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INTRODUCTION
On ne soulignera jamais assez l’importance de l’agriculture pour l’avenir économique
de l’Afrique. Plus de 65 % des quelque 750 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne
travaillent dans l’agriculture, et le secteur est à l’origine de plus du quart du produit intérieur
brut dans la plupart des pays. Les produits agricoles représentent environ 20 % des échanges
commerciaux internationaux de l’Afrique et constituent l’une des principales sources de
matières premières pour l’industrie.
Conscients de cette importance, les partisans du plan de développement du continent,
le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ont publié en 2003 le
Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADP). Ses
objectifs sont ambitieux atteindre des taux de croissance de 6 % par an dans les zones rurales
d’ici à 2015, intégrer et dynamiser les marchés agricoles régionaux et nationaux, augmenter
considérablement les exportations agricoles, faire de l’Afrique un “acteur stratégique” à
l’échelle mondiale dans le domaine des sciences et technologies agricoles, adopter des
techniques adéquates de gestion de l’environnement et des terres et réduire la pauvreté en
milieu rural. Le plan comprend quatre domaines prioritaires ou grands axes d’investissement
visant à revitaliser l’économie rurale :
accroître la superficie des terres agricoles irriguées en Afrique et améliorer la
gestion des terres et les techniques agricoles afin de préserver et d’améliorer la
qualité des sols
investir dans les infrastructures rurales, notamment des routes et chemins de fer,
des sites de stockage et de traitement, des marchés, des systèmes de
communication et des réseaux d’approvisionnement fiables pour les agriculteurs
faire de la production alimentaire une priorité importante, pour combattre la faim
et développer les exportations, et améliorer les interventions d’urgence en cas de
catastrophe naturelle et de conflit
renforcer la recherche et le développement dans le domaine agricole en Afrique,
notamment en ce qui concerne les méthodes technologiques et agricoles de pointe
et faire bénéficier rapidement et véritablement les agriculteurs, fournisseurs et
acheteurs des progrès réalisés
Dans l’agriculture, les facteurs naturels à savoir les éléments de la nature qui peuvent
exercer une certaine influence sur l’activité agricole, mais qui ne dépendent pas de l’action de
l’homme tiennent une place exceptionnelle. Le secteur d’activité reste donc soumis à ce qu’on
appelle le déterminisme physique et biologique des facteurs naturels bien que, par la science
et la technique, l’homme tente de les maîtriser. L’agriculteur reste largement tributaire de ces
facteurs.
Au vu de ce qui précède, lors du montage d’un projet agricole, il faut prendre beaucoup de
précautions lors des études techniques, économiques et financières afin de minimiser les risques
d’échecs. L’objectif principal de cette intervention est de mettre à la disposition des auditeurs en
gestion de projet des repères pour leur permettre pour mieux élaborer des projets agricoles. Pour ce
faire, le présent document s’organisera autour de quatre principaux axes que sont :
Définitions de quelques concepts et notions
Caractéristiques de l’agriculture en Afrique subsaharienne
Quelques facteurs importants dans le domaine agricole
Exemples
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I DEFINITIONS DE QUELQUES CONCEPTS ET NOTIONS
1.1- Concepts et notions d’ordre général
1.1.1 Agriculture
L'agriculture c'est l'ensemble des travaux qui permettent la production des végétaux et
des animaux utiles à l'homme. La pratique de l'agriculture suppose la transformation du
milieu naturel en milieu cultural.
1.1.2- Agronomie
Au sens large, elle est l'étude scientifique des problèmes physico-chimiques,
biologiques et économiques que pose la pratique de l'agriculture.
Au sens stricte (du grec "agros" qui veut dire champ cultivé et de "nomos" qui veut
dire étude des lois), c'est l'étude des relations entre un couvert végétal cultivé et les conditions
de son environnement sultant des états du milieu physique (sol, climat) et biologique (flore,
faune, parasites) transformés par des techniques en vue d'établir les lois de fonctionnement de
ce couvert.
1.1.3 Itinéraire Technique
Combinaisons logiques et ordonnées de techniques qui permettent de contrôler le
milieu et d’en tirer une production donnée (SEBILLOTE, 1974).
1.1.4 Rendements
L'idée générale de rendement qualifie la manière dont une action, un procédé de
transformation, un processus dans lequel on a initialement entré quelque chose retourne le
résultat prévu ou attendu, avec l'idée que ce rendu, retour, renvoi peut être plus ou moins
performant du fait de l'existence d'imperfections, de gaspillage, de déchets, d'inertie :
qui font que le rendement effectif obtenu diffère souvent du rendement prévu ;
qui expliquent la variabilité de la performance qu'il s'agit alors de constater et de
mesurer ;
qui doivent être réduits par les opérateurs à la recherche d'une meilleure efficience.
Ainsi, le terme de rendement exprimé de façon concrète et générale sous la forme
d'un ratio entre le résultat obtenu et le nombre d'outils nécessaires à son efficacité va dans la
pratique être décliné selon des formulations différentes pour correspondre le plus étroitement
et le plus fidèlement possible aux paramètres réels de chaque activité.
1.2 Concepts et notions liés à la production végétale
1.2.1 Exploitation agricole
On ne peut pas prétendre donner une définition précise car chaque exploitation a ses
caractéristiques propres. Il existe, en fait, une diversité de types d'exploitations. De plus, elles
varient énormément selon les époques, selon les pays, selon les régimes socio-économiques,
selon les coutumes et traditions agraires de chaque groupement humain.
Selon De Lawe, l'exploitation agricole est une unité économique dans laquelle
l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit. Le système de
production est la combinaison de productions et des facteurs de production (capital foncier-
travail- etc.). Cette définition privilégie le profit comme mobile exclusif de l'activité agricole.
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Dans les agricultures traditionnelles africaines par exemple, le souci du paysan reste moins de
réaliser des profits que de subsister. L'activité agricole s'apparente plus à un mode de vie qu'à
une activité économique rentable.Dans les économies socialistes, le souci du planificateur est
moins la recherche du profit que la réalisation du plein emploi et la rentabilité sociale de
l'exploitation.
Il existe une infinité de critères de classement des exploitations agricoles. On peut
citer, entre autres : le marché auquel sont destinés les biens, l'appropriation du sol, les moyens
de production, la superficie agricole utilisée, les revenus tirés de l'exploitation, le système de
production. Nous allons développer les trois premiers critères.
Critère du marché
Le marché auquel sont destinés les produits agricoles permet de catégoriser deux
grands groupes d'exploitations : les exploitations de subsistance et les exploitations
commerciales.
Exploitation de subsistance
Elles sont généralement de petite taille. La production sert surtout à
l'autoconsommation. C'est l'ensemble des polycultures de denrées alimentaires de base. Elles
sont caractéristiques des économies autarciques peu développées l'exploitant se préoccupe
surtout de sa subsistance et de celle de sa famille. Il n'y a pas d'échange et les surplus sont
stockés dans les greniers ou granges pour prévenir les périodes de famine. Dans leur forme
actuelle, ces exploitations peuvent être de petites exploitations d'appoint (paysan -ouvrier,
paysan -artisan) à finalité domestique dont le rôle est plus social qu'économique.
Exploitations commerciales
Ce sont des exploitations qui livrent au commerce intérieur et extérieur leurs produits.
Elles produisent pour vendre. Le marché oriente les productions; les techniques de gestion
pénètrent dans les fermes et le paysan devient un chef d'entreprise. Il est plus ouvert aux
progrès techniques, il s'adapte rapidement aux situations nouvelles de l'évolution de la
conjoncture économique. Il travaille en technicien et pense en économiste.
Critère d'appropriation du sol
C'est de loin, le critère le plus utilisé. On distingue alors trois types d'exploitations que
sont : l'exploitation individuelle, l'exploitation collective, l'exploitation en société.
L'exploitation individuelle
L'exploitation individuelle est gérée par un seul exploitant. Ce type d'exploitation peut
être :
Une propriété en faire-valoir direct (FVD). La terre appartient alors à celui qui la
travaille. Il se charge d'organiser personnellement la production et la
commercialisation de ses produits.
Le second type d'exploitation individuelle est la ferme. Ici, l'exploitant n'est qu'un
fermier, c'est-à-dire un locataire de la terre que lui a cédé le propriétaire. Il exploite la
terre pour son propre compte, mais est tenu chaque année de verser au propriétaire, un
loyer fixe appelé fermage.
Le dernier élément est une métairie. Ici, un contrat fixe la répartition des charges et
des produits entre le propriétaire et le métayer. Exemple : ‘’aboussan’’ en production
cacaoyère
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Exploitation collective
Elle peut prendre l'une ou l'autre des formes suivantes selon que la terre est propriété
de l'Etat, d'une collectivité territoriale ou propriété d'une collectivité d'individus.
1er cas : La terre est la propriété de l'Etat (les exploitations agricoles des établissements
publics,les fermes d'expérimentation de certains instituts de recherches ou sociétés d'Etat,les
blocs agro-industriels implantés par l'Etat,les plantations forestières créées et gérées par l'Etat,
les réserves forestières, en régime socialiste, les fermes de l'Etat : cas de l'ex-URSS avec les
SOVKHOZ).
2ème cas : la terre est la propriété d'une collectivité territoriale (elle est alors mise en
valeur et gérée pour le compte de la collectivité par l'intermédiaire de gestionnaires et
d'ouvriers salariés. Il s'agit notamment des fermes communales ou départementales.
3ème cas : la terre est la propriété d'une collectivité d'individus (ces individus, souvent
des agriculteurs, exploitent la terre en commun sous forme d'une coopérative. Il s'agit en fait
des coopératives de production qui peuvent prendre différentes formes spécifiques ou
différentes dénominations selon les pays :exemple des KOLKHOZ en ex-URSS, les
COMBINAT en ex-YOUGOUSLAVIE et le cas des KIBBOUTZ en ISRAEL).
L'exploitation en société
La terre est propriété collective d'individus regroupés en société civile. Ces individus
confient à un tiers le soin de gérer l'exploitation moyennant rémunération. En fin de
campagne, ils se partagent les revenus des récoltes au prorata des apports de chacun.
Critère moyens de production
Compte tenu des moyens mis en œuvre et des facteurs de production mobilisés, on
classe parfois les exploitations agricoles en petites, moyennes et grandes entreprises, mais il
s'agit là d'une catégorisation artificielle et subjective.
1ercas: L'exploitation familiale traditionnelle (elle a un caractère essentiellement
familial parce que mise en valeur par l'agriculteur et sa famille. Le recours à une main-
d'œuvre salariée occasionnelle, temporaire ou même permanente est limité. Les surfaces
mises en œuvre sont souvent réduites. L'exploitation familiale est à la fois une unité de
production, une unité sociale et une unité de consommation. La famille et l'entreprise se
confondent).
2ème cas : La grande entreprise agricole (elle constitue, essentiellement, une cellule de
production de type industriel et capitaliste dont les activités sont basées sur l'échange, la
recherche d'une plus grande productivité et ayant pour souci de rentabiliser les
investissements. Elle est donc de grande taille et peut atteindre parfois des centaines ou des
milliers d'hectares : exemples des FARMS aux USA, des LATIFUNDIA en Amérique
Latine).
3ème cas : Les exploitations à temps partiel (l'augmentation de la population urbaine
suite à l'exode rural et à la diminution de la population rurale, la raréfaction des terres et de la
main-d'œuvre agricole, le développement des secteurs secondaires et tertiaires au détriment de
l'agriculture rurale ont pour autres conséquences, le développement de l'agriculture à temps
partiel; surtout si le niveau bas des revenus exige l'exercice d'autres activités. Il s'agit, en effet,
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d'une activité agricole exercée comme un appoint de revenu par un salarié, un commerçant, un
retraité, etc.)
1.2.2 Sole
Portion de terre consacrée à une culture mono ou plurispécifique au cours d’une
campagne agricole.
Exemple : Exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne agricole 2013-2014
Nous avons quatre soles que sont :
La sole Riz
La sole Maïs
La sole Manioc
La sole Igname
1.2.3 Parcelle
Pièce de terre d’un seul tenant portant au cours d’un cycle cultural, la même culture ou
la même association de culture, et gérée par un individu ou un groupe déterminé d’individus
(Pierre Milleville). C’est une surface de terre qui est occupée par un peuplement cultivé mono
ou plurispécifique conduite de façon homogène et faisant l’objet du même itinéraire technique
(Philipe JOUVE).
Exemple : Exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne agricole 2013-2014
En observant l’exploitation de M. KOFFI au cours de la campagne 2006-2007 nous
avons neuf parcelles que sont :
La parcelle « RIZ (A) »
La parcelle « MAIS (A) »
La parcelle « MANIOC (A)»
La parcelle « RIZ (B) »
La parcelle « MAIS (B) »
La parcelle « MANIOC (B)»
La parcelle « RIZ (C) »
La parcelle « MAIS (C) »
La parcelle « IGNAME»
RIZ (A)
RIZ
MANIOC (A)
RIZ (C)
MANIOC (B)
MAIS (C)
IGNAME
MAIS (B)
RIZ (A)
RIZ (B)
MANIOC (A)
RIZ (C)
MANIOC (B)
MAIS (A)
MAIS (C)
IGNAME
MAIS (B)
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