Hydrocéphalie de l'adulte
Son mécanisme est également discuté : congénital, il peut être idiopathique ou plus exceptionnellement dû à une
transmission récessive liée au sexe. L'existence d'une macrocéphalie chez l'adulte constitue un argument de poids
pour évoquer son ancienneté et son origine congénitale. En l'absence de ce stigmate, la sténose associée à
l'hydrocéphalie pose le problème de son origine : infection, hémorragie, dysplasie ? Certains ont même évoqué une
sténose secondaire à l'hydrocéphalie, elle-même secondaire à un obstacle plus distal, constituant ainsi un cercle
vicieux hydrocéphalie-sténose-hydrocéphalie...
La découverte d'une hydrocéphalie symptomatique aiguë ou chronique, chez un adulte porteur d'une sténose de
l'aqueduc ancienne, éventuellement congénitale est classique. Le mécanisme de la décompensation n'est jamais
claire, en dehors de circonstances particulières comme un traumatisme crânien, une infection ou une hémorragie.
F. Les autres causesNous nous contenterons de les citer. Certaines se compliquant d'une hydrocéphalie
généralement dès l'enfance, exceptionnellement chez l'adulte. Ce sont les malformations de type DANDY WALKER.
D'autres sont rares, soit malformatives comme la malformation de CHIARI , un kyste arachnoïdien ou un
mégadolicho-tronc basilaire soulevant le plancher du IIIe ventricule, un kyste arachnoïdien de la grande citerne
bloquant le IVe ventricule, soit acquises, comme la sarcoïdose, la syphilis, le syndrome de GUILLAIN BARRÉ
(modification de la formule cytologique et/ou biologique du L.C.S.), ou la maladie de PAGET (compression veineuse
d'origine osseuse).
G. Les formes idiopathiquesIl n'est pas rare, en particulier chez le sujet âgé, qu'une hydrocéphalie apparaisse sans
cause patente. Nous hésitons cependant à admettre le qualificatif idiopathique, si l'on se réfère au schéma
pathogénique tiré de l'expérimentation et selon lequel une distension ventriculaire "active" découle obligatoirement
d'un trouble de la circulation-résorption du L.C.S.. A ce point de l'exposé, il faut d'ailleurs exclure la dilatation
ventriculaire '"passive" constatée dans l'atrophie parenchymateuse. Les épisodes méningés ou infectieux passés
inaperçus ont été évoqués pour expliquer ce trouble. L'altération par le vieillissement du système
sous-arachnoïdien-villositaire pourrait également jouer un rôle (AKAI, 1987 ; KIDA, 1988).
IV- LES ASPECTS CLINIQUES
A. Le syndrome de l'hypertension intracrâniennePrésent dans l'hydrocéphalie aiguë ou subaiguë, ce syndrome
associe de façon variable différents symptômes. Les céphalées, d'apparition relativement récentes, de quelques
semaines à quelques mois, surviennent par crises, sauf à la fin où elles peuvent devenir continues. Elles sont de
siège variable, plutôt diffuses. Les vomissements sont plus fréquents chez les sujets jeunes ou lorsqu'il existe une
lésion expansive de la fosse postérieure. Les vertiges constituent le plus souvent de simples sensations
vertigineuses, sans mouvements rotatoires, et peuvent s'accompagner de bourdonnements d'oreille. Les troubles
visuels sont à type de flou ou de diplopie, le plus souvent par atteinte de la VIe paire. L'oedème papillaire est un
signe de valeur considérable lorsqu'il a les caractéristiques de la stase.
D'autres symptômes sont plus inquiétants et annoncent la décompensation fatale par l'engagement cérébral. Ils se
rencontrent plus volontiers chez le sujet jeune, décomprensant brutalement une hydrocéphalie ancienne, ou victime
d'une obstruction rapide des voies liquidiennes. Les troubles du tonus musculaire sont d'abord localisés à la région
cervicale et expliquent le port de tête en légère inclinaison latérale. Plus accusés et signes d'extrême gravité, ils
peuvent survenir par crises paroxystiques avec hypertonie des muscles axiaux et des membres en opisthotonos. Les
troubles de la conscience sont annoncés par l'obnubilation et peuvent évoluer rapidement vers le coma. Les troubles
végétatifs affectent la respiration (accélération le plus souvent), le rythme cardiaque (bradycardie ou tachycardie), et
la régulation thermique (hyperthermie).
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