AGRICULTURE ET GESTION DES PROJETS3

publicité
INTRODUCTION
On ne soulignera jamais assez l’importance de l’agriculture pour l’avenir économique
de l’Afrique. Plus de 65 % des quelque 750 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne
travaillent dans l’agriculture, et le secteur est à l’origine de plus du quart du produit intérieur
brut dans la plupart des pays. Les produits agricoles représentent environ 20 % des échanges
commerciaux internationaux de l’Afrique et constituent l’une des principales sources de
matières premières pour l’industrie.
Conscients de cette importance, les partisans du plan de développement du continent,
le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ont publié en 2003 le
Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP). Ses
objectifs sont ambitieux atteindre des taux de croissance de 6 % par an dans les zones rurales
d’ici à 2015, intégrer et dynamiser les marchés agricoles régionaux et nationaux, augmenter
considérablement les exportations agricoles, faire de l’Afrique un “acteur stratégique” à
l’échelle mondiale dans le domaine des sciences et technologies agricoles, adopter des
techniques adéquates de gestion de l’environnement et des terres et réduire la pauvreté en
milieu rural. Le plan comprend quatre domaines prioritaires ou grands axes d’investissement
visant à revitaliser l’économie rurale :
 accroître la superficie des terres agricoles irriguées en Afrique et améliorer la
gestion des terres et les techniques agricoles afin de préserver et d’améliorer la
qualité des sols
 investir dans les infrastructures rurales, notamment des routes et chemins de fer,
des sites de stockage et de traitement, des marchés, des systèmes de
communication et des réseaux d’approvisionnement fiables pour les agriculteurs
 faire de la production alimentaire une priorité importante, pour combattre la faim
et développer les exportations, et améliorer les interventions d’urgence en cas de
catastrophe naturelle et de conflit
 renforcer la recherche et le développement dans le domaine agricole en Afrique,
notamment en ce qui concerne les méthodes technologiques et agricoles de pointe
et faire bénéficier rapidement et véritablement les agriculteurs, fournisseurs et
acheteurs des progrès réalisés
Dans l’agriculture, les facteurs naturels à savoir les éléments de la nature qui peuvent
exercer une certaine influence sur l’activité agricole, mais qui ne dépendent pas de l’action de
l’homme tiennent une place exceptionnelle. Le secteur d’activité reste donc soumis à ce qu’on
appelle le déterminisme physique et biologique des facteurs naturels bien que, par la science
et la technique, l’homme tente de les maîtriser. L’agriculteur reste largement tributaire de ces
facteurs.
Au vu de ce qui précède, lors du montage d’un projet agricole, il faut prendre beaucoup de
précautions lors des études techniques, économiques et financières afin de minimiser les risques
d’échecs. L’objectif principal de cette intervention est de mettre à la disposition des auditeurs en
gestion de projet des repères pour leur permettre pour mieux élaborer des projets agricoles. Pour ce
faire, le présent document s’organisera autour de quatre principaux axes que sont :
 Définitions de quelques concepts et notions
 Caractéristiques de l’agriculture en Afrique subsaharienne
 Quelques facteurs importants dans le domaine agricole
 Exemples
1
I DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS ET NOTIONS
1.1- Concepts et notions d’ordre général
1.1.1 Agriculture
L'agriculture c'est l'ensemble des travaux qui permettent la production des végétaux et
des animaux utiles à l'homme. La pratique de l'agriculture suppose la transformation du
milieu naturel en milieu cultural.
1.1.2- Agronomie
Au sens large, elle est l'étude scientifique des problèmes physico-chimiques,
biologiques et économiques que pose la pratique de l'agriculture.
Au sens stricte (du grec "agros" qui veut dire champ cultivé et de "nomos" qui veut
dire étude des lois), c'est l'étude des relations entre un couvert végétal cultivé et les conditions
de son environnement résultant des états du milieu physique (sol, climat) et biologique (flore,
faune, parasites) transformés par des techniques en vue d'établir les lois de fonctionnement de
ce couvert.
1.1.3 Itinéraire Technique
Combinaisons logiques et ordonnées de techniques qui permettent de contrôler le
milieu et d’en tirer une production donnée (SEBILLOTE, 1974).
1.1.4 Rendements
L'idée générale de rendement qualifie la manière dont une action, un procédé de
transformation, un processus – dans lequel on a initialement entré quelque chose retourne le
résultat prévu ou attendu, avec l'idée que ce rendu, retour, renvoi peut être plus ou moins
performant du fait de l'existence d'imperfections, de gaspillage, de déchets, d'inertie :
 qui font que le rendement effectif obtenu diffère souvent du rendement prévu ;
 qui expliquent la variabilité de la performance qu'il s'agit alors de constater et de
mesurer ;
 qui doivent être réduits par les opérateurs à la recherche d'une meilleure efficience.
Ainsi, le terme de rendement – exprimé de façon concrète et générale sous la forme
d'un ratio entre le résultat obtenu et le nombre d'outils nécessaires à son efficacité – va dans la
pratique être décliné selon des formulations différentes pour correspondre le plus étroitement
et le plus fidèlement possible aux paramètres réels de chaque activité.
1.2 Concepts et notions liés à la production végétale
1.2.1 Exploitation agricole
On ne peut pas prétendre donner une définition précise car chaque exploitation a ses
caractéristiques propres. Il existe, en fait, une diversité de types d'exploitations. De plus, elles
varient énormément selon les époques, selon les pays, selon les régimes socio-économiques,
selon les coutumes et traditions agraires de chaque groupement humain.
Selon De Lawe, l'exploitation agricole est une unité économique dans laquelle
l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit. Le système de
production est la combinaison de productions et des facteurs de production (capital fonciertravail- etc.). Cette définition privilégie le profit comme mobile exclusif de l'activité agricole.
2
Dans les agricultures traditionnelles africaines par exemple, le souci du paysan reste moins de
réaliser des profits que de subsister. L'activité agricole s'apparente plus à un mode de vie qu'à
une activité économique rentable.Dans les économies socialistes, le souci du planificateur est
moins la recherche du profit que la réalisation du plein emploi et la rentabilité sociale de
l'exploitation.
Il existe une infinité de critères de classement des exploitations agricoles. On peut
citer, entre autres : le marché auquel sont destinés les biens, l'appropriation du sol, les moyens
de production, la superficie agricole utilisée, les revenus tirés de l'exploitation, le système de
production. Nous allons développer les trois premiers critères.
 Critère du marché
Le marché auquel sont destinés les produits agricoles permet de catégoriser deux
grands groupes d'exploitations : les exploitations de subsistance et les exploitations
commerciales.
 Exploitation de subsistance
Elles sont généralement de petite taille. La production sert surtout à
l'autoconsommation. C'est l'ensemble des polycultures de denrées alimentaires de base. Elles
sont caractéristiques des économies autarciques peu développées où l'exploitant se préoccupe
surtout de sa subsistance et de celle de sa famille. Il n'y a pas d'échange et les surplus sont
stockés dans les greniers ou granges pour prévenir les périodes de famine. Dans leur forme
actuelle, ces exploitations peuvent être de petites exploitations d'appoint (paysan -ouvrier,
paysan -artisan) à finalité domestique dont le rôle est plus social qu'économique.
 Exploitations commerciales
Ce sont des exploitations qui livrent au commerce intérieur et extérieur leurs produits.
Elles produisent pour vendre. Le marché oriente les productions; les techniques de gestion
pénètrent dans les fermes et le paysan devient un chef d'entreprise. Il est plus ouvert aux
progrès techniques, il s'adapte rapidement aux situations nouvelles de l'évolution de la
conjoncture économique. Il travaille en technicien et pense en économiste.
 Critère d'appropriation du sol
C'est de loin, le critère le plus utilisé. On distingue alors trois types d'exploitations que
sont : l'exploitation individuelle, l'exploitation collective, l'exploitation en société.
 L'exploitation individuelle
L'exploitation individuelle est gérée par un seul exploitant. Ce type d'exploitation peut
être :
 Une propriété en faire-valoir direct (FVD). La terre appartient alors à celui qui la
travaille. Il se charge d'organiser personnellement la production et la
commercialisation de ses produits.
 Le second type d'exploitation individuelle est la ferme. Ici, l'exploitant n'est qu'un
fermier, c'est-à-dire un locataire de la terre que lui a cédé le propriétaire. Il exploite la
terre pour son propre compte, mais est tenu chaque année de verser au propriétaire, un
loyer fixe appelé fermage.
 Le dernier élément est une métairie. Ici, un contrat fixe la répartition des charges et
des produits entre le propriétaire et le métayer. Exemple : ‘’aboussan’’ en production
cacaoyère
3
 Exploitation collective
Elle peut prendre l'une ou l'autre des formes suivantes selon que la terre est propriété
de l'Etat, d'une collectivité territoriale ou propriété d'une collectivité d'individus.
1er cas : La terre est la propriété de l'Etat (les exploitations agricoles des établissements
publics,les fermes d'expérimentation de certains instituts de recherches ou sociétés d'Etat,les
blocs agro-industriels implantés par l'Etat,les plantations forestières créées et gérées par l'Etat,
les réserves forestières, en régime socialiste, les fermes de l'Etat : cas de l'ex-URSS avec les
SOVKHOZ).
2ème cas : la terre est la propriété d'une collectivité territoriale (elle est alors mise en
valeur et gérée pour le compte de la collectivité par l'intermédiaire de gestionnaires et
d'ouvriers salariés. Il s'agit notamment des fermes communales ou départementales.
3ème cas : la terre est la propriété d'une collectivité d'individus (ces individus, souvent
des agriculteurs, exploitent la terre en commun sous forme d'une coopérative. Il s'agit en fait
des coopératives de production qui peuvent prendre différentes formes spécifiques ou
différentes dénominations selon les pays :exemple des KOLKHOZ en ex-URSS, les
COMBINAT en ex-YOUGOUSLAVIE et le cas des KIBBOUTZ en ISRAEL).
 L'exploitation en société
La terre est propriété collective d'individus regroupés en société civile. Ces individus
confient à un tiers le soin de gérer l'exploitation moyennant rémunération. En fin de
campagne, ils se partagent les revenus des récoltes au prorata des apports de chacun.
 Critère moyens de production
Compte tenu des moyens mis en œuvre et des facteurs de production mobilisés, on
classe parfois les exploitations agricoles en petites, moyennes et grandes entreprises, mais il
s'agit là d'une catégorisation artificielle et subjective.
1ercas: L'exploitation familiale traditionnelle (elle a un caractère essentiellement
familial parce que mise en valeur par l'agriculteur et sa famille. Le recours à une maind'œuvre salariée occasionnelle, temporaire ou même permanente est limité. Les surfaces
mises en œuvre sont souvent réduites. L'exploitation familiale est à la fois une unité de
production, une unité sociale et une unité de consommation. La famille et l'entreprise se
confondent).
2ème cas : La grande entreprise agricole (elle constitue, essentiellement, une cellule de
production de type industriel et capitaliste dont les activités sont basées sur l'échange, la
recherche d'une plus grande productivité et ayant pour souci de rentabiliser les
investissements. Elle est donc de grande taille et peut atteindre parfois des centaines ou des
milliers d'hectares : exemples des FARMS aux USA, des LATIFUNDIA en Amérique
Latine).
3ème cas : Les exploitations à temps partiel (l'augmentation de la population urbaine
suite à l'exode rural et à la diminution de la population rurale, la raréfaction des terres et de la
main-d'œuvre agricole, le développement des secteurs secondaires et tertiaires au détriment de
l'agriculture rurale ont pour autres conséquences, le développement de l'agriculture à temps
partiel; surtout si le niveau bas des revenus exige l'exercice d'autres activités. Il s'agit, en effet,
4
d'une activité agricole exercée comme un appoint de revenu par un salarié, un commerçant, un
retraité, etc.)
1.2.2 Sole
Portion de terre consacrée à une culture mono ou plurispécifique au cours d’une
campagne agricole.
Exemple : Exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne agricole 2013-2014
MANIOC (A)
RIZ (A)
RIZ (C)
MAIS (B)
MAIS (A)
MANIOC (B)
IGNAME
MAIS (C)
RIZque
(B) sont :
Nous avons quatre soles
 La sole Riz
 La sole Maïs
 La sole Manioc
 La sole Igname
1.2.3 Parcelle
Pièce de terre d’un seul tenant portant au cours d’un cycle cultural, la même culture ou
la même association de culture, et gérée par un individu ou un groupe déterminé d’individus
(Pierre Milleville). C’est une surface de terre qui est occupée par un peuplement cultivé mono
ou plurispécifique conduite de façon homogène et faisant l’objet du même itinéraire technique
(Philipe JOUVE).
Exemple : Exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne agricole 2013-2014
RIZ (A)
MANIOC (A)
MAIS (B)
MAIS (A)
MANIOC (B)
RIZ
RIZ (C)
IGNAME
MAIS (C)
En observant l’exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne 2006-2007 nous
avons neuf parcelles que sont :
La parcelle « RIZ (A) »
La parcelle « RIZ (B) »
La parcelle « RIZ (C) »
La parcelle « MAIS (A) »
La parcelle « MAIS (B) »
La parcelle « MAIS (C) »
La parcelle « MANIOC (A)»
La parcelle « MANIOC (B)»
La parcelle « IGNAME»
5
L’on comprend pourquoi les parcelles de RIZ A, B, C ne peuvent pas constituer une
seule parcelle dans la mesure où elles ne sont pas d’un seul tenant (définition P. Milleville) et
aussi il y a de forte chance qu’elles ne soient pas homogènes ou qu’elles ne font pas l’objet du
même itinéraire technique (définition de Ph. JOUVE). Ce commentaire reste valable pour les
cultures de MAIS (A, B) et du MANIOC (A, B).
1.2.4 Assolement
C'est la répartition des cultures sur l'exploitation pour une campagne donnée. A
signaler qu’il s’agit de donner les proportions de chaque culture par rapport aux surfaces
occupées.Exemple : M. KONE au cours de la campagne agricole 2006-2007 a cultivé sur son
exploitation 20 ha de coton et 5 ha de maïs.
L’assolement pratiqué par M. KONE
au cours de la campagne est de 80
% de coton et 20 % de maïs
MAIS
COTON
1.2.5 Rotation
Il s'agit d'une succession de cultures sur une même parcelle. La rotation s'étend dans le
temps (sur plusieurs campagnes). C’est la succession habituelle des cultures dans le temps sur
une parcelle donnée.
Dans notre exemple nous nous intéresserons toujours à l’exploitation de monsieur
KONE au cours de la campagne 2006-2007 tout en respectant son assolement (80 % coton et
20 % maïs).
Année 1
Année 2
PA
PA
PB
PB
PC
PC
PD
PD
PEPE
COTON
PA
PB
MAIS
PC
PD
COTON
MAIS
PE
COTON
(80 % coton et 20 % maïs)
(80 % coton et 20 % maïs)
N.B. : PA = Parcelle; PB = Parcelle B; PC = Parcelle C ; etc.
Année 3
Année 4
PA
PA
PB
PB
COTON
PC
MAIS
PD
PD
PEPE
PA
COTON
COTON
PB
PD
PC
MAIS
PE
COTON
(80 % coton et 20 % maïs)
(80 % coton et 20 % maïs)
Les successions culturales au cours des quatre premières années se résument par
Tableau récapitulatif des successions culturales
Parcelle
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
PA
Coton
Coton
Coton
Coton
PB
Coton
Coton
Coton
Maïs
PC
Coton
Coton
Maïs
Coton
PD
Coton
Maïs
Coton
Coton
PE
Maïs
Coton
Coton
Coton
6
Il faudrait retenir à partir de cet exemple qu’il y’a une forte relation entre l’assolement
et la rotation. L’idéal sur le plan agronomique aurait été que l’on accorde la même superficie à
toutes les cultures pratiquées. Malheureusement, les critères agronomiques viennent souvent
très loin après ceux liés à l’économie ou aux valeurs culturelles.
1.2.6 Techniques culturales
Les techniques culturales correspondent à la définition normative des modalités. C’est
l’ensemble des techniques recommandées par la recherche ou les structures d’encadrement.
1.2.7 Pratiques culturales
Ensemble des actions agricoles mises en œuvre dans l’utilisation du milieu (P.
MILLEVILLE, 1985).Facon dont un opérateur met en œuvre une opération technique. (J. H.
TEISSIER, 1979).
Les techniques peuvent être décrites indépendamment de l’agriculteur
ou de l’éleveur qui les met en œuvre, il n’en est pas de même pour les pratiques.
1.2.8 Association culturale
C’est l’ensemble des cultures effectuées en même temps sur une même parcelle, mais
pouvant être semées et récoltées séparément.Exemples : Igname et Mais ; Cacaoyer et
bananier les premières années.
1.2.9 Culture principale
Lorsque plusieurs cultures de plein champ se succèdent sur une même parcelle et
donnant une récolte au cours de la même campagne, la culture principale est celle dont la
durée de végétation est la plus longue ou qui procure le plus grand produit ou celle qui exige
les charges les plus élevées.
1.2.10 Culture dérobée
Lorsque plusieurs cultures de pleins champs se succèdent sur une même parcelle et
donnent une récolte au cours de la même campagne, la culture dérobée est celle dont la durée
de culture est la plus courte ou celle qui procure le plus petit produit ou celle qui exige les
charges les plus faibles.
1.2.11 Cultures intercalaires
Ce sont les cultures dont l’association est faite dans l’interligne d’une culture
principale, en général, entre une culture pérenne et une culture passagère.
1.2.12 Cultures successives
Ce sont les cultures faites l'une après l'autre, sur les mêmes parcelles, au cours de la
même campagne de telle sorte que l'une ne soit mise en place que lorsque l'autre s'est bien
développée ou a été récoltée. Exemple, maïs en avant culture du coton.
1.2.13 Jachère
C’est l'état d'une terre labourable laissée en repos pendant une certaine période en vue
de restaurer sa fertilité.
1.2.14 Surface cultivée dans l'année
Elle comprend l'ensemble des surfaces des parcelles récoltées, cultivées ou
entretenues effectivement dans l'année culturale en cours. Ainsi, si une parcelle de riz de un
7
hectare a porté trois cycles successifs de cultures dans l'année, la surface cultivée dans l'année
sera de trois hectares.
1.2.15 Terres labourées
Ce sont les terres qui ont fait l'objet de labour et qui portent des cultures pendant
une campagne agricole donnée.
1.2.16 Plantations
La notion de plantation renvoie à un espace agricole qui porte les cultures pérennes.
1.2.17Ecartement et espacement
Distance séparant les lignes de cultures d’une part et les plants d’autre part.
1.2.18Densité
C’est le nombre de plants ou pieds à l’hectare (ha). Il est obtenu par le produit de 100 m
/écartement et celui de 100 m / espacement
1.2.19Surface toujours en herbe
C'est l'ensemble des prairies permanentes appartenant à l'exploitation. Une prairie
permanente ou naturelle est une formation herbacée naturelle non assolée qui n'a été ni
labourée ni ensemencée et dont la flore est composée d'espèces issues de la végétation
herbacée locale. Exemple : espace qu'on laisse pour les parcours d'animaux.
1.2.20 Surface agricole utile (S.A.U)
C'est l'ensemble des terres cultivées et occupées effectivement par l'exploitant.
1.2.21 Friches
Ce sont les terres non cultivées susceptibles d'être mises ou remises en culture.
Exemple: les longues jachères sont considérées comme des friches.
1.2.22 Territoires non agricoles
C'est l'ensemble des surfaces d'exploitation occupées par les chemins, les fossés, les
cours d'eau, les marres, les bâtiments, etc.
1.2.23Fertilité
La fertilité d’un sol est sa capacité à produire ; c'est-à-dire fournir à l’agriculture des
récoltes ayant un rendement élevé et de bonne qualité. Cette capacité repose sur un ensemble
de propriétés du sol lui-même telles que la texture, la structure, la profondeur, la réaction du
sol (pH), sa teneur en éléments nutritifs par l’apport de matières fertilisantes.
1.2.24Fertilisation
C’est un ensemble de pratiques culturales coordonnées ayant pour objectif d’assurer
aux plantes cultivées, une alimentation correcte dans l’ensemble des éléments nutritifs par
l’apport de matières fertilisantes. Elle a pour but de créer ou d’améliorer ou de maintenir les
caractéristiques biologiques et physico-chimiques du sol apte à optimiser l’absorption par les
plantes des éléments nécessaires à leur croissance et au rendement, d’assurer la
complémentation des fournitures en provenance du sol.
8
1.2.25Matières fertilisantes
Elles sont habituellement regroupées en deux catégories que sont les amendements et
les engrais.
 Les amendements : ce sont des substances destinées à améliorer l’ensemble des
propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. Parmi les amendements, on
distingue les amendements minéraux (amendement calcaire, le sable) et les
amendements organiques (fumier, compost, résidus de récolte).

Les engrais : ce sont des substances destinées à fournir aux plantes, en
général, par l’intermédiaire du sol, un ou plusieurs éléments destinés à compléter
les fournitures en provenance du sol.
La distinction entre amendement et engrais n’est pas parfaitement nette car certains
amendements destinés, dans un premier temps, à l’amélioration des propriétés du sol
contiennent des éléments utilisables par la plante et qui participeront à sa nutrition.
1.2.26Cultures annuelles
Cultureemployéepourl'alimentationdanslespaysdutiersmonde. Se dit aussi des cultures
dont les produits sont destinés à l'alimentation humaine.
1.2.27Cultures pérennes
Se ditdequelque chosequidurelongtemps, oudepuislongtemps ; qui dure toute l'année, qui
peut devenir vivace
1.2.28Facteurs de production
Les facteurs de production que l’on appelle aussi intrants ou imputs concernent tous les
moyens et agents employés dans le processus de production. On y trouve ainsi, à côté des
facteurs humains (travail), des facteurs techniques, des facteurs financiers et tout un ensemble
de facteurs naturels (végétation, climat, le sol, le relief, etc.)
1.2.29 Système parcelle
Un système parcelle est un système dont les éléments constitutifs sont le milieu physique
et biologique, le peuplement végétal et les actes techniques de l’agriculteur.Les systèmes
parcelles étudient les relations entre un peuplement végétal cultivé et les conditions de son
environnement en vue d'établir les lois de fonctionnement de ce peuplement.Une analyse
complète du milieu ne peut faire l’économie d’une étude à l’échelle des parcelles de culture
pour les deux raisons suivantes : la parcelle, lieu d’élaboration de la production végétale est
un site privilégié pour l’observation des pratiques surtout techniques aussi, l’étude de la
parcelle permet de juger de l’efficience des pratiques, de leurs déterminismes et de leurs
conséquences.
1.2.30Système de culture
Ensemble de parcelles exploitées de façon homogène et soumises à la même succession
culturale (P. Jouve).Les systèmes de cultures se caractérisent par les quatre éléments
suivants : les espèces cultivées, les successions culturales, les associations culturales et les
itinéraires Techniques.
9
1.2.30 Système de production
Ensemble structuré de moyens de production (force de travail, terre, équipements, etc.)
combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les
objectifs des responsables de la production (Ph JOUVE).
Les différents éléments qui composent la structure d’un système sont:Le paysan et sa
famille qui sont les acteurs du système et des centres de décision ; Les moyens de production
dont ils disposent ; Les techniques qu’ils utilisent et Les productions végétales et animales
Le système de production est composé de deux sous-systèmes :
 Le sous-système technique de production: ensemble des différents processus
techniques à l’origine de la production, et qui résulte des décisions techniques du
paysan (choix matériel végétal et animal, mode de conduite des cultures et des
animaux, etc.).
 Le sous-système de gestion: Il concerne les différentes formes et modalités de
mobilisation des moyens de production et résulte des décisions de gestion du
paysan (mobilisation de la terre, du travail, du capital disponible, etc.)
1.2.31 Système agraire
Un système agraire un mode d’exploitation du milieu, historiquement constitué, durable,
système de force de production adapté aux conditions bio climatiques d’un espace donné et
répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment (Marcel MAZOYER). Un
système agraire s’identifie aux:
 Règles et pratiques sociales: par rapport au mode d’exploitation du milieu, nous
cherchons à repérer des façons de produire, des manières d’exploiter le milieu. Ces
règles et pratiques sociales sont par exemple l’organisation du travail, les modalités
d’accès au foncier, les habitudes alimentaires, etc.
 Règles et pratiques économiques: Par exemple, l’existence de tontine, la forme
d’accumulation et de constitution d’épargne, la vente différée des récoltes à des prix
plus favorables, la vente des animaux pour financer la force de travail nécessaire à
l’entretien des cultures, l’existence d’un mouvement migratoire qui alimente un
afflux monétaire.
 Règles et pratiques techniques: Une société qui exploite un milieu le transforme mais
cette transformation ne se fait pas de façon anarchique; elle est soumise à certaines
règles que tout un chacun accepte et se fait selon certaines pratiques techniques
adoptées et mises en œuvre par le plus grand nombre (utilisation de l’espace,
conduite des animaux, pratiques d’entretien de la fertilité, utilisation de l’eau
d’irrigation, etc. Toutes ces pratiques, dont certaines s’inscrivent dans le paysage,
délimitent l’aire d’extension géographique d’un système agraire.
1.2.32 Défense des cultures
La défense des cultures ou protection des cultures a pour but de réduire les pertes
derécolte, directes ou indirectes, dues à l'activité des bioagresseurs et de divers facteurs
abiotiques. Ces pertes peuvent intervenir pendant la période de culture, avant la récolte, ou
après celle-ci, en phases de transport, stockage et transformation des produits agricoles. Elle
est vitale pour l'homme car, selon l'adage, « l'agriculteur ne reçoit que ce que les parasites
veulent bien lui laisser ». On estime qu'environ 50 % de la production agricole mondiale est
perdue avant ou après la récolte.
10
1.2.33 Botanique
La botanique est la science qui étudie les végétaux
1.2.34 Phytopathologie
La phytopathologie ou phytiatrie ou pathologie végétale, est la science qui étudie les
maladies des plantes, surtout des plantes cultivées.
1.3 Concepts et notions liés à la production animale
1.3.1 Troupeau
Ensemble d’animaux élevés et nourris ensemble (Ph. LHOSTE – E. LANDAIS – P.
MILLEVILLE).
1.3.2 Gestation
La gestation est un état fonctionnel particulier propre à la femelle de vivipare qui porte
son ou ses petits dans son utérus, entre la nidation de l'œuf et la parturition (mise-bas ou
accouchement). C’est aussi l’état d'une femelle vivipare, entre nidation et mise bas, chez les
espèces gestantes. Pour la femme, on parle plutôt de grossesse et de femme enceinte. Une
femelle en gestation est dite gravide. La durée de la gestation est très variable selon les
espèces.
1.3.3 Mise bas
Expulsion en fin de gestation, par une femelle de mammifère du ou des jeunes ainsi
que des enveloppes fœtales (selon les espèces on parle de vêlage, d’agnelage, etc.
1.3.4 Portée
Ensembledespetits qu'une femellemammifèremet-en une seulefois. Exemple : Une
portée decinqchiots
1.3.5 Système d’élevage
Mode d'organisation de l'élevage tenant compte des interactions entre les ressources
territoriales et fourragères, les animaux et les pratiques sur une exploitation, un terroir ou un
territoire défini.Exemples : élevage pastoral nomade ou transhumant, agropastoral, association
agriculture-élevage, élevage périurbain, embouche, élevage en ranching, élevage ------industriel. Autre classification : systèmes de pâturages, mixtes et industriels.
1.3.6 Zoologie
La zoologie (des termes grecs ζῷον, zôon, animal, et λόγος, logos, le discours) est la
science qui étudie les animaux.
1.3.7 Zootechnie
La zootechnie est l'ensemble des sciences et des techniques mises en œuvre dans
l'élevage, la sélection et la reproduction des animaux pour l'obtention de produits ou de
services à destination des humains (viande, lait, œufs, laine, traction, voire loisirs et
agréments, sport hippique, etc.).
1.3.8Entomologie
L'entomologie est la branche de la zoologie dont l'objet est l'étude des insectes.
11
1.3.9 Médecine vétérinaire
La médecine vétérinaire est la médecine et la chirurgie des animaux. Initialement
formés pour soigner les chevaux et les animaux de production (bovins, ovins, caprins,
porcins) en milieu rural et dans un but purement économique, les vétérinaires furent ensuite
appelés à soigner de plus en plus les animaux de compagnie, et notamment les carnivores
domestiques (chiens, chats,etc.)
1.4Concepts et notions liés à l’analyse technico-économique
1.4.1 Produits
Valeur marchande des biens et services engendrés par l’activité d’une entreprise au
cours d’une campagne ou d’un exercice donné. ). Le terme de produit permet de valoriser
l'augmentation du patrimoine. Il est relatif à une période comptable et doit être distingué
des recettes.
1.4.2 Charges
Une charge correspond à un coût supporté par une entreprise afin de pouvoir réaliser la
production d'un bien ou d'un service. Valeur monétaire des biens et services ayant permis la
production par une entreprise au cours d’une campagne ou d’un exercice donné.
1.4.3 Recettes
C’est une entrée effective d’argent dans la caisse ou à la banque. La recette est la
somme d'argent encaissée (reçue) à la suite d'une opération le plus souvent commerciale. Par
extension, le terme désigne les mouvements financiers entrants. Les recettes sont des flux de
trésorerie (les encaissements qui ne correspondent pas toujours à cet exercice). On oppose les
recettes aux dépenses.
1.4.4 Dépenses
C’est une sortie effective d’argent de la caisse ou de la banque. Dépenser c’est donner
de l'argent pour acquérir ou payer quelque chose.
1.4.5 Résultat
Les produits moins les charges sont égaux au résultat (bénéfice ou perte) trouvé
au compte de résultat et au bilan.
1.4.6 Créances
Le mot "créance" désigne un droit que détient une personne dite le "créancier" à
l'encontre d'une autre personne dite le "débiteur" ou la "personne débitrice" qui lui doit la
fourniture d'une prestation. Une même prestation peut concerner plusieurs créanciers ou
plusieurs débiteurs ou les deux à la fois. Le débiteur est l'obligé du créancier.
1.4.7 Dettes
Une dette est un passif certain dont l'échéance et le montant sont fixés de façon
précise.
12
1.3.8 Actif
Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique
positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du
fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs.
1.4.9 Passif
Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative pour
l'entité, c'est-à-dire une obligation de l'entité à l'égard d'un tiers dont il est probable ou certain
qu'elle provoquera une sortie des ressources au bénéfice de ce tiers, sans contrepartie au
moins équivalente attendue de celui-ci.
1.4.10Chiffre d’affaires
Le chiffre d'affaires correspond au montant des affaires réalisées par l'entité avec les
tiers dans le cadre de son activité professionnelle normale et courante.
1.4.11 Amortissements
Imputation en comptabilité des sommes nécessaires au maintien en état du capital dont
on constate qu’il est déprécié, usé, périmé.
13
II CARACTERISTIQUES DE L’AGRICULTURE ET DE SES PRODUCTIONS
EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
2.1 Les caractéristiques essentielles de l’agriculture
Les caractéristiques essentielles de l’agriculture en Afrique sont une majorité de petits
producteurs, de faibles performances agricoles, des conditions de commercialisation
défavorables, des exportations limitées aux produits primaires, une marginalisation dans le
commerce international, une insécurité alimentaire persistante.
2.1.1 Une majorité de petits producteurs
Les producteurs sont dans leur grande majorité des agriculteurs pratiquant une
agriculture de subsistance et travaillant sur de petites exploitations familiales. Plus de 96 %
des agriculteurs d’Afrique subsaharienne cultivent moins de 5 hectares. En Tanzanie par
exemple, les petits paysans propriétaires cultivent moins de 3 hectares chacun. Pour la plupart
des agriculteurs, l’agriculture consiste à produire des aliments de base pour leur propre
subsistance et générer des revenus, complétés par la transformation des produits et par
d’autres activités non agricoles ; la vente et la transformation agroalimentaire étant le plus
souvent réalisées par les femmes. Cependant, les difficultés rencontrées pour produire les
quantités suffisantes permettant de couvrir leurs besoins alimentaires et dégager des surplus
pour la vente, sont importantes et rendent les producteurs vulnérables aux moindres chocs.
2.1.2 De faibles performances agricoles
La forte croissance de sa production agricole (2,6 % de croissance annuelle entre 1996
et 2005 contre 0,9 % pour les pays développés) est demeurée cependant inférieure à la
croissance démographique. De ce fait, l’Afrique est la seule région du monde où la production
alimentaire moyenne par personne a baissé au cours des 40 dernières années (-0,2 % entre
1996 et 2005), exposant de nombreuses populations à un risque d'insécurité alimentaire. Cette
situation varie d'un pays à l’autre. Cette baisse de la production alimentaire par habitant est en
partie imputable aux investissements insuffisants dans ce secteur et aux techniques
rudimentaires utilisées par la plupart des petits agriculteurs. Par exemple, en Tanzanie,
environ 70 % des cultures sont toujours produites manuellement, à la houe.
2.1.3 Des conditions de commercialisation défavorables
Les producteurs africains sont régulièrement confrontés à de forts obstacles à la
commercialisation de leurs produits, tant au niveau national qu'international. Les
infrastructures rurales inadéquates (équipements de stockage et routes par exemple)
compliquent le transport des marchandises d'une région à l’autre ou d’un pays à un autre,
contribuant ainsi à une augmentation des prix des produits locaux. La faiblesse de
l’organisation des filières pour nombre de produits agricoles, est en partie liée à des déficits
en matière d’organisations paysannes et de capacités de négociation avec les commerçants et
les intermédiaires ; le pouvoir de négociation des producteurs nationaux pour obtenir des prix
justes en échange de leurs marchandises s’en trouve réduit. De plus, le système bancaire
favorise les importations au détriment des investissements locaux dans les systèmes
productifs. Enfin, l’importation de produits, souvent moins chers, concurrence sévèrement les
produits locaux.
14
2.1.4 Des exportations limitées aux produits primaires
Les principales exportations agricoles des pays africains concernent des marchandises
à faible valeur ajoutée. Ces produits primaires génèrent moins de revenus d'exportation que
les produits transformés. Les exportations africaines sont non seulement spécialisées en
matières premières, mais elles se concentrent en outre sur un nombre restreint de produits. Ce
manque de diversification les rend très vulnérables en cas de choc externe (catastrophes
naturelles détruisant la récolte, effondrement des cours mondiaux, etc.). La chute des prix de
la plupart des matières premières au cours des dix dernières années, en plus de leur extrême
instabilité sur les marchés mondiaux, affecte un grand nombre de pays africains. Les revenus
de leurs exportations diminuent tandis que leurs importations augmentent, entrainant une
détérioration des termes de l’échange. Les termes de l'échange se détériorent, lorsqu’avec les
mêmes quantités exportées, le pays dispose d’une capacité d’importation de marchandises
diminuée par rapport à la période précédente : le pouvoir d’achat des revenus d’exportation
diminue..
2.1.5 Une marginalisation dans le commerce international
Depuis 30 ans, les importations agricoles en Afrique augmentent plus rapidement que
les exportations, ce qui fait de ce continent un importateur agricole net dès 1980.Comme les
prix mondiaux des marchandises chutent à cette époque, les produits subventionnés par
l’Europe et les États-Unis inondent le marché international, amenuisant considérablement la
capacité de concurrence des producteurs africains, et réduisant les parts de marché des
marchandises africaines. En 1980, la part de l'Afrique dans le commerce international s’élève
à 6 %. En 2002, cette part est tombée à 2 %. 1 % de plus dans le commerce mondial
dynamiserait déjà considérablement l'économie africaine, lui apportant plus de trois fois le
montant des aides que l'Afrique reçoit actuellement. Alors que la part de l’Afrique dans le
commerce international s’amenuise, le commerce interafricain augmente sur les dix dernières
années, montrant ainsi le potentiel des marchés régionaux africains.
2.1.6 Une insécurité alimentaire persistante
La capacité à nourrir une population toujours croissante constitue l’un des principaux
défis que l'agriculture africaine doit relever dans les prochaines décennies. L'expérience
montre que cette agriculture fait, jusqu'à un certain point, face à une remarquable croissance
démographique. Cependant, l'insécurité alimentaire demeure persistante dans de nombreux
pays, tout comme la dépendance à l'aide alimentaire et, de plus en plus, aux importations de
produits alimentaires. Cela prouve aussi que la production alimentaire ne peut à elle seule
assurer la sécurité alimentaire. La sécurité alimentaire est atteinte lorsque la totalité de la
population dispose à tout moment d’un accès physique, social et économique à une
alimentation suffisante, saine et nutritive pour répondre à ses besoins diététiques et à ses
préférences alimentaires, et lui autoriser une vie active et saine. Malgré l'engagement pris par
les chefs d'États de la planète au Sommet mondial de l’alimentation de 1996 de réduire de
moitié le nombre de personnes souffrant de la faim, globalement, peu de progrès sont
observables 10 ans plus tard, en 2006.
Dans les rares pays africains qui enregistrent une baisse du nombre de personnes en
insécurité alimentaire, on estime que c’est l’expansion considérable de la production agricole
qui est à l’origine de ce progrès. Les réserves existantes de terres cultivables offrent encore un
15
vaste potentiel exploitable, mais leur utilisation risque d'accroître la pression sur les
ressources naturelles, l'eau en particulier.
L'environnement international de plus en plus compétitif, du fait de la mondialisation,
constitue aussi une tendance structurelle que les pays africains doivent prendre en compte
dans leurs décisions et actions futures.
2.2 Les caractéristiques fondamentales des productions tropicales
Il y a trois caractéristiques essentielles : elles sont essentielles à l'alimentation
humaine, elles sont souvent périssables et leur élaboration est indissolublement liée à la
biologie des végétaux cultivés et des animaux élevés.
2.2.1 Elles sont essentielles à l'alimentation humaine:
Bien qu'il existe de grandes possibilités de substitution entre les productions agricoles, dans la
couverture des besoins alimentaires, ces productions ont souvent un caractère incertain, car
elles sont intimement liées à la physiologie humaine. Elles sont soit consommées comme
telles (exemple des agrumes, fruits frais), soit l'objet de transformations plus ou moins
complexes (exemple viande, café, cacao, thé, tabac, beurre, etc.), soit utilisées comme
véritables matières premières à l'industrie agroalimentaire (exemples : cacao
chocolat ;
céréale pâte alimentaire; viande
conserve) ; mais évidemment, de nombreuses
autres productions agricoles ne sont ni indispensables (tabac, café, thé, épices, etc.) ni même
comestibles (exemple: fibre de coton, hévéa, sisal, ricin).
2.2.2 Elles sont souvent périssables
Il en résulte donc la nécessité de les consommer dans un délai plus ou moins bref après
la récolte ainsi que l'obligation de les offrir sur le marché quelque en soit le prix et ce d'autant
plus rapidement que leur délai de consommation est court (viande, fruits frais, légumes, lait).
2.2.3 Leur élaboration est indissolublement liée à la biologie des végétaux
cultivés et des animaux élevés
Situant la production agricole en référence à la biologie des êtres vivants dont elle
procède, on peut les subdiviser en production discontinue ou continue. Les productions
agricoles dites discontinues sont obtenues une seule fois en terme de leur cycle biologique
(graminées alimentaires, pommes de terre). Les productions agricoles continues sont
caractérisées par un flux de production plus fréquent dans le temps. C'est le cas des
productions liées au processus biologique de la reproduction ou à l'activité ovarienne (lait,
œuf, latex de l'hévéa, le café, le cacao).
La durée de vie économique des plantes et des animaux dépend étroitement de la
spécificité biologique de chaque espèce. Ainsi, on peut distinguer:
 les productions exigeant un temps relativement court et pouvant se succéder
plusieurs fois par an sur la même sole.
 Les productions dont l'élaboration requiert par exemple trois à neuf mois et obtenues
une seule fois par an (canne à sucre, etc.) ;
 Les productions exigeant plusieurs années (les cultures pérennes, l’arboriculture
fruitière, la production forestière, etc.).
16
2.3 La typologie des productions végétales en Afrique tropicale
Plusieurs critères de classement des productions végétales peuvent être retenus : la
périodicité, la saisonnalité, la destination, la périssabilité, la transformation, etc. Il est parfois
mal aisé de classer une production végétale donnée. Ainsi, le riz et le maïs peuvent être
considérés comme cultures vivrières et des cultures industrielles. La banane et l'ananas sont
des cultures industrielles, des cultures fruitières et vivrières. Le soja et la tomate sont des
cultures légumières et considérées comme cultures industrielles. La classification est
purement conventionnelle.
 les cultures vivrières :
Il s'agit, en fait, de l'ensemble des plantes amylacées constituées essentiellement par
les céréales, les plantes féculentes ou tubercules. Exemples: Céréales (mil, sorgho, maïs,
fonio, blé, riz, etc.), Plantes à tubercules: (igname, pomme de terre, taro, manioc, etc.)
 Les cultures industrielles
Il s'agit des plantes qui sont essentiellement destinées à la transformation industrielle
avant leur consommation ou leur mise sur le marché. Elles constituent aussi les matières
premières de l'agro-industrie. Exemples :
o Plantes stimulantes : café, cacao, thé, cola, tabac
o Plantes oléagineuses : palmier à huile, cocotier, cotonnier (graines de coton),
soja, arachide, ricin, tournesol, karité
o Plantes à caoutchouc : elles sont constituées essentiellement par l'hévéa
o Plantes textiles : coton, jute, sisal, kenaf
o Plantes saccharifères : canne à sucre
 Les fruits et légumes
Cette rubrique englobe tous les autres fruits divers et les légumes. Exemples:
o Cultures fruitières : Corossol, goyave, mangoustan, papaye, passiflore, avocat,
mangue
o Cultures légumières : choux, concombre, carotte, aubergine, tomate, pois,
radis, gombo, piment, poivre
 Les plantes spéciales
Elles comprennent les catégories de plantes qui sont cultivées ou entretenues pour des
utilisations très spécifiques, par exemple en parfumerie ou en teinturerie.
o Plantes médicinales: quinquina ou cinquona, hyachiche
o Plantes à parfum: citronnelles, Eucalyptus et certains agrumes
o Plantes tinctoriales: palétuvier, rocouyer
 Les cultures fourragères
La pratique de fourrage artificielle n'est pas très courante, actuellement, en agriculture
africaine, pourtant le développement de l'agriculture et son intégration à l'élevage exige
l'introduction et la diffusion à grande échelle des cultures fourragères. De nombreuses espèces
fourragères sont repérées et connues. Exemples:
o Les graminées : Panicum maximum, Penisetumpurpureum (herbe à éléphant ou
roseau)
o Les légumineuses : Stylosanthesgracilis, le niébé, Puerariasp,Centrosomasp.,
le poids d'angol (Cajanuscajan)
o Les espèces ligneuses : Acacia albida, Fucus exasperata
17
 Les productions animales
Les produits du cheptel vif comprennent la viande, le lait et les sous-produits.
Exemple : cuir, peau, laine et poils. Mais le cheptel vif est constitué d'une grande diversité
d'animaux qu'on peut subdiviser en sept grandes catégories :
o les bovins : zébus et taurins ;
o les ovins (moutons à poils, moutons à laine) et caprins (chèvres du Sahel,
chèvres guinéenne, etc.) ;
o les équins (chevaux), les camelins (chameaux), asins (ânes) ;
o les porcins ;
o la volaille (ponte, chair, ponte et chair) ;
o les poissons (pisciculture en étang, en cage, en enclos, la rizipisciculture) ;
o autres élevages spéciaux : ils sont assez variés et comprennent notamment les
élevages de dindons, de canards et de pintades (méléagricultire), les élevages
de lapins (cuniculture), élevage d'abeilles (apiculture), élevage d'aulacodes
(aulacodiculture), élevage d'escargots (héliciculture).
III QUELQUES FACTEURS IMPORTANTS DANS L’AGRICULTURE
3.1 Les facteurs de production
Les facteurs de production qu'on appelle aussi intrants ou ‘’inputs’’ concernent tous
les moyens et agents employés dans le processus de production. On y retrouve ainsi, à côté
des facteurs humains (travail), des facteurs financiers ou techniques (capital) et tout un
ensemble de facteurs naturels.
3.1.1 Les facteurs naturels
Les facteurs naturels rassemblent tous les éléments de la nature qui peuvent exercer
une certaine influence sur l'activité agricole, mais qui ne dépendent pas de l'action humaine :
la végétation, la pluviométrie, l'ensoleillement, la température, le vent, les prédateurs et
parasites, l'hygrométrie, le sol (la topographie), le relief. D'une manière générale, les facteurs
naturels se caractérisent par l'insuffisance des connaissances de l'homme et de ses moyens
d'action. Comme c'est dans l'agriculture que ces facteurs tiennent une place exceptionnelle, le
secteur d'activité reste donc soumis à ce qu'on appelle le déterminisme physique et biologique
des facteurs naturels Bien que, par la science et la technique, l'homme tente de les maîtriser,
l'agriculteur reste largement tributaire des facteurs naturels.
3.1.2 Le capital foncier
La terre, richesse naturelle est en fait un facteur naturel dans la mesure où elle
n'est pas un bien créé ou produit par l'homme ; mais le travail et la science de l'homme
peuvent lui conférer la valeur d'un capital. Exemples : voies de communication, travail du
sol, amendement, fertilisation, drainage, irrigation, brise vent.En somme, toutes ces
améliorations foncières font de la terre, ainsi aménagée, un capital foncier qui comme tout
capital peut être amortie et représenter un titre négociable.
Donc par définition, le capital foncier comprend, non seulement la terre de
l'exploitation, mais aussi les bâtiments et toutes les améliorations foncières apportées par
l’homme: adduction d'eau, électricité, barrage, voirie, etc.
18
3.1.2.1 Utilisation du capital foncier
L'utilisation du capital foncier, pour l'agriculteur, définit les systèmes de cultures qui
varient d'un pays à un autre ou même d'une région à une autre. Les variations dépendent des
conditions agro-climatiques et des habitudes agraires des sociétés rurales concernées.
3.1.2.2 Valeur du capital foncier
La valeur du capital foncier dépend de son étendue et de ses performances techniques ;
c'est-à-dire, essentiellement, de ses aptitudes naturelles acquises ou potentielles qu’un
aménagement peut améliorer, de sa productivité :
- étendue
- performances techniques (aptitude naturelles, productivité)
- situation géographique (facilité d’accès, proximité d’une agglomération, ou d’un
marché, alimentation en eau).
3.2 Le sol
3.2.1 Caractérisation
Le sol est en général considéré comme le support de la plante. C'est aussi la partie qui
assure l'alimentation minérale et hydrique de la plante. Le sol est une formation meuble qui
résulte de l'action du climat, de la végétation sur une roche mère. Le sol est un milieu
organisé, milieu de concentrations minérales et agent d’élaboration des formes du relief.
 Le sol est un milieu organisé
 Deux réalités :
 Existence de structures, à toutes les échelles depuis le cristal et la cellule
jusqu’au bassin versant et au paysage régional. Ces structures sont
spécifiques du milieu pédologique et en constituent la principale originalité ;
 Existence de relations spatiales et temporelles entre ces structures
 Deux leçons
 A toutes les échelles, les traits pédologiques, les types d’horizons et les
types de sols différents les uns des autres, sont étroitement liés entre eux
dans l’espace aussi bien verticalement que latéralement et dans le temps ;
 L’unité d’organisation, c'est-à-dire « l’individu-sol », n’est pas d’un modèle
unique
 Le sol est un milieu de concentrations minérales
 Les principales concentrations :
 Alumine ;
 Fer ;
 Manganèse ;
 Kaolinite ;
 Carbonates
 Sulfates
 Chlorures
19
 Les concentrations sont d’origine pédologique :
 Par altération ;
 Par transferts
 Par accumulation ;
 Par genèse de minéraux nouveaux
 Le sol agent d’élaboration des formes du relief.
 La formation et la transformation des reliefs
L’érosion superficielle des sols n’est pas le seul mécanisme de formation et de
transformation des reliefs, c’est aussi:
 Du fait des évolutions minéralogiques ;
 Par soutirage géochimique ;
 Du fait de modification des voies de circulation des eaux
 Les trois ensembles superposés de la couverture pédologique sont :
 Le manteau d’altération : il est iso volume, son évolution influence peu la
formation du relief ;
 Les horizons pédologiques : ils ont perdu l’isovolume lithologique ; leurs
évolutions influencent fortement la formation du relief (affaissements,
érosions internes, glissements de terrain)
 La surface où agit l’érosion : l’érosion est fonction des propriétés
morphologiques des sols (morphologie des structures, morphologie des
porosités, fragilité des organisations).
3.2.2 Les constituants physiques
Le sol agricole est la partie de l'écorce terrestre susceptible d'assurer le développement
de la plante. Ce sol est composé d'une fraction solide, d'une fraction liquide et d'une fraction
gazeuse.
3.2.2.1 La fraction solide
 La composition
Elle est composée d'éléments grossiers (les cailloux, les graviers) et la terre fine :
- Les éléments grossiers sont l'ensemble des éléments dont le diamètre est
supérieur à 2 mmAu-delà de 20%, ils gênent le travail du sol et le cheminement
des racines.
- La terre fine se compose de particules de diamètre inférieur à 2 mm (sable,
limon, argile).
Echelle d’ATTERBERG (depuis 1929)
Argile
2µ
Limon
SableFin
20 µ
SableGrossier
Gravier
Cailloux
200 µ
2 mm
20 mm
Echelle actuelle
Argile
2µ
LimomFin
20 µ
Limon Sable Fin
Grossier
50 µ
200 µ
Sable Grossier
2 mm
Gravier
Cailloux
20 mm
20
- Le sable a un rôle physique. C'est un élément de division qui favorise l'aération du
sol et sa perméabilité. Le sable rend le sol meuble et facile à travailler. Cependant,
un excès de sable est un facteur de pauvreté.
- L'argile est un colloïde c'est-à-dire une substance insoluble qui peut se mettre en
suspension dans l'eau et y demeurer à l'état dispersé. En présence de sel de calcium,
elle peut se mettre à l'état floculé.
- Dans le sol, l'argile floculée ne permet pas un mélange avec l'eau, mais demeure
agglutinée. Elle maintient soudés les agrégats de terre. La structure résiste aux
effets dégradants de la pluie. Elle est stable et le sol reste aéré et meuble.
 La texture
La texture d'un sol est définie par les proportions de ses éléments constituant
principalement le sable, le limon et l'argile:
- Plus de 30 % d'argile = texture argileux
- Plus de 35% de limon = texture limoneux
- Plus de 60% de sable = texture sableux
Il existe aussi des sols argilo-sableux, sablo-limoneux et sablo-argileux. Dans ce cas,
aucun élément ne domine de façon nette. Le premier adjectif indique l'élément qui domine
légèrement.Lorsque les éléments se trouvent en proportion équilibrée, la terre est dite franche.
 La structure
C'est le mode d'assemblage des constituants de la texture en édifices plus ou moins
importants qu'on appelle agrégats. Un agrégat est formé de particules de sable et de calcaire
soudés par l'argile et l'humus. Plusieurs agrégats forment des mottes. Les agrégats ménagent
entre eux des espaces lacunaires remplis d'air et d'eau. La structure doit être à la fois :
- stable pour que les racines explorent un grand volume de terre ;
- poreuse de façon à permettre la circulation de l'eau et de l'air donc la vie des
plantes et des microorganismes du sol.
C'est pourquoi, l'agriculteur recherche les bons sols, c'est-à-dire ceux qui ont une
structure à agrégats. Dans le cas contraire, il doit s'efforcer d'améliorer la structure par des
apports d'amendement humiques et calcaires d'une part, et d'autre part par des façons
culturales appropriées. Du point de vue agricole, un sol, pour être fertile, doit renfermer une
quantité suffisante d'argile afin d'avoir une bonne capacité de rétention et un bon pouvoir
absorbant car l'argile absorbe beaucoup. De plus, l'argile doit se trouver à l'état floculé. C'est
pourquoi il faut faire des amendements calcaires. Cependant, un excès d'argile rend le sol
lourd, compact et difficile à travailler.
Aussi un sol fertile doit contenir une certaine quantité de matière organique. La partie
la plus importante de la matière organique est l'humus. L'humus provient de la transformation
d'une partie de la matière organique, l'autre partie donne les éléments minéraux. L'humus est
une substance fine, noirâtre. C'est un colloïde et comme l'argile il absorbe beaucoup d'eau. Il
flocule sous l'action des sels de calcium. Dans le sol, l'argile et l'humus se combinent pour
former le complexe argilo-humique qui, à l'état floculé, est à la base de la fertilité des sols.
C'est pourquoi l'agriculteur doit apporter des amendements calcaires et humiques pour que le
complexe se manifeste.
21
3.2.2.2 La fraction liquide : l'eau
L'eau est indispensable à l'alimentation de la plante. Elle provient, en partie, de l'eau
de pluie dont une partie s'infiltre c'est-à-dire pénètre dans le sol. Elle y occupe avec l'air les
espaces lacunaires.
 Les mouvements de l'eau dans le sol
L'eau du sol subit, par les pores, plusieurs mouvements:
- de haut en bas : c'est l'eau de la gravité. Elle s'écoule par les pores les plus
gros ;
- de bas en haut : c'est l'eau capillaire qui remonte par les pores les plus petits.
Dans la couche superficielle, l’eau est soumise à l'évaporation et une partie est retenue
par le complexe argilo-humique.
 Les constantes hygro-dynamiques
- La capacité de rétention
On appelle capacité de rétention d'un sol pour l'eau, le volume d'eau qu'un sol peut
retenir lorsque le drainage naturel, c'est-à-dire l'écoulement de l'eau de haut en bas, par
gravité, par les pores les plus gros est assuré librement.Un sol qui est à sa capacité de
rétention n'a pas d'eau dans les pores les plus gros. On dit qu'il a atteint son point de
ressuyage. La capacité de rétention des sols sableux est faible alors que celle des sols argileux
est forte.
-
La capacité utile
On l'appelle aussi réserve facilement utilisable. C'est le volume d'eau compris entre la
capacité de rétention et le point de flétrissement permanant. Ce dernier correspond au
volume d'eau en dessous duquel la plante ne peut plus se nourrir, elle flétrit. Comme
conséquence, plus la texture du sol est fine, plus la capacité utile est élevée.
 L’action de l'agriculteur sur l'eau du sol
L'eau, par son excès ou son insuffisance, est un facteur limitatif du rendement.
L'agriculteur doit donc contrôler l'humidité du sol.
-
Lutte contre l'excès d'eau
L'excès d'eau se manifeste lorsque le drainage naturel est mal assuré. Le sol est donc
gorgé d'eau à cause de :
 une infiltration trop lente dans le cas des sols peu perméables,
 de la présence d'une couche imperméable à faible profondeur
Pour lutter contre les excès d'eau, l'agriculteur doit améliorer la perméabilité de son
sol, faciliter l'écoulement de l'eau par un réseau de drainage.
-
Lutte contre l'insuffisance d'eau
Elle se fait en augmentant la capacité utile et en limitant les pertes en eau, en luttant
contre le ruissellement, en limitant l'évaporation et en détruisant les mauvaises herbes.
3.2.2.3 La fraction gazeuse : l'air du sol
La plante a besoin d'air pour vivre. L'air du sol contient l'oxygène et le gaz carbonique.
Il se trouve dans les pores où il circule comme l'eau. L'aération du sol dépend du volume des
22
espaces lacunaires. L'agriculteur doit améliorer l'aération de son sol en augmentant la
macroporosité par des amendements humiques et les labours. Il doit assurer le drainage
naturel sinon prévoir un drainage artificiel.
3.2.3 Les propriétés physiques du sol
L'ensemble des propriétés physiques du sol dépend de :
- la texture du sol,
- la structure du sol,
- du drainage naturel.
Ces propriétés sont : la stabilité du sol, la profondeur du sol, la densité du sol, la
résistance aux instruments, la capacité de rétention, la perméabilité à l'eau, l'eau utile, la
température du sol.
3.2.3.1 La stabilité du sol
La stabilité du sol permet aux plantes d'y être fixées solidement par leurs racines. Sont
instables :
- les sols en pente qui peuvent être détruits par les eaux de ruissellement ;
- les sols trop sableux qui sont sans cohésion et érodés par l'eau et le vent ;
- les sols trop argileux qui subissent le phénomène de retrait.
3.2.3.2 La profondeur du sol
Il s'agit de l'épaisseur du sol agricole, c'est-à-dire celle explorée par les racines des
végétaux. Un sol profond permet un plus grand développement des racines et
l'emmagasinement de grandes quantités d'eau et d'air.
3.2.3.3 La densité du sol
- La densité réelle : c’est le rapport du poids total des constituants solides au volume
qu'ils occupent lorsqu'ils sont tassés. Elle ne tient pas compte des espaces
lacunaires.
- La densité apparente : c’est celle du sol en place c'est-à-dire tel qu'il se présente.
Elle tient compte des espaces lacunaires.
Les sols organiques sont les moins denses suivis par les sols argileux et les sols
sablonneux étant les plus denses.
3.2.3.4 La résistance aux instruments de travail
Elle se rapporte à la plus ou moins grande facilité de travail du sol. Deux facteurs la
conditionnent. Il s'agit de la ténacité et de l'adhérence aux pièces travaillantes.
- La ténacité. C'est la résistance à la pénétration et à l'avancement des pièces
travaillantes. Plus le sol a de la cohésion, plus il est tenace et difficile à pénétrer. La
cohésion dépend de la structure et de la texture. Par exemple, les sols argileux sont
très cohérents et difficiles à travailler.
23
- L'adhérence est la faculté qu'a le sol de coller aux pièces travaillantes des
matériels de travail du sol. Les sols sableux, par exemple, ont une adhérence faible.
Quant aux sols argileux, ils deviennent adhérents quand ils sont humides.
Les sols faciles à travailler sont appelés sols légers ou meubles. Les sols difficiles à
travailler sont appelés sols lourds ou terres fortes.
3.2.3.5 La perméabilité à l'eau et à l'air
C'est la faculté qu'a le sol de se laisser facilement traverser par l'eau et par l'air. Elle
dépend de la porosité. Un sol doit être suffisamment perméable pour permettre une bonne
circulation de l'eau et de l'air.
3.2.3.6 La température du sol
La température conditionne la germination, la croissance des racines et l'activité des
êtres vivants du sol. Le soleil est la source principale de chaleur du sol. Le réchauffement su
sol dépend de la température de l'atmosphère, de la couleur du sol de sa couverture végétale.
Un sol humique, par exemple, de couleur sombre, absorbe plus de chaleur qu'un sol
clair.L'agriculteur doit veiller à la température de son sol, surtout à la mise en place ou la
semence a besoin de chaleur pour se lever.
3.2.4 Les propriétés physico-chimiques du sol
3.2.4.1 La composition chimique du sol
Les aliments dont a besoin la plante pour vivre sont :
- Trois éléments nécessaires dont l'agriculteur n'a pas besoin de se procurer :
 l'oxygène,
 l'hydrogène,
 le carbone.
- Quatre éléments majeurs dont la plante a besoin en quantité importante:

l'azote,

le calcium,

le potassium,

le phosphore.
- Les éléments secondaires dont la plante n'absorbe que de faibles quantités :
 le magnésium,
 le soufre,
 le sodium,
 le chlore,
 etc.
- Les oligo-éléments qui, par leur simple présence, facilitent l'assimilation des
autres éléments :
 le zinc,
 le fer
 le manganèse,
 le bore.
24
Pour que ces éléments soient consommés par les plantes, il faut qu'ils soient en
solution. Ce qui explique l'importance de l'eau dans le sol. De plus, ils doivent être sous une
forme assimilable.
3.2.4.2 Les propriétés physico-chimiques
3.2.4.2.1 Le pouvoir absorbant du complexe argilo-humique
Lorsqu'un sel minéral est en solution dans l'eau, il se dissocie en deux ions :
- l'anion (exemple : Cl-, SO4-, etc.)
- le cation (K+, Ca++, Mg++, etc.)
Le complexe argilo-humique possède la propriété de retenir en surface certains ions de
la solution du sol. Chargé d'électricité négative, il attire surtout les cations.Le pouvoir
absorbant est la propriété que possède le sol de retenir certains éléments solubles qui
risqueraient d'être entraînés par les eaux.Les conséquences de ces propriétés sont très
importantes en matière de fertilisation. Par exemple : les ions phosphates et les ions potassium
sont fixés par le complexe. Ils sont peu mobiles et diffusent lentement dans la solution du sol.
L'agriculteur doit donc placer des engrais phosphatés et potassiques à proximité des racines.
Les engrais nitriques apportent l'azote sous forme d'anion : NO3- non retenu par le
complexe. L'agriculteur ne doit apporter les engrais nitriques que lorsque la plante en a
besoin, c'est-à-dire à la période de faim d'azote sinon il risquerait d'être lessivé. Pour que le
sol ait un bon pouvoir absorbant, il faut qu'il y ait suffisamment de complexes colloïdaux dans
le sol. Il faut donc faire des apports d'amendements humiques d'une part et d'autre part fournir
du calcium par des amendements calcaires pour que le complexe se maintienne à l'état
floculé.
3.2.4.2.2La réaction du sol : le pH
Le pH du sol est la mesure de la quantité d'ions H+ libres dans sa solution. Ainsi, un
sol est dit :
- acide si son pH est inférieur à 6,8.
- alcalin ou basique si son pH est supérieur à 7,2
- neutre si son pH est compris entre à 6,8 et 7,2.
Le pH des sols est variable. La préférence des plantes est variable en ce qui concerne
le pH dans l'ensemble. Les plantes cultivées en Côte-d'Ivoire s'accommodent généralement
des sols plutôt acides. Cependant, elles peuvent supporter sans inconvénient les variations de
pH entre certaines limites. Certains engrais sont acidifiants. Exemple : le sulfate
d'ammoniaque. D'autres comme le nitrate de chaux sont alcalinisants. L'agriculteur doit en
tenir compte et les utiliser en fonction du pH de son sol.
3.2.4.2.3 Les êtres vivants du sol
Le sol est un milieu vivant. Il renferme une énorme quantité d'organismes variés
appartenant aux règnes animal et végétal. Si certains organismes se comportent comme des
parasites vis-à-vis des plantes (nématodes, insectes, champignons, etc.) d'autres ont une action
bénéfique (contribuent à l'évolution de la matière organique).
25
 La composition biologique du sol
On distingue la faune et la microfaune, la flore et la microflore.
- Faune et microfaune
 des mammifères,
 des insectes,
 des vers,
 etc
- Flore et microflore
Les groupes les plus importants sont :
 les champignons qui sont abondants dans les sols acides et ils vont
avoir différents types de comportement :
o parasites (Fusarium, Pythium, Phytophthora, Rhizoctonia, etc.)
o saprophytes (c’est le cas de la plupart des champignons qui
vivent dans le sol),
o symbiotiques (exemple mycorhizes).
 Les algues qu'on rencontre dans les sols humides
 Les bactéries, saprophytes, parasites ou symbiotiques (exemple : le
Rhizobium)
 Action de l'agriculteur sur l'activité microbienne
L'activité microbienne a des effets favorables dans le sol, c'est pourquoi l'agriculteur
doit chercher à l'intensifier. L'action de l'agriculteur visera à créer un milieu favorable aux
microorganismes :
- par des apports de matières organiques et d'engrais minéraux ;
- en maintenant le pH aux voisinages de la neutralité ;
- en assainissant le sol pour éviter l'excès d'eau ;
- en travaillant le sol pour maintenir une aération suffisante.
 Le travail du sol
Le travail du sol a pour but d'améliorer les parties physico-chimiques et biologiques du
sol afin d'en tirer plus de production et donc permettre à l'exploitant d'obtenir un meilleur
revenu. Le travail du sol est donc l'ensemble des opérations culturales qui ont pour but de
créer un milieu favorable au développement des plantes. Ces opérations appelées aussi façons
culturales concernent les couches profondes et les couches superficielles. On les divise en
travaux profonds et travaux superficiels.
 Les travaux profonds
Les travaux profonds concernent :
- Le sous-solage
Le sous-solage ameublit le sol en profondeur et une partie du sous-sol. Il brise la terre
sans la retourner et favorise le drainage. Il est souhaitable après défrichement et peut précéder
le labour.
- le labour : labourer, c'est travailler la terre en la retournant. Le labour a pour but :
 de protéger la structure du sol contre la dégradation due aux pluies en divisant
la terre en grosses mottes ;
 d'aérer et de favoriser l'infiltration de l'eau ;
 d'exposer le sol aux agents atmosphériques (air -eau) ;
 d'ameublir le sol par la division de la terre en grosses mottes ou en miettes ;
 d'incorporer les matières organiques et minérales ;
26

de détruire les mauvaises herbes.
 Les travaux superficiels
On les divise en deux groupes : les travaux superficiels de préparation (le pulvérisage
et le hersage) et les travaux superficiels d'entretien des terres.
-
Travaux superficiels de préparation
 Le pulvérisage : Il a pour but :
o d'émietter les mottes laissées par les travaux profonds ;
o d'enfouir les engrais et les amendements ;
o d'incorporer les lits de semence.
Le pulvérisage s'effectue avec des pulvériseurs qui sont des instruments à disques
travaillant sur une profondeur moyenne de 10 à 15 cm.
 Le hersage
Il vise essentiellement à préparer les lits de semences en affinant la division des mottes
pour rendre les agrégats plus fins. Le hersage se fait avec des herses. Ce sont des instruments
à dents travaillant à une profondeur moyenne de 5 à 10 cm.
-
Travaux superficiels d'entretien: On a le binage et le buttage
 Le binage
C'est une façon culturale qui ameublit superficiellement le sol en brisant les croûtes. Il
permet de lutter contre la déperdition de l'eau et détruit les mauvaises herbes. Il se fait en
général manuellement mais peut se faire mécaniquement avec des bineuses.

Le buttage
Il consiste à ramener la terre au pied des plantes cultivées en formant ainsi une butte à
la base de chaque plante. Il donne de la solidité à la plante. Il favorise l'émission des racines.
Il favorise le développement des tubercules. Il se fait manuellement, mais aussi
mécaniquement avec des buteuses.
3.2.5 Les conséquences du travail du sol sur les propriétés physicochimiques du sol
Le travail du sol modifie les propriétés physiques et chimiques de ce dernier par :
- l'amélioration du régime hydrique ;
- par la lutte contre l'érosion ;
- par la modification de la granulométrie ;
- par la modification de la structure et de la porosité.
L’agriculteur doit donc tenir compte des caractéristiques du son sol (nature et
topographie du sol) d'une part et d'autre part, utiliser les moyens appropriés pour l'exécution
des travaux du sol.
3.3 La plante
La végétation naturelle ou cultivée présente une multitude de plantes se distinguant
selon la forme, la hauteur, la couleur, la durée de vie, etc. Ces différentes caractéristiques ont
permis de les identifier au sein d'une classification.L’existence des plantes et leurs conditions
de vie dans le cadre naturel sont tributaires des caractéristiques du sol et du climat. Le sol sert
de support et fournit les éléments nutritifs nécessaires a la vie des plantes. Les facteurs
climatiques influencent la vie des plantes. la répartition de la végétation naturelle, la présence,
27
plus ou moins importante, de certaines espèces, leur forme, leur vigueur témoignent du degré
d'adaptation des végétaux aux particularités du sol et du climat. Il appartient donc a
l'agriculteur, soucieux d'accroitre sa productivité, de savoir identifier les plantes, en particulier
les plantes cultivées, de choisir les mieux adaptées au sol et aux conditions climatiques
locales et d'améliorer la fertilité du sol par l'application correcte des techniques appropriées.
3.3.1 Morphologie des plantes
3.3.1.1 Caractérisation
La plante se caractérise par :
- une partie souterraine plus ou moins ramifiée appelée racine ou système racinaire ;
- une partie aérienne constituée par un axe central plus ou moins ramifie, plus ou
moins dur de couleur variable. c'est la tige.
La tige ou ses ramifications portent des organes de couleur variable et en général très
variable: les feuilles à certaines périodes seulement, chez la plupart des plantes apparaissent
des organes offrant une grande variété de formes et de couleurs: les fleurs. La transformation
de ces dernières aboutit à la naissance des graines et fruits.
Les racines, les tiges et les feuilles désignent les organes végétatifs. les fleurs, les
fruits et les graines forment les organes reproducteurs. On a plusieurs types de racines selon
leurs formes et ramifications. On peut les regrouper, globalement en deux types : les racines
de type fascicule et les racines de type pivotantes.
3.3.1.2 Types morphologiques
il existe plusieurs critères de classification des types morphologiques. En se basant sur
la ramification de la partie aérienne et le mode d'occupation du sol, on peut retenir les types
morphologiques suivants : le type cespiteux, le type gazonnant, le type rhizomateux, le type
uniculmère.
- le type cespiteux
Ce sont des touffes dressées, généralement pourvues d'un plateau de tallage
généralement situées au bas du sol (exemple : le riz).
- le type gazonnant
Ici, l'appareil végétatif est un stolon qui est rampant dans le sol (exemple : la patate
douce).
- le type rhizomateux
L’appareil végétatif est un rhizome traçant dans le sol (exemple : le bananier, le
gingembre).
- le type uniculmère
C’est une plante simple. Il possède un seul pied directement implante dans le sol. les
ramifications, lorsqu'elles existent, se font dans la partie aérienne. L’occupation du sol est
ponctuelle (exemple : le manguier, le baobab, etc.).
28
3.3.2 Physiologie de la plante et conséquences agronomiques
On distingue deux types de fonctions : les fonctions végétatives et les fonctions de
reproduction.
3.3.2.1 Fonctions végétatives
Les fonctions végétatives suivantes conditionnent la vie de la plante : la nutrition
minérale, la respiration, la photosynthèse, la transpiration, la mise en réserve, la germination.
- La nutrition minérale
La plante puise dans le sol grâce à ses racines et par l'intermédiaire de ses poils
absorbants, l'eau et les sels minéraux dissous.
- La respiration
La respiration se manifeste chez tous les êtres vivants par l'absorption de l'oxygène de
l'air et le rejet du gaz carbonique de l'eau et de la chaleur.
- La photosynthèse
La photosynthèse ou fonction chlorophyllienne concerne tous les végétaux verts
pourvus de chlorophylle et s'effectue essentiellement au niveau des feuilles.
- La transpiration
La transpiration est la fonction par laquelle la plante rejette dans l'air, au niveau des
stomates, de l'eau sous forme de vapeur. Le phénomène par lequel la plante perd de l'eau
liquide s'appelle sudation
- La mise en réserve
Les substances nutritives de la sève servent à la nutrition de la plante. L'utilisation des
substances nutritives s'effectue graduellement selon les besoins de la plante. Ainsi, une partie
de ces substances est mise en réserve pour être utilisée ultérieurement par la plante dans les
fonctions de germination (graines) et dans celles de reprise des boutures (de manioc,
d'igname, etc.).
- La germination
C'est le phénomène par lequel il y a reprise de vie donc germination d'une graine ou
d'une bouture ou de toute autre semence.
Pour qu'il y ait une bonne germination, les semences doivent être placées dans de
bonnes conditions de sol (sol aéré et suffisamment humide).
Remarques sur les notions de croissance et de développement :
-
La croissance d'une plante s'effectue en longueur et en largeur grâce à la présence
de tissus de croissance (les méristèmes) localisés au sommet des organes et se
prolongeant à leur périphérie : assises génératrices.
-
Le développement : Il correspond à la formation successive des organes de la
plante et à leur transformation. Ainsi, chez la plante, la germination, l'édification
de la tige et du système racinaire, l'apparition des feuilles, des fleurs et des fruits
constituent les étapes de son développement.
29
3.3.2.2Fonctions de reproduction
Elles assurent la perpétuation et la dissémination des espèces grâce à la propagation du
pollen, des graines et des fruits et grâce également à la faculté de multiplication des organes
végétatifs. Il y a deux modes de reproduction : la reproduction sexuée et la reproduction
asexuée ou végétative.
- La reproduction sexuée
La reproduction par voie sexuée met en jeu l'activité des organes sexuels (étamine et
pistil) et la participation des partenaires sexués (plante mâle et plante femelle). Les produits
issus de ces croisements sexués par le jeu des combinaisons génétiques ne sont pas
exactement semblables. La reproduction sexuée implique quatre phénomènes ou phases :
 floraison,
 pollinisation,
 fécondation,
 formation de la graine et du fruit.
- La reproduction végétative
Elle est effectuée à partir des différentes parties de l'appareil végétatif des plantes (les
tiges, les racines, les feuilles). Les produits issus de ce mode de reproduction sont exactement
semblables à la plante mère. Différents types de reproduction végétative sont connus:
bouturage, marcottage, greffage.

Le bouturage
Il consiste à planter, dans le sol, les fragments d'un végétal de façon à provoquer à sa
base l'apparition de racines et à son sommet le développement de bourgeons. Quelques
exemples :
o bouture de rameaux aériens (manioc, canne à sucre, caféier, etc.)
o bouture de rameaux souterrains (patate douce, gingembre, etc.)
o bouture de ‘’racines’’ (igname)
o bouture de feuilles (le bégonia)
o bouture par rejets (ananas, bananiers)

Le marcottage
Il consiste à enfouir dans le sol une branche non séparée du pied-mère. Il se forme
alors des racines et des bourgeons permettant d'obtenir des plants semblables au pied-mère.
Différents types de marcottage existent : marcottage simple, marcottage par buttage,
marcottage aérien.

Le greffage
Cette opération consiste à fixer une portion de végétal vivant (bourgeon ou rameau)
appelé greffon sur un autre végétal vivant lui servant de support appelé porte-greffe.
3.4 La fertilisation minérale et organique
3.4.1 Les engrais
3.4.1.1 Fertilisation azotée
L'azote est le facteur principal de la croissance des plantes et du rendement des
cultures. Il favorise la croissance végétative, accentue la coloration verte, augmente la densité
30
foliaire, retarde la sénescence (vieillissement) et la maturation, augmente la résistance à la
verse. L'azote est présent sous trois formes :
- l'azote organique
- l'azote ammoniacal (NH4+)
- l'azote nitrique (NO3-)
C'est sous la forme nitrique que la plante absorbe l'azote. C'est la forme préférentielle
des plantes.
3.4.1.2 Fertilisation phosphatée et potassique
Le phosphore est un facteur de croissance des plantes comme l'azote. Son action est
importante dans le stade jeune, particulièrement sur le système racinaire. C'est un facteur de
précocité par opposition à l'azote. Il accroît la résistance au froid, aux maladies et au stress
hydrique. Les plantes prélèvent le phosphore sous la forme d'ions H2PO4- principalement et
sous forme d'ions H2PO42- accessoirement.
Le potassium entre, pour environ 3 %, dans la constitution de la matière sèche des
plantes. Il est très mobile dans la plante et migre des organes âgés vers les plus jeunes. Il
intervient dans la synthèse des hydrates de carbone, dans la résistance au stress hydrique et au
froid.
3.4.1.3 Schéma général de raisonnement de la fertilisation
La fertilisation raisonnée passe prioritairement par l'amélioration ou l'entretien des
propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols, en particulier l'utilisation des
amendements minéraux là où elle s'avère nécessaire et celles des amendements organiques
indispensables dans presque que toutes les situations. Les grandes lois de la fertilisation sont:
1) Loi du minimum ou des facteurs limitants
Le rendement d'une culture est déterminé par l'élément qui se trouve en plus faible
quantité dans les horizons du sol atteint par les racines relativement aux besoins de la culture.
D'où la nécessité de connaître pour chaque sol et en fonction de la culture envisagée, le
premier facteur limitant. Sa correction fera apparaître un second facteur limitant qu'il faudra
déterminer et corriger. Il apparaîtra alors un troisième, etc. Les carences les plus graves sont
en azote et en phosphore.
2) La loi des excédents moins que proportionnels
Cette loi montre, pour une culture déterminée sur un sol donné l'existence:
- d'un rendement maximum théorique ;
- d'un rendement maximum économique atteint lorsque le supplément de dépense en
engrais n'est plus compensé par le supplément de recette à attendre de l'excédent
de récolte.
3) Loi de la restitution
C'est le retour au sol d'une partie des éléments nutritifs exportés par les cultures.
31
3.5Les productions végétales
3.5.1 Aspects techniques




3.5.1.1Objectif de la production
Il faut se poser les questions suivantes :
Que veut-on produire ?
Pourquoi veut-on produire ?
Pour quoi ou pour qui veut-on produire ?
Comment va-t-on produire ?







3.5.1.2 L’étude du milieu
Le milieu étant le support, il faut le connaitre par rapport aux aspects suivants :
La pluviométrie
La température
Le relief (% des pentes)
L’hygrométrie
Le sol (texture, structure, profondeur, pH, drainage, Altitude)
Les coutumes et traditions
Leshabitudes culinaires,


3.5.1.3 Le peuplement végétal cultivé
Le peuplement végétal cultivé doit être analysé sous plusieurs angles :
La biologie et physiologie de la plante cultivée
Le cycle de culture (période, durée)
La résistance ou pas aux maladies
Les rendements (pour les cultures pérennes période d’entrée en production et
l’évolution du rendement au fil des années)
Les différentes utilisations (consommation, transformation, etc.)
Les contraintes (main-d’œuvre, conservation, etc.)










3.5.1.4 Les techniques et systèmes culturaux
Il faut bien connaitre :
Les techniques et pratiques culturales ;
Les outils (quantité, coûts) ;
Les intrants (nature, dose, période et mode d’épandage) ;
Les superficies ;
Les associations culturales ;
Les assolements ;
Les rotations ;
Les intrants (doses, périodes d’épandage, mode d’épandage, etc.) ;
Les investissements à réaliser ;
Les itinéraires techniques (pour les cultures pérennes les préciser au fil des années).




De manière générale, la démarche à suivre est la suivante pour les cultures annuelles:
 Acquisition du matériel végétal ;
 Localisation du terrain ;
 Choix du terrain ;
32























Préparation du terrain ;
Transport des semences ou des plants ;
Mise en place des semences (semis à la volée ou en poquet) ;
Entretien desparcelles
o Remplacement des piedsmanquants ou démariage (suppression des pieds en
trop)
o Sarclage
o Lutte contre les rongeurs
o Lutte contre les insectes nuisibles
o Lutte contre les maladies
o Fertilisation ;
Récolte;
Collecte des produits ;
Transport des produits ;
Conditionnement ;
Stockage des produits ;
Transformation (quelques fois) ;
Commercialisation.
En ce qui concerne les cultures pérennes, nous avons :
Acquisition du matériel végétal ;
Localisation du terrain ;
Choix du terrain ;
Préparation du terrain ;
Mise en place de la plante de couverture pour certaines cultures pérennes ;
Entretien des plants de couverture pour ces cultures pérennes ;
Réalisation du piquetage ;
Réalisation de la trouaison ;
Transport des semences ou des plants ;
Mise en place des semences ou plants ;
Entretien de la plantation
o Nouvelle plantation
 Redressement des plants qui ont basculés
 Remplacement des plants morts
 Sarclage dans les ronds
 Rabattage des mauvaises herbes dans les interlignes et dans les andains
 Lutte contre les rongeurs
 Lutte contre les insectes nuisibles
 Lutte contre les maladies
 Fertilisation de la palmeraie
 Réalisation de la récolte sanitaire ;
o Plantation en production ;
 Sarclage dans les ronds
 Rabattage des mauvaises herbes dans les interlignes et les andains
 Elagage et toilettage de la couronne
 Lutte contre les ravageurs
 Lutte contre les maladies
 Fertilisation de la palmeraie ;
Récolte des produits ;
33
 Nettoyage de l’aire de collecte (pour certains produits) ;
 Appréciation de la maturité des produits à récolter ;









Equipement en bon matériel de récolte ;
Récolte ;
Rangement des produits récoltés ;
Ramassage de la production ;
Transport de la production ;
Conditionnement ;
Stockage ;
Transformation ;
Commercialisation.










3.5.2 Les aspects économiques et financiers
Les produits
Les charges
Les recettes
Les dépenses
Les coûts de production ;
Les valeurs marchandes selon les différentes périodes ;
Les revenus ou marges au fil des années;
Les coûts des investissements à réaliser au fil des années) ;
Les fonds nécessaires (quantité, période, source, etc.) ;
La connaissance du marché
3.6Les productions animales
3.6.1 Les aspects techniques




3.6.1.1 Objectif de la production
Il faut se poser les questions suivantes :
Que veut-on produire ?
Pourquoi veut-on produire ?
Pour quoi ou pour qui veut-on produire ?
Comment va-t-on produire ?
o Système (sédentaire, transhumant, nomade)
o Caractère (moderne ou traditionnel) ;
o Mode (intensif ou extensif)
o Spéculation (lait ou viande, embouche
courte
ou
longue,
etc.)
3.6.1.2 L’étude du milieu
L’état du milieu étant très important en matière d’élevage qu’il faut l’analyser
minutieusement ; ainsi l’on doit être attentif aux aspects suivants :
 La situation géographique ;
 La disponibilité des aliments ;
 La disponibilité de l’eau au cours de l’année ;
 L’état sanitaire de la zone (parasites, maladies, etc.) ;
 La cohabitation avec l’agriculture
34
 La direction des vents
 L’orientation des bâtiments
3.6.1.3 Le cheptel
La production se faisant à partir des animaux, il faut prendre en compte les aspects
suivants :
 Les espèces
 Les races
 La physiologie
 La résistance aux maladies
 Les performances (embouche, lait, reproduction, œuf, etc.)




3.6.1.4 Les systèmes et techniques d’élevage
Une ou des espèces données
Quelle conduite à adopter ;
o Conduite de la reproduction
o Mode d’exploitation du troupeau
o Mode d’alimentation
o Mode d’abreuvement
o Pratiques sanitaires
Troupeaux finaux
o Veaux ;
o Génisses ;
o Taurillons ;
o Cuir ;
o Lait ;
o Services de traction animale
Identification des systèmes d’élevage
o Elevage engraisseur : les troupeaux ou partie du troupeau dédiés à
l’engraissement uniquement; La structure des troupeaux correspond à une
gestion des animaux en bandes ou lots
o Elevage naisseur : l’unité de production est la femelle reproductrice (vache,
brebis, chèvre, truie, poule, etc.)
 Nombre de femelles reproductrices présentes ;
 Performances et productivité des mères ;
 Trajectoires et destination des jeunes
o Elevage avec activité de « naissage » parfois combiné avec une activité
d’élevage des jeunes, voire d’engraissement. Les troupeaux comprennent des
reproductrices ;
La conduite de la reproduction, la productivité des mères et le mode d’exploitation du
troupeau (devenir des jeunes) permettront d’établir la structure du troupeau.
 Caractérisation technique des systèmes d’élevage
Un troupeau est constitué de différentes classes d’animaux, selon l’âge, le poids, le sexe, la
phase de la fonction productive et l’activité sexuelle
 Conduite de la reproduction et caractéristiques génétiques
o Race des reproducteurs, caractéristiques :
 Prolificité ;
35










 Rusticité ;
 Productivité bouchère ;
 Productivité laitière ;
 Comportement dressage ;
 Qualité des produits ;
 Etc.
Techniques de mise à la reproduction
o Insémination artificielle ou la monte naturelle ;
o Epoque des mises à la reproduction (étalée, groupée);
o Choix des reproducteurs ;
o Age de la première mise bas ;
o Taux de mise bas (Nombre de femelle mise à la reproduction/nombre de
femelles mises à la reproduction ;
o Prolificité (nombre de jeunes nés/ mise bas) ;
o Fécondité (Taux de mise bas X prolificité)
Mode d’exploitation du troupeau
o Qu’advient-il des mâles et femelles qui ne sont pas gardés pour le
renouvellement (âge, poids, quantité, type, périodede la vente, prix du marché,
besoins monétaires, etc.)?
o Autres produits (lait, œufs, peau, laine, fumier, force de traction, etc.) quantité,
destinations ?
Alimentation et abreuvement du troupeau
o Connaitre les disponibilités alimentaires (cultures fourragères, pâtures,
parcours, arbres fourragers, résidus de récolte, aliments à acheter, déchets
ménagers, etc.) ;
o Etablir le calendrier fourrager du troupeau (comparer les besoins du troupeau
avec les disponibilités en aliment au fil des saisons, faire le parallèle avec le
calendrier des travaux relatifs à la reproduction et l’exploitation des animaux :
période de mise bas, de sevrage, de vente, identifier les périodes critiqueset les
pratiques de l’éleveur pour les surmonter, augmenter les disponibilités de
fourrages par achat, par ramassage de résidus de récolte, de feuilles, diminuer
les besoins par vente, etc.,).
Soins sanitaires
Ils comprennent les prophylaxies et les soins curatifs
o Connaitre les maladies et accidents qui posent problèmes ;
o Décrire les pratiques de l’éleveur (soins pratiqués par lui-même, recours au
vétérinaire, fréquences, coûts, etc.)
o Situer ces opérations dans le temps.
Pratique de logement des animaux à mettre en lien avec :
o Opérations d’entretien ;
o De nettoyage des bâtiments ;
o Problèmes de santé.
3.6.2Les aspects économiques et financiers
Les charges
Les recettes
Les dépenses
Les couts des investissements à réaliser (habitats, matériel, infrastructures, etc.) ;
Les coûts de production ;
36
 Les valeurs marchandes selon les différentes périodes ;
 Les revenus ou marges (pour les cultures pérennes les préciser au fil des années) ;
 Les coûts des investissements à réaliser (pour les cultures pérennes les préciser au fil
des années) ;
 Les fonds nécessaires (quantité, période, source, etc.) ;
 La connaissance du marché.
37
IV EXEMPLES
EXERCICE I (aspects techniques) :
MonsieurYéo, exploitant agricole, dispose de 20 ha de superficie qu’il exploite de la
manière suivante (situation en juin 2017):
Palmier à huile
(3 ans)
Maïs
Palmier
Palmier
àà huile
huile
(10
(10 ans)
ans)
Riz
Riz
Cacao en production
(10 ans)
Arachide
Pistache
Café
Maïs +
Arachide
Cacao en production
(4 ans)
Cacao non en
production
(1 mois)
Maïs
Pistache
 2 ha de maïs ;
 1 ha de maïs associé à l’arachide
 1,5 ha de pistache ;
 1 ha de riz ;
 0,5 ha d’arachide ;
 4ha de café dont 3 ha en production
 4 ha de palmier à huile en production (3 ha ont 3 ans et 1 ha a 10 ans)
 6 ha de cacao dont 4 ha sont en production (2 ha ont 8 ans et 2 ha ont 10 ans) et 2 ha non en
production (1ha a 1 an et 1 ha 1 mois)
QUESTIONS
1) Combien de solescompte l’exploitation de Monsieur Yéo en juin
2017?
2) Combien de parcelles Monsieur a-t-il sur son exploitation en juin
2017 ?
3) Quel est l’assolement de Monsieur Yéo en juin 2017 ?
4) Quelle rotation peut-on proposer à Monsieur Yéo ?
4.1 Exemple de culture annuelle (maïs)
38
Itinéraire technique du maïs grain
FONCTIONNEMENT
UNITES
QUANTITE / HA
Abattage et défrichage
H/J
25
Labour
H/J
35
Semis
H/J
5
Epandage engrais
sac
6
Sarclage
H/J
20
Fertilisation
H/J
2
Récolte
H/J
40
Transport
H/j
60
NB : Le Rendement de la variété de maïs utilisée est de 7 tonnes à l’hectare
QUESTIONS
1) Evaluez la quantité de journée de travail dans le cas de
Monsieur Yéo ;
2) Sachant que dans la zone les premiers travaux ne peuvent
commencer que le 01 février et le semis du maïs doit avoir lieu
au plus tard le 01 mai, existe-t-il plusieurs alternatives de
calendriers d’exécution des travaux ? Lesquelles ?
3) Pour chacune d’elles, ressortez les avantages et les contraintes.
EXERCICE II (aspects techno-économiques) :
Vous disposez des informations suivantes :
 Investissement
EQUIPEMENTS/INVESTISSEMENTS
NECESSAIRES POUR UN HA
Machettes
Lime
Pioches
Dabas
Houes
Brouette
Quantité nécessaire
pour un ha
10
3
4
10
10
1
Montant en
F.CFA
2 500
1 750
5 300
400
1 500
70 000
Nombre d'année ou
de campagne d'usage
4
3
5
4
4
5
39
 FONCTIONNEMENT
UNITES
QUANTITE
MONTANT
UNITAIRE
Main d'œuvre de mise en champs
* Abattage et défrichage
H/J
25
1 000
* Labour
H/J
35
1 000
* Semis
H/J
5
1 000
Achat semences hybride
kg
20
1 700
* Engrais
sac
6
12 000
*Fiente de poulets
sac
150
1 000
* Main d'œuvre sarclage
H/J
20
1 000
* Main d'œuvre fertilisation
H/J
2
1 000
*Achat emballage
sac
70
100
* Main d'œuvre récolte
H/J
40
1 000
TRANSPORT
H/J
60
60 000
Entretiens des cultures
COMMERCIALISATION
NB : La variété de maïs produite est vendue à 100 FCFA sur le marché
QUESTIONS :
1) Etablissez le compte d’exploitation prévisionnel du maïs ;
2) Calculez quelques ratios qui vous permettent de juger les performances de
Monsieur Yéo
COMPTE D'EXPLOITATION PREVISIONNEL POUR 1 HECTARE DE MAIS
TABLEAU D'AMORTISSEMENT ET DES INVESTISSEMENTS
EQUIPEMENTS/INVESTISSEMENT
Montant Nbre d'année
en F.CFA
ou de
Amortissement/an
campagne
ou par campagne
d'usage
Machettes
2 500
4
625
Lime
1 750
3
583
Pioches
5 300
5
1 060
Dabas
400
4
100
Houes
1 500
4
375
Brouette
70 000
5
14 000
TOTAL INVESTISSEMENT
81 450
16 743
40
TABLEAU DU COMPTE D'EXPLOITATION PREVISIONNEL
ANNEE1/CAMPAGNE1
UNITE
1/Equipement/Investissement
Machettes
Lime
Pioches
Dabas
Houes
Brouette
TOTAL AMORTISSEMENT
2/ FONCTIONNEMENT
Main d'œuvre de mise en champs
* Lbattage et défrichage
* Labour
* Semis
Achat semences hybride
Entretiens des cultures
* Engrais
*Fiente de poulets
* Main d'œuvre sarclage
* Main d'œuvre fertilisation
COMMERCIALISATION
*Achat emballage
* Main d'œuvre récolte
TRANSPORT
TOTALCHARGES
IMPREVUS (10%)
TOTAL GENERAL
REDEMENT A LA RECOLTE
PRIX DE VENTE
RECETTE
MARGE = (700 000 F.CFA - 525 900 F.CFA)
QTE
PRIX UNIT
MONTANT
CHARGES
10
3
4
10
10
1
625
583
1 060
100
375
14 000
6 250
1 750
4 240
1 000
3 750
14 000
30 990
H/J
H/J
H/J
kg
25
35
5
20
1 000
1 000
1 000
1 700
sac
sac
H/J
H/J
6
150
20
2
12 000
1 000
1 000
1 000
25 000
35 000
5 000
34 000
0
72 000
150 000
20 000
2 000
70
40
1
100
1 000
60 000
7 000
40 000
60 000
450 000
45 000
525 990
7 000
100
700 000
sac
H/J
forfait
10%
7T/HA
100 F/kg
174 010
41
CONCLUSION
L’agriculture, en Afrique surtout, est beaucoup dépendante des facteurs naturels. Ainsi,
il suffit qu’il ne pleuve pas assez ou que les sols soient pauvres pour que les productions
soient compromises. L’on comprend donc que les activités agricoles dépendent de plusieurs
facteurs aléatoires contrairement aux activités dans d’autres domaines où la probabilité
d’échec est presque nulle ; c’est le cas de beaucoup de productions industrielles. A titre
d’exemple, l’on peut citer le cas d’une usine de fabrication de tissu où le nombre de mètres de
tissu obtenu est généralement égal au nombre de mètres attendu.
Aussi, les productions agricoles étant saisonnières, les produits sont disponibles en
grande quantité au même moment dans les zones agroclimatiques semblables. La périssabilité
de ces produits et leur mise sur le marché de manière brute ou semi brute rendent les
producteurs vénérables face aux consommateurs.
Au vu des particularités dans le domaine agricole, la gestion des projets dans ce
secteur exige beaucoup plus de prudence et de vigilance car souvent les résultats attendus sont
complètement différents de ceux obtenus. Ce n’est donc pas pour cette raison qu’il faut
désespérer mais bien au contraire cela doit être une source de motivation dans la mesure où
nous devrons redoubler d’effort et de vigilance pour minimiser les risques.
Les gestionnaires des projets agricoles doivent être conscients que la nature devient de
plus en plus imprévisible et cela en grande partie par la faute des hommes. En effet, les
changements climatiques auxquels nous assistons ces dernières années, dus au réchauffement
du globe qui est lui-même la conséquence de la disparition de la couche d’ozone provoquée
par les gaz à effet de serre, rendrons encore plus difficile la gestion des activités agricoles si
des politiques agricoles adéquates ne sont pas définies et des systèmes de production adaptés
ne sont pas mis en place.
42
Téléchargement