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sociopolitiques découlant des échéances électorales dans les Etats démocratiques. Dans cette
posture, la régularité électorale a l’avantage de réguler et/ou de prévenir les revendications et
contestations électorales.
Naturellement, l’élection en substance, se définit comme le mode démocratique privilégié de
désignation des gouvernants dans un Etat de droit libéral. Elle se structure sur des fondements
démocratique, juridique et moral. Par déclinaison, l’élection se veut d’abord démocratique parce
qu’elle incarne le seul moyen de légitimation du pouvoir et des dirigeants publics dont dispose les
peuples. Aussi permet-elle à ces derniers de traduire dans les faits l’abstraction démocratique de la
représentation du souverain national. En sus, l’élection se veut vertueuse puisqu’elle exige des
valeurs morales et éthiques que résume le précepte de l’honnêteté, évoqué plus haut. Faut-il le
remarquer, plus qu’un précepte, l’honnêteté est un principe de droit universellement établi.
Enfin, l’élection est singulièrement juridique en ce qu’elle postule la liberté du vote et la régularité
des scrutins. De tout temps, elle a consacré le droit inaliénable de liberté de vote du citoyen et la
garantie de sa régularité.
Assurément, le caractère juridique de l’élection est indiscutable et sa régularité en est le corollaire
incontestable. Il est alors acquis que la régularité électorale se structure en une conjugaison de
productions normative et juridictionnelle, confirmant la transcendance de sa légalité. En retour, l’on
ne peut obtenir la régularité d’une élection en l’absence d’une bonne application du droit.
Indiscutablement, une élection régulière est l’expression de l’exercice de la souveraineté du peuple
libre. Tout peuple libre y attache donc une importance singulière.
Dans ce sens, le peuple béninois, affranchi d’un régime totalitaire,
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reste très sensible à la régularité
des élections. Son attentive surveillance se justifie par sa détermination à en assurer une réelle
régularité afin de ne pas revivre les avatars du populisme révolutionnaire d’antan. A l’époque, sous
l’emprise d’une ferveur révolutionnaire, les élections servaient littéralement à la confiscation du
pouvoir par un parti-Etat. Sous les oripeaux de l’idéologie marxisme-léninisme, contraignant les
citoyens à un militantisme servile, le peuple souverain n’avait jamais pu s’exprimer librement. En
effet, la théorie du centralisme démocratique, dévoyé, appliquée au processus électoral privait le
citoyen de toute manifestation de volonté, de tout choix libre. Seul, le plébiscite tyrannique fut le
mode ‘’démocratique’’ de désignation des dirigeants étatiques. Au demeurant, sous l’étendard de la
démocratie populaire, s’organisaient des parodies de scrutins, dont les résultats étaient connus
d’avance.
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La République du Bénin, ex Dahomey a vécu du 26 octobre 1972 au 28 février 1989, une longue période révolutionnaire
sous un régime populiste du marxiste léniniste.