systémique chez la mère ou chez l'enfant, avec un risque négligeable de retentissement respiratoire chez le nouveau-né.
Enfin, l'introduction d'aiguilles pointe-crayon a significativement réduit l'incidence des céphalées après ponction de la
dure-mère. Toutefois, les limites de cette technique doivent être connues. L'hypotension artérielle est le principal risque
de l'anesthésie locorégionale (ALR). Elle est définie par une PAS < 100 mmHg ou une diminution de plus de 20 % par
rapport aux chiffres de base. L'augmentation de la capacitance qui en résulte est à l'origine d'une diminution du retour
veineux et du débit cardiaque. Cette technique n'est pas réalisable en cas d'hypovolémie lors d'hémorragie massive non
contrôlée ou de toxémie gravidique, avec des signes de choc. Toutefois, le déplacement gauche utérin, le remplissage
intravasculaire et l'utilisation d'éphédrine et de phényléphrine en seringue autopulsée peuvent limiter l'hypotension. La
présence d'une CIVD, fréquente dans les urgences obstétricales, limite cette technique et le bilan de coagulation
complet systématique réduirait l'apparition d'un hématome intrarachidien. Enfin, l'échec de la rachianesthésie est une
limite (rare) de cette technique. Il faut dans ce cas précis recourir à l'anesthésie générale. Parmi les anesthésiques
locaux, la bupivacaïne rachi hyperbare semble être le produit de référence du fait de sa rapidité d'installation et de sa
durée d'action intermédiaire. En règle générale, 10 mg de bupivacaïne hyperbare associé à 0,1mg de morphine et 2,5 µg
de sufentanil injectés dans une aiguille de 22 G suffisent à obtenir un bloc sensitif de niveau T7-C8 (l'idéal étant T4)
sans incidence du poids ni de la taille. L'association à des opioïdes permet d'augmenter la durée de l'analgésie.
L'oxygénation maternelle n’est plus systématique.
Extension de l'anesthésie péridurale
Lorsqu'un cathéter péridural est fonctionnel, l'injection d'anesthésiques locaux est une alternative à l'anesthésie générale,
intéressante en cas d'urgence obstétricale. En effet, l'hypotension engendrée par l'anesthésie péridurale est moins sévère
et plus facile à traiter que lors d'une anesthésie intrathécale ou générale. Ainsi, l'APD a peu, voire pas d'effet sur le
nouveau-né, à condition de traiter rapidement l'hypotension maternelle. Néanmoins, elle possède certaines limites.
Comme la rachianesthésie, les troubles de la coagulation contre-indiquent la technique. De plus, la plus grande quantité
d'anesthésique injectée expose, en cas de passage intravasculaire accidentel, à une toxicité systémique et l'assurance de
sa bonne position doit être vérifiée avec la plus grande circonspection. Enfin, en cas d'échec de l'APD, certaines équipes
contre-indiquent l'anesthésie intrathécale et préfèrent l'AG, car plusieurs cas de rachianesthésies totales ont été
rapportés. En règle générale, 10 à 15mL de lidocaïne à 2 % adrénalinée (1/200 000e) suffisent à obtenir une anesthésie
satisfaisante en moins de 15 minutes, sans hypotension artérielle majeure ou de retentissement fœtal . Aucune étude ne
montre l'avantage de l'addition de morphiniques lors d'extension d'APD en cas d'urgence.
La rachi-péridurale combinée est utilisée dans le cas de la césarienne programmée où elle donne entière satisfaction. Sa
place dans le contexte de l’urgence semble cependant marginale en raison du délai nécessaire à sa mise en œuvre.
CÉSARIENNE EN URGENCE : QUELLES TECHNIQUES UTILISER ?
Les différents degrés d'urgence conditionnent le choix de la technique anesthésique. Le degré de l'urgence peut être
exprimé par le délai « décision-extraction fœtale », mais le retentissement sur le devenir néonatal est controversé. Par
conséquent, il est préférable de répartir l'hystérotomie en urgence selon 3 catégories et de définir ainsi la technique
anesthésique la plus appropriée.
Evaluation du degré d’urgence
degré d’urgence de la césarienne technique anesthésique
JLAR 2007