Condensats de Bose-Einstein et Modèle de Hubbard pour bosons
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I) Introduction
La « première quantification » de la mécanique non relativiste de la particule ponctuelle
consiste à remplacer la position x de la particule et son impulsion p par des opérateurs X et P
agissant sur un espace de Hilbert. Les règles de commutation de ces opérateurs sont établies
par analogie avec la formulation de la mécanique rationnelle à l'aide des crochets de Poisson.
Les éléments ou vecteurs de l'espace de Hilbert décrivent les configurations possibles ou états
du système à une particule. La représentation dans l'espace des coordonnées d'un tel état est ce
que l'on appelle une fonction d'onde. Cette fonction d'onde est une amplitude de probabilité,
c'est-à-dire une fonction complexe de la position x et du temps t ,
ψ
(x,t), dont le carré du
module est la probabilité de trouver la particule au point x, à l'instant t. La fonction d'onde est
solution de l'équation de Schrödinger, qui est une équation aux dérivées partielles.
Le processus de seconde quantification consiste à traiter
ψ
(x,t), l'état du système une
première fois quantifié, non plus comme une fonction mais comme un opérateur relatif au
système qui est alors quantifié une « seconde fois ». x et p ne sont plus traités comme des
opérateurs mais comme des indices continus du nouvel opérateur.
Cette théorie quantique des champs permet de réconcilier les deux grandes approches de
la physique classique, qui semblaient totalement incompatibles, celle du point matériel et
celle du champ. Le concept de champ quantique réconcilie les concepts classiques de
particules de matière et de champs d'interaction et introduit les concepts nouveaux de champs
de matière et de particules d'interaction.
Pourquoi cette théorie de seconde quantification peut-elle être qualifiée de théorie
quantique des champs ? Parce que l'on peut considérer la fonction d'onde de la théorie de
première quantification, qui n'est rien d'autre qu'une fonction ordinaire définie sur tout
l'espace-temps, comme un champ classique, qui, au travers du processus de seconde
quantification est devenu un champ quantique, solution d'une équation de champ
opératorielle. L'intérêt essentiel de la seconde quantification est que cette équation de champ
garde la même forme quand on passe d'un système à une particule à un système à deux, trois
ou un nombre quelconque de particules. Cette propriété est très utile quand on veut rendre
relativiste la théorie, puisqu'en relativité, le nombre de particules n'est pas conservé. Dans la
théorie quantique relativiste des champs, les opérateurs décrivant des champs quantiques sont