La newsletter du Biopark
Charleroi Brussels South
n°24 — hiver 2014
IBMM - 15 ans
L’IBMM fait peau neuve 2
IBMM : M comme médecine… 4
Biopark : près de 900 emplois 6
Nouveau venu: Abel Garcia Pino 7
Lauréat du Fonds Ithier 2014 8
First entreprise GSK-CMMI
9
Masterclass thérapie cellulaire
10
Une alternative à l’histologie ? 11
En bref 12
CHARLEROI BRUSSELS SOUTH
IBMM - 15 ans
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L’IBMM fait peau neuve
L’IBMM a 15 ans et il s’offre un "lifting" : ses axes de recherches
sont réaffirmés, ses réseaux sont animés. Rencontre avec le
nouveau bureau de l’IBMM 2015 : Bruno André (Président),
Laurence Van Melderen (Secrétaire) et Bernard Robaye
(Vice-président et Trésorier).
La valeur de la recherche
Il est une évidence qu’il semble falloir rappeler
en cette fin d’année : c’est par la recherche
fondamentale que se font les grandes avancées
en termes scientifiques et donc de progrès de la
connaissance, mais aussi les avancées sociétales,
médicales et socio-économiques. Le Biopark en
est une excellente illustration. Parce qu’au Biopark,
la recherche fondamentale de qualité a précédé
les créations d’entreprises, l’accompagnement
de PME, la formation de demandeurs d’emplois –
engagés pour 90% d’entre eux dans les semaines
qui ont suivi leur formation. La première pierre
du Biopark fut en effet l’Institut de biologie et de
médecine moléculaires.
Puisque les souhaits sont de mise en ce mois
de décembre, je formulerai un vœu : que le
financement de la recherche fondamentale et libre
continue à être l’objet de toutes les attentions et
puisse être revalorisé, permettant ainsi à cette
recherche de s’inscrire dans les meilleurs réseaux
belges et internationaux. C’est une autre évidence
qu’il convient de répéter : les chercheurs doivent
partager, échanger, collaborer pour progresser, que
ce soit à l’échelle d’un institut – comme l’a bien
compris l’IBMM –, de leur Université, du pays, de
l’Europe ou de l’ensemble de la planète…
Bonne et heureuse année 2015.
Serge Schiffmann
Vice-Recteur à la Recherche
Université libre de Bruxelles
Humeur
COMMENT SE PRÉSENTE L’IBMM
EN 2015 ?
Bruno André : L’IBMM compte aujourd’hui
environ 85 chercheurs – académiques,
postdoc, doctorants –, 13 groupes de
recherche qui sont réunis autour de deux
grandes thématiques : la microbiologie
moléculaire et la biologie cellulaire et
du développement. L’axe Microbiologie
moléculaire s’intéresse aux virus – notamment
HIV –, bactéries, levures, parasites – tels que
le trypanosome –, etc. qui peuvent conduire à
diverses maladies infectieuses. L’axe Biologie
cellulaire et développement étudie quant à
lui la cellule complexe de mammifère et le
développement embryonnaire via des modèles
variés : souris, xénope, poisson-zèbre… Ces
travaux visent à mieux comprendre in fine
différentes pathologies d’origine génétique et
en particulier certains cancers.
CES DEUX AXES, C’EST
UNE NOUVEAUTÉ ?
Bruno André : Oui puisqu’auparavant, nous
nous présentions de manière plus éclatée ;
non dans la mesure où certaines de nos
expertises sont reconnues depuis longtemps.
Ces deux axes – qui ont d’ailleurs été définis
avec les laboratoires eux-mêmes – sont
complémentaires à un axe fort déjà identifié
il y a plusieurs années sur le Biopark :
l’immunologie. En 15 ans, l’IBMM a évolué,
des laboratoires ont vu leur thématique de
recherche mûrir, de nouvelles équipes nous ont
rejoints, il était temps de transcrire cette réalité
scientifique dans notre communication aussi.
C’EST DONC AVANT TOUT UNE
OPÉRATION DE COMMUNICATION ?
Bernard Robaye : Nous avons jugé nécessaire,
après 15 ans d’existence, d’actualiser
notre communication sur les expertises et
les axes stratégiques de l’IBMM. C’est par
exemple utile pour faciliter les liens avec
les entreprises. Mais c’est aussi pour nous
l’occasion de mieux nous organiser en interne,
entre les équipes actives sur le même axe, et
d’intensifier les synergies, y compris avec les
chercheurs du campus Erasme et du réseau
hospitalier de l’ULB ainsi que de l’Institut de
bioinformatique (IB
2
) où d’autres chercheurs
travaillent sur des sujets proches des nôtres.
IBMM - 15 ans 3
UN EXEMPLE, PARMI D’AUTRES, DE CES
COLLABORATIONS ?
Bernard Robaye : Plusieurs équipes de l’IBMM
collaborent notamment avec le Laboratoire de
Médecine expérimentale dirigé par le Prof. K.
Zouaoui Boudjeltia et localisé au CHU Hôpital
Vésale de Charleroi. Ces collaborations
portent sur des sujets de recherche tels
l’athérosclérose et le choc septique. Ce type
de collaboration est très important car il
concrétise le "M" pour "Médecine" du sigle
IBMM et surtout facilite l’accès à du matériel
de recherche humain (prélèvement de tissu,
cellules sanguines, …).
COMMENT INTENSIFIER CES
SYNERGIES ?
Laurence Van Melderen : La meilleure
manière est de mettre les gens ensemble,
simplement, pour exposer leurs recherches et
établir de nouveaux liens. C’est ce qui s’est
produit quand l’IBMM a organisé un workshop
technologique à l’automne : nous faisons le
point sur les nouveaux outils de manipulation
des génomes, avec des chercheurs de
l’IBMM, d’Erasme et d’autres universités qui
ont commencé à utiliser cette technologie
émergente, des firmes qui la commercialisent,
etc. Vu le succès – quelque 130 inscrits –
et l’intérêt, ce workshop technologique va
devenir annuel. En janvier, nous organisons
deux matinées de la microbiologie
moléculaire : les jeunes chercheurs –
doctorants, postdoc – qui travaillent sur cet
axe viendront présenter leur recherche, en
anglais, en maximum 12 minutes, suivies
de 5 minutes de questions-réponses. C’est
un bon exercice pour eux mais aussi une
belle occasion pour nous de nous informer
et peut-être de nouer une collaboration. Des
représentants d’entreprises actives dans
ce secteur seront aussi invités. Là aussi, ce
rendez-vous sera annuel, alternant nos deux
axes de recherche. D’autres projets articulés
sur les deux axes sont en gestation.
L’ENTHOUSIASME EST TOUJOURS
PRÉSENT ?
Bruno André : Oui, d’ailleurs comment ne pas
l’être ? Nous inaugurions l’Institut de biologie
et de médecine moléculaires il y a 15 ans,
quasiment au milieu des champs. Aujourd’hui,
l’IBMM est un institut de recherche aux côtés
de l’IMI, du CMMI, etc. mais aussi d’autres
acteurs – entreprises, centre de formation,
incubateur, etc -, au sein du Biopark. Dans
toute cette dynamique, nous avions besoin
de nous fédérer et d’afficher nos spécificités
au sein de l’IBMM pour, par exemple, monter
plus facilement des projets de recherche
ensemble ou avec des collègues du campus
Erasme ou du secteur hospitalier. En 2015, la
dynamique est lancée…
Nathalie Gobbe
IBMM - 15 ans
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IBMM : M comme médecine…
Composé à quelque 95% de chercheurs de la Faculté des Sciences, l’Institut de biologie et de
médecine moléculaires mène des recherches liées à de nombreuses pathologies, qu’il s’agisse
de maladies infectieuses, de maladies génétiques ou de cancers.
En tentant de mieux comprendre le rôle de la protéine
apoL1, des chercheurs de l’IBMM ont observé un lien
potentiel avec certaines formes d’obésité. Actuellement
qualifiée d’épidémie, l’obésité touche plusieurs dizaines de
pourcents de la population dans de nombreux pays.
Au détour de leurs recherches sur le trypanosome, des chercheurs de l’IBMM
se sont intéressés aux protéines apoL. Leur rôle physiologique n’est pas connu
mais
une d’entre elle semble intervenir dans le sepsis, anciennement appelé
septicémie, soit un état inflammatoire grave généralement associé à une
infection du sang par des bactéries ou des virus. Il entraîne le décès dans 30
à 60% des cas, sur un total de 750.000 par an pour un pays comme les Etats
Unis. Son importance pourrait s’amplifier dans les années à venir suite à la
progression des infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Le trypanosome est un parasite qui emploie
un insecte vecteur, la mouche tsé-tsé, pour se
reproduire et se propager dans ses nombreux
hôtes mammifères. Chez l’homme, ce parasite
provoque la maladie du sommeil, touchant chaque
année quelque 60.000 personnes en Afrique.
Des chercheurs de l’IBMM ont réussi à décrire en
profondeur le mécanisme moléculaire à la base
de la pathogénèse de la maladie du sommeil et à
envisager de possibles stratégies thérapeutiques.
La cystinose est une maladie génétique causée par
le dysfonctionnement d’une protéine de transport des
lysosomes, la cystinosine, qui catalyse la sortie de cystine
présente dans ce compartiment cellulaire. Des chercheurs
de l’IBMM étudient les liens entre le cystinosine et
d’autres protéines de transport du lysosome. L’objectif est
de mieux comprendre les conséquences sur la cellule de
l’accumulation de cystine dans les lysosomes, ainsi que
le mode d’action de la cystéamine, le seul médicament
disponible pour traiter cette pathologie.
Maladie du sommeil
Choc septique
Sepsis
Brucellose
Obésité
Cystinose
Ciliopathies
Syndrome de
Pena-Shokeir
Ostéoporose osseuse
Abrité des chocs par la boîte crânienne, les méninges et le liquide céphalorachidien, le cerveau est en outre équipé
d’un filtre biologique complexe: la barrière hémato-encéphalique. Cette interface hautement régulée entre le système
sanguin périphérique et le système nerveux central assure l’homéostasie du liquide qui baigne le cerveau et le protège
des pathogènes et des neurotoxines qui circulent dans le sang. Les fonctions d’isolement et de protection du cerveau
font cependant de cette barrière un obstacle majeur dans le traitement des maladies du système nerveux central, en
excluant plus de 98% des molécules thérapeutiques potentielles.
A contrario, une barrière endommagée génère une accumulation excessive de fluide dans le cerveau qui participe à la
physiopathologie d’un grand nombre de maladies telles l’accident vasculaire cérébral, les maladies neurodégénératives
ou les pathologies neuroinflammatoires. Des chercheurs de l’IBMM tentent de mieux comprendre ces processus.
Malgré l’efficace multithérapie anti-SIDA actuelle,
on ne guérit pas encore du SIDA. Actuellement,
l’obstacle majeur à l’éradication du virus HIV
est la présence dormante de réservoirs du virus
qui peuvent se réveiller, par exemple, suite à un
simple rhume. Une optimisation importante des
traitements anti-SIDA consisterait à réduire, voire
éliminer, les réservoirs de virus dormants tout en
maintenant le patient sous un traitement anti-
SIDA efficace pour empêcher les virus réveillés
d’infecter de nouvelles cellules.
Depuis de nombreuses années, des chercheurs
de l’IBMM travaillent à mieux comprendre les
mécanismes moléculaires responsables de la
latence et donc à trouver des stratégies pour
débarrasser les patients de leur infection.
Au sein des cellules de notre corps, toutes les protéines
sont fabriquées par des nanomachines, les ribosomes. Les
ribosomes sont constitués de dizaines de pièces qui doivent
être précisément assemblées pour générer des machines
fonctionnelles et fidèles. Lorsque les ribosomes sont mal
assemblés, nos cellules fabriquent trop peu de protéines qui
peuvent en outre contenir des erreurs. Nous risquons alors
de développer des maladies graves connues depuis peu sous
le nom de ribosomopathies ou maladies du ribosome. Les
patients atteint de ribosomopathies sont souvent victimes
de cancers, de problèmes de maturation des cellules du
sang et de développement du squelette. Des chercheurs de
l’IBMM étudient la biogenèse du ribosome dans les cellules
humaines et tentent de comprendre comment des problèmes
d’assemblage du ribosome entraînent les ribosomopathies.
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Filariose
SIDA Ribosomopathies
Leucémies et lymphomes
d'origine virale
Leucémie aiguë
myéloblastique
Maladies cérébrovasculaires
Cancer
Maladie liée à la
cicatrisation osseuse
Ostéoporose osseuse
Anévrisme
Athérosclérose
Néphropathies
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