LES FEMMES DANS LA SOCIETE FRANCAISE DEPUIS 1945 INTRODUCTION « Le deuxième sexe » (1949) de Simone de Beauvoir (1908-1986) : « On ne naît pas femme, on le devient. » Ouvrage en 2 tomes où elle fait un état des lieux de la situation des femmes (apports des sciences, étude de l’histoire et des mythes) puis une analyse du conditionnement des femmes à chaque âge pour démontrer comment la femme intériorise une infériorité qui lui vient du dehors. Succès immédiat et important : 20 000 exemplaires vendus la 1ère semaine et œuvre rapidement traduite en plusieurs langues. Un livre qui fait scandale : dans son chapitre consacré à « La mère », elle fait un plaidoyer de 15 p. en faveur de l’…avortement libre ! Elle prône l’épanouissement sexuel et affirme la liberté des choix sexuels (homosexualité évidemment). Elle préfigure les combats féministes à venir et est elle-même une provocation vivante face au modèle de son époque : ni épouse (en effet, elle ne s’est jamais mariée à Jean-Paul Sartre), ni mère, ni ménagère. 1. Analyse des termes a. Femmes : être humain de sexe féminin Certains sociologues à la suite des travaux de Judith Butler (féministe américaine dont les travaux s’inspirent de la pensée de Simone de Beauvoir) différencient « sexe » et « genre », ce dernier étant une construction sociale qui désigne un ensemble de significations culturelles qu’assume un corps sexué. Ce qui signifie clairement que notre « genre » ne suit pas forcément notre sexe biologique, manière de distinguer les pratiques homosexuelles. Catégorie en fonction d’un critère sexuel L’analyse porte donc aussi sur les rapports (de la sphère publique jusqu’à l’intime) entre les sexes (masculin/féminin) marqués par une relation de domination. Pluralité d’être une femme en fonction… De la région dans laquelle on habite Du statut matrimonial : mariée, célibataire… De la classe sociale De la fonction assurée : femme au foyer ou travaillant Questions éminemment philosophiques Pourquoi la différence des sexes, qui entraîne une complémentarité qui devrait être fondatrice de l’égalité, produit-elle de l’inégalité ? Y a-t-il entre un homme et une femme une différence d’essence, une inégalité naturelle, qui justifieraient l’ancienneté et l’universalité de la domination masculine ? 1 La réponse donnée par l’anthropologue Françoise Héritier : l’exclusion des femmes des lieux de pouvoir est le produit millénaire d’une domination masculine culturelle. Selon elle, tout vient du fait que les femmes font des enfants des 2 sexes et pas uniquement des enfants du même sexe qu’elles ! Les hommes sont donc obligés de passer par le corps des femmes pour avoir des fils. Les femmes constituent un bien absolument essentiel à la survie du groupe. Constitution par les hommes d’un modèle de contrôle et d’infériorité des femmes : 3 impossibilités pour les femmes Impossibilité de disposer librement de leurs corps Impossibilité de l’accès au savoir Impossibilité de l’accès aux fonctions d’autorité. Création d’une domination masculine érigée en modèle universel sous couvert de différenciations biologiques. L’histoire des femmes est donc autant une histoire des mutations du statut et d’une réalité plurielle de la femme que celle de son rapport avec l’homme dans une société en pleine transformation. b. Société française depuis 1945 Ensemble de personnes entre lesquelles existent des rapports durables et organisés dans un espace ou un territoire donné en l’occurrence la France. Une société en profonde mutation depuis 1945 : forte croissance économique puis ralentissement ; mutations sociales… Période +/- longue dont les étapes ne correspondent pas forcément à la périodisation de l’histoire économique et sociale tout en étant fortement influencées par elle. Transformation finalement assez rapide de la relation homme-femme : une remise en cause d’une structure profondément ancrée dans la société. 2. Problématique Dans quelle mesure l’évolution de la place et du rôle de la femme dans la société française est-elle le révélateur des mutations de cette société tout en y contribuant fortement ? Dans quelle mesure les femmes ont-elles obtenu une reconnaissance qui dépasse le seul cadre politique et juridique au point d’atteindre une égalité dans la plupart des domaines de l’existence humaine ? La maîtrise de leurs corps n’est-elle pas le combat le plus emblématique d’une révolution silencieuse, et beaucoup plus profonde, de cette seconde moitié du XXème siècle et début du XXIème siècle ? En quoi la seconde moitié du XXème siècle est-elle une étape capitale de l’émancipation féminine permise par une triple modernisation (selon Michelle Perrot) ? o Modernisation culturelle : extension de la scolarisation, indispensable à l’exercice d’une profession et de la démocratie. o Modernisation économique : développement du salariat féminin o Modernisation scientifique : progrès de la médecine qui ont permis à améliorer la santé comme la maîtrise de leur corps. 2 3. Annonce du plan I La marche vers l’égalité II Une révolution capitale : la maîtrise de leur corps III Les limites du « plafond de verre » 3 I LA MARCHE VERS L’EGALITE A DES FEMMES PLUS RESISTANTES QUE LES HOMMES ? 1. Elles vivent plus longtemps que les hommes Espérance de vie + longue 1950 : 69 ans = + 6 ans / hommes 1970 : 75 ans 1990 : 81 ans 2010 : 84,5 ans = + 6,5 ans / hommes 2. Parce qu’elles travaillent moins ? Non, car elles se soignent mieux ! Progrès dans l’obstétrique et la maîtrise de la contraception Lutte contre les maladies cardio-vasculaires et le cancer Soin + attentif au corps et surtout à la prévention (examens réguliers…) Une proportion + importante de femmes de + de 65 ans / hommes B UNE EGALITE POLITIQUE ET JURIDIQUE 1. Une des dernières démocraties occidentales à accorder le droit de vote aux femmes a. Rappel d’une 1ère tentative au lendemain de la Première Guerre mondiale : accord de la Chambre des députés en 1919, mais refus du Sénat en 1922 alors que la plupart des démocraties occidentales l’accordaient en 1918-1920 (et même d’autres pays !) b. Un 1er pas grâce au Front populaire (1936) : Léon Blum nomme 3 femmes à un gouvernement en tant que sous-secrétaires d’Etat (mais non ministre) : Suzanne Lacore protection de l’enfance Cécile Brunschvicg éducation nationale Irène Joliot-Curie recherche scientifique c. Promesse du CNR adoptée par l’ordonnance du 21 avril 1944 et appliquée en… Avril 1945 aux élections municipales Octobre 1945 aux élections législatives : 1ères élections à l’échelle nationale 33 députés femmes d. Une lente accession aux responsabilités politiques ministérielles Germaine Poinso-Chapuis : 1ère femme ministre (1947) Santé publique et population Nafissa Sid-Cara : 1ère femme sous-secrétaire d’Etat aux affaires algériennes de la Vème République (1959) Françoise Giroud : secrétaire d’Etat à la Condition féminine (1974), mais reçue que 3 fois par le 1er M., Jacques Chirac (qui n’en voulait pas, mais forcé par le président Valéry Giscard d’Estaing) bilan maigre Simone Veil : M. de la Santé (1974-1979) Edith Cresson : 1ère femme 1er M. (mai 1991-avril 1992) Elisabeth Guigou : 1ère femme M. de la Justice (1997-2002) Michèle Alliot-Marie : 1ère femme M. de la Défense (2002) puis des A.E (2010). 4 2. Une progressive reconnaissance juridique a. Dans la famille Exercice d’une profession et ouverture d’un compte bancaire sans l’autorisation préalable du mari (1965) : dans la réalité, seules les banques demandaient cette autorisation. Autorité paternelle parentale (1970) = reconnaissance de l’égalité du père et de la mère Adultère féminin n’est plus considéré comme un délit (1974) b. Dans les institutions prestigieuses ENA : 1ère femme major (1969), Françoise Chandernagor. Ecole polytechnique (1972) : la 1ère femme à intégrer en 1972 est en plus major de promotion, Anne Chopinet (par ailleurs aussi 1ère à Centrale et 2ème à l’ENS !) ainsi que 6 autres filles. Voir Approfondissement St Cyr (1983) Armée de l’air : Isabelle Boussaert, 1ère femme pilote (1985). Ecole navale (1992) : 1ère major en 2000 (Claire Pothier) Académie française : Marguerite Yourcenar (1980) C LES CONQUETES PAR L’ECOLE ET PAR LE TRAVAIL 1. L’école, premier vecteur de libération des femmes a. Généralisation de la scolarité jusqu’à 16 ans (1959) du nombre d’élèves filles et donc de bachelières (dès 1971 : bachelières > bacheliers) des étudiantes (1975 : étudiantes à l’Université > étudiants) b. Un choix vers les filières scientifiques et prestigieuses c. Une réussite scolaire La progression des scolarités féminines constitue une avancée majeure de la fin du XXème s. Une réussite incontestable : meilleures et + diplômées 2. Le travail a contribué à imposer un autre modèle : la femme active a. La conséquence de la scolarisation Les filles de la bourgeoisie + classe moyenne à l’université marché du travail b. Mais aussi d’autres mutations de la société Esprit du temps : survalorisation du travail et l’effort Développement des crèches et des écoles maternelles permettant aux femmes de se libérer et donc de concilier vie familiale et professionnelle. c. Féminisation de la population active et du monde du travail 1950 : 34 % 1975 : 39 % 2000 : 48 % 2010 : 48 % Tranche de 25 à 49 ans : 81 % (hommes : 95 %) 5 Indépendance financière Amélioration de leur image + position sociale d. Mais une féminisation très sectorielle Sur les 86 familles professionnelles recensées par l’INSEE, 1 dizaine (soit 12 % des actifs) a une répartition hommesfemmes + /- équilibrée (40 à 60 %). Enseignement (70 %), droit (57 %) et médecine (59 %). e. Révolution de la place et du rôle de la femme et donc de la conception du couple Rupture et remise en cause du modèle de leur mère : épouse, femme au foyer et mère de famille = famille traditionnelle Emergence d’un contre-modèle qui va devenir la norme : femme active qui gagne de l’argent, mène une vie professionnelle la valorisant = famille moderne vantée en plus par les magazines ! Le salaire permet une autonomie et une garantie à vie en cas notamment de divorce. D’ailleurs, 75 à 80 % des demandes de divorce sont formulées par des…femmes ! Elément re… ou déstructurant du couple ! 6 II UNE REVOLUTION CAPITALE : LA MAITRISE DE LEUR CORPS A DE LA REVOLUTION CONTRACEPTIVE A LA REVOLUTION SEXUELLE 1. Naissance du Mouvement français pour le planning familial a. 1ère pierre : 1ère association en faveur du contrôle des naissances, la Maternité heureuse (1956), d’Evelyne Sullerot qui devient en 1960 le Mouvement français pour le planning familial. 1er centre de consultation en 1961 puis développement dans toute la France. b. Fer de lance et moyen de la promotion la contraception Débat de société : exemple de la chanson « Les élucubrations » d’Antoine en 1966 où il affirme, entre autres choses, qu’il a reçu une lettre de la présidence de la République lui demandant « Comment faire pour enrichir le pays ? Mettez la pilule en vente dans les Monoprix ! » François Mitterrand se prononce en faveur de l’abrogation des lois de 1920-23 lors des élections de 1965. 2. Finalement, la loi autorisant la vente de la pilule est votée en 1967 (29 décembre 1967) : la loi Neuwirth a. Autorisation de la vente de la pilule contraceptive b. Limites : limitation de la publicité + autorisation parentale obligatoire pour les mineures (21 ans à l’époque) + non remboursement par le Sécurité sociale. Une question de société, encore taboue 10 ans plus tôt, devient un objet de débats publics parfois vifs. A partir de la fin des années 1960, dans un contexte de contestation de toutes formes d’autorité et influencé par le marxisme, développement de mouvements féministes qui contestent le pouvoir masculin. Libération sexuelle = révolution sexuelle en marche. B LE FEMINISME ET LE PROBLEME DE L’AVORTEMENT 1. Naissance et développement du féminisme a. Naissance du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) (1970) : jeunes femmes du baby boom, du gauchisme et de la libération sexuelle b. Médiatisation et politisation des revendications Dépôt d’une gerbe par 9 femmes le 26 août 1970 à l’Arc de Triomphe en clamant et en brandissant 4 banderoles avec les 2 slogans suivants : « Il y a plus inconnue que le soldat inconnu : sa femme. » « Un homme sur deux est une femme » Acte de naissance de MLF par les médias (officiellement, le nom est déposé en 1979). Le manifeste « Je me suis fait avorter » publié le 5 avril 1971 par Le Nouvel Observateur : manifeste signé par 343 femmes connues et inconnues affirmant s’être fait avorter. 7 Charlie Hebdo reprend le thème en posant la question : « Qui a engrossé les 343 salopes ? » le nom est resté dans la mémoire collective comme « le manifeste des 343 salopes ». Porter sur la place publique un sujet tabou Scandale ! Procès de Bobigny (octobre-novembre 1972) : MarieClaire Chevalier, une mineure jugée pour avortement après un viol ainsi que sa mère et l’avorteuse, défendues par Gisèle Halimi, avocate qui est engagée dans le combat féministe et a fondé en 1971 une association Choisir la cause des femmes. Procès qui se transforme en attaque contre la loi Fille et mère relaxées et avorteuse condamnée à 1 an de prison avec sursis. c. Naissance du Mouvement de libération de l’avortement et de la contraception (MLAC) (1973). Un tournant : un féminisme + virulent, + radical et + spectaculaire La médiatisation a permis une politisation du débat, mais aussi du fait de l’influence des mouvements féministes, une plus grande radicalisation. 2. Là encore, une surprise : l’avortement est voté par un gouvernement de droite…grâce aux voix de la gauche ! a. Rôle capital de Simone Veil (1927-…) Voir Approfondissement b. Les prémisses : elle fait améliorer la loi Neuwirth (pilule remboursée par la Sécurité sociale et anonymat pour les mineures) en juin 1974. c. La loi Veil ou IVG (29 novembre 1974) Arguments : « faire une loi réellement applicable ; […] dissuasive ; […] protectrice. » (discours de Simone Veil le 26 novembre devant l’AN) IVG restera une exception car c’est toujours un drame Situation sanitaire et sociale dramatique et en plus inégalitaire (les riches partent à l’étranger) La loi est bafouée ridicule de la situation ! Débat et vote de la loi (26-29 novembre 1974) Loi minimaliste (délai court : 10 semaines / Espagne ou RU : 22 semaines) Autorisation des parents pour les mineures Loi provisoire pour 5 ans d. Une loi votée grâce à la gauche : sur 291 députés de droite, seuls 98 ont voté pour (sur un total de 289 voix favorables à la loi). Une loi et une avancée majeures Une décennie qui permet une véritable révolution des mœurs : une rupture fondamentale. 8 Rôle majeur tenu par des femmes : de Gisèle Halimi au soutien très influent de Simone de Beauvoir à Simone Veil. D’ailleurs le livre de Simone de Beauvoir, « Le deuxième sexe » a eu un vif succès aux E-U à partir des années 1950-1960 et a influencé les féministes américaines et ce sont ces dernières qui ont inspiré le mouvement MLF en France. L’héritage de Simone de Beauvoir en France est donc tardif et indirect ! C UNE DOUBLE REVOLUTION MAJEURE 1. Les femmes deviennent, pour la 1ère fois de l’Histoire, maîtresses de leurs corps a. Maîtrise de modes de contraception maîtrise de leur corps Dissociation procréation – sexualité et donc aussi dans certains cas sexualité - amour Une plus grande liberté sexuelle déjà théorisée et pratiquée par Simone de Beauvoir dès 1949 ! En effet, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre ont pratiqué un fonctionnement de couple qui n’excluait pas des aventures extérieures : leur « amour nécessaire » et des « amours contingentes ». Cette mutation est le début d’un processus qui mène la femme à la maîtrise absolue de la reproduction : après la pilule, la banque de spermes ! Il n’y a plus besoin d’amour ni même de relations sexuelles pour avoir un enfant ! Exclusion progressive de l’homme ! Révolution majeure de l’histoire humaine b. Passage d’une sexualité procréatrice à une sexualité basée uniquement sur le plaisir (enquête de la sociologue Janine Mossuz-Lavau qui date de 2002) du nombre de partenaires Relations sexuelles sans relations amoureuses Progression de certaines pratiques sexuelles : buccogénitales notamment. 2. Le couple change de nature tout en restant la norme a. Changement de nature : la relation sexuelle devient le centre de la relation à deux. Du fait de cette dissociation procréation-sexualité Importance du choix du partenaire d’où… b. …la plus grande fragilité des couples des divorces …permis par la loi de 1975 autorisant le divorce par consentement mutuel. 9 III LES LIMITES DU « PLAFOND DE VERRE »* *« Plafond de verre » : ensemble des obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevés pour la hiérarchie professionnelle. Ici, le sens est élargi et concerne tous les domaines de la vie sociale. A DES PROGRES CONTINUS 1. Conquête de positions symboliques dans l’opinion a. Culture Marguerite Duras : écrivain reconnue Académie française o Marguerite Yourcenar (1980) o Jacqueline de Romilly (1988) o Hélène Carrère d’Encausse (1990) o Danièle Sallenave (2011) qui s’est d’ailleurs placée dans une certaine filiation avec S. de Beauvoir. b. Economie : Anne Lauvergeon Voir Approfondissement c. Société : Nicole Notat : secrétaire générale de la CFDT en1992. d. Sport Florence Arthaud : victorieuse de la Route du rhum (1990). Isabelle Autissier : 1ère femme à faire le tour du monde en course à la voile (arrivée 7ème en 139 j et 4 h). 2. Protection juridique ou sociale toujours plus importante a. Révision de la législation sur le viol en 1980 : le viol est considéré comme un crime. b. Améliorations professionnelles dues à la gauche au pouvoir Loi interdisant de licencier une femme en état de grossesse (1980) Loi Roudy sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes (1983) ; en 2011 : la 4ème loi ! Sera-t-elle plus appliquée que les autres ? Création du congé parental d’éducation pour les femmes (1985) Introduction du harcèlement sexuel dans le code du travail (1992) c. Améliorations de la loi IVG Remboursement par la Sécurité sociale en 1982 obtenu par Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme. Loi Aubry (4 juillet 2001) o Allongement du délai de 10 à 12 semaines o Suppression de l’autorisation pour les mineures 3. Naissance, formulation et affirmation de l’idée de parité a. Un principe qui ne fait pas l’unanimité même chez les femmes ! Le point de départ officiel : l’ouvrage de la philosophe Sylviane Agacinski (…et femme du 1er Ministre de l’époque, Lionel Jospin !), «Politique des sexes » en 1998 prise de position favorable à la parité. 10 Mais opposition de certains et aussi certaines : notamment Elisabeth Badinter (philosophe et écrivain, féministe, femme de Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux de François Mitterrand). Le concept de parité remet en cause celui d’égalité. Les catégories « homme » et « femme » sont de l’ordre privé et non public. La République ne reconnaît que des citoyen(enne)s et ne divise pas le corps social en fonction du sexe. En fait, ce débat est à relier à un processus plus profond, celui de la politisation de la sphère privée intime (homosexualité, homoparentalité…). Néanmoins, elle est un outil, « une correction de monopole » (Nicole Bacharan). b. …mais qui est finalement adopté juridiquement : loi du 6 juin 2000. c. …et qui se répercute en politique : Obligation pour les partis politiques de présenter une parité de femmes et d’hommes dans le cadre des scrutins de liste (élections municipale, régionale et européenne) sous peine de non enregistrement par la préfecture. Renforcement de cette loi par celle de janvier 2007 : obligation d’avoir un suppléant de sexe opposé à celui du candidat. Ainsi, depuis les années 2000, et même dans certains domaines depuis le milieu des années 1990, plusieurs indicateurs montrent un ralentissement, si ce n’est une panne vers l’égalité entre les hommes et les femmes. B DES INEGALITES PERSISTANTES « Je connaissais les règles écrites et officielles. J’ignorais les plafonds de verre, les filets de la bien-pensance ou les sables mouvants d’une libération parfois trompeuse. » Michèle Bacharan (historienne). 1. Au niveau politique : peu d’Amazones dans l’arène masculine ! a. Une sous-représentation de manière générale Alors que les femmes représentent 53 % du corps électoral, elles ne représentent que… (en %) 1998, 1999 2001, 2002 2008 2007, 2008 2009 ou Maire 8 10,9 Député 11 12,3 Sénateur 16,9 Député européen 40,2 43,6 ou 14 18,5 21,8 44,4 Certes des progrès, mais lents surtout lorsqu’on les compare à d’autres pays européens : en 2009, 47 % de femmes en Suède siègent au Parlement, 33 % en Allemagne, 35 % en 11 Belgique et même 36 % en Espagne, pays latin à la culture présumée « machiste » ! Les mandats où les femmes sont les mieux représentées (député européen) sont aussi ceux auxquels les Français et Françaises accordent le moins d’importance ! Mais aussi dans la haute fonction publique o 5 % du corps préfectoral (la 1ère, Yvette Chassagne en 1981) o 6 % des ambassadeurs o 13 % des recteurs b. Le recours à la loi ! Les lois sur la parité (6 juin 2000 puis 31 janvier 2007) Effet pervers de la loi de 2007 : obligation d’avoir un suppléant de sexe opposé à celui du candidat. Résultat : en 2008, 80 % des titulaires sont des hommes et donc les femmes sont reléguées dans la position de suppléantes ! 2. Etre une femme, un handicap au niveau professionnel a. Salaires des femmes inférieurs à compétences égales : différence de 27 % inférieure en moyenne, 16 % si l’on prend le salaire horaire. b. Positions hiérarchiques inférieures Seuls 10 % des membres des instances dirigeantes des entreprises côtées en bourse sont des femmes. Dans la fonction publique : si 60,6 % des cadres sont des femmes, seulement 23,3 % des emplois de direction leur reviennent. c. Plus touchées par le chômage et la précarité Quelques chiffres révélateurs o Les femmes représentent 82 % des temps partiels o 60 % des CDD o 80 % des emplois à bas salaires Un chômage féminin en croissance depuis les années 1970 o 1970 : 3 % o 2009 : 12 % Part des emplois à temps partiel dans le travail féminin o 1970 : 13 % o 2011 : 30 % Comment expliquer une telle situation ? Travaillant davantage dans le tertiaire que dans l’industrie, les femmes ont été moins concernées par les suppressions d’emplois, mais plus par les réductions d’horaires, les contrats courts et de faible durée. Insuffisance des modes de garde de la petite enfance (de 0 à 3 ans) : interruption de travail ou réduction des horaires les moins qualifiées ont ensuite beaucoup plus de mal à se réinsérer dans le milieu professionnel. 12 Au temps partiel imposé par les entreprises se rajoute celui « choisi » mais en fait, imposé par la société ! Or le temps partiel est un facteur d’inégalités salariales et freine l’avancement des carrières, sans parler du manque à gagner en termes de droits à la retraite. d. La maternité, cause de tous les maux…selon les hommes ! Interruptions de carrière pour des raisons liées à la maternité Ralentissement de l’ascension et retard salarial car vouloir consacrer du temps à ses enfants et donc adopter un autre rapport au travail constitue pour les entreprises (dirigées massivement par des hommes !) une marque de déviance ou de paresse. Abandons de carrière plus faciles pour cause de maternité Taux d’activité des femmes (25-49 ans) lié au nombre d’enfants (dont l’un a – de 3 ans) o 90 % : femme sans enfant o 83 % avec 1 enfant o 64 % avec 2 enfants o 43 % avec 3 enfants Aux conséquences lourdes o En termes de salaires et de rythmes de carrière o Et un phénomène qui touche même les femmes qui n’ont pas eu d’enfants ! Une solution ? Le congé parental donc que les pères peuvent aussi demander : en 2008, seulement 2 % de ces congés étaient assumés par les pères ! Existence d’un « plafond de…mère » ! 3. Au niveau domestique ou le principe d’une double journée…pour les femmes ! a. En 2010, les femmes ont moins fait le ménage qu’en 1999 : Les tâches domestiques quotidiennes : 4 h 23 3 h 52 mais toujours beaucoup plus que… …les hommes : 2 h 24, temps qui s’est stabilisé en 11 ans. En général, le temps effectué par les femmes se caractérise par une diminution des activités liées à la cuisine et au ménage et une augmentation de celui pour les enfants. b. Des tâches domestiques encore largement assumées par les femmes : 80 % des tâches ménagères et familiales sont assurées par les femmes. En effet, le temps gagné par les femmes n’est pas forcément dû à une augmentation de la part des hommes mais à de nouvelles pratiques économes en temps (repas tout préparés, livraison de plats cuisinés…). Des tâches que l’on estime dans la société comme des fonctions normalement dévolues aux femmes ! Poids des codes sexués profondément ancrés dans la société. 13 Selon le sociologue François de Singly, il ne pourra y avoir d’égalité sans désexualisation des tâches : pour cela, il faudrait adopter l’alternance des tâches et non une définition des tâches en fonction du sexe de la personne. 4. Au niveau des rapports homme-femme et du couple a. Entre épanouissement sexuel… b. …et violence conjugale Persistance d’une mentalité « machiste » nourrie par le développement d’une image de « femme-objet » par la pornographie, largement diffusée par internet. Violence quotidienne : 1 femme / 10 victimes de violence, mais enquêtes à prendre avec précaution car les toutes les femmes ne portent pas plainte. c. Quand la révolte vient des cités : le mouvement « Ni putes ni soumises » (2003) ou comment lutter contre les intégrismes religieux qui tentent de contrôler les filles et les femmes. d. Un machisme persistant : le viol est considéré juridiquement comme un crime, mais l’est-il vraiment dans tous les esprits ? L’affaire DSK a été un excellent révélateur : La remarque de Jack Lang le 16 mai 2011 au JT de 20 heures de France 2 est doublement révélatrice. Alors qu’il dénonce un lynchage médiatique, il affirme qu’ «il n’y a pas mort d’homme. » Le viol ne serait pas associé à la mort qui plus est, d’un…homme ! Jean-François Kahn sur France Culture, le même jour, parle d’ « un troussage de domestique », reconnaissant lui-même par la suite que c’était une bêtise de sa part. 14 Source : Le Monde, 9 mars 2012 15 CONCLUSION « Le deuxième sexe » est donc toujours d’actualité malgré les progrès ! Néanmoins, il est critiquable et dépassé sur plusieurs points : o Négation excessive de l’existence historique des femmes au cours de l’histoire. o Sous-estimation du pouvoir des femmes, de leur capacité d’invention et de création. o Vues simplistes de certaines périodes, notamment le XIXème siècle, sous prétexte qu’il est « bourgeois » ! o Croyance excessive dans les vertus du travail et de la révolution socialiste. Mutations profondes de la société par les révolutions féminines : la place de la femme a CHANGE et a GRANDI. L’émancipation des femmes est un des faits sociaux majeurs du demi-siècle passé. Remise en cause de l’ordre masculin et donc de l’ordre du monde sexué d’où les freins existants… En effet, il y a… Des tensions entre d’une part, les évolutions sociales et les mœurs et, d’autre part, la loi. Le poids des représentations des rôles traditionnels profondément ancrées dans les mentalités et qui constituent un frein majeur. Au cours de la crise économique actuelle, les secteurs économiques les plus touchés par le chômage et donc aidés sont aussi ceux qui s’avèrent recruter majoritairement des hommes alors que les secteurs les plus touchés par les restrictions budgétaires sont ceux les plus féminisés (secteur public, social et associatif). Solutions : mise en place une politique audacieuse en … o Encourageant l’emploi féminin avec une égalité de salaires o Mettant en place des modes de garde de qualité pour les enfants et accessibles à tous o Instituant un congé parental à partager entre chaque conjoint o En mettant en place des sanctions financières pour les partis politiques et les entreprises. « Ce ne sont pas seulement les femmes, mais la société dans son ensemble qui y seraient gagnantes. Car, plus et mieux pour l’emploi des femmes signifierait moins de pauvreté et d’exclusion et davantage de recettes pour la protection sociale. Mener à son terme l’émancipation des femmes va bien au-delà des revendications individualistes ou strictement féministes, affirment Dominique Méda et Hélène Périvier. C’est aussi avancer dans la lutte contre les inégalités en général. » « Alternatives économiques », La société française, Hors série n° 89, 3ème trimestre 2011, p. 49). Mais comme l’écrit Yvonne Knibiehler dans son article de la revue en ligne CLIO. Histoire, femmes et sociétés, en 2005 analysant « Le siècle des féminismes » : « le mouvement féministe n’est jamais une marche unanime et triomphante, c’est, toujours et partout, un enchevêtrement de luttes quotidiennes dont les victoires ne sont jamais définitivement acquises et d’ailleurs jamais suffisantes. Le changement social produit sans cesse de nouvelles discriminations et de nouvelles injustices. Il peut même arriver que les réformes les plus souhaitées, les mieux intentionnées, aient des effets pervers que nul n’aurait pu prévoir. » 16 APPROFONDISSEMENT Les femmes à l’X (synthèse d’un article du « Magazine du Monde » du 24 mars 2012) Ouverture de l’école Polytechnique aux femmes sur une proposition de Michel Debré, ministre de la Défense du président Pompidou Loi publiée en 1972. Combien sont-elles ? o 90 femmes s’inscrivent sur 1 688 hommes = 5,2 % o 8 sont reçues et 7 choisissent d’y entrer. La major : Anne Chopinet ; seulement 3 sont arrivées à cette place depuis ! Une vraie star que s’arrachent les médias (elle fait la « une » de Paris Match). Le plus dur était devant elles ! o Les militaires étaient persuadés qu’elles ne réussiraient pas. o Rien n’était préparé pour elles : pas de chambres, pas d’uniformes. o Lors du stage à l’armée (5 mois), au lieu d’aller en manœuvres avec les hommes, on les envoie dans les équipes du PFAT (Personnel féminin de l’armée de terre) à Caen puis Dieppe où on leur fait des…dictées et suivre des cours de morale ! o Selon la tradition, en tant que major de la promotion, Anne Chopinet devait défiler le 14 juillet en portant le drapeau. Inconcevable pour les militaires qui avaient décrété qu’elle en était incapable et ont voulu le démontrer en lui faisant faire des essais par grand vent à Villacoublay. Elle a réussi ! o Jusqu’en 1977, pas de port de l’épée, mais une épingle à cravate ! o Il faudra attendre 1992 pour qu’une femme soit nommée professeur : Claudine Hermann (ENS, agrégée de physique, docteur es sciences). Et aujourd’hui ? o 1973 : 15 filles o 1976 : 20 o 2006 : 70 o 2011 : 96 sur 496 hommes un record ; en moyenne, elles représentent entre 15 et 20 % des promotions. Simone VEIL (1927-…) : femme politique à la place originale, atypique dans la vie politique française. Sa popularité tient autant à… Son charisme Son efficacité Son courage face à des questions difficiles Née le 13 juillet 1927 à Nice, Simone JACOB est issue d’une famille juive peu pratiquante, imprégnée de laïcité. Prise de conscience de sa judéité pendant la guerre déportation en camp de concentration à Ravensbrück de toute la famille ; seules les 3 filles sur 4 enfants y reviendront. Etudes à l’Ecole libre des sciences politiques et à la Faculté de droit à Paris rencontre avec Antoine VEIL avec qui elle se marie. Engagement politique de son mari suivi par le sien : Carrière de magistrate (1956-1972) Ministre de la Santé (1974-1979) vote de la loi IVG qu’elle défend avec courage contre sa propre majorité popularité Présidente du 1er Parlement européen (1979-1982) Inclassable femme politique : de centre droit ? de gauche ? Les 2 certainement ; faire une politique de gauche dans un gouvernement de droite ! 17 Anne LAUVERGEON (1959-…) : haut fonctionnaire puis chef d’entreprise née en 1959 à Orléans. Reçue à l’ENS en 1978, elle obtient l’agrégation de sciences physiques avant de devenir ingénieur du corps des Mines. Après un début de carrière dans l’industrie (sidérurgie et nucléaire), elle entre à l’Elysée et devient… en 1990 : chargée de mission du président François MITTERRAND en 1991 : secrétaire générale adjointe du président « sherpa » c’est-à-dire représentante personnelle du président pour préparer les sommets internationaux en remplacement de Jacques ATTALI. Elle rejoint en 1995 le secteur bancaire en tant qu’associée-gérante de la banque francoaméricaine Lazard frères, puis intègre le groupe Alcatel (télécommunications). En 1999, elle est nommée PDG du groupe nucléaire Cogema qui devient par fusion en 2001 Areva, 1er groupe industriel nucléaire français devenant ainsi une des femmes les plus puissantes du monde économique. En 2011, son mandat n’est pas renouvelé. 18 POUR EN SAVOIR PLUS ! Les chercheuses et les chercheurs qui ont travaillé ou travaillent sur le sujet BARD (Christine) : historienne (c’est la jeune génération, elle est née en 1965). Après une thèse sur les féminismes en France de 1914 à 1940, dirigée par Michelle Perrot, elle a étendu ses recherches à l’antiféminisme, à la mode « garçonne » des années 1920 et aux femmes travesties. Dans une perspective toujours politique, sociale et culturelle, Christine Bard travaille sur les significations du vêtement dans les classes populaires et a publié une histoire politique du pantalon. BOURDIEU (Pierre) : sociologue. La domination masculine. BUTLER (Judith) : philosophe, sociologue américaine. Une des pionnières des études sur le « genre ». FASSIN (Eric) : sociologue. Influencé par les études américaines : rapports de domination dans nos « démocraties sexuelles ». FOUCAULT (Michel) : philosophe. Histoire de la sexualité. FRAISSE (Geneviève) : philosophe et historienne, une des pionnières françaises de l’histoire des femmes et de la réflexion sur le genre. GALSTER (Ingrid) : « la » spécialiste de Simone de Beauvoir. HERITIER (Françoise) : anthropologue (2ème femme après Jacqueline de Romilly à entrer au Collège de France). Systèmes de parenté, représentations symboliques du corps et rapports masculin-féminin. MEDA (Dominique) : sociologue passée par l’ENS et l’ENA. Ses ouvrages récents sont consacrés à la place des femmes dans l'emploi, notamment dans les pays nordiques et constituent un plaidoyer pour un meilleur partage des tâches domestiques et parentales entre les hommes et les femmes, une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale pour les hommes et les femmes, ainsi qu'une amélioration de la place pour les femmes dans l'emploi. OZOUF (Mona) : historienne. PERROT (Michelle) : historienne des femmes. « La » spécialiste en France (ancienne génération). REBREYEND (Anne-Claire), jeune historienne qui consacre ses recherches à l’intimité amoureuse, notamment des femmes, et à l’écriture intime des sentiments. SOHN (Anne-Marie), l’histoire des féminismes, des jeunes et des rapports hommefemme. ZANCARINI-FOURNEL (Michelle), historienne des femmes, qui est aussi une spécialiste de mai 1968. L’IEP de Paris a rendu obligatoire en 2011 un cycle de cours et de conférences (Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre : PRESAGE) consacrées aux différences sexuelles afin de montrer comment celles-ci affectent les domaines de l’existence humaine. 19 Bibliographie Les femmes Ouvrages AGACINSKI (Sylviane), BACHARAN (Nicole), HERITIER (Françoise), PERROT (Michelle), La plus belle histoire des femmes, Paris, Le Seuil, 2011, 324 p. BARD (Christine), Les femmes dans la société française au XXème siècle, Paris, Armand Colin, 2001, 285 p. DUBY (Georges), PERROT (Michelle) (sous la direction de), Histoire des femmes en Occident, Tomes IV et V, Paris, Perrin, Tempus, 2002, 768 p. et 896 p. GUBIN (Eliane), JACQUES (Catherine), ROCHEFORT (Florence), STUDER (Brigitte), THEBAUD (Françoise), ZANCARINI-FOURNEL (Michelle) (sous la direction de), Le Siècle des féminismes, Paris, Les Éditions de l’Atelier / Éditions Ouvrières, 2004, 463 p. LANCELIN (Aude), LEMONNIER (Marie), Les philosophes et l’amour, Paris, Plon, 2008, 247 p. un chapitre consacré à Sartre et à Beauvoir, pp. 217-246. MENDRAS (Henri), DUBOYS FRESNEY (Laurence), Français, comme vous avez changé, Paris, Tallandier, 2004, 397 p. un chapitre sur les femmes, pp. 137-157. Articles Revue « L’Histoire » Les femmes, 5000 ans pour l’égalité, L’Histoire, n° spécial, juillet-août 2000, 112 p. BARD (Christine), Eté 1970 : la révolution MLF, L’Histoire, n° 352, avril 2010, pp. 8-16. GALSTER (Ingrid), Les trois vies de Simone de Beauvoir, L’Histoire, n° 327, janvier 2008, pp. 6-17. Quotidiens, hebdomadaires, mensuels BADINTER (Elisabeth), L’Homme n’est pas un ennemi à abattre, L’Express, 24 avril 2003, pp. 83-87. 1944 : enfin citoyennes ! Le Monde 2, 18-19 avril 2004, pp. 77-89. L’avortement, un droit, Le Monde 2, 13 novembre 2004, pp. 75-82. ALET (Claire), Femmes : l’émancipation inachevée, Alternatives économiques, La société française, Hors série n° 89, 3ème trimestre 2011, pp. 48-49. Femmes. Quoi encore ? Le Monde, Dossiers & Documents, n° 417, mars 2012, pp. 1-10. Site internet Clio, Histoire, femmes et sociétés : clio.revues.org 20 L’amour et la sexualité SOHN (Anne-Marie), Du premier baiser à l’alcôve : la sexualité des Français au quotidien, 1850-1950, Paris, Aubier, Collection historique, 1998, 310 p. REBREYEND (Anne-Claire), Intimités amoureuses. France 1920-1975, Presses universitaires du Mirail, 2009, 340 p. L’amour et la sexualité, L’Histoire, n° spécial, juin 1999, 114 p. La sexualité des femmes, L’Histoire, n° 277, juin 2003, pp. 33-57. Les rapports homme-femme Homme-femme, Philosophie magazine, juillet-août 2007, pp. 32-49. Thierry SITTER-THIBAULOT Lycée P. et M. Curie, Menton Académie de Nice 21