IPCEM Rapport de Conception et d’utilisation d’un outil d’éducation thérapeutique Dermatite atopique : Tableau-planning d’auto-observation émotionnelle et corporelle Année de rédaction : 2016 Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde Année du cycle de formation : 2016 SOMMAIRE INTRODUCTION ................................................................................................................................... 3 I.1. PRESENTATION ............................................................................................................................. 4 I.1. Arguments à l’origine du rapport .................................................................................................. 4 I.2. Objectif du rapport ........................................................................................................................ 5 II.MÉTHODE .......................................................................................................................................... 6 II.1. Présentation de la pathologie ....................................................................................................... 6 II.2. Présentation de la population concernée ...................................................................................... 8 II.3. Présentation de la méthode utilisée pour la réalisation de l’innovation pédagogique ................ 9 III.RÉSULTATS ................................................................................................................................... 10 III.I. Le tableau – planning ................................................................................................................ 10 III.2. Les vignettes ............................................................................................................................. 10 III.2.1.Vignettes « Activités » ....................................................................................................... 11 III.2.2.Vignettes « Emotions » ...................................................................................................... 11 III.2.3.Vignettes « Parties Corporelles » ....................................................................................... 11 III.3.Echelle d’intensité ..................................................................................................................... 12 III.4. Analyse du tableau avec le soignant éducateur ........................................................................ 12 IV.ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS ......................................................................... 13 IV.1. Apports de l’outil ..................................................................................................................... 13 IV 2. Limites de l’outil ...................................................................................................................... 14 CONCLUSION ..................................................................................................................................... 16 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 17 ANNEXE .............................................................................................................................................. 18 RÉSUMÉ - MOTS CLÉS...................................................................................................................... 19 2 INTRODUCTION « La santé, c’est la vie dans le silence des organes ». Cette célèbre définition de René Leriche (1936) nous présente une approche de la santé fondée sur l’absence de la maladie. Mais qu’arrive-t-il lorsque la pathologie s’installe pour durer, voire coexister avec le patient ? Qu’en est-il de la maladie chronique, dont on ne guérit pas, et qui ne diffère des soins palliatifs que par l’absence ou l’éloignement à long terme du pronostic vital engagé? Une nouvelle approche de la maladie et du soin semble alors devoir être considérée. Dans cette nouvelle dynamique, le patient ne guérit pas, il apprend à mieux apprivoiser et maitriser les manifestations de sa pathologie. Le soignant devient donc un éducateur qui transmet des compétences et des savoirs, faisant du soigné un acteur et expert de sa santé. Ainsi en va-t-il pour toute maladie chronique, dont la dermatite atopique fait partie. Celle-ci apparait dès l’enfance, et se maintient souvent à l’âge adulte, invalidant parfois durement le quotidien du patient par ses manifestations cutanées souvent visibles, irritantes et douloureuses. La dermatite atopique modérée à sévère met souvent à mal la compliance du patient dans son traitement, puisqu’elle suppose motivation et persévérance pour le prendre au long terme en dépit des maigres améliorations parfois obtenues. Elle implique également la menace de risques psychoaffectifs à travers l’atteinte narcissique qu’elle suscite. Cela suppose ainsi l’existence d’une importante composante émotionnelle dans le vécu mais aussi les manifestations de la maladie. En bref, autant d’axes de travail en éducation thérapeutique. C’est à ce versant psycho-affectif de la dermatite atopique que nous avons souhaité nous pencher. Ainsi avons-nous créé un outil d’éducation thérapeutique permettant au patient, par l’auto-observation devant des situations de la vie quotidienne, d’établir des corrélations entre émotions négatives mal exprimées et poussées aigues pour mieux les prévenir. L’objectif de ce présent rapport est ainsi de présenter les fondements théoriques qui nous ont amenée à concevoir un tel outil et quelles compétences spécifiques celui-ci permet d’acquérir. Dans un second temps, nous présenterons la démarche et la méthode utilisée pour la conception de l’outil, avant de le présenter plus longuement dans une partie ultérieure. Nous exposerons pour finir les apports et les limites inhérentes à cet outil. 3 I.1. PRESENTATION Cette première partie a pour objectifs d’une part d’expliquer les raisons qui nous ont amenée à concevoir un outil d’éducation thérapeutique concernant le suivi de la dermatite atopique. D’autre part, nous souhaitons également montrer à quels objectifs cet outil s’intéresse et quelles compétences il vise à faire acquérir par le patient. I.1. Arguments à l’origine du rapport La dermatite atopique est une affection chronique de la peau, apparaissant majoritairement durant l’enfance, avec une prévalence de 10 à 20 % des enfants (Wolkenstein P. et al, 2002). Elle est en augmentation croissante dans les pays européens, et dans 60 % des cas cette pathologie perdure également à l’âge adulte (Caroll et al., 2006). Dans les cas modérés à sévères, elle invalide la vie quotidienne du patient, le contraignant à adopter une hygiène de vie stricte avec prise de traitement régulière. Ainsi, la dermatite atopique a un impact sur la qualité de vie du patient, mais également sur sa famille, et notamment les parents, lorsqu’il s’agit d’un enfant. La gestion de cette pathologie au long cours est complexe car elle demande observance rigoureuse du patient par rapport à la prise de son traitement, et adoption de mesures préventives rigoureuses, à travers les habitudes quotidiennes, pour éviter les risques de manifestations cutanées. En outre, la dermatite atopique n’est pas sans conséquence physique et sociale, ce qui implique une menace réelle de risques psycho-affectifs et psycho-sociaux (Wolkenstein et al., 2002). Le patient doit y être vigilant pour ne pas se replier sur lui-même en s’installant dans un registre dépressif et s’isoler complètement au point de vue social. Par ailleurs, le soin prodigué au patient engendre un coût, d’autant plus élevé que l’intensité de la pathologie est sévère. Un certain nombre d’échecs thérapeutiques démontrent que dans la plupart des cas, le patient n’était pas suffisamment conscient de l’importance de son traitement et n’a pas su adapter ses habitudes aux exigences de son état de santé (Chavigny et al., 2002 ; Chavigny J.M., 2005). Lorsque ce dernier n’a pas tenu compte de la nécessité d’adopter les mesures curatives et préventives nécessaires pour diminuer les manifestations cutanées, les échecs thérapeutiques se multiplient, induisant une augmentation d’autant plus conséquente du coût de la santé. La dermatite atopique devient ainsi un véritable enjeu économique : afin de limiter les dépenses des frais de santé que cette pathologie chronique 4 suppose, le patient doit devenir son propre soignant et être capable de prévenir autant qu’il lui est possible les manifestations aigües de sa maladie. Ainsi, le patient, aussi jeune soit-il, est-il encouragé à respecter la bonne posologie de son traitement, au temps voulu, et sur la zone corporelle dédiée. Cela lui demande ainsi d’être pleinement engagé au cœur des pratiques de soins qui lui sont prodigués et d’en comprendre pleinement les enjeux pour en maitriser les conséquences. L’éducation thérapeutique prend alors tout son sens, et a pour but d’aider le patient, quel que soit son âge et le degré de sévérité de sa pathologie, à atteindre un certain nombre de compétences lui permettant de vivre sa maladie au quotidien et d’en améliorer les symptômes à défaut de les guérir complètement. Dans cette optique, de nombreux savoirs, savoirs-faire et savoirs-être sont transmis par les soignants éducateurs au patient pour lui permettre d’optimiser cette gestion au long cours de la maladie. Cet apprentissage se fait donc par le biais d’un certain nombre d’outils d’éducation thérapeutiques, servant de bases concrètes à l’acquisition des compétences visées. I.2. Objectif du rapport Ce rapport veut rendre compte de la conception d’un outil thérapeutique qui se destine à transmettre un certain savoir-être au patient souffrant de dermatite chronique. Comme nous l’évoquions précédemment, la dermatite chronique se caractérise, outre les signes physiques non négligeables, par une altération significative de la qualité de vie du patient. Celle-ci concerne quatre domaines distincts : l’état physique général du sujet, ses sensations somatiques ou symptômes, son état psychologique, et ses relations sociales (Wolkenstein et al., 2002). La dermatite chronique pouvant être source de risques psycho-sociaux souvent méconnus, nous avons ainsi choisi de nous concentrer sur le versant psychologique de cette pathologie. Ainsi avons-nous privilégié un travail autour de l’anxiété, et plus spécifiquement des émotions négatives qui lui corrélées, et qui accompagnent souvent les poussées d’eczéma. Barbarot et al. (2007) ont établi un référentiel des diverses compétences que les patients atteints de dermatite chronique sont encouragés à développer dans le cadre d’une éducation thérapeutique. Ces différentes compétences sont regroupées selon les savoirs, savoirs-faire, et savoir-être adaptés à l’âge du patient. Quelque soit l’âge, deux des compétences de savoir-être concernent tout patient impliqué dans un module d’éducation thérapeutique : « Exprimer ses émotions, partager son expérience à quelqu’un », et « savoir exprimer ses difficultés ». 5 Ainsi l’expression des émotions a toute son importance dans l’éducation thérapeutique de patients atteints de dermatite chronique. La vie émotionnelle de ces derniers est un reflet de leur qualité de vie. Elle permet ainsi d’attester de la force ou de la faiblesse de l’impact de la pathologie sur cette dernière. Aider le patient à exprimer ses émotions, c’est l’aider à gérer son anxiété générée par l’inconfort, la douleur et la blessure narcissique résultant des symptômes souvent visibles par l’entourage (Wolkenstein et al., 2002). C’est le prévenir d’un risque psycho-social d’évitement des relations sociales, de repli sur soi et de dépression. Si la poussée d’eczéma s’accompagne d’angoisse et de stress, la question peut se poser également dans le sens inverse : le stress de la vie quotidienne peut-il générer ou du moins accentuer les manifestations cutanées de la dermatite atopique? Des études récentes démontrent que des problématiques émotionnelles, notamment des tendances alexithymiques, sont prévalentes chez des adultes atteints de dermatite atopique (Save-Pédebos et al., 2013). Cela signifie que ces patients ont des difficultés à exprimer leurs émotions et leurs besoins, et les dénient. Ils peinent à mentaliser psychiquement les conflits et les affects ; la tension qui en résulte est alors déchargée directement au niveau somatique. Save-Pédebos et al., (2013) montrent notamment que chez ces patients, la gestion de l’agressivité est défaillante et aboutit souvent à une forme de colère rentrée, rejaillissant à l’encontre du patient lui-même sous forme de poussées d’eczéma. Cette faille dans la gestion émotionnelle renforce la structuration de leur personnalité qui se construit sur un mode de fonctionnement où le corps exprime directement les affects non reconnus à partir du terrain pathologique de l’atopie. C’est à partir de ces résultats et de cette problématique psycho-affective, que nous avons souhaité construire notre outil d’éducation thérapeutique. Celui-ci se veut ainsi une aide pour le patient afin qu’il puisse par une meilleure gestion émotionnelle au quotidien, améliorer la prévention des risques de poussées et de lésions cutanées. II. MÉTHODE II.1. Présentation de la pathologie La dermatite atopique est une affection de la peau qui n’engage pas le pronostic vital du patient. Elle est définie par Chavigny et al. (2002) comme une «dermatose inflammatoire chronique, évoluant par poussée ». Cette pathologie invalidante au quotidien se caractérise par sa prédisposition génétique, une sécheresse cutanée durable qui altère la barrière de la peau, et une hypersensibilité externe 6 qui suscite le plus souvent un prurit plus ou moins prononcé et invalidant (Chavigny et al., 2002). La dermatite atopique se caractérise par trois phases distinctes, rappelée par Caroll. et al. (2006). Une phase aigue, avec une peau rouge et squameuse, des vésicules purulentes et suitantes. Une phase subaigüe, avec squames et une lichénification modérées. Enfin la phase chronique, marquée par des squames et une lichénification prononcées. Par ailleurs, certaine lésions dues au grattage peuvent être si sévères, notamment les atteintes fissuraires des plis, qu’elles occasionnent de vives douleurs rendant la motricité des membres atteints difficile si ce n’est impossible (Chavigny et al., 2002). Le plus souvent, la dermatite reste transitoire et se résorbe plus ou moins rapidement avec ou sans traitement. Cependant, il existe de plus en plus de cas où elle acquière une telle sévérité qu’elle altère considérablement la qualité de vie de son patient et son entourage lorsqu’il s’agit d’un patient jeune. Elle s’accompagne alors d’un prurit constant, d’autant plus fort que la peau est déjà lésée, et occasionne souvent des réveils nocturnes. Durant l’enfance, une dermatite atopique chronique altère la qualité de vie du patient à tel point qu’elle peut en devenir génératrice de troubles du développement (Chavigny et al., 2002).. Ainsi, l’enfant est atteint de symptômes visibles qui entravent son rapport aux autres et baissent son estime de soi, ce qui le met en difficulté pour s’intégrer dans les groupes de pairs et se sociabiliser. Cette difficulté dans les relations sociales persiste également à l’âge adulte. Le traitement de la dermatite atopique vise l’amélioration et la prévention des symptômes, mais cette pathologie ne peut se guérir définitivement, ce qui explique son caractère chronique. Les soins possibles concernent majoritairement les traitements locaux, essentiellement sous forme de crèmes ou pommades. Ceux-ci se constituent majoritairement de corticoïdes, qui soulagent efficacement les hyper-réactions épidermiques et restaurent la barrière cutanée, et d’autre part des émollients, qui diminuent la sécheresse cutanée et protègent la peau (Chavigny et al., 2002, Wolkenstein P., 2002). L’échec au traitement est dû essentiellement à un défaut « d’observance et de compliance » (Chavigny et al., 2002) de la part du patient. Celui-ci doit en effet être pleinement acteur de ses soins, et le manque de prise de conscience de ce point majeur par lui – même ou son entourage explique la pauvreté des améliorations pourtant recherchées. Chavigny J.M. (2005), explique les raisons de cette discordance entre effets recherchés et investissement effectif dans les protocoles de soin. Ainsi, il relie le défaut d’observance à la diminution de la motivation et de la persévérance du patient, celui-ci devant gérer sa maladie à long-terme. Cet épuisement est du le plus souvent à une absence des effets recherchés et donc une 7 inefficacité du traitement, mais aussi au coût que ce dernier induit le plus souvent. Par ailleurs, il est également important de mentionner les risques induits par les effets secondaires, reliés à la réticence de la part des patients et des soignants à utiliser les corticoïdes. Pour Chavigny J.M. (2005), une meilleure compliance pourrait être obtenue en travaillant à consolider l’alliance thérapeutique entre patient et soignant, ce qui peut être obtenue dans le cadre d’une éducation thérapeutique. II.2. Présentation de la population concernée Dans le cadre de notre rapport d’utilisation et de conception de notre outil d’éducation thérapeutique, nous avons choisi initialement de nous concentrer sur une population majoritairement constituée d’enfants. En effet, la dermatite chronique modérée à sévère se développe assez tôt et touche comme nous l’avons dit précédemment un pourcentage croissant d’enfants européens. Souvent l’entourage est impacté par cette pathologie, en premier lieu les parents qui se préoccupent des soins à apporter à leur enfant. Ces derniers découvrent ainsi au fur et à mesure les exigences pour leur enfant de l’adaptation sur le long terme à cette maladie. Des recherches (Wright et al., 2004) ont également mis en évidence une corrélation entre stress parental et hypersensibilité atopique du très jeune enfant, ce qui met en évidence la nécessité pour les familles d’être soutenues et accompagnées à leur propre niveau dans cette pathologie. Par ailleurs, la chronicité de cette pathologie et la pauvreté récurrente des améliorations recherchées à l’âge adulte nous ont amenée à repenser l’utilisation de cet outil. Il nous est ainsi apparu nécessaire de tenir compte des patients plus âgés, adolescents comme adultes. Puisque l’éducation thérapeutique dans le cas de la dermatite chronique s’adresse à tout âge dans le but de soulager et prévenir les symptômes, il s’agit ainsi de mettre en œuvre tous les moyens qui permettront une meilleure compliance tout en développant l’autonomie du patient. Cette autonomie se manifeste entre autres par la capacité à reconnaitre et exprimer ses émotions et ses difficultés, et d’appeler à l’aide le cas échéant pour ainsi prévenir les risques de somatisation. Cette capacité est d’ailleurs spécifiée parmi les compétences à acquérir pour le patient d’après le référentiel de Barbarot et al. (2007). Notre outil visant l’acquisition de cette compétence de savoir-être, transférable à tout âge, nous avons donc jugé utile de l’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes souffrant de dermatite chronique. Ainsi, les jeunes enfants, âgés de 3 à 7 ans, pourront utiliser cette grille d’auto-observation avec l’aide de leurs parents, tandis que les enfants plus âgés, ainsi que les adolescents et les adultes 8 pourront s’en servir également en toute autonomie, à domicile ou dans le cadre d’une hospitalisation. A noter que compte tenu du stress parental comme potentiel facteur aggravant des poussées d’eczéma chez les enfants d’âge pré-scolaire [0-4 ans], cet outil s’adresse également à leur intention : les parents pourront ainsi l’utiliser avec leur enfant, à leur intention propre. II.3. Présentation de la méthode utilisée pour la réalisation de l’innovation pédagogique Afin de répondre à un besoin des patients atteints de dermatite atopique en matière d’éducation thérapeutique, nous avons réfléchi à la construction d’un outil thérapeutique simple et clair qui permettre au patient de progresser avec autonomie dans la gestion de ses symptômes. Nous avons souhaité privilégier un axe psycho-affectif, en mettant comme objectif premier l’acquisition d’une compétence de savoir-être. Celle s’articule autour de la capacité à reconnaitre ses besoins affectifs et exprimer ses émotions et ses difficultés à son entourage pour obtenir en retour de l’aide. Nous avons également souhaité permettre au patient de prendre conscience que l’émergence de certaines émotions, à valence négative, sont susceptibles d’aggraver les poussées aigûes d’eczéma, ce qui se traduirait également par une sensation de démangeaison intensifiée. Cet outil amènerait ainsi le patient à comprendre concrètement comment de tels types d’émotions, qui ne seraient pas exprimée à leur juste mesure, sont la conséquence d’un stress éprouvé dans des situations de la vie quotidienne. Le patient pourrait ainsi relier ce stress non élaboré à l’émergence aigue de crises d’eczéma venant le perturber au quotidien. Ainsi, nous souhaitons amener le patient à identifier, au fil de sa journée, des situations sources de stress particulier, ou suscitant des émotions négatives, telles que la peur, la tristesse ou la colère. Le patient doit également repérer les moments où il a subi des crises aigues d’eczéma, et établir en dernier lieu s’il y a corrélation entre ces poussées et les événements stressants répertoriés. Pour aider à préciser l’intensité des affects éprouvés et des manifestations corporelles, une échelle de Lickert en 5 degrés allant de « faible » à « fort » est proposée. La corrélation, lorsqu’elle existe, sera ensuite formulée par écrit avec le soignant éducateur. Ce dernier approfondira les problématiques rencontrées et aidera ainsi le patient à établir une série de mesures préventives pour mieux gérer le stress et prévenir les risques de poussées aigues ultérieurement. 9 III. RÉSULTATS Afin de favoriser le plus d’autonomie possible dans l’apprentissage du patient, cet outil prend la forme d’un tableau – planning, incitant le patient à s’auto-observer, et à s’auto-évaluer suivant des critères proposés. III.I. Le tableau – planning L’outil principal construit se présente sous forme d’un tableau – planning, intitulé : « Planning quotidien : je m’observe et j’identifie mes émotions ». Sous format A 3, ce tableau se constitue de trois colonnes principales, recensant respectivement les activités réalisées durant la journée « qu’est-ce que je fait ? », les émotions ressenties « comment je me sens émotionnellement ? », et les poussées aigues d’eczéma « Mon corps réagit-il ? ». Sur toute la longueur du tableau se trouve un chronogramme, ligne verticale faisant défiler les heures de la journée et permettant ainsi un repérage temporel. Chaque grande colonne est subdivisée en différents critères, permettant au patient une plus grande précision dans son auto-observation. Ainsi la colonne correspondant aux activités réalisées pendant la journée comprend quatre sous-critères : la nature de l’activité, la durée, le lieu, les personnes fréquentées durant l’activité en question. La partie centrale du tableau est quant à elle consacrée aux émotions et aux affects ressentis, et se subdivise en trois critères autres critères : nature de l’émotion ressentie, intensité, durée. Enfin, la dernière partie, consacrée aux réactions somatiques, propose davantage de critères : Occurrence ou non de crise d’eczéma, celle-ci étant caractérisée par une poussée aigue accompagné d’un prurit ; intensité de la crise et sa durée, zone corporelle touchée et latéralité de cette zone, étendue des lésions résultant de la crise. Une fois bien expliqués ces différents intitulés, le patient peut remplir quotidiennement son planning. III.2. Les vignettes Afin de donner à notre outil un caractère plus ludique, notamment à l’égard des enfants, nous avons jugé nécessaire de proposer différentes sortes de vignettes illustratives. Ces vignettes sont regroupées selon les trois grandes catégories Activités /Emotions/Réactions corporelles, et sont présentées séparément du tableau - planning à remplir. Elles concernent 10 respectivement la nature de l’activité réalisée, la nature de l’émotion ressentie, et la nature de la zone corporelle atteinte. Ces vignettes sont sélectionnées par le patient qui les découpe et les colle dans la colonne correspondante du tableau. III.2.1.Vignettes « Activités » Cette partie regroupe les différentes activités quotidiennes les plus fréquentes, associées chacune à une illustration particulière. Vingt activités sont ainsi répertoriées, et doivent être sélectionnées par le patient. Celui-ci peut les découper et les coller dans la colonne « Nature de l’activité », à l’horaire correspondante. III.2.2.Vignettes « Emotions » Ces vignettes ont pour but de regrouper un ensemble d’émotions susceptibles d’être ressenties dans diverses circonstances. Etant donné que le risque est important pour que le patient soit en difficulté pour exprimer avec précision comment il se sent, nous avons choisi de ne pas nous baser sur les six émotions primaires universelles définies et utilisées notamment dans le test neuropsychologique FACS - Facial Action Coding Scale (Ekman & Friesen, 1976, 1978). Nous avons donc utilisé le Feelings Poster (Creative Therapy Associates, Inc,) un outil émotionnel destiné principalement aux enfants, différenciant trente états mentaux différents. Chaque illustration de Jim Borgman correspondante aux différents états décrits dans le poster a ainsi été reprise pour constituer nos vignettes. Le patient se voit donc suggéré une liste exhaustive d’émotions et d’états mentaux qui lui permettra ainsi de développer une meilleure conscience de son état psychique. III.2.3.Vignettes « Parties Corporelles » Cet ensemble regroupe les différentes parties corporelles de manière à localiser précisément les lésions cutanées occasionnées par les poussées aigues d’eczéma. Chaque région est illustrée de manière ludique. Cela permet notamment aux jeunes enfants [3 – 7 ans] de développer leur schéma corporel, tandis que pour les patients plus âgés, une prise de conscience plus aiguisée des atteintes corporelles est ainsi favorisée. L’ensemble des vignettes « Partie Corporelle » comprend ainsi vingt-quatre zones cutanées. Concernant les zones 11 appariées (comme les bras), la précision de leur latéralité est donnée dans le tableau – planning par la colonne « Latéralité », faisant suite à la colonne « Zone corporelle touchée ». III.3.Echelle d’intensité Afin d’apporter plus de précision sur l’intensité de l’émotion rapportée ainsi que celle de la poussée d’eczéma, un onglet supplémentaire est proposé sur l’outil original. Il s’agit d’une échelle de Lickert en 5 points. Pour plus de lisibilité, nous l’avons présenté sous forme de tableau, avec deux colonnes : une première répertoriant les différents degrés d’intensité de l’échelle, une deuxième présentant les symboles correspondant. Ainsi les cinq degrés d’intensité sont les suivants : Faible, Plutôt Faible, Moyenne, Plutôt Forte, Forte. Le signe (-) est associée aux degrés Faible (--) et Plutôt Faible (-) ; le signe (=) est associé à Moyenne (=). Enfin, le signe (+) est associé aux termes Fort (++) et Plutôt fort (+). Le patient doit donc reporter sur la colonne correspondante du tableau le signe associé à l’intensité ressentie. III.4. Analyse du tableau avec le soignant éducateur Une fois le tableau complété par le patient, il est nécessaire de l’étudier avec le soignant éducateur. Celui-ci pourra aider le patient à repérer le cas échéant les corrélations entre émotions négatives intenses et poussées aigues. Il cherchera également à faire préciser dans quel sens la corrélation s’établit pour évaluer un possible effet rétro-actif de la poussée. Nous suggérons ainsi au patient d’écrire en fin de séance les observations et corrélations qu’il aura pu établir. Dans un second temps, nous proposons comme nouvel objectif d’éducation thérapeutique de développer en lien avec le soignant éducateur des stratégies concrètes pour exprimer de manière plus adaptée ses affects négatifs et savoir appeler à l’aide en cas de difficulté. Cela étant effectué toujours dans une optique de prévention et d’amélioration des symptômes de dermatite atopique. 12 IV. ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS IV.1. Apports de l’outil L’outil d’éducation thérapeutique que nous souhaitons proposer à l’usage du patient se présente sous une forme suffisamment claire pour que son utilisation soit simple et intuitive dans la mesure du possible. Le patient peut donc l’utiliser en toute autonomie, et se recentrer davantage au cœur de ses protocoles de soin. La mise en tableau des observations, reliées à un chronogramme verticale, permet ainsi une visualisation immédiate et facilite l’établissement des corrélations lorsqu’elles ont lieu. L’emploi des vignettes permet de recentrer l’outil sur un domaine plus concret. Proposant un panel d’activités quotidiennes, de zones corporelles et de d’émotions différentes, l’objectif de ces vignettes apporte une aide au patient pour l’aider à se recentrer sur l’ici et maintenant. Cela sera ainsi essentiellement bénéfique chez les enfants de 3 à 10 ans dont la perception du temps est essentiellement basée sur l’instant présent. Pour ces enfants, se rappeler le déroulé de la journée peut constituer une difficulté, ce qui rend le tableau peu aisé à utiliser et l’outil inefficace. Par ailleurs, la possibilité de choisir soi-même les vignettes, puis de les découper et les coller, donne une dimension ludique qui pourra inciter les enfants à prendre du plaisir à remplir leur tableau. Enfin, certaines vignettes ne sont pas colorées : libre à l’enfant d’ajouter lui-même de la couleur s’il le souhaite, pour embellir son tableau et le personnaliser. Ainsi l’outil devient un jeu que l’enfant s’approprie et qui l’aide à mieux prendre conscience de ses émotions dans la gestion de sa maladie. Concernant les adultes, le choix des vignettes pondère l’aspect plus formel du tableau qui pourrait sinon ressembler à un austère relevé de données médicales. Par sa dimension ludique, les adolescents et adultes peuvent plus facilement utiliser cet outil et en retirer du plaisir et de la détente. Par ailleurs l’autonomie sur la base de laquelle cet outil est fondé incite le patient adolescent et adulte à pleinement se l’approprier pour mieux comprendre les retentissements psycho-affectifs sur la dermatite atopique. Ainsi, les patients apprennent à mieux se connaitre en plus de prendre conscience des manifestations et des enjeux de leur maladie. En s’autoobservant, ils sont encouragés à devenir leur propre soignant, pour acquérir un niveau d’expertise conséquent au sujet de leurs symptômes. En les recentrant sur leur quotidien et sur les manifestations de la maladie au fil de la journée, les patients apprennent ainsi à réconcilier leur corps et leur psyché et à réinvestir toutes les dimensions de leur être. 13 IV 2. Limites de l’outil Se voulant une aide pour le patient, l’outil d’éducation thérapeutique que nous souhaitons proposer comporte cependant des limites qu’il est important de prendre en compte dans les indications de son utilisation. Ainsi, la forme générale du tableau planning se présente sous forme organisée et méthodique qui pourrait rebuter certains patients n’ayant pas l’habitude de ce type de fonctionnement. Si ces derniers se révèlent réticents à suivre les règles et les procédures, l’utilisation du tableau peut s’avérer à moyen et long terme. Cette problématique de la pérennité de l’utilisation de l’outil concerne cependant tous les patients, car il nécessite une auto-observation quotidienne durant une période pouvant couvrir une à deux semaines. Cela demande donc au patient motivation et persévérance. Dans d’autres cas, notamment pour des patients manifestant des problématiques anxieuses, l’objectif de remplir quotidiennement et aussi précisément que possible le tableau peut générer finalement un stress supplémentaire qui rend l’outil plus pesant à utiliser qu’aidant. Il appartient donc au soignant éducateur d’estimer préalablement avec son patient les capacités et la motivation de ce dernier à se servir de cet outil, au cours d’un entretien. Cela permet ainsi de juger de la pertinence de l’utilisation du tableau selon les problématiques biologique, psychologiques et sociologiques propres au patient. Par ailleurs, l’emploi des vignettes peut susciter des réticences aussi bien concernant les adultes que les enfants. Ainsi, les dénominations des activités proposées pourraient être mieux compris par une population adulte que par des enfants car présentées parfois de manière abstraite. A l’inverse, en donnant un caractère ludique à nos vignettes, celles-ci peuvent revêtir une certaine dimension infantile qui risquerait de ne pas correspondre aux attentes des adolescents et adultes. Enfin, certains groupes d’illustrations telles que les activités ne sont pas exhaustifs : les patients peuvent ainsi ne pas se reconnaitre dans les différentes propositions et ainsi ne pas se sentir concernés par l’outil. Il convient cependant de rappeler que ce tableau planning, dans son organisation et sa méthode, laisse cependant au patient toute latitude pour le remplir au gré de ses convenances. Celui-ci reste toujours autonome et l’outil lui sert de base qu’il peut utiliser comme il le souhaite pour apprendre à mieux gérer la prévention psycho-affective de ses symptômes. Le but visé reste dans tous les cas l’acquisition d’une meilleure gestion émotionnelle pour prévenir les risques de poussées d’eczéma ; la méthode et les moyens peuvent différer selon 14 les individus. Des patients qui ne se sentent pas à l’aise avec l’emploi des vignettes peuvent ainsi remplir autrement le tableau, notamment en verbalisant leurs observations. 15 CONCLUSION La dermatite atopique suppose, au-delà des soins et traitements médicaux de base indispensables, un véritable apprentissage. Apprentissage d’habitudes quotidiennes spécifiques dans une optique de prévention, apprentissage de compétences tant au niveau du savoir, savoir-faire et du savoir-être. Ces différents types de savoir sont transmis par le biais de l’éducation thérapeutique dispensée par le soignant éducateur et confèrent au patient une véritable expertise de sa santé. Afin d’optimiser cet apprentissage, nous avons donc souhaité privilégié une compétence d’ordre psycho-affectif pour permettre au patient de mieux être avec sa pathologie. Il s’agit ainsi pour lui d’apprendre à repérer et mieux exprimer ses émotions pour éviter qu’elles n’aggravent l’intensité des poussées d’eczéma, mais aussi que ces dernières ait un effet rétroactif émotionnel limité. Pour cela, nous avons proposé un outil d’éducation thérapeutique basé que l’auto-évaluation. Cet outil se présente sous forme de tableau-planning, et permet ainsi au patient d’y reporter tout au long de la journée ses activités, en spécifiant également son état émotionnel et les éventuelles crises d’eczéma qu’il a subies. Une fois rempli, à l’aide de différentes vignettes et de l’échelle d’intensité proposées, le patient peut établir avec le soignant éducateur des corrélations entre états émotionnels à valence négative et manifestations aigues cutanées. Ces corrélations lui permettront d’évaluer si une mauvaise gestion émotionnelle, caractérisée par une trop grande répression des affects douloureux et agressifs, est susceptible d’intensifier les poussées. De même, le patient pourra déterminer si les poussées n’ont pas également un effet rétro-actif négatif sur les émotions ressentis. A partir des résultats obtenus et avec l’aide du soignant, le patient pourra ensuite réfléchir à des moyens concrets pour mieux exprimer ses émotions négatives. L’acquisition de cette compétence favorisera ainsi une meilleure prévention des manifestations cutanées aigues. Elle limitera également l’impact négatif émotionnel suscité par les poussées et l’atteinte narcissique et douloureuse des symptômes physiques qui en résultent. Ainsi, la dermatite atopique, à travers les maux du corps, peut parfois se faire l’interprète d’un mal-être psychique de la même manière qu’elle suscite l’émergence d’affects douloureux. Apprendre à y être attentif et y faire face est un des plus grands atouts que peut apporter au patient l’éducation thérapeutique. 16 BIBLIOGRAPHIE Barbarot S., Gagnayre R., Bernier C. et al., Dermatite atopique : un référentiel d’éducation du malade, Ann Dermatol Venereol 2007;134:121-7 Brown D.G., Stress as a precipitant factor of eczema, Journal of Psychosomatic Research, Vol. 16, pp. 321 to 327. 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Par ailleurs, elles peuvent avoir comme effet rétro-actif l’émergence d’émotions négatives. Il convient ainsi d’apprendre au patient à mieux reconnaitre et exprimer ses émotions afin de prévenir les risques de manifestations aigues et améliorer sa qualité de vie au point de vue psycho-affectif. Ce rapport présente un outil sous forme de tableauplanning d’auto-évaluation afin de servir de support à l’acquisition de cette compétence dans le cadre d’une éducation thérapeutique. Mots-clés : Psychologie du patient; Méthodes et démarches pédagogiques ; Techniques et outils pédagogiques ; Evaluation du patient ; Compétences des patients 19 PLANNING QUOTIDIEN Je m'observe et j'identifie mes émotions Comment je me sens émotionnellement? Qu'est ce que je fait? Nature de l'activité 6h 6h30 7h 7h30 8h 8h30 9h 9h30 10h 10h30 11h 11h30 12h 12h30 13h (Vignettes Activités à coller) Lieu Durée Personnes fréquentées Nature de l'émotion ressentie (Vignettes Emotions à coller) Intensité (cf - Echelle d'intensité) Durée Mon corps réagit-il? Crise Intensité (Oui/non) (cf-Echelle d'intensité) Durée Zone corporelle touchée (Vignettes Parties Corporelles à coller) Latéralité de la zone atteinte (Droite/ Gauche) Observations Etendue des lésions (cf - Echelle d'intensité) A remplir par le patient avec le soignant éducateur 13h30 14h 14h30 15h 15h30 16h 16h30 17h 17h30 18h 18h30 19h 19h30 20h 20h30 21h 21h30 22h IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde Tableau- planning de gestion émotionnelle de la dermatite atopique Vignettes à découper et coller Echelle d’intensité IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde ACTIVITES TYPE ILLUSTRATION (à découper et coller sur le planning) TYPE 1 Repas 12 Préparation des repas 2 Activité professionnelle 13 Courses alimentaires 3 Activité scolaire / Etudes 14 Tâches ménagères 4 Repos 15 Lecture 5 Soins corporels 16 Emission télévisée / radio 6 Traitement médical 17 Moment en famille 7 Transports en commun 18 Moment de couple 8 Conduite automobile 19 Moment entre amis 20 Moment de méditation / ressourcement intérieur 9 Activité sportive ILLUSTRATION (à découper et coller sur le planning) 2 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde 10 Bricolage 11 Activité artistique 21 Sortie divertissement 3 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde EMOTIONS TYPE ILLUSTRATIONS (à découper et coller sur le planning) TYPE 1 Agressif 16 Gêné 2 Calme 17 Heureux 3 Comblé 18 Impatient 4 Compris 19 Inquiet 5 Confiant 20 Intéressé 6 Content 21 Joyeux 7 Coupable 22 Mêlé 8 Déçu 23 Méprisé ILLUSTRATIONS (à découper et coller sur le planning) 4 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde 9 Dégoûté 24 Paniqué 10 Déprimé 25 Perdu 11 Enervé 26 Révolté 12 Ennuyé 27 Satisfait 13 Enragé 28 Seul 14 Fâché 29 Surpris 15 Fatigué 30 Triste 5 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde PARTIES CORPORELLES TYPE ILLUSTRATION (à découper et coller sur le planning) TYPE 1 Joues 16 Main 2 Menton 17 Doigts 3 Lèvres 18 Poignet 4 Nez 19 Abdomen 5 Oreille 20 Poitrine 6 Paupière 21 Dos 7 Front 22 Entrejambe ILLUSTRATION (à découper et coller sur le planning) 6 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde 8 Cuir chevelu 23 Cuisse 9 Cou 24 Jambe 10 Nuque 25 Pli arrière du genou 11 Epaule 26 Genoux 12 Aisselle 27 Pied 13 Coude 28 Cheville 14 Bras 29 Orteil 15 Pli du coude 7 IPCEM Auteur : DE BECDELIEVRE Clotilde ECHELLE D' INTENSITE Forte (++) Plutôt forte (+) Moyenne = Plutôt faible (--) Faible (-) 8