4OS
Chimie organique II, A) Les électrons et leurs orbitales
auraient dû rayonner (émettrent de l’énergie) en tournant autour du noyau central, et donc
y tomber.
Ce n’est qu’avec l’avènement de la mécanique quantique que l’atome a pu être modélisé
le plus près de la réalité.
1.3 De la mécanique classique à la mécanique quantique
La théorie des quanta est le nom donné à la théorie physique qui tenta de modéliser le
comportement de l'énergie, à très petite échelle, à l'aide des quanta, quantités
discontinues. Son introduction a bousculé plusieurs idées reçues en physique de l'époque.
La théorie des quanta a servi de pont entre la physique classique et la physique
quantique, dont la pierre angulaire, la mécanique quantique, est née en 1925.
La théorie des quanta a été initiée par Planck en 1900, puis développée essentiellement
par Einstein, Bohr, Sommerfeld, Kramers, Heisenberg, Pauli et de Broglie entre 1905 et
1924.
La théorie des quanta est née du fait de l’inexplicabilité de certains faits expérimentaux de
la fin du XIX
e
siècle par la mécanique classique. Parmi ceux-ci, la stabilité des atomes.
Deux graves problèmes se posaient dès la fin du XIX
e
siècle concernant les atomes qu’on
savaient constitués d'un certain nombre d'électrons ponctuels chargés négativement, et
d'un noyau quasi-ponctuel, chargé positivement :
- Selon le modèle planétaire classique, les électrons sont accélérés sur leur orbites au
sein de l'atome, mais avec le temps leur énergie doit diminuer ; autrement dit les
électrons devraient tomber sur le noyau. Un calcul de la durée caractéristique de ce
phénomène est de l'ordre de 10 ans. Les atomes devraient donc être instables, ce que
l'expérience contredit manifestement.
- De plus, la théorie classique prédit que l'électron tombant continuellement sur le noyau,
son rayonnement lumineux devrait être continu. Autrement dit, l’électron devrait perdre
en continu de l’énergie en ‘’freinant’’ mais il n’en est rien. Tous les atomes présentent un
spectre de raies discret
1
. Autrement dit, les électrons des atomes ne peuvent perdre leur
énergie que par ‘’paquets d’énergie à la fois’’ et cette quantité d’énergie est toujours la
même pour un atome donné
2
(voir à la page suivante le spectre d’émission de
l’hydrogène).
C'est le Danois Niels Bohr qui va proposer le premier un modèle semi-classique
permettant de contourner ces difficultés. Le modèle de Bohr de l'atome d'hydrogène est un
modèle qui utilise deux ingrédients très différents :
a) Une description de mécanique classique: l'électron tourne autour du noyau sur une
orbite circulaire.
b) Deux ingrédients de type mécanique quantique, même si celle-ci n’existe pas encore à
l’époque:
- Seules certaines orbites circulaires sont permises (quantification). Autrement dit les
électrons ne peuvent pas avoir tous les niveaux d’énergie possible
2
. De plus,
l'électron, sur son orbite circulaire ne rayonne pas (il n’émet pas d’énergie).
- L'électron peut parfois passer d'une orbite circulaire permise à une autre orbite
circulaire permise, à condition d'émettre de la lumière d'une fréquence bien précise,
liée à la différence des énergies entre les deux orbites circulaires conformément à la
relation de Planck-Einstein (E = hν)
2
.
1) Voir quelques exemples dans la table CRM au début de la section chimie.
2) Voir le fascicule ‘’complément pour le laboratoire de chimie 4OS’’ donné aux labo d’électrochimie.