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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 25 February 2014
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des plaques séniles ainsi que l'apoptose des neurones », poursuit Stéphane Schurmans. « Cette enzyme ne
joue probablement pas un rôle majeur dans la maladie mais peut-être un rôle de régulation».
Loin d'être découragés pour autant, les chercheurs se sont procurés un modèle de souris développant la
maladie d'Alzheimer de manière fulgurante…en 6 mois ! « Et là bingo, on voit que lorsqu'on surexprime ITPKB
dans les neurones de l'hippocampe et du cortex de ces souris, toutes les caractéristiques de la maladie sont
accentuées », révèle le Professeur. Une grande quantité d'ITPKB dans les tissus concernés par la maladie
d'Alzheimer aggrave donc la pathologie.
Le rôle de l'enzyme ITPKB est de transformer l'inositol triphosphate (IP3) en inositol tetrakisphosphate
(IP4). Dans cette étude publiée dans le journalBrain (1), les chercheurs ont également testé l'effet de la
surexpression de l'enzyme ITPKB lorsque cette dernière est mutée et donc inactive. « Ces expérience ont
montré que, dans ce cas là, les souris ne montraient pas d'aggravation de la maladie », explique Stéphane
Schurmans. « C'est donc l'IP4, le produit de la réaction que cette enzyme catalyse, qui importe. Reste à
savoir comment l'IP4 accentue les caractéristiques de la maladie d'Alzheimer ».
Un inhibiteur en cours de synthèse
Dans un futur proche, les chercheurs comptent s'attaquer à 3 nouveaux volets de cette recherche. Le premier
consistera à essayer de comprendre pourquoi une minorité de patients atteints de la maladie d'Alzheimer ne
présentent pas des niveaux accrus d'ITPKB dans leur cortex et hippocampe. « Nous voudrions ainsi définir les
facteurs génétiques ou autres qui mènent à la surexpression d'ITPKB chez la majorité des patients », indique
Stéphane Schurmans. Un second volet visera à analyser si la surexpression de cette enzyme entraîne chez
l'homme, comme chez la souris, une aggravation de la maladie. Enfin, lors d'expériences préliminaires, les
chercheurs ont démontré que l'utilisation d'un inhibiteur d'ITPKB permet de diminuer la production de peptides
amyloïdes par des neurones en culture. Suite à ces résultats et réalisant le potentiel d'une telle découverte, la