Miocène schistosité dans le Tell), vers 25 Ma (volcanisme Tortonien (mise en place de nappes). calco-alcalin Inférieur (charriage et en bordure de plaque) et au ETUDE DU SOCLE PRECAMBRIEN LES BASSINS A PARTIR SAHARIENS DE LA GRAVIMETRIE SOUS ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES 35 CHAPITRE . ORIGINE III : ET TRAITEMENT DES DONNEES GRAVIMETRIQUES I. Introduction Les différentes dence d'importantes études gravimétriques anomalies effectuées gravimétriques sur le bouclier Targui ont mis en évi- associées à la structure et la nature du socle 1977; Ly, 1978). Comme cela a été précédemment décrit (chapitre II), la structure de ce socle est caractérisée essentiellement par l'existence de grands accidents (Bourmatte, panafricain subméridiens qui délimitent des compartiments crustaux de nature et de structure différentes. Ces accidents sont pour la plupart relayés au nord, au niveau de la plateforme saharienne, par d'importantes failles qui affectent la couverture sédimentaire. Certains d'entre elles ont joué un rôle important dans l'histoire des bassins (ex : faille d'Amguid). Ces failles délimitent des dorsales ou des môles qui séparent des dépressions supérieur à moyen (Fig.IL3 et IL4). Sous la couverture cambrien sédimentaire, n'est pas connue ; quelques d'âge essentiellement paléozoïque souvent épaisse (4 à 5 km), la nature du socle prédizaines de forages l'ont cependant atteint, particu- lièrement dans les régions d'Illizi et de l'Ahnet. Le socle rencontré au fond de ces sondages semble comparable à celui du Hoggar. La morphologie de sa surface est appréhendée grâce à la sismique et aux forages effectués dans ces bassins depuis une trentaine d'années environ. des directions L'importance structurales subméridiennes au niveau de la plateforme saharienne suggère à priori le prolongement vers le nord, sous la couverture, des structures mises en évidence dans le bouclier Targui et à l'ENE de celui-ci. L'essentiel de la structure du socle de la plateforme aurait été acquis à la faveur de l'orogénèse Panafricaine. que cette structuration du socle a conditionné la mise en place et l'évolution sédimentaires, Il est certain des bassins comme on peut le constater sur les figures IL4 et ILS du chapitre précédent. Sur le bouclier Targui, il existe, comme nous l'avons déjà dit, une bonne corrélation entre les anomalies gravimétriques et la structure crustale. En se basant sur ces corrélations, il est possible, à partir des anomalies gravimétriques, d'explorer la structure du socle précambrien au nord. Les anomalies associées à ce socle peuvent être masquées par l'effet de la couverture sédimentaire. En schématisant, on peut donc identifier trois sources principales d'anomalie - les variations distribution d'épaisseur et de densité des sédiments; la morphologie des densités étant connues, cet effet peut être évalué; gravimétrique: du bassin et la ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES 36 - les hétérogénéités de densité dans la croûte supérieure; - les variations de densité dans la croûte profonde et le manteau Le présent travail qui a essentiellement pour objectif l'étude supérieur. de la structure crustale comporte les étapes suivantes : - réalisation d'une carte gravimétrique à partir des différentes homogène données dis- ponibles, - correction de l'effet de la couverture - élaboration d'un schéma structural pesanteur ainsi obtenu et interprétation sédimentaire, sur la base de l'analyse quantitative qualitative du champ de de quelques structures remarquables, - analyse des anomalies de grande longueur d'onde et de leurs relations avec l'évolution géodynamique de l'Afrique du nord-ouest. A cet effet nous disposons : - des données gravimétriques malies de Bouguer, sous forme de valeurs aux stations et/ou de cartes d'ano- - des données structurales et litho-stratigraphiques relatives aux bassins sédimentaires, obtenues à partir de la sismique et des données de puits. , ° II. Bref rappel historique . Le territoire saharien algérien (2 millions de km2 environ) est assez bien couvert par la gravimétrie. Entre 1949 et 1962, la compagnie Générale de Géophysique (C.G.G) qui représentait le principal opérateur en Algérie a effectué plusieurs dizaines de levés de différents type pour le compte des diverses compagnies pétrolières coloniales opérant dans ce pays à cette époque, notamment la CEP, la CFP(A) et la CPA. Ainsi, un important réseau a été établi dès le début le long des axes routiers, des pistes, etc... Les régions les mieux étudiées sont celles où des indices de gisement d'hydrocarbures ont été relevés, entre autre les zone du sud et du sud-est. Les premières découvertes de pétrole et de gaz ont donné une nouvelle impulsion au levé gravimétrique. Ainsi quelques 60.000 stations ont été relevées par la CGG avant 1960. En 1960, pour la première fois, la CPA en tant que principale maître d'oeuvre des différents levés effectués jusque là, a établi une carte gravimétrique de l'ensemble de l'Algérie, regroupant toutes les données existantes. Depuis, d'autres CGGM et CRAAG) levés ont été menés, notamment dans le Hoggar (ORSTOM, et dans l'Erg Oriental, l'Oued Mya et l'Ahnet (SONATRACH). cependant certaines régions "vierges", particulièrement des Eglab et du nord Hoggar. celles de l'Erg Chech-Bou IMPGA, Il subsiste Bernous, ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES 37 III. Description et origine des données Les données gravimétriques dont nous avons pu disposer pour cette étude sont de deux types : fichiers de valeurs aux stations et cartes d'anomalie de Bouguer à différentes échelles (Fig. 111.1). 1. Fichiers de valeurs aux stations Plusieurs fichiers de données nous ont été communiqués. Ils contiennent en général toute l'information nécessaire, notamment l'origine des données, la position et l'altitude des stations, la valeur mesurée ou l'anomalie de Bouguer. Ces fichiers proviennent de diverses origines et ne sont pas nécessairement * Fichiers du Bureau Gravimétrique International homogènes. (BGI) ( Fig. 111.1) Ces fichiers que le BGI a bien voulu nous communiquer regroupent plus de 6000 points provenant de levés effectués par la CGG (détail et demi-détail) dans les régions d'Illizi-nord, d'In Salah-sud, de Reggane-Erg Chech, de l'Azzel-Matti et d'Algérie du nord. Les levés ont été opérés principalement comprenant quelques entre 1956 et 1959. A ceux-ci, vient s'ajouter un autre fichier à de grands profils de reconnaissance établis de ces données est rapporté dans le système international 760 stations relatives par Lagrula (1959). L'ensemble IGSN.71. ,. * Fichiers SONATRACH Il comprennent la dépression 1420 stations provenant de deux études de petite reconnaissance dans de l'Ahnet (sud-est In Salah). Ces données ne sont pas corrigées de l'effet du relief. La précision est estimée à 1 mgal environ. * Fichiers IMPGA-CGGM-ORSTOM Ces fichiers regroupent les données des études effectuées dans le Tanezrouft (1972-76) et quelques profils de reconnaissance levés dans le nord du Hoggar, soit quelques 5700 stations. L'ensemble plateforme de ces données saharienne et l'Algérie couvre la zone du bouclier Targui, la partie sud de la du Nord. 2_. Cartes d'anomalie de Bouguer Dans la partie centrale, entre les latitudes 27°N et 33°N, nous n'avons pas pu disposer des données aux stations; nous avons utilisé par conséquent synthèse dressée par la CPA (1960) (Fig.III.1 ). la carte gravimétrique de 38 ORIGINE ET 1RAITEMENT DES DONNEES Fig JIU: Carte de répartition des données gravimétriques utilisées dans celte étude. Les points représentent les stations; la zone en hachuré correspond au domaine où ont été utilisées les données nwnérisées à partir des cartes gravimétriques de la CPA (1960) et de la SONATRACH(1977-1980). ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES 39 Cette carte, établie à une échelle de 1/2.000.000 de 1 mgal et avec une équidistance sur la majeure partie du domaine, représente les isovaleurs de l'anomalie de Bouguer, calculée pour une densité de correction de plateau égale à 2.20 g.cm,3 au nord du parallèle 27°N et à l'est du méridien 1.W et à 2.67 g.cm'3 au sud et à l'ouest de cette zone. Elle a été établie sur la base des données d'environ 30 études différentes, par la CGG entre 1949 et 1960. Toutes les corrections déterminée effectuées ayant été effectuées et l'altitude avec soin, la précision de l'anomalie de Bouguer est estimée en moyenne à 0.2 principal de ces études, disposait de tous les mgal. La CPA, en tant que maître d'oeuvre documents et données nécessaires pour établir une carte d'ensemble homogène. essentiellement Les levés sont rapportés assez précise et surtout au réseau de base CGG pour l'Algérie un certain nombre de points de rattachements qui comporte au réseau de base établi par Lagrula. A notre niveau, l'erreur principale est à rapporter au facteur d'échelle et à l'interpolation. La carte a été numérisée en prenant 1 point tous les 10 km et tous les 5 mgals. Le fichier ainsi constitué regroupe environ 7000 points. Dans le Grand Erg Oriental, nous avons utilisé une autre carte, établie à partir de plusieurs levés effectués par la SONATRACH entre 1977 et 1980. Cette étude de reconnaissance (mailles 20 km X 35 km, inter-station 2,5 km) couvre une superficie d'environ 75.000 kmz. La précision des mesures est de l'ordre de 1 mgal. Les corrections de relief n'ont pas été effectuées. La carte a été établie avec une équidistance de 2,5 mgal et une densité de 2,20 g.CM-3à une échelle de 1/500.000. Lors de la numérisation, nous avons saisi 1 point tous les 10 km et tous les 5 mgals. Le fichier ainsi obtenu regroupe quelque 1320 points. 3. Comparaison et homogénéisation des fichiers 3.1. Passage dans le système international IGSN-71. Les données gravimétriques de la CPA et de la SONATRACH, rattachées principalement aux réseaux Martin et Lagrula pour l'Algérie, sont exprimées dans le système '" de Potsdam ( 1904). Le réseau Lagrula (1959) n'a que 2 points communs avec celui du système IGSN-74 (Aoulef et Alger). Le réseau de Martin (1954) comporte quant à lui plusieurs points communs avec les deux autres réseaux (Lagrula et IGSN-71), ce qui nous a permis ainsi de rapporter l'ensemble des données dans le système IGSN-71. La différence entre les réseaux Martin et IGSN-71 a été établie statistiquement par le BGI (1978) comme suit: g(1971) = g(Martin) - 0.017696 + 0.001227*[(g(Lagrula) - 979,500] en gais. Quatre points communs existent entre les réseaux Martin et Lagrula (Alger, Chréa, Aoulef et In Azzaoua). La différence entre les deux réseaux s'exprime comme suit (BGI, 1978): ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNES 40 g(Martin) = g(Lagrula) + 0.00050 + 0.000173*[g(Lagrula) - Ainsi, la transformation IGSN-71 doit s'effectuer tachement des mesures rattachées selon l'expression 978,500] en gals. au réseau Lagrula dans le système suivante au niveau de chaque base de rat- utilisée lors des levés: g(1971) = g(Lagrula) - 0.01793 + 0.00196*[g(Lagrula) - 978,500] en gals. Le réseau Lagrula comprend en tout 30 bases de référence pour le Sahara algérien. La différence entre les réseaux Lagrula et IGSN-71 [g(Lagrula) - g(1971)] évaluée au niveau de ces bases varie de -15.71 à -17.91 mgal. Nous avons appliqué une correction moyenneg de -17 mgal à toutes les données rattachées au réseau Lagrula (CPA et SONATRACH). - e Les données communiquées par le BGI sont déjà exprimées en IGSN-71. ; 3.2. Transformation des valeurs du champ de pesanteur théorique Les données provenant de la CPA et de SONATRACH d'un champ théorique go calculé à partir des constantes go = 1 + 0,0052881. 978.049,00*( Les données communiquées pesanteur go = sur la base du système IGF ( 1931 ): 0,0000059. par le BGI sont exprimées go calculé avec les constantes adoptées par l'IGSN sin2 � - sont obtenues sin2 2�) sur la base d'un champ de du système géodésique de référence de 1967 (1971) : + 0,0053024. 978.031,85 *( sin 2 0,0000058. sin2 2�) La différence entre les deux expressions varie avec la latitude; pour la région considérée ici (latitude 24°N à 34°N), cette différence est comprise entre 11 et 13 mgals. Les valeurs d'anomalie de Bouguer calculées avec la formule de 1931 ont été recalculées avec la formule de 1967 (CPA, SONATRACH). 3.3. Comparaisons des différents fichiers - Après avoir ramené l'ensemble des mesures dans le même système de référence, nous avons vérifié la cohérence des différents levés provenant des différentes sources citées en examinant la qualité des raccords au niveau de leurs zones de chevauchement. Un certain nombre de points communs existent entre les différents fichiers du BGI. .. Des écarts, parfois importants, sont observés à leur niveau : 0.6 à 10.7 mgals. Le fichier qui présente les écarts les plus importants par rapport aux autres correspond à de grands profils de reconnaissance effectués par Lagrula; nous n'avons pas utilisé les portions de ces profils où les écarts sont significatifs. cohérents et ne présentent Quant aux autres levés, ils sont globalement entre eux que peu d'écarts (0.2 à 0.6 mgals). 411 ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES Les écarts entre les levés communiqués par le BGI et ceux effectués SONATRACH ou l'IMPGA-CGG-CRAAG au sud ne sont pas systématiques dépassent pas en moyenne 3 mgals. Les différences constatées par la et ne peuvent être attribuées : - soit au fait que, localement, lors de l'acquisition des données, certains levés ont été rattachés de façon approximative aux réseaux Lagrula et Martin ; la correction que nous avons effectuée pour ramener l'ensemble des données dans le système IGSN-71 ne peut prendre en compte ce type d'erreur que nous ne pouvons pas évaluer; - soit à l'usage de deux techniques (le nivellement première barométrique) de nivellement topographique) la (le nivellement levés n'ont pas été corrigés, car ils ne sont peu importants et n'influencent le tracé des isanomales. liés aux densités de correction Après les différentes être regroupées et la seconde précise A cette échelle, ils sont relativement pas de façon significative 3.4. Les problèmes très différentes : ayant une précision de l'ordre de 5 m. Les écarts constatés entre ces différents pas systématiques. altimétrique transformations en deux ensembles de plateau précédemment décrites, les données peuvent . (Fig.III.l): - l'un correspondant à une zone comprise entre les latitudes 27°N à 23°N et les longitude 1 °W à 10°E où les corrections de plateau ont été effectuées avec une densité de 2,20 g.CM-3.Cette zone, correspond essentiellement aux données numérisées pour lesquelles nous ne connaissons pas l'altitude; ce qui ne permet pas le calcul de l'anomalie de Bouguer pour une autre densité ; - l'autre zone, à l'ouest et au sud de la première, regroupant pour une densité de 2.67 g.cm"3. A ce stade, l'ensemble des données permet d'établir les données calculées des cartes gravimétriques de la du territoire algérien avec deux densités de correction de plateau différentes: 2.20 g.cm-3 dans la zone saharienne centrale, entre les parallèles 26 et 33°N, et 2.67 quasi-totalité g.crlf3 au sud et au nord de cette zone. Un certain biais systématique, fonction de l'altitude (2mgal/100m), est lié à l'utilisation de deux densités de correction de plateau sur une même carte. Il est donc souhaitable de pouvoir recalculer d'établir des documents des terrains superficiels. l'anomalie homogènes, de Bouguer soit afin d'utiliser Ceci nécessite la connaissance avec d'autres densités soit afin des densités plus représentatives du paramètre altitude en tout 42 ; ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES point de mesure gravimétrique. Ce n'est pas le cas pour les points obtenus par numérisation des isovaleurs. Il est cependant possible au niveau de ces points-là de déterminer une altitude approchée à partir des documents topographiques. Carte topographique des bassins sahariens, tracée à partir d'un fichier d'altitude 5') communiqué par le BGI. Equidistance des isovaleurs: 1 OOM. FiglII2 IV. Carte gravimétrique 1. Etablissement moyenne (maille de 5'x d'Algérie de la carte Afin de situer l'étude des bassins nord-sahariens avons réalisé une carte gravimétrique synthétique dans un contexte plus général, nous et globale de l'Algérie. L'anomalie de Pour les donnéesnumériséesoù nous Bouguer estcalculéepour unedensitéde 2.67 g.CM,3. ne disposonspas de valeursd'altitude, celles-ciont été déterminéesà partir d'un fichier d'altitudes moyennes,communiquépar le BGI. Ces altitudes sont connues aux noeuds d'une grillede 5'X 5' (environ8,5 km X 8,5 km). Nous avons testé la qualitéde cette grille en comparant,pour des stationsgravimétriquesoù l'altitudeest connue,la valeurobservéeaveccelle déterminéepar interpolation à partir de la grille BGI. L'écart est maximumau niveaudes reliefstrès accidentés(Atlas Saharienet Hoggar)où il peut dépasser50 m. Au niveaudes bassinssahariensoù le relief 43 ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES varie très progressivement, cet écart est inférieur à 10 m ; ce qui se traduit par une incertitude inférieure à 2 mgals sur l'anomalie de Bouguer. La carte d'altitude des bassins sahariens obtenue à partir de cette grille d'altitude moyenne est représentée sur la figure 111.2 sur laquelle on observe les grands traits du relief décrits précédemment: - les hauts relief de l'Atlas Saharien au nord-ouest - la zone centrale marquée par les dépressions Salah au sud-ouest, Reggane-In et du Hoggar au sud-est, de Touggourt au nord-est séparées par le plateau du Tademaït et de au centre de la carte. 2. Les grands domaines v gravimétriques et de la géométrie des anomalies (Fig.III.3) nous amène à distinguer deux provinces gravimétriques différentes au sud et au nord du parallèle 30°N. L'analyse de la répartition Au nord du parallèle 30°N, les anomalies sont globalement allongées dans la direction E-W à NE-SW ou NW-SE. Leur longueur d'onde est en moyenne de 100 à 200 km. On peut distinguer trois grands domaines associés aux grandes unités géologiques: - Au nord, de la Tunisie à la frontière marocaine, par une forte augmentation la chaîne tellienne est caractérisée de Bouguer en direction de la mer Méditerranée. La valeur atteinte au niveau de la côte est supérieure à +80 mgals. - Plus au sud, l'Atlas Saharien à l'ouest et les Aurès à l'est sont caractérisés par deux importantes de l'anomalie et vastes anomalies négatives où la valeur est inférieure à -110 mgals. Ces deux chaînes sont séparées par le bassin molassique tertiaire du Hodna (fiv.11.5), marqué par un axe positif de direction NW-SE. Cet axe qui semble rejoindre un autre axe positif E-W au nord de l'Atlas Saharien marquant les Hauts-Plateaux pourrait être la signature d'une géosuture, séparant les deux chaines tertiaires . - Au sud de ce domaine, entre les longitudes 3°W à 10°E et les latitudes 30° à 33°N, on note l'existence d'un important haut gravimétrique, globalement NE-SW, culmi- nant en plusieurs endroits à -40 mgals. Ce domaine s'ouvre vers l'est sur le sud Tunisien de (Dahar). Cet axe haut est associé au bourrelet structural permo-carbonifère Rharbi-Berriane-Djerba. 44 FIG.III.3 CARTE GRAVIMETRIQUE DE L'ALGERIE ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNEES . ORIGINE ET TRAITEMENT DES DONNES 45 Au sud du parallèle 30°N, les anomalies sont subméridiennes, mis à part à l'ouest à proximité de l'Ougarta où leur direction bifurque vers le NW. Les longueurs d'onde, plus courtes qu'au nord, sont de l'ordre de 50 à 100 km. Ce vaste domaine est séparé en deux par un couloir d'anomalies allongées d'autre, on observe une répartition A l'ouest sensiblement 3°E et 4°30'E. De part et différente des anomalies. de ce domaine médian, on peut distinguer : - une vaste et importante paléozoïque de l'Ahnet; - NS, entre les méridiens anomalie négative (-70 à -110 mgals), associée au bassin de Timimoun qui se prolonge au sud (3°E et 26 à 25°N) par la dépression plus à l'ouest, la chaîne de l'Ougarta d'âge hercynien, marquée par un axe positif de direction NW-SE. Cet axe est flanqué à l'ouest par une vaste anomalie négative (-60 à -90 mgals) correspondant au bassin paléozoïque de Reggane (0° et 27°N) ; Au sud-ouest, la chaîne pharusienne du Hoggar, marquée par un ensemble d'anomalies de courte longueur d'onde (20 à 50 km), allongées nord-sud et de niveau moyen supérieur à -30 mgals. A l'est du couloir médian, on peut distinguer ; - au nord-est, un domaine d'anomalies positives et négatives, allongées NNW-SSE et remarquablement rectilignes, où le niveau moyen est de séparées par des linéaments l'ordre de -60 mgals. Ce domaine est limité au nord par une direction NE-SW ; - au sud, le Hoggar marqué par un ensemble niveau du massif de l'Atakor (-130m gais). L'objectif gravimétriques d'anomalies négatives, principal de cette étude est la mise en évidence et l'analyse associées gérie, ce qui correspond 24° à 33°N (Fig.III.3). au substratum protérozoïque minimales des anomalies des bassins nord-sahariens à la zone comprise entre les longitudes au d'Al- 3°W à 10°E et les latitudes ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 46 CHAPITRE . ETUDE DES ANOMALIES GRAVIMETRIQUES AU SOCLE La zone d'étude contreforts IV: (Fig.111.1) s'étend ASSOCIEES PRECAMBRIEN sur une superficie du Hoggar au sud à l'Atlas Saharien-Aurès Reggane à l'ouest aux frontières tunisiennes d'environ 1.200.000 km2 : des au nord et des bassins de Béchar et de et libyennes à l'est. La topographie (Fig.HI.2) est marquée par les hauts reliefs accidentés du Hoggar au sud et ceux de l'Atlas Saharien et des Aurès au nord, bordant une zone centrale caractérisée par deux vastes dépressions topographiques au nord-est (Touggourt) et au sud-ouest (Reggane-In Salah). I. Anomalie de Bouguer 1. Etablissement ^ - d'une carte d'anomalie 3 pour les densités 2.5 et 2.67 g.cm� La carte de la figure IV. 1 a été établie à partir des valeurs brutes, c'est-à-dire, au nord du parallèle 27°N et à l'est du méridien 1 °W, les valeurs numérisées à partir des cartes de CPA et SONATRACH, calculées avec une densité de correction de 2.20 g.cm-', et au sud et à l'ouest, les valeurs aux stations calculées pour une densité de 2.67 g.CM-3(cf. chap.III). Au contact entre les deux zones où l'altitude à l'utilisation de deux densités différentes est moyenne de 300 à 500 m, l'écart varie de 6 à 10 mgals; il n'est cependant lié pas sensible sur la carte. Cette carte où les données données d'origine. les différentes Cependant, ont subi peu de transformations respecte au mieux les la densité de 2.20 g.cni3 nous semble non réaliste, en effet analyses de la densité à partir des diagraphies montrent une valeur moyenne 3 supérieure à 2.20 g.CM-3dès les premières centaines de mètres. Cette valeur de 2.20 g.CM-3 est peut-être appropriée pour la correction des reliefs dunaires, mais une densité de 2.50 g.CM,3est plus représentative des terrains sédimentaires superficiels, comme nous le verrons plus loin. Utilisant le même procédé qu'au chapitre valeurs calculées : III qui nous a permis de transformer les avec 2.20 en 2.67 g.crri 3, nous avons établi une carte d'anomalie de Bouguer calculée pour une densité de correction plateau plus réaliste de 2.50 g.CM-3 pour les bassins sédimentaires qui s'étendent au sud en moyenne jusqu'au parallèle 26°N et une densité de 2.67 g.cm,3 pour le socle cristallin au sud. Au niveau de la limite entre les deux zones, un biais systématique doit persister. Il n'est cependant pas visible sur la carte de la figure IV.2 qui présente les mêmes caractéristiques et 2.67 g.cm,3 (Fig. IV. 1). que celle établie pour les densités 2.20 47 ANOMALIES GRAVIMéTRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE ASSOCIEES AUSOCLE ANOMALIES GRAVIMETRIQUES 48 2. Les principaux domaines gravimétriques des bassins sahariens Sur la base de la géométrieet de l'amplitude des anomaliesde Bouguer,on peut distinguer six domaines majeurs dont les limites sont représentées sur la figure IV.2. Pour la description structurale, nous prions le lecteur de se référer au schéma structural de la figure ILS. , 2.1. Domaine de Reggane-Azzel Matti A la limite du Craton Ouest-africain, au bassin paléozoïque mgals) correspond anomalie négative (-60 à -80 une importante de Reggane (plus de 6000 m de sédiments) (Fig.n.4etII.5). Cette anomalie est allongée NW-SE. Au sud, elle s'interrompt à la limite du bassin sédimentaire où elle est relayée par l'ensemble des anomalies positive associées à la suture panafricaine (Bourmatte, 1977). A l'est de Reggane, un haut gravimétrique souligne l'axe de la chaîne hercynienne de l'Ougarta, comme un aulacogène interprétée (Fabre, 1976). Les directions gravimétriques principales sont N-S au sud et NW-SE vers le nord, conformément aux directions structurales. Un certain nombre d'inflexions ", montre également également l'existence observées dans l'évolution de directions transverses NE-SW. en géologie de surface; leur coexistence Ces directions sont a joué un rôle important structurale de la région. 2.2. Domaine de Timimoun-Ahnet A l'est de l'Ougarta, on note l'existence d'une importante anomalie négative (-60 à -90 mgals) de grande extension (600 km X 400 km). L'isanomale à la limite des dépressions remarquablement nord et de l'Ahnet de Timimoun (3000 à 4000m) au sud. Les directions -60 mgal correspond (5000 m de sédiments) au gravimétriques sont N-S au s sud et à la fois NW-SE (parallèles à l'Ougarta) et N-S dans la partie septentrionale. On note également l'existence des directions transverses NE-SW. Ce domaine se situe dans le prolongement de la branche occidentale de la chaîne pharusienne. 2.3. Domaine de Rharbi-Berriane Ce domaine est caractérisé par un ensemble de hauts gravimétriques qui définissent une dorsale positive NE-SW. L'anomalie située à 1°W et 31°N est à cheval entre les w voûtes structurales de Meharez et de Oued Namous (dans la partie occidentale de l'axe ., Rharbi-Berriane, Fiv.11.5). 49 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 50 L'anomalie située à 3°30'E et 32°N est associée à la voûte structurale de Berriane (partie centre-orientale du précédent axe). Ce système de voûtes structurales constitue la partie du Hoggar du nord, vaste bombement épirogénique permo-carbonifère septentrionale (Fabre, 1976). L'ensemble du domaine est limité au nord par un important gradient NS marquant le passage au domaine d'anomalie l'Atlas Saharien négative associée au sillon de Benoud et à dont la structure principale est d'âge Eocène Moyen. Le (Fig.IV.2) s'interrompt à l'est au niveau du méridien 5° sur (Fig.n.5) domaine de Rharbi-Berriane une direction NNE-SSW. 2.4. Domaine médian du Mou3rdir-Oued Mya Ce domaine qui apparaît comme une structure majeure au centre de la carte (Fig.IV.2) est constitué par un ensemble d'anomalies positives et négatives étroites et linéaires qui, semblent être affectées par endroits, par des directions transverses NE-SW. Entre les latitudes 26° et 29°N, on note l'apparition d'un sillon négatif bordé par deux chapelets d'anomalies positives. Ces anomalies sont dans le prolongement de celles qui caractérisent au sud la partie centrale de la chaîne pharusienne. La limite occidentale de ce domaine correspond à la faille d'Idjerane qui pourrait ainsi se continuer jusqu'à El Goléa. Quant à la limite orientale, elle coïncide par endroit seulement avec des failles de moindre importance. Le chapelet d'anomalies positives occidentales peut être associé à la dorsale Le chapelet oriental se situe quant à lui dans l'axe central des dépressions , Mouydir au sud et de l'Oued Mya au nord (Fig.IV.2). d'Idjerane. du 2.5. Domaine du Nord-Est Saharien Le nord-est du domaine saharien est caractérisé relatif (-50 à -30 mgals). Sa limite méridionale par une importante et vaste positif au niveau du parallèle 30°N est gros- sièrement E-W. Elle correspond à la limite sud du bassin paléo-mésozoïque (Fig.Il.4, 11.5 et IV.2). A l'ouest, ce domaine s'interrompt de Ghadamès au niveau du prolongement du domaine médian. L'anomalie L'axe positive qui le caractérise est associée au bassin triasique. au haut au sud de Ouargla correspond approximativement négatif NNE-SSW structural de Messaoud. au nord jusqu'à la carte générale (Fig. 111.3), ce domaine se constitue 34°N où il est limité par un important gradient N-S au niveau du sillon D'après de Melrhir à la limite des Aurès (Fig.II.5). 2.6. Domaine oriental d'Illizi A l'est du méridien 4°30'E, on note l'individualisation une succession NNW-SSE d'anomalies disposées en compartiments et larges de 80 à 100 km chacun. d'un domaine caractérisé par positifs et négatifs, allongés S1 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Une importante anomalie négative marque son flanc occidental. Elle est large de 50 à 100 kms au sud et devient de plus en plus étroite vers le nord. Au sud du parallèle 27°N, elle est divisée en deux par un couloir positif très étroit correspondant à l'accident majeur du 4*50'E. On peut observer l'anomalie qu'au sud du parallèle 27°N, seulement une partie de est située à l'ouest du 4°50', alors qu'au nord, elle l'est en totalité. La dorsale d'Amguid (Fig.n.5), limitée à l'ouest et à l'est par des accidents majeurs, est marquée dans sa partie au nord de 27° 30' par un important compartiment positif, large d'une centaine de kilomètres (Fig.IV.2). Au sud du parallèle 27°N, le flanc occidental de cette dorsale est donc caractérisé par la partie orientale de l'anomalie négative pré- cédente. Les anomalies de la partie orientale du domaine d'Illizi sont bien individualisées compartiments NNW-SSE. Elle sont affectées par des discontinuités en transverses NE-SW, dont la plus importante constitue la limite septentrionale de ces anomalies qui correspond aussi à la limite sud du bassin de Ghadamès (Fig.I.4 et IV.2). Ce domaine se situe dans le prolongement du Hoggar centre-oriental (Fig.I1.4) qui est marqué par des anomalies négatives prononcées, associées à l'Adf�ar N'Ajjer et à l'Edjéré, qui se surimposent au négatif régional correspondant au bombement fini-Eocène du Hoggar (Lesquer et al., 1988). A l'est du Hoggar (9 à 10°E), on observe l'existence d'un axe positif (Erg Admer) qui a été interprété comme le résultat d'une modification en base de croûte associée à la distension 1989). Nous reviendrons corrélations un peu plus loin sur cet aspect en essayant de Bouguer de l'analyse précédente et la structure des bassins préciser les anomalies associées sance les l'anomalie corriger de la morphologie densités, obtenues internes), rend cette 1. Morphologie sédimentaires à la structure générale grâce aux correction existe qu'il de Bouguer des études bassins une bonne du socle précambrien du remplissage et de la distribution recherche entre corrélation et épaisseur (géométrie de l'effet de sédimentaire de l'effet du remplissage corrigée Bouguer devons de dégager possibles entre le nord et le sud du Hoggar. 11oAnomalie Il ressort d'âge Crétacé Inférieur (Lesquer et Dautria, pétrolière l'anomalie de Pour des sédiments). sous ces sédimentaire. plus ou moins (SONATRACH, nous bassins, La connaislocale des Documents possible. du bassin sédimentaire La structure sédimentaire des bassins sahariens a fait l'objet de très nombreuses études locales et régionales, par sismique réflexion notamment, calées par les centaines de forages existants. Ainsi, de nombreuses cartes en isobathes et en isopaques des différents niveaux ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 52 stratigraphiques cependant ont été établies. Les corrélations d'un bout à l'autre du fait des importantes pas toujours évidentes, variations du bassin ne sont lithologiques et stra- tigraphiques. La base du bassin sédimentaire comprend le substratum cristallin est constitué par la surface du socle précambrien ou cristallophylien précambrien qui et les séries volcano- du Précambrien Supérieur ou de peu plissées et exemptes de métamorphisme l'Eocambrien. Cette surface est en général définie à partir de la sismique et calée sur les forages qui l'on atteinte. Sinon, elle est extrapolée à partir du toit de l'Ordovicien qui détritiques un important marqueur sismique carté sur l'ensemble de la plate-forme saharienne. Cette extrapolation n'est pas toujours évidente, étant donné les variations d'épaisseur du Cambrien principalement. représente La carte en isobathes socle précambrien, dovicien, isopaques (Fig.IL4) du mur du Paléozoïque, assimilable à la surface du (isobathes du toit de l'Or- a été établie à partir de divers documents des formations cambro-ordoviciennes, synthèse dressée par SONATRACH (Document ce niveau réside dans l'estimation de l'épaisseur forages, ...) et d'une carte de interne, 1973). L'incertitude principale à des formations où les mar- cambriennes queurs sismiques ne sont pas toujours évidents, notamment quand ces formations sont de nature molassique et quand les forages sont peu nombreux. Il faut ajouter que, comme en général les forages sont effectués au niveau des structures hautes, les zones où le bassin est plus profond sont relativement moins explorées par le forage. 2. Distribution des densités La distribution des densités dépend de la lithologie porosité. Ces paramètres et de la compaction, sont évalués à partir des diagraphies donc de la et des logs de forage. La répartition de la densité en fonction de la profondeur est fournie par la diagraphie de densité (log FDC) qui n'est cependant pas effectuée systématiquement au niveau de tous les forages et le long de toute la colonne forée. On peut utiliser aussi les mesures sur échantillons, mais il faut tenir compte de la porosité pour estimer les densités in situ. Si la lithologie est simple, on peut combiner les diagraphies soniques (BHC) et Neutron (CNL ou SNP) pour estimer la densité des terrains traversés par le forage. Nous avons dépouillé les diagraphies de densité FDC au niveau de 32 forages, répartis à travers toute la zone d'étude, où cette information est disponible pour toute la colonne forée et au niveau de quelques dizaines d'autres où cette diagraphie n'est que partiellement effectuée (réservoirs triasiques, viséens, dévoniens obtenues sont moyennées sur des intervalles la porosité sont globalement homogènes. et cambro-ordoviciens). représentatifs Les valeurs (10 à 20 m) où la lithologie et S3 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE FigJV3: Distribution des densités au niveau des grandes unités stratigraphiques à l'échelle de la Plateforme saiuiricnne. Valeurs déduites des diagraphies FDC. 54 ANOMALiES GRAVIMETR1QUESASSOCIEES AU SOCLE Nous présentons sur la figure IV.3 la distribution de la densité pour chacune des grandes unités stratigraphiques à l'échelle de toute la zone d'étude. On note une augmentation globale de la densité en fonction de la profondeur (cette évolution est illustrée sur la figure IV.3 par une loi moyenne calculée au sens des moindres carrés). Ces figures suggèrent quelques remarques: - la distribution l'absence des densités de diagraphie des terrains crétacés de densités. porosités élevées et par conséquent, blement plus faibles; En général, n'est pas représentée, ces terrains sont caractérisés du fait de par des toutes choses égales par ailleurs, des densités proba- - au niveau de chaque unité considérée, la dispersion des valeurs traduit l'importance des variations latérales de la densité à une profondeur donnée; - à même profondeur, les différents terrains relatifs à des unités différentes ont des densités très variées (2.20 à 2.65 g/cm3); ceci est parfois également vrai pour des terrains de la même unité (ex. Dévonien et Carbonifère); - les dispersions composées les plus fortes sont observées principalement de séries argileuses au niveau des unités stratigraphiques (Dévonien supérieur); - des terrains qui ont été enfouis à de grandes profondeurs et ont par conséquent été fortement compactés (ex. quartzites ordoviciennes) peuvent se retrouver actuellement à plus faibles profondeurs avec une densité élevée. Bien que la dispersion des valeurs soit importante, on note sur les diagrammes de la figure IV.3 que les densités varient autour d'une valeur moyenne de 2.50 g.cm,3. Pour les terrains les plus anciens (Gothlandien et Cambro-ordovicien), la valeur moyenne est légèrement plus forte. La figure IV.4 qui représente l'évolution globale de la densité avec la profondeur de l'ensemble des terrains montre, comme la figure IV.3, que la densité de 2.50 g.crri est 3 proche de la valeur moyenne pour les profondeurs inférieures à 3000 m et de 2.55 g.CM,3 au-dessous de cette profondeur. Cette figure montre également l'importance de la dispersion des valeurs de la densité. Il faut remarquer aussi que la représentativité de ces diagrammes est fortement conditionnée par l'échantillonnage, certains formations, notamment les réservoirs gréseux, sont mieux représentées. 55 ANOMALIES GRAVIMéTRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Fig JV.4 :Distribution globale de la densité des terrains sédimentairesà l' échellede laPlateforme saharienne. 3. Calcul de l'effet Les importantes permettent quelques sédimentaire variations pas d'appliquer lithostratigraphiques à l'ensemble et la structure complexe du bassin ne de la zone d'étude qui couvre, rappelons-le, 1.200.000 km2 une loi de densité simple du type de celles de la figure IV.3. Nous avons choisi d'utiliser aurions pu améliorer un contraste de densité constant pour toute la région. Nous le calcul de l'effet sédimentaire principales variations, en utilisant des lois déterminées présentant une certaine homogénéité stratigraphique avec des densités tenant compte des localement pour des zones limitées et structurale. Cette démarche bien plus longue n'aurait cependant pas amélioré de façon significative la définition de cet effet, compte-tenu des incertitudes sur la répartition détaillée de la densité, de la difficulté du découpage du bassin en zones homogènes et de la technique de modélisation objectif principal étant la mise en évidence des structures régionales, se justifier pleinement. utilisée. Notre notre démarche peut , ; 56 Des tests ont été effectués ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE avec des densités de 2.45, 2.50 et 2.55 g.cm'3, soit des contrastes de -0.15, -0.20 et -0.25 g.cm par rapport à la densité de 2.7 du socle. Les valeurs de l'effet sédimentaire associé aux trois contrastes sont homothétiques. Les écarts entre eux sont de 5 à 10 mgals au niveau des bassins les plus profonds (Reggane, Timimoun, Oued Mya et Ghadamès). Un test basé sur l'observation existant entre les anomalies de gravité et la topographie du degré de corrélation linéaire a été effectué dans la région de l'Ahnet où la topographie du bassin est très accidentée (0 à 4000 m). Ce test a montré que le contraste de -0.20 est celui pour lequel ces corrélations sont minimum (Annexe I). Si, avec cette valeur, l'effet des terrains peu profonds est sous-estimé, celui des terrains profonds est par contre surrestimé (Fig.IV.4). On peut penser qu'il y a tendance à la com- des deux effets. Remarquons aussi que, en volume, la tranche de terrain de profondeur inférieure à 2500 m pour laquelle le contraste de -0.2 g.CM,3 semble correct pensation représente approximativement le double de celle des terrains compris entre 2500 et 6000 m (Fg.II.4). FigJV.5 : Effet gravimétrique de la couverture sédimentaire. Calculé pour un contraste de densité de -020 g.cm-J.Equidistance: 10 mgal. ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 57 Le calcul de l'effet du bassin sédimentaire les formulations proposées a été effectué à l'aide d'un logiciel basé sur et Navolio (1975). Pour ce faire, le bassin par Bhattacharrya sédimentaire (Fig.IL4) est décomposé en prismes verticaux de densité homogène -0.20 g.cm"3. L'effet de ces prismes est calculé aux noeuds de la grille utilisée pour l'établissement de la carte d'anomalie de Bouguer (Fig. IV.1). L'effet du bassin sédimentaire ainsi calculé est illustré sur la figure IV.5. Il est au maximum de -54 mgal au niveau du bassin de Ghadamès. La figure IV.6 a été obtenue par soustraction de cet effet à la figure IV.2. 4. Anomalies associées à la structure du socle précambrien La carte de la figure IV.6 présente beaucoup moins de corrélations avec la structure du bassin sédimentaire que celle de l'anomalie de Bouguer (Fig.IV.2); on y retrouve les grands domaines définis précédemment qui paraissent cette fois mieux individualisés. On - note aussi une meilleure continuité des anomalies et celle du bassin sédimentaire. panafricain gravimétrique connaissances entre la zone d'affleurement On peut ainsi s'appuyer du socle sur cette continuité entre les deux zones pour analyser la structure sous le bassin à partir des �� actuelles sur le domaine panafricain du bouclier Targui. Les principales structures gravimétriques que l'on peut dégager à partir de cette carte sont figurées sur le schéma de la figure IV.7. Ce schéma fait ressortir la subdivision en grands domaines que nous avons adoptée. Plusieurs caractérisent subméridiennes également "accidents" gravimétriques les domaines septentrionaux; qui marquent l'importance ces linéaments particulièrement des discontinuités la région et qui correspondent NE-SW de grande extension interfèrent les domaines (600 à 800 km) avec les directions méridionaux. On notera NE-SW qui semblent affecter toute le plus souvent à un décalage (20 à 40 km) des anomalies. transverses Afin de mieux illustrer l'analyse des anomalies gravimétriques qui va suivre, des cartes extraites de celle de la figure IV.6 à une plus grande échelle seront présentées pour chaque domaine considéré, ainsi que quelques coupes régionales sur lesquelles seront figurés les différents paramètres. 58 ANOMALIES GRAVIHiETRIQUESASSOCIEES AU SOCLE 59 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE FigJV. 7 : Schéma des principales directions gravimétriques. 1: axe positif majeur; 2: axe positif secondaire; 3: axe négatif majeur; 4: axe négatif secondaire; 5: limites de corps dense; 6: discontinuité subméridienne; 7: discontinuité NE-SW. 60 4.1. Domaine de Reggane-Azzel ANOMALIES GRAVIME1RIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Matti On constate sur les cartes (Fig. IV.6 et IV.8) que les directions gravimétriques sont conservées, mais que la chaîne de l'Ougarta marque à présent par un axe négatif relatif et le bassin de Reggane par un axe positif. Ce changement est nettement illustré sur les coupes SW-NE (Fig.IV.9 et 10). On peut penser que ce positif associé à la partie la plus profonde du bassin de Reggane est induit par une surrestimation du contraste de densité utilisé pour le calcul de l'effet sédimentaire. densité inférieurs Des tests effectués montrent que cet axe positif demeure. avec des contrastes De plus, l'analyse de des logs de densité dans certains forages profonds du centre du bassin (forages DJHN. 1 et 2, RAN.1 ) montre que le contraste de -0.2 g/cm3 utilisé est réaliste, même à grande profondeur m à DJHN. 1). - FigJV.8: Carte d'anomalie Reggane-Azzel Matti. de Bouguer (2S � 2.67) corrigée des sédiments (-02 g.cm') (5400 du domaine de 611 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE FigN.9 : Couple (A-A) SW NE dans la partie méridionale de la zone d'étude. En haut: anomalie de Bouguer; au milieu: en trait plein= anomalie corrigée de l'effet sédimentaire et en pointillé= effet isostatique; en bas: coupe du bassin (1= Mésozoique, 2= Paléozoique, 3= socle). Le fait que l'axe positif de Reggane se situe dans le prolongement de la bande d'anomalie positive relative qui au sud est associée à la zone de suture panafricaine 1977 ; Bayer et Lesquer, 1978) suggère que cette suture se prolonge au nord sous le bassin de Reggane jusqu'à la latitude 28°N. A partir de cette latitude, l'anomalie positive s'interrompt. On note cependant au nord le début de deux axes positifs, l'un ou (Bourmatte, l'autre pourrait représenter crochement NNE-SSW le prolongement de cette suture, décalé soit vers le SW (dé- sénestre), soit vers le NE (décrochement dextre) par une direction transverse de la carte. Il est plus probable que ce qui affecte toute la partie nord-ouest prolongement de la zone de suture soit représenté positive de l'Erg Er dextre ainsi admis est sensible au niveau de toute par l'anomalie Raoui (Ougarta), car le décrochement la carte. Cette axe gravimétrique est souligné par une importante anomalie magnétique (Mission Aérosevices 1971). Il est difficile de préciser si cette anomalie représente la ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 62 continuité de la suture du Craton ouest-africain stucture du socle au nord dans l'Anti-Atlas problème de la continuité FigJV.l0: et en pointillé= ne sont pas clairement car la nature et la établies. Ceci pose le vers le nord de la chaine panafricaine. Coupe (B-B) SW-NE dans la partie En haut: anomalie ou un équivalent, de Bouguer; effets isostatique; centrale de la zone d'étude. au milieu: en trait plein= anomalie en bas: coupe du bassin corrigée (1 = Mésozoique, de l'effet sédimentaire 2= Paléozoique, 3= socle). La bande d'anomalies négative associée à l'axe de la chaîne hercynienne garta se divise au nord de 28°N en deux anomalies anticlinaux des monts de l'Ougarta négatives marquant dont le coeur est caractérisé de l'Ou- les deux axes à cette latitude par un axe positif (Fig.IV.8). Au nord, les directions principales NW-SE sont interrompues par une autre direction transverse NE-SW. Celle-ci est associée à une virgation des structures géologiques du domaine de Rharbi-Berriane. négatives de l'axe Ougarta volumes de la Série Verte ou de Série Les anomalies peuvent être associées à la présence d'importants Pourprée, comme on peut le constater au sud de la dépression Série Pourprée de Ouallène (Aït Kaci et Moussine-Pouchkine, de l'Ahnet où affleure la 1987) et au niveau des 63 forages de la région orientale de Reggane 1-W-25-N (Fig.FV.8) pourrait correspondre Sebkha El Melah. ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE (TEK.1 à 5). L'anomalie à la zone d'extension négative située à de la Série Verte de la 4.2. Domaine de Timimoun-Ahnet Les bassins paléozoïques de Timimoun et de l'Ahnet, contrairement à celui de Reggane, restent marqués par un domaine négatif (Fig.IV.6 et IV.11 et coupes IV.9 et IV.10). Le minimum (-60 à -50 mgal) se situe dans le triangle défini par In Salah, El Goléa et Timimoun. Ces trois villes sont situées dans des dépressions de 300 m d'altitude) qui encadrent le plateau du Tademaït (altitude � 600 m) (Fig.HI.2). topographiques (� FigJV.ll : Carte d'anomalie de Bouguer (2S �2.67) corrigée des sédiments (-0.2 g.cm-J)du domaine de Timimoun-Ahnet. 64 ANOMALIES GRAVIMéTRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE On peut évoquer ici l'utilisation d'un contraste de densité insuffisant; mais, d'après les déterminations des densités, le bassin de Timimoun ne présente pas une densité moyenne inférieure à celles du reste de la plateforme. Il est donc difficile de relier cette vaste anomalie négative à un effet sédimentaire résiduel. Par contre, les anomalies de plus courte longueur d'onde et de plus faible amplitude pourraient être reliées à des variations locales de la densité des sédiments. Toutefois, leur orientation conforme aux directions structurales panafricaines suggèrent par contre une origine dans la croûte superficielle. Ce domaine est dans le prolongement de la branche occidentale de la chaîne pharusienne du Hoggar (Caby et al., 1981 ). L'étude des anomalies associées à cette branche amène Bourmatte (1977) à distinguer : - une bande d'anomalies pas l'extension positives associées au môle d' In Ouzzal dont nous ne voyons au nord au niveau de notre zone d'étude, - un domaine d'anomalies négatives associées à ce qu'il appelle le compartiment de la Série Verte, constitué essentiellement de grauwackes volcaniques et de molasses parfois très épaisses observons pourraient de la Série Pourprée. l'extension représenter Les anomalies négatives de ce compartiment que nous qui s'élargirait ainsi vers le nord. 4.3. Domaine médian Ce domaine l'anomalie du Mouydir-Oued (Fig.IV.12.a) de Bouguer Mya conserve (Fig.IV.2). la même configuration Mais on peut observer que sur la carte de que la dorsale d'Idjerane n'est plus soulignée par un axe positif aussi continu qu'auparavant ; alors que celui qui caractérise l'axe central des dépressions du Mouydir et de l'Oued Mya demeure. Il se prolonge jusqu'à Ouargla où il sépare les domaines positifs de Rharbi-Berriane et (Fig.n.5) du Nord-Est saharien. A cette latitude (32°N), les directions parallèles aux directions structurales. gravimétriques N 45 sont On peut noter que la dorsale de Messaoud (Fig.I1.5), conforme à cette direction, ne marque pas sur la carte. La limite orientale de ce domaine ne correspond pas au prolongement d'un quelconque accident majeur dans la chaîne panafricaine et aucun accident important dans la couverture ne lui est associé. Les coupes sériées de la figure IV.12.b montrent l'évolution du nord vers le sud de la géométrie de ces anomalies dont l'amplitude s'atténue vers le et qu'apparaissent les anomalies nord, en même temps que le bassin s'approfondit associées aux domaines Ce chapelet d'anomalies positives sépare des domaines caractérisés par des signatures gravimétriques différentes : les domaines de l'Ahnet-Timimoun et Rharbi-Berriane à l'ouest et ceux d'Illizi et du Nord-Est Saharien à l'est. septentrionaux. 65 FigN.l2 : a: carte d'anomalie de Bouguer (2S ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE � 2.67) corrigée de l'effet sédimentaire (-02 g.ci?z�3) du domaine Mouydir-Oued Mya. b: coupes sériées (1 à 6) de l'anomalie de Bouguer corrigées de l'effet sédimentaire. Leur position est indiquée sur la figure 12a. Au niveau du Hoggar, les deux anomalies situées sur le socle, au sud du parallèle 26°N, semblent correspondre à des pointements de roches basiques à ultrabasiques. ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 66 L'anomalie positive située à 3°20'E et 24°N (Fig.IV.12.b) est directement associée à un massif de roches ultrabasiques présentant un faciès métamorphique HP-BT (Caby, communication orale). Pour les coupes 1 et 2 (Fig.IV.12) anomalies positives et les affleurements où il existe une corrélation directe entre les de roches basiques et ultrabasiques, utilisé un calcul par modèle direct, basé sur le principe de la cylindricité nous avons des structures (Talwani et al., 1959), qui permet essentiellement de tester les hypothèses géologiques et de donner une estimation du volume des roches impliquées en supposant une densité homogène. Au niveau de ces deux coupes, l'effet sédimentaire a été calculé avec plus de soin, en prenant en compte les variations locales de la densité notamment pour la coupe 2. Nous avons soustrait à l'anomalie ainsi corrigée un effet régional de type isostatique qui prend en compte l'effet de la compensation du relief. Les modèles calculés (Fig.IV.13) montrent que l'on peut admettre, pour un contraste de densité de 0.3 g.cm-3, des épaisseurs de roches denses de l'ordre de 3 km. Plus au nord, nous ne disposions pas de contrainte une estimation réaliste. On peut cependant géologique nous permettant d'effectuer admettre, au vu de la continuité remarquable des anomalies, ces massifs basiques sous la couverture sédimentaire. Le domaine du Mouydir-Oued l'extension Mya, situé dans le prolongement vers le nord de de la branche orientale de la chaîne pharusienne du Hoggar, apparait en continuité avec les anomalies positives qui au sud bordent les unités granulitiques de l'In Ouzzal et de l'Adrar des Iforas (Bourmatte, 1977; Ly, 1979). Ce chapelet d'anomalies peut être prolongé jusqu'à la latitude 16°N (Fig.IV.14) où il rejoint la suture panafricaine (Bayer et Lesquer, 1978). Cet ensemble d'anomalies est associé à la faille de l'Adrar qui représente une discontinuité tectonique majeure de la chaîne panafricaine (Caby et al. 1981). Le fait que ce linéament gravimétrique de plus de 2000 km de long soit localement associé à des roches ultrabasiques présentant un faciès de HP-BT et à un faille majeure nous conduit à supposer qu'il correspond à un accident tectonique majeur (Fig.IV.l4). Ce type de structure gravimétrique marque le plus souvent des zones de suture; c'est le cas notamment des anomalies positives qui jalonnent Craton Ouest-africain et le domaine panafricain. celle située plus à l'ouest entre le On peut remarquer sur la carte topographique (Fig.III.2) que ce linéament marque, au nord, le passage entre les hauts reliefs de l' Atlas Saharien et la dépression de Touggourt et, au sud, le passage entre la dépression de In Salah-Reggane et le bombement du Hoggar. 67 ANOMALIES GRAVIIVIE7RIQUFSASSOCIEES AU SOCLE FigJV.13 : Modèles calculés au niveau des coupes 1 et 2. 1: croûte, 2: roches basiques et ultrabasiques (03 g.cm'), 3: granodiorites et diorites quartzitiques (0.15), 4: granites (-0.IS), S: roche volcanique acide, 6: sédiments (-02). 68 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Le faitque cette discontinuité s'exprime phologique de la région. aussi nettement dans la topographie, tout comme dans la structure du bassin (Fig.IL4) confirme selon nous la signification lithosphérique de ce linéament qui a pu contrôler au moins en partie l'évolution structurale et mor- FigJV.14 : post-panafricaine Situation 1: Boucliers Noggar Reguibat Central; Domaine et Léo; 2: granulites 4: sédiments par rapport éburnéennes du Protérozoique supérieur; à la structure de la chaîne panafricaine. du môle In Ouzzal; 3: gneïss réactivés 5: nappes du Gourma-Tilemsi; du 6: chaîne 7: zone de suture. Pharusienne; 4.4. de la zone de suture proposée de Rharbi-Berriane Dans ce domaine Timimoun-Ahnet, sur lequel viennent s'interrompre la correction de l'effet sédimentaire les anomalies de l'ensemble entraîne une meilleure séparation des anomalies gravimétriques. Leur géométrie apparaît maintenant clairement contrôlée par des directions subméridiennes et transverses NE-SW (Fig.IV.6 et IV. 15). Sur la coupe C-C (Fig.N.16), on note que le domaine Rharbi-Berriane est caractérisé par une anomalie positive de grande longueur d'onde (500 à 600 km). ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 69 Les directions différentes voûtes subméridiennes structurales qui limitent les anomalies de l'axe de certains grands accidents prolongement rane et celui délimitant haut Rharbi-Berriane, subméridiens à l'est le compartiment probable que la structure panafricaine d'Egatalis positives, associées semblent aux être dans le (accident d'Idjedans le Hoggar). Il est donc panafricains se prolonge au moins au nord jusqu'à la limite de l'Atlas Saharien. Les directions N40° sont quant à elles parallèles à celles de la structure hercynienne au nord et sécantes à celles de la structure panafricaine. Ceci suggère que ce domaine a dû être fortement restructuré lors de l'orogénèse varisque, toutefois sans une remobilisation complète de la croûte, dans la mesure où coexistent encore directions panafricaines et directions varisques. Par ailleurs, nous avons déjà remarqué que ce domaine positif est associé à la branche septentrionale du bombement permo-carbonifère du "Hoggar du nord", fortement érodé durant le Permien (Fabre, 1976) et qu'il a été également affecté par la distension triasico-liasique, notamment sa bordure nord. FtgJV.73 : Carte d' anomalie de Bouguercorrigée de l' effetdes sédiments du domaine de Rharbi-Berriane. L'anomalie positive de grande longueur d'onde qui le caractérise est certainement associée à des modifications dans la croûte en relation avec les évènements thermotectoniques de la fin de l'orogénèse varisque et du début du Mésozoique. Le modèle à deux dimensions selon la coupe C-C de la figure IV. 17 montre qu'un corps dense (+0.4 g/cm3) d'épaisseur 3 km, situé en base de croûte, peut expliquer l'anomalie régionale observée. L'existence du domaine positif de Rharbi-Berriane pourrait donc être associée présence de matériel dense mis en place en base de croûte lors des évènements de la fin du Paléozoique. à la tectoniques 70 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE . �'' Fig.IV.l6 : Coupe (C-C) NNW-SSEà travers l'axe haut de Rharbi-Berriane et le nord-est du bassin de Timimoun.En haut: anomalie de Bouguer; au milieu: en trait plein= anomalie corrigée de l'effet sédimentaire et en pointillé= effet isostatique. En bas: coupe du bassin (1: Mésozoique, 2: Paléozoique, 3: socle). 711 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Modèleà deux dimensions 2: Paléozoique; calculéau niveaudela coupeC-C.1:Mésozoique; FigJV.1 7: 3: croûte normale; 4: corps dense en base de croûte (0.4 g.cm-J). 4.5. Domaine du Nord-Est Saharien Le Nord-est Saharien est caractérisé par une vaste anomalie positive atteignant +10 mgals (Fig.IV.18), orientée globalement E-W. A cette anomalie de grande longueur d'onde (500 km sur 500 km environs), se surimposent des anomalies de plus courte longueur d'onde, orientée E-W au nord et N-S au sud. Une discontinuité longue de plus de 500 km, sépare ce domaine de celui d'Illizi correspond globalement à la limite méridionale orientée N40°, au sud (Fig.IV.6). du bassin paléozoique Elle de Ghadamès Au niveau de la topographie, il est également intéressant de noter que cette discontinuité gravimétrique est soulignée par la limite remarquablement rectiligne de l'important ensemble dunaire du Grand Erg Oriental (Fig.D.2) et qu'elle se continue en (Fig.II.4). Libye où elle constitue associée à un linéament guration structurale Elle pourrait ainsi être majeur qui a joué un rôle important dans la confi- la limite sud de la Djeffara tripolitaine. géologique de la région. 72 ANOMALIES GRAVIMETTUQUESASSOCIEES AU SOCLE FigfV.19 : Coupe (D-D) NNW-SSE .En haut: anomalie de Bouguer; au milieu: en trait plein= anomalie corrigée de l'effet sédimentaire et en pointillé= effet isostatique; En bas: coupe du bassin (1: Crétacé supérieur; 2: Crétacé inférieur; 3: Jurassique; 4: Trias; 5: Paléozoique; 6: socle). 73 ANOMALES GRA VIMETRIQUESASSOCIEES AU SOCLE Le domaine du Nord-est Saharien correspond dans sa partie nord avec la branche orientale du bombement tardi-hercynien de l'axe Rharbi-Berriane-Djerba (Fig.]U.4 et IL5). Dans sa partie sud, il englobe le bassin carbonifère de Ghadamès. Il correspond dans son ensemble à la zone la plus subsidente au début du Trias (Fig.IV.19) qui a été le siège d'un important volcanisme Comme pour le domaine correspondant de nature tholéïtique contemporain de Rharbi-Berriane, à un amincissement de croûte au cours du Permo-trias, on peut évoquer (Bossière, 1971 ). une origine profonde, crustal et/ou la mise en place de roches denses en base pour expliquer la vaste anomalie positive qui carac- térise cette région. 4.6. Domaine oriental d'Illizi FigJV.20 : Carte d'anomalie de Bouguer corrigée de l'effet sédimentaire du domaine oriental d'Illizi. ANOMALIES GRAVIMéTRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 74 La correction de l'effet sédimentaire se traduit par la disparition partielle de l'anomalie positive associée à la partie nord du môle d'Amguid (Fig. IV.6 et IV.20). Ce domaine est dans le prolongement du Hoggar Central et du Hoggar Oriental, séparés par l'accident subméridien du 8°30' (Fig.n.3). Le champ de gravité au niveau des Hoggar Central et Oriental est mal connu et la zone immédiatement au nord du celui-ci est dépourvue de mesures gravimétriques. Il est donc difficile d'effectuer FigJV-21 : Coupe (E-E) SW-NE à travers le En haut: anomalie . des corrélations et en pointillé= de Bouguer; effet isostatique; entre les anomalies du Hoggar et celles d'Illizi. domaine oriental au milieu: en trait plein= en bas: coupe d'Illizi. anomalie du bassin corrigée (1:.Crétacé; de l'effet sédimentaire 2: Trias-Jurassique; 3: 4: socle). Paléozoique; Néanmoins, on peut observer que la direction gravimétrique principale NNW-SSE est celle de certains accidents panafricains fossés d'âge Crétacé Inférieur Hoggar a été déjà proposée majeurs du Hoggar. C'est également celle des du Ténéré dont l'extension vers le nord au niveau du (Dautria et Lesquer, 1989). Ces fossés ont été formés à la ANOMALIES GRAVIME1RIQL'ES ASSOCIEES AU SOCLE 75 faveur d'une importante phase d'extension qui affecte toute l'Afrique Centrale et qui est reliée à l'histoire de l'ouverture atlantique (Guiraud et al. 1987, Fairhead et Green, 1989). Au niveau du Ténéré, cette distension s'est traduite par un amincissement crustal et la mise en place probable de matériel dense en base de croûte, comme le montre l'anomalie positive de grande longueur d'onde associée (Lesquer état. 1988 ; Fairhead et Green, 1989). A l'est du Hoggar, l'anomalie de l'Erg Admer (9°E et 24°30'), située dans le du Ténéré, est interprétée prolongement selon ce modèle (Dautria et Lesquer, 1989). Comme on peut le constater sur la coupe de la figure IV.21, les anomalies de la zone d'Illizi sont associées à un fossé très subsident au Crétacé Inférieur, principalement au Néocomien -Barrémien (Cf. Chap.VI). Cette corrélation entre ces anomalies linéaires et le fossé Crétacé inférieur et le fait qu'elles se situent dans le prolongement de celles du Ténéré nous amènent à émettre l'hypothèse de l'extension au nord des structures distensives du Ténéré. Dans ce cas, un amincissement ou une modification en base de croûte de l'ordre de 3 km peuvent être proposés (Fig.IV.22a). Les anomalies négatives peuvent quant à elles être reliées à des contrastes de densité dans la croûte superficielle, correspondant à des granites. En effet, de nombreux sondages à l'est d'Illizi les ont rencontrés à la base de la série Paléozoique. Par contre, en bordure orientale du môle d'Amguid, précambriennes les forages ont rencontré des formations molassiques sous le Cambro-ordovicien. Dans cette hypothèse, la zone d'Illizi représenterait le prolongement des fossés Crétacé Inférieur du Ténéré (Fig.IV.23). L'âge initial de cette extension n'est pas connu dans le Ténéré où les forages n'ont pas dépassé l'Albo-aptien. On ne peut donc affirmer que les fossés au nord et au sud du Hoggar relèvent de la même phase. Néanmoins, on peut noter que le Barrémien est bien représenté dans le fossé de la Bénoué, autre fossé d'âge Crétacé Inférieur (Benkhelil, 1989). Cette phase de distension Crétacé inférieure est également décrite en Tunisie orientale (Ellouz, 1984) et dans le nord de la Libye (Biju-Duval et al., 1982) où elle est associée au début du rifting à l'origine de la Mésogée. Une autre hypothèse peut être envisagée ; elle consiste à considérer que les anomalies gravimétriques sont reliées à des structures situées dans la croûte supérieure (Fig.IV.22b). des volumes de roches denses que l'on est amené à envisager, il est peu probable que celles-ci soient associées à la distension crétacée. En effet, aucune maniCompte-tenu festation volcanique région. s'y rapportant n'a été rencontrée par les nombreux forages de la 76 ANOMALIES GRA VIME1RIQUESASSOCIEES AU SOCLE FigIV22 : Modèles à deux dimensions calculés au niveau de la coupe E-E. a: Origine profonde (distension Crétacé) et superficielle: (1: Mésozoique; 2: Paléozoique; 3: roche basique dense; 4: granite ou molasse précambrienne; 5: crOÛleJ ) - � b: Origine superficielle (structure panafricaine). 77 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE FigJV23 : Schéma illustrant l'extension de la zone affecte par la distension au Crétacé inférieur et la position des principaux fossés. 1: fossé d'âge Crétacé inférieur; 2: massif précambrien; 3: zone d'extension des structures distensives du nord et sud du Hoggar. On peut par contre supposer que ces anomalies, notamment l'anomalie positive au nord d'Illizi, sont associées à la structure panafricaine (Fig.IV.22b). Dans ce cas, cette anomalie constituerait l'une des plus importantes de la chaîne panafricaine. A l'appui de cette hypothèse, on peut observer que des roches denses (gabbro, diorite) ont été rencontrées, à l'aplomb socle précambrien de certaines positives, positive principale pourrait du contact entre le Hoggar Central et le Hoggar Oriental qui alors NNW-SSE au nord sous les bassins. Ces deux modèles sont à notre avis extrêmes l'anomalie par les forages qui ont atteint le (TFN. 1, MHZ. 1 ).Dans ce cas, l'anomalie marquer le prolongement deviendraient anomalies et aucun d'eux n'explique à lui seul observé. Comme nous le verrons dans le chapitre VII, les taux d'extension de la phase crétacée sont globalement figure IV.22a. D'autre plus faibles que ceux induits par le modèle de la part, dans le cas de la seconde hypothèse, les volumes de roche ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE 78 dense impliqués doivent être énormes pour expliquer les anomalies observées. Il est plus logique de considérer que la distension du Crétacé inférieur a remobilisé une zone de faiblesse panafricaine. III. Considérations isostatique sur les relations et la structure entre l'anomalie profonde La carte topographique de la figure IIL2 montre qu'il existe dans notre région d'importantes variations régionales de l'altitude. Le relief est caractérisé principalement par une zone déprimée orientée NE-SW où l'altitude, excepté le Tademaït, est inférieure à 300 m. Cette dépression est bordée par des reliefs élevés dépassant 2000 m au sud (Hoggar) et 1500 au nord (Atlas Saharien). On peut s'attendre à ce qu'il existe une relation entre ces variations topographiques et les tendances régionales du champ de gravité. Cette relation, sensible sur les cartes d'anomalie de Bouguer, se traduit notamment par une décroissance régionale des valeurs associées aux reliefs élevés (-130 mgal sur l'Atakor). Cette relation est généralement interprétée comme l'évidence d'une compensation isostatique en profondeur au relief. Ilexiste deux façons d'extraire des excès de masse superficiels liés la partie du champ associée à ce phénomène : - une première méthode basée sur le calcul, dans l'espace transfert Q telle que : de Fourier, d'une fonction de G=Q*H+N d'après Dorman et Lewis (1970) où N représente la partie du champ non corrélée avec l'altitude H, G l'anomalie et ( * ) l'opérateur de convolution. Cette méthode n'implique pas de modèle à-priori sur la manière dont se réalise la compensation du relief; c'est cette méthode que nous avons employé dans la note incluse dans le chapitre IX de ce mémoire; - une seconde méthode basée sur l'utilisation d'un modèle de compensation à-priori. C'est cette méthode que nous avons utilisée ici en supposant que la compensation réalisée localement à l'interface croûte-manteau selon un modèle d'Airy simple. est Selon ce modèle, profondeur les reliefs correspondant à des excès de masse sont compensés en par un déficit de masse ; les bassins sédimentaires correspondant quant à eux à un déficit de masse sont compensés en profondeur par une remontée du Moho. Selon ce principe d'équilibre des masses, une topographie du Moho a été déduite de celle de la surface en admettant un contraste de -0.45 g/cm3 entre la base de la croûte et le manteau supérieur, une épaisseur de croûte de 30 km et une densité de 2.67 g/cm3 pour le relief. L'effet de ces variations de profondeur du Moho est représenté sur la figure IV.24. On peut constater que, pour la partie sud, les valeurs obtenues sont comparables à celles déduites du calcul par fonction de transfert (Cf. Chap.IX). Le même calcul a été fait pour un choix de paramètres différents (L = 35 km,Op =-0.4g.cm -3 ) sans apporter de changement qualitatif majeur. 79 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Aucune donnée géophysique ne permet de contraindre véritablement notre choix. Toutefois, on peut signaler qu'une épaisseur de croûte de 30 km a été déduite au sud (5*E, 24*N) à partir des enregistrements valeur moyenne sismiques réalisée à In Ekker en 1961 (Merlet, 1962). D'autre a été proposée équivalente et Jobert (1988) à partir des enregistrements FigN24 : Effet isostatique associé au relief.(Airy pour le nord-ouest de d'Afrique part, une par Hadiouche des ondes de surface. 30 km, contraste croûie-manteau = -0.45 g.cm'3, densité = 25et2.67g.cm3). La correction de l'effet isostatique associé au relief permet : - une meilleure définition des anomalies de plus courte longueur d'onde, - une analyse qualitative de l'écart à l'isostasie en relation avec les grands domaines structuraux. Les seuls changements notables sur la carte de la figure IV.25, obtenue par soustraction de l'effet isostatique à la carte de la figure IV.6, sont sensibles là où les gradients de relief sont importants, c'est-à-dire à l'approche de l'Atlas Saharien et du Hoggar. 80 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE ô1 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE L'allongement NE-SW des anomalies positives du domaine Rharbi-Berriane estrenforcé. L'anomalie de Berriane s'étend à présent au NE jusqu'à la longitude 5°E où elle est interrompue par le prolongement nord du domaine médian dont le tracé est amélioré. L'axe négatif Adrar-Timimoun-El Goléa qui borde au sud le domaine Rharbi-Berriane est plus précis. Au nord du Hoggar, les directions N-S et NW-SE sont mieux définies. Par ailleurs, comme le montrait déjà l'analyse par fonction de transfert du champ de gravité sur l'Atakor (Lesquer et al. 1989), des anomalies positives apparaissent à l'est du bouclier. La présence de ces anomalies qui sont à vrai dire mal définies pourrait confirmer la continuité à travers le Hoggar des structures d'âge Crétacé Inférieur du Ténéré. Les anomalies de grande longueur d'onde de cette carte doivent représenter lement l'effet des masses assurant la compensation isostatique document montre des écarts significatifs à ce modèle simple. essentiel- des bassins. L'analyse de ce Alors que, dans la partie nord (domaine Rharbi-Berriane), les anomalies positives observées sont, compte- tenu du remplissage sédimentaire, de l'ordre de grandeur de celles attendues (25 à 30 mgal). Au sud de cette zone, particulièrement dans la partie méridionale du domaine de Timimoun-Ahnet, on note la persistance de tendances négatives importantes, modulées par l'effet des structures crustales. Les valeurs négatives observées sont comprises entre -10 et -20 mgal; elles indiquent un écart à l'isostasie supérieur à 50-60 mgal. Cet écart est illustré sur la figure IV.26 sur laquelle est figuré (IV.26a) l'effet théorique associé à la du bassin calculé par modèle direct au niveau de la coupe A-A (Fig.IV.9); il est de l'ordre de +30 mgal au niveau du bassin de Timimoun. Cet effet a été rajouté à celui associé à la compensation du relief (Fig.IV.9). Il s'ensuit un écart global à l'isostasie de l'ordre compensation de -50 à -60 mgal (Fig.IV.26b) au niveau de cette région. La différence observée entre cette zone et le Nord-est Saharien d'altitude et de profondeur de bassin comparables est remarquable. Dans le Nord-est Saharien, l'écart à l'isostasie théorique n'est que de -10 à -20 mgal. Il est également visible dans la zone d'Illizi, anomalies positives NNW-SSE En conclusion, bien qu'il soit masqué par l'existence (Fig.IV.21 et IV.26). de la plateforme saharienne présente un écart à l'isostasie (au 40 à 60 mgal. Il faut soit évoquer des mécanismes plus régionaux dont l'ensemble sens d'Airy) d'environ nous ne voyons dans l'état actuel de nos connaissances ce déséquilibreest des fortes lié à l'existence associée à des phénomènes d'une anomalie aucune évidence, négative soit admettre que de grande longueur d'onde, plus profonds. Cette dernière hypothèse est en accord avec nos études sur le flux géothermique et les résultats de l'étude des ondes de surface. Cette hypothèse est développée dans le chapitre IX de ce mémoire. 82 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE à l'isostasielocale.(a) :calcul par modèle associéà la compensation directde/'effets FigJV26. Ecart théorique dubassin.(b):enpointillé, l'effet isostatique global(bassin +relief);entrait plein, l'anomalie de Bouguer de des sédiments. corrigée /'effets IV. Conclusion de l'étude gravimétrique Cette étude qualitative à grande échelle du champ de gravité a permis, après l'élaboration de documents homogènes, de mettre en évidence au niveau des bassins nord-sahariens un certain nombre de traits structuraux majeurs qui sont schématisés sur la figure IV.27. 83 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIES AU SOCLE FigJV.27 :Schémainterprétatifillustrantles structuresmajeuresde la PlateformeSaharienned'après la gravimétrie. 1: zonede suture;2: zoneremobilisée 3: zoneaffectées par la tectonique hercynienne; par la distension au CrétacéInférieur;4: HoggarCentral,5: HoggarOriental;6: Pharusien;7: CratonOuest-africain; 8: granites;9: molassesprécambriennes. La continuité des anomalies gravimétriques, de leur signature et des principaux linéaments qu'elles définissent confirme la structure panafricaine (600 Ma) du socle sous les bassins nord-sahariens. Cette structure semble bien définie jusqu'à la limite de l'Atlas Saharien où elle est interrompue par des directions transverses NE-SW, manifestement d'âge plus récent. 84 ANOMALIES GRAVIMETRIQUES ASSOCIEES AU SOCLE Le trait structural majeur est l'existence d'un chapelet de corps denses jalonnant la limite entre deux domaines structuraux différents dont l'évolution post-panafricaine est relativement contrastée. Cet axe (Mouydir-Oued Mya) constitue un linéament majeur qui semble se prolonger du Mali au sud à l'Atlas Saharien au nord. Il correspond probablement à un important accident tectonique affectant l'ensemble de la chaîne. Il peut être interprété comme une zone de suture intra-panafricaine, appuyant ainsi l'hypothèse qui suggère que cette chaîne s'est formée par accolements successifs de blocs crustaux différents. Il est important de remarquer que : - la zone de suture entre le Craton ouest-africain ` et la zone panafricaine nord sous le bassin de Reggane. La subsidence paléozoïque être associée à l'existence de cette suture ; se prolonge au du sillon de la Saoura pourrait - alors que toutes les études dans le Hoggar et au Brésil (Caby, 1989 ; Lesquer et al., 1984) montrent que l'accident du 4°50' constitue une limite majeure dans la chaîne panafricaine, saharienne. celui-ci ne marque pas de façon significative au niveau de la plate-forme C'est plutôt l'axe Mouydir-Oued Mya qui semble prépondérant. Le domaine d'Illizi, à l'est, est caractérisé en est et allongées NNW-SSE. compartimentées d'ouest soit en relation avec la structure par des anomalies Elles peuvent être interprétées dans la croûte supérieure, soit en relation avec la distension qui a donné naissance à des fossés crétacés au nord et au sud du Hoggar notamment. Nous penchons pour la seconde hypothèse, tout en considérant que la distension a remobilisé des discontinuités majeures panafricaine e préexistantes. D'importantes discontinuités toutes la structuration ultérieure. NE-SW structures géologiques directions notamment panafricaine Elles se retrouvent ces directions tranverses NE-SW ont été mises en évidence. Elles affectent et sont également sensibles parfois même dans la morphologie constituent importantes. au niveau de l'évolution du relief actuel. Au nord, des limites de corps denses et représentent donc des Au sud, elles se traduisent seulement par un décalage des N-S et constituent la couverture aussi des limites à partir des quelles les failles qui affectent sédimentaire sont soit décalées, soit interrompues. Ces directions NE-SW sont au moins d'âge varisque (conformes à la structure hercynienne au nord-ouest). Le fait qu'elles soient sensibles dans la morphologie du relief actuel induit qu'elles ont été remobilisées e à chaque fois qu'un important épisode tectonique affecte la région. Enfin, l'analyse de l'écart à l'isostasie locale qui caractérise toute la plateforme saharienne nous conduit à proposer l'existence d'une anomalie négative régionale d'origine profonde. Ces observations et les résultats des études du flux de chaleur (chap.VIlIet IX) et des ondes de surface (Hadiouche et Jobert,1988 ; LesquergIAL, 1990) nous amènent à associer cette anomalie négative à l'existence d'un manteau supérieur anormal. ETUDE DE LA SUBSIDENCE MESOZOIQUE DU NORD-EST DU BASSIN SAHARIEN METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 87 CHAPITRE METHODE V: DE LA SUBSIDENCE D'ETUDE I. Introduction Au nord-est de la plate-forme saharienne, un bassin intracratonique s'est mis en place dès le début du Mésozoïque, de façon transgressive sur un substratum paléozoïque dont la surface a été complètement remodelée par la tectonique et l'érosion anté-triasique. Ce bassin a été le siège d'une subsidence et d'une sédimentation quasi continue, souvent sous une très faible tranche d'eau, depuis le début du Trias. Il se présente actuellement comme une gouttière NNE-SSW dont l'axe central correspond à deux dépressions topographiques au NNE et au SSW (Fig.I.2). L'épaisseur on peut le constater des sédiments est de 3000 à 5000 m au centre du bassin, comme sur la carte en isobathes de la base du Mésozoique (Fig.V.l), établie à partir de la sismique et des forages. Ce bassin s'ouvre vers le nord sur le domaine atlasique dont il est séparé par une zone de flexure complexe (la flexure sud-atlasique); il est limité au sud par les contreforts paléozoïques du massif du Hoggar, à l'ouest par la chaîne plissée de l'Ougarta et se continue à l'est, en Tunisie. Il couvre une superficie de quelques 700.000 km2 . L'histoire de ce bassin est marquée par des événements cycle alpin au nord et à l'ouverture de l'Atlantique tectoniques à l'ouest importants, de la plaque africaine. liés au Cette histoire est enregistrée de façon plus ou moins complexe dans l'évolution sédimentaire du bassin. C'est un aspect particulier de cet enregistrement qui est étudié ici: l'analyse de la effectuée subsidence, considéré et traversant sur quelques 80 forages pétroliers, toute la colonne sédimentaire Le cadre géologique répartis à travers tout le domaine mésozoïque. ayant été décrit précédemment, nous expliciterons dans ce chapitre les différentes suivies pour le dépouillement des données et le calcul étapes méthodologiques de la subsidence. Les deux chapitres suivants seront consacrés à la présentation des résultats du calcul de la subsidence tectonique pour différentes périodes et à leur analyse par rapport au contexte géodynamique qui a marqué la plaque africaine, notamment dans sa partie nord-occidentale. Enfin après un bref rappel des principaux modèles proposés pour expliquer la subsidence des bassins sédimentaires, nous essayerons de dégager des mécanismes simples qui puissent expliquer l'évolution de ce vaste bassin jusqu'à laquelle son évolution a été complètement ralentie. l'Eocène, période à partir de 88 METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE obtenue à partir de la sismique Fig-V-1 :Carte en isobathes de la base du Mésozoiquedans le Nord-est Sai�arien et des forages. Equidistance 500 m. II. Méthode d'étude de la subsidence �;�"� 1. Définition de la subsidence La subsidence le phénomène fluence de plusieurs facteurs. Ce mouvement représente aires où se sont accumulées , , , d'enfoncement de la lithosphère est particulièrement de grandes épaisseurs : de sédiments sous l'in- apparent au niveau des déposés sous une faible tranche d'eau. Ceci témoigne d'un affaissement du substratum au fur et à mesure du dépôt et non le comblement de dépressions préexistantes. Cette subsidence dite tectonique, associée à des modifications d'origine thermique ou autre de la lithosphère, est amplifiée par la surcharge des sédiments, le comportement mécanique perturbée par les variations de la lithosphère. du niveau marin et filtrée par ° METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 89 Plusieurs modèles ont été élaborés pour expliquer cette subsidence à l'aide de mécanismes physiques plus ou moins simples. A l'origine, ces modèles s'appliquent à la formation de bassins de marge continentale passive, essentiellement été étendus ensuite aux bassins intracratoniques. L'histoire de cette subsidence surcharge par le biais de l'analyse une lithosphère de type atlantique; tectonique peut être connue en évaluant de l'évolution de la colonne sédimentaire, ils ont l'effet de la en supposant idéale. Pour expliquer l'accumulation des sédiments, les principaux mécanismes invoqués sont : - soit un amincissement lithosphère crustal par étirement, (Sleep, 1971 ; Turcotte et Ahern, provoquant l'alourdissement 1977 ; Mc Kenzie, de la 1978 ; Steckler et Watts, 1978 ; Keen, 1979). Ce modèle a été amélioré en tenant compte de la rigidité de la lithosphère (Beaumont, 1978 ; Beaumont et Sweeney, 1978) ou des problèmes liés à la perte par conduction 1984; Cochran, latérale de la chaleur (Steckler, 1981 ; Alvarez et al., 1983); - soit un alourdissement par métamorphisme dleton, 1980 ; Falvey et Middleton, en base de croûte (Falvey, 1977 ; Mid- 1981) ou des intrusions dans la croûte (Royden et Keen, 1980 Fig.V.2 : Schéma illustrant la réponse de la lithosphère à la surcharge. a: en isostasie locale (type Airy, 1855); b: en isostasie régionale (type Veining-Meneisz, 1930). Sous l'effet de cette surcharge, un réajustement peut être considéré comme: - local en l'absence de rigidité de la lithosphère, de la lithosphère s'opère (Fig.V.2). Il . " METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 90 - régional, la lithosphère étant assimilée à une plaque mince élastique flottant sur un substratum liquide ou visqueux (Walcott, 1970 ; Watts et Cochran, 1974; Steckler et Watts, 1981; etc...). ' Méthode d'étude en l'absence de rigidité de la lithosphère �...' � La valeur de la subsidence est mesurée, en première approximation, par l'épaisseur des sédiments déposés pendant un intervalle de temps, en supposant que cet apport a compensé l'affaissement dance de la lithosphère du bassin (Sleep, 1971). La subsidence à s'enfoncer par réajustement isostatique est amplifiée par la tensous l'effet de cette sur- charge. La méthode du back stripping sédimentaire, décrite à l'origine par Watts et Ryan (1976), permet d'évaluer la subsidence tectonique, c'est-à-dire la subsidence que l'on aurait, toutes chose égales par ailleurs, en l'absence de sédimentation. Cette méthode consiste à retirer progressivement le poids des couches sédimentaires temps et en décompactant les sédiments sous-jacents superficielles, en remontant le au fur et à mesure (Fig. V.3). Afin de pouvoir comparer les différentes époques entre elles, il convient d'effectuer des corrections qui tiennent compte des paléoprofondeurs de dépôts et des variations eustatiques du niveau moyen des mers (Steckler et Watts, 1978 ; Brunet, 1981). L'hypothèse de compensation isostatique locale de type Airy est généralement faite pendant la phase de distension; d'après Le Pichon état. (1973), cette hypothèse est justifiée. La subsidence ..' tectonique est alors donnée par l'expression Les paramètres utilisés dans cette expression suivante : ont la signification suivante: pm = densité du manteau = 3,35 g/cm3, pe = densité de l'eau = 1,03 g/cm3 ps = densité des sédiments S = épaisseur des sédiments h = paléoprofondeur AL = variation de dépôt ° 1 . globale par rapport au niveau moyen actuel. virtuelle d'une lithosphère sans surcharge sédimentaire dans un océan à niveau constant, sous l'effet de divers phénomènes géodynamiques internes. S, représente une subsidence du niveau marin à l'échelle METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 91 Fig.V.3 : Schéma illustrant la méthode du back stripping sédimentaire (d'après Bessis, 1985). 2.2. Evaluation des facteurs intervenant dans le calcul 2.2.1. Echelle chrono-stratigraphique L'établissement étudié est nécessaire subdivisions fisamment pour le calcul de la subsidence stratigraphiques tectonique que nous avons adoptées concernent grands pour être raisonnablement ques s'appuient homogène sur tout le domaine d'une échelle chrono-stratigraphique sur un certain nombre différenciés. d'études selon le temps. Les des ensembles Les attributions paléonto-palynologiques suf- stratigraphirécemment 92 effectuées (SONATRACH, Rapport internes). Ces attributions en proche dans les différents spontanées, l'utilisation doit respecter (celles de résistivité, certaines de gamma, du temps de trajet et de Neutron) dont un certain nombre de règles, notamment de similitude et de rythmicité Cependant, sont rapportées de proche forages à l'aide des diagraphies du rayonnement polarisation METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE celles de causalité, (Serra, 1985). coupures sont parfois imprécises stratigraphiques dans cer- taines parties du domaine étudié, étant donné les problèmes liés à des facteurs tels que: - le diachronisme de certaines formations, tel que le passage Trias Inférieur-Moyen à Trias Supérieur, le passage Trias-Lias (A. Achab, 1970) et la limite MalmNéocomien dans le nord du domaine ; - la rareté de la faune et de la flore au niveau de certaines formations .¡. notamment continentales, devenant également L'échelle dont il est d'ailleurs 2.2.2. Compaction a. Mécanismes et Barrémien-Aptien diachrone dans le Dahar Tunisien (Busson, des temps Néocomien-Barrémien le passage Néocomien-Barrémien utilisée publiée par Palmer a été prise à 130 Ma, incorporant l'Hautérivien difficilement est celle dissociable (Busson, lagunaires ou 1972). (1983). La limite dans le Barrémien 1972). des sédiments de compaction Il est nécessaire colonne sédimentaire, de pouvoir, à chaque époque considérée, restituer l'état d'une voire chacune de ses couches, pour le calcul de la subsidence (Fig.V.3). Au cours de leur enfouissement, gressivement par l'expulsion les couches sédimentaires se compactent pro- de l'eau contenue dans leurs pores, réduisant ainsi leur volume par rapport au dépôt initial. L'évolution de cette compaction est donc décrite essentiellement notamment ...(,- par celle le la porosité qu'il est par conséquent nécessaire d'évaluer, grâce aux diagraphies et aux mesures sur échantillons. Les mécanismes - le réarrangement de la compaction mécanique sont liés principalement des grains sous l'effet de la charge sus-jacente, - le réajustement physico-chimique un accroissement de la porosité par dissolution de celle-ci par recristallisation. - Les sédiments gréseux aux facteurs suivants: par diagénèse qui se traduit notamment et dolomitisation par ou une diminution METHODE D'ETUDE DE LA SUBDIDENCE 93 Dans un premier stade, la compaction des grès est dûe à un réarrangement des grains sous l'effet de la charge, ceci autant plus rapidement que leur taille est petite et bien ordonné (Graton et Frazer, 1935 ; Taylor, que leur classement granulométrique 1950). Dans un second stade, des phénomènes de la température l'augmentation diagénétiques apparaissent avec 1964) et du temps (Serra, 1985). (Maxwell, La porosité résistance peut ne pas représenter fidèlement la compaction, étant donné la des grains à l'écrasement, l'apparition de phénomènes diagénétiques et le développement d'une cimentation des relations porosité-profondeur, littérature (Maxwell, En dépit de ces différents facteurs, souvent de type linéaire, ont été décrites dans la intergranulaire. 1964 ; Magara, 1980). - Les argiles La compaction des argiles a fait l'objet Weller, 1959; Hedberg, 1936; par réarrangement mécanique, de nombreuses études (Athy, 1930; Elle se fait successivement Burst, 1969). par déformation par perte d'eau, et enfin par recristallisation minérale La porosité décroît de 85% près de la surface à 30% après l'expulsion de l'eau des pores dès les premières profondeurs et puis après jusqu'à sa réduction (Hedberg, 1936). complète (Burst, 1969). certaines Néanmoins, même à grandes profondeurs, importantes argiles conservent des porosités du fait de la sous-compaction. - Les carbonates Divers mécanismes ment des bioturbations, interviennent écrasement dans la compaction des pellets, des carbonates: disparition des aplatisse"birds eyes", réorientation-écrasement accompagnés des fossiles, formation des stylolithes. Ces phénomènes sont par d'autres tels que la cimentation, le remplacement de l'aragonite par de la calcite et la dolomitisation (Scholle, 1979 ; Schinn et Robbin, 1983). b. Les lois de la porosité Pour approcher diagraphiques les lois de porosité, nous avons utilisé à la fois les informations et les rapports d'analyse des carottes en laboratoire. Les résultats pour les trois lithologies dominantes (grès, argiles et carbonates) sont illustrés sur les figures V.4 (a, b et c). La distribution des porosités pour chaque lithologie a été approchée par une loi de type exponentiel, calculée au sens des moindres carrés, principalement pour une raison de commodité d'utilisation du logiciel de décompaction. - Les grès et sables (Fig.V.4a). La porosité des grès a été déduite des diagraphies (temps de trajet, Neutron et densité) et parfois des rapports d'analyse de carottes au laboratoire. Nous avons choisi METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 4 des intervalles ( de formation relatives à des lithologies (plus de 75% de grès) pour avoir des valeurs "propre" comparables; les pourcentages ont été évalués à partir du Gamma Ray (Desbrandes, � . - d'argile qu'ils contiennent 1968 ; Serra, 1985). Malgré une certaine dispersion des valeurs, la porosité des grès du Mésozoïque du bassin NE Saharien est approchée au sens des moindres carrés par la loi suivante où la profondeur Z est exprimée en km (Fig.V.4.a). ��=0,42exp(-0.388Z) .�. de la porositéselonla profondeur. Fig.V.4 Lois : d'évolution a: grèset sables;b: argileset marnes;c: calcaireset dolomies.. - Les ar¡iles (Fi�.V.4b)' � L'évaluation de la porosité des argiles est par contre plus délicate. Elle peut être v effectuée à partir des diagraphies soniques et de densité. Cette dernière n'est cependant réalisée qu'au niveau de certains intervalles intéressant les pétroliers. Nous avons adopté pour cela les valeurs de matrice moyenne suivantes : p- = 2.71g .cm -3 At""= 69pslft !YI = 180�/ft . METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 95 Les valeurs correspondent à une matrice argileuse moyenne, composée d'un mélange d'illite, de chlorite et de kaolinite. La valeur du temps de trajet dans l'eau À/y est en générale prise égale à 180 gs/ft, quoiqu'elle varie quelque peu avec la température et la salinité (Serra, 1985). Ces deux valeurs de A m et p,. ont été calées au niveau des intervalles où les deux diagraphies sont disponibles. Dans ces conditions, il est également possible de reporter les temps de trajet et Air en fonction de la porosité §D à partir du log de densité et d'extrapoler la relation obtenue à tout le puits, en supposant une compaction normale (Serra, 1985). Ainsi, la relation porosité-profondeur donnée par l'expression : obtenue pour les argiles (Fig.V.4.b) est (D2= 0.53 Exp(-0.56Z) Malheureusement, cette loi n'intègre pas les fortes variations de la porosité au début de l'enfouissement (dans les premiers 100 m). - Les carbonates (Fig.V.4c). La porosité des carbonates a été évaluée de la même manière que pour les grès. Nous avons groupé volontairement les calcaires et les dolomies dont les comportements sont certes quelque peu différents, mais ils sont souvent associés dans des mélanges ou des alternances (calcaire dolomitique ou inversement). La loi moyenne déduite est donnée par l'expression suivante: (D3= 0.21 Exp(-0.531Z). - Les lithologies composées5 En général, les unités lithostratigraphiques sont composées d'une certaine association de divers constituants simples. Leur variabilité ne permet pas d'établir une loi de porosité pour chacune d'elles. La composition lithologique se fait sous forme de mélange ou d'alternance de constituants simples. A la limite, le problème peut être ramené au cas d'une série d'alternance de très fines couches lithologiques simples. Soit une série d'alternance de fines couches, chacune d'elle caractérisée par une relation telle que: �1�¡ = �1�oi Exp(-C¡Z) La porosité de la série sera donnée par : n i=O0 Xireprésentant la proportion de chaque lithologie. Soit : METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 96 � E�.Exp(-C.Z) , , Comme nous devons supposer des relations de type exponentiel pour la commodité du calcul, une approche réaliste du problème consiste à considérer que la porosité de l'alternance est donnée par : Nous admettons que, les coefficients C, étant peu différents, 4�Ôet C* sont approchés par : n *� ���*��. i=l ' �-. . On peut vérifier que, dans le cas qui nous intéresse, cette formule est tout à fait satisfaisante. Les valeurs des paramètres 4)* et C*, correspondant respectivement à la porosité initiale de dépôt et au facteur de compaction, ont été calculés pour 18 lithologies composées qui décrivent l'ensemble des différentes unités du Mésozoïque saharien considérées. c. Calcul de décompaction des sédiments Le modèle de décompaction 1979): - la compaction (Perrier et Quiblier, repose sur deux hypothèses ,. n'est due qu'à la perte de fluide par expulsion des pores inter- stitiels. Si on admet que localement les échanges par transformation solide s'équilibrent, notamment entre la dissolution et la cimentation Manus, 1975), la variation de la porosité selon la profondeur ment le changement du volume de la roche ; - la porosité d'une lithologie donnée ne varie, en l'absence profondeur 1982). d'enfouissement, indépendamment de matière (Coogan et représente d'érosion, du temps (Schmocker directe- qu'avec la et Halley, METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 97 On admet que chaque couche est décomposée en deux sous-couches : l'une représentant le volume solide et l'autre celui de l'eau. La hauteur solide Hs, par définition le volume de la matrice, est donnée par : Hs = lZl (1 - �I�(z ))dz Les données nécessaires à la restitution de la colonne sédimentaire pour chaque sont de la la sa ses toit et et loi de porositécouche, mur, période l'âge lithologie, profondeur. Il s'agit aussi de déterminer la densité de la couche à chaque étape, à partir des densités de matrice P�Ift4� et des porosités 4�(z). n La densité de la couche est donnée par : Ps = O(z)pe + (1 - �I�(z ))Pma L'effet correctif introduit par la décompaction est important, il peut représenter jusqu'à 25% de la valeur de la subsidence tectonique (Brunet et Le Pichon, 1982). 2.2.3. Paléo.profondeur FigY.5 : Evolution de dépôt de la paléo-profondeur (Moussine-Pouchkine, Il est nécessaire périodes considérées, de dépôt au cours du Mésozoique dans le bassin saharien comm. orale). de dépôt pour chacune des afin de revenir à un niveau de référence commun à toute l'histoire de connaître les paléoprofondeurs du bassin. C'est un paramètre difficile à estimer, son évaluation s'effectue à partir de l'étude des paléogéographies, les faciès considérés étant comparés à ceux des sédiments '� - actuels. Ceci permet de reconstituer varie très rapidement METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 98 le mode et le milieu de dépôt. La paléobathymétrie dans le temps et dans l'espace, d'où les variations fréquentes des faciès. Au niveau du bassin mésozoïque saharien, les faciès varient du continental au marin des formations mésozoïques du NE peu profond. Toutes les études paléogéographiques saharien s'accordent sur la faiblesse de la tranche d'eau sous laquelle les sédiments se sont déposés (Busson, mètres seulement, 1981). Elle n'est que de quelques dizaines de sauf au Crétacé Supérieur où elle a probablement atteit 200 à 250 m 1972 ; M'Rabet, comm. orale). - � ` environ (Fig.V.5) (Moussine-Pouchkine, 2.2.4. Variations .,.-"..-.� r '. ' eustatiques Il est généralement variations eustatiques admis que le niveau marin à l'échelle globale a subi d'importantes au cours de l'histoire géologique. Cependant, l'origine de ces fluctuations et leurs valeurs sont assez mal connues. peuvent contribuer à ces mouvements - soit aux glaciations (Pittman, Les principaux mécanismes ; 1978 ; Matthews et Poore, 1980), - soit aux variations des taux d'expansion océanique (Pittman, 1978), - soit à l'érosion et au remplissage des bassins sédimentaires (Donovan - soit aux mouvements Fig.V.6 : Cycles à l'échelle Phanérozoique (d'après des plaques continentales globale, qui sont liés : de rI' et 2""' ordres, Vail et ai, 1977). et Jones, (Watts, 1982). des changements relatifs du niveau marin au METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 99 En étudiant la stratigraphie sismique de différentes marges continentales, Vail et al. (1977) ont proposé des courbes de changement du niveau marin dont les variations de premier et de second ordres sont reportées sur la figure V.6. Ces courbes montrent la généralisation à l'échelle globale de certains cycles transgression-régression. desdifférentes courbesdesvariationsduniveaumarinà l'échelleglobale(d'après Fig.V.7:Comparaison Ronov, 1968; Wise, 1974; Vail et al., 1977; Pittman,1978; Watts et Steckler, 1979; Bond, 1978) De son côté, Pittman (1978) en a proposé d'autres, établies à partir de l'observation et de la mesure du changement de volume des rides médio-océaniques qu'il considère comme le principal responsable de l'eustatisme. Il donne une valeur de 350 m au-dessus du niveau moyen actuel pour le Coniacien (Fig.V.7). Plusieurs auteurs contestent cette valeur, entre autres Bond (1978) qui propose 150 à 200 m pour la même période en se basant sur l'ennoiement des continents (Fig.V.7). Fig.V.8 : Courbe des variations du niveau marin utilisée au niveau de celle étude. Tirée de Vail et Mitchum (1979) et Haq et al. (1987), calibrée à 250 m pour le maximumdu Crétacé supérieur. METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE lOO Au niveau de cette étude, nous avons utilisé les courbes proposées par Vail et Mitchum (1979) et Haq et al. (1987), calibrée sur une valeur de 250 m pour la période du maximum de transgression au Cénomano-Turonien (fig.V.8). 2.2.5. Lacune et érosion En général, les périodes d'érosion intra-mésozoïque sont peu fréquentes. Localement, la phase anté-aptienne a été suivie par une certaine érosion qui a touché toute la série parfois jusqu'au Trias. Dans ce cas, nous avons reconstitué la quantité de sédiments érodés en opérant de proche en proche, grâce aux cartes d'isopaques réalisées à partir de la sismique (SONATRACH, Douments internes). Nous pensons que, vu les taux de sédimentation et le domaine de plateforme, l'erreur maximale est de quelques 50 à 100 m. D'autre part, le Paléocène sud-est constantinois. n'est décrit nulle part à travers ce bassin, sauf dans le Cette absence de référence ne traduit pas obligatoirement l'exis- tence d'une lacune, mais plutôt la difficulté stratigraphique de différencier le Paléocène de l'Eocène (Busson, 1972 ; Fabre, 1976). Ainsi, nous l'avons incorporé à l'Eocène. Par contre, l'Oligocène, en général bien distinct du reste de la série, repose souvent en discordance sur des termes quelconques du Crétacé Supérieur. Il en est de même pour le Néogène, discordant sur le tout. Ces termes ont été précédés de périodes d'érosion parfois importante. 2.2.6.Erreurs et incertitudes Il est certain qu'un nombre d'erreurs possibles peut entacher les résultats du calcul de la subsidence et induire en faux le raisonnement. paramètres - utilisés et surtout au processus Chronologie et stratigraphie L'échelle chronologique les attributions à l'échelle stratigraphiques globale (variation Ces erreurs sont liées aux différents globale utilisée doit être conforme à l'intérieur eustatique, ' de leur évaluation. pour pouvoir intégrer du bassin à celles des principaux événements phénomènes géodynamiques). Nous pensons que le document publié par Palmer (1983) répond à ce souci. Le problème le plus délicat à résoudre est celui des attributions stratigraphiques. L'idéal serait d'avoir des datations absolues au niveau de tout le bassin ; ce qui est pour le moment loin d'être réalisé. Les datations disponibles doivent être utilisées de façon optimum, en s'aidant des corrélations pour les étendre le plus loin possible. En général, ces opérations sont plus ou moins bien effectuées dans le cas qui nous intéresse. Seulement, les variations fréquentes de faciès et les diachronismes de certaines diagraphiques METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 101 formations risquent de fausser les corrélations. d'unités chronologiques peu d'information intermédiaire. regroupements Pour cela, il faut parfois considérer plus importantes, des en acceptant de perdre quelque Il est toutefois indispensable de chercher le maximum de subdivision stratigraphique que les données permettent d'obtenir, car la suite du traitement est telle que, à l'intérieur de chaque unité considérée, le taux de sédimentation est supposé constant ; ceci constitue une importante et une perte réelle d'information approximation à l'intérieur de l'unité considérée. - Compaction des sédiments La reconstitution de l'état d'une couche sédimentaire à une époque donnée est réalisée par le biais de la loi de la porosité selon la profondeur qui ne peut être qu'une loi moyenne, d'où une certaine erreur dans le calcul de la subsidence, les lois de porosité-profondeur l'enfouissement n'intégrant pas les fortes variations de la porosité tout au début de qui peuvent être importantes. La densité des sédiments est calculée d'après ces lois de porosité ; malgré un certain calibrage sur les diagraphies, ceci se traduit par une erreur de 5% sur la valeur des densités (Brunet, 1981). Il aurait été souhaitable graphie, mais ce type d'opération ces densités par dia- de mesurer directement n'est effectuée qu'en face des intervalles intéressant les pétroliers. D'autre part, il est difficile d'établir des lois de compaction des lithologies rencontrées. Nous avons retenu 18 lithologies nous décrivons la colonne sédimentaire dans tout le bassin. propres pour chacune moyennes avec lesquelles Il est vrai que l'erreur commise au niveau de la décompaction est difficile à évaluer, tant on ne tient pas compte de tous les facteurs. Mais elle ne saurait excéder celle commise en ne décompactant et Le Pichon, pas et qui peut atteindre 25% sur la subsidence tectonique (Brunet 1982). - Erosion et lacune . Il est possible que des périodes de lacune ou d'érosion n'aient pas été décrites et que seules des études stratigraphiques plus fines permettent de les mettre en évidence. Elles introduisent ainsi une certaine erreur dans l'évaluation de la subsidence tectonique que l'on ne saurait chiffrer. attributions Ce genre d'erreur stratigraphiques. - Niveau marin et an léoprofondeur de dépôt est à incorporer dans le problème des METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE 102 C'est la source d'erreur .� de la subsidence. la plus importante est adapté à la paléogéographie sur la paléoprofondeur de dépôt est variable . Le modèle du bassin saharien; celle du domaine nord-atlasique est certainement notamment entraînerait D'autre L'incertitude qui peut entacher les résultats du calcul mal appréhendée, durant le Jurassique. une erreur dans le même sens sur la subsidence. Une erreur sur celle-ci du niveau marin depuis le Crétacé Moyen (210 ± 60 m) semble connue à 20 ou 30% près et son évolution au cours du temps part, l'amplitude totale des variations est encore moins bien cernée. Brunet (1981) évalue cette incertitude de la subsidence dans le cas où les sédiments sont remplacés à 25% de la valeur par l'eau. III. Données utilisées Parmi les nombreux forages d'exploration pétrolière que nous avons eu a dépouiller dans nos différentes études, nous en avons retenu 80 pour le calcul de la subsidence. Ces forages ont été choisis assez bien répartis à travers le domaine d'étude (deux forages au moins par 1°x 1°) de façon à représenter toutes les unités structurales déjà décrites. Ils traversent toute la colonne sédimentaire mésozoïque et leur subdivision lithostratigraphique peut être ..� considérée comme correcte.. - Nous avons utilisé pratiquement tous les forages d'Algérie du Nord pour pouvoir mieux appréhender les rapports qui peuvent exister entre le domaine saharien au sud et celui-ci au nord. Quelques uns seulement d'entre eux sont représentés au niveau de cette étude, les autres moins complets unités stratigraphiques ayant servi à bien caler les différentes et surtout reconstituer de proche en proche les séries manquantes (non traversées par le forage ou érodées) en s'aidant de la sismique et des corrélations pré-établies par les pétroliers (SONATRACH, documents internes). Nous présentons sur la figure V.9 la situation des forages utilisés ici. V Toutes les diagraphies . . ,_ au niveau des forages considérés ont été utilisées, soit avec les forages voisins, soit pour déterminer les porosités et disponibles pour vérifier les corrélations parfois les proportions des différents constituants. dans le cadre de cette étude... ; Ainsi, plus de 250 forages ont été dépouillés 103 METHODE D'ETUDE DE LA SUBSIDENCE Fig.V.9 : Position et sigles des forages utilisés pour l'étude de la subsidence. " ' ' e EVOLUTION DE LA SUBSIDENCE 104 CHAPITRE EVOLUTION VI: SPATIO-TEMPORELLE Le calcul de la subsidence et de l'enfouissement DE LA SUBSIDENCE total du substratum paléozoïque a été effectué au niveau des 80 forages retenus. Le logiciel utilisé tient compte des périodes d'érosion et de lacune, en se basant sur l'irréversibilité de la compaction, c'est-à-dire qu'une formation donnée se compacte lorsqu'elle est enfouie ; par contre, quand elle est exhumée, sa porosité est préservée. Nous présentons les résultats sous forme de courbes de subsidence et de cartes d'isovaleurs. I. Courbes de subsidence Comme l'ensemble f des forages a été traité de la même manière, la comparaison des courbes de subsidence obtenue est alors possible. Les observations qui en découlent constituent des éléments dont il faut tenir compte dans l'étude de ce bassin. Fig.Vl.1 : Courbes a: forage l'eau; de subsidence ZH.l pour deux forages-types. (NE Saharien); en trait plein: b: forage l'enfouissement EA.I (Mouydir). En pointillé: la subsidence tectonique sous total du substratum. Nous observons d'abord que la valeur de la subsidence tectonique représente globalement entre 30 à 50% de l'enfouissement total du substratum paléozoïque. Ceci est illustré par la figure VI. 1 sur laquelle nous avons porté les courbes de subsidence de deux forages typiques: EVOLUTION DE LA SUBSIDENCE 105 l'un situé au centre du bassin du Nord-est Saharien sud-ouest (VLIb). Les courbes de subsidence (VI. la) et l'autre dans la périphérie de tous les forages sont présentées au en annexe II.. Deux domaines bien distincts particulièrement générale de la courbe de subsidence - un domaine centre-oriental, (respectivement peuvent être définis selon la forme Fig.VL l a et VI.lb): compris entre les méridiens 30 et 34°N et les parallèles 6 et 8°E, où la courbe présente une phase initiale triasique rapide, suivie globalement une longue phase de décroissance par des taux de subsidence; - un domaine périphérique où cette phase triasique est relativement faible; elle est suivie par une phase nettement plus rapide à partir du Lias et une longue phase de décroissance progressive enfin. Nous reviendrons plus loin sur cette différentiation. domaine centre-oriental est celui où la subsidence Néanmoins, nous observons que le a été initiée dès le début du Trias et que le domaine périphérique commence à fléchir progressivement vers le sud et le sud-ouest, comme s'il était "entraîné" par la subsidence du domaine central, et très rapidement à partir du Lias vers le nord, comme si d'autres mécanismes intervenaient. Par ailleurs, un certain nombre de ruptures de pente marque les courbes de subsidence dans leur ensemble (Fig. VL l ). Elles ne sont pas synchrones partout et caractérisent des domaines différents. Ceci est clairement illustré par les courbes de subsidence, présentées en annexe II. Les phases correspondant à des accélérations importants se rapportent aux périodes suivantes: - la limite Trias-Lias, dans la zone nord-occidentale des taux de subsidence les plus (Atlas Saharien), - le Malm dans tout le domaine septentrional, - le Crétacé Inférieur (Barrémien) dans l'ensemble du bassin, - la limite Crétacé-Tertiaire. Des périodes tectonique" de ralentissement relatif, sont observées général de la subsidence, correspondant au niveau du bassin. Les plus importantes à un "calme d'entre elle se rapportent au Trias Supérieur, au Jurassique Moyen et au Crétacé Moyen. De façon générale, ces périodes sont caractérisées par une sédimentation en milieu confiné. II. Répartition des taux de subsidence tectonique L'analyse de la répartition de la subsidence est effectuée à partir des cartes d'isovaleurs des taux de subsidence, supposés constants à l'intérieur de chaque époque considérée : [T(x, y, t;) - T(x, y, t,,)]/(t.-t,,). Des cartes de subsidence cumulées permettre de visualiser globalement pour chaque période sont présentées l'évolution de ce bassin. à la fin pour EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE 106 Ces cartes permettent de fonctionnement de suivre l'évolution son schéma générale du bassin et d'analyser au cours de chaque intervalle de temps considéré. Nous prions le lecteur de se reporter aux figures (IL2 et ILS) pour la localisation des différents éléments géologiques utilisés ici. 1. Au cours du Trias (245-208 Ma) Au cours du Trias Inférieur-Moyen, au nord-est de la Plateforme coalescentes orthogonales une subsidence rapide (20 à 30 m/Ma) est initiée Saharienne (Grand Erg Oriental), définissant deux fosses (Fig.VI.2): - la fosse du Bas Sahara, allongée globalement E-W se prolongeant au nord-ouest dans le Hodna et à l'est dans le Dahar Tunisien, - la fosse de Baguel-Gassi Fig.Vl.2 : Carte en isovaleurs distance: S Touil, allongée NNE-SSW. des taux de subsidence m,Ma']. Les points indiquent tectonique la position durant le Trias Inférieur et Moyen. Equi- des forages. Ce bassin du début du Trias est limité au sud-est (Tinhert) et au sud-ouest par des gradients relativement importants. de la région d'El Biod-Messaoud (El Biod) Il convient de noter la relative faible subsidence dont la structure est contrôlée par des failles majeures. 107 EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE Pendant cette période, le milieu de dépôt est de type continental à deltaïque, permettant parfois l'accumulation d'épaisses séries détritiques. Cette période est marquée par d'importants épanchements volcaniques qui se sont produit tant au niveau de ce tholéiitiques bassin qu'en Algérie du Nord (Bossières, 1971 ; Morre-Biot, 1974). Fig.VI.3 : Trias Supérieur. Même légende que Fig.VI.2. Au Trias Supérieur m/Ma). Ils définissent (Fig.VI.3), les taux de subsidence un vaste domaine subsident sont nettement (le Grand Erg Oriental), ralentis (5-10 centré sur la fosse de Baguel. Ce domaine s'ouvre sur les régions des Aurès au NE et des Hauts Plateaux au NW qui commencent à fléchir vers le nord (Fig.VI.2). Il faut noter l'inversion de la subsidence dans le Hodna qui joue un rôle de promontoire de l'est et de l'ouest. De même, le Grand Erg Occidental, un domaine entre les deux domaines atlasiques à l'ouest, s'affirme encore comme "résistant". Sur le plan paléogéographique, le milieu de sédimentation est devenu plus confiné, favorisant le dépôt d'épaisses séries évaporitiques à faciès de type germanique. 2. Au cours du Jurassique (208-144 Ma). Au cours du Lias (Fig.VI.4), la période précédente. la subsidence Cette accélération, plus rapide qu'au cours de vers le NW, marque l'apparition d'un est nettement notamment EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE 108 important gradient à la limite de l'Atlas Saharien. Le reste du domaine montre une subsidence très progressive Erg Occidental du sud vers le nord. Il faut noter le début du fléchissement vers le NW, comme entraîné par la forte subsidence du Grand de l'Atlas. Fig.Vl.4 : Lias. Mëme légende que Fig.Vl.2. Malgré un certain ralentissement au cours du Dogger, la zone la plus subsidente reste située au NW (Atlas Saharien - Hauts Plateaux). durant cette période est déterminé méridionale Le schéma de fonctionnement du bassin principales NE-SW dans la partie du domaine et NW-SE dans la zone nord-orientale. Ces directions définissent par deux directions ainsi des fossés subsidents et haut-fonds quelque peu résistants (Fig.VI.5). La réapparition d'un certain gradient, quoique faible, au niveau de l'accident d'El Biod pourrait témoigner de l'instabilité de cette structure, notamment par la remobilisation de celui-ci. . Le Malm est quant à lui caractérisé par un basculement général du bassin vers le nord à la faveur d'une remarquable accélération des taux de subsidence dans les Aurès au NE. Le bassin subsident se situe au nord d'une ligne SW-NE, Béchar-Ghardaia-El Oued (Fig.VI.6). En dehors de la fosse de l'Oued Mya, le reste du domaine se comporte comme une véritable plateforme rigide, montrant par endroits une tendance à la surrection. 109 Fig.VIJ : Dogger. Même légende que Fig.VI.2. Fig.Vl.6 : Malm. Même légende que Fig.Vl.2. EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE 11O l'individualisation et au Malm au nord-est, marque la fin de amorcé au Lias à l'ouest Ce basculement, du domaine nord-atlasique à la limite entre les deux domaines par rapport au domaine saharien. Les zones par la suite les sillons pré-atlasiques constitueront (Benoud à l'ouest et Melrhir à l'est). La paléogéographie des milieux continental est marquée par l'extinction au cours du Jurassique et confiné et l'affirmation des influences progressive franchement marines. 3. Au cours du Crétacé (144-66 Ma\ Au Néocomien, le bassin amorce un fonctionnement ridiens, touchant les deux domaines sillon de Ghadamès-Melrhir-Aurès une zone haute (Amguid-El Fig.VI. 7: Néocomien. Légende atlasique en fossés et haut-fonds et saharien à la fois (Fig.VI.7) : et à l'ouest le sillon du Mouydir-Berriane, Biod-Messaoud-Hodna). voir Fig. VI.2. subméà l'est le séparés par 111 Fig.Vl.8 : Barrémien. Légende voir Fig.VI2. Fig.VI.9: Albo-aptien. Légende voir Fig.VI.2. EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE 112 Au Barrémien, les taux augmentent de façon significative, notamment dans le domaine atlasique. Le creusement de fossés et la surrection de la zone d'El Biod-Messaoud s'accentuent, l'apparition malgré l'extension d'une zone sensiblement entre les deux domaines : un bassin saharien, importants de la subsidence à tout le bassin (Fig.VI.8). E-W (Dahar-Beriane-Rharbi), un bassin nord-atlasique organisé jouant en promontoire subsident vers le nord et le nord-est et en fossés et haut-fonds gradients de subsidence Il faut noter marque probablement subméridiens. L'affirmation une remobilisation des des grandes factures N-S est-sahariennes. Au cours de l'Albo-aptien, le bassin fonctionne plus ou moins activement de trois zones limitées: l'Atlas Saharien au NW, le Constantinois centre-saharienne de l'Oued Mya-Mouydir (Fig.VI.9). au niveau au NE et la vaste province Les deux domaines saharien et A l'est de l'accident atlasique sont séparés par un large haut-fond (Rharbi-Berriane-Dahar). d'El Biod, probablement réactivé, toute la province est-saharienne n'est pratiquement pas subsidente. Fig.VI.10 :Cénomano-turonien. LégendevoirFig.Vl.2. 1 Un véritable changement s'opère dès le début du Crétacé Supérieur: un basculement général du bassin vers l'est et le sud-est. 113 Fig.Vl.l1 : Sénonien Inférieur. Légende voir Fig.VI.2. Fig.VI.12 : Maestrichtien. Légende voir Fig.Vl.2. EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE 114 4 Le début de ce basculement traduit notammant par l'émersion bassin subsident fonctionne éVOLUTIONDE LASUBSIDENCE est sensible dès le début du Cénomano-turonien; relative du domaine en fossés et hauts-fonds, nord-occidental déterminés il se (Fig.VI.10). Le par les deux directions NW-SE et NE-SW. Au Sénonien Inférieur (Fig.VI.l 1) le fonctionnement du bassin reprend le schéma qui a prévalu au Crétacé Inférieur, mais en sens inverse : les fossés subsidents d'El BiodMessaoud-Hodna et de Rharbi-Timimoun fonctionnaient en haut-fonds au Crétacé Inférieur (Fig.VI.7). A la limite Crétacé-Tertiaire, m/Ma). Le bassin reprend le ralentissement là le schéma de la subsidence de fonctionnement est significatif (2 à 6 du Cénomano-turonien (Fig. VI.12). Quant à la paléogéographie comme suit : - un milieu continental durant le Crétacé, à deltaïque, elle peut être résumée intercalé d'une brève transgression globalement aptienne, au cours du Crétacé Inférieur. - un régime marin peu profond, entrecoupé par un épisode lagunaire sénonien, au cours du Crétacé Supérieur. III. Subsidence tectonique cumulée Pour essayer de dégager une image beaucoup plus globale de cette évolution, la subsidence a été cumulée pour chacune des quatre périodes: Trias, Jurassique, Crétacé inférieur et Crétacé supérieur, représentant IST(X,Y,4')ST(X,Y,ti-1)]. 3 Les cartes ainsi obtenues (Fig.VI.13 à 16) montrent les grandes étapes de l'évolution du bassin qui peuvent être résumées ainsi: v - dans le Nord-est Saharien, le maximum de subsidence a été acquis au cours du Trias (Fig.VI.13), définissant une zone subsidente à l'est du méridien 6°E, ouverte au nord-est sur la Tunisie occidentale; - au cours du Jurassique (Fig.VI.14), le domaine atlasique est le siège d'une puissante subsidence, le nord-est saharien étant quant à lui caractérisé par une subsidence d'amplitude plus faible qu'au Trias, mais de plus grande extension vers le sud et le sud-ouest. Il faut remarquer encore une fois le comportement résistant de la zone E-W située le long du parallèle 30°N qui correspond à la limite sud du bassin de Ghadamès. Cette zone est marquée, comme nous l'avons vu au chapitre IV, par une importante discontinuité gravimétrique ; 1155 EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE cumulée 100m. F�V/.7.?Subsidence ; tectonique pendantle Trias.Equidistance: - au cours du Crétacé inférieur (Fig. VI. 15), malgré la forte subsidence de l'Atlas Saharien, toute la région est caractérisée principalement par une subsidence de fossés subméridiens séparés par des hauts-fonds. Cette structure marque aussi bien le nord que le sud de la région; on note cependant que les deux domaines sont séparés par une zone haute le long du parallèle 33°N, à la limite de la zone de flexure sud-atlasique. On peut dire que cette période est marquée par l'apparition d'une subsidence de longueur d'onde E-W qui se surimpose à celle N-S qui a prévalu au Jurassique; - au cours du Crétacé Supérieur (Fig. VI.16), on observe un basculement général du bassin vers le sud-est et l'apparition d'une inversion de subsidence au niveau de la zone jusque-là haute d'Amguid-El Biod au sud. 11C) EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE Fig. V1.l4 :Subsidence tectonique cumuléependant le Jurassique. Equidistance: 1 DOm. le Crétacé inférieur. Equidistance: 100 m. � Fig.VI.15 :Subsidence tectonique cumuléependant 117 EVOLUTION DE LA SUBDIDENCE Fig.VI.16 : Subsidence tectonique cumulée pendant le Crétacé supérieur. Equidistance: 50 m. MECANISMES DE SUBSIDENCE 1188 CHAPITRE CONTEXTE AFRICAIN I. Contexte DU NORD-OUEST GEODYNAMIQUE ET MECANISMES Deux événements DE LA SUBSIDENCE. du Nord-ouest géodynamique Mésozoïque: VII : de l'Afrique. majeurs ont affecté la plaque africaine au cours du alpine au nord et l'ouverture de l'Atlantique à l'ouest. Le contexte géodynamiques l'orogénèse qui leur est lié a certainement déterminé de façon plus ou moins directe et complexe en place et l'évolution des bassins sédimentaires. la mise ; 1. Evolution au cours du Permo-trias A partir du Namurien et au cours de l'Autunien, le nord de la plateforme saharienne est marqué par un vaste et important bombement, alors que finit de s'édifier la chaîne hercynienne des Appalaches à l'ouest, de même que l'Ougarta et l'Anti-Atlas. Ce bombement est suivi d'une importante phase d'érosion, décapant la série sédimentaire paléozoïque, parfois presque totalement ". Pendant cette période, fonctionnement (cf. chap.II). le contexte géodynamique de la région est dominé d'une "shear zone" entre les plaques africaine et européenne, dextres le long de couloirs fragiles: accident nord-saharien coulissages par le induisant des et accident nord- 1972 ; Arthaud et Matte, 1977 ; Ziegler, 1982). Cette situation est illustrée sur le schéma de la figure VII. 1, d'après les travaux de Blès et al. (1989). (Mattauer, maghrébin Par la suite, dès le début du Trias, une phase de distension, préparant la séparation ultérieure de la plaque Ibérie à la fois de l'Eurasie et de l'Afrique, caractérise la Pangée, unique continent regroupant ces trois plaques. Cette situation est schématisée sur la figure VII.2 qui montre les principaux 1 sud-ouest de l'Europe. transgression Cette distension dans le nord-ouest Au Trias Supérieur, l'Europe et l'Afrique, magmatisme tholeïtique fossés distensifs induit un volcanisme de l'Afrique l'extension dans le nord-ouest favorise de l'Afrique tholéïtique et le et une faible (Wildi, 1983 ; Dercourt et al., 1986). l'étirement initiant la marge nord-africaine de la croûte continentale et favorisant (Vila, 1980 ; Obert, 1981 ; Wildi, 1983). la continuation entre du 119 MECANISMES DE SUBSIDENCE Fig.Vll.1 : Schéma tectonique à /afin de rorogénèse varisque. 1: limiieaciuelle des terres émergées; 2:faille; 3: décrochement; 4: chevauchement; 5: graben; 6: faille hypothétique; 7: limite de shear zone varisque; 8: limiiede continent; 9: principale trajectoire; 10: compression principales;11: direction de contravue, 12: ride océanique; 13: accretion océanique; 14: subduction; 1 S:subduction intra-océanÎqlU; 16: centre volcanique;17: croûte continentale; 18: croûte océanique. (7ïré de Blès et al.,1989). Fig.Vll2 : Schéma lecionique au début du Trias. Légende: voir Fig.Vll.l. MECANISMES DE SUBSIDENCE- 120 2. Evolution au cours du Jurassique A partir du Lias, le contexte géodynamique lement conditionné par le début du mouvement du nord-ouest de l'Afrique est principade la plaque vers l'est. La situation aux principales époques des trois plaques impliquées (Afrique, Eurasie et Téthys) est illustrée sur les figures VII.3 (d'après Tapponnier, 1977) et VII.4 (d'après Dercourt et al., 1986). Au début du Jurassique (Lias Inférieur), la distension place des principaux domaines structuraux de l'Afrique blocs basculés (Kazi-Tani, permet le début de la mise en du Nord, suivant une géométrie de 1984). A partir du Lias Moyen, l'Afrique amorce sa dérive vers l'est. Ce mouvement est associé à des coulissages sénestres, empruntant des accidents préexistants au nord du Maghreb (Fig. VII.3). Cette amorce induit l'initiation des marges de l'Atlantique Central et l'accélération du régime de distension au Maghreb (Tapponnier, Fig.Vll.3 : Schéma illustrant qui favorise l'extension du domaine marin franc 1977; Olivet et al.. 1984 ; Dercourt et al.. 1986). la position des différentes plaques au début du Lias moyen (d' après Tapponnier 1977). Le jeu simultané des décrochements sénestres, globalement E-W, et des failles nor- males NE-SW provoque l'apparition de bassins losangiques dans la gouttière atlasique où la subsidence est très active (Mattauer k1JÙ., 1977; Kazi-Tani, 1984). A partir du Callovien-Oxfordien, accélérés ; (Fig.VIL4.A). l'apparition un coulissage sénestre les taux d'expansion est amorcé Ceci favorise l'installation de plissements entre des puissants de l'Atlantique le bloc d'Alboran Central sont et l'Afrique deltas dans les Hauts-Plateaux d'axe N-S dans les Babors, plus au nord. et MECANISMES DE SUBSIDENCE 1211 Schéma tectonique globale illustrant la position à la période précédent celle mentionnée; A: Callovien; Fig.Vll.4 : limite Crétacé -Tertiaire. continentale; Dercowt points continue= Ligne doubles= accrétion; des plaques transformante; hachures= Ewasie Afrique, et Néo-Téthys. B= limite Jurassique-Crétacé; triangles croûte blancs= océanique; subduction petits Chacune C: Aptien; points= océanique; croûte desfiguresest appliquée E: D: Santonien-Campanien; triangles continentale noirs= amincie; collision (tiré de et al.,1986). A cette époque, l'Atlantique Central et la Néotéthys reliés par un corridor océanique continu entre l'Afrique et l'Ibérie, séparant l'Afrique-Apulie de l'Eurasie (Fig.VIL4.B). Pendant ce temps débute le rifting à l'origine de la Mésogée au NE de la Tunisie (Fig.VII.4.C)(Biju-DuvaieLaL, 3. évolution 1982). au cours du Crétacé-Eocène La collision de l' Apulie avec l'Eurasie tectonique dans la plaque saharien), (Donzeetal.. africaine provoque dès le début du Crétacé une instabilité (hiatus et plissements sont observés dans l'Atlas 1974 ; Kazi-Tani, 1984). Pendant ce temps, l'expansion est nettement ralentie et des fossés intracontinentaux du futur Golfe de Guinée (Guiraud étal.. 1987). commencent atlantique à se former sur la marge MéCANISMES DE SUBSIDENCE 122 Une réorganisation des vitesses et des directions des mouvements relatifs à l'échelle à partir de l'Aptien Supérieur (Fig.VII.C) : accélération des taux d'expansion atlantique et rupture entre les boucliers africain et brésilien (Olivet et al., 1984). globale s'opère Ceci entraîne l'apparition fossés d'importants à l'intérieur tectoniques de l'Afrique (Guiraud gL,11., 1987). Le début de la rotation anti-horaire l'apparition d'une phase compresssive Duval et al., 1977 ; Obert, s'installe de l'Ibérie par rapport à l'Eurasie au nord de l'Afrique 1981). Pendant coïncide avec au cours de l'Albien, ce temps (Fig.VII.c), (Biju- un bassin océanique à l'Est de la Tunisie, la Mésogée (Dercourt et al., 1986). Au cours du Cénomanien, un coulissage sénestre au niveau des accidents subméridiens se produit en Tunisie orientale et en Mer Pélagienne (Dercourt et al., 1986). Le Crétacé Supérieur marque un changement important du système : arrêt du régime distensif au profit des compressions (Fig.VII.4.D). Une certaine convergence Ibérie-Afrique est entraînée par le fait que le mouvement de l'Ibèrie est gouverné par celui de l'Afrique ; ceci implique un coulissage sénestre au niveau de la faille nord-pyrénéenne (Fig.VIL4.D) (Le Pichon, 1973; Choukroune, 1976 ; Dercourt et al., 1986). Cette réorganisation se traduit par l'apparition de couloirs décrochants de l'extension passant à vers le Sud-Est. A partir du Crétacé Terminal, f de l'Afrique, sénestre dans le Nord-Ouest NW-SE à jeu les coulissages et l'Eurasie entre l'Afrique s'arrêtent, laissant place à un début de convergence (Fig.VII.4.E). L'Apulie, ressoudée à la SicileAfrique, fonctionne comme un poinçon accentuant la compression dans la plaque européenne (Tapponier, 1977). L'Afrique du nord est le siège d'émersions notamment dans le Hodna et les Aurès (Guiraud étal.. A partir de l'Eocène Supérieur, commence temporaires, 1987). la structuration des chaînes atlasiques et la compression dans le Tell externe, alors que les accidents continentaux sont réactivés (Vila, 1980 ; Durand-Delga et Fontboté, 1980). C'est probablement à la même époque qu'un vaste bombement II. Généralités affecte le Hoggar. sur les mécanismes Un certain nombre de modèles, simples, permettent d'expliquer basés sur des mécanismes la répartition naissance aux bassins sédimentaires, de la subsidence notamment et l'évolution physiques plus ou moins de la subsidence les bassins intracratoniques. qui donne D'après Bally au niveau d'une et Snelson (1980), un bassin intracratonique est un bassin qui se développe lithosphère continentale et qui n'est pas associé au développement d'une méga-structure. Les bassins de ce type se forment et évoluent à la faveur de ces mécanismes, agissant séparément ou simultanément de manière plus ou moins complexe. MECANISMES DE SUBSIDENCE 123 1. Modèles thermiques Plusieurs auteurs (Sleep et Snell 1976, Haxby et al., 1976, Sleep et al., 1980; Ahern et Mrkvicka, 1984) ont cherché à expliquer la subsidence des bassins intracratoniques et de marges continentales par la contraction thermique : le réchauffement de la lithosphère induit un bombement conductif Le refroidissement thermique. entre les deux surfaces suffisamment modélisé devant larges isothermes l'épaisseur par une simple conduction se fait principalement de la lithosphère. Si les dimensions ce refroidissement lithosphérique, verticale par transfert sont peut être et Jaeger, 1947). La plaque se a zlKn2 (a = épaisseur de (Carslaw refroidit de façon exponentielle, avec une constante de temps, = la plaque, K = diffusivité thermique). Pour une épaisseur de couche limite de 125 km, la constante de temps est de 50 Ma (Sleep et Snell, 1976) à 60 Ma (McKenzie, temps est réduit dans le cas de possibilité de perte latérale de chaleur. 1978). Ce S'il n'y a pas d'autres modifications, la lithosphère revenue à son équilibre thermique, la surface revient à son état initial, sans subsidence. Pour qu'il y ait accumulation sédimentaire, il faut admettre qu'il y a eu un amincissement Ces modifications introduisant de la lithosphère. ou alourdissement donc un excès relatif de masse dans le manteau ou dans la croûte peuvent être induites par l'érosion de la partie supérieure de la croûte, l'extension ou le métamorphisme à sa base. L'alourdissement du manteau est lié au changement de phase d'un faciès à un autre plus stable et plus dense en général. 1.1. Erosion de la croûte supérieure C'est le mécanisme le plus simple pour accroître la densité moyenne de la lithos- phère. Il suppose que la croûte soit préalablement portée à une altitude différentielle par du futur bassin. Ce mécanisme cesse quand l'érosion atteint rapport à l'environnement le niveau environnant. La subsidence compense tout juste le volume érodé. Ce processus est couplé en général avec l'expansion-contraction thermique qui peut produire l'uplift. Il faut néanmoins supposer d'importantes érosions pour expliquer ainsi les bassins épais (Sleep, 1971). 1.2. Métamorphisme Un certain la base de la croûte le passage entraîne 1976 ; schistes une augmentation Middleton, d'un verts au faciès Ce phénomène par la pression. de profondeur de la température faciès de la densité 1980). moindre de 35 km important continentale du faciès et à un degré l'ordre accroissement (Haxby à un autre et al., à 0.2 g/cm3 normale 1976); stable plus (Falvey, est essentiellement La limite favoriser le passage contrôlé entre il faut ces un fort de par exemple par métamorphisme, amphibolite, de 0.15 peut et plus 1974 ; dense; Haxby ceci étal.. par la température grades est de accroissement des deux MECANISMES DE SUBDIDENCE 124 isothermes pour pouvoir la remonter dans la croûte. Fowler et Nisbet (1985) ont invoqué ce processus pour expliquer la subsidence dans le bassin de Williston. Des informations sur les propriétés crustales sont nécessaires ce processus permet à Middleton Néanmoins, de faire intervenir d'érosion pour contraindre un tel modèle. (1980) et Falvey et Middleton (1981) deux stades de subsidence, pouvant être précédés de bombement et sur une courte période. La première phase est due au métamorphisme en base de croûte et se continue tant que l'anomalie thermique est maintenue. Il peut durer 100 Ma. La deuxième phase, correspondant à une relative accélération de la subsidence, est liée à la contraction thermique. Bott (1979) pense que ce mécanisme supérieurs à 3 ou 4 km d'épaisseur. ne peut expliquer des dépôts sédimentaires 1.3. Intrusion crustale Il est évident que des intrusions de matériel mantellique dense dans la croûte peuvent alourdir celle-ci et entraîner la subsidence (Beloussov, 1960 ; Sheridan, 1969). D'autres auteurs (Royden et Keen, 1980 ; Sclater et al., 1980) ont envisagé matériel dense après morcellement de la lithosphère continentale. des intrusions de 2. Modèles tectono-thermiques Ces modèles sont caractérisés par une déformation de la lithosphère des masses ainsi que le champ de températures. modifie la répartition 2.1. Distension en distension qui homogène L'amincissement de la lithosphère par extension homogène a été proposé par Bott ( 1971 ) et McKenzie ( 1978) pour expliquer la formation de de bassins de marges passives. La subsidence qui résulte de la distension présente deux phases : .�- une phase initiale (Si), associée à l'amincissement . la croûte est assez épaisse par rapport à la lithosphère sinon il y a bombement. - une phase thermique décroissance . de la croûte avec un taux (3. Si (Sw), liée au refroidissement (� 14%), il y a subsidence; de la lithosphère. Son taux de suit une loi � Dans ce modèle, la distension est supposée instantanée ou courte devant la constante de temps thermique de 62,8 Ma (Parsons et Sclater, 1977). Le modèle a été amélioré refroidissement commence par Jarvis et McKenzie avant la fin de la distension. (1980) en considérant que le MECANISMES DE SUBSIDENCE 125 Le Pichon étal. (1981) expriment soumise à une distension homogène la subsidence initiale et totale d'une lithosphère en fonction du niveau de départ de la subsidence deux niveaux fixés à 3,6 et 7,8 km. Ces niveaux de référence maximales profondeurs atteintes respectivement nosphère refroidie à l'équilibre, en l'absence le cas d'un équilibre isostatique. 3,6 et 7,8 km seraient les par l'asténosphère de lithosphère et chaude et l'asthé- et de croûte océanique, dans pour un bassin rempli d'eau : Alors, ils obtiennent (�-D)=(7,82-D)[l�j (Si -D) = (3,61- D)(1 -� J où D représente 2.2. Distension le niveau de départ, compté positivement vers le bas. non homogènes Le modèle de Mc Kenzie (1978) suppose un taux d'extension homogène dans toute la croûte. Il existe cependant une différence de comportement mécanique entre la partie supérieure de la croûte cassante compte en admettant des taux d'étirement phère (Artemjev et Artyushkov, Dans l'étude des coefficients admettant un découplage III. Mécanismes du Nord-est différents 1971 ; Bott, 1971). de la marge nord-est américaine, de distension ductile. On peut la prendre en pour ces deux parties de la lithos- et la partie inférieure différents Royden et Keen (1980) ont utilisé pour la croûte et la lithosphère sous-jacente, en à la base de la croûte. possibles dans le cas du bassin Saharien Il ressort de l'analyse de l'évolution de la répartition spatio-temporelle de la subsidence que la structure mésozoïque de ce bassin a été acquise principalement à la faveur de trois phases majeures. - 1ère phase : initiation du bassin au début du Trias, - 2ème phase : influence de la formation - 3ème phase : fonctionnement de la gouttière atlasique au Jurassique, des fossés au Crétacé Inférieur. 1ZC) MECANISMES DE SUBSIDENCE Nous essayerons de dégager les mécanismes possibles qui sont à l'origine de la subsidence de ce bassin et qui ont déterminé son évolution. Ces mécanismes sont certainement à associer aux conditions géodynamiques générales qui ont affecté la plaque africaine, bordure nord-ouest pendant le Mésozoique. sa notamment 1. Phase triasique : initiation du bassin Une subsidence rapide est initiée dès le début du Trias Inférieur Saharien. Elle semble être associée dans l'espace et dans le temps à : - une zone de jonction entre deux bombements - une importante phase d'érosion dans le Nord-Est permo-carbonifères, qui a affecté ces bombements, - une phase de mise en place de volcanisme permo-triasique tholéïtique A priori, ces remarques suggèrent l'existence d'un mécanisme ou une conjugaison de mécanismes à caractère essentiellement associant bombement-érosionthermique, volcanisme. 1.1. Bombement � Comme nous l'avons caractérisée _: . déjà décrit dans le chapitre par deux bombements Messaoud, sensiblement majeurs à l'échelle E-W, ayant fonctionné se sont développées Biod- au niveau ou à la l'accident lithosphérique : est (Fig.II.6 et et le môle N-S d'Amguid-El formant un T. Les deux surrections d'accidents II, la surface anté-triasique fortement érodés à la fin du Paléozoïque IL7): le môle E-W de Djerba-Berriane-Rharbi limite : thermique nord-saharien, en "shear zone" pendant l'orogénèse hercynienne . (Blès et al., 1989), et le système d'accidents d'Amguid-El Biod-Messaoud, prenant le relais de la faille majeure du 4°50' du Hoggar. La formation de ces surrections semble s'être effectuée en deux temps : Namurien Supérieur-Bashkirien et post-Autunien, étant donné les discordances majeures que l'on observe, notamment sur le flanc septentrional du môle Djerba-Berriane -Rharbi (Fabre, 1976). Ces soulèvements ont été associés aux phases tardives de l'orogenèse varisque. La durée de chaque phase de bombement-érosion a été estimée à 10-20 Ma (Fabre, 1976; SONATRACH, " Contrairement hercynienne, importantes aux chaînes de l'Ougarta on n'observe pas d'indices et associées essentiellement Travaux inédits). et de l'Anti-Atlas associées à l'orogénèse sont peu aux rejeux des failles, particulièrement celles de raccourcissement ; les déformations du système , Biod. Les deux bombements sont probablement d'origine d'Amguid-El thermique associée à une perturbation lithosphérique. Ils sont comparables au bombement du Hoggar édifié à la limite Eocène-Oligocène (Fabre, 1976). -, 127 Soit une perturbation sance à un bombement de la lithosphère thermique figure VII.5; à cette perturbation MECANISMES DE SUBSIDENCE AT(z, t) donnée, illustrée sur la une expansion correspond thermique qui donne nais- dont la hauteur par rapport au niveau initial est h(t), tel que: Fig.V11.5 : Schéma illustrant un bombement h(t) résultant d' une perturbation thermique AT répartie dans la lithosphère. h(t) _ � 0 LaLAT(z,t)dz où ai est le coefficient l'épaisseur volumique d'expansion thermique (a = 3.10-5 °C -' ) et L de la lithosphère. La valeur de h, estimée au paragraphe suivant d'après les niveaux d'érosion, est évaluée à 500 m. Sur le plan thermique, un tel bombement requiert un excès de température moyenne réparti dans toute la lithosphère !::J = yaLL AT tel que : =170°C pour aL = 3.10 -5oC --et L = 100 km. Le transport conductif : thermique McKenzie, convection phénomène notamment. de chaleur associé en effet, le réchauffement conductive à ce réchauffement ne paraît pas uniquement à la base de la lithosphère par une perturbation de temps de 50 à 60 Ma (Sleep et Snell, 1976 ; La aux durées envisagées pour le bombement. a une constante 1978), très supérieure de matériel chaud en provenance est à relier au volcanisme de l'asthénosphère permo-triasique est donc probable : qui a affecté ce cette région , " MECANISMES DE SUBSIDENCE 128 Quand cette perturbation mique de la lithosphère, cesse, le refroidissement par conséquent subsidence à taux décroissant pour effet de ramener un accroissement progressivement 1988). Sans aucune autre modification therune 1976 ; Ahern et Mrkvicka, de la lithosphère, cette contraction aura seulement la surface à son niveau initial d'avant Pour aboutir à la subsidence une contraction de la densité. Il s'ensuit (Haxby étal.. processus ne pourrait induire aucune accumulation modification entraîne le réchauffement sédimentaire du bassin du Nord-Est et ce (Sleep et Snell, 1976). Saharien, plusieurs types de sont envisagés et illustrés sur la figure VII.6: - l'érosion superficielle, - l'extension comme mécanisme crustale ou le métamorphisme principal, en base de croûte, comme mécanismes complémentaires. Fig.VII.6: Mécanismes 1.2. Erosion possibles de la subsidence du bassin du NE Saharien. - superficielle Une importante phase d'érosion anté-triasique a fortement arrasé les deux surrections de la fin du Paléozoique. Dans cette zone centrale, le Trias repose en discordance sur une plateforme Chap.II). On estime l'épaisseur des érodés au cours de cette période à 2,5 - 3 km en moyenne. Elle cambro-ordovicienne (Fig.I.6, sédiments paléozoïques est probablement supérieure au niveau des boutonnières de Berriane où toute la série paléozoïque a été décapée. précambriennes de la zone haute , MECANISMES DE SUBSIDENCE 129 Pour produire une telle érosion, il n'est pas nécessaire de considérer un bombement de même amplitude ; en effet, au fur et à mesure de l'érosion, la surface topographique se soulève par compensation isostatique. Le modèle schématique VII.7 montre que le rapport entre l'épaisseur illustré sur la figure érodée e et le bombement maximum peut atteindre une valeur égale à 6. Ainsi, une érosion e = 3 km peut être expliquée un bombement maximum h""x = 500 m. I1max par Fig.VII. 7:Schémaillustrantle processusexpansionthermiquesuivied' uneérosion.La surfacetendà se souleverpar compensationisostatique. Après le refroidissement et la contraction thermique de la lithosphère dont la croûte a été amincie par l'érosion, la surface doit se retrouver à une altitude plus faible que celle d'avant réchauffement. Il s'ensuit par conséquent une accumulation sédimentaire s'il y a apport de sédiments (Fig. VII.8). La subsidence tectonique SI est donnée en fonction de l'érosion e par l'expression : si St Fig.VH.8 : Schéma 0 illustrant la = e subsidence Pm - Pe « O.234.e 0.234.e Pm - Pw induite par l'érosion après refroidissement de la lithosphère. MECANISMES DE SUBSIDENCE 130 pour une érosion de 3 km, la subsidence Ainsi, �' thermique serait de 700 m au maximum. Une représentation tectonique résultant de la contraction de la subsidence en fonction de la racine carrée du temps montre, pour le centre du bassin, une évolution pratiquement linéaire jusqu'à la fin du Jurassique. Trois forages, situés au centre du bassin sont représentés sur la figure VII.9 où l'on peut observer notamment que la subsidence évolue de manière quasi-linéaire jusqu'au Crétacé Inférieur où une accélération, associée à la phase responsable du creusement des fossés vient perturber cette évolution. subméridiens, Fig.Vll.9 : Représentation de la subsidence en fonction tectonique de y] to-t pour trois forages types du centre du bassin du NE Saharien. to représente le début du Trias (245 Cette évolution océanique linéaire est similaire à celle de l'enfoncement (Sleep, refroidissement 1971) et pourrait confirmer (Lister, 1972). La subsidence une évolution observée jusqu'au progressif thermique, du plancher associée au début de l'accélération du Crétacé Inférieur est estimée entre 800 et 1200 m au centre du bassin. Si l'on considère les constantes de temps généralement thermique est pratiquement subsidence associée à cette phase. admises, au début du Crétacé, l'effet de la phase faible et ces valeurs observées représentent quasiment la 1311 MECANISMES DE SUBSIDENCE Dans ces conditions, explique pratiquement la subsidence induite par le mécanisme de bombement-érosion la majeure partie de la valeur observée (S,max= 700 m). Cependant, d'autres modifications doivent intervenir pour expliquer le reste de la subsidence associée à la phase triasique. 1.3. Autres mécanismes de subsidence Deux autres mécanismes subsidence qui n'est refroidissement pas expliquée pour interpréter l'intensité de la par l'érosion superficielle suivie du être invoqués peuvent en totalité thermique: - l'extension crustale, soit par atténuation de l'épaisseur 1978), soit par intrusion de matériel basaltique - le métamorphisme, éventuellement de la croûte (MacKenzie, (Royden et Keen, 1980) ; lié à la perturbation thermique densifiant la base de la croûte. L'extension crustale a peut être joué localement un rôle au niveau du fossé du Gassi Touil, bordé par des failles subméridiennes, expliquant la différence de subsidence au Trias Inférieur entre ce fossé et le môle de Messaoud TRACH, Rapports internes) ; le mécanisme d'extension qui le borde à l'Ouest (SONA- stricto sensu paraît cependant très localisé. Par contre, les intrusions tholéiitiques qui ont accompagné la phase d'extension qui a regné au Trias moyen à supérieur peuvent être au contraire beaucoup plus importantes régionalement, au vu de l'intensité cette zone centrale (Bossière, du magmatisme 1971 ; Morre-Biot, observé à la base du Trias dans toute 1974, SONATRACH, Documents internes). Faute de données précises, il est difficile d'évaluer le taux d'intrusion. Nous ne pouvons exclure que ce mécanisme ait pu contribuer à la subsidence et expliquer l'excès de 100 à 500 m évalué par rapport au mécanisme principal. Une autre possibilité est fournie par le métamorphisme à la base de la croûte qui est dû à l'accroissement de la température. En effet, celui-ci peut se traduire par le passage du matériel crustal d'un faciès moins dense à un faciès plus dense et généralement plus stable. On suggère en général une transition du faciès schistes verts au faciès amphibolite (Falvey, 1974 ; Middleton et Falvey, 1980). Ce passage, contrôlé essentiellement par la température, entraîne un accroissement de la densité (plus 0.15 à 0.2 g/cm3) et un léger amincissement contemporaine est crustal par conséquent. La subsidence associée au métamorphisme du bombement thermique et tend à jouer donc en sens inverse par rapport à celui-ci. Middleton (1980) propose, pour une perturbation thermique de 100 à 200°C et une durée de 20 à 40 Ma, l'épaisseur de la couche transformée en base de croûte serait de 2 à 4 km. Ceci entraîne un enfoncement de 200 à 400m. de la surface, dû à la conservation de la masse, 132 1.4. Apport de la gravimétrie v MECANISMES et conclusion Les derniers mécanismes DE SUBSIDENCE partielle invoqués pour expliquer une partie de la subsidence reste très spéculatifs. Le seul argument quantitatif disponible est fourni par la gravimétrie. Nous avons vu au chapitre IV que l'on observe une corrélation directe entre le bassin triasique et l'anomalie et de la compensation V reliéeau gravimétrique (corrigées des effets du remplissage isostatique du relief). L'anomalie bassin triasique, traduit l'existence sédimentaire positive (+20 mgals), clairement d'un corps dense de grande extension latérale. Supposé à la base de la croûte, le corps expliquant cette anomalie pourrait être lié soit à une remontée du Moho, soit à une modification de la croûte du type de celles qui sont proposées au paragraphe 1.3. Le calcul par modèle direct effectué dans le chapitre 4 montre que l'on peut aussi expliquer ces anomalies de grandes longueur d'onde par l'existence d'un corps dense, situé en base de croûte, de quelques 3 km d'épaisseur. En l'absence de données sismiques profondes (profondeur du Moho, nature de la croûte inférieure), il n'est pas possible de préciser l'origine exacte de cette anomalie. 2. Influence de la structuration des gouttières atlasiques Afin de mieux comprendre la subsidence jurassique du domaine saharien, nous allons décrire brièvement celle du domaine atlasique dont la mise en place a certainement conditionné l'évolution du domaine saharien situé à sa périphérie. Cette relation est si l'on compare les courbes de subsidence de la periphérie nord à celles à la fois du centre du bassin saharien et du domaine atlasique. Sur la figure VII. 10, nous avons importante, porté les courbes de subsidence en fonction HTg.l pour le domaine atlasique et MZR.l saharien), montrant notamment l'évolution de ...J 10 -1 pour quatre forages (RGT. 1 et et GEM.l pour la bordure nord du domaine du sud au nord. Dès la fin du Trias, une subsidence très active caractérise le domaine atlasique, au nord de la Plateforme saharienne dont il est séparé par la zone de flexure. Cette subsidence aboutit à la structuration des différentes gouttières de l'Atlas Saharien où d'importantes lations sédimentaires s'y déposent( 8 à 10 km). " On observe sur la figure VII. 10, au niveau des deux forages typiques atlasiques (RGT. 1 à l'ouest et Htg. 1 à l'est), une évolution pratiquement par quelques légères phases d'accélérations - phase d'accélération du domaine linéaire, perturbée ou de ralentissement. au cours du Malm et du Barrémien, - phase de ralentissement accumu- au cours du Dogger (nord-est) et du Portlandien. MECANISMES DE SUBSIDENCE 133 de la subsidence et entrelesdeuxdomaines: Fig.V11.10Comparaison : atlasique�foragesRGT.] tectonique en to - t CAfZR.7GEM.l � l£Jg.J)et nord-saharien ). Représentation 2.1. Initiation de la subsidence L'initiation de cette importante subsidence au nord du domaine saharien, à la limite au début d'une grande période de distension Trias-Lias, correspond l'étirement de la croûte continentale située entre l'Europe et l'Afrique Central dès le Lias Moyen ( 190 Ma) (olivets" principaux (Vila, 1980; Obert, Ce processus est accéléré par l'amorce de l'ouverture 1981; Wildi, 1983). par décrochement qui se traduit par de l'Atlantique 1984). A la faveur de cette distension de la plaque, se sont mis en place les et du Tell externe, selon une géométrie de sénestre, associé au mouvement domaines structuraux de l'Atlas blocs basculés à grande échelle (Kazi Tani, 1984). Les phases d'accélération - l'accroissement Oxfordien, observées peuvent être associées à : des taux d'expansion dans l'Atlantique (Olivet et al.. 1984), par conséquent rotation anti-horaire de l'Afrique Maghreb et l'Ibérie (Vila, 1980 ; Dercourt �1., - la phase de distension (Ziegler, et l'apparition central, d'un couloir transformant de entre le 1986), 1978 ; Ellouz, 1984). Ceci serait probablement et l'Apulie, du mouvement à l'accentuation décrite dans les régions occidentales la Mésogée entre l'Afrique au Callovien- complètement de Tunisie et Libye dû au début du rifting de découplées à cette période. MECANISMES DE SUBSIDENCE 134 Les paliers d'arrêt ou de ralentissement et dans l'espace à des épisodes tectoniques plis et des hiatus sédimentaires : de la subsidence qui se traduisent sont reliés dans le temps par des discordances, des - au Bajocien-Bathonien dans tout le domaine (phase néocimmérienne), associé au moins en partie au blocage du mouvement de coulissage sénestre de l'Afrique, à la suite de la collision de l'Apulie -à l'Albo-aptien, notamment la rotation anti-horaire avec l'Eurasie, associée au début de au nord-est (phase autrichienne), de l'Ibérie par rapport à l'Europe. Ce régime de distension générale, associée au coulissage à jeu sénestre de la plaque, est arrêté dès le début du Crétacé Supérieur par un régime de compression lié au début de la couvergence Les taux d'expansion Ibérie-Afrique. dans l'Atlantique sont par contre ce qui induit un certain découplage au niveau de la zone de flexure nordsaharienne. Le ralentissement de la subsidence est sensible dès le Turonien à l'Ouest et accélérés, à partir du Coniacien à l'Est (Fig.VII.10). Les valeurs . Inférieur, de la subsidence associée à la phase Jurassique, jusqu'au Crétacé sont de 1600 à 1900 dans l'Atlas Saharien et de 1300 à 1500 m dans le Sud Constantinois. Les taux d'étirement, calculés à l'aide des formules proposées par Le Pichon et al. (l981)(cf. parag.II.2.1) pour A =0, sont de l'ordre de 1.3 à 1.4 dans l'Atlas Saharien et 1.2 à 1.3 pour le Constantinois. . La subsidence, au niveau du domaine atlasique, associée à la phase du Crétacé ; inférieur, est comprise entre 650 et 800 m. Elle s'explique par un taux d'étirement de la croûte de 1.13 en moyenne. Les deux phases cumulées, le taux total moyen estimé serait de 1.5 à 1.6 pour le domaine atlasique. Ainsi, la croûte continentale aurait subi un amincissement 2.2. Influence moyen de 10 km au cours du Jurassique-Crétacé sur l'évolution Inférieur. du bassin saharien Pour illustrer la relation mise en évidence entre la subsidence du domaine atlasique et celle du domaine saharien, deux coupes nord-sud ont été établies, l'une à l'ouest et l'autre à l'est, et sur lesquelles nous avons reporté l'enfoncement du substratum anté- triasique en fonction de la distance pour différentes époques. On observe sur ces coupes (Fig.VII. 11 .a et 12.a) une décroissance de l'amplitude de la subsidence au fur et à mesure que l'on s'éloigne vers le sud par rapport à l'axe atlasique. Si on interprétait la subsidence au sud de cet axe en terme d'étirement lithosphérique, les taux d'étirement déduits des valeurs observées seraient de 1.12 en moyenne à environ 150 km de l'axe de l'Atlas Saharien (forages KEB.l, et BAA.1). MZR.l et HM.1) et de 1.06 à 300 km (forages AG.l, LHA.l 1 135 MECANISMES DE SUBSIDENCE Fig .vil. 1 1 :Coupe NNW-SSEà partir du forage RGT.l (ouest Atlas Saharien) représentant l'évolution nord-sud de la subsidence totale du substratum pour différentes périodes. a: enfouissement total; b: dû uniquement à la phase thermique triasique; c: sans l'effet de la phase thermique (b). 136 MECANISMES DE SUBSIDENCE Fig.Vll.l2 : Coupe N-S à partir du forage HT g.1(Constantinois) représentant l'évolution nord-sud de la subsidence totale du substratum pour différentes périodes. a: enfouissementtotal; b: sans l'effet de la phase thermique. MECANISMES DE SUBSIDENCE 137 En fait une explication plus raisonnable réside dans l'entraînement à la subsidence transmis du nord vers le sud par l'élasticité de la lithosphère. Cet effet d'entraînement paraît particulièrement net sur les deux coupes nord-sud de la subsidence totale présentée sur les figures VII. 1 la (domaine occidental) et VII.12a (domaine oriental). Dans la partie la plus septentrionale, du Jurassique, aux axes des gouttières, on observe, depuis le début brutal du substratum. Cet enfoncement se propage vers correspondant un enfoncement le sud jusqu'à un palier situé entre 250 et 300 km relativement gouttières. Ce palier peut être assimilé aux bombements à l'axe central des périphériques engendrés par une surcharge ponctuelle dans l'axe de la gouttière. Certes, le problème de cette surcharge n'est pas encore bien élucidé. Le découplage induit par l'accident sud-atlasique qui joue un rôle de shear zone a probablement entrainé une différence de comportement mécanique de la lithosphère entre le nord et le sud. La distension liasique n'a affecté que la partie alors que la partie sud est restée plus ou moins épaisse et froide. D'après Turcotte et Schubert (1987), la distance xb de ce bomnord, entrainant un important amincissement, bement par rapport à l'axe central est reliée aux paramètres où D est la rigidité Il en résulte, de 2.10z3 telle N.m. flexuraux par : flexurale. pour On peut les valeurs définir moyennes aussi déjà une épaisseur utilisées, la rigidité que continentale de la lithosphère est de l'ordre élastique que : 12( 1- v2) Pour un module de Young E = 70 GPa et un coefficient moyennes généralement utilisées, l'épaisseur de Poisson v = 0.25, valeur he est de l'ordre de 35 km. Ces valeurs sont quelques peu inférieures à celles habituellement estimées pour les bassins sédimentaires profonds (ex : he = 53 km dans les Appalaches (Turcotte et Schubert, 1982)). Ceci est probablement l'accident associé au découplage induit par le jeu décrochant sénestre de sud-atlasique. Ainsi par l'intermédiaire de la rigidité élastique de la lithosphère, le bassin saharien réagit à la mise en place des profonds bassins atlasiques. Son évolution propre sous l'effet du refroidissement post-triasique sa partie septentrionale. se trouve ainsi profondément affectée, notamment dans Pour mieux illustrer cet effet, nous avons essayé 138 MECANISMES DE SUBSIDENCE Fig.VII.13 : Illustration du modèle de phase thermique triasique supposée linéaire en avec une constante de temps de 100 Ma. d'extraire la part de subsidence admis que la contraction associée à la phase thermique (Fig.VI. 1 lb). Nous avons to - t , à partir du thermique dure 100 Ma et est linéaire en Trias (Fig.VII.13). Cette partie a été soustraite à la subsidence totale (Fig.VI.l .c et à la subsidence VL 12.b). Il en ressort une meilleure illustration de l'effet d'entraînement par le biais de l'élasticité Malm à l'est. .. Li. Une autre possibilité d'étirement de la lithosphère, notamment dès le Lias et surtout à partie du serait de considérer une répartition du nord vers le sud des taux ou une différence d'étirement dans la croûte inférieure. Mais aucune contrainte ne permet de préciser ce point de vue. Il est par contre difficile d'admettre une extension progressive de la marge nord-africaine vers le sud, comme cela a été suggéré (Wildi 1981). Les séries sédimentaires témoignent d'une subsidence 3. Les phases du Crétacé s'amincissent et se biseautent vers le sud et continue, mais de plus en plus faible. Dès le début du Crétacé Inférieur, on observe une importante reprise de la subsidence dans le domaine saharien. Elle entraîne un fonctionnement de fossés tectoniques submé- V1ECANISMESDE SUBSIDENCE 139 ridiens (100 à 150 km de large). Cette accélération notamment au Barrémien est probablement associée à la phase de distension qui a marqué le nord-est du Maghreb et qui a été décrite en Tunisie et Libye occidentale (Ziegler, 1978 ; Ellouz, 1984). Cet épisode distensif serait probablement lié au début du rifting de la Mésogée, après que l'Apulie, entrée en collision avec l'Eurasie, se soit découplée par rapport à l'Afrique (Dercourt et al., 1986). Cette distension serait orientée E-W. D'autre part, à la même époque, on observe au sud du Hoggar (Ténéré) et en Afrique Centrale l'ouverture de fossés distensifs (Dautria et Lesquer, 1989; Benkhellil, 1989; Fairhead et Green, 1989). Ces fossés ont été associés à une distension d'âge Aptien. il faut noter que les forages qu'ils considèrent s'arrêtent dans l'Albo-aptien qui est certainement très épais. Si cette attribution d'âge est vérifiée, cela suppose soit que ces fossés ne résultent pas d'une même phase au nord et au sud du Hoggar, les premiers étant Cependant, plus associés à la distension mésogéenne, soit que la phase de distension est plus précoce au nord (début du Crétacé inférieur) qu'au sud (Aptien). Ainsi, il est plus logique de considérer deux dynamiques différentes qui semblent se conjuguer au niveau des bassins nord-sahariens: - une dynamique mésogéenne au nord (Sud Constantinois), associée au rifting de La Mésogée et à rapprocher de celle qui affecte la Tunisie orientale et le Nord de la Libye (Biju Duval 1982, Ellouz 1984); - une dynamique atlantique au sud, à rapprocher occidentale. Il est probable, si le volcanisme zones de discontinuité de celle qui affecte l'Afrique centrale et d'âge Crétacé inférieur du Hoggar est vérifié, que des NE-SW, située juste au nord et au sud du Hoggar aient été remo- bilisées, induisant par conséquent un certain découplage nord et la région au sud de ce bouclier. entre la plateforme saharienne au Au cours de cette période, on observe également que la dorsale d'Amguid-El BiodMessaoud, séparant les deux fossés principaux, témoigne d'une plus grande instabilité qu'au cours des périodes précédentes. Son ossature serait associée à des plis d'entraînement dûs à des décrochements sénestres réactivant ce linéament intra-continental tectonique majeur. Cependant, ces mouvements horizontaux sont mal connus (Fabre, 1976; Guiraud L'érosion qui affecte localement cette dorsale serait d'âge anté-aptien, l'Aptien venant sceller les structures sous-jacentes. étal.. 1987). Il faut rappeler aussi que le milieu de dépôt est de type continental une sédimentation essentiellement détritique, souvent grossière. à fluviatile avec 140 MECANISMES DE SUBSIDENCE Il semble ainsi que ces fossés ont fonctionné en demi-grabens. La subsidence associée à cette phase distensive est en moyenne de 300 à 400 m. En terme d'étirement, cela correspond à des taux relativement faibles (j3 = 1.06). Par ailleurs, le fossé oriental du nord d'Illizi est asssocié à une importante anomalie gravimétrique positive ( 20 mgal par rapport au niveau environnant) qui semble se prolonger vers le sud dans les fossés crétacés de l'Est du Hoggar. Nous avons vu au chapitre IV que cette anomalie de grande longueur d'onde peut être interprétée par la présence d'un corps dense à la base de la croûte. Ce corps est probablement associé aux modifications résultant de la distension. En se basant sur cette corrélation entre le nord et le sud du Hoggar, on peut penser que ces fossés crétacés doivent être rapprochés de ceux du Ténéré et d'Afrique Centrale (Dautria et Lesquer, 1989; Fairhead et Green, 1989). Cependant, on doit noter que les fossés nord-Hoggar ont eu une durée de fonctionnement plus limitée, la subsidence s'est nettement ralentie à partir de l'Aptien Supérieur. Une autre reprise de la subsidence est observée dans le domaine saharien au Crétacé Supérieur. Elle semble débuter dès le Cénomano-Turonien, mais elle est perturbée par un événement tectonique santonien qui correspond au début de la convergence Afrique-Europe (GuiraudeiaL 1987) et une période d'ouverture rapide de l'Atlantique (Olivet�, 1984). Pendant ce temps, on observe un arrêt de la subsidence dans les domaines atlasiques et telliens, sauf au niveau des Hodna-Aurès où le Sénonien Supérieur commence souvent par une puissante série détritique grossière. D'après le schéma de fonctionnement de la subsidence tectonique, il est probable que ; certains accidents subméridiens du domaine saharien aient été remobilisés (Guiraud et al., 1987). La subsidence de la zone instable d'Amguid-El Biod semble être associée à cette phase de distension, supportée en majeure partie par le domaine saharien, le domaine atlasique étant le siège de compressions et d'émersions temporaires (Kazi Tani, 1984; Dercourtetal.. 1986). .-.;, Enfin, à la suite de la structuration majeure de l'Atlas Saharien au Priabonien d'importants sillons flexuraux d'avant-chaîne se sont formés à la limite septentrionale de la plateforme saharienne, notamment au niveau des zones de la flexure sud-atlasique : les sillons de Benoud et du Melrhir. IV. Conclusion de l'étude Malgré la persistance l'évolution de la subsidence d'un certain nombre d'incertitudes, ce travail a permis de décrire de ce bassin mésozoïque du Nord-Est Saharien, en essayant à chaque étape de définir son schéma de fonctionnement et d'expliciter les mécanismes qui peuvent être à l'origine de la subsidence. Le schéma proposé est le suivant : 1411 MECANISMES DE SUBSIDENCE - L'initiation triasique serait associée à un bombement probablement avec l'orogénèse tardi-hercynienne. la subsidence, après contraction thermique, d'origine thermique, Le mécanisme principal qui a permis semble être l'érosion. Ce processus pourrait expliquer une bonne partie de la subsidence observée; mais d'autres que l'extension en liaison crustale par intrusion de magma tholéïtique et le métamorphisme de croûte sont envisagées pour interpréter l'intensité telles modifications de la subsidence. de base L'apport de la malgré l'exitence d'une anomalie positive associée au bassin triasique, ne sur la nature du corps dense sous ce bassin. premet pas de lever l'indétermination gravimétrie, - Au cours du Jurassique, bassins (8 à 10 km de sédiments) d'importants se sont mis en place dans le domaine atlasique au nord, à la faveur d'un mécanisme de distension (5 = 1.5 à 1.6). La flexion de la plaque refroidie (D = 2.1 O23 N.m ) induit une certaine influence sur le nord du domaine saharien, cours du Dogger-Malm. Cet effet semble important bassin. Néanmoins, perturbant au dans la partie nord-occidentale du choisis sont réalistes, les ordres de grandeur de la si les paramètres rigidité et de la lithosphère propre particulièrement son évolution élastique sont relativement faibles par rapport à ce qui est observé ailleurs. Il est probable qu'un certain découplage mécanique de ait été induit par le jeu essentiellement part et d'autre de l'accident nord-saharien décrochant de celui-ci. généralement - Au cours du Crétacé Inférieur, la distension dans la plaque a permis le fonctionnement de fossés tectoniques subméridiens, notamment dans la région d'Illizi, au sud-est. Ces fossés semblent avoir été initiés de façon plus ou moins contemporaine de ceux au sud du Hoggar qui ont été plus actifs au cours de l'Albo-aptien (Guiraud et al., 1987). Néanmoins, deux dynamiques distinctes - Au Crétacé Supérieur, la subsidence le domaine continental, semble être associée au régime de distension dans alors que la marge nord-africaine induites par le début de la convergence Si ce schéma de d'évolution divers phénomènes la subsidence semblent se conjuguer dans cette région. était le siège de compressions Afrique -Europe. semble cohérent malgré la complexité et l'interférence au niveau du bassin saharien, il faut noter cependant que le calcul de tectonique en isostasie locale est probablement saharien, par l'existence éventuelle affecté, au nord du domaine d'une isostasie régionale. Ainsi, nous avons essayé à travers cette étude de poser les différents d'autres éléments qui ayant régi la formation et l'évolution du bassin du Nord-est Saharien. Cependant, pour mieux contraindre ces mécanismes, permettent d'appréhender mésozoïque de les mécanismes données géophysiques sont nécessaires. (profondeur du Moho, nature de la croûte inférieure ...) FLUX DE CHALEUR : DETERMINATIONS SUR LA STRUCTURE ET IMPLICATIONS LITHOSPHERIQUE 145 DéTERMINATION CHAPITRE DETERMINATION DU FLUX DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE VIII: DE CHALEUR EN ALGERIE I. Introduction Le lien étroit existant entre les phénomènes géodynamiques l'étude du flux de chaleur. Le Nord-Ouest indispensable de différents évènements et l'état thermique rend de la plaque africaine a été le siège plus ou moins récents qui n'ont pas tous été tectono-thermiques élucidés totalement. Depuis quelques années seulement, on a commencé à effectuer des mesures de flux de chaleur dans cette région, notamment au Maroc (Rimi et Lucazeau, 1987) et en Tunisie (Lucazeau et Ben Dhia, 1989) et dans le Hoggar Algérien (Lesquer et al., 1989). Nous avons saisi l'opportunité de l'existence de nombreux forages pétroliers pour établir une première estimation du flux géothermique en Algérie. Les mesures de températures étant d'origine pétrolière, d'importantes conductivités thermiques erreurs peuvent leur être associées. à partir de modèles lithologiques De même, des l'estimation tenant compte des porosités nous amène à considérer avec précaution les valeurs obtenues. Néanmoins, la répartition des points, la cohérence des résultats entre eux et avec d'autres données géophysiques nous permettent de considérer que les tendances régionales du flux sont représentatives de l'état thermique de la région. principal de cette étude est avant tout l'établissement d' une carte des variations au niveau de la Plateforme régionales du flux géothermique en Algérie, particulièrement saharienne. Des considérations à partir d'autres données géophysiques et géologiques nous L'objectif permettent phénomènes de préciser le régime thermique de la lithosphère géodynamiques Cette partie comporte lithosphère quelques en relation avec des récents. deux chapitres, basés essentiellement première présente les résultats de la détermination comporte continentale considérations dans le Nord-Ouest régionales sur deux publications : la du flux de chaleur en Algérie et la deuxième et locales sur le régime thermique de la à partir des données de flux de chaleur, des des ondes de surface et de pétrologie des laves associées de l'Afrique anomalies du champ de pesanteur, au volcanisme local d'Illizi (Sud-Est du Sahara). DéTERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 146 II. Généralités sur le flux de chaleur 1. Définition Le flux de chaleur quantifie la chaleur qui s'échappe une importante manifestation miques étant intimement interne de celle-ci, les phénomènes liés aux phénomènes Les transferts thermiques - la conduction de l'activité à la surface de la Terre. Il constitue géodyna- thermiques. se font selon trois modes principaux : qui consiste en une propagation moléculaire de l'agitation sans transport de matière, - la convection où la chaleur est véhiculée par transfert de matière, - le rayonnement dans le vide, par ondes électromagnétiques. Dans l'hypothèse de la seule conduction, q = -K .(gradient )T où K représente la conductivité 2. Flux de chaleur le flux de chaleur est défini par le produit : thermique du milieu et T la température. en domaine continental 2.1. Relation avec l'âge de la lithosphère et l'épaisseur crustale Il existe une relation entre le flux de chaleur à la surface et l'âge de la lithosphère continentale : le flux décroît en fonction de l'âge de celle-ci (Polyak et Smirnov, 1968 ; Ainsi, le flux de chaleur dépend surtout de l'âge du dernier événement tectonique ou thermique. Cette relation n'a pas la même signification que celle mise en évidence au niveau de la lithosphère océanique par Sclater et Francheteau (1970) qui Jessop et al.,1976). . peut être expliquée par le refroidissement conductif de celle-ci. Dans le domaine continental, plusieurs phénomènes viennent se superposer et varient d'une région à une " .�¡;'; autre, rendant difficile toute interprétation (Sclater et al., 1980; Jaupart et al.. 1981 ). Le flux de chaleur dépend aussi de l'épaisseur des zones à croûte amincie (Cermak, 1977). ,,,. 2.2. Production de la croûte. Il est plus élevé au niveau de chaleur de surface (U, Th, et K) présents dans les couches externes de la Terre une source de chaleur qu'ils produisent à la suite de leur désintégration. Ces Les radio-éléments constituent radio-éléments sont surtout concentrés dans la croûte supérieure. Certains auteurs ont mis en évidence une importante relation empirique entre le flux de chaleur et la production de chaleur dans les roches superficielles (Birch et al., 1968 ; Lachenbruch, 1970 ; Roy et al., 1968). Cette relation, observée dans des domaines affectés aussi bien par des DéTERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 147 diverses que d'âges variés, permet de distinguer une composante profonde qn appelée flux réduit, à partir du flux de surface selon la relation: d'origine où D représente en radio- tectoniques une grandeur éléments et Ao la production caractérisant l'épaisseur de chaleur moyenne. complexe et requiert des considérations de la zone enrichie L'interprétation de cette relation est sur la répartition des sources de chaleur dans la croûte. Birch état. (1968) proposent une répartition uniforme des radio-éléments au sein d'une couche d'épaisseur D. Lachenbruch (1970) considère quant à lui une distribution exponentielle due à la différenciation magmatique ; = A(Z) Ao. exp(-Z/D ) Plusieurs explications ont été formulées en faveur de cette distribution rôle probable des fluides durant le refroidissement pour les trois radio-éléments (1974) proposent des plutons magmatiques (Albarède, 1976). Jaupart et al. (1981) ont montré que la grandeur D peut être 1976; Buntebarth, différente le en considérant (U, Th, et K). Par contre, Smithon et Decker un modèle en trois couches où la production à partir d'arguments géologiques. 2.3. Décomposition du flux de chaleur en domaine continental de chaleur est constante, Le flux de chaleur est d'autant plus élevé que la lithosphère est jeune et que la croûte est amincie et enrichie en radio-éléments. Aussi, Vitorello et Pollack (1980) proposent de distinguer trois composantes du flux de chaleur de surface: - une composante d'origine crustale, associée à la production de chaleur à partir de la désintégration des radio-éléments; Richardson (1975) évoque quant à lui l'existence d'un aspect transitoire éléments, particulièrement - une composante lié à l'érosion superficielle et à la mobilité des radio- l'uranium, transitoire en liaison avec les événements récents; la constante de temps serait de 300 Ma (Sclater et al., - une composante mantellique d'origine le manteau inférieur et au noyau. Une bonne connaissance Th, et K) dont la variabilité de la distribution profonde, 1980). associée à la radioactivité des concentrations latérale est importante tectono-thermiques en radio-éléments permet d'accéder dans (U, à la composante les résultats de quelques d'origine profonde. Cependant, il est difficile d'extrapoler mesures seulement à toute une région, tant la complexité de la croûte est grande. DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 148 3. Phénomènes perturbateurs Un certain nombre l'estimation de phénomènes superficiels peut affecter parfois notablement du flux de chaleur. Le choix du contexte où la mesure doit être effectuée et la correctionde ces effetspeuventatténuerces influences. 'i.l. Circulation L'effet directement apportée; , d'eau superficielle dû à des circulations d'eau le gradient de température seulement, superficielles (Lucazeau, est parfois important. 1979). Aucune correction ne peut être pour que cet effet soit sensible, il faut considérer Darcy et des perméabilités Il affecte des vitesses de conséquentes. 3.2. Erosion et sédimentation L'érosion tend à augmenter le flux, en ramenant à la surface des couches plus chaudes et la sédimentation à le diminuer, une partie de la chaleur servant à réchauffer les nouveaux sédiments plus froids. 3.3. Topographie accidentée L'effet des variations importantes du relief tend à augmenter le flux dans les vallées et le diminuer sur les collines. Il peut être important pour les forages peu profonds. Plusieurs méthodes ont été proposées pour corriger approximativement l'effet (Bullard, 1940 ; Kappelmeyer et Haenel, 1974 ; Vasseur et Lucazeau, 1981). La méthode proposée par Bullard (1940) est similaire à celle du prolongement en gravimétrie : où G est le gradient de température dans le sous-sol et G' dans l'air. Cette correction n'est pas nécessaire dans les régions à relief monotone. . 3.4. Variations paléoclimatiques Les variations être importantes. saisonnières et climatiques et autres de la température Leur effet s'atténue en profondeur d'autant à la surface du sol peuvent plus rapidement que leur période et leur amplitude sont faibles. Par exemple, l'effet des variations diurnes est amorti en quelques mètres et celui des variations saisonnières sur une vingtaine de mètres environs. Les effets les plus sensibles sont ceux associés aux glaciations récentes (ex. Pléistocène). ;' A partir d'informations diverses, certains modèles de correction ont été proposés suivant les régions (Beck, 1977 ; Wheildon et al., 1979 ; Vasseur et Lucazeau, 1981). 149 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE III. Données du flux de chaleur 1. Données de température Toutes les données de température utilisées sont de type pétrolier, vu l'absence totale de mesure par diagraphie thermique à l'équilibre. Parmi les nombreux forages existants, nous avons retenu ceux où le nombre de températures disponibles à différentes profondeurs est supérieur à 3 mesures et où nous disposons d'un minimum d'information sur la lithologie et la porosité (description lithologique, étude de carottes et diagraphies). Ainsi, 230 forages ont été sélectionnés; les mesures de température sont de deux types : température BHT (Bottom Hole Temperature), mesurées en fond de trou lors des de diagraphies en cours de forage en général. Ces mesures sont affectées et leur par l'opération de forage (circulation de la boue de forage principalement) opérations précision est parfois critiquable - DST (Drill Stem Test), mesurées température pératures, correspondant températures (Drury, 1984) ; lors des tests de formation. Ces tem- à celles des fluides recueillis lors des tests, sont proches des de formation. Néanmoins, certaines perturbations associées à l'opération de test peuvent les affecter quoique faiblement (Perrier et Raiga-Clémenceau, 1983). Ces mesures sont effectuées au niveau de certains réservoirs et sont par conséquent peu nombreuses et mal réparties dans le forage. Nous n'en avons retenu que celles qui sont associées à des tests positifs, de longue durée et en dehors des zones à gaz. La perturbation aux températures des mesures de température BHT peut être appréciée par comparaison DST. Ceci est illustré au niveau de deux zones (Messaoud au NE et In Salah au SW) où la densité des forages est importante (Fig. VIII. 1). On peut observer d'abord que le gradient moyen au niveau de chacune des zones est de 4 à 5°C/km supérieur à partir des températures DST par rapport à celui défini par les BHT. Ce gradient est nettement plus élevé dans la zone de In Salah que dans celle de Messaoud. Le traitement et la correction des températures BHT est explicité dans la note insérée ci-après. Nous présentons températures sur les figures VIII.2 (a,b) et VIII.3 (a,b) les cartes d'isovaleurs de à différentes profondeurs qui permettent d'illustrer les importantes variations du champ de température. structure géologique. Ces variations présentent localement des corrélations avec la 150 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE Fig.Vlll.] : Répartition des températures BHT et DST au niveau des zones de Messaoud (a) et de In Salah (b) illustrant la perturbation affectant les températures BHT etla différence des gradients moyensentre les deux zones. 1S11 L'erreur associée à la perturbation DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE des températures BHT est difficile à évaluer. Si l'on considère que les températures DST, relatives à des tests longs et positifs, sont proches des températures des formations testées, cette perturbation peut être appréciée par comparaison entre les deux types de température (BHT et DST). Ceci est clairement illustré sur la figure VIII. 1. Globalement, fonction de la profondeur. l'écart entre les deux types de températures est croissant en moyens définis au niveau de ces deux zones à partir des BHT d'une part et des DST d'autre part présentent un écart de 4 à 5°C/km. Plusieurs méthodes Les gradients ont été proposées pour la correction (Dowdle et Cobb, 1975 ; Leblanc et al., 1981 ; Middleton, des températures 1979 ; Luheshi, BHT 1982 ; Shen et Beck, 1986). En général, les paramètres nécessaires à leur application tels que la température de la boue, son volume, son débit, sa composition chimique et les propriétés thermiques de la formation ne sont pas disponibles. D'autres méthodes plus ou moins empiriques sont souvent utilisées cependant (Kehle, 1972 ; Andrew la plus usitée. La circulation négative dans un milieu homogène. exclusivement. La température et al., 1984). La méthode de la boue est considérée Le transfert à l'équilibre Horner (1951) est comme une ligne-source de chaleur est supposé par conduction Teq est extrapolée à partir de la température BHT telle que : T (BHT) = T(,q) + C Log(1 + :: J où C est un paramètre déterminé expérimentalement, te la durée de la circulation de la boue et te le temps écoulé entre l'arrêt de celle-ci et la prise de la mesure. Il est nécessaire de disposer au niveau de chaque côte considérée de deux couples (TBHT,te) au moins. Ces paramètres n'étant pas disponibles en nombre suffisant au niveau de cette étude, nous avons choisi de corriger les températures BHT de façon statistique par comparaison aux températures DST. Le traitement est explicité dans la note insérée ci-après. Le champ de température à partir des BHT corrigées et des DST présente d'importantes variations latérales. D'un bout à l'autre de la zone considérée, la différence de température peut être très importante (Fig.VIII.2 et 3). Il est difficile de savoir dans quelle mesure ces températures sont correctes ou pas. Nous pensons que l'utilisation d'un grand nombre de température DST (40% du nombre total) permet de se rapprocher le mieux possible des températures réelles. Ces températures DST, rappelons-le encore une fois, sont sélectionnés à partir des tests de longue durée et à résultat positif (production de fluide). Les réservoirs à gaz ont été évités du fait de la perturbation associée à l'expansion volumique de celui-ci, ainsi que les tests négatifs (production de boue). 152 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE Fig.VIII.2: Champ de températures obtenu après correction statistique des BHT,(a) à 1000 m de profondeur, (b) à 2000 m. 1 S� DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE Fig.Vlll.3 : Champ detempératures obtenu après correction statistique des BHT,(a) à 3000 m de profondeur, m. (b) à 400�0 ¿ 154 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE Le gradient géothermique moyen obtenu est illustré sur la figure VIII.5. On note une grand variation à l'échelle de la plate-forme saharienne : un gradient élevé (�30°C/km) au niveau de In Salah, Illizi et Tindouf et un gradient relativement faible (� 30°Gkm) dans l'Oued Mya notamment. Fig.VIII.4 : Gradient 2. Estimation des conductivités La conductivité configuration moyen des bassins géothermique thermique des isothermes sahariens. thermiques est un paramètre et la répartition essentiel qui influe directement sur la du flux de chaleur dans un bassin. Son éva- luation est difficile ; elle nécessite surtout la multiplication des mesures le long de la colonne sédimentaire. Les mesures sur échantillons en laboratoire doivent être rapportées aux conditions in situ : température, pression et porosité. Des techniques de mesure in situ ont été proposée par Beck étal.. (1971) et Blackwell et Steele (1988). Enfin, certains auteurs DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 155 une approche indirecte, en se basant sur les propriétés physiques mesurées par les différentes diagraphies (temps de trajet, densité, indice d'hydrogène, etc..), notamment proposent Houbolt et Wells (1980), Vacquier et al., 1988 et Brigaud et Vasseur (1989). En l'absence de mesures sur échantillons, à partir de la composition minéralogique la conductivité peut être estimée et de la porosité, en adoptant les valeurs publiées dans la littérature pour les roches mono-minérales �, thermique (Horai, 1971 ; Sass étal.. 1971 ; Brigaud 1989). Nous avons essayé d'exploiter pu disposer, notamment (Desbrandes, au mieux les nombreuses diagraphies dont nous avons dans l'évaluation de la composition minéralogique et de porosité 1982 ; Serra, 1985). La démarche suivie est expliquée dans la publication ci-après. Nous donnons en annexe (A.IV) quelques nous avons effectués sur 12 échantillons globale avec les valeurs estimées. pour les mêmes formations essentiellement D'autres stratigraphiques mesurées en Tunisie (Lucazeau mesures de conductivités thermiques que gréseux, montrant une cohérence part, les valeurs estimées et à porosité et lithologie sont comparables, proches, à celles et Ben Dhia, 1989). Fig.VHI5 : Exemple illustrant les différents paramètres utilisés au niveau de chaque forage. Il est difficile de savoir dans quelle mesure les conductivités thermiques sont représentatives des conditions thermiques réelles. Nous estimons que les compositions minéralogiques et les porosités sont, dans la plupart des forages considérés, bien contraintes grâce aux diagraphies et aux analyses minéralogiques effectuées en laboratoire. Au niveau des forages où ces données n'étaient pas toutes disponibles, les valeurs moyennes adoptées 1 S6 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE (porosité et/ou minéralogie) sont affectées d' une incertitude moyenne de 5 % pour la porosité et 5 à 10% pour la minéralogie. Nous présentons sur la figure VIII.5 un exemple de forage où sont illustrées les différents paramètres dont la conductivité thermique estimée qui montre d'importantes variations. D'autre part, l'erreur la plus importante dans l'estimation des conductivités thermiques est associée à l'anisotropie, particulièrement dans les argiles. D'après Blackwell et Steele (1989), la conductivité thermique des argiles, à partir d'une certaine profondeur, ne dépendrait pas de la compaction. Sous l'effet de la compaction, argileux induit une mauvaise conduction améliorée. la réorientation verticale, alors que la conduction des minéraux horizontale est Par ailleurs, la conductivité des argiles dépend de leur nature minéralogique. de transformation en kaolinite influent directement sur la conduc- Ainsi, les phénomènes tivité thermique. Celle-ci varie de 1.8 W.m-'.°C-' pour une illite à 4.5 pour une chlorite (Horai, 1971). Nous donnons en annexe III la liste des puits utilisés, le nombre de températues disponibles, ainsi que les valeurs du gradient moyen, de la conductivité thermique intégrée à toute la série sédimentaire traversée, du flux de chaleur calculé et de son écart-type. 157 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 615 Mise en évidence d'importantes variations régionales du flux de chaleur en Algérie D. TAKHERIST'ET A. LESQUER Centre géologique et géophysique, Université des sciences et techniques du Languedoc, place E. Bataillon, 34060 Montpellier CEDEX, France Reçu le 16 février 1988 Révision acceptée le 15 juillet 1988 ib L'évaluation du flux géothermique dans 230 forages pétroliers, à partir des mesures de température (température de la boue de forage en fond de trou et température des fluides recueillis lors des tests de formation) et des différentes données de lithoporosité, nous permet de mettre en évidence un flux moyen élevé (82 ± 19 mu - m-2), associé aux bassins du Sahara algérien. La carte en isovaleurs obtenue montre d'importantes variations régionales auxquelles se superposent des anomalies de courte longueur d'onde qui peuvent être associées, en général, à la structure géologique locale. D'un point de vue régional, nous notons essentiellement une zonation nord-sud qui est, sauf dans le domaine alpin au nord, sans relation directe avec les grandes unités tectoniques. La partie sud de la région, en bordure du socle précambrien du Hoggar, est caractérisée par de fortes valeurs de flux (90-130 mu - m-2). Les anomalies ainsi mises en évidence définissent un axe majeur, globalement est-ouest, qui semble affecter le nord de la plaque africaine des Canaries jusqu'en Libye. Certaines relations ponctuelles avec le volcanisme miocène-pliocène-quaternaire de type distensif nous amènent à proposer une liaison avec des phénomènes thermiques récents, d'origine mantellique. � � Evaluation of heat flow in 230 oil wells, using température measurements (bottom-hole temperature and température of fluids in drill stem test) and various rock-porosity data, reveals a high heat-flow average (82 ± 19 mu - m-2) associated with the Algerian Sahara basins. The isopleth map exhibits significant régional variations overprinted by short-wavelength anomalies that, in général, are related to the local geological structure. On a régional scale, we observe an essentially north-south zonation that is not directly related to the major structural units, except for the northern alpine domain. The southern area, at the border of the Hoggar Precambrian basement, is characterized by very high heat-flow values (90-130 mu - m-z). The anomalies define a major axis, generally east-west, which seems to affect the northern part of the African plate, from the Canaries to Libya. Locally, some relationships with extensional Miocene-Pliocene-Quaternary volcanism suggest an association with récent mantle thermal events. [Journal translation] Can. J. Earth Sci. 26, 615-626 (1989) Introduction Au cours de mesure (températures des forages de d'exploration pétrolière, deux types sont souvent effectués : température de la boue de forage en fond de trou) TBHT et TEST (températures des fluides recueillis lors des tests de formation). En l'absence de diagraphies thermiques réalisées à l'équilibre, l'exploitation de ces données peut permettre de définir le gradient géothermique (dT/d: ). Les TgHT,plus fréquemment mesurées, sont affectées par le processus de forage. L'analyse des différences avec les TDSTpermet de définir une loi de correction régionale de la perturbation due à la circulation de la boue de forage. Le flux de chaleur est obtenu en multipliant ce gradient par la conductivité thermique, K, qui peut être estimée à l'aide de modèles expérimentaux. Leur utilisation nécessite la connaissance de la composition minéralogique, de la description lithologique et de la porosité des terrains. Ces paramètres litho-physiques sont définis à partir des diagraphies, des diagrammes de fin de sondage et des rapports d'analyse de carottes. L'utilisation de la méthode d'inversion stochastique (Vasseur et al. 1985) permet de calculer la valeur optimale du flux géothermique et l'erreur qui lui est associée, en tenant compte des incertitudes sur les mesures. Les résultats, présentés sous 1. Autreadresse :Sociéténationalede transportet commercialisation des hydrocarbures, Division Exploration, rue C. Azzoug, H. Dey, B.P. 28, Alger, Algérie. frinied in Canada lmprimd w Canada reproduit avec l'aimable - autorisation du Conseil national de mettre en éviforme de cartes en isovaleurs, permettent dence des tendances dont nous significatives régionales étudierons les relations avec les grandes unités géologiques. Contexte géologique En Afrique de l'ouest, on distingue deux unités tectoniques à l'ouest, le Craton ouest-africain, stable depuis majeures : 2000 Ma, et à l'est, la chaîne Panafricaine (600 Ma) qui est comme le résultat d'une collision continentale interprétée entre ce craton et la marge active d'un continent oriental al. 1984). (Black et al. 1979; Caby et al. 1981; Lesquer et En Algérie (fig. 1 et 2), le socle du Craton ouest-africain affleure dans la dorsale Reguibat, et le socle panafricain constitue le bouclier Tarqui. Ce dernier est dominé essentiellement par des accidents majeurs subméridiens. On y distingue, d'ouest en est, trois grands compartiments crustaux d'âge, de nature et de structure différents : la chaîne Pharusienne, le le oriental et al. central et 1981). (Caby Hoggar Hoggar de de la chaîne Panafricaine, Après le démantellement vastes bassins paléozoïques se sont mis en place sur ces deux domaines. Le Paléozoïque est caractérisé par des séries essencumulée varie entre 500 tiellement détritiques dont l'épaisseur et 8000 m. À partir du Dévonien supérieur, des zones plus subsidentes s'individualisent, contrôlées par les accidents du socle panafricain. est limité au Ce domaine de plate-forme nord par l'accident sud-atlasique au passage à qui correspond un domaine plus instable (Fabre 1976). La formation de la chaîne de l'Ougarta, de l'Atlas saharien de Recherches du Canada, Ottawa. 1 SH DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 616 FIG. 1. Les grandes unités structurales du nord-ouest de l'Afrique (d'après Fabre 1976). 1, Tertiaire et Quaternaire tabulaire; 2, molasse de la chaîne alpine du Maghreb; 3, nappes de charriage tertiaires; 4, Secondaire plissé; 5, Secondaire tabulaire; 6, Primaire plissé; 7, Primaire tabulaire; 8, Précambrien et Cambrien inférieur présumé du Sahara; 9, magmatisme cénozoïque; 10, suture panafricaine. et de l'Anti-Atlas marocain est reliée à l'orogénèse varisque qui s'est traduite également par des déformations à grand rayon de courbure et par des plissements localisés au niveau des grands accidents du socle panafricain. Après la pénéplanation hercynienne qui a scellé la structure en bassins et hauts-fonds du Sahara, la sédimentation mésozoïque et cénozoïque est devenue caractéristique d'une plateforme stable et rigide. Le bassin mésozoïque-cénozoïque, caractérisé par des dépôts peu épais et des faciès plus variés, se présente comme une vaste gouttière nord-est-sud-ouest, alimentée par des apports venant du nord et du sud, alors que, durant le Paléozoïque, ceux-ci venaient essentiellement du sud du Hoggar (Fabre 1976). Le Pliocène-Quaternaire est marqué par des dépôts peu épais; on note cependant, dans la fosse située au sud des Aurès, plus de 1000 m de Pliocène-Villafranchien (Cornet et al. 1959). L'Algérie du nord représente un tronçon de la chaîne alpine encore instable (Maghrébides), séparée de la plate-forme saharienne stable par la flexure sud-atlasique. On y distingue trois principaux domaines présentant des styles tectoniques très différents, dont le plus important est le domaine tellien au 159 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 617 Fie 2. Schéma structural de la plate-forme tiaut-fond. saharienne. 1, domaine alpin; 2, socle précambrien; tord, caractérisé par des nappes de glissement montrant des léplacements dépassant parfois la centaine de kilomètres. Le bouclier Tarqui, au sud, et le domaine alpin, au nord, )ortent les témoins d'une activité volcanique cénozoïque fig. 1). Au Hoggar, ce volcanisme est associé à un bombement du socle lié à la mise en place d'un mangénéral précambrien eau anormal au Crétacé tardif Éocène (Lesquer et al. 1988; s'est pourDautria, et Lesquer 1989). L'activité volcanique suivie jusqu'au Quaternaire avec la mise en place d'importants iolumes de basaltes alcalins (Girod 1968). Le volcanisme calco-alcalin cénozoïque de la chaîne alpine :st principalement d'âge miocène tardif; il est associé à une :one de subduction au Pliocène qui a cessé de fonctionner précoce. Au cours du Pliocène tardif et du Quaternaire, l'actilité volcanique s'est localisée dans le Moyen Atlas marocain :t, en Algérie, dans la région d'Oran. Au nord du bassin de Tindouf, les deux centres d'activité de l'Anti-Atlas volcanique miocène et pliocène-quaternaire narocain des îles du volcanisme peuvent être rapprochés canaris (Dautria et Girod 1987). 3, flexure ou faille; 4, môle, horst ou Aucune trace de volcanisme récent n'est observée au niveau des bassins sahariens, mis à part les petites structures volcaet 1972; Bossières (Megartsi niques de la région d'Illizi 1982). Megartsi Détermination du flux de chaleur Tous les forages effectués en Algérie pour l'exploration Nous n'avons retenu pour notre pétrolière ont été dépouillés. étude que ceux où nous disposions de plus de trois déterminations de température à différentes La figure 3 profondeurs. montre la situation des 230 forages sélectionnées, dont la profondeur varie entre 500 et 5500 m et où le nombre de mesures de température varie de 3 à 15. Atialyse des données de température Sur la figure 4, nous avons reporté, pour l'Algérie du nord, le Sahara occidental et le Sahara central, la distribution de l'ensemble des températures selon le type de mesure (TB�, (z). TDST) en fonction de la profondeur Le Sahara central, où est concentré l'essentiel des mesures, montre une faible dispersion autour d'un gradient moyen de 16O DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 618 FIG. 3. Carte en isovaleurs du flux de chaleur. Équidistance des isovaleurs : 10 mu - m-2. 2. �,forages utilisés pour notre étude: *, mesures obtenues au Maroc, en Tunisie et au sud du Hoggar. Les initiales portées sur la carte et sur les documents suivants représentent les principales localités : AD, Adrar; AL, Alger; AM, Amguid; AR, Arak; AS, Ain Sefra; BE, Béchar; BI. Biskra; EG, El Goléa; GD, Ghadamès; IL, Illizi; IS, In-Salah; LG, Laghouat; OR, Oran; OU, Ouargla; RG, Reggane; TA, Tamanrasset; TE, Tebessa; TG, Touggourt; TI, Tindouf. 21 °C � � km"1,qu'il s'agisse des BHT ou des 7"DST.Par contre, les deux autres zones montrent une plus grande dispersion autour de gradients moyens plus élevés : 32°C, km - pour le Sahara occidental et 26° C � km"1pour l'Algérie du nord. Seules les mesures de type TDST correspondant à des tests positifs et de longue durée ont été retenues. En l'absence de nous considérons mesures à l'équilibre, que ces déterminaréelles, sont représentions, qui sont proches des températures tatives des conditions thermiques en profondeur, bien qu'elles être de affectées faibles (Perrier et puissent perturbations par ces mesures n'étant 1983). Toutefois, Raiga-Clémenceau elles sont moins effectuées qu'au niveau des réservoirs, nombreuses et moins bien réparties dans les forages. Les TBHT(60% des données), qui sont mesurées en fond de trou lors des diagraphies, sont perturbées par le processus de forage. Plusieurs méthodes ont été proposées (Dowdle et Cobb 1975; Leblanc et al. 1981; Middleton 1979) pour en déduire les températures à l'équilibre. Elles nécessitent au moins deux mesures effectuées à une même profondeur à des temps difféd'un certain nombre de rents, ainsi que la connaissance de la boue, durée entre paramètres (temps de circulation l'arrêt de celle-ci et la mesure, diamètre du forage, etc.). Il est rare de disposer de l'ensemble de ces paramètres; c'est pourquoi nous avons choisi de corriger statistiquement ces TBHTen les comparant aux mesures de TpST.Au niveau de chaque puits où nous disposions des deux types de données (80 forages), nous avons, dans un premier temps, défini par interpolation polynomiale TBHT= f (z). Les températures qui s'écartaient de plus de 10°C de cette loi ont été éliminées. La différence entre les TDSTet TBHTinterpolées pour une même profondeur a permis d'établir la relation moyenne (TDST - TBHT)= F(z). Cet écart (fig. 5) est compris entre 0 et 25°C en général. Il est croissant entre 0 et 2000 m et semble se stabiliser au-delà. Certaines valeurs négatives ont été attribuées à des mesures de TDSTincorrectes qui n'ont pas été retenues. Nous considérons donc que la perturbation thermique associée au processus de forage est en moyenne de 6°C km - entre 0 et 2000 m et de 12°C pour une profondeur supérieure à 2000 m. Cette correction a été appliquée à toutes les mesures de TBHT de la région. L'incertitude admise sur les températures est de 10°C et l'erreur moyenne corrigées introduite dans l'estimation du gradient moyen peut atteindre 10 à 15%. Par ailleurs, nous avons imposé une température de surface 1611 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 619 \ 1 FIG. , nord. 4. Distribution des TBHT et TDST en fonction de la profondeur 1 pour (a) le Sahara central, (b) le Sahara occidental et (c) l'Algérie 162 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE CAN. J. EARTH SCI. VOL. 26, 1989 620 TABLEAU1. Conductivités thermiques des principaux constituants élémentaires (d'après Brigaud et al. 1989) FIG. 5. Écart entre les TBHTet les TD� en fonction de la profondeur. Définition statistique de la loi de correction des 7"BHT. ' de 20 ± 5°C au nord et de 25 ± 5°C au sud, en accord avec les observations climatiques dans la région (Dubief 1963). Estimation des conductivités thermiques La conductivité d'une roche (K,) est fonction thermique essentiellement de celle de la matrice (Km) et de celle du fluide (Kf) qu'elle contient. Cette relation s'exprime par la formule (Woodside et Messmer 1961; Sass et al. 1971) où 0 représente la porosité de la roche. Conductivité de la matrice Au niveau de chaque sondage, la colonne stratigraphique traversée a été subdivisée en unités lithologiques simples et finaux de sondage et les homogènes d'après les diagrammes diagraphies (polarisation rayonnement gamma, spontanée, vitesse du son, indice d'hydrogène neutron(diagraphie neutron) ). La composition des différentes minéralogique lithologies traversées au niveau de chaque puits ne peut être déduite partout des analyses de carottes, car celles-ci ne sont pas effectuées systématiquement. Nous avons donc adopté, en tenant des des compositions minéexistantes, compte analyses roche (grès, ralogiques moyennes pour chaque argiles, schistes, calcaires, quartzites, etc.). La conductivité thermique de ces roches a été calculée à l'aide d'un modèle géométrique al. 1989) : (Horai 1971; Brigaud et Kr = K/'K2E'Kl' ... où K,, Kz, K3, ... représentent les conductivités des princi... et leur constituants (tableau 1) Eu E2, E3, paux proportion dans la roche. La conductivité de matrice d'une roche composite constituée d'un mélange de plusieurs éléments simples (grès argileux, calcaire dolomitique, etc.) est évaluée par argiles schisteuses, le même modèle. Les diagrammes de fin de sondage ne donnent aucune information sur les proportions relatives des différents éléments. Elles ont été évaluées à partir des diagraphies et des rapports la de carottes. Dans les formations d'analyse argileuses, formules est donnée des simples proportion d'argile par utilisant les diagraphies du rayonnement gamma et de la 1982). Dans les litholopolarisation spontanée (Desbrandes gies simples et non argileuses, la combinaison deux à deux des différentes diagraphies neutron-neutron, de densité et sonique donne la proportion de chacun des composants (Anonyme 1982). Les rapports d'analyse de carottes fournissent, en général, la teneur en calcaire, dolomie et non-carbonates. La conductivité Km d'une série d'alternance de N couches fines de roches simples ou composites est obtenue par l'utilisation d'un modèle en série : où Ei et Ki sont la proportion et la conductivité du ie élément de l'alternance (Sass et al. 1971; Brigaud et al. 1989). Dans ce cas, les proportions sont évaluées à partir des diagraphies et des diagrammes de fin de sondage. Évaluation de la porosité Pour les formations non argileuses, nous disposons de deux types d'informations permettant d'évaluer la porosité : les diagraphies (neutron-neutron, de densité et sonique) et les mesures sur carottes. Ces dernières valeurs sont en moyenne inférieures de 10% à celles obtenues à partir des diagraphies qui sont plus proches des porosités totales, car elles tiennent compte de l'ensemble des vides. Cet ensemble de données nous a permis de définir des lois de porosité moyenne (fig. 6a) pour les grès, notamment ceux du Paléozoïque, qui constituent avec les argiles l'essentiel de la lithologie. Il est difficile de disposer de données sur la porosité des argiles, car les pétroliers ne s'intéressent qu'à celles liées aux réservoirs perméables. Dans ce cas, l'utilisation des diagraphies sonique et de densité a permis, en adoptant des paramètres moyens, de définir des porosités sonique » et « de densité » (Serra 1979; Desbrandes 1982). Une moyenne a été déterminée sur l'ensemble de l'unité pour les valeurs obtenues par intervalles. Ceci nous a permis d'établir une loi moyenne « porosité/profondeur » pour les argiles (fig. 6b) que nous avons utilisée au niveau des sondages où nous ne disposions pas de diagraphies. Valeurs des conductivités thermiques La connaissance de la conductivité de matrice et de la porosité nous a permis d'estimer la conductivité de thermique unité considérée. La source chaque lithologique principale d'erreur sur l'estimation de ces conductivités est liée à l'adoption de valeurs moyennes pour les roches simples (tableau 1). Pour la plupart de ces roches, la composition minéralogique DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 163 Fie. 6. Variations de la porosité selon la profondeur : (a) Grès )aléozoïques. (b) Argiles. �eut être appréhendée à partir des différents documents disponibles; par contre, celles des argiles sont très mal lécrites, alors que leur conductivité varie fortement selon leur lature. Nous avons estimé, pour quelques forages, l'influence de :ette variation sur la conductivité intégrée de toute la colonne ;tratigraphique, en calculant celle-ci pour les deux valeurs :xtrêmes qui correspondent l'une à une argile à illite-smecite (1,8 W m - 1 . ° C - 1) et l'autre à une argile chloriteuse 4 Wu � m"1'C-1). Pour une proportion d'argile variant ;ntre 30 et 60% de cette colonne, l'écart maximal avec la :onductivité intégrée calculée pour la valeur moyenne de !,7 Wu m-1 - *C-1 varie entre 10 et 25% de cette valeur. La composition des argiles change avec la profondeur, le milieu le sédimentation et la diagénèse; par conséquent, ce choix ne 621 FIG.7. Histogrammedes valeursdu flux de chaleur. peut introduire une erreur systématique par excès ou par défaut. Calcul du flux de chaleur Nous avons calculé la valeur du flux de chaleur de surface dont (Qo) à l'aide de la méthode d'inversion stochastique a été Vasseur et al. Pour (1985). l'algorithme développé par un milieu stratifié dont la y couche a une épaisseur Izj et une résistivité thermique R�= 1/ Kj, la température T à une profondeur zi, est liée à celle de la surface To par la formule n T = To + Qo E KR. où n représente le nombre total de couches et Hy correspond à l'épaisseur du j° niveau situé entre la surface et la profondeur Zi de la ie mesure. Les erreurs à priori (incertitudes gaussiennes) sont associées aux mesures de température T, au flux de surface Qo et aux résistivités thermiques. donne la valeur optimale à posteriori pour le L'algorithme flux Qo et son écart type .6Qo. Nous avons admis un flux à priori de 75 ± 50 mu - m-z et des erreurs de 5°C sur To, 10°C sur les mesures T et 25 à 50% sur les conductivités thermiques Kj. et des Aucune correction de l'influence de la topographie variations paléoclimatiques n'a été effectuée. Nous considérons que les perturbations associées aux faibles ondulations du relief n'affectent m). pas les mesures profondes (500-5500 De même, à ces profondeurs, seules les variations paléocliles mesures matiques de grande période peuvent perturber (Vasseur et Lucazeau 1983) et, en ce qui concerne le Sahara, nous ne disposons pas d'informations suffisantes pour établir un modèle sérieux de variation des paléotempératures. Résultats et discussion Le nombre et la profondeur des forages, leur répartition, la (TBH.,., TDST) exploitées quantité des mesures de températures et l'attention des conductivités therportée à l'estimation que les variations du flux miques nous permettent d'affirmer obtenues sont représentatives de l'état thermique de la région avec les résultats étudiée. En outre, elles sont cohérentes 1987) et pour la publiés pour le Maroc (Rimi et Lucazeau Tunisie (Ben Dhia 1987; Lucazeau et Ben Dhia 1989). Les valeurs obtenues varient entre 49 ± 10 et 130 t 16 mu - m-2. Le flux moyen, de 82 ± 19 mW' m-2, est fort par rapport à la moyenne mondiale (64 mu - m-2). L'histogramme (fig. 7) montre que 2 % seulement des valeurs 164 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 622 FIG. 8. Tendances régionales du flux de chaleur. (a) Écart quadratique moyen (en mu - m-2) en fonction de K, entre les surfaces polynomiales de degré K, et les valeurs du flux de chaleur. (b) Carte en isovaleurs des tendances régionales. Équidistance des isovaleurs : 10 mu - m-2, Les résultats obtenus au Maroc, en Tunisie et au sud du Hoggar ont été utilisés pour l'élaboration de cette carte. 0, valeurs supérieures à 90 mu - m-2. sont inférieures à 60 mu - m-2, alors que 23% sont supérieures à 100 mW �m-z. La carte en isovaleurs de la figure 3, tracée en tenant compte des résultats obtenus au Maroc, en Tunisie, ainsi qu'au sud du Hoggar (Rimi et Lucazeau 1987; Lucazeau et Ben Dhia 1989; Lesquer et al. 1989b), montre que ces fortes valeurs sont situées au sud du 30e parallèle nord et au nord de celui du 35e. La partie centrale correspond à un flux moyen inférieur à 80 mu - m-z. Les techniques de traitement adoptées éliminant les faibles variations du gradient géothermique, seul l'hydrodynamisme régional peut affecter le régime thermique. Les circulations peu importantes dans les nappes superficielles du Continental intercalaire ne peuvent perturber de façon significative les mesures de température qui sont effectuées essentiellement dans les séries paléozoïques. Les aquifères profonds sont caractérisés au nord-est par un régime à hautes pressions dû à une importante couverture salifère (Trias-Lias) et, au sud, par un régime gravitaire alimenté au niveau des contreforts du Hoggar. Les circulations très lentes, dans un cas, et l'alimentation peu importante, dans l'autre, ne peuvent affecter notablement les tendances régionales du gradient géothermique (Chiarelli 1973). Le flux de surface peut être considéré comme la résultante d'une composante de grande longueur d'onde, associée à des phénomènes régionaux, et d'une autre, de plus faible dimension, liée à des phénomènes plus locaux. Après avoir interpolé les valeurs du flux aux noeuds d'une grille de dimension élémentaire de 50 km selon X et Y, nous avons considéré que 165 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE 623 ;10. 9. Anomalies résiduelles obtenues par soustraction des tendances régionales à la carte du flux de chaleur (fig. 3). Équidistance des valeurs : 5 mu - m-2. variations du flux géothermique peuvent être approchées une fonction polynomiale de degré Ka. a figure 8a montre que l'écart quadratique moyen entre le K et les surfaces polynomiales obtenues pour différentes eurs de Ka (K, = degré du polynôme en X + degré du ynôme en Y) varie rapidement pour les faibles degrés de la face lissante, puis décroît lentement pour Ka � 12. Ceci ifirme qu'il existe des tendances régionales prépondérantes; is avons choisi de les représenter par le polynôme de degré n X et Yde la figure 8b. La soustraction de ce flux moyen laisse subsister que des anomalies très localisées (résides), de largeur variant entre 100 et 150 km et d'amplitude mt de -20 à +20 mu - m-2 (fig. 9). lette approche, comparable à celle utilisée pour les thodes de potentiel, n'est pas courante en géothermie. pendant, l'analyse des relations entre les anomalies ainsi ;es en évidence et les structures géologiques justifie ce )ix. telations entre les anomalies résiduelles et la structure géologique .'amplitude des anomalies résiduelles (fig. 9) est de l'ordre grandeur de l'erreur admise pour le flux; cependant nous 1aTquons une bonne corrélation générale entre les axes qu'elles définissent et les traits structuraux majeurs des bassins sahariens (fig. 2). La nature du socle précambrien et sa topographie peuvent en partie expliquer ces corrélations. Dans l'ensemble, les hauts du socle sont marqués par des anomalies positives (2, 3, 4, 5 et 6), alors que les dépressions sont caractérisées par des résidus négatifs (A, B, D, F et H). Mais cette relation n'est pas systématique; c'est le cas des anomalies 1, 9, 13, C et G où la relation est inverse. La réfraction des isothermes au niveau des variations brutales de la profondeur du socle peut introduire des anomalies du flux de chaleur de courte longueur d'onde. Pour un horst de 4000 m de dénivellement, de 10 à 15 km de large et un contraste de 0,5 Wu m-1 - °C-' entre la conductivité thermique de la série sédimentaire (2,5 Wu m - 1 - °C-') et celle des roches du socle (3 Wu m - 1 - °C-'), l'effet de la réfraction est de 10 mu - m'2 environ. Donc, au niveau des importantes zones de horst (Ougarta, Amguid, Idjerane), nous pouvons penser qu'une partie du flux résiduel est liée au phénomène de réfraction. La production de chaleur des sédiments, évaluée à partir des diagraphies de rayonnement gamma en utilisant la formule empirique proposée par Rybach (1986), est en moyenne de 1,5 jiW m-3. Elle est maximale pour les argiles schisteuses du Gothlandien (3,5 /tW - m-3) dont l'épaisseur est au maxi- 166 mum de 500 m. La variation de la puissance de la couverture entre 500 et 8000 m peut se traduire par un sédimentaire accroissement de 6 à 12 mu - m-2 du flux au niveau des Nous constatons, en accumulations les plus importantes. général, une relation inverse qui semble exclure une explicade production de chaleur dans les tion par des variations sédiments. Une explication plus plausible des variations locales du flux peut être recherchée dans la structure du socle panafricain. de est caractérisé Celui-ci, très hétérogène, par l'existence dont la de nature et de structure différentes, compartiments production de chaleur d'origine crustale pourrait présenter des variations importantes. Des mesures sont en cours, elles permettront de préciser l'ampleur de ces variations. Analyse des tendances régionales du flux (fig. 8) Nous notons, au sud, un axe positif est-ouest, comportant et deux maximums : l'un au niveau de la région d'In-Salah l'autre au niveau de celle d'Illizi. L'extension vers le sud de ces anomalies est mal définie; cependant, les valeurs obtenues au Hoggar (Lesquer et al. 1989) montrent que le flux diminue fortement vers le sud. À l'est, l'anomalie d'Illizi semble se celle d'In-Salah se prolonger en Libye, alors qu'à l'ouest, ferme au niveau de la chaîne de l'Ougarta. De fortes valeurs du flux sont associées au bassin de Tindouf, mais nos données ne sont pas assez nombreuses pour que nous puissions affirmer qu'il existe une continuité entre l'axe Illizi - In-Salah et cette anomalie. Le nord-est de la plate-forme saharienne est caractérisé par des valeurs plus faibles (minimum au niveau de Laghouat). Ce domaine est limité à l'est, en Tunisie, par une importante remontée des valeurs vers le golfe de Gabès (Lucazeau et Ben Dhia 1989). À l'ouest, il est séparé d'une anomalie comparable, associée au Haut Atlas marocain (Rimi et Lucazeau 1987), par un axe positif nord-sud. Aucun phénomène transitoire significatif lié à l'histoire des bassins ne peut être envisagé, de la subsidence l'essentiel ayant été acquis durant le Paléozoïque. Ces tendances régionales ne peuvent être reliées qu'à des variations à grande échelle soit de la composante crustale (en relation avec l'âge et la nature de la croûte), soit du flux transitoires thermotec(liées à des phénomènes mantellique récents). Relation entre reflux de chaleur, I ï�geet la nature de la croûte De nombreuses études ont mis en évidence une décroissance du flux avec l'âge croissant de la lithosphère significative continentale (Chapman et Pollack 1975). Au Hoggar (Lesquer et al. 1989), la chaîne Panafricaine est caractérisée par un flux moyen (55 mW - m-2), proche de la moyenne mondiale pour les chaînes précambriennes (50 mu - � m~2). Par contre au nord, les bassins sédimentaires qui se sont mis en place sur cette chaîne sont caractérisés par un flux supérieur à cette moyenne, surtout au sud du 30e parallèle nord. De même, la moyenne (45 mu - m-2) des valeurs obtenues sur le Craton ouest-africain (Brigaud et al. 1985), proche de la moyenne mondiale pour les zones cratoniques, est très inférieure aux valeurs dont nous disposons sur la marge nord de ce craton DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE CAN. J. EARTH SCI. VOL. 26, 1989 624 toniques DETERMINATION (70 mu - m-2). Plus au nord, sur la chaîne alpine, le flux augmente rapidement en direction de la Méditerranée; il est comparable à celui généralement mesuré sur les chaînes tertiaires. Ainsi, mis à part le Tell au nord de l'Algérie, les valeurs du flux géothermique sont sans rapport avec l'âge des derniers orogènes ayant affecté la croûte. D'autre part, les anomalies régionales est-ouest du flux sont sécantes aux directions structurales nord-sud du socle précambrien. Il est par conséquent difficile d'expliquer ces variations régionales par d'éventuelles variations de la production de chaleur. Relations avec le magmatisme récent L'absence de relation entre les tendances régionales du flux et la structure superficielle de la croûte amène à supposer que les anomalies thermiques mises en évidence témoignent de l'existence de phénomènes profonds et nécessairement récents, compte tenu de leur importance. Les évènements tectoniques ayant affecté la plaque africaine depuis le Cénozoïque sont liés à son déplacement vers l'estnord-est. Les déformations majeures associées à la convergence Afrique-Eurasie sont limitées à sa marge nord (Maghrébides); alors que l'on note en plusieurs points durant le Cénozoïque la persistence d'un magmatisme alcalin typiquement distensif, associé aux zones mobiles. Les preuves d'activité magmatique dans les régions d'Illizi, du sud oranais et du nord de Tindouf nous permettent d'envisager un lien entre les anomalies du flux et le volcanisme récent. Le volcanisme de la région d'Illizi, bien que peu important, témoigne d'une tectonique profonde récente impliquant le manteau (Megartsi 1972; Bossières et Megartsi 1982). L'étude des enclaves met en évidence un manteau anormal, très métasomatisé, proche de celui associé au Rift est-africain en Ouganda (Dautria et Girod 1987). Une importante remontée des isothermes associée à ce magmatisme d'origine profonde pourrait rendre compte de l'anomalie thermique d'Illizi, mais l'âge du volcanisme reste incertain et actuellement aucun autre élément ne permet de préciser cette hypothèse. L'axe chaud nord-sud, à la frontière de l'Algérie et du Maroc, est associé à un volcanisme alcalin pliocènequaternaire dont les centres d'activité s'ordonnent le long d'une direction subméridienne (Dautria et Girod 1987). Nous ne possédons pas de mesures de flux à proximité du volcanisme miocène et pliocène-quaternaire de l'Anti-Atlas marocain, mais nous pouvons remarquer que les fortes valeurs du flux de la région de Tindouf sont situées sur la bordure nord du bassin et que cet axe chaud semble se continuer vers l'ouest en direction des îles Canaries où l'activité volcanique de type alcalin se poursuit depuis le Miocène. Aucune trace de volcanisme récent comparable n'est observée dans la zone d'In-Salah. Nous pouvons toutefois remarquer que cette anomalie est associée à une morphologie originale du relief. En effet, cette zone correspond à une vaste dépression de 300 km de diamètre, dont le centre est occupé par des sebkhas ayant une altitude moyenne de 150 m, alors que celle des reliefs environnants est en moyenne de 700 m. Depuis le Pléistocène moyen, tout le réseau hydrographique converge vers cette dépression. L'altitude des sebkhas s'est légèrement abaissée au cours du Villafranchien tardif (Conrad 1969), ce qui pourrait témoigner d'une subsidence plus générale au cours du Quaternaire. Le rapport entre cette déformation de la topographie et l'anomalie thermique n'est pas évident, d'autant que, dans la région de Touggourt où la subsidence locale s'est accompagnée d'importants dépôts au Villafranchien (Cornet et al. 1959), nous n'observons pas d'aussi fortes valeurs du flux de chaleur. Certains auteurs ont relevé, dans la région d'In-Salah, la présence de structures circulaires originales de petites dimensions (2-5 km), difficiles à interpréter, ce qui a conduit 167 DETERMINATION DU FLUX DE CHALEUR EN ALGERIE TAKHERIST ET LESQUER :rtains d'entre eux à retenir, comme pour la structure de Tin :,der (5°E.-27°30'N.), l'hypothèse d'une origine volcalque (Busson 1972). Bien que les anomalies thermiques d'In-Salah, d'Illizi et de ..ndouf apparaissent comparables, rien n'indique qu'elles nient en continuité, qu'elles aient le même âge ou la même igine. Toutefois, elles impliquent nécessairement de très Írtes remontées des isothermes qui ne peuvent être reliées o'à une importante perturbation thermique impliquant le anteau supérieur ou l'asthénosphère. Conclusion Ces premières déterminations du flux de chaleur en Algérie partir des données d'origine pétrolière montrent que les Issins sahariens sont caractérisés par une valeur élevée du ex géothermique moyen (82 ±19 mu - m-2). L'analyse de la carte obtenue nous a amenés à distinguer des ndances régionales auxquelles se superposent des anomalies ermiques de plus courte longueur d'onde (100-150 km). es dernières peuvent être associées à la structure des bassins à à la nature de la croûte superficielle. Les tendances régiodes permettent de définir un domaine central à flux modéré 0-80 mu - m-2), bordé au nord et au sud par deux )maines à flux plus élevé (supérieur à 90 mu - m-2). Cette partition est sans relation évidente avec la structure et l'âge �sbassins ou de la croûte. Les bassins d'In-Salah et d'Illizi ne semblent pas avoir onnu la même histoire thermique, puisque, pour les mêmes servoirs et la même roche mère, on observe à l'est essen:llement des gisements à huile, alors qu'à In-Salah, les giseents sont exclusivement à gaz secs (Robert 1985). Il semble Lr conséquent que les anomalies thermiques mises en évi:nce n'ont pas affecté cette répartition, ce qui suggère belles seraient d'origine récente. Par ailleurs, des études récentes sur les ondes de surface [adiouche et Jobert 1988) montrent que le nord de la plaque ricaine est caractérisé par des vitesses sismiques plus faibles te dans la partie sud. Cette zone anormale semble rejoindre l'est celle de la mer Rouge. Nous pensons que ces différentes données indiquent l'exisnce d'importants phénomènes thermiques récents impliquant ,cessairement la lithosphère profonde et dont pourrait moigner localement le volcanisme alcalin cénozoïque et latemaire. Remerciements Cette étude a été réalisée grace à la Société nationale de tnsport et commercialisation des hydrocarbures (Division (ploration) qui nous a autorisés à utiliser les données pétro:res et qui a soutenu financièrement leur exploitation. Nous mercions particulièrement G. Vasseur et F. Lucazeau Université des sciences et techniques de Lille) pour leur aide leurs critiques constructives. tonyme. 1982. The essentials of log interpretation practice. Édition Services techniques Schlumberger, Paris. :NDHIA,H. 1987. The geothermal gradient map of central Tunisia: comparison with structural, gravimetric and petroleum data. Tectonophysics. 142 : 99-109. .ACK, R., TRAND, A., BAYER, R., BERCABY, R., MOUSSINE-POUCHKINE, A. J. M. A. M., FABRE, J., et LESQUER, L., BOULLIER, 1979. Evidence for late Precambrian plate tectonics Africa. Nature (London), 278 : 223-227. in West 625 M. 1982. Pétrologie des nodules de Bossières, G., et MEGARTSI, pyroxénolites associés à la rushayite d'In Teria (N. 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Ainsi, la croûte sous les bassins au nord du Hoggar serait au minimum d'âge Panafricain, épisodes tectoniques si ce n'est plus ancien. La plateforme saharienne est réputée stable actuellement. structuration A la limite Eocène-Oligocène, au nord, la chaîne atlasique acquiert sa principale, alors qu'au sud se forme le large bombement du Hoggar qui a été accompagné de volcanisme. Des évidences géophysiques (étude des anomalies gravimétriques et celle des ondes de surface) et pétrologiques (volcanisme d'Illizi) permettent de corréler, au moins localement, cette anomalie thermique avec des phénomènes profonds impliquant le manteau. 170 FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES Il. Article Geophysical evidence petrological the beneath upper mantle and A. Lesquer (Reproduit avec l'ainable ', D. Takherist ' 2, autorisation d'Elsevier J.M. of an "anomalous" for the presence basins Sahara (Algeria) Dautria Sci.Publ., and O. Hadiouche Amsterdam) 3.4 1711 FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GéODYNAMIQUES Earrh and Planetary Science Letters, 96 (1990) 407-418 Elsevier Science Publishers B.V., Amsterdam - Printed in The Netherlands 407 [XLeP] and petrological evidence for the presence of an " anomalous" upper mantle beneath the Sahara basins (Algeria) Geophysical \ D. Takherist A. Lesquer Centre Géophysique, Géologique et Dautria et Techniques des Sciences Université J.M. u, 1 and du Languedoc, 3.4 O. Hadiouche Place E. Bataillon, 34060, Cedex Montpellier (France) 2 Société Nationale de 3 Institut 4 lnstitut et de Commercialisation Transport de Physique du Globe, 4, Place B.P. la Terre, U.S.T.H.B., des Sciences de Received North (80-110 related of 20 mW ° des Hydrocarbures, July 19, 1989; (Algérie) Jussieu (Tour 31, El-Alia revised version 2, Rue du Capitaine 75252, l4-14), and C.R.A.A.G., accepted B.P. Azzoug, Paris Cedex B.P. 63, Bouzereah, October 28, Hussein Dey, Alger 03. (France) Alger (Algérie) 3,1989 shield is characterized N, the northwest by an anomalous part of the stable African to major This east-west zone is oblique Proterozoic structural elongated in crustal heat production. Maximum heat flow occurs in the southem part M-2). to différences high heat flow zone units and cannot be of the Sahara basins mW m-2 can account heat flow contribution of 60-70 for this very high surface m-2). Only a mantle that the température of upper mantle is anomalously estimated geotherms suggest high and partial of a long-wavelength at shallow depths. This hypothesis is supported by the existence negative melting may be présent with the high heat flow axis and with the very low lithospheric of the gravity field that corresponds S-wave component In addition, down to 160 km obtained from surface wave studies. the chemistry of the scarce velocities (4.2-4.4 km/s) mW (100-120 heat flow. Il Cenozoic melilitite lavas (Illizi volcanic associated district), geographically and of their inclusions (phlogopitized garnet/spinel peridotite mineralogy is locally and partially mantle this région beneath highly metasomatised African mantle has been modified that the northwest upper appears (including gas transfer) that are likely to be more extensive in the southem 1. Introduction A first insight into the long-wavelength compoin West Africa has nent of heat flow variations been recently proposed by Lucazeau et al. [1] (Fig. 1). South of latitude 24°N the West African Craton (WAC) is characterized by an average heat flow (30 t 10 mW m-z) lower than those of the Touareg and Benin-Nigeria Pan-African shields (51 ± 10 mW m-2) and the Senegalo-Mauritanian basin. These values agree with those observed within other Precambrian shields and can be interpreted as evidence of major differences in deep thermal structure between the WAC and the PanAfrican mobile belts [2]. To the north, if we exclude the Alpine domain in Morocco, the observed heat flow is greater than 80 mW m-2, and the most striking thermal feature is an east-west high heat flow axis which trends from the Canary Archipelago to Lybia, with maximum values 0012-821X/90/503.50 m 1990ElsevierSciencePublishersB.V. with the thermal alkali clinopyroxenite) melted. From these by part récent thermal of the Sahara anomaly, show as well that preliminary rejuvenation basins. as the the upper results, it processes (100-120 mW M-2) in southem Algeria, north of the Touareg shield. Such high heat flow values are commonly correlated with lithospheric and asthenospheric processes. This paper is focussed on the high heat flow values associated with the Sahara basins in Algeria. After assessing the quality and the reliability of heat flow déterminations, an attempt is made to account for the extra heating of this tectonically "inactive" zone. A crustal heat production model using heat generation measurements is proposed for the Touareg shield. Assuming the crust beneath the Sahara basins is similar to that of the Touareg shield, this model is used to estimate the mantle heat contribution for the Sahara basins. Correlations with gravity field and surface wave velocity distribution allow to propose the existence of an anomalous mantle beneath the Sahara basin. This hypothesis is then examined with respect to information on the nature of the upper 172 FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES A. LESQUER ET AL. 408 from xenoliths of a volcanic dismantle obtained trict located near the peak of the thermal anomaly. 2. Geological West major Africa tectonic Fig. 1. Map measurements; .1 m- 2 ; ah context is essentially composed units (Fig. 2): the West of two African Precambrian craton stable since 2000 Ma and the mobile belts largely of Upper Prosurrounding terozoic age. The basement of the WAC exposed in the Reguibat and Leo uplifts is dominated by of Archean the occurrence nuclei surrounded by volcanoclastic Birrimian formations. low-grade were affected by the Eburnean These formations at 20 mW m-Z contoured heat flow variations, of régional offshore dots: BHT or DST data; triangles; published IL refers to the heat flow profile in Fig. 6; IS - In Salah; from Lucazeau (modified area corresponds The shaded Illizi; T = Tamanrasset. interval data. et al. [1]). Stars: classical to heat flow � 80 mW 173 AN "ANOMALOUS" FLUX DE CHALEUR : UPPER MANTLE BENEATH THE SAHARA BASINS IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES 409 can plate has been affected by the Alpine orogeny (Maghrebide belts). Widespread Upper Mesozoic to Cenozoic volcanism affects the Pan-African mobile belt but is absent within the WAC. This volcanism is sometimes correlated with a system of swells (Hoggar, Tibesti, Cameroun, Darfur) and troughs (Benoue, Tenere). The Hoggar is a very large (800 km) Precambrian basement swell where the mean altitude ranges from 1000 to 1500 m. Evidence from lavas and xenolith petrography, as well as heat flow and gravimetric constraints, has suggested the interpretation that this uplift is due to a now cooled altered upper mantle emplaced during the Late Mesozoic to Early Cenozoic time [9,10]. 2. Thermal structure Fig. 2. Major geotectonic units of West Africa. l -33 - West African craton ( I = basement, �2000 Ma; 2 = sedimentary cover; 3 - craton limit from Lesquer et al. [41); 4, 5 = PanAfrican domain ( 4 = basement, 600 Ma; S = post Pan-African sedimentary cover); 6 = Maghrebides alpine fold belt; 7 = Megafaults. 2000 Ma) and intruded orogeny (approximately lower Proterozoic The granitoids. by numerous Taoudeni the central part of the basin occupies from Upper WAC, and is filled with sediments Precambrian to Paleozoic in age. Changes in the the subdivision of the gravity pattern support WAC into discrete rigid crustal blocks of Archean Proage surrounded by accreted highly deformed terozoic belts [2-4]. moThe WAC is surrounded by Pan-African bile belts Beninshield, (Anti-Atlas, Touareg overshield, Rockellides, Mauritanides) Nigeria basins lain Paleo-Mesozoic sedimentary by (Sahara, Niger, Tindouf). These belts resulted from collisional tectonic processes around 600 Ma [4-7]. The Touareg shield is dominated by north-south units between which correlastructural elongated data tions are not always possible [8]. Gravity and outline their correlate with these structures northward and southward within the extension basement beneath the Sahara and the Niger basins. belt has been reThe Pan-African locally and activated (Mauritanides) by the Caledonian the Hercynian Atlas, (Mauritanides, Ougarta) margin of the AfriOnly the northern orogenies. 1. l. Heat f low data Two kinds of temperature data are available in northwest Africa: (1) classical measurements performed in shallow boreholes (mining sites) at thermal equilibrium [11-13]; and (2) bottom hole temperatures (BHT) and drill stem test temperatures (DST) in deep oil exploration wells [12-14]. BHTs have been corrected for mud circulation cooling using a correction law of BHT versus depth obtained by comparing BHTs to DSTs [12,13]. The mean temperature gradient in oil ex1 ploration wells varies from 20 to 38 ° C km-' [12] whereas it is only 10 ° C km-' [11] for the Touareg shield. For the mining sites, rock thermal conductivity is generally measured on core samples, whereas for oil wells conductivity of sedimentary rocks is estimated using empirical relationships between thermal conductivity, mineralogy and porosity obtained from lithostratigraphic and geophysical logs [15]. The conductivity ranges from 1.8 (shales) to 5.4 W m - °C-' (Cambrian quartzites) [14]. The conductivity integrated over the whole strati1 graphic column varies from 2.5 to 3.8 W m-' For shallow boreholes, the heat flow values were calculated from the product of the local mean temperature gradient and the measured thermal conductivity. For oil exploration drill holes a procedure of data inversion was used [16]. Reliability of the two sets of data is unequal. Despite the extrapolation, the temperature gradient in the 1 1 1 174 410 of deep theroil wells may be more representative in shalmeasured mal state than the temperatures Shallow holes can be affected by low boreholes. and paleoclimatolwater circulation, topography conductivity ogy. On the other hand the estimated boreholes leads to greater unin oil exploration from oil wells certainties. Heat flow determinations and shallow boreholes in Tunisia and Morocco are consistent with each other [12,13]. heat In the Sahara basins, short-wavelength with basement flow variations can be correlated in basement heat producvariations topography, disturbances tion or groundwater [14]. In order to show the regional trends these short-wavelength heat flow variations have been removed in Fig. 1. belt (In Salah-IlThe 200-400 km wide east-west lizi belt) of high HF values ( � 100 mW m-2 ) the two distinct separates geothermal provinces: crystalline Touareg shield to the south, which displays low average heat flow ( � 50 mW m-2); and to the north, the Sahara basins and the Alpine range where heat flow is significantly higher ( � 80 mW m-Z). the between the Although gradient heat flow belt and the normal anomalous high heat flow Hoggar zone is poorly defined (more than 300 km separate the two sets of data), the of the change in mean heat flow is so magnitude also (see profile of Fig. 6) that only a major high change in deep thermal regime can account for it. The high heat flow belt affects the WAC as well as It cross-cuts the the Pan-African domain. Pan-African structures which extend north-south cover northward under the Paleozoic sedimentary without major modifications as far northward as of the latitude 30 ° N. The apparent inconsistency heat flow belt with the crustal strucanomalous ture pattern suggests that little heat, if any, may with differences in crustal heat probe associated duction between Touareg shield and Sahara basin If the Touareg shield heat flow is asbasement. the heat flow anomaly is sumed to be normal, 40-60 mW M-2 for the In Salah-Illizi belt and Sahara. 20-30 mW m-2 for the whole Northern heat flow belt the In Salah-Illizi Westward, with a large scale topographic correlates depres� 200 m). The center of this desion (altitude pressed area is occupied by the Sebkha Mekkerane which has subsided slightly during the Quaternary it correlates with the small-sized [17]. Eastward, Illizi volcanic district. FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES A. LESQUER ET AL. 2.2. Crustal heat contribution Oil exploration wells and gravity data show that Pan-African belt of the Touareg shield extends northward beneath the sedimentary cover. On the Touareg shield, heat production measurements, together with some geological and geophysical constraints on crustal deep structure, allow us to propose a crustal heat generation model. As a hypothesis, this model will be considered as valid for the Sahara basins crust. Heat generation data (Touareg shield). From west to east, three major structural domains are dis. tinguished in the Touareg shield (Fig. 3): - The Pharusian belt, mainly composed of greenschist facies of Upper Proterozoic metavolcanic and volcanoclastic rocks. This belt includes pretectonic calc-alkaline batholiths and Pan-African granitoids. It is divided into two branches by the older (2000 Ma) In-Ouzzal granulite block; - The Polycyclic Central Hoggar, composed mainly of Archean and Eburnean high-grade rocks reworked during the Pan-African orogeny and intruded by abundant Pan-African granitoids; - The Eastern Hoggar domain, stabilized at an early stage of the Pan-African episode around 725 Ma ago. It includes a Late Pan-African ensialic linear belt along its western margin. The heat production due to decay of radioactive elements has been estimated by analysing 276 sampies for U, Th and K by the neutron activation method using rock powders collected for previous geochronological, petrographic or structural studies [18-21]. In addition, 16 core samples from oil drill holes provided a sample of the Sahara basin basement. U, Th and K concentration data [22] from 50 volcanic samples of the Pharusian belt were included. The rock powders were selected to be representative of the major lithologic formations of the Pharusian belt and the Polycyclic Central Hoggar (Table 1), but of course, do not allow an exhaustive survey of the upper crust heat contribution. Sampled localities are indicated in Fig. 3 together with heat flow sites. For granulite facies terranes representing ancient lower crustal horizons the heat production range (0.3-0.9 ILWm - 3 )is very close to published values for granulites throughout the world [23]. For the polycyclic orthogneisses of Central Hog- 175 AN "ANOMALOUS" FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GéODYNAMIQUES UPPER MANTLE BENEATH THE SAHARA BASINS 411 African crust intermediate and lower (upper, A crust). poorly-documented seismological study from the French nuclear of In Ekker explosion a mean thickness of 30 km for the [24] indicates crust of Central and the existence of a Hoggar lower crust 11 km thick. This lower crustal section with Vp = 7.15 km s"1 is inferred from basaltic xenolith facies rocks (0.2-0.4 [25] to be granulite Fig. 3. Sketch map of the Touareg shield and location of the samples used for U, Th, K analysis. Solid circles: heat flow measurements in shallow boreholes [11]. The numbers in circles refer to the locations in Table 1:7- In-Ouzzal granulitic unit; 2 - Polycyclic Central Hoggar; 3 = eastern branch of the Pharusian belt; 4 = western branch of the Pharusian belt; 5 = eastern Hoggar; 6 = post-Precambrian sedimentary cover; T = Tamanrasset; IS - In Salah; IL - Illizi,. gar there is a large scatter. The mean heat production is 1.7 juW m- 3 the higher values (3.0 p.W to 2.0 Ga old granitic orthom-3) correspond within the Central granitoids gneisses. Pan-African and the Pharusian belt have the same Hoggar itw m-3) [23]. From the results in Table 1 the area-weighted heat production for the upper crust ranges from 1.6 to 1.8 liW m-3. The thickness of this granitic crustal level can be estimated to be 5-6 km from gravity anomalies. The composition of the intermediate crust is more speculative. According to Bertrand et al. [26], it may be regarded as mainly composed of large sheetlike bodies of gneisses (0.8-1.7 jaW m-3) and granulites (0.3-0.9 fiW m-3) representative of a deep and intermediate old crust intruded by syntectonic migmatitic granites (1.7 �Wm-3). A mean heat production tif 0.8-1.4 p. WM-3 is assumed for this crustal level. For this model, the crust contributes between 24 and 34 mW M-2 to the surface heat flow and the average crustal heat production, 0.8-1.1 juW m-3, is comparable with the range 0.5-1.0 �W m-3 given by Jaupart and Provost [27] for Precambrian crust. In the southern part of Central Hoggar, the average heat flow (10 data) is 50 mW m-2 [11]; the mantle heat flow is, therefore, about 16-26 mW m- 2 Westward along Ouzzal the eastern margin flow is of the mean heat production In the (1.6 p.W m-3). old alkaline Pharusian orbelt, the high-grade reactivated the Pan-African thogneisses during in U and Th (3.5 ftW m-3). events are enriched the basement of the Upper ProThey represent rocks (0.9 �W m-3). terozoic volcanoclastic on few core samples from Sahara Measurements basins basement (Table 1) provide similar values. with our assumption This result is in agreement that the crust of the Sahara basins and those of the Touareg shield have similar heat production. production heat production model. Despite the radioacscatter and the paucity of geophysical a crude model on the deep structure, can be distribution of heat production for the Touareg shield. For the Central proposed Hoggar this model includes a three layered Pan- We have no information on the nature or thickness of the deep and intermediate crust. If, for the deep crust, a 0.8 p.W m-' mean crustal heat production is assumed (the value for the Tassendjanet gneisses are regarded as representative of deep crustal levels [18]); the crustal heat contribution ranges from 32 to 40 mW m - 2. This value Crustal tivity data information for vertical In granulitic unit, heat 26 mW m-Z. Such a low value agrees with a crustal section made of granulite facies rocks, 30-35 km thick, with a 0.2-0.4 g,W m-3 mean heat production [23] and a mantle heat flow in the range 12-20 mW M-2. For the Pharusian belt, the interpretation of gravity data [28] has shown that the upper crust is composed of granites and volcanic rocks extending down to 5-8 km. The surface weighted heat of this crustal level is 2.4-2.2 /iW M-3. FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUE! 176 A. LESQUER ET AL. 412 TABLE 1 Average heat production for the major lithologie formation of the Touareg shield (for location see Fig. 3) N = number of samples. is slightly higher than for the Polycyclic Central Hoggar. Only one heat flow measurement (53 mW m-2) has been made in the Pharusian belt; itt indicates that mantle heat flow should range between 13 and 21 mW M-2. In summary: (1) in the Hoggar shield, the estimated mantle heat flow ranges between 13 and 26 mW M-2 and does not vary significantly from one structural unit to another; (2) the crustal heat contribution remains less than 40 mW m- 2; (3) as we assume a similar value for Sahara basins crustal heat contribution, the mantle heat contribution for the 100 mW m-2 In Salah-Illizi belt should be about 60 mW Salah-Illizi zone. The assumed parameters are: mean radiogenic heat ranging between 0.8 and 1.2 /iW m-3; 30-35 km thick crust; and no mantle heat production contribution. In the crust, thermal conductivity decreases with increasing temperature according to Wells' formula [29]. In the man- M-2. 2.3. Temperature-depth profile An attempt is made to calculate the variation of temperature with depth assuming steady-state conditions in a layered medium. Geotherms are calculated for surface heat flow of 50, 80 and 100 mW m-2 (Fig. 4) corresponding, respectively, to the Hoggar shield, the Northern Sahara and the In Fig. 4. Geotherms mean crustal heat 1.2 pW equilibrium Illizi. m-3 for various values of surface heat flow and of 0.8 pW m-3 (solid line) and area represents the line). The shaded of the garnet xenoliths from peridotite production (dashed conditions - 177 AN"ANOMALOUS" UPPERMANTLE BENEATH THESAHARA BASINS is from tle, conductivity temperature dependence Schatz and Simmons [301. Fig. 4 shows that extensive lateral temperature variations occur at depth. the temperature at 80 km depth For example, varies from 950 to 1050 ° C for the Nothern Sahara to 350-450 ° C for the Hoggar shield and is maximum for the In Salah-Illizi (1300-1400 ° C) FLUX DE CHALEUR : IMPUCATIONS GEODYNAMIQUES 413 anomalous zone. The In Salah-Illizi ingeotherm tersects the solidus of peridotite (0.1% H20) at about 60-80 km depth. Partial melting can therefore occur in this area at shallow depth, whereas under the Hoggar shield the geotherm does not reach the solidus at any depth. For the Northern at about 80-90 Sahara, the solidus is intersected Fig. S. Cross-spectral analysis of clevation and gravity. (a) Bouguer gravity map corrected for basin effect (contoured at 20 mgal interval). (b) Topographie map (elevation in meters). (c) Gravity field (corrected for basin effect) uncorrelated with clevation (contoured at 10 mgal interval). IL - Illizi; IS = In Salah; SM - Sebkha Mekkerane. ° 414 178 A. LESQUER ET AL. . data clearly indicate a km depth. The geothermal in structure between the lithospheric major change Sahara basins. and the Hoggar 3. Relationships FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES with gravity field A regional gravity low ( � -100 mgal) is associated with the Hoggar swell [9,31], whereas the Sahara basin gravity field correlates positively with the altitude 5a and b). For example, (Fig. area of Sebkha Mekdepressed long-wavelength low Bouguer is characterized kerane by rather values ( � - 70 mgal) (Fig. 5a). The anomaly for has been corrected Bouguer gravity anomaly sediments. The the effect of low-density depth of from basement is well known the Precambrian Well boreholes. seismic survey and oil exploration indicate variation of sediment density with logs of -0.2 A contrast g homogeneous density depth. cm-3 between sediments and basement has been chosen. For this density contrast the correlation between basement depth and gravity field is minimal. To extract the part of gravity field related to Hoggar swell deep compensating masses, we have used cross-spectral analysis of gravity and elevation (between latitudes 20 ° N-29 ° N and longitudes 1 ° W-9 ° E, for wavelengths greater than 190 km). Removing this component from the Bouguer field corrected for sedimentary effect, we obtain residual anomalies (Fig. 5c) uncorrelated with topography and sedimentary filling which may be related to crustal and/or mantle heterogeneities without relief expression. North of the Hoggar shield, an east-west elongated negative anomaly ( � -10 mgal) is apparent in the residual gravity field (Fig. 5c). Because it is oblique to the Precambrian structural Fig. 6. Relationships between heat flow and S-wave velocities along meridian 7 ° E. (a) Heat flow profile AB (see location in Fig. 1). Dots represent projection of profile on heat flow data located in a 500 km wide band. (b) Cross-section of S-wave velocity variations (référence value is 4.47 km s - 1). 179 AN "ANOMALOUS" with upper mande velocities The inversion of surface wave velocities along different African paths without "a-priori" geological constraints a three-dimensional [32] provided structure beneath Africa. image of the lithospheric down to about The cratonic areas are characterized velocities than the 250 km by higher lithospheric mobile belts. The most striking feature is the large 150 km thick, which runs zone, low-velocity east-west across nothem Africa. Eastward, these low velocities correlate locally with the Red Sea rift and westward with the they partly correlate Sahara basins. The north-south cross-section of Fig. 6 shows that the along the 7 ° E meridian distribution of surface wave velocities corroborates the major change in lithospheric structure inferred from heat flow between the Hoggar shield and Sahara basins. North of latitude 24° N the mantle is characterized down to 160 km by low S-wave velocities (4.2 � V, � 4.4 km s"1) with a 100 and 150 km depth. maximum drop between This low-velocity unzone, which dips northward der the Mediterranean Sea, is underlain by a fast zone. South of latitude the Pan-African 24°N, belt mantle velocity is faster, with a bulk average of 4.5 km s-'. If we use the vertical distribution of 24 ° N as a S-wave velocities south of latitude bethe mean lateral velocity difference reference, tween north and south ranges from -0.15 to -0.3 km s-' down to 150 km. Comparison with the heat flow profile (Fig. 6) shows that, in spite and the gap of the limited surface wave resolution in heat flow data, there is a close relationship between DE CHALEUR : IMPLICATIONS UPPER MANTLE BENEATH THE SAHARA BASINS with changes in crustal thicktrends, relationships ness or density appear unlikely. On the other hand that this negative residual trend it is noteworthy correlates well with the high heat flow belt and area of the with the topographically depressed Sebkha Mekkerane. This close relationship suggests that the density drop within the upper mantle may be associated with the thermal anomaly. North of the 28 N parallel, high-amplitude positive anomalies, probably related to dense bodies in the crust, are superposed on this low-amplitude This anomaly. may explain why it has a negative than the heat flow anomaly smaller wavelength near Illizi). (especially 4. Comparison FLUX high heat flow and low S-wave velocities. GEODYNAMIQUES 415 North of latitude 24° N, the low-velocity zone correlates with the high heat flow background the faster lithosphère (- 80 mW m-2). Southward correlates with heat flow values which are normal for a Precambrian shield (� 50 mW m-2). A thermal origin may be proposed, for this therefore, velocity drop. However, there is a no shorter-scale with the low-velocity body that can be correlated In Salah-Illizi anomalous heat flow belt. This may be because of the limited lateral resolution. to the velocity/temperature relaAccording of Sato et al. [33], the inferred tionship temperatures between 34 and 150 km depth beneath the Sahara basins are slightly above the dry solidus, and partial melting (less than 3%) begins at shallow depths. These results the lower contradict estimated from heat flow geotherms temperatures (Fig. 4) which show that partial only melting occurs at depths greater than 80 km (referring to the dry solidus). This suggests that either the Sato et al. model a dry mantle is inapassuming or that the conductive aspropriate, hypothesis sumed for the heat flow geotherm calculation is not realistic. This latter conclusion be may supobserved beported by the high-velocity gradient ween 140 and 190 km which would indicate a negative temperature 5. Composition gradient. of the mantle Near Illizi about twenty explosion craters have been recognized [34]; the absolute age of volcanic is not yet known, but is is probably activity as suggested Quaternary by some well preserved tuff rings. The lava fragments collected in ejecta have the chemistry and the mineralogy of melilitite. This peculiar type of lava is usually associated with carbonatitic magmatism, rifting and presence of a mantle of anomalously low density, as in the East African rift system [35] and the Rhine graben occurrence has been reported [36]. No carbonatitic in Illizi to now the but this is probably district, up Ultrabecause of lack of accurate investigation. abundant mafix xenoliths are sometimes very around and inside the Illizi craters. They consist of peridotite (30%) and clinopyroxenite essentially The dominant (70%). peridotite type is a spinelwhich clear eviharzburgite displays phlogopite metasomatism dence of deformation, hydration, has been and partial Garnet peridotite melting. 180 416 FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GEODYNAMIQUES - , lherzofound in one crater. It is a coarse-grained Its equilibrium lite which also contains phlogopite. have been estimated conditions using several geoThe and thermo-barometers [37-39]. temperature 1100-1200 ° C and are respectively pressure with the 2.0-2.7 GPa. Thèse values are consistent an thermal of gradient anomalously high presence of parIllizi and the possible occurrence beneath tial melting at relatively shallow depth (near 70 that this suite of km, Fig. 4). It is noteworthy similar to xenoliths is petrographically peridotite Lashaine volcano that from the carbonatitic eastem branch of the East African Rift (Tanzania, system) [40,41]. The pyroxenites gated by Bossières to these authors, from Illizi have been investiand Megartsi [42]. According high-P they may represent cumulates derived from a highly CO2 and H20undersaturated magma. Their textures and are mineralogy exactly the same as those of inclusions from the highly potassic lavas of the northern part of the western branch (Uganda) of the East African Rift. According to Lloyd et al. [35], these clinopyroxenites are the result of the complete transformation of mantle lherzolite by both metasomatic and magmatic processes related to an influx of fluids. Beneath Uganda, the lithospheric mantle has been probably entirely transformed into clinopyroxenite as suggested by the lack of peridotite among xenoliths [35]. Similar pyroxenites has been also found in the Rhine Graben volcanoes [36-43]. All the above evidence is consistent with the hypothesis that the lithospheric mantle beneath the Illizi district has been strongly altered and, locally at least, transformed into alkali clinopyroxenite. The processes responsible for modification are similar to those associated with rifting, but here the degree of alteration is less intense that has occurred beneath the western branch of the East African Rift. 6. Conclusion , A. LESQUER ET AL. rheology of the upper mantle associated with the maximum heat flow anomaly. Petrological evidence indicates that hydration, metasomatism and partial melting have strongly modified this part of the mantle. Deep mantle degassing may be responsible for such an evolution [44,45]. Mantle gases (H20, CO2, F, CI) are capable of taking into solution several incompatible elements (Al, Na, K, rare earth elements) and transporting them up to the lithosphere where they cause alteration and promote partial melting. The carbonatitic affinity of the Illizi volcanism is evidence for CO2 transfer. The geothermal gradient steepening recorded by the peridotite xenoliths may be another consequence of this gas transfer. Despite the limited extent of this volcanism, but given the good correlation between the various data, we propose to extend the geophysical anomalous mantle structure at Illizi across the entire Sahara basin area. The S-wave velocity model indicates that the hot, slow and altered mantle zone occurs between the Moho and depth of 160 km. This is probably the result of large-scale and recent degassing of the mantle. The heat flow data raise the possibility that this structure can extend across the northwest African zone between the Alpine belt and the Hoggar and Reguibat shields. In addition, the velocity data suggest a connection eastward with the Red Sea rift zone. Northward this structure seems to dip under the Mediterranean Sea. The geodynamical significance of this structure is not known. It is noteworthy, however, that geophysical and petrological data suggest extensive processes involving the upper mantle. The studies in progress (geochemistry of xenoliths and geochronology of host-lava, gravity and thermal modelisation) together with planned magnetotelluric and seismological surveys will allow more precise déterminations of the geometry, the origin and the age of this structure. -Acknowledgements The high heat flow anomaly of the Sahara basins correlates well with a low S-wave velocity zone and locally with a low-amplitude negative gravity anomaly. The lavas and peridotitic xenoliths from the Illizi volcanic district provide an opportunity to probe the local composition and The authors are indebted to SONATRACH (Division Exploration) and EREM for active cooperation and assistance. The authors are indebted to Dr. G. Vasseur for his helpful suggestions and to R. Caby, J.M. Bertrand and L. Latouche 181 1 UPPER MANTLE BENEATH THE SAHARA BASINS AN "ANOMALOUS" This study rock powders. for providing from Institut ported by DBT program des Sciences de l'Univers. was supNational References Trends of heat A. Lesquer and G. Vasseur, Lucazeau, in: Terrestrial Heat Flow flow density from West Africa, and of the Lithosphere, and the Structure Cermak, Ryback eds. (in press). Blackwell, 1 F. 2 J. Roussel and of Circum L6corché, 3 R. Bayer la bordure d'une West Atlantic orientale suture J.F. tectonic model Les anomalies craton Beltrao Ouest Bull. and northeastern based R.D. 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Cet écart à l'isostasie suggère soit l'existence d'un mécanisme de compensation régionale, soit l'existence d'une anomalie compensation isostatique gravimétrique négative de grande longueur d'onde et donc d'origine profonde. Nous avons porté sur la figure IX. 1 a l'anomalie isostatique de Bouguer corrigée de l'effet des sédiments et de l'effet associé au relief pour la zone qui présente l'écart maximum à l'isostasie, sur laquelle nous avons superposé mW.m 2 danscette zone. La corrélation les tendances entre les deux paramètres régionales supérieures à 90 dans la partie occidentale, mais du flux chaleur, est évidente moins bien définie dans la région d'Illizi où le flux de chaleur est moins contraint (peu de données dans la partie sud-est) et où la grande longueur d'onde gravimétrique est perturbée par l'existence d'anomalies positives dans la croûte. Le diagramme de la figure IX.lb la valeur moyenne représente du flux (calculé en moyennant les valeurs du flux observées dans un rayon de 100 km autour de chaque forage) en fonction de l'anomalie isostatique moyenne obtenue de la même manière. Ce diagramme montre une décroissance générale de la valeur de l'anomalie l'existence, l'échelle de gravité avec l'augmentation suggère négative de grande longueur d'onde (à thermique. Globalement, cet écart à l'isostasie au niveau de cette zone, d'une anomalie du bassin) associée à la perturbation est une caractéristique caractérisés du flux. Cette relation de l'ensemble des bassins sahariens par un flux de chaleur relativement Par ailleurs, Hadiouche est caractérisée étudiés ici qui sont également élevé. et Jobert (1989) ont montré que la lithosphère par des vitesses faibles dans le manteau supérieur au nord du Hoggar (30 à 40 km). De même, les résultats des analyses pétrologiques sur les péridotites d'Illizi indiquent la présence, au niveau de cette région, d'un manteau supérieur anormal, caractérisé par de la fusion partielle à faible profondeur (70-80 km). 184 FLUX DE CHALEUR : IMPLICATIONS GéODYNAMIQUES Fig.lX.l : Corrélation entre l'anomalie isostatique corrigée des sédiments et les tendances régionales du flux de chaleur. La zone en hachuré est celle caractérisée par un flux régional supérieur à 90 mw.m,2 1H5 Ces observations FLUX DE CHALEUR : IYIPLICAT10NS GEODYNAMIQUES de mettre en relation, plus ou moins localement, les valeurs élevées du flux de chaleur avec la présence d'un manteau supérieur anormalement chaud et permettent léger. les résultats de l'étude des ondes de surface, la perturbation thermique se situe dans le manteau supérieur. Si l'on admet un transfert exclusivement conductif, l'analyse D'après effectuée dans le paragraphe précédent, à partir d'un modèle de croûte moyenne, montre une de température de l'ordre de 800 à 1000 °C dans le manteau supérieur au niveau augmentation des régions d'Illizi et de In Salah. D'après l'équation de dissipation de la chaleur, la mise en place d'une perturbation thermique instantanée de cet ordre-là à 30-40 km de profondeur met 15-20 Ma pour que la valeur maximum du flux associé atteingne la surface, d'après le modèle établi avec des contraintes comparables pour le bombement du Hoggar par Lesquer et al.(1988). La relation entre le volcanisme d'Illizi et le flux de chaleur n'est pas une relation de cause à effet, mais il est probable que les deux phénomènes soient associés à une même cause. L'âge de ce volcanisme n'est pas encore connu (datation terrain, il est probablement Les observations très récent (quelques effectuées anormal, fortement métasomatisé permet d'étendre en cours); d'après millions d'années à Illizi permettent de confirmer les observations de seulement). l'existence de ce manteau et allégé (annexe V); mais aucune évidence géologique ne ce résultat à toute la région. les données géophysiques concourent dans ce sens et on peut penser aussi que le volcanisme s'est exprimé seulement à Illizi, du fait de l'intersection dans cette région Néanmoins, de deux discontinuités majeures, globalement N-S et ENE-WSW (Dautria et Lesquer, 1989). Une étude par sondages magnéto-telluriques profonds est prévue prochainement sur le site d'In Salah. Elle permettra de lever une certaine ambiguïté sur l'origine de cette anomalie thermique. CONCLUSION GENERALE CONCLUSION GENERALE 189 CHAPITRE CONCLUSION X: GENERALE principal des trois études qui constituent ce mémoire est l' analyse à grande échelle de la structure de la croûte superficielle et profonde sous les bassins sédimentaires nord-sahariens L'objectif et de ses implications sur leur dynamique Cette analyse qui a au cours du Paléo-mésozoique. nécessité la collecte et la réduction d'un important volume de données est effectuée à partir de l'étude et de la cartographie de trois paramètres différents: - les anomalies du champ de gravité, - la subsidence tectonique, - le flux de chaleur. , 1 Les trois études mettent en évidence des traits structuraux majeurs, inconnus jusque-là, qui sont associés aux différentes phases tectoniques principales ayant affecté le Nord-ouest de Certaines relations de cette structure avec la mise en place et l'évolution sédimentaires sus-jacents ont été analysées. l'Afrique. I. Analyse de la structure du socle précambrien à partir des bassins de la gravimétrie. Les données utilisées dans cette étude, provenant gravimétriques d'origines diverses, sont de qualité (précision, correction) variable, ce qui a nécessité un important travail de réduction et d'homogénéisation. Dans l'ensemble, la précision des données d'origine au niveau des bassins sahariens varie de 0.2 à 1 mgal. Cependant, les écarts observés au niveau des recouvrements l'utilisation entre les différents levés et l'incertitude d'altitudes moyennes pour la transformation introduite par la numérisation des données numérisées et nous amènent à admettre une erreur globale de 3 à 5 mgals environ. Celle-ci est importante, mais néanmoins admissible étant donné l'objectif de cette étude qui est l'analyse des anomalies de grande longueur d'onde (�50 km) et de grande amplitude (�20 mgal). Dans un premier l'ensemble de l'Algérie stade, nous avons établi une carte gravimétrique homogène pour (moins la région de Tindouf) avec une densité de correction de plateau de 2.67 g.CM-3. Ce document exclusif montre clairement la signature gravimétrique des principales unités structurales de l'Algérie: - au nord, le domaine alpin marqué par un ensemble positif associé à la chaine tellienne et deux anomalies négatives marquant l'Atlas Saharien à l'ouest et les Aurès à l'est, séparées 190 par un important linéament gravimétrique - au sud, le domaine saharien dominé interrompue CONCLUSION GENERALE positif (probablement par une structure lié à une géosuture), gravimétrique au nord du parallèle 30°N par des directions transverses subméridienne, NNE-SSW à NE-SW. Cette carte gravimétrique montre au niveau des bassins sahariens l'existence d'une bonne corrélation directe ou inverse entre la structure sédimentaire (dépressions et hauts structuraux) et les anomalies de Bouguer. Le passage entre le domaine sédimentaire et le socle du Hoggar est souligné par une importante différence des niveaux moyens de l'anomalie de Bouguer; ceci traduit la présence des terrains sédimentaires légers au norde. Cet effet dû aux variations de densité et d'épaisseur dans le bassin sédimentaire peut être évalué et corrigé. Etant donné l'objectif régional de cette étude et la difficulté de rendre compte de toutes les variations plus ou moins locales de la densité, nous avons choisi de corriger l'effet sédimentaire en admettant un contraste de densité homogène de -0.2 g.crri pour l'ensemble du bassin. Il est certain que cette démarche peut introduire des effets de courte longueur d'onde associés à une sous/surcorrection des variations locales de la densité des sédiments. La carte gravimétrique obtenue après correction de l'effet des sédiments présente moins de corrélation avec la structure sédimentaire que la carte précédente et montre une bonne continuité des anomalies entre le Hoggar au sud et le bassin au nord. L'analyse de ce document montre que la structure sous les bassins nord-sahariens est marquée par l'extension vers le nord des différents éléments structuraux de la chaîne panafricaine du Hoggar. Ceci suggère que la croûte sous ces bassins a acquis l'essentiel de sa structure lors de l'orogénèse panafricaine (600 Ma). La structure est particulièrement dominée par l'existence de deux zones de suture: celle du Craton ouest-africain à l'ouest et celle du Mouydir-Oued Mya dans la zone centrale. Cette étude a permis d'abord de préciser le prolongement vers le nord de la zone de suture définie au sud à la limite du Craton ouest-africain et de proposer l'existence d'une suture comparable dans la zone centrale de la plateforme saharienne. Ce dernier linéament qui semble avoir joué un rôle plus prépondérant que l'accident du 4°50, se présente comme un chapelet d'anomalies positives relatives, linéaires et étroites, continu sur quelques 2000 km du Mali à l'Atlas Saharien. Il est jalonné localement par des pointements de roches (faciès HP-BT). Nous l'avons interprété comme une zone de suture probable. Ceci va dans le sens de l'hypothèse de la formation de la chaîne panafricaine par accolements successifs de blocs crustaux différents. ultra-basiques L'ensemble de la plateforme saharienne est caractérisé par l'existence de discontinuités transverses NE-SW qui se traduisent par des décalages des directions panafricaines. Elles affectent aussi bien la zone cratonique que la zone panafricaine et sont probablement associées à des accidents anciens plusieurs fois réactivés. Au nord, à la limite de l'Atlas Saharien, ces linéaments constituent des limites de corps denses dans la croûte; leur direction est conforme dans cette région à la structure hercynienne; ceci suggère une remobilisation partielle de la 1911 CONCLUSION GENERALE croûte au cours des phases tectoniques de la fin du Paléozoique. traduite en surface par un important bombement épirogénique, a abouti à l'initiation dans la partie nord-orientale Cette remobilisation qui s'est suivie d'une phase d'érosion, d'un bassin sédimentaire dès le début du Trias. La structure panafricaine la région d'Illizi-Ghadamès, a été également reprise au Crétacé inférieur, notamment par une importante moins en partie à la collision de l'Apulie phase tectonique distensive dans (associée au encore solidaire de la plaque Afrique au niveau de la Turquie actuelle). Cette tectonique s'est surtout traduite par une remobilisation des accidents notamment en décrochement. anomalies lourdes allongées panafricains, D'importantes NNW-SSE marquent la région et pourraient traduire les modifications associées à cette phase tectonique. Malgré la corrélation panafricains rencontrés superficielle (panafricaine) en sondages, et la présence de basaltes en terme de structure crustale entre ces anomalies une interprétation est peu probable, étant donné les volumes de roches denses (baénormes que cela implique. siques et ultrabasiques) Il est important directe de noter que cette structure du substratum précambrien a conditionné dans une large mesure la mise en place et l'évolution des bassins, contrairement à ce qui a été écrit jusque-là. Cette relation est explicite au niveau du bassin de Reggane. Avant la structuration hercynienne teforme saharienne de l'axe Ougarta-Anti après le démantèlement Atlas, le sillon le plus subsident de la pla- de la chaine panafricaine est localisé le long de la zone de suture. Il en est de même de l'axe Mouydir-Oued Mya. Ceci pourrait signifier que la présence de ces sutures favorise la subsidence (zone de faiblesse, alourdissement de la croûte). D'autre a particulièrement été très active à la part, la tectonique tardi-hercynienne limite (orientale) de ces linéaments: structuration de l'Ougarta-Anti Atlas et de AmguidMessaoud-Dahar. La configuration du bassin carbonifère de Ghadamès évoque clairement le rôle qu'auraient tardi-hercynienne. joué les accidents transverses Au cours du Mésozoique, NE-SW au cours de la mise en place et l'évolution la tectonique du bassin du nord-est saharien sont au moins en partie guidées par la structure crustale héritée à la fin du Paléozoique. II. Analyse de la mise en place et de l'évolution Nord-est saharien. Nous nous sommes intéressés de sa localisation mentaires particulièrement (nord-est saharien), et de son évolution riations des épaisseurs du bassin mésozoique à l'étude du bassin mésozoique du du fait presque partout de ses séries sédipar rapport à celle du bassin paléozoique (va- de la conservation très contrastée et des faciès). Ce bassin a été considéré jusque-là comme un glacis CONCLUSION GENERALE 192 subissant épicontinental des incursions marines venant du nord et du nord-est: un mésogéen (Busson 1972). Cette étude permet de mettre en évidence l'existence de facteurs internes qui ont contribué à son initiation et à son évolution. épiphénomène notamment Cette évolution est explicitée par l'étude de la subsidence tectonique, calculée par la méthode du "back stripping" sédimentaire en isostasie locale au niveau de 80 forages répartis à travers toute l'aire du bassin. Celle-ci montre un fonctionnement déterminé à la fois par la structure de la croûte et par les événements africaine. La structuration géodynamiques qui ont affecté le nord de la plaque du bassin du nord-est saharien a été acquise à la faveur de quatre phases majeures: - une phase d'initiation au Trias inférieur, de bombement-érosion-contraction fin du Paléozoique. D'autres interprétée comme le résultat d'un processus succédant à la tectonique qui a caractérisé la thermique, modifications telles que l'intrusion magmatique (tholéites le métamorphisme en base de croûte et la distension localisée sont invoquées pour expliquer la totalité de la subsidence triasique. Il est évident qu'un processus de permo-triasiques), rifting ne peut être envisagé étant donné l'absence de jeu synsédimentaire failles normales, sauf localement dans la région de Baguel; significatif des - une phase d'entrainement à la subsidence de la partie septentrionale du domaine saharien au cours du Jurassique, à la suite de la structuration des profondes gouttières atlasiques (rifting, ouverture de bassins losangiques). Ceci est à relier avec le contexte distensif de la Pangée à la fin du Trias et le début du mouvement coulissant sénestre de la plaque Afrique. L'entrai- nement peut être associé soit à un effet de flexion de plaque, soit à une répartition des taux d'étirement. Le découplage entre le nord et le sud induit par le jeu décrochant de l'accident ("shear zone") implique un comportement mécanique de la lithosphère différent. Cette différence peut expliquer l'entrainement à la subsidence observé; sud-atlasique - une phase de distension au Crétacé inférieur, responsable de la réactivation des accidents panafricains et du fonctionnement de fossés tectoniques subméridiens, notamment dans la partie orientale du domaine saharien. Selon le schéma de fonctionnement structuration, nous distinguons deux dynamiques et les directions de différentes: * une dynamique mésogéenne dans le domaine est-atlasique qui est à rapprocher de celle affectant la Tunisie orientale et le nord de la Libye, associée au rifting dans la Mésogée (Biju Duval et al. 1982, Ellouz 1984), * une dynamique atlantique, à rapprocher de celle caractérisant l'Afrique centreoccidentale, et al. 1984); associée à l'accélération des taux d'accrétion océanique atlantique (Olivet 193 La zone structurale instabilité significative CONCLUSION GENERALE Biod est caractérisée pendant cette période par une d'Amguid-El qui s'est traduite par une tendance à la surrection et de l'érosion. Il est également probable que la réactivation des accidents panafricains à la suite de la collision du poinçon apulien au nord-est avec le sud de l'Eurasie (Tapponnier 1977) ait donné lieu à mouvements d'importants horizontaux - une phase au Crétacé supérieur dans cette région. caractérisée par des inversions de subsidence et un basculement général du bassin vers le sud-est, alors que le nord-ouest est le siège d'émersion (Wildi 1981; Kazi Tani 1984). Cette phase correspond au début du mouvement de convergence Afrique-Ibérie. L'évolution cependant d'importants de ce bassin s'est complètement qu'à la suite de la structuration ralentie à la fin du Crétacé supérieur. Notons de la chaine atlasique au Priabonien, bassins flexuraux se sont formés à la limite septentrionale du domaine saharien majeure (Benoud et Melrhir). La structure de ce bassin se présente actuellement comme une vaste gouttière NNE-SSW. En surface, la partie nord-orientale du bassin est occupée par une importante dépression topographique une phase de subsidence actuelle. (altitude -100 m dans les Chotts); ceci pourrait traduire Cette analyse montre la complexité de l'évolution de ce bassin, conditionnée par l'héritage structural et le contexte géodynamique régional. Certains aspects ayant trait à la à l'alimantation sédimentaire et l'évolution de l'état thermique n'ont pas paléogéographie, été abordés dans cette étude. Néanmoins, il ressort clairement que la structure de ce bassin intracratonique ou péricratonique ne peut être acquise du seul fait des mouvements épirogéniques ou de la seule influence de l' initiation de la marge nord-africaine et que la plateforme saharienne ne s'est pas comportée au cours du Mésozoique comme une vaste dalle rigide et stable. Elle a bel et bien subi la formation locaux et régionaux. d'un véritable bassin à la faveur de mécanismes Ainsi, le terme de bassin n'est pas inapproprié dans le cas du Mésozoique nord-est saharien. III. Analyse de l'état thermique actuel de la plateforme saharienne Cette étude constitue une première approche pour l'établissement d'une carte thermique de l'Algérie. Etant donné l'absence de diagraphies thermiques réalisées à l'équilibre, la disponibilité des données pétrolières offre une importante opportunité pour la détermination du flux de chaleur. Une correction statistique a été appliquée aux mesures de température de type de forage. Les BHT, étant donné leur perturbation parfois importante par l'opération conductivités thermiques ont été estimées par modèle minéralogique à partir des diagraphies 194 et des analyses sur échantillons. mesures effectuées Cette estimation CONCLUSION GENERALE est globalement par la méthode de l'aiguille chauffante. par inversion stochastique au niveau de 220 forages. conforme à quelques Le flux de chaleur a été calculé La carte du flux de chaleur obtenue présente d'importantes variations régionales qui reflètent celles du gradient géothermique moyen. Le flux moyen sur l'ensemble de la plate- forme saharienne est de quelques 80 mW.m-2. Il est élevé comparativement à l'âge de la lithosphère. Par contre, celui mesuré au nord dans le domaine alpin est comparable à celui estimé pour des chaines de ce type. Les valeurs maximales sont observées dans la partie méridionale des bassins sahariens. Elles définissent une importante anomalie thermique régionale (90-110 MW.M-2 )dans les régions d'Illizi, de In Salah et de Tindouf. Par ailleurs, des mesures par diagraphies thermiques réalisées à l'équilibre dans des forages miniers dans le Hoggar ont montré que le flux est en moyenne de 55 MW.M-2.Cependant, l'absence de forages dans la zone intermédiaire entre les deux régions, d'une part, ne permet pas de définir précisément la transition entre les deux niveaux du flux. D'autre part, la différence de méthodologie entre les deux types de mesure peut entrainer un problème de représentativité. Mais, la corrélation remarquable avec les résultats de l'étude des ondes de surface (Hadiouche et Jobert 1989) suggère que la différence du niveau moyen du flux de chaleur entre le nord et le sud du Hoggar est effective. L'étude des ondes de surface indique que l'ensemble de la région au nord du Hoggar est caractérisée par des vitesses faibles (-6%) dans le manteau supérieur (40 à 160 km). L'analyse de l'écart à l'équilibre isostatique en admettant un modèle de compensation simple montre également que l'ensemble de la plateforme saharienne est marqué par un écart à l'équilibre qui est maximum dans la partie sud des bassins sahariens, notamment le bassin de Timimoun (-40 à -60 mgal). Ainsi, il ressort que toute la plateforme saharienne, particulièrement l'axe Illizi-In Salah-Tindouf se distingue par l'existence d'un manteau supérieur chaud et léger. L'âge de la perturbation thermique pourrait remonter à quelques 15 à 20 Ma. Localement, l'analyse pétrologique des xénolithes de péridotites relatives au volcanisme d'Illizi confirme que le manteau supérieur est très métasomatisé. Cette profonde modification résulte soit d'une fusion partielle à faible profondeur (70-80 km), soit plus probablement de l'interaction d'un fluide magmatique avec le matériel mantellique. Il est important de noter le fort taux d'enrichissement en carbonates des laves d'Illizi. Rien ne permet jusqu'à présent d'étendre cette explication à toute la zone d'anomalie thermique. Des sondages magnétotelluriques profonds sont prévus au niveau de la région d' In Salah. Ils permettront de confirmer ou non cette hypothèse. CONCLUSION GENERALE 195 Ce type d'anomalie thermique est observé notamment dans le système de rift est-africain dont la branche ouest est caractérisée par le même type de volcanisme que celui d'Illizi. De même, le bassin pannonien (Hongrie), résultant d'un contexte de subduction-collision et d'une subsidence plus récente (fin Tertiaire), est marqué par une pareille anomalie, alors qu'il est réputé stable et inactif actuellement. tellique caractérisé Cette anomalie est interprétée par de la fusion partielle à faible profondeur en terme de diapir man- (Horvath et al. 1979). Enfin, nous pouvons dire que cette étude régionale à trois volets a permis, malgré les incertitudes admises, de mettre en évidence quelques traits majeurs de la structure profonde sous les bassins sahariens dont l'existence n'était pas connus jusque-là. Néanmoins, certains aspects restent encore à développer, L'absence important de données pour contraindre notamment par d'autres approches géophysiques. de sismique profonde constitue actuellement un handicap toute étude approfondie et l'établissement de modèles réalistes. Nous espérons qu'un effort soit fait le plus tôt possible dans cette direction. BIBLIOGRAPHIE , REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 199 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Achab, A. (1970). Le Permo-Trias saharien - Associations palynologiques applications en stratigraphie. Thèse 3° cycle. Alger (Algérie) Ahern, J.L., � Mrckvicka, S.L. (1984). A mechanical and thermal evolution of the Williston basin. 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ANNEXES 211 ANNEXEI CHOIX DE LA DENSITE DE L'EFFET En admettant malie de Bouguer, topographie localement DE CORRECTION SEDIMENTAIRE une relation linéaire entre l'épaisseur des sédiments nous avons étudié, par analyse spectrale, la corrélation du bassin et l'anomalie de Bouguer corrigée de l'effet et l'ano- existant entre la sédimentaire pour différentes valeurs du contraste de densité. Cette analyse permet de rechercher la densité pour laquelle la corrélation est minimum qui serait par conséquent la valeur la plus appropriée à utiliser pour la correction La cohérence de l'effet sédimentaire. permet d'estimer de degré de corrélation Bouguer (corrigée ou non de l'effet sédimentaire) des transformées de Fourrier, la cohérence s'écrit: linéaire entre l'anomalie et le bassin sédimentaire. de Dans l'espace C0(k) = CI GH*)2/(LGG*. "IHH*) . k = nombre d'onde G et H = spectre d'énergie H* et G* = complexes de l'anomalie conjugués de Bouguer et de la topographie du bassin de G et H. On peut vérifier que plus la corrélation entre les deux paramètres est grande, plus la cohérence (tendant vers 1) est forte. La figure A. 1 montre pour la zone de Timimoun - Ahnet [Latitude 25°N - 28°N, Longitude 10E - 3*30'E] l'évolution de la cohérence avec la longueur d'onde pour l'anomalie de Bouguer et pour l'anomalie de Bouguer corrigée de l'effet sédimentaire avec des contrastes de densité de -0.25, -0.2 et -0.15 g.cm�3. _ Pour un contrastede densitéde -0.15et -0.20 g.cm'31acorrélationest atténuéedans les bassesfréquences.Pour des longueursd'onde de 53 et 106 km, on observeune cohérence renforcéecorrespondantà une corrélationinversecommele montrele signe de la fonction de transfert.Ceciest dû au fait que la correctionde l'effet sédimentaireaccentuela corrélation inverseentre les anomaliesgravimétriqueset la profondeurdu socleexistantlocalementau niveaude certainesdorsales(Idjerane). Aucuncontrastede densitéhomogènene pourrarendrecomptedes variationsde courte longueurd'onde associéesà la structuredu socleou à des variationsde densitédes sédiments. 212 Le contraste de -0.2 g/em3 est celui qui minimise les corrélations pour les basses fréquences. La valeur de -0.25 est celle pour laquelle la corrélation s'inverse, comme le montre �� la fonction de transfert. _ fig A1 213 II ANNEXE COURBES DE SUBSIDENCE DU NORD-EST DES FORAGES SAHARIEN LEGENDE: En trai plein : Enfouissement En tireté : Subsidence total du substratum, tectonique sous l'eau, Les traits verticaux marquent les différentes coupures chronologiques utilisées. Les courbes de paléoprofondeur de dépôt et des variations eustatiques sont figurées dans le texte (chap. V). 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 ANNEXE FORAGES PETROLIERS UTILISES DU FLUX DE CHALEUR m POUR LA DETERMINATION EN ALGERIE (*) Kmy représente la conductivité moyenne intégrée à toute la colonne stratigraphique un modèle en série. (**) ET représente l'écart-type correspondant à la valeur du flux calculée par inversion stochastique. t seloi 228 229 230 231 232 233 ANNEXE IV entre les conductivités thermiques Comparaison estimées par modèle minéralogique et mesurées sur échantillon 235 ANNEXE DE LA CROUTE COMPOSITION D'APRES L'ETUDE V INFERIEURE DES XENOLITHES ASSOCIES ET DU MANTEAU SUPERIEUR AUX PERIDOTITES D'ILLIZI. A quelques 150 km à l'Est d'Illizi (NE Sahara), une vingtaine de cratères d'explosion ont été reconnus par Megartsi (1972). Les fragments de lave éjectée par les volcans ont le chimisme et la minéralogie des mélilitites qui sont associées en général au magmatisme carbonatitique, au rifting et à la présence d'un manteau supérieur modifié, comme c'est le cas du système de rift Est-africain (Lloyd el-âl, Si la pétrologie 1987) et du fossé rhénan (Lloyd et al., 1975). des pyroxénites 1976), l'aspect géochimique a fait l'objet d'une étude complète (Bossières et Megartsi, et les implications sur la nature du manteau supérieur n'ont pas été abordés. Afin d'appréhender ces aspects, de préciser l'âge du volcanisme et les corrélations avec l'anomalie du flux de chaleur, j'ai été amené à organiser une mission sur le site d'In Teria en collaboration avec J. M. Dautria (C.G.G, Montpellier) d'échantillonnage complètement qui s'est chargé entièrement 1. Nature du manteau Les xénolithes d'explosion. ultramafiques (70%). Les péridotites des échantillons. supérieur Ils consistent est une hazburgite de l'analyse sont parfois très abondants essentiellement appartiennent (30%) et des clinopyroxénites au type lherzolite, hazbgurgite à spinelle-phlogopite. ou dunite. Le type dominant Elles sont toutes hydratées, ou de l'amphibole (pargasite) recristallisation (texture porphyroclastique (phlogopite) sement en éléments incompatibles, en des péridotites au niveau de certains cratères contenant des micas et montrent des traces évidentes de déformation à granuloblastique) et de métasomatose et (enrichis- en Terres rares légères). Cette succession -dunite) est de toute évidence le résultat d'une interaction particulièrement pétrographique (lherzolite -hazburgite entre un manteau lherzolitique et un liquide magmatique qui consiste en une destabilisation des phases pyroxéniques (diopsyde et eustatite) et du spinel et en leur remplacement par des agrégats polycristallins constitués d'olivine et de clinopyroxènes alcalins. En comparaison modifications avec les résultats de l'étude du manteau supérieur et le volcanisme dans le temps et dans l'espace. du fossé rhénan (Lloyd et al., mélilititique sont des phénomènes 1975), les associés 236 Ce volcanisme est ponctuel, par conséquent ces résultats sentatifs de toute la région. Il est situé effectivement ne peuvent être à priori repré- dans la zone du maximum de l'anomalie thermique. De tels phénomènes sont connus dans d'autres régions dans le monde, notamment la branche occidentale du rift Est-africain. Cette anomalie pourrait suggérer que ce phénomène est caractéristique de toute la zone d'anomalie. 2. Nature de la croûte Des xénolithes d'explosion d'Illizi. inférieure infracrustaux sont associés aux péridotites Il s'agit de granulites basiques, au niveau de certains cratères de composition gabbroïque montrant au niveau des pyroxènes des traces évidentes de destabilisation pouvant être interprétée comme le résultat de l'interaction entre la croûte inférieure et un liquide magmatique, de manière assez comparable à ce que l'on a pu voir dans les péridotites du manteau supérieur. Dépot légal 2e trimestre 1991 ISSN 0755 267 X ISBN ET TRAVAUX DU CENTRE GEOLOGIQUE DOCUMENTS ET GEOPHYSIQUE DE MONTPELLIER N° 1 - R. BAYER : Interprétation des anomalies du champ de gravité et du champ géomagnétique : méthodes et applications géologiques. 173 p., ill. ; 1984. (100 francs) N° 2 - V. RICHARD : Exploration par la gravimétrie de cibles minières profondes : applications de deux techniques inverses. Exemple de Néves Corvo (Portugal). 199 p. ; ill. ; 1984. (100 francs) N° 3 - J. VAN DE MEULEBROUCK : Reconnaissance géophysique de structures crustales de deux segments de chaînes de collision : le Haut Allier (Massif central français) et le Sud du Tibet (Himalaya). 108 p. ; ill. ; 1984. (80 francs) N° 4 - Rapport d'activité du CENTRE PELLIER. 1980-1984. 164 p. N° 5 - L. BRIQUEU : Etude du magmatisme associé aux zones de subduction à l'aide de traceurs géochimiques multiples : éléments traces et rapports isotopiques 87Sr/86Sr - 143Nd/144Nd. 154 p. ; ill. ; 1985. (150 francs) N° 6 - M. LEBRAT : de Caractérisation géochimique du volcanisme anté-orogénique l'Occident équatorien : implications géodynamiques. 120 p. ; ill. ; 1985. (100 francs) N° 7 - A. BONNEVILLE : Analyse des températures de surface de deux volcans actifs (Etna et Piton de La Fournaise). 164 p. ; ill. ; pl. couleur ; 1985. (150 francs) N° 8 - O. VIDAL : Contribution géophysique à la reconnaissance structurale : (1) d'un bassin sédimentaire par la magnéto-tellurique, (2) d'un segment de la chaîne hercynienne (Cézallier, Massif central français) par la gravimétrie. 254 p. ; ill. ; 1986. (100 francs) N° 9 - B. LUAIS : Pétrologie et géochimie (éléments en trace et rapports isotopiques du Sr) du magmatisme associé aux zones de subduction. Exemples du Bassin méditerranéen (Santorin, Arc égéen. Stromboli, Arc éolien) et des Iles de La Sonde (Mérapi, Java). 220 p. ; ill. ; 1987. (130 francs) N° 10 - A. GIRAUD : Apport de la géochimie des éléments en trace : (1) à la caractérisation du Massif central, (2) à la genèse des métabasites des groupes leptyno-amphiboliques des ignimbrites de Toscane. 185 p. ; ill. ; 1986. (100 francs) N° 11 - M. PERRIN : Paléomagnétisme de séries rouges à aimantations multiples d'âge protérozoïque et paléozoïque d'Afrique et d'Amérique du Nord. 360 p. ; ill. ; 1987. (200 francs) N° 12 - A. AUCHAPT : Les éléments traces dans les basaltes des rifts continentaux. Exemple de la province du Sud Kivu (Zaïre) dans le rift Est-africain. 99 p. ; ill. ; 1987. (80 francs) N' 13 - J.P. BARRIOT : La détermination du géoïde par altimétrie océanique et gravimétrie. Quelques aspects du traitement et interprétation géologique sur l'Océan indien (partie Nord-Ouest) et la Méditerranée occidentale. 240 p. ; ill. ; 1987. (130 francs) N° 14 - J.M. GOLBERG : Le métamorphisme mésozoïque dans la partie orientale des Pyrénées : relations avec l'évolution de la chaîne au Crétacé. 235 p. ; ill. ; 1987. (130 francs) N° 15 - M.J. LEBEAU : Matériaux vitreux et vitrocristallins basaltiques contenant des cendres radioactives simulées. Comportement à la lixiviation. 230 p. ; ill. ; pl.photo ; 1988. (150 francs) GEOLOGIQUE ET GEOPHYSIQUE DE MONT- N° 16 - N. CABANES : Etude de zones de cisaillement mantellique. Les péridotites de Montferrier (France) et de San Quintin (Mexique). Analyse texturale, pétrologique et géochimique. 270 p. ; ill. ; pl.photo ; 1988. (170 francs) N° 17 - Rapport d'activité du CENTRE GEOLOGIQUE ET GEOPHYSIQUE DE MONTPELLIER. 1984-1988. N° 18 - P. FABRE : Les bordures figées des filons basaltiques de l'Escandorgue Lodévois. Minéralogie, expérimentation et approche théorique. 206 p. ; ill. ; pl.photo ; 1988. (135 francs) P. PHILIPPOT : Déformation et éclogitisation progressives d'une crôute océanique subductée : le Monviso, Alpes occidentales. Contraintes cinématiques durant la collision alpine. 270 p. ; ill. ; pl.photo ; 1988. (150 francs) N° 19 - N° 20 - N° 21 N° 22 - N° 23 N° 24 - N° 25 - N° 26 - J.M. DAUTRIA : Relations entre les hétérogénéités du manteau supérieur et la magmatisme en domaine continental distensif : exemple des basaltes alcalins du Hoggar (Sahara central, Algérie) et de leurs enclaves. 430 p. ; ill. ; pl.couleur ; 1989. (250 francs) J. CHERY : Modélisation thermo-mécanique de la déformation lithosphérique intra-continentale. 200 p. ; ill. ; pl.couleur ; 1989. (150 francs) J.L. BODINIER : Distribution des Terres rares dans les massifs lherzolitiques de Lanzo et de l'Ariège. Origine des hétérogénéités et conséquences pour les mécanismes mantelliques. 190 p. ; ill. ; 1989. (130 francs) F. BRIGAUD : Conductivité thermique et champ de température dans les bassins sédimentaires à partir de données de puits. 414 p. ; ill. ; pl.couleur ; 1989. (220 francs) D. REY : Structure crustale des Alpes occidentales le long du profil ECORS-CROP d'après la sismique réflexion et le champ de pesanteur. 318 p. ; ill. ; pl.couleur ; 1990. (200 francs) B. de CABISSOLE : Apport des données gravimétriques à la connaissance de la chaîne des Pyrénées de long du profil ECORS. 217p. ; ill.; pl. couleur ; 1990. (170 francs) Rapport d'activité du CENTRE GEOLOGIQUE ET GEOPHYSIQUE DE MONTPELLIER, 1988-1989. M. HATHOUTI : Etude gravimétrique et magnétique des amas sulfurés viséens de la région de Marrakech (Maroc). 212 p. ; ill. ; pl.couleur ; 1990. (140 francs). N° 28 P. BEZERT : Les unités alpines à la marge du massif cristallin corse : nouvelles données structurales, métamorphiques, et contraintes cinématiques. 368 p. ; ill. ; pl.photo ; 1990. (180 francs). N° 29 - D. TAKHERIST : Structure crustale, subsidence mésozoïque et flux de chaleur dans les bassins nord-sahariens (Algérie). 236 p. ; ill. ; 1991. (130 francs). N° 27 - Commandes à adresser à : LABORATOIRE DE GEOPHYSIQUE Documentation Université Montpellier II 34095 - MONTPELLIER CEDEX 5 France